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Perfectionnements aux projectiles.
La présente invention a pour objet des perfectionne- ments aux projectiles animés d'un mouvement de giration au- tour de leur axe longitudinal. Elle s'applique plus parti- culièrement aux obus ayant une capacité intérieure suscep- tible de contenir une charge explosive, ou de toute autre nature, et elle permet d'améliorer le coefficient balisti- que et, par suite, la portée et la précision de ces projec- tiles.
On sait qu'un moyen d'augmenter les qualités balis-
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tiques de l'obus consiste à donner à l'ogive une forme très effilée qui facilite son cheminement dans l'air. Toutefois on était limité jusqu'ici dans cette voie par l'impossibili- té pratique à laquelle on se heurtait de stabiliser les projectiles présentant une grande longueur en calibres.
Une première disposition de l'invention porte tout spécialement sur une répartition judicieuse des masses dans le corps du projectile, qui permet d'assurer la stabilisa- tion parfaite de ce projectile même s'il présente une grande longueur en calibres.
Cette disposition réside en ce que les deux ex- trémités de l'enveloppe de l'obus sont allégées, la masse étant concentrée dans la. partie intermédiaire.
Cette répartition des masses a pour effet de re- porter le centre de gravité de l'obus vers l'avant et de lui conférer un moment d'inertie maximum par rapport à son axe longitudinal en même temps qu'un moment d'inertie minimum par rapport à un axe transversal passant par le centre de gravité, toutes conditions qui pour une vitesse rotative déterminée, assurent l'obtention d'un coefficient de sta- bilité optimum et permettant, sans modifier le pas usuel des rayures des canons, de donner une stabilité irréprochable à des obus d'une longueur de six calibres et davantage.
La concentration de la. masse dans la partie inter- médiaire du corps peut être réalisée, par exemple dans le cas d'un projectile explosif, en faisant cette partie de l'enveloppe plus épaisse ou en une matière plus dense que les extrémités. On obtiendra naturellement le maximum d'effi- cacité en combinant ces deux moyens.
Dans le cas d'un projectile composé, on choisira la nature et les dimensions des éléments constituant tant
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le culot arrière que l'ogive de telle sorte que ceux-ci présentent la robustesse nécessaire pour résister aux efforts de propulsion tout en étant aussi légers que pos- sible.
C'est ainsi, par exemple, que le culot pourra être constitué en acier à haute résistance, la partie intermé- diair.e de l'obus étant faite en acier doux ou demi-dur et l'ogive antérieure en acier mi-dur duralumin ou autre allia- ge léger.
Une seconde disposition porte spécialement sur le prolongement jusqu'à l'arrière même du projectile de l'ogive qui s'étend non seulement sur la partie antérieure légère du projectile, mais se prolonge .sur toute la longueur de la partie intermédiaire lourde et même éventuellement sur tout ou partie de la section postérieure légère. Le guidage an- térieur du projectile dans le canon est alors réalisé, de préférence, par une ceinture éjectable.
L'amélioration de l'indice de forme réalisée par cette disposition est particulièrement importante. D'autre part et parallèlement à l'accroissement de portée résultant de l'amélioration de la forme, elle rend possible une réduc- tion du poids du projectile, qui permet, à charge propulsi- ve égale, l'obtention de vitesses initiales supérieures sans soumettre les matériels à des efforts dépassant les limites admissibles. Le gain de vitesse ainsi réalisé, en raison de la meilleure forme aérodynamique du projectile, fait beaucoup plus que compenser la réduction de portée qui, dans un projectile ordinaire, résulterait nécessairement de la diminution de son poids.
Une autre particularité de l'invention réside en ce que le projectile se prolonge, à l'arrière du culot, par
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un manchon délimitant une cavité destinée à recevoir une partie de la charge propulsive de la cartouche, les parois latéra.les du projectile qui bordent cette cavité allant en s'effilant de l'avant vers l'arrière.
Cette disposition permet, elle aussi, un accroisse- ment de portée pour un calibre donné par augmentation éven- tuelle de la charge de poudre propulsive.
