Verre pour pièce d'horlogerie. Il est connu de rendre la lecture de l'heure possible la nuit par l'emploi de pièces d'hor logerie à cadrans dits lumineux. Ceux-ci sont rendus lumineux en leur appliquant une subs tance luminescente, généralement un sel tel que du sulfure de zinc, préalablement. activé, dont on a formé une masse en le mélangeant à un agglomérant, par exemple de la colle.
Sous l'influence d'une rapide oxydation, facilitée par les propriétés hygroscopiques relativement élevées des produits luminescents généralement employés, ces applications se désagrègent et tombent finalement totalement ou partiellement. dans le mouvement de la pièce d'horlogerie.
Il en est de même lorsque des applications semblables sont, faites sur la face intérieure du verre de la pièce d'horlogerie.
On pourrait naturellement remédier à cet inconvénient en remplaçant fréquemment la. substance luminescente, ce qui nécessiterait chaque fois un démontage du cadran ou l'enlèvement du verre.
L'inconvénient précité a toutefois déjà été évité dans l'une des formes d'exécution d'une montre connue. Dans cette montre, du type dit squelette , le mouvement. est entouré (l'une pièce d'encadrement en matière moulée, qui peut. en particulier être en deux parties entre lesquelles sont ménagés des évidements susceptibles de contenir la masse luminescente. ("elle-ci se trouve ainsi pratiquement. protégée contre sa chute clans des organes délicats de la pièce d'horlogerie et est notablement moins en contact avec l'air ambiant que sur le ca dran ou le verre par exemple.
Rappelons par ailleurs que ce sont les rayons a émis par l'agent d'activation qui confèrent. leur luminosité aux produits lumi nescents utilisés. Or, ces rayons sont en grande partie absorbés par l'agglomérant., ce qui réduit. dans une grande proportion la quantité de lumière émise.
Purs, c'est-à-dire sans agglomérant, les produits luminescents activés émettent une lumière beaucoup plus intense et cela prati quement indéfiniment, -comme l'a démontré l'observation d'un échantillon de sulfure de zinc activé pur ayant séjourné pendant près de 40 anis dans un flacon bouché sans rien perdre pratiquement de sa luminosité.
Dans une forme d'exécution particulière de ladite montre squelette , comprenant une pièce d'encadrement annulaire pleine avec Lin tour d'heures formé de fins canaux radiaux, la difficulté d'introduire correctement et ra pidement du produit aggloméré dans ces der niers a conduit le constructeur à les remplir de produit luminescent activé pur, présentant de ce fait. l'avantage que l'on vient de citer.
Cette réalisation est toutefois limitée à un genre de montre fantaisie particulier, dont le diamètre de la carrure-lunette n'est plus fonction de celui du mouvement, mais de-celui de la pièce annulaire beaucoup plus grande qui l'entoure, solution inapplicable à une pièce d'horlogerie courante, dans laquelle on cherche à placer le plus grand mouvement possible.
Le but de la présente invention est de remédier à ces inconvénients. Elle a pour objet un verre pour pièce d'horlogerie, qui, servant lui-même de support à une substance luminescente activée destinée à permettre la lecture nocturne de l'heure, contient cette substance .à l'état pur, dans des logements pratiqués dans ledit verre et dans lesquels elle est retenue par un opercule étanche.
Il est évident que par verre, dans le sens de la présente invention, il faut entendre aussi bien une pièce de verre proprement dit qu'une pièce d'une matière transparente quel conque, susceptible d'en jouer le râle, par exemple une matière moulée.
Quoique concernant de préférence les verres de montres, et principalement de mon tres-bracelets, la présente invention n'en est pas moins applicable à toute pièce d'horlo gerie dont le .cadran ,et les aiguilles sont pro tégés par un verre. Elle permet de transfor mer une telle pièce d'horlogerie de manière à rendre la lecture de l'heure possible la nuit, sans démontage ou opération autres que le remplacement du verre.
Le dessin annexé montre trois formes d'exécution de l'objet de l'invention, données à titre d'exemple.
