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Article à face animée La présente invention a pour objet un article à face animée, comprenant un élément rotatif. Son but est de créer des reflets animés, notamment dans une montre-bracelet.
On a déjà songé à animer la face d'une montre- bracelet de différentes façons, par exemple en remplaçant l'aiguille des secondes par un disque transparent portant des motifs, ou en l'équipant d'un disque mobile, décoré, faisant apparaître des motifs dans des guichets de la boîte ou du cadran, ou en l'équipant enfin de deux ou plusieurs disques superposés, ajourés ou polarisés, l'animation obtenue ayant lieu au centre du cadran ou autour de celui-ci.
L'animation de l'article, objet de l'invention, est obtenue par une réflexion judicieusement choisie d'une partie des rayons lumineux le frappant. A cet effet, ledit article présente une gorge à parois réfléchissant la lumière, cette gorge entourant l'élément rotatif de cet article, et cet élément rotatif porte une collerette s'étendant parallèlement à son axe de rotation, ladite collerette réfléchissant la lumière et étant disposée de façon qu'elle soit au moins partiellement visible dans ladite gorge par réflexion, afin de créer une animation sur les parois de cette gorge, lorsque ledit élément tourne.
Le dessin représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution et quelques variantes de l'article, objet de l'invention. La fig. 1 est une coupe d'une montre constituant ladite forme d'exécution ; la fig. 2 est une vue en plan à plus petite échelle de la montre représentée à la fig. 1 ; la fig. 3 est une vue schématique à grande échelle, destinée à expliquer le phénomène de réflexion; la fig. 4 est une coupe partielle, analogue à la fig. 1, montrant une variante ; la fig. 5 est une coupe d'un élément de la montre de la fig. 1 selon une variante ;
la fig. 6 est une vue en plan du même élément de la montre, selon une autre variante ; la fig. 7 est une coupe selon la ligne VII-VII de la fig. 6 ; la fig. 8 est une coupe analogue à la fig. 7, d'une autre variante ; et les fig. 9 à 11 sont des vues partielles, en perspective, à grande échelle, d'un autre élément de la montre de la fig. 1, représentant chacune une variante différente.
La montre représentée aux fig. 1 et 2 comprend un mouvement usuel 1 recouvert par un cadran 2, au-dessus duquel se déplacent une aiguille des heures 3, une aiguille des minutes 4 et un disque transparent 5, calé par l'intermédiaire d'un canon métallique 6, sur l'arbre 7 d'un mobile de seconde au centre du mouvement 1. Le disque 5 porte une collerette 8 qui entoure la partie supérieure du mouvement 1. Cette collerette 8 est constituée par une bande d'aluminium de quelques centièmes de milli- mètre d'épaisseur, présentant des plis 9, parallèles à l'axe de l'arbre 7, qui délimitent des facettes 10.
Celles-ci sont disposées de façon que la collerette 8 forme, dans son ensemble, une surface ondulée. La surface latérale extérieure de cette collerette 8 est
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polie et colorée par oxydation anodique. La masse de cette collerette 8 est si petite qu'elle n'augmente pas le moment d'inertie du disque 5 au point de perturber la marche du mouvement de la montre.
Le bord supérieur 11 de cette collerette, qui est replié sur le disque 5, est masqué par un anneau opaque 12 tracé sous le verre 13 de la montre. Cet anneau 12 aura de préférence la même couleur que la face visible du cadran 2, afin d'être aussi peu apparent que possible. Des logements 14, pratiqués dans le verre 13 et garnis de matière colorée, tiennent lieu de signes horaires. En choisissant la couleur de ces signes horaires de façon à établir un contraste avec celle du cadran 2 et de l'anneau 12, c'est-à-dire en colorant par exemple la face visible du cadran 2 et l'anneau 12 en une teinte foncée et les signes 14 en une teinte claire, on peut donner l'impression que ces signes 14 se trouvent sur le. cadran.
Le mouvement 1, équipé de la manière décrite, est fixé dans un manchon 15, chassé lui-même dans un cercle d'agrandissement et d'emboîtage 16. La face supérieure de ce cercle est creusée de façon à former une_ gorge autour du mouvement 1, destinée à recevoir la collerette 8. La paroi 17 de cette gorge est polie aussi bien que possible, afin de constituer une surface réfléchissante.
