Procédé de revêtement par pulvérisation de matières céramiques La présente invention a pour objet un procédé de revêtement par pulvérisation de matières céra miques.
La pulvérisation de matières fusibles à chaud est bien connue et on l'appelle pulvérisation métal lique bien que l'on utilise souvent des matières au tres que des métaux, par exemple des oxydes métal liques. Pour pulvériser ces matières, on utilise un pistolet pour matières fusibles à chaud que l'on peut appeler un pistolet de métallisation ou de pulvérisa tion de métal. Un pistolet de ce genre comporte une zone de chauffage, utilisant pour la combustion un gaz combustible, tel que de l'acétylène ou de l'hy drogène, et un gaz comburant, tel que de l'oxygène.
La matière à pulvériser arrive dans la zone de chauf fage, soit sous forme d'une baguette ou d'un fil, soit sous forme d'une matière solide finement divisée, elle s'y fond ou au moins se ramollit en étant rendue au moins partiellement plastique, puis elle y est pro jetée sous forme de fines particules, par un courant d'air ou autre gaz, sur la surface à enduire. Dans certains pistolets de ce genre, on utilise un jet sé paré de gaz pour renforcer la formation. de fines particules et/ou accélérer les particules de matière chauffée et les projeter hors du pistolet, tandis que dans' d'autres, il n'y a pas de jet séparé de gaz, les gaz de la flamme de la zone de chauffage jouant le même rôle.
Dans le pistolet à flamme, c'est-à-dire dans le quel la zone de chauffage est obtenue par combustion de gaz, le procédé de pulvérisation est limité par la limite de température que l'on peut obtenir par cette combustion. Le maximum de la température que l'on peut obtenir en utilisant de l'oxygène et de l'acéty lène est de l'ordre de 31500. Ceci est un inconvé- nient, en particulier dans le cas de matières oxydées qui, dans beaucoup de cas présentent des points ou des gammes de fusion ou de ramollissement dépas sant la capacité de fonctionnement de pistolets nor maux du type à flamme.
L'invention est relative à un nouveau procédé de pulvérisation remédiant à cette limitation, même dans le cas où l'on désire faire des revêtements en matières oxydées avec un pistolet de pulvérisation ordinaire du type à flamme. Elle est caractérisée en ce qu'on fâit passer des particules d'au moins une matière céramique et d'au moins un métal dans une flamme de gaz, on assure le contact du métal chauffé par 1a flamme avec un comburant donnant avec ce métal une réaction exothermique,
on maintient la vitesse de passage des particules dans cette flamme à une valeur suffisante pour faire réagir exothermi- quement au moins une partie de ce métal en augmen tant ainsi la température de la matière céramique, donnée normalement par la flamme et on projette les particules chauffées résultantes sur une surface à revêtir.
L'invention a pour but de permettre d'obtenir un revêtement plus dense et adhérant mieux que ceux que l'on pouvait obtenir précédemment.
Elle a également pour but d'assurer un degré plus élevé de fusion ou de ramollissement des ma tières de revêtement que cela n'a été possible jusqu'ici.
De préférence, la matière à pulvériser doit avoir des dimensions telles que 90 'o/o soient inférieurs à 125 microns et, de préférence que pas plus de 25,% aient moins de 1 micron.
Da préférence, la quantité de métal ne dépasse pas 25 % du poids du mélange.
La matière céramique contenue dans le mélange est une matière oxydée et consiste; de préférence en un ou plusieurs oxydes métalliques et, suivant une forme de réalisation encore plus préférable, le métal de ce mélange est le même qu'au moins un des métaux oxydés du mélange, la teneur totale en métal étant telle que sensiblement tout le métal est oxydé dans cette zone, de sorte que toute la matière formant le revêtement est faite des mêmes métaux oxydés que les constituants oxydés de ce mélange. En ce cas, le métal et l'oxyde métallique doivent être tels que les oxydes résultant de la combustion ne se volatilisent pas ou au moins pas dans une mesure appréciable à la température de combustion régnant dans la zone de chauffage où le mélange arrive selon l'invention.
Les matières céramiques utilisables de préférence comprennent, de manière générale, tout composé chi mique d'un métal ou d'un métalloïde pouvant fondre ou se ramollir à la température de la zone de chauffage. Les matières à pulvériser préférées de ce type comprennent les métaux oxydés, des composés de métaux avec de l'oxygène, tels que les oxydes métalliques, avec du carbone tels que les carbures métalliques, avec du soufre, tels que les sulfures métalliques et avec du silicium, tels que les siliciures métalliques.
