Procédé de revêtement étanche d'ouvrages du génie civil et du bâtiment. La présente invention a pour objet un procédé de revêtement étanche d'ouvrages du génie civil et du bâtiment, caractérisé par le fait que l'on fait adhérer sur la partie à protéger plusieurs couches superposées de bitume armées de feutre à base de fibres mi nérales, et pose sur ces couches une feuille d'aluminium.
Le terme de bitume employé dans la pré sente description englobe non seulement le bitume naturel raffiné, formé d'un mélange d'hydrocarbures naturels ou de leurs combi naisons, et débarrassé de son eau, ainsi que des matières insolubles dans le sulfure de carbone, mais encore le brai de pétrole, c'est-à-dire le mélange d'hydrocarbures ob tenu par évaporation partielle, par distilla- tion fractionnée du pétrole ou du goudron, ou par tout autre procédé.
Le bitume peut être liquide, semi-solide ou solide et se caractérise par un pouvoir adhésif remarquable. Il est entièrement so luble dans le sulfure de carbone. Le brai de pétrole est solide ou peu fluide à la tempé rature ordinaire; il contient peu de pro duits volatils, a des propriétés agglomérantes caractéristiques. Suivant les procédés utilisés pour leur fabrication, on classe les brais de pétrole en: brais de pétrole de distillation directe, brais de pétrole obtenus par oxydation ou soufflage.
Dans des cas spéciaux, le liant bitumineux est. intimement mélangé avec du caoutchouc pour augmenter son adhérence, son élasticité, sa résistance aux effets solaires (vieillisse ment). Cette addition de caoutchouc se fait aussi bien pour des masses collantes appli quées à chaud que pour des solutions ou émulsions posées à froid, manuellement ou au pistolet.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme de mise en #uvre du procédé selon l'invention.
Sur la face supérieure, bien nettoyée, d'un support 1 formé par exemple d'un dallage en béton et qui est destiné à constituer une ter rasse ou une toiture soumise aux intempéries, on fait adhérer à chaud plusieurs couches superposées de bitume 2, séparées par des couches de feutre à base de fibres d'amiante 3. L'épaisseur totale de ces couches doit être suffisante pour assurer l'isolation thermique et l'étanchéité d'un local situé sous le dal lage 1.
On pose sur ces couches de bitume et de feutre une feuille d'aluminium. 4, pur et poli, recouverte, sur sa face extérieure; de deux couches adhérentes de bitume 5, séparées par une couche de feutre 6 en fibres d'amiante.
La feuille d'aluminium 4 peut être per forée pour faciliter l'adhérence de la couche inférieure de bitume 5 sur sa face supé rieure. Le bitume remplit alors ces perfora tions de façon étanche. Avec ou sans perfo rations, la feuille d'aluminium protège la partie sous-jacente du revêtement contre les effets solaires (infrarouges, ultraviolets). Elle évite l'évaporation par distillation des huiles minérales contenues dans le bitume, ainsi que l'oxydation et, par conséquent, le vieillissement de celui-ci.
La couche complexe 5-.6, recouvrant la face supérieure de la tôle 4, assure une pro tection thermique contre les rayons du soleil (chocs thermiques) et le froid, et une protec tion mécanique en ce sens qu'elle atténue les dilatations et contractions du métal, lesquelles sont d'ailleurs facilement suivies par le bi tume.
La stabilité mécanique du revêtement dé crit est accrue par l'utilisation de bitumes de pétrole soufflés , obtenus par distillation ou craliing du pétrole, puis par l'oxydation d'une huile de caractéristiques déterminées en y insufflant de l'air.
L'armature des couches de bit-Lune est en feutre à base de fibres d'amiante imputres cibles, donc bien préférables aux fibres végé tales de chiffons, de cellulose ou de jute qui pourrissent lorsqu'elles entrent en contact avec l'htunidité. Ce feutre est souple et im perméable. Il peut être saturé après im traitement par bain et pulvérisation de bi tume ou surfacé par un deuxième traitement aux hydrocarbures; il peut être perforé également.
On peut remplacer la fibre d'amiante par im voile de fibres de verre.
La feuille d'aluminium intercalaire cons titue une armature du revêtement qui aug mente sa résistance à la traction et au cisaille ment, tout en mettant le complexe d'étan chéité sous-jacent à l'abri du soleil et de l'ac tion de l'oxygène de l'air.
Dans certaines applications, on peut insé rer dans l'épaisseur des couches de bitume 2, 2, une deuxième feuille d'aluminium entre le support 1 et la première feuille métallique 4.
Le procédé de revêtement à plusieurs couches complexes faisant l'objet de l'inven tion convient particulièrement bien à la réa lisation de toitures-terrasses et à l'étanchéité d'ouvrages souterrains. Les frais d'entretien de telles toitures sont très inférieurs à ceux des toits inclinés, recouverts de tuiles ou d'ardoises par exemple.
Ce procédé de revêtement à plusieurs couches s'applique indifféremment à des sup ports de bois, de béton ou de métal verticaux, inclinés ou horizontaux (sheds, voûtes, fon dations). Un revêtement bien exécuté peut être garanti de dix à vingt ans.
Si le revêtement fabriqué selon le procédé décrit doit supporter une circulation intense (pont, terrasse praticable), il sera protégé par une chape de mortier de bitume, de gra vier ou mieux encore par des dalles de béton.
Le revêtement réalisé selon le procédé dé crit a l'avantage de respecter intégralement les règles de la libre dilatation. Il suit le tra vail de la forme-support sans se rompre, sans plisser ni cloquer, car son élasticité est telle qu'elle autorise un allongement de plusieurs millimètres par mètre à une température de 0 C.