Installation de télécommunication. Pour doubler le nombre des communica tions télégraphiques ou téléphoniques sur un circuit donné, il est connu qu'on emploie une méthode qui consiste en ce que deux transmis sions simultanées sont alternativement inter rompues. La fréquence des interruptions est suffisamment grande pour que chacun des au diteurs, à la réception; ait l'impression d'une réception sans interruption. A cet effet, on utilise, à l'émission comme à la réception, des v alves ' en opposition avec un point neutre et la ligne est alimentée par un courant à fré quence inaudible.
Cependant, ce système séduisant en théo rie rencontre de sérieuses difficultés dans la pratique. Les valves à filament chaud ont une résistance ohmique qui est au moins 1000 à 1200 ohms, car on ne peut avoir des catho des fortement dimensionnées émettant des torrents d'électrons, la dépense de courant pour le chauffage devenant prohibitive. D'au tre part, les valves à. gaz (argon, néon, vapeur à mercure, etc.) sont impropres à la téléphonie en raison des bruits parasites dont elles sont le siège et qui sont provoqués par les trans formations moléculaires des gaz de remplis sage, par l'amorçage d'arcs, etc.
En outre, on n'admet pour les liaisons té léphoniques entre deux localités différentes qu'un affaiblissement inférieur, en général à 1,3 néper et les valves à cathode chaude ou à gaz ne peuvent convenir, par conséquent.
La présente invention vise à obvier à cet inconvénient et, à cet effet, elle a pour objet une installation de télécommunication, per mettant le découpage des conversations au moyen d'une alimentation par un courant à fréquence 'inaudible avec des points neutres entre les fils de ligne,
qui est caractérisée par deux groupes de redresseurs à contact solide à résistance ohmique faible montés en opposi tion et arrangés de chaque côté des points neu tres et par des résistances d'équilibrage pour mettre les points neutres dans les mêmes con ditions électriques. Cette installation est ca ractérisée de plus par le fait que des organes accordés sur une fréquence moyenne de la pa role sont disposés entre la source de courant et les fils de ligne et que des résistances sont prévues en série avec ces organes.
Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, montre deux schémas de formes d'exécution de l'objet de l'invention.
La fig. 1 représente un schéma de mon tage de postes avec annonciateurs d'appel excités par courant continu, cependant que La fig. 2 montre un schéma de montage de postes avec inverseurs pour appel par courant alternatif.
Comme on le voit sur la fig. 1, un organe hétérodyne 1 envoie sur les fils de ligne 2 et 3 des courants de haute fréquence pour obte nir le découpage des conversations. Entre cet organe hétérodyne 1 et les fils de ligne 2 et 3 sont disposés des circuits anti-résonants 4 et 5 qui sont accordés sur une fréquence moyenne de la parole, par exemple sur 800 périodes en viron. Ces circuits offrent une grande résis tance au passage des courants d'origine micro- phonique à fréquence acoustique et laissent au contraire passer facilement les fréquences plus élevées.
Des résistances réglables 6 et 7 assu rent l'équilibrage des liaisons de l'organe hé térodyne avec les fils de ligne 2 et 3.
Les abonnés sont reliés au système au moyen de fiches non figurées qui peuvent être insérées dans des jacks 8 et 9 de la première station, respectivement dans les jacks 8' et 9' de la deuxième station. Ces jacks sont reliés chacun à une bobine primaire d'un transfor mateur. Ces transformateurs sont désignés par 1.0 et 11 de la première station et par 10' et 11' de la deuxième station. La bobine secon daire de chacun de ces transformateurs est montée entre les fils 2 et 3 et est shuntée par une faible capacité, respectivement 12, 13, 12'. 13'.
Ces capacités, par exemple de 0,0001 mi- crofarad environ, opposent une forte impé dance aux fréquences audibles et une faible aux fréquences de découpage plus élevées. On pourrait aussi employer tout système de fil trage passe-haut, comme connu en électro technique. Sur chaque branche sont prévus des re dresseurs 14 et 14', 19, 19' dans le même sens qui relient les bobines secondaires des transformateurs aux fils 2 et 3. Ainsi les jacks 8 et 8' peuvent communiquer ensemble puisque le courant passe dans le même sens en 14 et 14'.
De petites résistances de réglages 15, 15' en combinaison avec d'autres petites résistances 16, 16' permettent d'équilibrer les deux branches à partir d'un point neutre 17, 17'. Pour l'appel des postes sollicités d'entrer en conversation, des annonciateurs 18 et 18' sont disposés entre les redresseurs 19 et 19' et les résistances 16, 16' ayant une capacité montée un shunt sur son enroulement.
Pour les autres postes 9 et 9' qui commu niquent ensemble, on a le même système de montage redresseurs 20 et 20', dans le même sens, qui est cependant opposé au sens 14 et 14', les petites résistances de réglage 21, 21', 22, 22', aux deux extrémités, les points heu res 23 et 23'.
Les résistances de réglage 21, 21', 22, 22' des extrémités sont prévues de manière à rece voir le même voltage exactement aux points neutres 17 et 23, d'une part, et 17' et 23', d'autre part, de manière qu'il soit possible de réunir les points neutres à un point neutre commun 24 ou 24', ce qui est figuré en poin tillé dans la fig. 1 et qui peut être relié à la terre, ce qui facilite la mise à la terre de tou tes masses métalliques des organes, transfor- mateurs, par exemple.
Pour déclancher les annonciateurs, un cou rant continu est envoyé sur les fils de ligne 2 et 3 dans le sens convenable pour actionner les annonciateurs, qui correspondent aux jacks que l'on veut relier à deux postes d'a bonnés devant communiquer entre eux, par exemple les jacks 8 et 8'.
