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PERFECTIONNEMENTS AUX LANCES A JET PULVERISE POUR LA LUTTE CONTRE L'
INCENDIE ET AUTRES APPLICATIONS.
On sait que dans de nombreuses applications, et plus particuliè- rement dans la lutte contre le feu, on utilise des lances débitant de l'eau sous forme de nappes de gouttelettes très fines et qu'on désigne couramment sous le nom de lances à jet pulvérisé. Un moyen simple et commode pour l'ob- ,tention d'un jet pulvérisé consiste à disposer en avant d'une lance classique à jet bâton une tête de pulvérisation comportant des petits trous convergents déterminant des jets élémentaires qui se brisent en donnant naissance ,à la nappe désirée de fines gouttelettes. Une tête de ce genre peut être 'agencée de manière amovible, de telle sorte que la même lance peut, moyennant enlèvement ou mise en place de la tête, débiter soit un jet bâton, soit un jet pulvérisé.
Malheureusement, ces têtes connues présentent l'inconvénient de s'obstruer très facilement en raison de la petitesse des trous qu'elles comportent. Il est en effet fréquent que l'eau renferme des graviers, des algues, feuilles ou autres débris végétaux, voire même des fibres arrachées aux parois des tuyaux, et que les filtres généralement prévus à l'entrée de la lance ne suffisent pas à retenir. La pulvérisation correcte risque donc de s'arrêter intempestivement lorsque la lance est en service, ce qui est évidemment inadmissible dans la lutte contre 1-'incendie où l'opérateur ne doit pas avoir à nettoyer'et à remettre en état son appareil.
L'invention vise à permettre d'établir une tête de pulvérisation pour lances d'incendie ou autres ne comportant aucun système d'ajutages de petit diamètre susceptibles d'être obstrués par les corps solides entraînés par l'eau, et qui cependant assure une pulvérisation extrêmement
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poussée.
La tête suivant l'invention comporte essentiellement une buse disposée en avant de la sortie de la lance de manière à recevoir le jèt sortant de celle-ci avec l'air qu'il entraîne avec lui, un corps évasé prolongeant cette buse vers l'avant, et des ailettes hélicoïdales renfermées par ce corps pour impartir un mouvement de rotation rapide à la masse d'eau et d'air qui sort de la buse et assurer ainsi le mélange intime de ses constituants.
La tête comporte de préférence des entrées d'air additionnel débouchant substantiellement en aval de la buse afin d'augmenter la quantité d'air qui se mélange à l'eau au droit des ailettes hélicoidales. En outre le corps renferme avec avantage en avant desdites ailettes un obstacle, tel qu'un spirale de fil métallique , sur lequel le courant d'eau et d'air se brise avant de quitter le corps.
On conçoit que la tête agencée à la façon sus-décrite tend à assurer la formation d'une émulsion d'air et d'eau un peu comme dans les lances à mousse. Mais comme dans le cas de l'invention l'eau utilisée ne renferme pas de produit émulsionnant, l'émulsion obtenue n'est pas du type a ir dans l'eau, mais bien du type eau dans l'air, c'est-à-dire qu'elle se présente non comme une pousse, mais comme un brouillard de fines gouttelettes.
Dans la construction préférée, et qui à ce titre est plus particulièrement visée par les présentes, le corps de la tête se prolonge en arrière pour entourer la buse réalisée sous la forme d'une pièce cylindrique alésée axialement et se vissant dans ledit corps, des rainures ou autres genres de canaux étant ménagés dans la partie pleine entourant l'alésage central pour constituer les entrées d'air additionnel.
Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention, les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de procurer :
Fig. 1 est une vue de face d'une tête de pulvérisation suivant l'invention.
Fig. 2 en est une vue par l'extrémité opposée.
Fig. 3 en est une coupe longitudinale.
Fig. 4 est une vue de côté à plus petite échelle d'une lance comportant application d'une tête suivant l'invention.
La tête représentée en fig. 1 à 3 comporte un corps 1 présentant une forme cylindre-conique évasée rappelant celle d'un entonnoir. La partie cylindrique est filetée intérieurement et reçoit une pièce vissée 2.
La pièce 2 est perforée axialement d'un alésage 2a présentant en section transversale le profil bi-conique d'une buse, d'un diffuseur ou d'un Ventu- ri. La partie pleine annulaire qui entoure l'alésage 2a est découpée de rainures longitudinales 2b formant canaux de passage. Dans la partie tronconique du corps 1 et au voisinage de la plus petite base de celle-ci sont fixées par soudure ou autrement deux ailettes hélicoïdales 3 disposées à 90 l'une de l'autre de manière à constituer un croisillon comme le montre bien fig. 1. La hauteur des ailettes 3 suivant l'axe ne représente qu'une fraction de la longueur axiale de la partie tronconique et dans l'espace ainsi ménagé en avant des ailettes 3 est disposée une spirale 4 en fil métallique dont T'extrémité à petit diamètre est soudée aux ailettes 3.
