PROCEDE DE TEST D'INTEGRITE D'UN SYSTEME DE REGULATION DE DEBIT DE FLUIDE POUR UNE TURBOMACHINE Arrière-plan de l'invention
L'invention concerne le domaine de la détection de pannes d'éléments mécaniques dans un système de régulation de débit de fluide pour un conduit de passage de fluide équipant une turbomachine. Plus précisément, l'invention concerne un procédé de test d'intégrité d'un système de régulation de débit de fluide pour une turbomachine.
Une application particulière d'un tel système de régulation de débit de fluide, dans le cas où le fluide est de l'air prélevé dans une veine d'air de la turbomachine, concerne la gestion du jeu radial entre un rotor et un stator d'une turbine de la turbomachine, par exemple entre des aubes du rotor et un anneau statorique entourant ces aubes. Cette gestion est particulièrement importante pour le contrôle des performances de la turbomachine, notamment pour contrôler son rendement et sa poussée maximale. Il est connu, pour contrôler ce jeu radial, de mettre en œuvre un circuit de refroidissement du stator en effectuant un prélèvement d'air dans la veine d'écoulement du flux secondaire pour une turbomachine à double flux. Avantageusement, le débit du flux d'air prélevé est régulé et permet grâce au refroidissement du stator, de contrôler la dilatation de ce dernier, et ainsi son jeu radial avec le rotor.
Pour une turbomachine à double flux, une première méthode connue consiste à prélever de manière passive via une écope, une partie du flux d'air dans la veine d'écoulement du flux secondaire, puis réguler le débit du flux d'air prélevé via une vanne de réglage de débit insérée dans le circuit de prélèvement d'air. Une telle solution est décrite, à titre d'exemple, dans le document FR2614073. Le principal inconvénient de cette solution réside dans le fait que l'installation d'une écope ouverte dans la veine d'écoulement du flux secondaire génère des pertes de charge importantes.
Pour parer à ce problème, et ainsi améliorer les performances de la turbomachine, il est connu de former une écope dans un bras de passage de servitudes traversant la veine d'écoulement du flux secondaire, l'écope prélevant cette fois de manière active un flux d'air de la veine
d'écoulement du flux secondaire. L'écope est ici active au sens où elle est associée à un volet mobile en rotation, entre une position d'ouverture et une position de fermeture, permettant en fonction de sa position de réguler le débit d'air entrant dans l'écope. Une telle solution est, à titre d'exemple, décrite dans le document FR3025843.
L'ouverture du volet mobile de cette écope est couramment réalisée à partir d'un effort d'actuation résultant du déplacement d'une tige d'actionnement d'un vérin. Cet effort d'actuation est transmis au volet mobile par l'intermédiaire d'un câble de poussée et de traction, couramment désigné sous la dénomination câble « push-pull », permettant ainsi de contrôler le déplacement du volet mobile. Le déplacement de la tige d'actionnement est réalisé lorsque le vérin est alimenté énergétiquement, l'alimentation en énergie du vérin étant pilotée par un calculateur électronique. En cas de problème détecté par le calculateur, ce dernier peut alors commander l'arrêt de l'alimentation en énergie du vérin, et ainsi stopper toute ouverture du volet mobile de l'écope.
L'écope intègre, par ailleurs, un moyen de rappel de sécurité sous la forme d'un ressort qui, en l'absence d'effort d'actuation transmis par le câble au volet mobile, permet de ramener le volet mobile en position de fermeture, cette position correspondant à une position de sécurité du volet mobile de l'écope, couramment appelée position de « failsafe ».
Pour des raisons d'accessibilités, notamment thermiques, le calculateur électronique ne régule en boucle fermée que le déplacement de la tige d'actionnement du vérin électrique. Cette régulation est réalisée sur la base de mesures communiquées par un capteur de position mesurant les positions successives de la tige d'actionnement du vérin. L'ouverture du volet mobile de l'écope est alors corrélée par le calculateur électronique en fonction de la position de la tige d'actionnement du vérin.