Afin d'obtenir une animation dans une zone aussi large que possible, il convient de prévoir une gorge à parois réfléchissantes très évasée, car la profondeur de cette gorge est naturellement limitée par la tige de remontoir et de mise à l'heure non représentée. Ladite gorge ne doit cependant pas être trop évasée, sinon l'image de la collerette 8, qui se réfléchit sur la surface 17, risque de disparaître quand on observe la montre sous certains angles.
Si l'on choisit la surface 17 de section droite en arc de cercle, de façon que l'axe de la surface torique concave constituée par la gorge coïncide approximativement avec l'arête supérieure de la collerette 8, on obtient des résultats satisfaisants. La fig. 3 montre en effet qu'un observateur placé en A, voyant donc la partie a de la surface 17 entre les rayons extrêmes A1 et A.,, aperçoit encore la partie d de la collerette 8 dans cette zone a.
Les lignes interrompues Bl et B.#, qui représentent le champ visuel d'un observateur placé en B, montrent que celui-ci voit la collerette 8 tout entière se réfléchir dans la partie b qu'il aperçoit de la surface 17. Les lignes en traits mixtes CI et G montrent qu'outre la partie de la collerette 8, visible directement, un observateur placé en C, voit encore la partie c' de cette collerette se réfléchir sur la surface 17.
En résumé, quel que soit l'angle sous lequel on observe la montre, on voit toujours au moins une partie de la surface latérale extérieure de la collerette 8 se réfléchir dans toute la partie visible de la surface 17.
Vu que la collerette 8 est composée de facette axiales, formant une surface ondulée, il y a tou-- jours une partie de ces facettes qui sont plus éclairées que les facettes intermédiaires, placées sous un angle différent par rapport à la source de l'éclairage. En conséquence, les facettes plus fortement éclairées se réfléchissent dans la surface 17 avec une plus grande intensité de lumière, en produisant des zones radiales relativement claires, tandis que les facettes intermédiaires de la collerette 8, moins éclairées, produisent des zones sombres dans cette surface 17. En d'autres termes, puisque les facettes de la collerette 8 sont alternativement plus ou moins éclairées, l'image aperçue par un observateur dans la surface 17 est composée de zones alternativement claires et sombres, comme on le voit dans la fig. 2.
L'image apparaissant dans la surface 17 n'est naturellement pas immobile ; elle se déplace autour du mouvement de la montre, â la vitesse du disque des secondes 5.
En observant la montre comme on la voit dans la fig. 2, on n'aperçoit pas la concavité de la gorge 17. L'observateur a au contraire l'impression que l'image aperçue est plane et se trouve à fleur du cadran. Il n'a cependant pas du tout l'impression que l'effet est obtenu par un élément plan mobile, car les reflets produits autour du cadran ne sont pas tous animés du même mouvement.
Au lieu que la surface réfléchissante 17 soit située sur un cercle d'agrandissement 16, logé dans une carrure-lunette 18 d'une boîte comprenant encore un fond 19, elle pourrait se trouver, comme on le voit dans la variante de la fi-. 4, sur une partie de la carrure 20 de la boite.
Si le verre 13 de la montre représentée dans les fig. 1 et 2 a pour effet de répartir la lumière incidente tout autour de la montre et d'éclairer la collerette 8 à peu près uniformément sur tout son pourtour, le rebord plus épais 21 de ce verre, engagé dans le cran de glace 22, peut provoquer des ombres défavorables sur la face réfléchissante 17, ou tout au moins sur la surface également polie 23 du rehaut 24 de la boîte.
Toutefois ces ombres ne se produisent pas si le cran de glace se trouve plus à l'extérieur, comme on le voit dans la variante de la fig. 4, où celui-ci est constitué par une gorge 25, pratiquée dans la face supérieure de la carrure 20.