Conformément à une modalité constructive de l'in- vention, la concentration de la masse au voisinage du centre de gravité est obtenue en entourant l'enveloppe du projecti- le, qui présente dans cette région un diamètre extérieur moindre que dans la partie arrière adjacente, par un manchon en une matière à plus haute densité que l'enveloppe, le pro- fil extérieur de ce manchon affectant une courbure ogivale effilée qui se raccorde à une fausse ogive coiffant le pro- jectile à l'avant.
Dans une variante de réalisation, le projectile se prolonge à l'arrière par un compartiment séparé recevant une charge fusante, pourvue d'un dispositif d'allumage approprié, et susceptible de s'échapper au travers d'une tuyère, en cours de trajectoire, en vue d'augmenter la vi- tesse du projectile par effet de réaction.
L'invention s'étend, en outre, à une variante con- structive conformément à laquelle le'projectile porte dans sa partie antérieure un dispositif marqueur de son point de chute, en particulier dans l'eau.
Elle vise aussi un agencement spécial de la partie antérieure légère du projectile permettant d'y loger une charge propulsive à réaction susceptible d'agir indépendam- ment d'une charge analogue contenue éventuellement dans un compartiment arrière, ou bien en combinaison avec elle, en
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vue d'augmenter au moment voulu la vitesse de translation du projectile. Ces charges à réaction, ou l'une d'entre elles seulement, peuvent éventuellement débiter dans des tuyères inclinées par rapport à l'axe longitudinal du projectile, en vue d'imprimer à celui-ci un couple accélérant ou au contraire freinant sa vitesse angulaire afin de maintenir un rapport convenable entre cette dernière et la vitesse de translation.
L'invention concerne également une disposition par- ticulière de la fusée amorçant le projectile et du disposi- tif de réglage de celle-ci.
Elle s'étend aussi à l'organisation particulière d'une balle pour armes de petit calibre et à une balle perforante de profil inédit, ainsi qu'à la constitution d'un obus agencé de manière à servir de canon pour un projectile secondaire qu'il tire en cours de trajectoire en vue d'augmenter la portée..
D'autres avantages et particularités de l'invention ' ressortiront de la description qui va suivre.
Aux dessins annexés donnés uniquement à titre d'exemple, la fig. 1 représente la forme théorique d'un pro- jectile incorporant le principe de répartition nouvelle des masses suivant l'invention; la fig. 2 est une coupe axiale d'une forme de réa- lisation de l'invention; la fig. 3 est une élévation d'une variante, incor- porant le prolongement de l'ogive jusqu'à l'arrière et le guidage par une ceinture éjectable convenablement placée sur le corps ogivé du projectile ; la fig. 4 est une coupe transversale suivant 4-4 (fig. 3);
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les figures 5 à 10 sont des coupes longitudinales d'autres variantes ; la fig. 11 montre un déta.il de la fig. 10 à plus grande échelle; les figs. 12 à 14 sont des coupes longitudinales d'autres modes de réalisation ;
la fig. 15 est une coupe transversale suivant 15-15 (fig. 14); les figs. 16 à 18 montrent des détails de la fig.14 à plus grande échelle; les figs. 19 à 22 sont des coupes longitudinales d'autres modes de réalisation; la fig. 23 est une coupe-élévation d'une autre va- riante ; la fig. 24 est une coupe-élévation d'un détail de la fig. 23; la fig. 25 est une schéma explicatif; la fig. 26 est une coupe-élévation d'une autre va- riante.
Conformément à l'exemple théorique de la figure 1, l'enveloppe du projectile suivant l'invention est constituée par une partie intermédiaire lourde 1, à parois épaisses, sur laquelle sont rapportées, d'une-part, une ogive 2 et, d'autre part, un culot 3, l'un et l'autre aussi légers et minces que le permettent les efforts auxquels ils doivent résister.
Le plan de raccordement x-y de l'ogive 2 et du corps 1 se situe, de préférence, au voisinage du centre de gravité G de l'ensemble chargé.