Les fig. 1 et 2 sont des coupes partielles de verres selon les deux premières formes d'exécution, et dune partie de la carrure- lunette correspondante.
La fig. 3 est une vite d'une montre-brace let munie d'un verre selon l'invention.
La fi-. 4 est une vue de côté, avec coupe partielle, d'un verre selon la troisième forme d'exécution.
La première forme d'exécution selon la fig. 1, dans .laquelle 1 désigne la carrure lunette et 2 le verre d'une montre, prévoit que ce dernier présente, sur son pourtour et face au cadran non représenté, des logements tels que 3, dans lesquels est introduite une substance luminescente, pure 4, par exemple de la poudre de sulfure de zinc activée, que retient un opercule 5 de colle, cire, laque, ciment ou autre produit approprié formant une fermeture étanche.
Chaque logement constitue en quelque sorte un petit flacon de verre contenant un produit luminescent pur, soit sous une forme dans laquelle son pouvoir éclairant et de con servation est accru au plus haut degré. Et tout en étant comprise dans le rayon du ca dran, c'est-à-dire sans qu'il soit, nécessaire d'augmenter le diamètre de la cari-tire, cette poudre est retenue par l'opercule d'une faon telle qu'elle ne peut tomber clans le mouve ment.
Le profil -des logements, vus par-dessus, peut naturellement être très divers: rond, carré, ovale, en losange, en forme de traits ou encore de chiffres destinés à. remplacer ceux du cadran. Ils peuvent être d'iln profil stricte ment utilitaire, ou encore constituer simulta nément un ornement ou être combinés avec des signes ornementaux.
La fig. 3 illustre une disposition simple et pratique de logements de forme circulaire 0, plus grands aux points cardinaux 7 et per mettant la distinction. certaine clé midi par la. juxtaposition de deux logements 8.
Le cadran porte ici les signes habituels, tandis que les aiguilles 9 et 10 sont rendues lumineuses par l'application d'une substance à base de produits luminescents. Celle-ci étant encadrée pair l'aiguille risque moins de tom ber dans le mouvement que celle habituelle ment appliquée sur le cadran, en sorte que les aiguilles lumineuses, complément inévitable du verre lumineux, ne vont pas à fin con traire des avantages réalisés par ce dernier.
Dans la seconde forme d'exécution, selon la fig. 2, le logement pratiqué dans le verre 11 forme un alvéole 12 plus profond que dans l'exemple précédent, également rempli de substance luminescente pure 13 que retient un opercule 14.
Dans les deux cas de la fig.1 et de la fig. 2, l'opercule est noyé dans le verre et vient à fleur de la surface de celui-ci, mais, alors que dans le premier exemple il est sais protection, il prend appui, dans le second exemple, contre un rebord intérieur de la lunette-carrure qui le protège intégralement.
Ainsi donc, dans le premier exemple, les points lumineux se détachent sur le cadran, tandis que, dans le second exemple, le cadran est entièrement accessible aux regards, les points lumineux se détachant sur lune cou ronne constituée par une partie métallique entourant entièrement le cadran, en l'occur rence une partie de la carrure-lunette.
La troisième forme d'exécution selon la fig. 4 constitue une application particulière de ce qui a été décrit dans les formes d'exé cution précédentes, dans le cas d'un verre de montre d'une épaisseur relativement grande.
Ce verre 15, destiné à un calibre rectan gulaire, présente sur son pourtour des loge ments coniques 19, profonds et effilés, dispo sés côte à côte. De ces logements, on ne rem plira de substance luminescente pure que ceux situés en face des heures, qui apparaîtront ainsi la nuit et qui, de jour, se confondront avec l'ornementation constituée par l'ensemble desdits logements.
On pourrait aussi, dans ce cas, remplir tous les logements de substance luminescente pure et distinguer les divisions d'heures par les dimensions ou le profil des logements par exemple.
La matière utilisée à operculer les alvéoles peut être transparente, translucide ou non.