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La Société dite : G B A à Montrouge (France) "Système d'enfeux collectifs"
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La présente invention concerne un système d'enfeux collectifs comprenant des cases individuelles en béton armé juxtaposéeshorizontalement et verticalement.
Contrairement aux tombes et caveaux traditionnels, les enfeux sont des ouvrages fonctionnels où l'on crée une véritable"combustion lente"des corps par une ventilation contrôlée des cases où ils reposent.
Les gaz malodorants résultant de ce processus aérobie, sont classés en trois groupes : - ceux qui contiennent du soufre : hydrogène sulfuré, mercaptans, sulfures et disulfures, etc...
- ceux qui contiennent de l'azote, du type aminés, comme la cadavérine, - ceux qui contiennent de l'oxygène, du type aldéhydes, cétones, alcools ou acides organiques comme l'acroléine.
Tous les composés malodorants sont plus denses que l'air. Leur proportion relative, et leur volume, varient beaucoup suivant l'étanchéité du cercueil, la porosité des cloisons de l'enfeu, la température, l'humidité et sans doute d'autres facteurs mal connus.
La reconnaissance chimique des composés malodorants et le fait qu'ils soient captés, par le principe même de la construction des enfeux, permet leur traitement.
Toutefois, les réalisations connues d'enfeux collectifs ont, dans la plupart des cas, donné lieu à des nuisances graves pour les riverains et les visiteurs des cimetières à cause des odeurs dégagées. Par ailleurs, les essais de collecte et de traitement des effluents liquides résultant de la décomposition des corps se sont révélés très peu fiables ; il s'agit de sanies épaisses, très septiques, obturant et attaquant les canalisations. Ceci demanderait un contrôle et entretien périodique très difficilement réalisables, le personnel répugnant bien légitimement à le faire.
La présente invention a donc pour but principal de remédier à ces inconvénients et, pour ce faire, elle a pour objet un système d'enfeux collectifs qui se caractérise essentiellement en ce qu'à l'intérieur de chaque case débouche au moins un conduit de ventilation relié à un dispositif d'aspiration forcée par l'intermédiaire d'un filtre et en ce qu'un bac amovible de faible profondeur en matière plastique est disposé à l'intérieur de chaque case pour
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recevoir le cercueil.
Ainsi, seuls les gaz malodorants sont traités, tandis que les effluents liquides sont recueillis dans le bac en matière plastique et s'évaporent lentement au fil des jours, sous l'effet de la ventilation forcée.
Dans une forme de réalisation particulière de l'invention, le conduit de ventilation est raccordé à une colonne montante en matière plastique noyée dans la paroi verticale séparant deux cases contiguës, l'extrémité supérieure de cette colonne montante étant raccordée à un collecteur commun disposé en terrasse et aboutissant au filtre.
De préférence, le filtre est constitué de deux cartouches filtrantes successives remplies d'un catalyseur approprié, la cartouche dans laquelle débouche le collecteur comportant en outre des billes d'alumine imprégnées d'un insecticide permanent.
En pratique, la ventilation forcée des cases s'effectue grâce à la porosité naturelle du béton. Cependant, il peut être avantageux dans certains cas d'améliorer cette ventilation afin de faciliter la combustion des corps, notamment dans le cas où le béton est étanche.
A cet effet et selon une autre caractéristique de la présente invention, une entrée d'air est prévue dans la plaque de béton constituant la face avant de chaque case.
De préférence, ladite entrée d'air est munie d'une valve ne laissant passer l'air que dans un seul sens, à savoir de l'extérieur vers l'intérieur de la case.
Ainsi, les mauvaises odeurs ne peuvent pas se propager vers l'extérieur, même en cas de défaillance du système d'aspiration.
De plus, la valve est précédée d'un tamis anti-insectes et d'une plaquette percée d'un trou d'environ 2 mm de diamètre constituant l'entrée d'air proprement dite.
Une forme d'exécution de l'invention est décrite ci-après à titre d'exemple, en référence aux dessins annexés dans lesquels : - la figure 1 est une vue schématique en coupe verticale d'un système d'enfeux collectifs conforme à l'invention,
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- figure 2 est une vue de dessus de ce système d'enfeux, - figure 3 est une vue en coupe verticale à plus grande échelle
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montrant le détail des cases individuelles, - la figure 4 est une vue en coupe verticale montrant la face avant de l'une des cases individuelles, et - la figure 5 est une vue de détail à plus grande échelle de l'entrée d'air prévue sur cette face avant.
En se référant tout d'abord aux figures 1 et 2, on peut voir un système d'enfeux collectifs comprenant un certain nombre de cases individuelles 1 juxtaposées horizontalement et verticalement. Dans l'exemple particulier représenté ici, les enfeux sont répartis sur trois étages dans un édifice commun spécialement destiné à cet usage, chaque étage comportant quatre rangées d'enfeux superposés. Ceux-ci sont desservis par des galeries telles que 2, accessibles au moyen d'ascenseurs disposés dans la partie centrale 3 de l'édifice.
Les cases individuelles 1 sont réalisées en béton armé avec des parois d'environ 10 cm d'épaisseur. Conformément à l'invention, et ainsi qu'on peut le voir plus clairement sur la figure 3, un conduit de ventilation 4 débouche à l'intérieur de chacune de ces cases individuelles, à environ 15 cm du fond. Par ailleurs, un bac en matière plastique 5 de faible profondeur, par exemple 6,5 cm, est disposé sur le fond de chaque case de manière à épouser aussi parfaitement que possible la surface inférieure plane de la case.