La longueur totale du projectile est voisine de six calibres ou davantage.
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La partie lourde 1 porte, de préférence au voisi- nage de ses extrémités, des ceintures de forcement 4 et de guidage 5.
Un tel projectile pourra, en raison même de sa longueur et de la minceur de ses parois à l'avant et à l'arrière, contenir une grande quantité d'explosif par rap- port à son poids. D'autre part, l'expérience montre que, l'instantanéité de la déflagration des explosifs modernes est telle que la partie lourde donnera une excellente frag- mentation malgré l'affaiblissement de l'ogive et du culot.
Mais l'avantage essentiel de la répartition des masses re- présentées à la fig. 1 réside, comme l'expérience l'a montré, dans la stabilité qu'elle confère à ce projectile en dépit de sa grande longueur.
Ceci est compréhensible parce que le centre de gra- vité se trouvant rapproché du point d'application de la résultante de la poussée de l'air, cette poussée, appliquée avec un petit bras de levier, a une moindre action suscep- tible de faire chavirer le projectile. Cet avantage est obtenu sans reporter la masse lourde dans l'ogive, c'est- à-dire, dans une partie de faible diamètre, ce qui aurait l'inconvénient de réduire le moment d'inertie autour de l'axe longitudinal du projectile, moment d'inertie qui, comme on le sait,'doit être aussi grand que possible.
D'autre part, la légèreté des extrémités de l'obus réduit au minimum le moment d'inertie de.tangage (c'est-à-dire, le moment d'inertie autour d'un axe transversal passant par le centre de gravité) condition qui contribue également à augmenter la stabilité.
La figure 2 montre un exemple de réalisation pra- tique du projectile de la figure 1. Le culot en une seule
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pièce, comporte des parois épaisses dans sa partie anté- rieure 1 voisine du centre de gravité G, et des parois min- ces dans sa partie postérieure 3.
L'ogive effilée 2, mince et légère, est rapportée par tous moyens appropriés sur le corps 1, 3. Elle sera faite, de préférence, en un alliage léger, tel que le du- ralumin, ou bien encore en acier. La charge explosive ou .autre, emplit toute la cavité intérieure 2b du projectile.
Elle peut être amorcée à l'aide d'une fusée d'ogive 6 ou d'une fusée de culot 7 ou même des deux à la fois, comme représenté sur la fig. 2.
Conformément à l'exemple de la figure 3, l'ogive s'étend non seulement sur la partie antérieure légère 2 du projectile, mais se prolonge sur toute la longueur de la partie intermédiaire lourde 1 et même sur la partie posté- rieure légère 3 qui porte la, ceinture de forcement 4. Lors- que cette ceinture est rejetée à l'extrémité arrière de l'obus, comme dans le cas de la figure 3, le profil exté- rieur est de forme ogivale d'un bout à l'autre. Le guidage antérieur est réalisé, de préférence, à l'aide d'une ceintu- re éjectable 5a (fig. 3 et 4) constituant un véritable anneau ouvrant formé de préférence à l'aide de plusieurs éléments reliés entre eux par une ligature 5b ou dispositif équiva- lent s'effaçant à la sortie de la bouche.
Cette ceinture peut comporter des découpures 5c destinées à livrer passage aux gaz qui, surtout dans les armes déjà usagées, s'infiltrent entre les ceintures de forcement 4 et les rayures. De cette façon, ces gaz ne peuvent en aucun cas souffler la ceinture 5a vers l'avant.
Le guidage du projectile pourrait aussi être opéré à l'aide de bossages uniformément répartis sur le pourtour
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de l'ogive. Ces bossages, éventuellement éjectables, pour- raient être profilés en vue de faciliter le cheminement dans l'air.
