Meule L'usinage électrolytique consiste à faire passer un courant relativement élevé sous une tension de l'ordre de quelques volts à quelques dizaines de volts entre une pièce à usiner en matière conductrice et un outil rotatif métallique, en interposant une couche d'une solution conductrice entre la pièce et l'outil. Le passage du courant a pour effet d'enlever du métal à la pièce à usiner, cet enlèvement étant accompagné d'une formation de sels ou d'oxydes.
Comme ces sels ou oxydes sont nuisibles à l'usi nage, il est nécessaire de les enlever, et pour cette raison, on utilise fréquemment un outil en métal contenant des grains abrasifs constitués le plus sou vent par du diamant et dont le prix de revient est très élevé.
Dans le cas de l'usinage de pièces en carbure de tungstène (application actuellement la plus cou rante de l'usinage électrolytique), les grains abrasifs de l'outil ont également pour effet d'enlever les particules de carbure qui sont libérées par suite de la destruction de leur liant métallique par le pas sage du courant.
La présente invention a pour objet une meule dont l'emploi est avantageux, notamment pour l'usi nage électrolytique, et dont le prix de revient est bas. Cette meule est caractérisée en ce qu'elle est constituée en une matière isolante dans laquelle sont noyés des fils ou brins métalliques.
Le dessin annexé représente, schématiquement et à titre d'exemple, trois formes d'exécution de l'objet de l'invention.
Les fig. 1, 3 et 5 sont des vues schématiques latérales de ces trois formes d'exécution ; et les fig. 2, 4 et 6 en sont des coupes transversales respectives.
La meule représentée aux fig. 1 et 2 est cons tituée par une brosse circulaire à fils métalliques disposés radialement. Cette brosse comporte un moyeu métallique 1 sur lequel sont fixés, de façon connue, des brins métalliques 2 s'étendant radiale ment par rapport à l'axe de rotation du moyeu 1. Les brins de cette brosse sont noyés dans une masse isolante. Cette dernière peut être constituée, par exemple, par une poudre isolante moulable ou par une résine synthétique durcissable.
De préférence, la matière isolante dans laquelle est noyée la brosse métallique doit pouvoir être usinée facilement, de façon à permettre le tournage de la meule, afin de donner à cette dernière un profil rigoureux. Une telle meule convient fort bien pour l'usinage électrolytique et, si on désire aug menter son pouvoir de grattage de la couche de sels ou d'oxydes formée -sur la pièce à usiner, on peut mélanger des grains d'abrasif à la masse isolante, ces grains pouvant être, par exemple, en carhorun- dum et ajoutés à la masse isolante avant que la brosse métallique soit plongée dans celle-ci.
Les grains abrasifs peuvent être répartis uniformément dans toute la masse ou bien n'être prévus que dans la couche superficielle de la masse qui est destinée à être employée pour l'usinage électrolytique.
L'amenée de courant à la meule peut se faire au moyen d'un contact frottant contre une partie 3 du moyeu de la meule. Le courant est ensuite conduit par chacun des brins 2 qui passe en regard de la pièce à usiner. Les essais ont montré qu'une meule de ce genre est très avantageuse et que, en particulier, elle per met un usinage à une vitesse plus élevée qu'avec les meules connues, et de plus, permet de réduire considérablement la formation d'arcs préjudiciables à la qualité des surfaces usinées.
Les fig. 3 et 4 représentent une autre forme d'exécution dans laquelle des fils métalliques 2 sont noyés pêle-mêle dans la masse isolante en matière moulée. Comme on le voit, cette masse peut avoir la forme d'un disque présentant un trou central, une pièce métallique 4 formant moyeu passant dans ce trou et présentant une extrémité filetée sur la quelle est vissé un écrou 5. La pièce 4 présente une joue<I>6, de</I> sorte que la meule est serrée entre cette dernière et l'écrou 5.
Le contact électrique entre l'ensemble de fils 2 et le moyeu 4 est dû aux dif férents contacts élémentaires mutuels entre ces fils et au contact direct de certains de ces fils avec ledit moyeu. Les fig. 5 et 6 représentent une troisième forme d'exécution dans laquelle les fils métalliques sont ceux de toiles métalliques 7 découpées en forme d'anneaux et empilées les unes sur les autres. Ces toiles sont serrées entre deux pièces métalliques an nulaires 8 et 9.
La meule comprend encore un moyeu 10 en métal, rendu solidaire des pièces 8 et 9 par une bague 11 en matière isolante. Cette meule est formée par moulage en plaçant le moyeu 10 et les pièces 8 et 9, entre lesquelles sont serrées les toiles 7, dans un moule et en remplissant ce moule d'une matière isolante durcissable, par exem ple d'une résine synthétique polymérisable. Cette matière isolante peut contenir des grains abrasifs.
Dans cette forme d'exécution, les toiles métalliques 7 sont isolées du moyeu 10 et chacune des pièces 8 et 9 constitue une bague conductrice permettant d'amener du courant aux toiles 7 au moyen d'un contact frottant. On remarque que la périphérie de cette meule n'est pas cylindrique, mais présente un profil 12 anguleux qui est destiné à donner une forme particulière à la pièce à usiner.
Il convient de noter que les meules décrites ci- dessus étaient spécialement prévues pour l'usinage électrolytique. Cependant, lorsqu'elles contiennent un abrasif, elles pourraient être employées pour le travail ordinaire de meulage ou de rectification. La présence de fils métalliques dans tout le corps de la meule constitue aussi un avantage pour le travail ordinaire, car ces fils assurent une bonne trans mission de la chaleur et permettent de combattre efficacement un échauffement de la meule, localisé dans la partie active de celle-ci.
On peut employer des fils de différents métaux pour réaliser des meules selon les exemples précités et, lorsqu'on désire surtout une bonne conductibilité thermique ou électrique, on pourra employer avec avantage des fils de cuivre ou d'aluminium. On peut, cependant, prévoir l'em- ploi d'autres métaux, notamment du fer, lequel cons titue une armature renforçant sensiblement la meule grâce à ses propriétés mécaniques. Le fer peut faci lement être cuivré pour augmenter sa conductibilité.
On peut utiliser différents genres de fils ou de brins métalliques, et notamment des fils obtenus par éti rage et présentant une section circulaire ou non, ces fils pouvant présenter des arêtes vives. On pour rait aussi utiliser des déchets d'usinage pour cons tituer les brins, par exemple des copeaux de tour nage ou de perçage.