Utilisation d'anticorps reconnaissant le récepteur de l'interleukine-2 dans la prévention et/ou le traitement des infections par les virus du SIDA.
L'invention concerne l'utilisation d'anticorps reconnaissant le récepteur de l'interleukine-2 dans la préparation d'un médicament destiné à la prévention et/ou au traitement des infections par un virus du SIDA, chez un mammifère.
Les virus du SIDA incluent les virus de l'immunodéficience humaine (HIV), les virus de l'immunodéficience simienne (SIV) et les virus de l'immunodéficience féline (FIV).
L'invention tire son origine de la découverte d'une analogie de structure tridimensionnelle entre des zones de l'interleukine-2 (IL-2) participant à la fixation de l'IL-2 sur les sous-unités a, (3, et y du récepteur de l'IL-2, et des protéines d'enveloppe des virus du SIDä, notamment protéine gp41 pour HIV et SIV, gp36 pour FIV, lorsque ces protéines sont sous la forme de trimères. Ces trimères ont déjà été
décrits dans la littérature.
Ces analogies de structure sont décrites plus particulièrement dans la demande de brevet FR-97 14387, déposée le 17 novembre 1997 par la demanderesse et dans la demande PCT/FR-9802447, déposée le 17 novembre 1998, qui lui correspond. Le contenu de ces demandes de brevet est incorporé par référence à la description de la présente demande. Dans les demandes de brevet qui viennent d'être mentionnées, on propose notamment de préparer un agent vaccinal contre le SIDA, à base d'un polypeptide comprenant un fragment d'une zone immunodominante IL2-like d'une protéine d'enveloppe du virus, ce polypeptide étant modifié de façon à induire une réponse immunitaire dirigée contre la protéine d'enveloppe mais non contre l'IL-2. Une autre approche de la vaccination contre les infections dues aux virus du SIDA, est un agent vaccinal à base d'un polypeptide de la protéine d'enveloppe (ou d'un peptide analogue mimant ledit polypeptide) immunogène et non IL2-like. C'est le cas notamment du polypeptide 650-690, notamment 660-680 (en particulier 667-672) de la protéine gp41 de HIV1. La numérotation utilisée ici est celle de la banque SWISSPROT
(version 34), et on fait référence notamment à la séquence ayant pour code ENV-HV1BR. Bien entendu, on peut également utiliser tout peptide homologue de la protéine d'enveloppe de FIV ou SIV dans le cas d'un vaccin contre ces virus.
La FEUILLE DE REMPLACEMENT (REGLE 26) formulation des compositions vaccinales, et leur mode d'administration sont connus en soi et ne seront pas décrits davantage ici.
L'analogie de structure mentionnée ci-dessus a conduit les auteurs de la présente invention à penser que le récepteur de l'interleukine-2 (RIL-2) joue un rôle dans la fixation du virus sur ses cellules cibles et/ou sa pénétration dans lesdites cellules cibles.
II existe plusieurs types de cellules, lymphocytes et autres, qui expriment à
leur surface une ou plusieurs sous-unités du récepteur de l'IL-2.
II est donc possible d'utiliser des anticorps ou des fractions d'anticorps, contenant des paratopes dirigés contre le récepteur de l'IL-2, pour bloquer, sur les récepteurs des cellules cibles du virus, les sites d'interaction avec l'IL-2 et/ou leur voisinage, et empêcher ainsi la fixation des particules virales sur ces cellules et/ou la pénétration desdites particules virales dans lesdites cellules, afin de prévenir ou de limiter l'infection de sujets ayant été exposés, ou redoutant d'avoir été
exposés, au virus.
Le terme "infection" désigne ici la pénétration du virus dans les cellules cibles.
Les anticorps ou fraction d'anticorps utilisés sont ceux qui reconnaissent l'une au moins des sous-unités a, (3 et y du récepteur de l'IL-2, y compris les anticorps qui reconnaissent plus précisément le site de fixation de l'IL-2 sur son récepteur. Dans les deux cas, ces anticorps peuvent empêcher la fixation du virus sur les cellules cibles, ne serait-ce que par empêchement stérique.
L'invention s'étend à l'utilisation d'analogues des anticorps qui viennent d'être mentionnés. On entend ici par "analogue" tout peptide mimant les paratopes de ces anticorps, ou encore tout peptide capable de se fixer sur l'une au moins des sous-unités a, (3 et y du récepteur de l'IL-2. De tels peptides incluent des fragments de l'IL-2 contenant son site de fixation sur le récepteur RIL-2, ainsi que tout peptide capable de mimer le site de fixation de l'IL-2 sur son récepteur. Cette définition des analogues exclut toutefois l'IL-2 elle-même, compte tenu des risques connus liés aux effets secondaires indésirables de l'IL-2, notamment à doses importantes.