Dans l'exemple de la figure 5, le corps du projec- tile se prolonge à l'arrière par un manchon 8, l'espace 9 compris entre ce manchon et le culot 10 étant destiné à recevoir un appoint de charge propulsive. L'épaisseur du manchon 8 va, de préférence, en diminuant de l'avant vers l'arrière afin d'alléger l'extrémité. Ce manchon porte une ou plusieurs ceintures de forcement 4. L'enveloppe 1, 8 pré- sente jusqu'au voisinage de la ceinture 4 une surface exté- rieure ogivale se raccordant, vers l'avant, à celle d'une fausse ogive 2.
Elle est fermée, à l'avant, par une pièce rapportée,
11 éventuellement en matière plus légère que le corps 1, 8 et qui peut,porter une fusée 6a commandée par un dispositif de percussion 6b auquel elle est reliée par un tube de mise de feu 6c. Il va de soi qu'on pourrait aussi bien amorcer l'obus à l'aide d'une fusée à temps ou d'une fusée mixte. Au lieu d'être en deux pièces, le corps 1,8 peut aussi être fait mo- nobloc.
Le manchon 8 pourrait aussi être fait en une matière plus légère que le corps 1, et convenablement fixé sur lui.
La conformations arrière, en rejetant la masse exclu- sivement sur la périphérie, augmente le coefficient de'sta- bilité tout en permettant de loger dans la cavité 9 un sup- plément de charge propulsive qui permet un accroissement de vitesse initiale.
La position adoptée pour la fusée 6a dans la figure
5 contribue à concentrer la masse au voisinage du centre de gravité. ,
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Le guidage antérieur du projectile est réalisé au moyen de la ceinture éjectable 5a.
La figure 6 montre un mode de réalisation du pro- jectile de la figure 5, conformément auquel la cavité 9 recevant une partie de la charge propulsive est beaucoup plus profonde et s'étend presque sur la moitié de la lon- gueur totale du projectile. La charge offensive est alors logée dans un compartiment antérieur 2a situé dans la partie plus effilée de l'ogive. Ce compartiment pourra, par exemple, lorsqu'il doit recevoir de l'explosif, être pris dans une enveloppe en tôle relativement mince que prolonge la fausse ogive 2 en alliage léger.
Cette disposition, par l'important accroissement de charge propulsive qu'elle rend possible pour un calibre donné, permet, en combinaison avec la réduction de poids qu'elle entraîne, l'obtention de portées encore plus élevées qu'avec la construction de la figure 5.
Dans l'exemple de la figure 7, le manchon 8, de préférence en matière plus légère que le corps 1, va en s'effilant vers l'arrière, comme représenté, en vue de donner au projectile un profil général bi-ogival.
L'ouverture postérieure du manchon pourra présenter avantageusement un diamètre d notablement inférieur au cali- bre D en vue de réduire au minimum la valeur de la dépres- sion nuisible qui règne à l'arrière de l'obus en cours de trajectoire. Il en résultera un nouvel accroissement de portée. La réduction de diamètre de la partie arrière con- tribue dans ce cas à l'allègement recherché dans cette ré- gion.
La figure 8 montre une construction analogue à celle de la figure 5, mais appliquée à un projectile explo-
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sif perforant. L'arc de.la fausse ogive 2 se prolonge sur la surface externe d'une coiffe 12 rapportée sur la pointe de l'enveloppe, puis sur la périphérie du corps 1 jusqu'aux ceintures de forcement 4.
Le culot est constitué par une pièce rapportée 10a portant une fusée 7. Il peut éventuellement être pris dans une matière de plusfaible densité que le corps 1 en vue d'assurer une judicieuse répartition des masses.
Le guidage antérieur est réalisé par la ceinture éjectable 5a.
La masse du manchon 8 s'ajoute à celle de l'enve- loppe 1 pour augmenter l'effet de perforation qui est favo- risé aussi-par l'effilement de la partie antérieure de l'en- veloppe 1.
