Véhicule muni d'une grue Il existe actuellement de petites, grues suscepti bles de lever environ une tonne, fixées sur le pont d'un camion. Ce genre de grues transportables com- porte généralement un bras solidaire du pont du ca mion et un treuil porté par ce dernier. Ces grues transportables sont utilisées plus spécialement pour le dépannage de véhicules routiers et ne peuvent lever une charge qu'à une faible hauteur du sol, par exemple un ou deux mètres, ce qui ne permet pas de les utiliser pour le montage d'éléments de cons truction d'un bâtiment, par exemple.
En outre, la grue, son treuil et son moteur étant fixés rigide ment et de manière inamovible sur le pont du ca mion, celui-ci est immobilisé pendant toute la durée des opérations de levage.
La présente invention a pour objet un véhicule muni d'une grue qui ne présente pas les inconvé nients cités et qui est caractérisé par le fait que cette grue comprend un châssis fixé de manière amovible sur le pont du véhicule et un bâti articulé sur ce châssis, et par le fait que ce bâti porte un treuil et est muni d'un pied central, de béquilles ainsi que d'un dispositif de mise en position de service et en position de transport dudit bâti,
le tout étant agencé de manière que cette grue puisse être détachée du pont du véhicule après mise en position de service de son bâti.
Le dessin annexé illustre, schématiquement et à titre d'exemple, une forme d'exécution du véhicule objet de l'invention.
La fig. 1 est une vue partielle d'un véhicule dont la grue est en position de transport et fixée sur le pont de ce véhicule.
La fig. 2 est une vue de la grue en position de service, son châssis étant toutefois encore fixé au pont du véhicule. La forme d'exécution représentée au dessin an nexé comprend une grue comportant un bâti 1 cons titué par une tour. Cette tour est réalisée au moyen de quatre fers cornières 2 reliés entre eux par un cadre supérieur 3 et- un cadre inférieur 4 ainsi que par des fers 5 d'entretoisement.
Le cadre inférieur porte un tube central 6 servant de guide à un pied constitué par une semelle 7 articulée en 8 sur un tube 9 coulissant à l'intérieur du tube central 6. Des perçages correspondants 10 pratiqués dans ces deux tubes permettent, à l'aide d'une cheville 11, de fixer la position de la semelle 7 par rapport au cadre infé rieur.
Deux béquilles tubulaires 12 sont articulées en 13 à la partie supérieure du bâti 1 et sont munies chacune d'une rallonge 14 à position réglable à l'aide d'une cheville 15 s'engageant dans des perçages cor respondants 16 pratiqués dans les béquilles tubu laires et dans les rallonges.
A l'intérieur du bâti peut coulisser une colonne centrale 17 constituée par un tube qui porte à son extrémité supérieure un bras 18. L'extrémité infé rieure de cette colonne 17 est munie de supports 19 sur lesquels sont pivotés quatre galets 20 qui roulent chacun le long de l'une des cornières 2. L'extrémité supérieure du bâti 1 est munie de quatre galets 21 qui roulent le long de la colonne centrale 17.
Un dispositif d'actionnement, constitué par un moufle 22 attaché par un crochet 23 au cadre infé- rieur du bâti et par un câble 24 passant sur une pou lie de renvoi 25 portée par la partie supérieure du bâti et dont l'extrémité est attachée en 26 à la partie inférieure de la colonne, permet, par actionnement d'un organe de manoeuvre 27, de modifier et fixer la position de la potence formée par la colonne cen trale 17 et son bras 18, par rapport au bâti 1.
Le bâti 1 porte encore un treuil 28 sur le tam bour duquel est attachée l'une des extrémités d'un câble de levage 29 passant sur une poulie de renvoi 30 pivotée sur le bâti, sur deux poulies de renvoi 31 et 32 pivotées sur la colonne centrale et disposées à ses deux extrémités et, enfin, sur une poulie 33 pivotée à l'extrémité du bras 18. L'extrémité libre du câble 29 porte un crochet 34.
Le bâti 1 porte, en outre, un axe 35 sur lequel est articulée l'une des extrémités d'un bras 36 de mise en position de service du bâti 1, dont la seconde extrémité est articulée sur un axe 37 porté par un châssis 38. Ce châssis est muni d'un dispositif d'ac- tionnement du bras 36 constitué par un vérin hy draulique à double effet dont le cylindre 39 est arti culé en 40 sur ce châssis, tandis que la tige 41 de son piston est articulée en 42 sur le bras 36.
Les deux chambres du cylindre 39 sont reliées par des conduites 46, 47, 48, 49 et un distributeur D alter nativement à un réservoir d'huile 44 et à une pompe 45 dont la tubulure d'aspiration 43 pénètre dans ce réservoir 44.
