Procédé pour imprégner un matériel poreux, destiné à la fabrication des bouts et des claques insérés dans les tiges de chaussures. Pour permettre à la chaussure de garder sa forme, on met dans les tiges des bouts et (les claques apprêtés d'une manière spéciale. Pour les préparer, on utilise du cuir, du car ton, des matières textiles ou du papier, im prégnés avec des solutions de dérivés cellu losiques, de colle, de gluten, de résines et d'autres produits semblables.
L'imprégnation des matières textiles ou du papier avec une solution de nitrocellulose dans l'acétone, dont on se servait le plus sou vent jusqu'à présent, offre de nombreux in convénients: l'inflammabilité de la nitro cellulose et de ses solvants, leur toxicité, le danger d'incendies allumés par une décharge électrique, la nécessité d'aspirer les vapeurs des solvants et :de les régénérer. Lors du traitement dans les ateliers, les bouts et. les claques imprégnés par la nitrocellulose sont ramollis dans des vapeurs d'acétone pendant 2 à 10 heures, afin de devenir souples et de s'adapter à la forme désirée.
L'inconvénient de ce traitement, en plus du temps nécessaire pour rendre le matériel souple, réside d ans le fait que le matériel ainsi traité ne barde sa souplesse que pendant un temps fort limité, le matériel se solidifiant de nouveau après l'évaporation rapide de l'acétone; en outre, les vapeurs d'acétone, produites pendant l'im prégnation et lors du ramollissement et du traitement ultérieur de la chaussure, exercent une action nocive sur la santé des ouvriers. Les solvants affectent la peau des doigts, obli geant les ouvriers à employer des gants de caoutchouc.
Afin d'écarter ces inconvénients, on a .déjà proposé d'utilisser des résines thermodurcissables et dissoutes dans Lm sol vant non toxique, par exemple l'alcool, ou l'eau. Grâce à leur non-toxicité, à leur prix modique et à leur susceptibilité d'être utilisées facilement, les .résines urée-formaldéhyde, solubles dans l'eau et capables de prendre par durcissement au moyen de catalyseurs acides ou au moyen de la.
chaleur une forme inso luble et infusible, ,sont les plus avanta geuses. Selon le brevet britannique N 577384, on utilise des solutions de résine urée- formaldéhyde mélangées avec -du latex, des agents émulsionnants et, le cas échéant, avec de l'amidon et des charges.
Cette manière (l'imprégner les bouts et les claques de chaus sures n'offre qu'un seul inconvénient, c'est que ceux-ci, emmagasinés avec accès de l'air pendant une longue période, se durcissent et exigent relativement beaucoup de temps pour le ramollissement dans une solution d'un cata lyseur acide ou dans un solvant. Le latex, entièrement séché, forme une couche imper méable, empêchant l'accès de l'eau.
Si l'on utilise une résine urée-formaldéhyde sans addition de latex, la couche séchée est avant le ramollissement cassante et, lors du traite ment ultérieur, elle se fend ou s'écaille fa cilement. Le présent procédé pour imprégner un matériel poreux, destiné à la fabrication des bouts et des claques insérés dans les tiges de chaussures, avec une solution d'une résine urée-formaldéhyde, est caractérisé en ce qu'on ajoute à. cette résine un produit hygroscopique.
Grâce à l'action de la ma tière hygroscopique, la couche reste souple et flexible, même si elle est préparée sans addi tion de latex, et le ramollissement n'exige qu'une- brève période de temps. On peut utiliser quelques sels hygrosco piques, ne durcissant pas -la résine artificielle à froid; de préférence cependant on emploie un produit soluble aussi bien dans les résines mentionnées qui dans le solvant, tel que la. glycérine ou 1e glycol. Le solvant (par exem ple L'eau) et la résine sont tous deux peu inflammables ou incombustibles et non toxi ques.
Le temps, nécessaire pour le ramol.- lissement, est .réduit à quelques minutes. Grâce à ce ramollissement dans une solution d'iur eata.lyseur de -durcissement ou dans l'eau, le cas échéant dans l'alcool, on obtient vite la souplesse désirée, cette souplesse sub- sisitant pendant un temps suffisant pour le traitement subséquent.
Après le durcissement au moyen d'un catalyseur ou de la chaleur, les bouts et les claques sont suffisamment durs et solides, la eoiiehe,d'imprégnation étant insoluble dans l'eau.
La résine urée-formaldéhyde elle-même est dure et très .cassante. C'est pourquoi on y ajoute souvent des charges, des plastifiants et, le cas échéant, d'autres ingrédients, par exemple des matières colorantes. La. réduc tion de la fragilité par addition de charges ne se manifeste qu'après le durcissement de la résine, tandis que l'action des plastifiants se manifeste, suivant leur nature, seulement avant d'imprégnation des bouts et des claques ou le durcissement de la résine, ou partielle ment .après celui-ci.
La souplesse avant le durcissement est nécessaire pour la mise en forme du matériel imprégné et pour son traitement, découpage, coupage des bords en biais, etc. Le matériel qui contient en outre une charge inerte, par exemple du carbonate de ealcium, perd sa souplesse par durcisse- ment., sa résistance au eh-oc, étant cependant plus grande que celle du matériel traité avee une résine sans charge.