La figure 9 montre une autre variante de projectile explosif perforant portant.une fausse ogive 2 à laquelle se raccorde la courbure extérieure ogivale du corps 1 jusqu'au voisinage.de la ceinture 4. Une ceinture antérieure 5a,, éjec- table à la sortie du canon, assure le guidage de l'obus. La fausse ogive est faite en plusieurs pièces, sa partie avant 2 étant, de préférence, en magnésium ou matière légère analogue en vue de marquer l'impact s'il se produit sur un but résis- tant. La partie arrière 2a, fixée directement ou par l'inter- médiaire d'une bague 13 sur.le corps 1 comprend un comparti- ment annulaire 14 recevant une charge destinée à marquer l'impact lorsqu'il n'a pas lieu sur un but résistant.
Cette charge pourra être constituée, par exemple, par du sodium ou du potassium, de préférence à l'état finement divisé, lors- qu'il s'agira de marquer le point de chute du projectile sur l'eau. Dans une cavité centrale 15 de la partie 2a est dis- posée une charge explosive susceptible d'être allumée par
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une fusée 6 et destinée à provoquer l'expulsion de la charge photogène à l'impact. La partie antérieure de la fausse ogive qui porte la fusée 6 peut se fixer par vissage ou autrement, sur la partie 2a. Les pièces 2 et 2a compor- tent, de préférence, des parties de forme correspondante s'emboîtant l'une dans l'autre en vue d'assurer la rigidité nécessaire à l'ensemble.
Le projectile est amorcé à l'aide d'une fusée de culot 7.
La figure 10 montre une autre variante de projec- tile comprenant une enveloppe 1 renfermant la charge offensi- ve. A l'arrière de cette enveloppe est rapporté un culot 3, d'un poids aussi léger que possible, formant un compartiment séparé 16 recevant une charge fusante (pyrotechnique ou au- tre) susceptible de s'échapper vers l'arrière au travers d'une tuyère 17 pour propulser l'obus par effet de réaction.
La partie intérieure de la tuyère est avantageuse- ment constituée en forme de grille 18 à orifices 18a cali- brés de façon à éviter l'entraînement de parties de poudre -non brûlée et à empêcher en même temps l'obturation de la tuyère tout en régularisant l'effet propulsif.
La tuyère comporte, de préférence, un obturateur extérieur 19 (fig. Il) agencé de façon à laisser pénétrer la quantité de gaz nécessaire à un bon allumage de la charge à réaction par la charge propulsive de la cartouche, mais empêchant l'introduction dans le compartiment 16 de la pres- sion totale régnant dans la chambre du canon. Dans l'obtura- teur peut, en outre, être monté un dispositif de retard 20 destiné à différer l'allumage de la composition fusante jusqu'au moment où le projectile a atteint sur sa trajec- toire un point jugé convenable pour l'entrée en jeu de l'ef- fet de réaction destiné à .accroître la vitesse et à augmen
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ter la portée.
Dans la variante de la figure 12, le compartiment 16 reçoit une profondeur beaucoup plus grande et s'étend sur près de la moitié de la longueur totale du projectile. La .charge offensive est alors reportée dans un compartiment antérieur de la partie amincie de l'ogive comme dans le cas de la figure 6.
La figure 13 représente une construction voisine de celle de la figuré 8, mais qui s'en.distingue en ce que le corps ou enveloppe de l'obus comprend une partie médiane 1 de moindre diamètre extérieur que la partie adjacente arriè- re 3. Sur cette partie médiane 1 est rapporté un manchon 21 en matière à plus forte densité que l'enveloppe. Ce manchon présente extérieurement une surface ogivale qui prolonge la fausse ogive 2 rapportée sur l'enveloppe (ou sur le manchon) en 22. Cette fausse ogive est faite, de préférence, en ma- tière légère (alliage à base de magnésium, par exemple).
La disposition de la figure 13 permet de concentrer encore plus la masse du projectile sur sa périphérie, dans la région du centre de gravité, ce qui augmente le coeffi- cient de stabilité.
Le manchon de métal à haute densité offre aussi l'avantage de donner des éclats qui sont projetés à une distance plus grande que ceux fournis par de l'acier ordi- naire.
Le guidage de l'avant de l'obus dans le canon est obtenu au moyen d'une ceinture éjectable 5a.