Le fonctionnement du véhicule muni de la grue décrite est le suivant Le châssis 38 étant fixé à l'aide de boulons 50 sur le pont 51 du véhicule 57, le bâti 1 placé en position approximativement horizontale ou de trans port prend appui sur ce pont 51 par l'intermédiaire du bras 36 et d'un chevalet 52. Comme représenté par la fig. 1, le châssis 38 occupe la partie arrière du pont 51, tandis que le chevalet 52 est fixé à proximité immédiate de la cabine 53 du véhicule.
Une chaîne 54 attachée, d'une part, au bâti 1 et, d'autre part, au chevalet 52, interdit un basculement du bâti autour de son axe d'articulation 35 sous l'action des cahots du véhicule roulant sur une route.
Pour dresser le bâti 1 et mettre la grue en posi tion de service illustrée par la fig. 2, l'op@°rateur dé tache la chaîne 54 et relie la partie inférieure du bâti 1 au châssis 38 à l'aide d'une chaîne 55, puis place le distributeur D dans une position pour la quelle la chambre inférieure du vérin 39 est reliée à la pompe 45 tandis que sa chambre supérieure est reliée à l'échappement.
L'opérateur actionne alors un organe de manoeuvre 56 de cette pompe 45, de sorte que de l'huile, aspirée par la tubulure 43, est alors refoulée dans le cylindre inférieur du vérin hydraulique 39 et repousse le ,piston de celui-ci. En conséquence, la tige de piston 41 exerce une poussée t sur le bras 36, de sorte que celui-ci pivote autour de son axe d'articulation 37.
Le bâti 1 est donc soulevé et s'écarte du chevalet 52, la chaîne 55 s'opposant à un basculement du bâti 1 en sens inverse des aiguilles d'une montre au tour de son axe d'articulation 35. Cet axe d'articu lation est situé approximativement dans un plan transversal du bâti contenant le centre de gravité de ce bâti 1 muni du treuil 28, la colonne centrale 17 étant en position rétractée, comme représenté par les fig. 1 et 2.
Lorsque l'axe d'articulation 35 passe sur le côté opposé d'un plan vertical v ,passant par l'axe d'arti culation 37 du bras 36 sur le châssis 38, le bâti 1 oscille alors sous l'action de son propre poids dans le sens des aiguilles d'une montre autour de son axe d'articulation 35, et une butée 62 limite ce bascu- lement.
Dès le début de cette oscillation, l'opérateur interrompt l'actionnement de l'organe de manoeuvre de la pompe 45 et inverse, par manoeuvre du distri buteur D, l'alimentation et la mise à l'échappement des chambres du vérin 39. Ce dernier agit alors comme un frein qui empêche le bâti 1 de tomber à terre. En ouvrant plus ou moins l'échappement, il amène lentement le pied 7, 9 jusqu'au sol s, tandis qu'un aide définit l'inclinaison de ce bâti en exerçant une poussée sur celui-ci. Ainsi, ce bâti 1 est amené progressivement jusque dans sa position de travail représentée par la fig. 2.
L'opérateur règle la longueur du pied 7, 8 en introduisant la cheville 11 dans les uns ou les autres des perçages correspondants 10, puis il libère un lien (non représenté) qui maintient les béquilles le long du bâti, règle les rallonges 14 en introduisant les chevilles 15 dans les perçages correspondants 16 et les dispose comme représenté par la fig. 2, de ma nière que le bâti 1 prenne appui sur le sol s en trois points. En outre, il met en place deux tirants 63 de sécurité qui s'engagent dans des oeillets 64 solidaires du bâti 1 et des béquilles 12.
Il actionne alors encore la pompe 45 afin de transférer le poids du bâti 1 sur le pied 7, 8 et les béquilles, puis retire les boulons 50. Le pont du ca mion est alors entièrement déchargé puisque tout le poids du bâti repose sur le sol par le pied 7, 8 et les béquilles. Après avoir glissé une câle, non repré sentée, entre le bras 36 et le bâti 1, il inverse l'ali mentation et l'échappement des chambres du vérin 39 par manoeuvre du distributeur D, puis actionne la pompe 45 afin de provoquer un relèvement du châs sis 38 dont le poids est très inférieur à celui du bâti 1.
Le chauffeur ;peut alors mettre en marche le mo teur du camion et faire avancer ce dernier. Le pont 51 glisse alors sous le châssis 38 qui reste suspendu au bâti 1. Ce camion peut alors être utilisé pour d'autres transports pendant l'utilisation de la grue.
L'opérateur actionne alors le moufle 22 afin de faire coulisser la colonne centrale 17 à l'intérieur du bâti, celle-ci étant guidée par les galets 20 et 21, jusqu'à ce que le bras de la potence soit situé à la hauteur désirée. La grue est alors en position de tra vail et l'opérateur peut, à l'aide du câble 29 muni de son crochet 34, et en actionnant le treuil 28, lever des charges de 5 à 6 tonnes à une hauteur de six à huit mètres.