Un inconvénient majeur relatif à la mise en œuvre d'une telle solution survient lors d'une situation de casse du ressort de rappel de sécurité ou du câble assurant la liaison entre la tige d'actionnement du vérin et le volet mobile. Dans le cas d'une casse du ressort, la position de sécurité du volet mobile de l'écope ne pourra plus être assurée en cas de coupure de l'alimentation en énergie du vérin. Pour une casse du câble, le
vérin ne pourra plus transmettre son effort d'actuation au volet mobile et donc ouvrir ce dernier.
Pour les situations précitées, la tige d'actionnement du vérin demeure cependant encore mobile et son déplacement mesurable par le capteur de position. Les états physiques du câble et du ressort de sécurité n'étant pas supervisés par le calculateur électronique, celui-ci ne pourra donc pas détecter une rupture du ressort ou du câble de poussée et de traction, et par conséquent estimera le fonctionnement du système de régulation de débit d'air comme nominal, ce qui n'est pourtant pas le cas.
De telles situations sont donc dormantes. En outre, leur impact ne peut être observé à court terme sur le moteur de la turbomachine. En effet, il s'avère alors difficile d'observer des dégradations de performances ou une usure au niveau des pièces mécaniques. Par conséquent, les casses du ressort ou du câble de poussée et de traction peuvent être dormantes durant un nombre important de cycles et engendrer, à plus long terme, des dégradations irréversibles sur le moteur, par exemple une sur-usure des abradables ou une diminution de la durée de vie du carter de la turbine basse pression.
L'analyse des arbres de pannes pour identifier la cause de ces dégradations ne peut autoriser la présence de contributeurs dormants, d'autant plus si ces pannes peuvent présenter un taux d'occurrence potentiellement important. En l'état, l'absence de levée de dormance des pannes précitées limite fortement la viabilité des systèmes de régulation de débit d'air faisant appel à ce type d'écopes.
Objet et résumé de l'invention
La présente invention a pour but de remédier aux inconvénients précités. Plus précisément, la présente invention a pour but de proposer une solution permettant, de manière générale, de détecter des pannes dues à une casse du câble de poussée et de traction ou à une inaptitude du moyen de rappel de sécurité d'un système de régulation de débit de fluide comprenant un conduit de passage de fluide associé à un volet mobile.
A cet effet, l'invention propose un procédé de test d'intégrité d'un système de régulation de débit de fluide pour une turbomachine, le système comprenant
- un conduit de passage de fluide associé à un volet mobile d'obturation du conduit apte à pivoter autour d'un axe entre une position de fermeture et une position d'ouverture ;
- un actionneur comprenant un élément d'actionnement mobile, ledit élément d'actionnement étant apte à fournir un effort de déplacement entre une première position correspondant à la position de fermeture du volet mobile et une deuxième position correspondant à la position d'ouverture du volet mobile ;
- un câble de poussée et de traction interconnectant l'élément d'actionnement de l'actionneur au volet mobile et apte à transmettre un effort de déplacement au volet mobile ;
- un moyen de rappel de sécurité exerçant une force de rappel apte à déplacer le volet mobile vers la position de fermeture en l'absence d'effort transmis par le câble au volet mobile ;
ledit procédé de test d'intégrité du système comprenant successivement :
- une étape de commande d'alimentation en énergie de l'actionneur pour placer l'élément d'actionnement dans la deuxième position ;
- une étape de coupure de l'alimentation en énergie de l'actionneur ;
- une étape de mesure de la position de l'élément d'actionnement.
Avantageusement, en fonction du résultat de l'étape de mesure, il est possible de déterminer ou non un problème d'intégrité dans le système de régulation de débit d'air. Ce procédé est, par ailleurs, applicable à tout système de régulation de débit d'air de turbomachine présentant l'architecture décrite ci-dessus. La mise en œuvre d'un tel procédé peut être exécutée selon un nombre prédéterminé de cycles, permettant de détecter toute dormance éventuelle de la casse du ressort de sécurité ou du câble de poussée et de traction. Ceci permet, par la suite, de prendre des actions appropriées en conséquence, par exemple une accommodation aux pannes détectées, en vue de prévenir toute dégradation de la turbomachine. La durée de vie de celle-ci s'en voit donc accrue.
