"LES FILS DE LOUIS MASSON"
Dans les métiers à tisser les rubans les navettes sont entrainées dans un mouvement de va-et-vient par des roulettes dentées fixes soumises à un mouvement de rotation alternativement dans un sens puis dans l'autre par une crémaillère qui se déplace d'un mouvement rectiligne alternatif contre ces roulettes dentées.
Les crémaillères, ordinairement au nombre de deux par battant, sont entrainées par une règle dénommée entraineur de crémaillère dont chaque extrémité est reliée par une courroie passant sur une poulie de renvoi au bout d'un levier dénommé marche chasse-navette articulé à l'autre bout sur le bâti du métier et sur lequel agit une came chasse-navette ; deux cames disposées en croix sont calées sur l'arbre secondaire du métier et chacune d'elles agit sur une des deux marches chasse-navette ce qui imprime le mouvement de va-etvient à l'entraîneur de crémaillère. Entre chaque mouvement d'aller ou de retour de la crémaillère, c'est-à-dire après chaque duite, le battant avance et recule ; ce mouvement du battant s'effectue donc dans l'intervalle de l'action de deux bras successifs de la croix agissant sur l'une puis sur l'autre marche chasse-navette.
Les métiers actuels exécutent environ cent trente duites à la minute ce qui représente un nombre égal d'arrêts brusques des crémaillères et des roulettes dentées. Ces mouvements saccadés transmis par les courroies entrainent un allongement et une rapide usure de celles-ci ; la température et l'humidité atmosphérique peuvent également faire varier la longueur des courroies, Il en résulte un réglage imparfait de la longueur des courroies et du déplacement des crémaillères ce qui provoque des ruptures de dents des roulettes et des crémaillères entrainant des arrêts fréquents.
La présente invention a pour objet un dispositif permettant de supprimer les courroies de commande du va-et-vient des crémaillères et de régler la distance parcourue par ces crémaillères,
Elle est caractérisée par une came agissant alternativement sur deux traverses reliant les deux crémaillères commandés par un arbre de rotation entrainé par un pignon cônique qui engrène sur un pignon conique calé sur le maneton d'une poulie manivelle fixés sur l'arbre moteur, ledit maneton servant aussi de tourillon à la tête de la bielle dont le pied est articulé sur le support de battant, l'arbre de rotation de la came formé de deux parties reliées par un joint à cardan étant porté près de la came par un palier solidaire du battant et à l'autre bout par un palier solidaire de la tête de bielle, le couple conique étant dans le rapport de un à deux de manière que pour chaque tour de la poulie manivelle l'arbre de commande de rotation de la came ne fasse qu'un demi-tour.
Les dessins annexés montrent schématiquement, à titre d'exemple non limitatif, une forme de réalisation de l'invention.
La figure 1 est une vue de face partielle du battant. La figure 2 est une vue en plan du dispositif de commande faisant l'objet de l'invention.
On voit aux dessins en 1 la traverse inférieure du battant comportant une coulisse 2 dans laquelle glisse la crémaillère inférieure, en 3 la traverse supérieure du battant comportant également une coulisse 4 pour la crémaillère supérieure.
Les traverses formant le battant sont fixées à chaque bout sur un support 5 articulé en bas sur le bâti et sur le haut duquel s'articule le pied 6 de la bielle 7 dont la tête 8 s'articule sur le maneton 9 de la poulie manivelle 10 calée sur l'arbre moteur 11.
La position du maneton 9 peut varier pour permettre de modifier l'amplitude des mouvements du battant.
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qui supportent les guide-navettes formée de deux glissières 13 et
14 ; chaque glissière 13 est évidée pour loger deux roulettes dentées non représentées qui seront entrainées par la crémaillère et entraîneront à leur tour la navette non représentée.
Les deux crémaillères sont prolongées et reliées entre elles par deux traverses parallèles 15 et 16 sur lesquelles sont fixées deux pièces en forme de cornières 17 et 18.
Ces pièces 17 et 18 forment pièces d'usure sur lesquelles agit la came 19 fixée sur l'arbre de rotation 20 qui tourillonne dans le palier 21 fixé sur une plaque 22 solidaire du battant. L'arbre 20 est en deux parties reliées par un joint à cardan 23
et l'autre partie tourillonne dans un palier 24 fixé à la bielle 7 près de la tête 8. Sur l'arbre 20 est calé un pignon conique 25 qui engrène sur un pignon conique 26 calé sur le maneton 9, le rapport des pignons 26 et 25 étant de un à deux.
On conçoit que lorsque la poulie manivelle fait un tour le pignon conique 26 ne fait tourner l'arbre 20 et sa came 19 que d'un demi-tour.
Cette came a une forme telle que la base 19a est un arc de cercle ayant l'axe de rotation pour centre et sa largeur correspond à l'écartement des pièces d'usure 17 et 18 de façon que lors-
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d'usure. De cette façon la rotation de la came provoque un mouve-ment de va-et-vient des crémaillères sans choc et un mouvement d'aller et retour des crémaillères correspond à deux battements complets aller et retour du battant.
Il va sans dire que les formes, détails, matières premières et dispositions diverses peuvent varier sans sortir du cadre de la présente invention.