Procédé d'allumage et de maintien d'un arc électrique dans un milieu possédant une forte rigidité diélectrique. On a déjà proposé d'utiliser l'élévation de température très élevée produite localement par un arc électrique pour déterminer cer taines réactions chimiques dans un milieu possédant une forte rigidité diélectrique, tel qu'un hydrocarbure liquide. En raison même des propriétés isolantes d'un tel milieu l'éta blissement et le maintien -d'un arc électrique présentent de sérieuses difficultés, surtout si l'on utilise -du courant alternatif, qui possède par ailleurs l'avantage de permettre aisé ment d'atteindre la tension nécessaire, au moyen d'un matériel simple et robuste, ne comportant pas de collecteur.
De nombreux essais ont démontré qu'on ne pouvait obtenir un fonctionnement stable qu'en disposant, à vide, d'une tension quatre à cinq fois plus élevée que la, tension en charge entre élec trodes. Pour réaliser un tel écart, entre .ces deux tensions, on peut soit intercaler, comme connu, entre le réseau d'alimentation et l'arc, une bobine de self-induction convenablement dimensionnée, soit utiliser comme source ,d'alimentation indépendante un _ alternateur à très forte chute de tension.
Mais, même avec ce dernier mode d'ali mentation, .on est conduit nécessairement à un matériel dont la puissance nominale est bien supérieure à la puissance réellement ab sorbée dans l'arc, de telle sorte qu'il est très difficile de réaliser économiquement une ins tallation ayant un rendement global accepta ble. Il résulte des essais effectués qu'une so lution beaucoup plus satisfaisante industriel lement consiste à utiliser, pour stabiliser l'arc, une suite de décharges oscillantes jail lissant en permanence entre les électrodes.
Ce procédé, déjà connu sous le nom de méthode de "l'étincelle-pilote", ne donne d'ailleurs de résultats entièrement satisfaisants à tous égards que moyennant certaine disposition qui fait l'objet @de la présente invention. L'ex périence montre qu'avec cette disposition, la tension à vide nécessaire pour une excellente stabilité ne dépasse généralement pas le dou ble de la tension en charge entre .électrodes; une tension à vide encore moins élevée peut même être utilisée dans certains cas.
De toute façon, la puissance nominale du matériel élec trique es! toujours considérablement réduite par rapport à celle nécessaire dans le cas où l'étincelle-pilote n'est pas utilisée. Pour ob tenir le résultat en question, la première con dition est de réaliser par seconde un nombre de -décharges oscillantes qui soit un multiple déjà important de la fréquence du courant alternatif alimentant .l'arc. Si, par exemple, cette dernière fréquence atteint 50 pér./sec. de bons résultats sont obtenus avec un mil lier de décharges par seconde.
Ces décharges pouvant être produites, comme connu, par la barge périodique d'un condensateur qui se décharge sous forme d'étincelle à travers un éclateur, on est ainsi amené .à adjoindre à l'installation un générateur spécial capable d'assurer la charge en question à la fréquence voulue. D'ailleurs, comme les applications spécialement en vue correspondent toujours à la mise en jeu, dans l'arc même, d'une puis sance déjà notable, la présence de ce généra teur auxiliaire ne constitue pas un inconvé nient sensible, sa puissance étant limitée à une fraction de la puissance dépensée dans l'arc pour produire l'effet thermique désiré.
Dans ces conditions, un dispositif conforme à l'invention peut être organisé suivant le schéma de la figure ci-jointe, fourni à titre ,l'exemple non limitatif. On suppose. que l'arc à maintenir doit jaillir entre les élec trodes 1 et 2, dans un milieu présentant une forte rigidité diélectrique, tel qu'un hydro carbure liquide, à l'intérieur du réservoir métallique 3. Cet arc -est alimenté par un alternateur 4, à fréquence industrielle, dont la chute -de tension a été convenablement choisie. L'électrode 2 étant supposée mise à la masse,de la cuve 3, le circuit d'alimenta tion est complété par le câble 5, pourvu de prise de terre 6.
Comme générateur auxi liaire, on utilise un, .alternateur 7 à fréquence musicale (500 à 1000 per./sec. par exemple), qui alimente le primaire d'un transformateur 8, dont le secondaire est relié, d'une part, à l'une des bornes d'un condensateur 9, d'au tre part -à la masse d'une boîte métalli que 10, .qui contient un éclateur tournant dont le rotor 11 tourne synchroniquement avec celui de l'alternateur 7.