Selon un aspect, ce procédé comprend
- la comparaison de la mesure de la position de l'élément d'actionnement avec ladite deuxième position pour identifier un déplacement de l'élément d'actionnement ;
- la déduction d'une inaptitude du moyen de rappel de sécurité ou d'une casse du câble de poussée et de traction lorsque la mesure de position de l'élément d'actionnement correspond à ladite deuxième position.
Selon un autre aspect, le procédé comprend après la déduction de l'inaptitude du moyen de rappel de sécurité ou de la casse du câble de poussée et de traction, une commande d'alimentation en énergie de l'actionneur pour placer l'élément d'actionnement dans ladite première position.
Selon un autre aspect, le procédé comprend
- la comparaison de la mesure de la position de l'élément d'actionnement avec ladite deuxième position ;
- la déduction de l'intégrité du système de régulation lorsque la mesure de position diffère de ladite deuxième position.
Selon un autre aspect, le procédé comprend suite à la déduction de l'intégrité du système de régulation
- la comparaison de la mesure de la position de l'élément d'actionnement avec ladite première position ;
- lorsque la position de l'élément d'actionnement diffère de ladite première position,
o une redéfinition de la première position en attribuant pour première position la position mesurée de l'élément d'actionnement ;
o une reconfiguration en fonction de la première position redéfinie d'une loi de commande préenregistrée relative au déplacement de l'élément d'actionnement.
L'invention propose également un système de régulation de débit de fluide pour une turbomachine, le système comprenant
- un conduit de passage de fluide associé à un volet mobile d'obturation du conduit apte à pivoter autour d'un axe entre une position de fermeture et une position d'ouverture ;
- un actionneur comprenant un élément d'actionnement mobile, ledit élément d'actionnement étant apte à fournir un effort de
déplacement entre une première position correspondant à la position de fermeture du volet mobile et une deuxième position correspondant à la position d'ouverture du volet mobile ;
- un calculateur électronique apte
o à commander l'alimentation en énergie de l'actionneur de sorte à piloter le déplacement de son élément d'actionnement ;
o estimer le déplacement de l'élément d'actionnement à partir de mesures remontées par au moins un capteur de position mesurant la position de cet élément ;
- un câble de poussée et de traction interconnectant l'élément d'actionnement de l'actionneur au volet mobile et apte à transmettre un effort de déplacement au volet mobile ;
un moyen de rappel de sécurité exerçant une force de rappel apte à déplacer le volet mobile vers la position de fermeture en l'absence d'effort transmis par le câble au volet mobile ;
le calculateur étant configuré pour procéder à un test d'intégrité du système en commandant successivement :
- l'alimentation en énergie de l'actionneur pour placer l'élément d'actionnement dans la deuxième position ;
- la coupure de l'alimentation en énergie de l'actionneur ;
- la mesure de la position de l'élément d'actionnement.
Selon un aspect du système, le calculateur électronique est configuré pour
- comparer la mesure de la position de l'élément d'actionnement avec ladite deuxième position pour identifier un déplacement de l'élément d'actionnement ;
- déduire une inaptitude du moyen de rappel de sécurité ou une casse du câble de poussée et de traction lorsque la mesure de position de l'élément d'actionnement correspond à ladite deuxième position.
Selon un autre aspect du système, le calculateur électronique est configuré pour commander, après déduction de l'inaptitude du moyen de rappel de sécurité ou de la casse du câble de poussée et de traction, l'alimentation en énergie de l'actionneur pour placer l'élément d'actionnement dans ladite première position.
Selon un autre aspect du système, le calculateur électronique est configuré pour
- comparer la mesure de la position de l'élément d'actionnement avec ladite deuxième position ;
- déduire l'intégrité du système de régulation lorsque la mesure de position diffère de ladite deuxième position.