Les annonciateurs 18 et 18' sont alors déclanohés simultanément, le courant circule dans les deux branches cor respondantes, mais il ne peut passer dans les deux autres branches et ainsi, ne brouille pas les conversations entre les postes reliées aux jacks 9 et 9', si ces derniers sont occupés par des fiches d'abonnés. Ce courant commande en outre le signal optique non figuré, s'il passe dans le sens voulu, contrôlé par les redres seurs.
La téléphoniste de la station voit immédia tement quel jack est libre et quel sens du courant elle doit envoyer pour exciter les an nonciateurs correspondants. Il est facile dé prévoir sur le tableau des indications claires pour éviter les erreurs.
Avec du courant alternatif, il faut faire intervenir un inverseur. L'appel se fait entre un fil et le retour à la terre sur les deux lignes, la source alternative ayant un pôle à la terre. On appelle ainsi le poste voulu grâce à des indications convenables pour la manoeu- vre correcte de l'inverseur à l'une et à l'autre station.
Sur la fig. 2, des dispositifs du même genre sont prévus, toutefois, les jacks ont été disposés, à chaque station, non plus sur les demi-branches voisines, mais sur les demi- branches opposées, ce qui ne change en rien le fonctionnement, mais permet d'avoir un appel par une source de courant alternative 25, 25'. Les deux points neutres 17 et 26, d'une part, et 17' et 23', d'autre part, sont reliés à une terre commune 26 et 26'. Les sources alterna tives 25, 25'à chaque station ont un fil 27, 27' relié à. la terre, l'autre à un inverseur 28, 98', qui peut venir en contact avec l'un ou l'autre des plots 29, 30 et 29', 30'.
Supposons que la manette soit, comme dans le cas de la fig. 2, sur la première station en contact avec le plot 29, le courant alterna tif passe alors par le fil 2, et retourne à la terre 26, en excitant l'annonciateur 31. De même, à l'autre station, le courant passe par l'annonciateur 31', pour se rendre à la terre 26'. Le même phénomène sera produit et les mêmes annonciateurs déclenchés si, à la deuxième station, la manette est en contact avec le plot 29'. Dans le cas où l'une ou l'au tre des manettes serait en contact soit avec le plot 30, soit avec le plot 30', ce serait évidem ment les autres annonciateurs 32 et 32' qui se raient excités.
Bien entendu, les jacks d'abonnés sont établis suivant la technique connue en télé phonie, par exemple, ils peuvent être munis de contacts supplémentaires mettant en court- circuit l'annonciateur correspondant pendant la conversation au moment où l'on enfonce la fiche. La suppression de l'annonciateur sur le circuit augmente en effet l'efficacité de l'ins tallation.
Enfin; malgré toutes les précautions prises pour éviter un déséquilibre, s'il s'en produit quelque peu, on constatera un peu de diapho- nie lors de deux conversations simultanées.
Les expériences ont montré que l'on pou vait étouffer le peu de diaphonie qui subsiste, au moyen de dispositifs basés-sur les considé rations suivantes Les courants qui produisent la diaphonie sont toujours très faibles par rapport aux cou rants de conversations normales. Les tensions correspondant aux courants diaphoniques sont également très faibles vis-à-vis des tensions correspondant aux courants téléphoniques nor maux.
Pour étouffer les courants diaphoniques sans nuire aux courants normaux, on emploie des conducteurs ou des éléments de conduc teurs électriques qui ne suivent pas la loi d'Ohm et dont la résistance augmente considé rablement quand la tension appliquée à leurs bornes diminue.
Tout conducteur répondant à ces condi tions peut être employer pour étouffer les cou rants diaphoniques. Les contacts imparfaits jouissent en particulier de cette propriété, ainsi que la plupart des détecteurs employés en radiotechnique.
Plus particulièrement, on emploiera des ensembles tels que, cuproxydes, séléno-fer, etc., avec au moins deux éléments montés en sens inverse pour laisser passer constamment les deux alternances afin de ne pas altérer la voix. L'ensemble de ces éléments est intercalé, de préférence, dans chaque ligne d'abonné ou sur l'enroulement du transformateur corres pondant à cette ligne.
L'installation est en premier lieu très sim plifiée par rapport aux installations connues mentionnées par la suppression du courant de chauffage et l'on n'a plus besoin que du cou rant alimentant l'organe hétérodyne de dé- coupage, par suite dans un seul bureau sur deux.
Les redresseurs à contact solide peuvent avoir une résistance ohmique, pour le sens convenable du courant, de 100 à 200 ohms seulement et le système a une efficacité consi dérablement supérieure à celui qui utilise des valves à filament ou à gaz raréfié. On peut alors rentrer dans les limites réglementaires de l'affaiblissement toléré par les règlements des administrations, chose impossible prati quement avec les valves à filament.
Un autre avantage des redresseurs à con tact solide, étant donné leur faible résistance est la possibilité de monter sur ces redresseurs des transformateurs très économiquement éta blis. En effet, on sait que 1e rendement sera maximum si l'impédance de la bobine du transformateur est égale à la résistance in terne du redresseur. Comme cette résistance est faible, le transformateur peut n'avoir qu'une impédance également faible, ce qui agit encore favorablement sur l'affaiblisse ment des liaisons.
Enfin, les redresseurs à contact solide sont généralement conçus sous la forme d'empilage de rondelles et on peut agencer des prises in termédiaires, déplacer à volonté le point mi lieu au point neutre du système afin d'obtenir le meilleur équilibrage possible, point très important pour supprimer la diaphonie et le chevauchement des limites de séparation des conversations, chose impossible avec les val ves à lampes.