Comme charge, on peut utiliser des pro duits insolubles dans le solvant employé, ne réagissant ni sur la résine utilisée, ni sur le catalyseur de durcissement., par exemple du kaolin, de la, terre d'infusoires, du blanc fixe, une poudre de résine phénol-formaldéhyde durcie, de la farine de bois, de la poudre de caoutchouc, ete. Comme plastifiant, on peut utiliser des matières formant.
avec la résine des mélanges homogènes, par exemple une so lution ou dispersion -de caoutchouc naturel ou artificiel, des huiles minérales ou végétales, des résines glyeéro:phta:liques et autres.
La solution ou dispersion- -de caoutchouc -commu- nique à la résine une fragilité moindre, mais on n'obtient pas toute la souplesse désirée pour les manipulations précédant, le durcis@se- ment; en outre, pour obtenir la dureté dési rée, on a besoin d'une couche d'imprégnation plus épaisse.
Les bouts ou les claques faits d'un tel matériel exigent un temps plus long pour le ramollissement, ils absorbent une quantité plus grande d'eau (ce fait étant in désirable pour la fabrication des chaussures), et, possèdent une capacité .d'adhérence réduite.
On a établi que la phis grande souplesse avant le durcissement est manifestée par un matériel non entièrement séché, qui n'est plus adhérent, mais contient encore une certaine humidité. Ltant. donné qu'un séchage ulté rieur fait disparaître la souplesse, tout. en intensifiant la fragilité de la. résine, on ajoute aux résines un agent hygroscopique, de préférence soluble dans l'alcool ou dans l'eau, tel que la glycérine ou le glyeol. Ainsi la matière servant à. imprégner garde son humidité optimum, sa souplesse et sa plasti cité sans coller.
Les bouts et les claques peuvent. être ramollis facilement et pendant un temps relativement court dans une solu tion d'un catalyseur acide de durcissement ou dans le solvant lui-même (éthanol, eau ou leurs mélanges), et ceci même dans le cas où la solution servant à imprégner contient du latex. Il va sans dire qu'on peut utiliser avec le même succès une solution d'imprégna tion ne contenant. pas de latex, la matière ainsi traitée ne devenant pas fragile et pou vant être travaillée très facilement.
On petit encore ajouter d'antres ingré dients, par exemple de l'amidon, empêchant le collage pendant. la fabrication, l'emmaga sinage, le transport, le découpage, ete., lors que l'air accuse une humidité plus élevée. L'amidon absorbe cette humidité, de sorte qu'il n'est plus nécessaire de saupoudrer les bouts et les claques.
L'adhérence sur des ma tières d'apparence grasse (hydrophobes), telles que le cuir ciré, imprégné, engraissé ou verni d'une couehe de caoutchouc, peut être augmentée par addition de matières col- lo'idales, telles que colle, caséine, ou par addi tion d'un agent émulsionnant. Les matières colloïdales agissent d'une manière analogue à ;
l'amidon, en réduisant l'adhérence de la sur face imprégnée et en .diminuant, d'autre part, la dissolution de la couche d'imprégnation, lors de l'immersion dans une solution d'un catalyseur .de durcissement ou dans l'eau, ceci par formation d'une matière albuminoïde rendue insoluble dans .l'eau par l'action de la formaldéhyde libre contenue dans la résine urée-forma.ldéhy de.
Des mélanges pour l'imprégnation du car- , ton ou des matières textiles peuvent consister par exemple en
EMI0003.0030
1. <SEP> Résine <SEP> urée-formaldéhyde <SEP> soluble <SEP> dans
<tb> l'eau <SEP> (70 <SEP> % <SEP> de <SEP> résine) <SEP> 100 <SEP> parties <SEP> en <SEP> poids
<tb> Kaolin <SEP> (suivant <SEP> la <SEP> finesse <SEP> de <SEP> la <SEP> mouture) <SEP> 50 <SEP> à <SEP> 200 <SEP> <SEP> <B> <SEP> </B>
<tb> Glycérine <SEP> 5 <SEP> <SEP> <SEP>
<tb> Amidon <SEP> 5 <SEP> à <SEP> 10 <SEP> <SEP> <B> <SEP> </B>
<tb> II.
<SEP> Résine <SEP> urée-forma.ldéhvde <SEP> soluble <SEP> dans
<tb> l'eau <SEP> (70 <SEP> /o <SEP> de <SEP> résine) <SEP> 100 <SEP> parties <SEP> en, <SEP> poids
<tb> Kaolin <SEP> (non <SEP> cuit) <SEP> 30 <SEP> à <SEP> <B>1.00</B> <SEP> <SEP> <SEP>
<tb> Gelée <SEP> de <SEP> colle <SEP> (à <SEP> 10 <SEP> %) <SEP> 20 <SEP> à <SEP> 40 <SEP> <SEP> <SEP>
<tb> Agent <SEP> émulsionnant <SEP> (anilide <SEP> de <SEP> l'acide)
<tb> sulfo-ricinoléique <SEP> 1 <SEP> à <SEP> 13 <SEP> > <SEP> <SEP>
<tb> <B>C <SEP> T</B> <SEP> lycérîne <SEP> <B>5 <SEP> <SEP> <SEP> </B>
<tb> Eau <SEP> 10 <SEP> à <SEP> 100 <SEP> <SEP> <SEP>