Les anticorps dirigés contre le récepteur de l'IL-2 du sujet à protéger (IL-2 humaine ou IL-2 animale selon les cas) peuvent être obtenus selon les méthodes usuelles. Certains ont déjà été décrits. II peut s'agir notamment d'anticorps polyclonaux purifiés par chromatographie d'affinité, d'anticorps monoclonaux, d'anticorps chimères FEUILLE DE REMPLACEMENT (REGLE 26) tels que décrits dans Ie brevet FR-2 641 468, ou d'anticorps bispécifiques reconnaissant deux des sous-unités du récepteur de l'IL-2.
Bien entendu, l'invention s'étend à l'utilisation de tout fragment d'anticorps contenant un paratope dirigé contre le récepteur de l'IL-2, par exemple des fragments Fab, Fab' et F(ab')2.
Le traitement avec des anticorps anti-RIL-2 n'affaiblit pas les défenses immunitaires, car il a été observé, lors des études ayant conduit à
l'invention, que de tels anticorps n'ont généralement pas d'effet immunosuppresseur marqué.
Il ne peut pas être exclu cependant que certains anticorps anti-RIL-2 puissent avoir un effet immunosuppresseur. Un tel effet serait évidemment indésirable, et il est évident que seuls des anticorps n'ayant pas d'effet immunosuppresseur marqué
peuvent être utilisés conformément à la présente invention.
Dans la présente demande, on considère qu'un anticorps n'a pas d'effet immunosuppresseur marqué lorsque, dans des tests classiques de lymphoprolifération in vitro (induite par exemple par le mitogène du pokeweed, la concanavaline A, ou l'IL-2), l'inhibition, provoqué par l'anticorps, de la prolifération, n'excède pas 25 %, et en particulier n'excède pas 20 %. De tels anticorps non immunosuppresseurs peuvent donc être sélectionnés par de simples expériences de routine.
Les quantités d'anticorps ou de fractions d'anticorps nécessaires pour bloquer les sites RIL-2 peuvent être déterminées, pour chaque espèce et pour chaque anticorps, par de simples expériences de routine in vitro. Il en va de même pour les analogues peptidiques de ces anticorps.
Le médicament obtenu selon l'invention, peut se présenter sous la forme de solutions injectables ou sous la forme de préparations lyophilisées permettant de reconstituer une solution injectable au moment de l'emploi. Un tel médicament peut être administré in vivo par voie intraveineuse, ou ex vivo par addition à des échantillons de sang destinés à être réinjectés. Dans le cas d'anticorps, on administre par exemple entre 1 et 100 mg de principe actif par kg de poids corporel et par jour. Pour des fragments d'anticorps ou d'autres analogues peptidiques, on utilise des doses molaires équivalentes à celles qui viennent d'être indiquées. Le traitement est poursuivi tant que la charge virale de l'individu traité est détectable.
Pour montrer que le blocage des sites RIL-2 par des anticorps est susceptible FEUILLE DE REMPLACEMENT (REGLE 26) d'empêcher la pénétration du virus dans ses cellules cibles, on peut utiliser par exemple le modèle expérimental suivant Cellules infectables exprimant les sous-unités a, (3, et y de l'IL-2 : MT4 ou HUT 102.
Anticorps anti-RIL2 : 33B31 encore appelé ARIL-2 (anti-aRIL2) ;-clone A41 (anti-(3RIL2) ; MAB284 commercialisé par R&D SYSTEM (anti-yRIL2).
Les cellules sont préincubées avec l'un au moins des anticorps anti-RIL2 à la température de 4°C, une heure avant la mise en contact avec le virus.
On révèle la pénétration intracellulaire éventuelle du virus avec un anticorps fluorescent (clone KC57 FITC) dirigé contre le core du virus.
FEUILLE DE REMPLACEMENT (REGLE 26) Use of antibodies recognizing the interleukin-2 receptor in the prevention and / or treatment of infections with AIDS viruses.
The invention relates to the use of antibodies recognizing the receptor for interleukin-2 in the preparation of a drug for prevention and / or at treatment of infections by an AIDS virus, in a mammal.
AIDS viruses include human immunodeficiency viruses (HIV), simian immunodeficiency viruses (SIV) and viruses immune deficiency feline (IVF).
The invention originates from the discovery of a structural analogy three-dimensional between areas of interleukin-2 (IL-2) participating in the fixing of IL-2 on the a, (3, and y subunits of the IL-2 receptor, and envelope proteins SIDä viruses, in particular protein gp41 for HIV and SIV, gp36 for IVF, when these proteins are in the form of trimers. These trimers have already been described in the literature.
These structural analogies are described more particularly in the application.
FR-97 14387, filed on November 17, 1997 by the plaintiff and in the PCT / FR-9802447, filed November 17, 1998, which corresponds to it. The content of these patent applications is incorporated by reference into the description of the this request. In the patent applications which have just been mentioned, we proposes in particular to prepare an AIDS vaccine agent, based on a polypeptide comprising a fragment of an IL2-like immunodominant zone of a envelope protein of the virus, this polypeptide being modified so as to induce a immune response against the envelope protein but not against IL-2. A
another approach to vaccination against infections caused by AIDS viruses, is a vaccine agent based on an envelope protein polypeptide (or a peptide analog mimicking said polypeptide) immunogenic and not IL2-like. It's the case in particular of the polypeptide 650-690, in particular 660-680 (in particular 667-672) of the HIV1 gp41 protein. The numbering used here is that of the bank SWISSPROT
(version 34), and reference is made in particular to the sequence having the code ENV-HV1BR. Of course, it is also possible to use any peptide homologous to the IVF or SIV envelope protein in the case of a vaccine against these viruses.
