Procédé pour polir les biseaux tronconiques de pièces de mouvements d'horlogerie et machine pour la mise en #uvre de ce procédé Le polissage des biseaux des pièces de mou vements d'horlogerie telles que platines, ponts, masses de remontage, etc., se fait en général par le nickeleur, juste avant le passage au bain, alors que les ébauches sont encore brutes. La manipulation des pièces polies est toutefois ex trêmement délicate, car il faut en éviter tout contact des surfaces polies avec corps étranger quelconque, un tel contact laissant des traces sur lesdites surfaces et le dépôt qu'on obtient par le bain n'étant de ce fait pas régulier.
Les nickeleurs s'arrangent habituellement pour effectuer lesdites opérations de polissage à proximité du bain de nickelage afin de pouvoir passer au bain les pièces polies au fur et à me sure, sans devoir les emballer pour les stocker ou les transporter.
Lorsqu'il s'agit cependant de polir des biseaux tronconiques que présentent en général les ponts ou les masses de remontage utilisées dans les montres à remontage automatique, il faut recourir à des machines travaillant avec un burin au diamant pour obtenir un biseau poli proprement et les nickeleurs qui ne sont pas équipés de telles machines, trop coûteuses pour leur industrie,
doivent remettre les pièces pré sentant des biseaux à polir à d'autres entre prises possédant l'équipement nécessaire. Celles- ci doivent alors empaqueter les pièces qu'elles ont traitées de manière qu'aucun corps étran- ger ne puisse entrer en contact avec lesdits biseaux pendant leur transport chez le nicke- leur qui polit alors ou termine de toute autre façon la face supérieure, plane, visible, desdites pièces avant de les passer au bain de nickelage.
Toutes ces manutentions renchérissent considé rablement le prix de revient des montres dont le mouvement comprend des pièces à biseaux polis.
Les machines utilisées habituellement pour pôlir les biseaux sont des tours de précision relativement coûteux dans lesquels la pièce à usiner est disposée verticalement, de manière que l'axe du cône défini par le biseau à polir coïncide avec l'axe de rotation de la broche du tour, qui est horizontal. De plus, ces tours doivent être équipés de telle sorte que la pièce usinée ne tombe pas, car le biseau poli rencon trerait selon toute probabilité un corps étran ger lors de sa chute.
Pour éviter cette dernière, la pièce à usiner est montée sur un support spécial fixé dans la -broche du tour, dont la con- tré-poupée porte un dispositif amovible muni d'un tampon souple destiné à presser ladite pièce contre son support ; celui-ci et ledit dis positif de serrage étant agencés de manière à pouvoir être retirés du tour ensemble sans lâ cher la pièce usinée.
On voit que cette manière de faire impli que de nombreuses manipulations onéreuses. L'invention a pour but de simplifier le polissage des biseaux tronconiques des pièces d'horlogerie telles que platines, ponts, masses de remontage, etc., en supprimant une partie des manutentions mentionnées ci-dessus ou en réduisant celles-ci sensiblement. De plus, elle permet au nickeleur de se procurer sans gros frais une machine lui permettant de polir lui- même les biseaux en question.
Le présent brevet a pour objet un procédé pour polir lesdits biseaux d'après lequel : on pose la pièce présentant un biseau à polir, à plat, sur un support susceptible d'être entraîné en rotation autour d'un axe vertical, de manière que l'axe du cône défini par ledit biseau coïn cide avec ledit axe vertical, puis on serre cette pièce sur ledit support à l'aide d'un tampon souple porté par un élément agencé de façon à pouvoir coulisser verticalement et tourner co- axialement audit support, on entraîne ce sup port en rotation autour dudit axe et approche dudit biseau, latéralement, un burin à polir.
Le présent brevet a également pour objet une ma chine pour la mise en oeuvre de ce procédé, comprenant : un support capable de tourner autour d'un axe vertical et présentant une table horizontale portant des éléments de centrage pour recevoir et maintenir une pièce détermi née dont un biseau tronconique doit être poli, de telle manière que l'axe du cône défini par ledit biseau coïncide avec l'axe de rotation du- dit support ; une broche coaxiale audit support, mobile verticalement et portant à une extré mité un élément rotatif muni d'un tampon sou ple ;
des moyens réglables pour amener et maintenir ladite broche dans une position telle que son tampon presse la pièce à usiner sur ladite table, et un chariot porte-burin, à deux coulisses horizontales.