Selon un autre aspect du système, le calculateur est configuré pour
- comparer, suite à la déduction de l'intégrité du système de régulation, la mesure de la position de l'élément d'actionnement avec ladite première position ;
- lorsque la position de l'élément d'actionnement diffère de ladite première position,
o redéfinir la première position en attribuant pour première position la position mesurée de l'élément d'actionnement ; o reconfigurer en fonction de la première position redéfinie une loi de commande préenregistrée relative au déplacement de l'élément d'actionnement.
Selon un autre aspect, le système de régulation comprend
- une écope de prélèvement d'air constituant ledit conduit de passage de fluide, et
- un ressort mécanique constituant ledit moyen de rappel de sécurité, susceptible de subir une casse conduisant à son inaptitude à produire ladite force de rappel exercée sur le volet mobile. Brève description des dessins
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description suivante de modes particuliers de réalisation de l'invention, donnés à titre d'exemples non limitatifs, en référence aux dessins annexés, sur lesquels :
- la figure 1 est une coupe longitudinale schématique d'une turbomachine comprenant un système de régulation de débit d'air selon un mode de réalisation ;
- la figure 2 est une vue en perspective d'un bras de passage de servitude associé au système de régulation de débit d'air selon un mode de réalisation ;
- la figure 3 est une vue de haut du bras de passage de servitude associé au système de régulation de débit d'air selon un mode de réalisation, ce système présentant un volet mobile en position de fermeture pour une situation nominale ;
- la figure 4 est une vue de haut du bras de passage de servitude associé au un système de régulation de débit d'air selon un mode de réalisation, ce système présentant un volet mobile en position d'ouverture pour une situation nominale ;
- la figure 5 est une vue de haut du bras de passage de servitude associé au un système de régulation de débit d'air selon un mode de réalisation, ce système présentant une première situation de panne ;
- la figure 6 est une vue de haut du bras de passage de servitude associé au un système de régulation de débit d'air selon un mode de réalisation, ce système présentant une deuxième situation de panne ;
- la figure 7 est un logigramme illustrant différentes étapes d'un test d'intégrité du système de régulation de débit d'air selon divers modes de réalisation.
Description détaillée de modes de réalisation
Les termes « amont » et « aval » sont par la suite définis par rapport au sens d'écoulement des gaz au travers une turbomachine.
La figure 1 illustre une turbomachine 1 à double flux comprenant de manière connue d'amont en aval successivement au moins une soufflante 2, une partie moteur comprenant successivement au moins un étage de compresseur basse pression 3 et de compresseur haute pression 4, une chambre de combustion 5, au moins un étage de turbine haute pression 6 et de turbine basse pression 7, ainsi qu'une tuyère 8 d'échappement du flux primaire Fl c'est-à-dire des gaz s'écoulant dans la veine primaire.
Des rotors, tournant autour de l'axe principal A de la turbomachine et pouvant être couplés entre eux par différents systèmes de transmission et d'engrenages, correspondent à ces différents éléments.
Le flux d'air entraîné par les soufflantes est séparé en une partie Fl entrant dans le circuit primaire correspondant à la partie moteur et une
partie F2 de flux secondaire, participant de manière prépondérante à la poussée fournie par la turbomachine.
L'écoulement secondaire F2 passe autour de la partie moteur dans une veine secondaire 9.
Généralement, une turbomachine est équipée d'au moins un système de passage de servitudes telles que des conduits d'air, des conduits d'huiles, des câbles électriques, de façon à ce qu'elles puissent traverser une veine, telle que la veine 9 d'écoulement du flux secondaire F2, en minimisant les perturbations de cet écoulement. Les servitudes permettent de relier un premier équipement situé radialement à l'intérieur de la veine à un second équipement situé radialement à l'extérieur de la veine 9, l'expression radialement s'appréciant par rapport à l'axe principal A de la turbomachine.
