<B>Procédé de meulage des champignons de rails</B> <B>et machine pour la mise en</B> aeuvre <B>de ce procédé</B> Il est de plus en plus courant de réunir les rails entre eux par soudure, en particulier par soudure électrique et en longs tronçons de plusieurs centaines de mètres, voire même de plusieurs kilomètres.
La soudure apportée aux points de jonc tion formant un bourrelet tout autour du pro fil du rail, il est nécessaire de l'enlever, du moins à l'endroit du champignon, et d'y réta blir le profil indiscontinu du rail.
Il est aussi indispensable que cette opé ration puisse être effectuée par- des moyens susceptibles d'être amenés à pied d'oeuvre.
Le procédé selon la présente invention per met d'y parvenir et de fournir un travail précis par le fait que, conduisant des organes pal peurs longitudinalement sur le profil du rail à proximité immédiate et de part et d'autre de la soudure, on s'en sert pour guider une meule par-dessus cette dernière en la conservant en alignement avec le profil palpé du rail, qu'elle rétablit ainsi en le copiant.
La machine pour la mise en oeuvre de ce procédé comporte à cet effet un chariot pourvu de deux galets disposés en ligne et entre les quels est placée une meule de position régla ble, des guides conduisant ledit chariot et étant eux-mêmes rotatifs dans une direction transversale à celle reliant les galets et la meule, le tout de façon à ce que ledit chariot puisse aller et venir sur le champignon d'un rail placé parallèlement aux guides et s'incli ner de part et d'autre du profil de ce dernier, de manière que les galets et la meule en alignement décrivent successivement toutes les génératrices du profil du champignon.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple et d'une manière simplifiée, en par tie schématique, une forme d'exécution d'une telle machine.
La fig. 1 en est une vue d'ensemble en perspective.
La fig. 2 représente le chariot porteur de galets palpeurs et d'une meule, la moitié de droite étant en coupe.
La fig. 3 montre comment s'effectue le meulage du champignon d'un rail.
La fig. 4 représente une partie mécanique des organes de commande de la machine.
La fig. 5 en est un détail dans une position différente de ces organes.
La fig. 6 montre un mécanisme de déclen chement automatique de fin de course.
La machine à meuler les champignons de rails représentée en perspective à la fig. 1 se compose d'un socle fixe 1, sur lequel est posée et peut se mouvoir sur des galets 2 une base 3 supportant l'ensemble du mécanisme de la ma- chine à l'exception des supports 4 sur les rou leaux 5 desquels repose et est conduit le rail 6 à meuler.
Celui-ci passe à travers deux lunettes 7 et 8, distantes et coaxiales, portées par la base 3, et dans-lesquelles peuvent tourner deux cercles 9 et 10, portant à cet effet des galets tels que 11, à raison de trois, également répartis sur le pourtour de chaque cercle.
Ces cercles sont au surplus réunis entre eux par deux guides longitudinaux 12 et, dans une position diamétralement opposée, par deux barres lourdes 13, formant contrepoids d'un chariot 14, se mouvant entre et le long des guides 12.
Ce chariot, qui sera décrit en détail plus loin, porte en particulier le moteur 15 action nant la meule 16, destinée à meuler la sou dure 17, reliant deux tronçons du rail 6.
Ce chariot devant pouvoir aller et venir au-dessus de ladite soudure tout en permet tant à l'axe de la meule de s'incliner de ma nière à attaquer le champignon du rail sur toutes les génératrices de son profil, il est prévu que des chaînes 18, entraînées par l'arbre 19, font tourner les cercles dans les lunettes, tandis qu'une bielle 20, commandée par les leviers oscillants 21, fait aller et venir le chariot 14.
Afin de ne pas surcharger le dessin inuti lement, les mécanismes entraînant l'arbre 19 et les leviers 21 ne sont pas représentés en détail et supposés contenus dans la caisse 22.
En ce qui concerne l'entraînement des chaînes 18, celui-ci doit réaliser une rotation telle des cercles 9 et 10 que la meule 16 du chariot 14 attaque le champignon du rail suc cessivement sur tout son pourtour, ce qui re présente pratiquement une rotation pouvant aller jusqu'à 2700 au plus entre deux positions symétriques de l'axe de la meule, à réaliser par un mouvement continu d'aller et de retour des cercles.
Quant à la bielle 20, elle a pour mission de faire aller et venir la meule par-dessus la place à meuler et, étant reliée aux leviers 21 comme au chariot par une rotule, les inclinaisons que celui-ci subit transversalement à ce mouve- ment de va-et-vient n'influencent en rien la transmission de ce mouvement.
