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PROCEDE DE PIGMENTATION DE FILS OU RUBANS A BASE DE VISCOSE.
Dans le brevet principal n 504,233, on a décrit un procédé de pigmentation des fils ou rubans à base de cellulose qui consiste à introduire dans la viscose à pigmenter, immédiatement avant filature, une suspension concentrée du pigment désiré dans une solution d'un éther cellulosique de polyalcool tel que, par exemple, le glycol-cellulose ou le propylglycol-cellulose dans la soude diluée, les concentrations de cette solution étant, par exemple, de l'ordre de 3 à 6% pour l'éther cellulosique et de 5 à 10% pour la soude. L'incorporation de telles suspensions dans la viscose donne plus de souplesse à la préparation des viscoses teintes en masse, sans modifier les caractéristiques des produits obtenus.
Or, on a maintenant trouvé, conformément à la présente invention, que l'obtention de suspensions ultra-fines de pigments dans la solution d'éther cellulosique envisagé pouvait être obtenue dans des conditions exceptionnellement bonnes, en procédant à la teinture de l'éther cellulosique, avant sa mise en solution sodée.
La teinture préalable de l'éther cellulosique peut être réalisée à l'aide de colorants de cuve, tels que les colorants de la série anthraqui nonique ou de la série indigoique, de façon identique à celle utilisée pour la teinture du coton en bourre.
Pour ce faire, au sortir de la baratte où a été réalisée la condensation de l'époxyalcane et de l'alcali-cellulose, on lave simplement à l'eau bicarbonatée l'éther cellulosique formé, de façon à éliminer l'excès d'alcali, puis on rince à l'eau. La matière humide, 'ou même séohée à tempé- rature inférieure à 60 C, constitue l'éther cellulosique purifié. On l'introduit alors dans une cuve réduite (cuve à l'hydrosulfite, ou tout autre mode de réduction connu) du colorant qu'on veut utiliser et on teint dans les mê-
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mes conditions de température et de rapport de bain que si on opérait avec un coton ou une cellulose quelconque en bourre. La matière teinte est extraite de la cuve,réoxydée, rincée.
On obtient ainsi un éther de cellulose teint par le colorant de cuve. La seule condition particulière à observer est de ne pas teindre en présence d'une très forte quantité de soude qui serait susceptible de gélifier l'éther de cellulose.
Après teinture, on constate que l'éther cellulosique est encore bien soluble dans la soude diluée, même après séchage et que, lors de la dissolution de l'éther dans la soude diluée, on obtient en fin de compte une suspension si fine du colorant de cuve mis en oeuvre qu'elle se comporte pratiquement comme une solution colloïdale. Cette solution traverse facilement les toiles filtrantes et n'offre aucun élément d'une grosseur susceptible de troubler le passage dans des filières.
On introduit alors la solution d'éther cellulosique teint, amenée à la concentration d'éther et de soude prescrite, dans la masse de viscose, préalablement à sa transformation en fils, bandes ou autres formes, et on mélange soigneusement.
On remarquera que la quantité de colorant susceptible d'être finalement fixée sur la fibre de cellulose dépend de l'affinité de l'éther cellulosique pour le colorant de cuve, et, comme la proportion d'éther cellulosique qui peut être introduite dans la viscose doit être limitée, l'intensité de la teinte obtenue sur la fibre achevée ne pourra dépasser une certaine valeur. Le procédé conforme à l'invention n'est donc applicable de façon véritablement avantageuse que pour les teintures en masse de visco- se en teintes relativement claires. Il présente pour la production de ces teintes des avantages importants de facilité de filtration et de filature et, par suite, d'obtention de teintes d'une grande uniformité.
La teinture préalable de l'éther cellulosique peut aussi être opérée dans des conditions analogues à celles de la teinture du coton au moyen des colorants azoïques insolubles développés sur la fibre.
A cet effet, on fixe sur -l'éther cellulosique un composé de la série du naphtol, en milieu légèrement 'alcalin, et on opère le développement du colorant par l'action d'une base diazotée.
Il est connu que les teintures ainsi obtenues sont dans de nombreux cas d'une résistance à la lumière et aux agents chimiques équivalente à celles des colorants de la série anthraquinonique.
Les éthers cellulosiques tels que le glycol-cellulose et le propyl-glycol-cellulose teints de cette manière conservent leurs propriétés de solubilité dans la soude diluée et les colorants fixés sur la fibre sont, au moment de sa solution, mis en suspension extrêmement fine se comportant comme des solutions colloïdales de la même façon qu'il l'avait été trouvé dans le cas des colorants anthraquinoniques.
Il est donc possible d'accroître ainsi:.la gamme des colorants pouvant être incorporés dans la viscose.
Les exemples ci-après concernent deux modes de réalisation de l'intention.
Exemple 1 - Teinture préalable à l'aide d'un colorant de cuve.