Un système de passage de servitudes, représenté sur la figure 1 dans la veine secondaire 9, comprend en général un corps annulaire présentant deux viroles annulaires et coaxiales, respectivement interne 10 et externe 11. Ces deux viroles sont reliées par des bras 12 sensiblement radiaux et tubulaires qui comprennent des logements internes de passage des servitudes. Ce système peut être monté en aval d'un carter intermédiaire de la turbomachine, les viroles 10, 11 formant la continuité des parois de la veine 9 au niveau du système de passage de servitudes.
Généralement, les bras 12 du système de passage de servitudes sont profilés et alignés dans le sens de l'écoulement principal du flux d'air F2 dans la veine 9 pour limiter les perturbations de ce flux et diminuer les pertes de charge. Des aubages radiaux de stator peuvent être installés en amont, par exemple des redresseurs. Dans ce cas, les bras du système de passage des servitudes s'étendent en aval de ces aubages pour ne pas perturber l'écoulement s'écoulant entre ces aubages.
Ici l'un des bras 12 du système de passage des servitudes comporte, en outre, une ouverture 13 de prélèvement d'air située à proximité de son bord d'attaque 14.
L'intérieur du bras 12 contient également l'entrée d'un conduit 15 qui forme une écope de prélèvement d'air dans le flux secondaire F2, raccordée à l'ouverture 13. Le conduit 15 passe dans le bras 12 et traverse la virole 11 pour amener l'air froid, prélevé dans le flux secondaire F2, vers des dispositifs de refroidissement. Préférentiel lement
mais pas nécessairement, l'air prélevé par le conduit 15 est utilisé par des moyens 16 de refroidissement d'un carter extérieur 17 de la turbine basse pression 7, afin de réguler le jeu entre le carter 17 et les aubes du rotor de la turbine 7. Le conduit 15 chemine alors dans un espace inter-veines, également appelé « zone core », séparant la veine primaire et la veine secondaire 9 et dans lequel des équipements du moteur sont installés.
Dans un exemple illustré sur la figure 2, le bras 12 de passage de servitudes comporte une partie principale 12a, destinée au passage des servitudes et ayant une forme profilée suivant une direction longitudinale X sensiblement parallèle à l'écoulement de flux secondaire F2 au niveau du bras 12. Cette partie principale 12a traverse la veine 9 d'écoulement secondaire F2 et a une forme sensiblement constante entre les deux viroles 10, 11, suivant une direction d'extension du bras Z, sensiblement radiale et perpendiculaire à la direction longitudinale X.
L'ouverture 13 est équipée d'un volet mobile 18 d'obturation du conduit 15, en rotation autour d'un axe parallèle à la direction radiale Z, sur le bord amont correspondant de l'ouverture. La forme du volet mobile 18 d'obturation du conduit 15 correspond à la surface de la plaque qui aurait été découpée pour pratiquer l'ouverture 13.
Par ailleurs, le conduit 15 de prélèvement d'air comporte une entrée
15a qui se raccorde au bord aval 13b de l'ouverture 13, de manière à former une écope 19 de prélèvement d'air.
L'écope 19 de prélèvement d'air est donc associée au volet mobile 18, ce dernier pouvant pivoter autour de son axe de rotation, entre une position d'ouverture et une position de fermeture pour réguler le débit d'air entrant dans l'écope 19. En fonction du refroidissement souhaité, l'air prélevé par l'écope 19 peut par la suite être distribué en différentes zones de la turbomachine 1, par exemple autour du carter de la turbine basse pression 7, à l'aide d'un répartiteur d'air.
Un mode de réalisation du mécanisme d'actionnement du volet mobile 18 est illustré, sur les figures 3 et 4 qui sont des vues de haut par rapport au bras 12.
Sur ces figures, ainsi que sur les figures précédentes, l'actionnement du volet mobile 18 est réalisé à partir d'un effort de déplacement d'une tige d'actionnement 20 mobile d'un vérin 21, lorsque ce dernier est alimenté énergétiquement. Plus précisément, la tige
d'actionnement 20 du vérin 21 permet de fournir un effort de déplacement entre une première position correspondant à la position de fermeture du volet mobile 18, et une deuxième position correspondant à la position d'ouverture du volet mobile 18.