Comme exemples de ces matières, on peut citer l'oxyde d'aluminium A103, le bioxyde de zirconium Zi02, ale carbure de tungstène WC, le sul fure cuprique CuS, le siliciure de tungstène WSi2, le siliciure de vanadium VSi2 (ou V3Si ou V2Si).
Tel que le mot est utilisé généralement, toutes ces matières céramiques ont des points de fusion rela tivement élevés et on les appelle des produits céra miques réfractaires.
Dans la mise en oeuvre de l'invention, il est nécessaire de maintenir dans la zone de chauffage des conditions de combustion telles qu'une quantité sensible de métal amené dans cette zone brûle en y donnant de la chaleur supplémentaire. Un procédé de maintien de ces conditions de combustion con siste à envoyer dans cette zone un excès d'oxygène par rapport à celui qui est nécessaire pour la com bustion stoechiométrique du gaz combustible. En ce cas, cet excès d'oxygène peut être fourni sous forme d'oxygène pur, sous forme d'air comprimé ou sous forme d'air atmosphérique aspiré dans la flamme:
L'exemple 1 ci-dessous est relatif au cas où l'oxygène est fourni sous forme d'une combinaison d'oxygène pur et d'air comprimé. L'exemple 4 montre le cas où une partie de l'oxygène provient d'air atmo sphérique.
Les exemples ci-dessous décrivent, à titre d'exem ple, quatre mises en oeuvre particulières du procédé de revêtement faisant l'objet de l'invention.
<I>Exemple 1</I> On mélange du siliciure de tungstène à l'état de fine division telle que la totalité soit inférieure à 53 microns et qu'il n'y ait pas plus de 10 % qui ait moins de 5 microns, avec de la poudre d'aluminium ayant les mêmes limitations de grosseur,
de manière à donner un mélange contenant environ 67 % de siliciure de tungstène et de 33 o/a d'aluminium.
On envoie cette matière dans un pistolet de pul vérisation de matière pulvérulente fusible à chaud, tel que celui représenté sur la fig. l , dans lequel la matière vient d'une trémie 1 au moyen d'une quantité d'air qui agit comme gaz porteur entraînant la pou dre par la conduite 2 au centre de la zone de chauf fage 3. Celle-ci est chauffée par la combustion de gaz arrivant par les passages 4. La zone de chauf fage est entourée d'une coiffe 5 donnant un cône d'air de soufflage qui aide à transporter la matière pulvérisée sur la- surface à recouvrir.
De l'air comprimé arrive d'une source, non représentée, par un tuyau souple 7 et un robinet 8 qui règle le débit de cet air. L'air passe ensuite par une portion de tuyau plus large 9 où il entraine la matière venant de la trémie 1 et la fait passer par le tuyau souple 10 dans la conduite 2.
De l'air comprimé supplémentaire pour le cône d'air de soufflage 6 arrive par le tuyau souple 11, avec réglage par le robinet 12, d'où il va par la con duite 13 former le cône d'air de soufflage 6.
Du gaz combustible arrive par le tuyau souple 14, avec réglage par le robinet 15, d'où il va par la conduite 16 dans les passages 4 qui sont reliés à la conduite 16 par un distributeur annulaire 17.
Le gaz comburant arrive par le tuyau souple 18, avec réglage par le robinet 19, d'où il va par la con duite 20 et le distributeur 17 dans les passages 4.
En ce cas, l'acétylène est le gaz combustible et l'oxygène le gaz comburant et le pistolet est réglé de manière à utiliser 0,7 m3 à l'heure d'acétylène et 1,4 m3/h d'oxygène (mesurés dans les conditions standard). L'air arrive comme gaz porteur à environ 0,84 m3/h et comme gaz de soufflage à raison de 16,8 m3/h. La quantité totale d'oxygène (venant de l'oxygène et de l'air) donne un excès de gaz oxydant par rapport à ce qui est nécessaire pour la combus tion stoechiométrique de l'acétylène.
Le mélange de siliciure de tungstène et d'alu- m'mium arrive dans le pistolet à raison d'environ 0,68 kg/h.
Le pistolet est dirigé sur une surface à revêtir qui, en ce cas, est une tôle d'acier de 10 x 10 cm, passée préalablement au jet de sable pour rendre rugueuse la surface et légèrement chauffée avant la pulvérisation afin d'empêcher le dépôt d'humidité par condensation. La tuyère du pistolet est à environ 15 cm de la plaque.
