Procédé d'établissemedt de revêtements imperméables de sols et produit pour la mise en aeuvre de ce procédé La construction d'une chaussée telle qu'une route ou un trottoir, nécessite un gros travail préparatoire ; la solidité de l'ouvrage requiert l'aménagement d'une infrastructure constituée de matériaux choisis et onéreux. Cette infra structure doit, en effet, être perméable, solide et non plastique, et l'on doit en exclure, de façon aussi parfaite que possible, les matières susceptibles de retenir l'eau, matières telles que la terre arable, les argiles, les silex argileux ou matières analogues.
Pour la construction<I>in</I> <I>situ</I> d'une telle infrastructure, on est donc obligé de faire appel très souvent à des maté riaux durs, de provenance éloignée.
Malgré le soin apporté dans le choix et la mise en couvre de ces matières d'apport récent, le sol traité ou la chaussée ne peuvent offrir une grande stabilité ; cette stabilité ne peut être acquise qu'au bout d'un temps plus ou moins long par tassement naturel et par attri tion causés par l'usage même de la chaussée, usage tel que la circulation des véhicules ou autres usagers, sur une route, par exemple.
Il a été constaté que, dans la plupart des cas, une stabilité et une compacité suffisantes du sol étaient atteintes à une très faible pro fondeur pour permettre les passages des plus fortes charges ; seule, la partie superficielle de la plupart des sols n'est pas stabilisée sous l'ef- fet de phénomènes divers, parmi lesquels le mouillage par l'eau, suivi de la dessiccation, n'est pas le moindre.
En effet, le pouvoir agglutinant d'un sol vierge tient le plus souvent à sa teneur en ma tières humiques colloïdales, ces matières for mant un gel agglomérant qui, une fois séché, ne se dissout plus sensiblement dans l'eau; la partie superficielle d'un 'sol soumis à un tra fic, entre autres phénomènes, et à l'action des intempéries, ne peut donc pas être stable. La technique actuelle de construction de routes, par exemple, consiste à remplacer ce gel séché souhaité, mais impossible à obtenir ou à conserver en surface, par un liant moins sensible aux intempéries, liant tel que les ma tières bitumineuses, goudronneuses ou autres, employées seules ou en mélange.
Le compac- tage d'un agglomérat permettait d'obtenir une stabilité meilleure, insuffisante encore pour le passage facile de véhicules à fortes charges et à hautes vitesses, qui requiert un :tapis super ficiel offrant la moindre résistance au roulage, sans déformation sous le passage des véhicu les, parfaitement lisse, ne retenant pas l'eau, insonore, plastique et imperméable pour que les précipitations ne viennent pas perturber l'infrastructure et qui soit en même temps anti- dérapant et constitué par des matériaux stocka- bles.
La présente invention permet précisément de satisfaire à ces conditions.
L'invention concerne un procédé d'établis sement de revêtements imperméables de sols, caractérisé par le fait qu'on applique sur le sol un revêtement comprenant un agrégat de matières granuleuses enrobé dans un liant, en opérant dans des conditions telles que, au voi sinage de la face apparente du revêtement ainsi obtenu se trouve une couche imperméable faisant corps avec ce revêtement.
L'invention concerne également un produit d'imperméabilisation des revêtements de sols, permettant la mise en #uvre du procédé ci- dessus mentionné, caractérisé par le fait qu'il est constitué par un agrégat de matières granu leuses enrobé dans un liant de nature telle que le mélange ainsi obtenu devient imperméable lorsqu'il est soumis, à froid, à une forte pres sion.
Dans un mode de mise en #uvre de ce procédé donné à titre d'exemple, on utilise, pour la confection d'un revêtement de chaus sée, par exemple, à titre d'agent reprofileur ou comme tapis superficiel apparent, des ma tériaux enrobés dont la granulométrie corres pond à un passage supérieur à 50 ()/o <B>à</B> la maille de 10 mm et dont la compacité de mé lange matériaux-liants dépasse 80 fl/a. Avec de tels matériaux enrobés, on constate qu'un com- pactage cause très rapidement la fermeture complète d'un tel tapis en surface, ce qui évite l'utilisation, en interposition,
d'une feuille de matière imperméable. La réalisation de telles conditions implique l'emploi de matériaux fins. Le sable enrobé convient particulière ment à l'obtention de revêtements qui répon dent à ces conditions, alors que, jusqu'à pré sent, l'utilisation du sable nécessitait des mé thodes d'enrobement et d'épandage très coû teuses, de- réalisation peu aisée ; de plus, les tapis ainsi réalisés ne donnaient pas satisfac tion ; le sable présente en effet un angle de frottement interne faible étant donné la nature roulée des grains qui leur confère des formes arrondies ;
il convenait donc d'adjoindre au sable des matériaux plus anguleux et -d'utiliser des liants durs tels qu'un bitume de 80/100 de pénétration, en vue notamment d'empêcher le fluage de la matière. Malgré cela, une telle matière était peu résistante, étant donné la fragilité du système agrégat-hant. Par ailleurs, la réalisation de l'agrégat n'était possible qu'à très haute température ;
la mise en #uvre d'un tel agrégat devait obligatoirement être effectuée avant refroidissement ou après ré- chauffage. En outre, une couche d'agrégat épandue dans de telles conditions n'adhère pas ou adhère mal sur la surface à revêtir, à plus forte raison si celle-ci est mouillée.