Le vérin 21 peut, à titre d'exemple, être un vérin électrique, un vérin pneumatique, ou encore un vérin hydraulique. Cependant, une condition nécessaire pour réaliser le test d'intégrité détaillé plus loin est que le vérin 21 doit avoir un comportement astable lorsqu'il n'est plus alimenté énergétiquement. Par comportement astable, on entend que la position de la tige d'actionnement du vérin est déterminée uniquement par les forces extérieures au vérin qui s'exercent sur la tige.
Le déplacement de la tige d'actionnement 20 du vérin 21 est piloté par un calculateur électronique 30, illustré sur la figure 2, configuré pour :
- commander (flèche 31) l'alimentation en énergie du vérin 21 de sorte à piloter le déplacement de sa tige 20. A titre d'exemple, si le vérin 21 est un vérin électrique, le calculateur électronique 30 peut commander l'ouverture ou la fermeture d'un commutateur électrique connectant le vérin 21 à une alimentation électrique ;
- estimer le déplacement de la tige d'actionnement 20 du vérin 21, à partir de mesures remontées (flèche 32) par au moins un capteur de position 21-1 mesurant la position de de la tige 20.
La transmission de l'effort de déplacement de la tige d'actionnement 20 au volet mobile 18 est, quant à elle, réalisée à l'aide d'un câble de poussée et de traction 22, appelé couramment câble « push-pull », interconnectant, directement ou indirectement, la tige d'actionnement 20 du vérin 21 et le volet mobile 18. Le câble de poussée et de traction 22 peut éventuellement être disposé dans une gaine de guidage et de protection 23.
De manière générale, l'actionnement du volet mobile 18 peut être réalisé par tout actionneur 21 approprié possédant un élément d'actionnement mobile 20 relié au câble de poussée et de traction 22 et apte à transmettre son effort de déplacement au volet mobile 18. Le déplacement de l'élément d'actionnement mobile 20 n'est pas nécessairement exclusivement en translation. Un élément d'actionnement mobile 20 sous la forme d'un bras rotatif est envisageable.
Par ailleurs, par câble de poussée et de traction, on entend de manière large dans la présente toute liaison cinématique permettant de transmettre la poussée et la traction entre l'élément d'actionnement mobile 20 et le volet mobile 18. On entend donc non seulement de manière classique un câble pouvant coulisser par exemple dans une gaine de guidage et de protection, mais également d'autres liaisons cinématiques comme notamment une tringlerie comportant des tiges articulées ou une association de tige(s) et de câble(s). Le vérin 21 ainsi que le calculateur électronique 30 sont positionnés, à titre d'exemple, dans une zone spatiale à proximité de la soufflante 2, tel un compartiment de la nacelle autour de la soufflante 2. Une telle zone est particulièrement avantageuse, celle-ci étant une zone froide propice à accueillir un équipement électrique. Dans l'exemple illustré, la gaine 23 du câble 22 passe alors de la nacelle de la soufflante 2 au bras 12.
D'autres emplacements du vérin 21 sont possibles, dans un autre espace de la nacelle situé radialement à l'extérieur de la veine secondaire 9, voire dans l'espace inter-veines si la problématique de ne pas soumettre le vérin 21 à des températures excessives est maîtrisée.
En l'absence d'effort transmis par le câble 22 au volet mobile 18, un ressort de sécurité 24 est configuré pour déplacer le volet mobile 18 vers sa position de fermeture, de sorte à assurer une position de sécurité du volet mobile 18, couramment connue sous le nom de position de « failsafe ».
Ainsi, afin d'assurer la position de sécurité du volet mobile 18, le ressort 24 est dimensionné de sorte à pouvoir être capable de déplacer le volet mobile 18, mais aussi les éléments auquel le volet mobile 18 est relié par sa cinématique, notamment le câble 22 et la tige d'actionnement 20 du vérin 21.
L'écope 19 de prélèvement d'air, le volet mobile 18, le ressort de sécurité 24, le câble de poussée et de traction 22, ainsi que le vérin 21 piloté par le calculateur électronique 30 forment ainsi un système de régulation de débit d'air dans la turbomachine.