L'arrêt de la rotation des cercles à chaque fin de course est bien entendu réalisé automa tiquement, ce que peuvent, par exemple, pro voquer des butées d'un cercle actionnant un dispositif commandant l'arrêt de l'arbre 19, comme il sera décrit plus loin.
Par une partie brisée du socle 1 et de la base 3, on voit apparaitre un fer perforé 23, solidaire du socle et dans les perforations file tées duquel vient se visser une tige de serrage 24 de la base.
Cette disposition permet, une fois le rail 6 mis en place de telle façon que la soudure 17 soit approximativement sous la meule 16, d'amener cette dernière au-dessus de la sou dure par déplacement longitudinal de la base 3 sur ses galets 2.
La hauteur des rails et la largeur de leurs semelles pouvant varier, il est utile de prévoir les supports 4 de hauteur réglable, ou encore de les fixer au socle 1 avec interposition de cales dont on peut varier la hauteur, tandis que l'on fera les rouleaux 5 interchangeables, de façon à prévoir, entre leurs flasques 25, le jeu juste nécessaire à guider la semelle du rail considéré.
Voyons maintenant comment est constitué le chariot 14, représenté en détail à la fig. 2. Il est fait de deux cadres 14' et 14" em- boités l'un dans l'autre et dont celui désigné par 14' est conduit par les guides longitudi naux 12 (voir fig. 1), en ce sens que des galets 26 appuient latéralement contre ces guides tan dis que des galets 27 prennent appui sous ces derniers (voir aussi 27 visible en fig. 1).
La liaison entre les deux cadres 14' et 14" est assurée par l'intermédiaire de pièces té lescopiques 28, tandis que des ressorts 29, entourant ces pièces tendent à pousser le cadre 14" vers le bas par rapport au cadre 14' ou, en position de montage dans la machine de la fig. 1, en direction de l'axe des lunettes 7 et 8, ou encore du champignon du rail 6 à meuler.
Le cadre 14", porte le moteur 15 de la meule 16 et deux galets palpeurs 30 (dont un est partiellement visible en fig. 1), situés en alignement dans le plan axial du chariot pas sant par l'axe de la meule 16. Cet axe est par contre un peu incliné dans ce plan, afin que la meule attaque le rail par son arête, en 16'.
Moteur et meule sont suspendus dans un châssis 31, qu'un volant 32 solidaire du cadre 14" permet de déplacer finement pratiquement en direction de l'axe du moteur ou plus exacte ment perpendiculairement au rail à meuler.
Il est clair qu'en amenant la partie active de l'arête de la meule en coïncidence exacte avec un plan extérieurement tangent aux deux galets palpeurs 30, et qu'en faisant rouler ces derniers sur le champignon d'un rail quelcon que, la meule décrira exactement aussi la sur face de ce champignon, que le dispositif co piera.
Or, dans la perspective de la fig. 1, on voit clairement que, les galets 27 prenant appui sous les guides 12, les galets palpeurs 30 seront appuyés (par les ressorts 29) contre le champignon du rail et qu'ils rouleront sur ce dernier durant les déplacements, en particulier le mouvement longitudinal de va-et-vient du chariot 14.
La portion active de l'arête de la meule 16 décrira, comme on l'a dit, exactement le même profil. Si donc elle rencontre une aspérité sur son chemin, en particulier la soudure 17, elle l'enlèvera et ramènera le champignon du rail à sa forme exacte.
Du fait de la lente rotation imprimée aux cercles 9 et 10, la meule décrit non seulement une portion du rail dans le sens axial, mais aussi son profil, du moins pour ce qui en con cerne le champignon, les galets palpeurs et la meule en décrivant successivement toutes les génératrices.
C'est ce que montre la fig. 3, où le profil du rail se trouve en 6 et une position quel conque de la meule en 16, une autre position en 16" correspondant à un déplacement dans le sens de la flèche 33.
En 34, on voit la position approximative de l'axe de rotation des cercles 9, 10 dans les lunettes 7 et 8. Il est situé dans le plan long!- tudinal vertical médian du rail, à proximité de la base du champignon.
La fig. 3 schématise aussi l'action des res sorts 29, appliquant la meule et les galets pal peurs 30 contre le champignon.
Le rail 6 et sa soudure 17 sont également dessinés à la fig. 2.
