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Charge creuse L'utilisation des charges creuses est très connue soit dans le domaine civil (démolitions, minage secondaire), soit et surtout dans l'art militaire où le phénomène de la charge creuse a trouvé des applications décisives pour le percement des blindages de chars, pour la destruction de blockhaus, de coupoles, de ponts, etc.
De nombreuses améliorations ont été apportées à ces charges creuses, par exemple en ce qui concerne la nature du revêtement intérieur de la cavité, l'épaisseur (soit constante, soit variable) de ce revêtement, sa forme (cône, tulipe, en bouteille ) son ouverture ou angle au sommet; on a parfois aussi surmonté le sommet du revêtement d'un canal axial ;
on a choisi avec soin le type d'explosif, le mode d'amorçage, la distance séparant la charge de la cible, etc. Toutes ces modifications jointes à une précision et à un soin extrême lors du montage et du chargement ont permis de belles performances, qui ne pouvaient cependant pas être considérées comme un optimum.
On a pu confirmer expérimentalement que le jet de flammes prenait naissance par une déformation continue partant du sommet du revêtement et se propageant vers la base, donc que la durée de ce jet tous autres facteurs étant les. mêmes - ne dépend en quelque sorte que de la hauteur du revêtement, à condition toutefois que ce phénomène ne soit pas arrêté prématurément par un effondrement de la base du revêtement. On tend ainsi à donner au jet une longueur maximum, le percement étant conditionné par la longueur et non par la vitesse du jet.
En se basant sur cette conception du phénomène, on a développé une charge creuse présentant un revêtement de cavité possédant des caractéristiques variables suivant sa hauteur (base très rigide et sommet affaibli par utilisation de matériaux plus ductiles pour le sommet que pour la base, ou som- met doté de perforations, incisions, etc., dans le cas d'un matériau unique) ;
c'était déjà une première réalisation tenant compte de cette conception du phénomène selon laquelle il fallait retarder l'effondrement de la base en laissant se développer le jet de percement issu du sommet du revêtement, et cela en renforçant mécaniquement la base du revêtement. Cette conception apportait avec elle certaines diffi- cultés de réalisation à l'échelle industrielle (jonction de matériaux différents, régularité des incisions ou des perforations, etc.).
La présente invention a pour but de fournir une charge creuse qui peut être fabriquée de façon très simple et aisément industriellement, dans laquelle le retard à la déformation de la base de la cavité de la charge est obtenu non plus par un renforcement mécanique de ladite base vis-à-vis du sommet, mais par une absorption partielle de l'énergie de l'explosif.
A cet effet, la charge creuse selon l'invention est caractérisée en ce que son explosif est contenu dans un corps rigide et est enveloppé au moins en partie par un matériau compressible prenant appui contre la paroi intérieure de ce corps rigide et destiné à absorber une partie de l'énergie de l'explosif.
Le dessin ci-joint montre, à titre d'exemple, une forme d'exécution de la charge creuse conforme à l'invention.
Sur ce dessin montrant une vue en section axiale, 1 désigne un corps en acier de 2 mm d'épaisseur en forme d'entonnoir. Le corps 1 est constitué d'une partie cylindrique d'un diamètre de 60 mm suivie d'une partie évasée dont le bord est plié de manière à former une partie cylindrique parallèle à l'axe de la charge et dont le diamètre est de 140 mm et la longueur D de 60 mm.
Dans la partie élargie du corps 1 est disposé un cône 2 constituant un revêtement en cuivre électro-
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lytique de 1,7 mm d'épaisseur et de 130 mm de hauteur. La génératrice du cône 2 est parallèle à celle de la partie évasée de l'entonnoir. La base du cône 2 comporte une partie radiale qui est fixée au bord du corps 1. Prenant appui contre la partie radiale du cône 2 et contre la paroi intérieure de la partie inférieure du corps 1 est disposée une enveloppe en forme d'un anneau compressible 3 d'un diamètre intérieur de 120 mm.
L'espace compris entre le corps 1 et le cône 2 est rempli d'un explosif, par exemple d'hexotol 60/40. Dans la partie cylindrique de faible diamètre du corps 1 est prévu un logement 5 pour un dispositif d'amorçage et un relais en tétryl.
Il va sans dire que la nature et l'épaisseur de l'anneau 3 dépendent du calibre de la charge. D'une façon générale, le matériau compressible composant l'anneau 3 doit avoir une densité inférieure à 5 et un module d'élasticité inférieur à 200 000 kg/cm2 et peut être constitué en polyéthylène ou en polyamide, par exemple en Nylon , Rilsan (marques déposées). Les parois de l'anneau 3 dont l'une est en contact avec le corps de la charge creuse peuvent être lisses ou non. De plus, l'anneau pourrait aussi être composé par un empilement de plusieurs anneaux collés en contreplaqué de peuplier.
Avec une charge creuse ordinaire comprenant un anneau 3 réalisé en acier, le percement sur plaque de blindage n'est que de 350 mm; avec une forme d'exécution comprenant un anneau réalisé en contreplaqué de peuplier, le percement est de 540 mm.
Avec une même charge, sans anneau 3 mais avec un corps en acier d'un diamètre extérieur de 120 mm, on obtient un percement de 400 mm. D'autre part, si, tout en, supprimant l'anneau 3, on porte le cône à un diamètre à la base de 140 mm et à une hauteur de 140 mm environ - de manière à ne pas modifier l'angle au sommet - tout en augmentant de 10 mm environ la dimension D pour garder constant le poids de 2 kg d'explosif, on ne réussit à percer que 460 mm de blindage. Il est donc certain qu'une amélioration remarquable est ainsi possible avec le moyen préconisé qui peut être prévu pour toute charge creuse,
quels que soient l'explosif, la forme, la nature et l'épaisseur du revêtement de la cavité, la nature et les dimensions du corps, le mode d'amorçage, la présence ou non d'un canal axial, etc.