On a préparé une cuve mère avec 30 parties d'Orangé Solanthrène N.4.J. dans 500 parties d'eau, avec les quantités nécessaires de soude et d'hydrosulfite de soude, à la température de 50 à 60 C.
D'autre part, on a préparé une suspension de 1000 parties d'éther cellulosique à l'état séché, dans 10.000 parties d'eau chauffée à 40 C et l'on a agité jusqu'à parfait mouillage du produit et dispersion des agglomérats qui nuiraient à la pénétration du colorant.
On a ajouté à ce bain de teinture un peu d'hydrosulfite de soude et de soude. On y a alors versé la cuve mère en agitant et en élevant la
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température à 50 C. On a teint pendant 3/4 d'heure, puis on a ajouté 20 g. par litre de chlorure de sodium et on a porté la température à 60 C. L'alcalinité et le caractère réducteur du milieu ont été maintenus par addition, en cours de teinture, des quantités nécessaires d'hydrosulfite de soude, en ne dépassant pas l'alcalinité de pH 9,5 de façon à éviter toute gélification de l'éther cellulosique,
On a lavé ensuite largement à l'eau pour éliminer les électrolytes et réoxyder la teinture, puis on a essoré.
Le produit s'est alors trouvé prêt pour la préparation des solutions sodiques destinées à être introduits dans la viscose pour la teinture en masse dans les conditions indiquées au brevet principal.
Dans ces solutions, la matière colorante est à un état presque colloidal.
Le même traitement permet d'obtenir des éthers teints avec tous les colorants de cuve de la série anthraquinonique et de la série indigoique.
Il y a lieu, bien entendu, de tenir compte, pour la confection de la cuve et pour la teinture, des variations de la température qui sont indiquées par les producteurs de matières colorantes.
Exemple 2. - Teinture par développement d'un colorant azolque sur la fibre.
5 parties de Naphtazol NRL ont été mises en solution dans 5 parties d'alcool, 2 1/2 parties de lessive de soude à 36 Bé et 10 parties d'eau.
Cette solution a été étendue à 750 parties dans l'eau contenant la quantité de soude nécessaire pour que la solubilité du naphtazol soit maintenue.
Dans cette solution, on a introduit 200 parties de propylglyool- cellulose humide, purifié comme il a été décrit plus haut, et correspondant
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à 50 warties-àe produit- sec. -.. - - 1 -- -- .---- --- ----
On a maintenu en contact rendant 1/2 heure, en agitant de façon à bien répartir l'éther dans le liquide. La forme fibreuse de l'éther s'est maintenue, car il n'est pas soluble dans les concentrations faibles de soude utilisées et il absorbe le naphtazôl exactement comme le ferait du coton en bourre. Après ce temps de contact, on a essoré le produit et on l'a lavé à deux reprises avec 500 parties d'eau contenant, en solution, 50 parties de chlorure de sodium, de façon à éliminer le naphtazol non fixé sur la matière fibreuse.
On a ensuite procédé au développement du colorant sur l'éther cellulosique ainsi piété en naphtazol. La base diazotée nécessaire à ce dé- veloppement a été préparée de la fagon suivante :
2,5 parties de base d'Orangé NJS ont été mises en solution dans 5 parties d'eau et 3 parties d'acide chlorhydrique à 20 Bé, et l'on a étendu avec 50 parties d'eau..
La solution ainsi obtenue a été diazotée à une température infé-- rieure à 10 C, par 1, 18 partie;.; de nitrite de soude dissoute dans 50 parties d'eau.
Après 1/4 d'heure de diazotation, on a neutralisé avec 2,25 parties d'acétate de soude dissoutes dans 10 parties d'eau, puis on a ajouté 0,8 partie d'acide acétique cristallisable.
La solution de diazo ainsi obtenue à été complétée à 800 parties avec de l'eau et, dans cette solution, on a introduit l'éther cellulosique piété au naphtazol. Il s'est développé instantanément une belle teinture rouge. On a agité pendant un moment pour que l'éther se délite bien dans la solution de diazo, après quoi le produit ainsi teint a été lavé à fond à l'eau froide, puis à l'eau chaude et essoré à la centrifugeuse.
On a ainsi obtenu un éther cellulosique teint en une nuance ex- trêmement solide à tous les agents physiques et chimiques et qui mis, comme
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indiqué précédemment, en solution dans la soude diluée donne une suspension presque colloïdale du colorant. Cette suspension peut être incorporée à la viscose avant sa filature, ce qui permet d'obtenir des fils, des rubans ou des pellicules teints en nuances très solides susceptibles de supporter sans altération de la nuance toutes les opérations subséquentes à la filature dans la préparation d'un fil, d'un ruban ou d'une pellicule de viscose.
Le procédé est applicable à tous les dérivés des naphtols suscep- tibles d'être fixés sur les fibres cellulosiques et couplés avec toutes les bases possibles diazotables.
Il n'y a qu'à faire un choix dans les nombreux produits présentés commercialement pour y trouver les qualités de résistance que l'on peut rechercher.