D'autre part, l'effilement accentué du profil favo- rise le cheminement dans l'air et assure, toutes choses éga- les d'ailleurs, une plus grande-vitesse restante à une dis- tance de tir donnée, et une plus grande portée maximum.
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La figure 13a est une variante de la réalisation de la figure 13 qui s'en distingue en ce que la charge à réaction est logée dans un compartiment 16a disposé à l'in- térieur du compartiment recevant la charge offensive.
Le compartiment 16a peut avantageusement être déli- mité par une gaine isolante mince autour de laquelle la charge offensive forme elle-même enveloppe résistante.
Elle a aussi pour effet d'améliorer encore la ré- partition des masses par rapport à celle de l'exemple de la figure 13.
Cette disposition offre notamment l'avanta.ge d'as- surer, dans le cas d'un projectile explosif, la fragmenta- tion complète du corps 1. Le projectile peut alors se ter- miner à l'arrière par un manchon 8 comme dans le cas de la figure 5.
La figure 14 montre une autre forme constructive qui se distingue de la précédente par les dispositions suivantes:
Le projectile est sous-calibré et centré dans le canon à l'aide d'une ceinture forçante épaisse 4a assujettie au voisinage de son extrémité arrière. En vue d'assurer d'une manière positive l'entraînement rotatif du projectile; celui-ci pourra présenter avantageusement, de préférence, sur la face arrière du culot, une denture 23 dans laquelle s'engage la ceinture éjectable 4a dont la surface interne présente une conformation correspondante (fig. 15). Le guidage antérieur est réalisé par la ceinture éjectable 5a.
En vue d'accroître la portée, le projectile est pourvu, dans sa, région antérieure, d'un compartiment 24 re- cevant une charge propulsive à réaction susceptible de s'é- chapper vers l'arrière au travers de tuyères 25. Ces tuyères sont, de préférence, orientées obliquement par rapport à l'axe
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du projectile en vue de communiquer à l'obus un.couple mo- teur autour dudit axe, couple qui aura tendance à augmenter ou, au contraire, à réduire la vitesse giratoire due à la prise des rayures, suivant l'orientation des tuyères. De . telles tuyères obliques pourraient aussi être appliquées dans lé compartiment 16.
Le fonctionnement de la charge à réaction pourra , être commandé par un dispositif du genre représenté sur la figure 16. Une amorce 27 est disposée de façon à venir frap- per le percuteur 26, par inertie, au départ du coup. L'amor- ce 27 allume une composition à retard 28 qui provoque la déflagration de la charge fusante au bout d'un temps déter- miné après le départ du coup.
Un autre dispositif d'allumage à retard peut-être celui représenté sur la figure 17 : lesgaz de la charge pro- pulsive pénètrent par le trou 26a en quantité suffisante pour allumer le retard pyrotechnique 27a. Quand cette composition est brûlée, elle enflamme une charge 28a en poudre noire, par exemple, dont l'explosion est destinée d'une part à allu- mer la charge propulsive de réaction et d'autre part à chas- ser en arrière tout le dispositif placé dans la tuyère et à dégager celle-ci. Les créneaux 29 devant empêcher les gaz de la charge propulsive du canon de gagner par les joints 29a du dispositif la charge propulsive à réaction.
Les dispositifs à réaction des compartiments anté- rieur 24 et postérieur 16 pourront être réglés de façon à entrer en jeu simultanément ou, l'un après l'autre selon les besoins.
L'allumage de la charge offensive est commandé par une fusée percutante, fusante ou mixte. Le dispositif à temps de la fusée, lorsqu'il en est'prévu un, peut avantageusement @
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être réglé avec précision par une commande extérieure 30 (fig. 14 et 18) susceptible de tourner en regard d'une gra- duation 31. Cette commande régissant, par l'intermédiaire d'une denture 33, la rotation des plateaux 34 de la fusée.
La disposition adoptée rend aussi possible l'emploi de pla- teaux de grand 'diamètre, ce qui facilite la construction et favorise l'obtention de temps de réglage très longs.
