Procédé <B>de</B> fabrication d'un mobile pour instrument horaire <B>et</B> mobile <B>obtenu par</B> ce <B>procédé.</B> La présente invention a pour objets 1--u procédé de fabrication d'un mobile pour ins- trument horaire et un mobile obtenu par ce procédé.
Le procédé selon l'invention est prévu en particulier, mais non exclusivement, pour la fabrication des mobiles de l'échappement des- dits instruments horaires.
Il est reconnu généralement que l'emploi de l'huile de graissage sur les organes mo biles des échappements des mouvements d'hor logerie n'assure pas des conditions de frotte ment constantes.
On a constaté en effet qu'à l'usage, l'huile s'étale, disparaît des surfaces frottantes ou s'épaissit (gomme), ce qui crée des conditions de frottement essentiellement variables et, par suite, des mauvaises marches, voire même des arrêts desdits instruments horaires.
Les endroits les plus exposés à ces varia tions des conditions de frottement sont les pa lettes de l'ancre en contact avec les dents de la roue d'ancre et les parties de la fourchette, en contact avec l'ellipse, et c'est particulière ment dans les montres de très petits calibres que ces variations sont les plus sensibles.
D'autre part, l'expérience montre, en par ticulier lorsque le laiton ou l'acier, consti tuant habituellement les dents de la. roue d'ancre, frotte à sec sur les palettes de l'ancre, que le polissage des surfaces glissantes est rapidement altéré et les faces rugueuses se recouvrent même d'oxydes durs qui ont de grands effets destructeurs, car leur composi tion est analogue à celle des abrasifs et la formation des oxydes ronge les plans d'im pulsion polis.
La présente invention a pour but d'éviter ces phénomènes ou d'en retarder considérable ment les manifestations. Le procédé suivant l'invention est caractérisé en ce qu'on sort d'un alliage à base d'or au moins une partie des organes métalliques dudit mobile qui pré sentent des surfaces frottantes. L'avantage d'un tel mobile réside dans le fait que le coef ficient de frottement desdites surfaces frot- tantes reste faible et constant malgré l'ab sence d'huile de lubrification.
Le mobile cons tituant un des objets de l'invention est ca ractérisé en ce qu'au moins une partie des organes métalliques qui présentent des sur faces frottantes est constituée par un alliage à base d'or.
Le procédé selon l'invention s'applique no tamment à la fabrication des roues d'échappe ment et des fourchettes des assortiments à ancre comportant des levées en pierres telles que rubis, saphirs, corindons synthétiques, etc., en réalisant lesdites pièces par exemple avec un alliage d'or et de cuivre rouge pur, ayant un titre d'environ 0,750. Il est avanta geux de réaliser un certain nombre de condi tions complémentaires.
Ces conditions sont précisées ci-après .a) L'alliage employé est très homogène, de manière que sa concentration soit la même en tous les points.
b) Le métal est laminé à froid avant d'être découpé de façon qu'il acquière par écrouis- sage un grain très fin et que l'on obtienne la dureté maximum dont est susceptible l'alliage considéré.
c) La pression spécifique des pièces frot- tantes en or durci sur les pierres polies non huilées est très faible.
En particulier, la pression considérée sera, de préférence, d'au moins vingt pour cent. inférieure à la pression que l'on admet habituellement dans les échappements ordi naires huilés. Avec la. même force motrice, il est utile d'adopter des surfaces frottantes suffisamment larges pour que la poussée se répartisse sur une étendue assez grande et qu'il ne se produise pas de rayure. Le polis sage de la pierre doit titre parfait.
d) La couche de métal sur lequel glisse la pierre ne renferme pas d'impuretés telles que traces et incrustations de corps étrangers. Ces corps étrangers peuvent être introduits par des opérations d'usinage tels que décou pages par poinçons et matrices en acier. Les impuretés en question doivent, être complète ment éliminées par des moyens physiques ou chimiques tels que décrochage, décapage etc. Les états de surface doivent être particulière ment bien soignés afin de satisfaire aux exi gences déjà connues de la bienfacture horlo gère.
Le procédé selon l'invention peut s'appli quer à la fabrication d'un mobile quelconque, présentant des parties métalliques destinées à glisser sur des pierres très bien polies. Par exemple, on peut constituer 'la fourchette d'échappement de la forme habituelle par une pièce en alliage or-cuivre et. conserver une cheville de plateau en rubis ou saphir, d'où suppression du graissage des cornes de la fourchette. Les surfaces frottantes de la. four- ehette doivent être traitées comme indiqué sous d).