Une grue amovible telle que décrite pèse environ 700 à 1.000 kg et peut aisément être transportée par une camionnette ayant une charge utile de 500 à 1000 kg. En effet, lors du transport, le poids de cette grue est réparti de manière approximativement égale entre les roues avant et arrière du véhicule, puisque le bâti 1 prend également appui sur le chevalet 52 qui est situé à proximité immédiate de la cabine 53 ou même sur le toit de cette cabine.
Par contre, lors du levage de charges, la grue détachée du camion prend appui uniquement sur le sol s, de sorte qu'aucun renforcement du pont ou de la suspension, arrière du véhicule n'est nécessaire. Toutefois, au cours du dressage du bâti 1, le poids de la grue est entièrement supporté par la partie arrière du pont du camion. Afin d'éviter une sur charge de la suspension au-delà de la limite admissi ble, des roulettes auxiliaires 59 sont pivotées sur des axes 60 portés par des supports 61 fixés rigidement en dessous du pont et à l'arrière de celui-ci.
La dis tance a entre le sol s et ces roulettes est choisie de manière que celles-ci entrent en contact avec le sol dès que la charge sur l'essieu arrière 62 atteint la charge maximum admissible.
Une grue d'un poids mort de 700 kg peut pré senter un bâti d'une longueur de 6 à 7 mètres, muni d'une potence pouvant émerger au-dessus du cadre supérieur d'environ 3 à 4 mètres et qui permet donc de lever aisément des charges de 5 à 6 tonnes à une hauteur de 7 à 8 mètres au-dessus du sol.
Pour remettre la grue en position sur le pont 51 du camion, il suffit, après avoir ramené la potence en position rétractée, de déplacer le camion en mar che arrière en direction du bâti 1 afin de faire glisser son pont 51 sous le châssis 38 puis d'action ner la pompe 45 après avoir inversé le distributeur D, de manière à provoquer un abaissement du châs sis 38 jusqu'à ce qu'il repose légèrement sur ce pont 51. On fixe alors ce châssis sur le pont à l'aide des boulons 50, puis on inverse l'alimentation et l'échap pement des chambres du vérin 39 par manaeuvre du distributeur D et on actionne à nouveau la pompe 45 de manière que le bâti 1 prenne de nouveau appui sur le pont 51.
Dès lors, il est possible de ré tracter le pied central ainsi que les rallonges des béquilles. Après retrait des tirants 63, ces béquilles sont ramenées le long du bâti 1, puis attachées à celui-ci à l'aide d'un lien.
L'opérateur actionne à nouveau la pompe 45, jusqu'à ce que l'axe d'articulation 35 passe à nou veau sur le côté opposé du plan vertical v. A ce moment, le bâti 1 oscille sous l'action de son propre poids en sens inverse des aiguilles d'une montre, jusque dans une position approximativement horizon tale déterminée par la longueur de la chaîne 55.
Dès le début de cette oscillation, l'opérateur in terrompt l'actionnement de la pompe 45 et inverse l'alimentation et l'échappement des chambres du vé rin 39 par manoeuvre du distributeur D. En ouvrant alors plus ou moins l'échappement, l'opérateur amène progressivement le bâti 1 dans la position de transport représentée par 1a fig. 1, le vérin agissant comme un frein. Dans la position de transport, le bâti 1 prend appui non seulement sur la partie ar- rière du pont 51, mais également sur la partie avant du véhicule par l'intermédiaire du chevalet 52.
Après mise en place de la chaîne 54, le chauf feur peut transporter la grue dans un autre chantier. De ce qui précède et de l'examen du dessin annexé, il est aisé de se rendre compte des avantages que ;présente le véhicule muni de la grue transpor- table décrite.
Grâce au fait que celle-ci est détachable du pont du camion, et qu'en outre, elle est munie d'un dispositif de dressage permettant à deux hom mes de mettre, en quelques minutes, celle-ci en posi tion de service ou en position de transport, elle cons titue un outil spécialement bien adapté aux exigences des petits et moyens chantiers pour lesquels une grue à longue flèche n'est généralement pas nécessaire.
Dans une variante, la pompe 45 pourrait être actionnée par un moteur porté par le châssis 38. De même, le treuil 28 pourrait être actionné par un moteur électrique ou à combustion interne fixé sur ce châssis ou sur le bâti 1. Dans une autre variante, le pied central pourrait comporter une semelle 7 reliée au tube 8 par une articulation à rotule, de manière que cette semelle puisse prendre toute posi tion nécessaire pour prendre appui correctement sur le sol s.