Un moteur électrique unique pourra com mander à la fois le mouvement de va-et-vient du chariot et la rotation des cercles en suppor tant les guides.
Pour obtenir le mouvement de va-et-vient du chariot, il suffit d'imprimer un balancement aux leviers 21, ceci par des moyens mécani ques simples qu'il n'est pas nécessaire de dé crire en détail, par exemple un dispositif d'ex centrique et de bielle.
L'enclenchement, le déclenchement, l'in version du sens de marche, pourront être effec tués par des boutons-poussoirs placés à portée de main, par exemple en 35 sur la lunette 7.
La fig. 4 montre une disposition mécani que coopérant avec de tels boutons-poussoirs dans le but de contrôler la marche de la machine.
Soit en 19 l'arbre faisant tourner les cer cles et qu'il est possible d'entraîner par le moyen d'un volant à main non représenté, d'une chaîne et d'une roue à chaîne 36, soli daire d'un élément d'un embrayage 37, dont l'autre élément est solidaire de la roue à chaîne. 38, qu'entraîne le moteur électrique.
Un levier 39 commande cet embrayage et peut le maintenir embrayé (position dessinée) contre l'action d'un ressort de compression de débrayage 40 enfermé dans deux douilles té lescopiques 41 et 42, dont la première est reliée au levier 39 et la seconde à une partie du bâti, par exemple la lunette 7.
La douille extérieure 41 porte des butées latérales 43, par l'intermédiaire desquelles un mécanisme de verrouillage que l'on décrira plus loin la retient dans la position dessinée, contre l'action du ressort 40.
Lorsque ce mécanisme abandonne la douille à elle-même, le levier 39 est rejeté en arrière, dans la position 39" de la vue partielle de la fig. 5. Dans cette position, non seulement l'em brayage 37 est débrayé, en sorte que les cer cles sont immobilisés, mais la rencontre de l'arbre 19 en 19' avec une butée réglable 44' d'un interrupteur de courant 44 ouvre le cir cuit du moteur qui s'arrête. En même temps, et dans le manchon 45, se produit une action de freinage (par exemple frein à lamelles) immobilisant l'arbre 19 et, par son intermédiaire, les cercles 9 et 10.
Sur le palier de l'arbre 19, contenant le frein précité, est, au surplus, articulé un ver rou 46, commandé par un levier à main 47. En le soulevant dans la position 46' de la fig. 5, on peut le faire coopérer avec une gou pille 48 du levier 39 et maintenir celui-ci dans la position 39'.
Dans cette position, l'embrayage 37 est débrayé et par conséquent les cercles immobi lisés, mais le moteur continue à tourner.
La vue de détail en plan de la fig. 6 mon tre comment des cornes 49 de deux leviers symétriques 50 retiennent les butées latérales 43 de la douille 41 contre l'action du ressort intérieur s'exerçant en direction de la flèche 51. Ces leviers sont rendus rotativement soli daires l'un de l'autre par des secteurs dentés 52, leurs pivots 53 étant solidaires du bâti de la machine. Un ressort de traction 54 tend à les faire osciller dans le sens rapprochant l'une de l'autre les cornes 49 en maintenant la douille 41 en position d'embrayage du levier 39 (voir fig. 5).
A la fig. 6, on voit également la lunette 7, le cercle 9 et l'un des galets de roulement 11 de ce dernier.
En 55, ce cercle porte une vis-butée régla ble susceptible de rencontrer l'un des leviers 50 et de le faire osciller contre l'action de son ressort.
On voit aisément que, le cercle se dépla çant de façon que la butée 55 rencontre le levier 50 de droite (sur le dessin), soit dans le sens de la flèche 56, ce mouvement fera oscil ler les deux leviers dans le sens des flèches 57, ce quia pour effet d'écarter les cornes l'une de l'autre et de libérer la douille 41. En disposant convenablement la butée ré glable 55, on produira ainsi le débrayage de l'entrainement des cercles et l'arrêt du moteur en fin de travail de meulage.
Un serrage à vis 58 permet un déplacement plus grossier de la butée 55, par exemple dans une fente circulaire ou des trous du cercle 7.
Symétriquement, et pour l'autre sens de rotation, il -y aura une butée semblable oppo sée à la butée 55 et susceptible d'agir sur le levier 50 de gauche (sur le dessin), l'arrêt automatique pouvant ainsi être produit soit dans l'un, soit dans l'autre des deux sens de rotation de travail des cercles 9 et 10 porteurs des guides du chariot 14.