Le corps 1 est encore solidaire d'une oreille latérale la perforée d'un trou lb.
La tête de pulvérisation ainsi établie.est destinée à se fixer en avant d'une lance usuelle à jet bâton. A cet effet on fait comporter à cette lance 5 (fig. 4) un manchon 6 ou autre genre d'organe propre à supporter un axe 7@ disposé parallèlement à l'axe général de la lance,mais à une
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certaine distance de celui-ci. Sur l'extrémité de cet axe 7 on fixe l'oreil- le la de la tête de pulvérisation. L'axe 7 est-solidaire d'une manette d'ac- tionnement 8. Des dispositifs d'encliquetage, non détaillés, permettent d'arrêter la tête 1 à deux positions, l'une pour laquelle elle se trouve dans.l'axe de la lance (position représentée en fig. 4) et l'autre pour la- @ quelle elle se trouve à 90 de cette première position.
Le fonctionnement est le suivant :
Lorsque la tête est disposée dans l'axe de la lance, le jet sor- tant de celle-ci pénètre dans la buse 2 en entraînant de l'air avec lui par effet de trompe. A la sortie de la buse 2, le jet qui tend à s'épanouir pro- voque une forte aspiration d'air qui afflue par les rainures 2b. C'est donc une masse d'eau et d'air qui arrive sur les ailettes 3.
Ces ailettes impriment à cette masse un rapide mouvement de rotation. De ce fait l'eau, qui constitue le composant le plus lourd du mélange, tend à se localiser contre la paroi du corps 1 tandis qu'au contrai- re l'air tend à se loger au centre. L'eau est ainsi obligée de traverser la couche d'air qui afflue par les rainures 2b, ce qui réalise un mélange intime des deux constituants. Comme l'eau ne renferme aucun produit mouil- lant, l'émulsion qui tend à se produire n'est pas du type air dans l'eau comme avec les lances à mousse,mais au contraire du type eau dans l'air.
C'est donc un amas de gouttelettes séparées les unes des autres dans une masse d'air qui vient frapper la spirale 4.
Cette spirale assure le brassage du mélange et en outre elle brise les gouttelettes trop grosses. Finalement la tête débite donc un brouillard d'eau pulvérisée finement.
Quand on désire utiliser la lance sans pulvérisation, il suffit d'effacer la tête sus-décrite en faisant tourner la manette 8 de 90 .
Il est essentiel de noter que la tête décrite se distingue ra- dicalement des lances à mousse connues. Tout d'abord, du fait qu'il ne s'agit pas d'englober un volume d'air aussi grand que possible à l'inté- rieur d'une masse d'eau déterminée, les dispositifs d'amenée d'air n'ont rien de commun avec ceux des lances à mousse connues En second lieu les conditions mêmes du mélange sont différentes.
Il faut en outre tenir comp- te du fait qu'avec une lance à mousse, dans l'émulsion qui sort de la lance dans l'atmosphère extérieure, la phase dispersante est l'eau, c'est-à-dire un fluide différent de celui constituant cette atmosphère extérieure, tan- dis qu'au contraire avec la tête suivant l'invention, si l'on veut comparer le brouillard formé à une émulsion, la phase dispersante de cette émulsion est l'air, c'est-à-dire le même fluide que celui qui constitue l'atmosphère extérieure. Avec la tête suivant l'invention il n'est donc pas besoin d'u- ne grande quantité d'air puisque le brouillard trouve à la sortie de la tête l'air qui lui est nécessaire, ce qui est exactement l'inverse du cas des lances à mousse.
L'expérience montre d'ailleurs de façon péremptoire qu'une tête du genre décrit en fig. 1 à 3, si on l'alimente en eau renfer- mant un produit moussant, ne donne qu'une mousse extrêmement médiocre, char- gée de masses liquides importantes et totalement inutilisable.
Il doit d'ailleurs être entendu que la description qui précè- de n'a été donnée qu'à titre d'exemple et qu'elle ne limite nullement le domaine de l'invention dont on ne sortirait pas en remplaçant les détails d'exécution décrits par tous autres équivalents On comprend qu'il soit possible d'imaginer bien des modifications dans la façon de fixer la buse
2 au corps 1. De même les canaux d'amenée d'air additionnel pourraient être directement percés dans le corps 1 au lieu d'être ménagés dans la pièce
2. Le nombre et la disposition des ailettes 3 peuvent varier. Il en est de même en ce qui concerne la spirale 4.
Enfin, et comme il va de soi., l'invention englobe non seulement les têtes de pulvérisation du genre décrit, mais encore les lances.pour la
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lutte contre l'incendie, ou pour toutes autres applications comportant de telles têtes.