Cette boîte, dont l'utilité sera. expliquée plus loin, est elle- même en liaison avec le câble 5 et les prises de terre 6; d'autre part, l'électrode fixe 12 est également mise à. la masse, tandis que l'électrode 13, isolée, se trouve connectée avec le pôle .du transformateur 8 déjà relié à l'une des bornes du condensateur 9. L'au tre borne -de ce condensateur 9 est enfin con nectée, par le câble isolé 14, à l'électrode iso lée 1 de la cuve 3. Il est facile de se rendre compte que le condensateur 9 est chargé pé riodiquement par l'alternateur 7, le circuit de charge étant complété par le câble prin cipal d'alimentation 15, l'alternateur 4, et le réseau de terre 5, 6.
Quant à sa décharge périodique, à travers l'espace qui sépare les électrodes 1 et 2, elle est assurée par le pas sage des dents du rotor<B>Il</B> -devant les élec trodes fixes l'2 et 13. Chaque passage donne lieu à deux étincelles simultanées, jaillissant respectivement entre chacune de .ces élec trodes et la dent correspondante -du rotor<B>11,</B> et provoque donc ainsi une mise en court- circuit périodique du secondaire du trans formateur 8.
A chaque mise en court-circuit, la tension aux bornes du condensateur 9 est reportée brusquement entre les .électrodes 1 et 2, entre lesquelles il se,décharge si la ten sion en question est suffisamment élevée. Bien entendu, -des moyens connus (non figu rés) sont prévus pour régler convenablement la position angulaire des dents du rotor 11 par rapport aux pôles du rotor de l'alterna teur 7. D'autre part, le nombre de décharges par seconde dépend du nombre de dents du rotor 11; il sera généralement égal soit à la fréquence de l'alternateur 7, soit au double de .celle-ci.
Il est à noter ici que l'utilisation d'un éclateur tournant est spécialement indi quée dans le cas présent, étant .donné qu'il s'agit d'assurer régulièrement une série de décharges d'une énergie relativement élevée. se succédant à très courts intervalles pendant de longues périodes de marche, compatibles avec un usage industriel. Mais cette produc tion permanente -de .décharges oscillantes très énergiques pourrait présenter en pratique -de graves inconvénients, en raison du rayonne ment électromagnétique qu'elles peuvent créer.
En effet, ce rayonnement peut, d'une hart, gêner d'une façon inadmissible, les ré cepteurs radioélectriques situés dans le voi sinage, et, d'autre part, amener la formation d'effluves en divers points de l'installation; ces effluves peuvent devenir très dangereu ses lorsque l'installation est destinée à la pro duction de gaz inflammables. On évite com plètement ces inconvénients, d'une part, en disposant l'éclateur tournant I1 .dans la boite métallique 10, qui forme écran, d'autre part, en entourant le câble 14 d'un tube métal lique 16 qui constitue la liaison entre la boîte 10 et le câble de terre 5. Grâce à cette disposition, qui peut être complétée au be soin par un capot métallique entourant la borne à haute tension supportant l'électrode 1, tout rayonnement électromagnétique gê nant ou dangereux est pratiquement sup primé.
D'autre part, une bobine de réactance 1.7 insérée sur le câble 15, protège l'alterna teur 4 contre le passage des courants de haute fréquence, cette protection est complé tée, sur la figure, par un condensateur 18 branché aux bornes -de l'alternateur 4 ainsi qu'une résistance ohmique 19, en série avec un éclateur 20. Ce dernier ensemble fournit un moyen fort commode pour s'assurer que l'alternateur 4 n'est pas soumis à -des sur tensions dangereuses. Enfin, la caisse 10 sera avantageusement pourvue d'un ventila teur 21, entraîné de façon quelconque qui en renouvelle l'atmosphère, l'air vicié s'échap pant par la crépine 22.
Il est bien évident que l'invention com porte des variantes, notamment en ce qui con cerne les moyens de production .de l'étincelle- pilote entre les électrodes de la cuve 3; toute autre combinaison de circuits à haute fré quence pourrait être utilisée, à condition d'être susceptible de fournir une succession de décharges dont la fréquence soit un mul tiple élevé de la fréquence de l'alternateur principal 4. Enfin, cette invention s'étend aisément au cas où la source d'alimentation de l'arc est polyphasée et alimente soit plu sieurs arcs monophasés, soit un arc poly phasé.