Dans ce mode de mise en #uvre particu lier du procédé, la matière utilisée est un sable quelconque dont l'angle de frottement interne est amélioré par tous procédés connus et ré pondant aux conditions de granulométrie et de compacité telles que ci-dessus mentionnées.
Ce sable est enrobé dans un liant connu, du genre décrit dans le brevet français NI 1053086, c'est-à-dire du genre comprenant des matières goudronneuses telles que des goudrons ou des bitumes naturels ou artificiels ou corps ana logues en émulsion ou non auxquels ont été ajoutés préalablement en proportion convena ble, suivant le sable à enrober,
des produits activants résultant de l'action d'un acide ou anhydride d'acide di- ou polyvalent minéral ou organique sur un corps portant une ou plu sieurs fonctions alcooliques ou autres suscepti bles de réagir avec ledit acide ou ledit an hydride d'acide et un produit basique ou mé tallique mono- ou polyvalent susceptible de réagir avec l'ester acide formé par l'action de cet acide ou anhydride d'acide sur ce corps. Ces matières sont en outre conjuguées ou non avec des corps fortement polarisés.
Dans de telles conditions, le sable est traité de façon que le liant et le sable lui-même puis sent être enrobés à basse température, généra lement inférieure à 1000 C, sans rien perdre sur l'adhésivité entre l'agrégat et le liant, sans voir le liant déplacé par l'eau et en rendant la matière enrobée stockable et d'utilisation pos- Bible à différer. Une telle matière reste col lante,- même après un certain délai de stoc kage ; elle adhère parfaitement, rapidement et de façon durable, sur la surface à revêtir, sans aucune interposition de*substances de collage. L'association de liant et d'agrégat est suscepti ble d'être compactée avec suffisamment de rapidité pour permettre la circulation dès la fin de l'opération de pose.
Sous forme de tapis, un tel agrégat devient rapidement imperméa ble en surface, tout en restant insonore, plasti que, d'un prix de revient peu élevé et d'une pose aisée à température ambiante et même à froid.
Les deux exemples ci-dessous mentionnés montrent comment l'invention peut être mise en pratique. <I>Exemple No 1</I> Un sable de rivière dont l'angle de frotte ment interne peut être amélioré, est enrobé par 0,5 à 15 % de son poids par une matière bitumineuse ou goudronneuse. A cette matière on a ajouté préalablement un ou plusieurs des produits activants connus ci-dessus indiqués.
A ces matières sont d'ailleurs conjugués, éven tuellement, un ou plusieurs produits fortement polarisés tels que les savons anioniques, catio- niques ou ampholytiques, selon la nature de l'agrégat. La mise en présence de l'agrégat et de la matière bitumineuse ou goudronneuse avec ses activants précités, est effectuée à une température de mélange inférieure à 1000. Ce produit peut être immédiatement utilisé comme revêtement routier, insonore, antidérapant, plastique et collant au sol-support, pour un prix de revient infiniment moindre que les pro duits analogues connus dans lesquels entre une large part de gravillons.
L'épandage peut se faire sur sol en présence d'eau, sans que les propriétés de collage soient amoindries et sans que le liant soit déplacé de l'agrégat.
En outre, un tel produit peut être stocké ; il peut être repris du stock sans difficulté à froid et utilisé tel quel pour la confection d'un revêtement routier, par exemple, sans aucun réchauffage du produit ou du sol. Après un compactage au cylindre, la cou che superficielle d'un revêtement de cette na ture se ferme et devient intégralement imper méable, protégeant ainsi le sous-sol contre l'action destructrice des eaux de précipitation ou d'infiltration. Il n'est donc pas besoin dans ce cas d'insérer dans le tapis une matière im perméable spéciale en feuille.
En effet, après compactage, la compacité superficielle dépasse la valeur de 80 à 95 % qui est celle des cou- ches sous-jacentes.
<I>Exemple No 2</I> Lorsque la granulométrie de l'agrégat ne permet pas d'obtenir naturellement ou artifi ciellement une compacité superficielle supé- rieure à 80 % à la suite d'un traitement tel que spécifié dans l'exemple No 1 ci-dessus dé crit,
les mêmes résultats pourront être atteints par une application analogue si l'on fait précé der l'application d'une couche finale desdits matériaux par la pose sur le support de ladite couche finale d'une matière quelconque en feuille imperméable telle qu'une feuille de pa pier imperméabilisé ou autre matière analogue. Il est à remarquer d'ailleurs que le produit comportant le tapis superficiel et la feuille im perméable pourra être fabriqué à l'avance en usine.