Le procédé défini par la revendication I est illustré dans la suite à l'aide d'un exemple décrit avec référence au .dessin qui représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de la machine pour la mise en couvre de ce procédé. Dans ce dessin la fig. 1 est une vue en élévation de ladite machine, avec certaines parties en coupe ; la fig. 2 est une vue en élévation, partielle ment coupée et à plus grande échelle, d'un élé ment de la machine de la fig. 1 ; et la fig. 3 est une vue en plan de l'élément représenté à la fig. 2.
La machine représentée au dessin com prend un bâti 1 destiné à être fixé, par exem ple, sur un établi. Ce bâti en porte un second, désigné par 2, qui peut coulisser verticalement sous l'action d'une vis micrométrique 3 suscep tible d'être bloquée par un organe 4. Un arbre 5 solidaire d'une poulie 6 et portant un tasseau 7 est monté rotativement sur le bâti 2, de ma nière que son axe soit vertical. La poulie 6 est destinée à être entraînée à partir d'un moteur (non représenté), par une courroie (également non représentée) qui est engagée dans sa gorge.
Un trou 8 est percé, en outre, dans cette poulie et une goupille 9 est montée sur le bâti 2, de manière à pouvoir coulisser longitudinalement dans celui-ci afin que son extrémité pénètre dans le trou 8 lorsque celui-ci se trouve vis- à-vis de la goupille et qu'on pousse cette der nière en direction de l'arbre 5. La goupille 9 et le trou 8 servent notamment à bloquer l'ar bre 5 en rotation par rapport au bâti 2.
L'arbre 5 est traversé par une vis 10 desti née à fixer un support 11 sur le tasseau 7. Le bâti 2 porte également une broche 12 coaxiale à l'arbre 5. Cette broche 12, qui se trouve sous l'action d'un ressort 13 qui la sol licite vers le haut, présente -un filetage de profil rectangulaire ou trapézoïdal 14, dont le som met des filets définit, par conséquent, une sur face cylindrique qui sert au guidage de la bro che 12 dans deux lunettes 15 du bâti 2. La broche 12 est engagée par son filetage 14 dans une bague 16 taraudée et située entre les deux lunettes 15. Une vis de serrage 17 permet de bloquer la bague 16 par rapport à la broche 12.
Un excentrique 18 solidaire d'une mani velle 19 permet d'actionner la broche 12 en la faisant descendre contre l'action du ressort 13 jusque dans une position inférieure déterminée par une butée 20 plantée dans le bâti 2 et qui détermine la position extrême de la manivelle 19. On peut toutefois régler la position infé- rieure de la broche 12 à volonté, grâce à la bague 16 dans laquelle il suffit de visser plus ou moins la broche 12.
Cette dernière présente un pivot 21 venu avec une pièce non représentée, qui est mon tée rotativement dans la broche 12, avec la plus petite friction possible. Ce pivot 21 porte un élément 22 qui lui est fixé par une vis 23. La face inférieure de cet élément 22 est garnie d'un tampon souple comprenant une couche 24 en matière élastique très molle, telle qu'une mousse de caoutchouc ou du liège et une cou che 25 en matière également élastique, mais beaucoup plus rigide que celle de la couche 24, cette couche 25 pouvant être faite, par exem ple, en caoutchouc durci.
Le bâti 1 porte également un chariot à deux coulisses horizontales. Le coulisseau 26 de ce chariot peut se déplacer notamment de gauche à droite dans le dessin, sous l'action d'une ma nivelle de commande 27 et le coulisseau 28 peut se déplacer d'avant en arrière sous l'action d'une manivelle de commande 29. Le coulis- seau 28 porte un burin au diamant 30 percé d'un trou au voisinage de son extrémité, qui est destiné à être enfilé sur une goupille 31, plan tée dans le corps du coulisseau 28. Ce burin est retenu en place par une bride 32 guidée par rapport au coulisseau 28 et susceptible d'être serrée contre celui-ci par une goupille 33 et un boulon 34.