La figure 19 montre une autre forme constructive appliquée à un projectile de petit calibre pour armes auto- matiques par exemple.
La. fausse ogive 2, en matière légère, s'adapte dans l'extrémité antérieure lb, en forme de manchon, du ,corps 1, en matière plus dense, avec lequel elle délimite une cavité 2b qui peut rester vide ou bien recevoir une ma- tière fumigène, incendiaire, toxique ou autre. Le profil de l'ogive 2 se prolonge, cette fois encore, sur la partie intermédiaire lourde 1 du corps qui peut comporter une gorge lc dans la région qui prend les rayures. Une cavité 35, de diamètre décroissant de l'avant vers l'arrière, assure, en combinaison avec 1-1,effilement des parois du corps dans sa région postérieure 3, une judicieuse répartition des masses dans le projectile en même temps qu'un allégement important de celui-ci.
La cavité 35 peut elle-même rester vide ou bien recevoir une composition traceuse, ou encore servir de loge- ment pour une partie de la charge propulsive ou pour une composition fusante, en vue de la production d'un effet de réaction comme dans le cas des figures 8,10 et 12.
La figure 20 montre une forme de réalisation de l'invention appliquée à une balle perforante. La balle pré- sente vers l'arrière une conformation analogue à celle de
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la figure 19 et comporte à l'avant une pointe perforante massive 36 coiffée d'une fausse ogive 2. La pointe 36 est durcie par un procédé approprié.
La figure 21 montre l'application des perfectionne- ments suivant l'invention dans un projectile mixte compre- nant une partie arrière 1, 3 qui sert de canon pour le lan- cement, en un point déterminé de la trajectoire, de la par- tie avant 2, 3a qui constitue elle-même un obus complet. De tels projectiles mixtes ou projectiles - canons sont connus dans leur principe, mais la présente invention permet de les réaliser d'une manière particulièrement rationnelle.
L'en.semble combiné des deux éléments présente les mêmes caractéristiques principales définies ci-dessus tant par la répartition des masses que par la prolongation de l'ogive.
Dans l'exemple de la figure 21, la partie formant canon comprend le corps 1 fermé à l'arrière par le culot 10 et se proiongeant par le manchon 3 portant les ceintures de forcement 4. L'espace' 9 est destiné à recevoir une fraction de la charge propulsive. Dans le tube 1 vient se loger le projectile secondaire comprenant lui-même un corps 2 rece- vant la charge offensive et se terminant à l'arrière par un manchon 3a dans lequel se loge la charge propulsive secon- daire 40 dont,l'allumage est commandé par une fusée à temps 7, d'un type quelconque, montée dans le culot 10. La charge offensive peut soit remplir la totalité de la cavité 4a an- térieure de l'obus, soit une partie seulement de celle-ci auquel cas la partie libre 4b (fig. 22) peut soit rester vide, soit recevoir une charge photogène ou analogue.
L'épaisseur du tube 1 va en décroissant de l'ar- rière vers l'avant, ce qui favorise la stabilité en réali-
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sant la répartition des masses conformes à l'invention et satisfait en même temps aux règles générales de la construc- tion des canons dont les parois présentent une épaisseur décroissante en allant vers la bouche pour tenir compte de la détente des gaz a.u fur et à mesure de l'avancement du projectile. L'ogive 2 et le tube 1 se raccordent de préfé- rence tangentiellement.
5a désigne une ceinture de guidage éjectable.
Dans l'exemple de la figure 23 le raccordement s'effectue par l'intermédiaire d'une bague de jonction 41 venant en prise avec le tube 1 et l'ogive 2 et constituée de préférence, en plusieurs pièces reliées entre elles par une ligature s'effaçant à la sortie du tube de sorte.que les divers éléments de la ceinture s'éjectent par effet centri- fuge.
Le tube 1 sera, de préférence, muni de rayures in- térieures avec lesquelles coopéreront des tétons 42 ou cein- tures du projectile secondaire pour communiquer à celui-ci une vitesse de giration suffisante sur la. nouvelle trajec- toire qu'il doit décrire après son lancement hors du tube 1.