Dans l'état actuel de la technique, il lie semble pas possible d'appliquer le choix de matières défini plus haut à l'amélioration du frottement des petits pivots de montre. En effet, si l'on réalisait en alliage or-cuivre des pivots très fins, on n'obtiendrait pas une soli dité et une dureté suffisantes pour les mouve inents actionnés par ressorts. Toutefois, il y a lieu de considérer que la suppression de l'huile sur les levées d'ancre et sur la cheville de plateau permet à elle seule de prolonger notablement la durée de bonne marche des montres.
On sait en effet que la lubrification des pivots présente moins de difficultés, car l'huile est, mieux retenue dans les trous de pi vots convenablement empierrés. Dans les piv o tages, les vitesses de déplacement à considérer sont minimes et il n'y a pas tendance à la. pro jection ou au refoulement de l'huile. De plus, les bras de leviers des forces de frottement sont très faibles; les formes données aux trous des pierres percées et des contre-pivots per mettent de maintenir l'huile sur les parties frottantes des pivots pendant. des durées com parativement importantes.
On peut cependant appliquer l'invention aux pivotages délicats chaque fois que les efforts à transmettre et les pressions sont suffisamment faibles. En particulier, les pi vots en or durci tournant. à sec dans les pierres en rubis ou autres pierres convenables permettent d'améliorer les mécanismes des instruments horaires suivants: rouages des horloges à remontage automatique par les va riations de température (régularisées par ba lanciers de torsion lie nécessitant que des im pulsions très faibles et très espacées), rouages compteurs chronométriques des horloges élec triques de précision du type à balanciers mo teurs, etc.
Les pivotages en question ne nécessitant pas d'huile, il n'y a pas lieu de réaliser les formes compliquées qui sont nécessaires pour amener le lubrifiant, fluide à rester sur les parties frottantes des pivots par le jeu des forces capillaires. On peut. donc simplifier les formes des coussinets et augmenter les jeux entre les pierres percées et. les contre-pivots non percés. De ce fait, la construction est rendue moins délicate et moins coûteuse.
En ce qui concerne l'application de l'in vention aux échappements des petites montres, il suffit de découper les roues d'échappement. et, éventuellement, les fourchettes dans de la bande laminée en alliage or-cuivre durci, de la qualité précisée au cours du présent mé- moire. On adoptera de préférence un tracé usuel permettant d'alléger le plus possible les pièces terminées; le métal précieux tom bant de découpe sera récupéré aisément. Par un traitement, un usinage et un adoucissage judicieux, on éliminera toutes les impuretés nuisibles et toutes les rugosités sur les sur faces d'impulsion.
La fabrication devra être très soignée suivant les procédés déjà connus de façon que les surfaces de repos des dents soient. très nettes et que toutes les autres con ditions utiles soient bien conservées.
On sait que dans les fabrications courantes actuelles des roues d'échappement on taille en biseau les extrémités des dents afin de ré duire la largeur des surfaces frottantes et d'atténuer l'adhérence due à l'huile qui tend à retenir les pièces qui se séparent.
Comme les mobiles d'échappement selon l'invention ne nécessitent pas d'huile, on peut atténuer ou supprimer les biseaux latéraux, ce qui permet de diminuer les pressions uni taires exercées par les leviers sur les faces d'impulsion des dents.
Les remarques précédentes conduisent à modifier les proportions des échappements et ce changement constitue une conséquence im portante de l'invention.
Grâce au fait que les roues d'échappement et les fourchettes des petites montres sont d'un poids minime et que la matière précieuse tombant de découpe ainsi que les déchets d'usinage peuvent être aisément récupérés, la majoration de prix provenant de l'emploi d'une matière première coûteuse n'est pas excessive. Comme la montre devient moins coûteuse à l'usage par l'espacement des frais de nettoyage, on réalise finalement une éco nomie.
On peut. donc appliquer l'invention non seulement aux montres de luxe, mais aussi aux montres de qualité courante.
L'invention permet donc de réaliser de nouveaux produits industriels avantageux; en particulier, on peut fabriquer en série des assortiments ou jeux de pièces d'échappe ment présentant une réelle supériorité sur la production actuelle, et susceptibles d'être mis dans le commerce pour les fabrications nou velles ou comme pièces de rechange conve nant à des calibres actuellement très répan dus.