L'élément 11 est représenté en détail aux fig. 2 et 3. Il forme une table horizontale des tinée à recevoir un pont de finissage 35 d'une pièce d'horlogerie. Le pont 35 est centré de manière que son biseau 36, qui doit être poli, soit coaxial à l'arbre 5 portant l'élément 11. Ce centrage est réalisé notamment par deux gou pilles 37 plantées dans l'élément 11 et destinées à pénétrer dans les ouvertures du pont 35 des tinées à recevoir les vis de fixation de ce pont à la platine du mouvement de ladite pièce d'horlogerie. Le pont -35 est logé partiellement dans une découpure 38 d'une plaque 39 qui recouvre l'élément. 11 et qui est solidaire de ce dernier.
La face supérieure du pont 35 est si tuée un ou deux dixièmes de millimètre au- dessus de celle de la plaque 39, de manière que la couche 25 du tampon porté par l'élément 22 de la broche 12 entre en contact avec la face supérieure du pont, de manière à presser ce dernier contre un élément cylindrique 40 fixé par chassage dans un trou du support 11.
Un dégagement 41 est taillé dans ce dernier de manière à permettre l'engagement d'une pointe d'une brucelle sous le pont 35, lorsqu'on veut retirer ce dernier dudit support: Pour polir le biseau 36 du pont 35, on place ce dernier sur le support 11 dans la posi tion représentée au dessin, alors que la face supérieure de ce pont 35 est encore brute. Puis on fait descendre le tampon (24 - 25) sur le pont 35, de manière à presser celui-ci sur son support.
On actionne alors le- moteur d'entrai- nement de l'arbre 5 et l'on approche le burin 30, dont l'inclinaison a été réglée préalable ment de manière convenable, par rapport à l'angle du biseau 35, et dont le décentrage par rapport à l'axe de rotation de l'arbre 5 a éga lement été réglé de manière convenable par rapport à son angle de coupe à l'aide de la manivelle 29, en actionnant uniquement la manivelle 27 qui déplace le coulisseau 26 par rapport au bâti 1.
La course de ce coulisseau 26 vers la droite de la fig. 1 est limitée par une butée réglable 42 vissée dans un taraudage du bâti 1. Cette butée 42 peut être réglée, notam ment de telle manière que l'opérateur de la machine puisse avancer rapidement le burin 30 jusqu'au voisinage immédiat du biseau 35, après quoi un ressort 43 oppose une résistance sensiblement plus grande, sans empêcher tou tefois une avance subséquente du coulisseau 26 en direction du pont 35.
L'opération de polis sage peut être suivie de près, grâce à une loupe 44 qui est montée sur le bâti 2.
Lorsque cette opération est terminée, on retire le burin. 30 en déplaçant le coulisseau 26 vers la, gauche, on arrête le moteur d'entrai- nement de l'arbre 5 et l'on remonte la broche 12 en actionnant la manivelle 19. Le pont 35 est alors libéré et l'on peut le saisir à l'aide d'une brucelle, dont une pointe est engagée sous ce pont dans le dégagement 41 du support 11 et dont l'autre pointe passe sur le pont 35, sans risquer de toucher le biseau 36 qui vient d'être poli.
Ce pont peut alors être posé sur un support analogue au support 11 et fixé, par exemple, à une planche de travail, d'où il sera conduit à l'opération suivante consistant à polir la face supérieure de ce pont.
Il est bien entendu que la machine décrite est réglée une fois pour toutes lorsqu'il s'agit de polir les biseaux d'une série de ponts identi ques. Lorsqu'il s'agit de procéder ensuite au polissage, par exemple d'une autre partie de la même pièce d'horlogerie, il faudra naturelle ment régler à nouveau la hauteur du bâti 2, l'inclinaison du burin 30 et la position du cou- lisseau 28, et recourir également à un autre sup port que le support 11, cet autre support pré sentant également une plaque supérieure dé coupée convenablement, ainsi que des goupil les de centrage.
D'autre part, suivant l'angle du biseau à polir et les dimensions de la pièce sur laquelle celui-ci est taillé, on recourra à des tampons souples de différents diamètres.
On voit ainsi que le seul outillage néces saire pour se servir de la machine décrite con siste, d'une part, en un jeu d'éléments (22, 24, 25) de différents diamètres et, d'autre part, en jeux de supports analogues au support 11 pour chaque calibre de pièce d'horlogerie à usiner.