Les figures 3 et 4 illustrent différentes situations relatives à un fonctionnement nominal de ce système de régulation de débit d'air. Comme il peut être vu sur ces figures :
- en position de fermeture (figure 3), le volet mobile 18 obstrue l'ouverture 13 du bras 12, empêchant ainsi toute entrée du flux secondaire F2 dans l'écope 19 de prélèvement d'air. L'air du flux secondaire F2 s'écoule alors le long du bras 12, cet écoulement d'air étant ici symbolisé par des flèches monodirectionnelles successives. En fonctionnement nominal, tel qu'illustré ici, la position fermeture du volet mobile 18 est assurée par le ressort de sécurité 24 qui est en position d'extension. Le vérin 21 n'est, quant à lui, pas alimenté en énergie et sa tige d'actionnement 20 est rétractée en la première position. La rétractation de la tige d'actionnement 20 du vérin 21 résulte indirectement de l'effort de rappel exercé par le ressort 24 sur le volet mobile 18, cet effort étant transmis à la tige d'actionnement 20 par l'intermédiaire du câble de poussée et de traction 22.
- en position d'ouverture (figure 4), le volet mobile 18 est maintenu en butée contre une paroi 12c du bras à l'opposé de l'ouverture 13 du bras 12, qui n'est alors plus obstruée, permettant ainsi l'entrée d'une partie du flux secondaire F2 dans l'écope 19 de prélèvement d'air. L'air du flux secondaire F2 s'écoule alors en partie dans l'écope 19 et en partie le long du bras 12, cet écoulement d'air étant ici symbolisé par des flèches monodirectionnelles successives. En fonctionnement nominal, tel qu'illustré ici, la position d'ouverture du volet mobile 18 est assurée par le vérin 21 qui est alors alimenté énergétiquement, cet alimentation étant symbolisée par les deux flèches monodirectionnelles I. Plus précisément, la tige 20 du vérin 21 est déplacée en position d'extension vers la deuxième position, et l'effort qu'elle exerce est transmis par l'intermédiaire du câble de poussée et de traction 22 au volet mobile 18. Le ressort de sécurité 24 est alors en position de compression du fait de l'effort appliqué par la tige 20 sur le volet mobile 18.
Dans l'exemple illustré sur ces figures, l'actionnement du volet mobile 18 est réalisé grâce à un levier 25 disposé au-dessus du bras 12 et à l'extérieur de la veine secondaire, ce levier 25 pouvant pivoter autour de l'axe de rotation du volet mobile 18. Ce levier est, par ailleurs, relié d'une part au câble 22, et d'autre part au ressort de sécurité 24, ces derniers étant eux aussi disposés au-dessus du bras 12. Les interconnexions
respectives entre la tige d'actionnement 20 du vérin 21 et le volet mobile 18, et entre le volet mobile 18 et le ressort 24 sont donc réalisées ici de manière indirecte par l'intermédiaire du levier 25. Cependant, il est aussi possible de réaliser des interconnexions directes avec le volet mobile 18, c'est-à-dire sans nécessairement mettre en œuvre le levier 25, ces figures ne servant que de supports illustratifs pour les modes de réalisations décrits par la suite.
Les figures 5 et 6 reprennent les mêmes références numériques que les figures 3 et 4, ces figures comprenant les mêmes éléments suivant les mêmes dispositions spatiales que ceux précédemment décrits.
La figure 5 illustre une première situation de panne pouvant survenir dans le système de régulation de débit d'air de la turbomachine 1. Cette première situation correspond à une rupture mécanique du câble de poussée et de traction 22, empêchant tout effort de transmission de l'effort de déplacement de la tige d'actionnement 20 du vérin 21 au volet mobile 18.