Dans ces diverses formes constructives, le projec- tile mixte et l'obus secondaire qu'il tire possèdent l'un et l'autre une excellente stabilité. La longueur du tube 1 per- met une détente normale et un rendement avantageux de la charge propulsive 40.
Par suite, la portée P.l (fig. 25) atteinte par le projectile secondaire sera très supérieure à celle P. 2 en- registrée avec un projectile monobloc. Sur la figure 25, P.3 indique la portée du corps 1, 3.
La fusée 7 allumant la charge propulsive secondai- re sera réglée, de préférence, de manière à provoquer le
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dépotage du projectile secondaire au voisinage du sommet de la trajectoire du projectile'primaire, afin de profiter au maximum des avantages de la moindre résistance de l'air à haute altitude.
La figure 26 représente encore une combinaison possible des perfectionnements énoncés plus haut. Le projec- tile 43 porte à l'intérieur un autre projectile 44 qui con- tient à son tour un troisième projectile 45, celui-ci ren- fermant la charge offensive 46 ainsi que deux provisions de poudre propulsive 47 et 48, les produits de combustion de l'une 47 s'échappant par la tuyère arrière 17a tandis que la charge 48 s'échappe par les tuyères de côté 25a. L'ensem- ble étant tiré par un canon ordinaire avec une charge de poudre ordinaire ou renforcée, ne se dépote qu'arrivé à un point de trajectoire jugé le plus favorable et réglé par la fusée 7.
A ce moment, les deux charges propulsives 49 et 50 interposées l'une entre le premier et le second projectile, l'autre entre le second et le troisième, doivent être allu- mées au même moment afin de permettre au projectile 45 de profiter de la réaction sur la masse totale des deux projec- tiles 44 et 45 ce qui est plus avantageux que si le projec- tile 45 s'appuyait seulement sur la masse du projectile 44.
Un ou plusieurs trous 44a de communication sont prévus dans le fond du projectile 44 afin d'assurer la simultanéité d'allumage des deux charges propulsives.
La ceinture du guidage peut avoir la forme repré- sentée en 51.
Dans les différentes formes d'exécution qui pré- cèdent, on .a supposé que l'ogive qui se prolonge sur la ma.jeure partie de la longueur du projectile, était tr.acée avec un rayon de courbure uniforme, mais il doit être bien entendu que l'ogive pourrait aussi bien comporter des sec- n
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tions de rayons de courbure différents se raccordant tangen- tiellement les unes aux autres.
Il convient d'observer également que les disposi- tions particulières telles que: l'emploi d'un manchon cen- tral lourds 21 représenté à titre d'exemple',sur la figure 13, la prolongation de l'ogive jusqu'au culot (fig. 3), l'amé- nagement d'une cavité arrière 9 (fig. 5 et 6), l'utilisation de charges de réaction (fig. 10, 12, 13, 13a, 14 et 26) ou d'une charge photogène (fig. 9), le sous calibrage (fig. 14) peuvent trouver l'application dans tous les modes de réali- sation de l'invention. Ces diverses combinaisons, évidentes pour l'homme de métier, n'ont pas été représentées au dessin pour éviter une multiplication exagérée des figures.
Les pièces représentées monobloc comme le corps 1, 8 de la figure 5 pourraient évidemment être faites en deux parties, l'une 1 en matière lourde, l'autre 8 en ma- tière pluslégère.
Les ceintures de forcement 4 peuvent varier en nom- bre et en position selon les besoins.
Les longueurs respectives, mesurées en calibres, des parties extrêmes légères et de la partie intermédiaire lourde du projectile peuvent elles-mêmes varier dans une grande mesure suivant la nature du projectile, commp le mon- trent les diverses figures du dessin.
Bref, les formes de réalisations décrites et re- présentées n'ont été données qu'à titre d'exemples et diver- ses modifications de détail pourraient leur être apportées sans s'écarter de l'esprit de l'invention.