Au lieu de fixer une bande d'aluminium 8 à disque en matière transparente, on peut aussi utiliser l'élément représenté dans la variante de la fig. 5. Celui-ci est également en matière transparente. II comprend une partie centrale 26 venue de fabrication en une pièce avec un manchon périphérique 27, destiné à jouer le rôle de la collerette 8. Des facettes 28 sont formées autour de ce manchon 27 et une très fine couche de métal est déposée sur ces facettes pour obtenir une surface réfléchissante. Au lieu de pratiquer lesdites facettes à l'extérieur du manchon 27, on pourrait naturellement aussi les pratiquer dans la face interne 29 de ce manchon.
En outre, dans un cas comme dans l'autre, on pour-
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rait utiliser un vernis ou une laque de n'importe quelle couleur au lieu d'un dépôt métallique, pour garnir ces facettes et les rendre visibles. L'effet produit par des couleurs métalliques (obtenues par exemple par oxydation anodique) est toutefois plus avantageux.
Si l'inertie de l'élément destiné à être calé sur l'arbre du mobile de seconde au centre devait être trop grande et perturber la marche normale du mouvement de la montre, on pourrait aussi se servir de l'élément représenté aux fig. 6 et 7. Celui-ci comprend une aiguille 30 au profil en forme de toit, dont la pointe 31 est recourbée, ainsi qu'une collerette métallique 32, analogue à la collerette 8 de la fig. 1. La collerette 32 est soudée à la pointe 31 de l'aiguille 30. L'élément ainsi obtenu est suffisamment stable une fois qu'il est en place, mais il est délicat à manipuler et il risque fort d'être faussé lorsque l'aiguille 30 doit être retirée de son arbre, surtout si cette opération n'est pas effectuée par un horloger avisé et habile.
Dans la variante représentée à la fig. 8, la collerette 33 est renforcée par un rebord annulaire intérieur 34, qui a aussi pour avantage d'être moins apparent que le bord supérieur des collerettes 8 et 32. Le rebord 34 sert aussi à fixer la collerette 33 par soudure à la pointe d'une aiguille des secondes usuelle 35.
L'effet obtenu par la réflexion d'une collerette colorée, parallèle à son axe de rotation, dans une surface concave réfléchissante, peut encore être amplifié en pratiquant des rainures transversales dans ladite gorge, comme on le voit dans la variante de la fig. 9, représentant un cercle d'agrandissement 36, analogue au cercle 16 de la fig. 1. Ces rainures sont formées chacune par deux facettes 37, 38, polies. Le nombre des rainures sera avantageusement choisi nettement plus grand que celui des facettes de la collerette mobile.
On obtient un effet beaucoup plus riche que ceux décrits ci-dessus, si, au lieu de pratiquer lesdites rainures radialement, on leur donne un certain angle par rapport aux plans radiaux de la montre, comme on le voit dans la variante représentée à la fig. 10, où chaque rainure pratiquée dans le cercle d'agrandissement 39 présente deux facettes 40 et 41, polies au mieux. Grâce à ladite inclinaison des rainures, la même facette de la collerette mobile se réfléchit simultanément dans plusieurs des facettes 40 et 41.
Lorsque la collerette se déplace, les images de chacune de ses facettes se déplacent dans le même sens, par exemple dans les facettes 41, et en sens inverse, dans les facettes 40, de sorte que l'observateur a l'impression que l'animation est produite par deux éléments mobiles superposés, tournant en sens inverse autour du mouvement de la montre. Ladite inclinaison des rainures a encore pour effet de produire une image dont le déplacement apparent est sensiblement plus rapide que le mouvement réel de la collerette. Un effet semblable d'accélération du mouvement apparent de l'image peut être obtenu en facettant la surface réfléchissante du cercle d'agrandissement, par exemple comme on le voit en 42 dans la variante de la fig. 11.
Les effets indiqués ne sont pas les seuls qu'on peut obtenir par réflexion d'une collerette dans une Cr rge. Ils peuvent encore être enrichis par exemple en utilisant une surface réfléchissante présentant des zones de couleurs différentes et une collerette présentant des secteurs colorés différemment.
Il n'est enfin pas indispensable que la surface réfléchissante entourant le mouvement de la montre soit située entièrement au-dessus de la tige de remontoir ; l'ouverture destinée à livrer passage à cette tige peut crever le fond de ladite surface réfléchissante sans perturber l'effet produit de façon perceptible.