The SUBSTITUTE SHEET (RULE 26) formulation of the vaccine compositions, and their mode of administration are known in itself and will not be described further here.
The structural analogy mentioned above led the authors of the present invention to think that the interleukin-2 receptor (RIL-2) plays a role in the attachment of the virus to its target cells and / or its penetration into said cells targets.
There are several types of cells, lymphocytes and others, which express their surface one or more IL-2 receptor subunits.
It is therefore possible to use antibodies or antibody fractions, containing paratopes directed against the IL-2 receptor, to block, on the receptors for virus target cells, sites of interaction with IL-2 and / or their neighborhood, and thus prevent the attachment of viral particles to these cells and / or the penetration of said viral particles into said cells, in order to prevent or limit the infection of subjects who have been exposed, or fear of having been exposed to the virus.
The term "infection" here designates the penetration of the virus into the cells targets.
The antibodies or fraction of antibodies used are those which recognize Moon at least a, (3 and y) subunits of the IL-2 receptor, including antibody which recognize more precisely the binding site of IL-2 on its receiver. In the two cases, these antibodies can prevent the virus from attaching to cells targets, don't if only by steric hindrance.
The invention extends to the use of analogs of the antibodies which come to be mentioned. The term “analog” is understood here to mean any peptide mimicking the paratopes of these antibody, or any peptide capable of binding to at least one of the subunits a, (3 and y of the IL-2 receptor. Such peptides include fragments of containing its binding site on the RIL-2 receptor, as well as any peptide able to mimic the binding site of IL-2 on its receptor. This definition of analogues however, excludes IL-2 itself, given the known risks associated with effects unwanted side effects of IL-2, especially at large doses.
Antibodies to the subject's IL-2 receptor (IL-2 human or animal IL-2 as appropriate) can be obtained by methods usual. Some have already been described. They may in particular be antibodies polyclonal purified by affinity chromatography, monoclonal antibodies, antibodies chimeras SUBSTITUTE SHEET (RULE 26) as described in patent FR-2,641,468, or bispecific antibodies grateful two of the IL-2 receptor subunits.
Of course, the invention extends to the use of any antibody fragment containing a paratope directed against the IL-2 receptor, for example fragments Fab, Fab 'and F (ab') 2.
Treatment with anti-RIL-2 antibodies does not weaken defenses immune, as it has been observed in studies that have led to the invention, that such antibodies generally do not have a marked immunosuppressive effect.
It cannot be excluded, however, that certain anti-RIL-2 antibodies may have an immunosuppressive effect. Such an effect would obviously be undesirable, and he is evident that only antibodies with no marked immunosuppressive effect can be used in accordance with the present invention.
In the present application, it is considered that an antibody has no effect marked immunosuppressant when in conventional tests for lymphoproliferation in in vitro (induced for example by the pokeweed mitogen, concanavalin A, or IL-2), the inhibition, caused by the antibody, of proliferation, does not exceed 25 %, and in individual does not exceed 20%. Such non-immunosuppressive antibodies can therefore be selected by simple routine experiments.
The amounts of antibody or antibody fractions needed to block RIL-2 sites can be determined, for each species and for each antibody, by simple routine in vitro experiments. The same goes for analogues peptides of these antibodies.
The medicament obtained according to the invention can be in the form of solutions for injection or in the form of lyophilized preparations allowing of reconstitute a solution for injection at the time of use. Such a drug may be administered in vivo intravenously, or ex vivo by addition to samples of blood intended for reinjection. In the case of antibodies, it is administered by example between 1 and 100 mg of active ingredient per kg of body weight per day. For some fragments of antibodies or other peptide analogues, molar doses are used equivalent to those just mentioned. Processing is continued as long as load virus of the treated individual is detectable.
To show that blocking of RIL-2 sites by antibodies is susceptible SUBSTITUTE SHEET (RULE 26) to prevent the virus from entering its target cells, we can use for example the following experimental model Infectible cells expressing the a, (3, and y) subunits of IL-2: MT4 or HUT 102.
Anti-RIL2 antibody: 33B31 also called ARIL-2 (anti-aRIL2); -clone A41 (anti- (3RIL2); MAB284 marketed by R&D SYSTEM (anti-yRIL2).
The cells are preincubated with at least one of the anti-RIL2 antibodies to the temperature of 4 ° C, one hour before contact with the virus.
We reveal the possible intracellular penetration of the virus with a fluorescent antibody (clone KC57 FITC) directed against the core of the virus.
SUBSTITUTE SHEET (RULE 26)