On allume le pistolet à la manière habituelle et il donne une flamme extrêmement chaude et bril lante et la pulvérisation s'applique extrêmement bien.
Le revêtement fait a environ 0,38 mm d'épais seur et il contient du siliciure de tungstène, de l'oxyde d'aluminium et une certaine quantité d'aluminium métallique. <I>Exemple 2</I> On fait un mélange analogue à celui de l'exemple 1, sauf qu'il ne contient que 5'% d'aluminium.
On pulvérise le mélange avec le même pistolet que dans l'exemple 1, réglé exactement de la même manière.
Il donne une flamme chaude et brillante et on a un revêtement bon et solide. En ce cas, le revêtement ne contient que du siliciure de tungstène et de l'oxyde d'aluminium.
<I>Exemple 3</I> On fait un mélange de siliciure de vanadium et d'aluminium ayant les mêmes limitations de dimen sion que dans l'exemple 1 et tel qu'il contienne 90 de siliciure de vanadium et 10 % d'aluminium.
On le pulvérise avec le même pistolet que dans l'exemple 1 et dans les mêmes conditions.
La flamme résultante est très brillante et chaude et le revêtement obtenu est très robuste et adhère très bien. En ce cas, il contient du siliciure de vana dium, de l'oxyde d'aluminium et des traces d'alumi nium métallique.
<I>Exemple 4</I> On fait un mélange d'oxyde d'aluminium et d'aluminium ayant les mêmes limitations de dimen sion que dans l'exemple 1 et tel qu'il contienne 97 % d'oxyde d'aluminium et 3'% d'aluminium.
En ce cas, on utilise un autre pistolet que celui de l'exemple 1. Ce pistolet n'utilise pas d'air, ni comme gaz porteur, ni comme gaz de soufflage, mais un peu d'acétylène comme gaz porteur du mélange de poudre, ne l'entraînant qu'à une petite distance de la sortie d'une trémie à alimentation par gravité jusqu'à la zone de chauffage. En ce cas, cette zone de chauffage est obtenue par combustion d'acétylène dans l'oxygène et la tuyère est telle que la vitesse d'avancement des gaz de la combustion donne aux particules chauffées une vitesse suffisante pour les projeter sur la surface à revêtir.
Ce pistolet est re présenté schématiquement sur la fig. 2 dans laquelle la matière arrive par gravité de la trémie 101 dans la conduite 102 où elle est prise et emmenée par un gaz porteur dans la partie avant d'une tuyère 103 et une zone de chauffage 104. Le gaz entraînant la matière arrive par le tuyau souple 105, avec réglage par le robinet 106 d'où il va par la conduite 107 et l'orifice rétréci 108 dans la conduite 102, en entraînant ainsi la matière vers la zone de chauf fage 104.
La chaleur fournie à la zone de chauffage est obtenue par la combustion de gaz arrivant par les passages 109. Le gaz combustible arrive par le tuyau souple 110, avec réglage par le robinet 111, d'où il pénètre dans un distributeur annulaire 114 et sort par les passages 109.
Le gaz comburant arrive par le tuyau souple 115 contenant un robinet de réglage 116, il va de là directement dans la conduite 113 par le distribu teur 114 et les passages 109, à la zone de chauf fage 104.
Il est parfois prévu des passages 117 allant de la face de la tuyère 103 à son pourtour en vue de faire pénétrer de l'air atmosphérique dans la zone de chauffage.
En ce cas, le robinet est réglé de manière à utiliser 0,784 m3 d'acétylène à l'heure, 1,316 m3/h d'oxygène et 1,36 kg/h du mélange en poudre. Sur la quantité totale d'acétylène utilisé, 0,084 m3/h sert à transporter la poudre arrivant dans le centre de la flamme.
On a obtenu ainsi une flamme très chaude et brillante et un dépôt robuste et dense. Ce dépôt avait une épaisseur de 0,5 mm et il contenait 100 '0 /0 d'oxyde d'aluminium.
Un exemple d'un mélange pouvant être utilisé dans l'un ou l'autre des pistolets ci-dessus est un mélange de siliciure de molybdène et de chrome avec de l'aluminium.
D'autres mélanges satisfaisants sont un mélange de siliciure de chrome avec de l'aluminium, un mé lange de siliciure d'aluminium et d'aluminium, un mélange d'oxyde de zirconium et de zirconium, un mélange d'oxyde de zirconium et d'aluminium.