En effet, dans le système d'enfeux collectifs conforme à l'invention, seuls les gaz malodorants sont traités. On a donc prévu des cases étanches, dans lesquelles les effluents liquides s'évaporeront lentement au fil des jours, sous l'effet de la ventilation forcée procurée par les conduits 4. Le bac en matière plastique 5, dans lequel est placé le cercueil, assure la rétention de ces effluents liquides et on évite ainsi tout écoulement éventuel en façade. De plus, le nettoyage se trouve simplifié, puisqu'il suffit de brûler le bac lors de la remise à disposition de l'enfeu, au terme du délai réglementaire.
Les conduits de ventilation 4 sont réalisés au moyen de tubes en matière plastique, ayant par exemple un diamètre de 25 mm, qui sont noyés dans des cloisons verticales séparant deux cases juxtaposées. Tous ces conduits sont raccordés par paires à une colonne montante 6 de même diamètre qui est également noyée dans la cloison verticale correspondante. On notera en effet qu'il n'y a qu'un seul conduit 4 par case et chaque colonne montante 6 dessert donc deux séries de cases juxtaposées. A son extrémité supérieure, la colonne montante 6 est raccordée à un collecteur 8 disposé en terrasse, ayant par exemple un dia-
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mètre de 40 mm et qui desservira environ 120 cases, soit cinq colonnes'montantes.
L'aspiration de quelques litres de gaz à l'heure dans un tuyau de 25 mm de diamètre représente une vitesse d'écoulement très faible et une perte de charge insignifiante, correspondant à un débit de l'ordre de 0,3 m3/heure dans le collecteur de 40 mm. Une dépression de quelques millimètres de colonne d'eau dans ce collecteur assure donc une ventilation convenable de chaque case.
Bien entendu, les orifices de ventilation des cases inoccupées devront être bouchonnées, sous peine d'annuler la dépression dans les autres cases.
Chaque collecteur 8 est raccordé en terrasse à un dispositif de filtration à catalyse 9 constitué ici de deux cartouches filtrantes successives 10 et 11. Chacune de ces cartouches est remplie avec un catalyseur approprié qui sera de préférence livré dans des sacs dont le diamètre correspond à celui des cartouches filtrantes. De plus, la première cartouche 10 dans laquelle débouche le collecteur 8 comprendra environ deux litres de billes d'alumine imprégnées d'un insecticide permanent. Le dispositif de filtration 9 assure ainsi la double fonction"anti-odeurs"et"anti-insectes".
Le dispositif de filtration 9 est relié à son tour à un ventilateurextracteur 12 assurant la dépression nécessaire dans les cases individuelles. Ce ventilateur est fixé sur une boîte de raccordement 13 assurant la liaison avec les sorties des dispositifs de filtration et qui comporte une prise d'air frais additionnelle 14 destinée à diluer l'air traité avant son rejet dans l'atmosphère. Cette prise d'air frais pourra avantageusement être prévue réglable au moyen d'un registre à glissière.
En se référant maintenant à la figure 4, on peut voir que chaque case individuelle 1 est normalement obturée sur sa face avant par une plaque de béton 20 qui sera scellée au moyen d'un mortier étanche ou d'un joint plastique extrudé.
Selon une autre caractéristique de l'invention, une entrée d'air 21 est prévue au centre de la plaque de béton 20 afin de réaliser une communication entre l'atmosphère extérieure et l'intérieur de la case 1. A cet effet, un vide 22 est ménagé entre la plaque de béton 20 et la plaque de marbre ou de pierre 23 constituant le parement extérieur décoratif. Ce parement sera simplement posé sur des supports métalliques ponctuels 24 scellés dans la structure.
Ainsi qu'on peut le voir plus clairement sur la figure 5, l'entrée d'air 21 est tout d'abord constituée par un tube de matière plastique 25 incor-
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poré à la plaque 20 lors du coulage du béton. A l'intérieur de ce tube, et du côté tourné vers l'intérieur de la case, est emboîtée une valve 26 qui ne laisse passer l'air que dans un seul sens, à savoir de l'extérieur vers l'intérieur.
Cette valve de type connu pourra par exemple être du genre de celles qui sont utilisées sur les masques à gaz.
En avant de la valve 26, c'est-à-dire du côté tourné vers l'extérieur, sont disposés successivement un tamis anti-insectes 27 et une plaquette 28 percée d'un petit trou d'environ 2 mm de diamètre constituant l'entrée d'air proprement dite. Le tamis 27 et la plaquette 28 sont simplement maintenus en place contre un épaulement du tube plastique 25 au moyen d'une bague 30 montée à force.
On obtient ainsi une bonne ventilation des cases permettant d'accélérer la combustion des corps, tout en empêchant les mauvaises odeurs de se propager à l'extérieur, même en cas d'arrêt du dispositif extracteur.
Le système proposé présente une très grande fiabilité et s'adapte avec souplesse à une mise en service des enfeux par phases successives. En effet, au départ les conduits de ventilation 4 et les colonnes montantes 6 sont noyés dans le gros-oeuvre, chaque conduit de ventilation 4 étant simplement muni d'un obturateur à son extrémité débouchant dans la case. Les colonnes montantes 6 sont ensuite raccordées par groupes aux collecteurs 8 qui sont laissés en attente jusqu'aux premières occupations des cases. Les dispositifs de filtration 9 et le ventilateur-extracteur 12 sont alors montés et raccordés. Les colonnes montantes 6 sont ensuite mises en service au fur et à mesure de, l'occupation des cases, par simple débouchonnage de l'orifice du conduit de ventilation 4 lors de la mise en place du cercueil dans la case correspondante.