Clé de raquette. Parmi les causes qui ont fait abandonner le spiral plat pour le remplacer par le spiral Breguet dans certaines montres oh le spiral plat pourrait très bien servir, la clé de ra quette telle qu'elle a été fabriquée depuis plus d'un siècle en est une des principales.
Pour qu'un réglage soit stable, il est né cessaire que le spiral .soit libre entre les deux goupilles, appelées goupilles de raquette, sans aucune tension ni contre l'une, ni contre l'autre de ces deux goupilles. Pour vérifier si tel est le cas, on procède généralement de la façon suivante: . La goupille située le plus contre le centre du balancier étant vé rifiée et bien verticale à la planche de la raquette, alors que la .goupille extérieure est ramenée vers l'extérieur, on observe le tra vail du spiral pendant des oscillations très petites du balancier. Si le spiral fonctionne normalement, il doit s'éloigner de la goupille aussitct que le balancier oscille. S'il tend contre r@, goupille, il ne s'éloignera pas.
Si, au contraire, il est déjà éloigné de la gou pille lorsque le balancier est au repos, il viendra brusquement s'appuyer contre la goupille de raquette en produisant une se cousse.
Cette vérification faite et le spiral fonc tionnant normalement, on redresse la deuxième goupille, celle qui se trouve à l'extérieur de façon que le spiral reste parfaitement libre entre les deux goupilles, sans aucun jeu.
Si, au lieu d'une deuxième goupille, on a une clé de raquette telle qu'elle est fa briquée jusqu'à maintenant, on tourne la clé de raquette et on vérifie que l'espace entre le corps de cette dernière et la goupille soit tel que le spiral soit libre sans aucun jeu. Mais cette clé étant rivée à la raquette, il est très difficile de déterminer avec précision la distance de son corps avec la goupille et le réglage des montres en souffre immédia tement. On a cherché à remédier à ce défaut en mettant une deuxième goupille, comme aux spiraux Breguet, et en faisant passer le nez de la clé par-dessus les deux goupilles.
Mais ici encore un défaut se présente, c'est que la distance entre la deuxième goupille, celle de l'extérieur, et le corps de la clé de raquette est si faible qu'on ne peut ouvrir cette deuxième goupie vers l'extérieur pour vérifier le fonctionnement du spiral, comme indiqué au début.
En outre, le défaut qui résulte de l'em ploi d'une clé rivée, tournant à frottement gras dans la raquette, est assez important pour créer de nombreux ennuis. En effet, en tournant la clé, elle ne reste pas verticale et en introduisant un tournevis dans la fente de la clé pour la faire tourner, la ma tière s'écrase, la clé s'ouvre et vient serrer contre le spiral.
D'autre part, le nez qui devra passer sur les deux goupilles doit être assez long; vu le manque de place entre le bras du balan cier et le spiral, il est très mince et se casse facilement.
Pour ces différentes raisons, les avantages qu'aurait le spiral plat sur le spiral Breguet, au point de vue prix de revient de fabrica tion et facilité de rhabillage, sont presque compensés par les désavantages résultant de l'emploi de la clé de raquette.
La clé de raquette qui fait l'objet de la présente invention doit remédier à ce défaut. Cette clé est formée d'une lame de métal solide établie en forme d'étrier, disposée pour s'engager sous les goupilles de la raquette et destinée à être fixée à la raquette, soit par une vis, soit par des griffes, soit par tout autre moyen; de faon à pouvoir être retirée de dessous lesdites goupilles. Cette nouvelle forme de clé permet d'avoir deux goupilles de raquette et rend la vérification très facile des fonctions du spiral dans les goupilles.
Dans les montres-bracelets qui sont fabri quées en très grandes séries aujourd'hui, une telle clé de raquette aura de très grands avantages et permettra l'emploi sans restric tion du spiral plat.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'objet de l'invention.
La fig. 1 en est une vue de côté avec un balancier partiellement coupé; La fig. 2 en est une vue en plan; La fig. 3 concerne une variante de détail; <I>a</I> est le balancier,<I>b</I> le ressort spiral et c la raquette munie des goupilles ci, cl entre lesquelles est prise la spire extérieure du spiral b.
La clé de la raquette c est formée d'une lame de métal laminé très solide d établie en forme d'étrier, dont la branche supérieure passe sur la tête de la raquette pour y être fixée au moyen d'une vis e pas sant par une fente f de ladite branche et se vissant dans la raquette, tandis que la branche inférieure de la lame en étrier d s'engage sous les goupilles cl, c= et, par là, sous la spire extérieure du spiral pour em pêcher son échappement d'entre lesdites gou pilles. Pour dégager le spiral d'entre ces dernières, il suffit de desserrer la vis e et de retirer la lame en étrier suffisamment loin de côté pour la dégager de dessous les goupilles cl; o2.
Le corps de la lame en étrier d est re lativement éloigné de la goupille extérieure c2 si bien qu'on peut même introduire entre cette goupille et le corps de la clé un tourne vis destiné à fermer ou redresser la goupille extérieure après vérification.
Pour réduire les dimensions en hauteur ou en épaisseur, on pourrait supprimer la vis de fixation précitée et faire passer la branche supérieure de la clé par un emboî tement à griffes ou un assemblage à cou lisse, à frottement gras, sur la tête de la raquette; mais tout autre moyen de fixation analogue serait également applicable. La fig. 3 représente une variante où la lame de métal en étrier constituant la clé présente une branche munie de griffes latérales 9-et disposée pour s'emboîter à frottemert gras sur la tête de la raquette.