Dans cet exemple, le vérin 21 est alimenté énergétiquement, cette alimentation étant symbolisée par deux flèches monodirectionnelles II, de sorte à déplacer sa tige d'actionnement 20 vers la deuxième position, c'est-à-dire vers la position d'extension nécessaire à la tige 20 pour ouvrir le volet mobile 18. Cependant, la rupture du câble 22 ne permet plus la transmission de l'effort de déplacement de la tige 20 du vérin 21 pour déplacer le volet mobile 18 vers sa position d'ouverture. Par conséquent, le ressort de sécurité 24 garde ou reprend sa position d'extension, en exerçant un effort de rappel (flèche monodirectionnelle III) qui maintient le volet mobile 18 en position de fermeture ou qui déplace le volet mobile 18 vers cette position (flèche monodirectionnelle IV), c'est-à-dire en position de « failsafe », contrairement à la position d'ouverture attendue.
Par ailleurs, le vérin 21 ayant un comportement astable lorsqu'il n'est plus alimenté, la position de la tige 20 est déterminée uniquement par les forces extérieures au vérin 21 qui s'exercent sur la tige 20. Du fait de la rupture du câble 22, la tige 20 du vérin 21 ne subit plus d'effort provenant du câble et demeure donc en position d'extension.
La figure 6 illustre une deuxième situation de panne pouvant survenir dans le système de régulation de débit d'air de la turbomachine
1. Cette deuxième situation correspond à une rupture mécanique du ressort de sécurité 24.
Dans cet exemple, le vérin 21 a été auparavant alimenté énergétiquement de sorte à déplacer sa tige d'actionnement 20 vers la deuxième position, c'est-à-dire vers la position d'extension de la tige 20 pour ouvrir le volet mobile 18. Le déplacement de la tige 20 a eu lieu cette fois dans un cas nominal, de sorte que le volet mobile 18 a pu être déplacé vers sa position d'ouverture. La rupture du ressort 24 a pu survenir indifféremment avant ou après le déplacement de la tige 20. En d'autres termes, la rupture mécanique du ressort de sécurité 24 peut aussi bien être survenue alors que le volet mobile 18 était encore dans sa position de fermeture.
Par ailleurs, même dans le cas où une rupture mécanique du câble de poussée et de traction 22 se cumulerait à une rupture mécanique du ressort de sécurité 24, le volet mobile 18 serait soumis uniquement aux efforts aérodynamiques du flux secondaire F2, lesquels repoussent le volet vers sa position d'ouverture. Le procédé de test d'intégrité du système s'applique également à ce cas très peu probable de ruptures cumulées, et permet de détecter l'occurrence de la panne de la même façon que dans la deuxième situation de panne en référence à la figure 6.
Après que la tige d'actionnement 20 ait été déplacée jusqu'à sa deuxième position, et afin de vérifier l'intégrité du système de régulation de débit d'air, le vérin 21 n'est plus alimenté énergétiquement. Dans une situation de bonne intégrité du système de régulation de débit d'air, le ressort 24 devrait alors repousser le volet mobile 18 vers sa position de fermeture (position de « fail-safe ») et la tige 20 du vérin 21 vers sa première position, c'est-à-dire en position rétractée.
La rupture du ressort 24 ne permet cependant plus d'exercer d'effort de rappel sur le volet mobilel8 et aussi indirectement sur la tige 20 du vérin 21.
Le volet mobile 18 demeure alors en position d'ouverture, du fait principalement des efforts aérodynamiques exercés sur le volet par le flux secondaire F2. Par ailleurs, le vérin 21 n'étant plus alimenté, la position de la tige 20 est déterminée uniquement par les forces extérieures au vérin 21 qui s'exercent sur la tige 20. La tige 20 étant reliée au volet mobile 18 par l'intermédiaire du câble de poussée et de traction 22, c'est donc la
position du volet mobile 18 qui commande la position de la tige. Puisque le volet mobile 18 demeure en position d'ouverture, la tige 20 du vérin demeure en position d'extension.
La régulation du flux d'air entrant dans la turbomachine 1 n'est alors plus assurée, de même que la position de sécurité du volet mobile 18.
Pour détecter l'occurrence éventuelle des pannes décrites ci-dessus, et apporter par la suite une réponse à ces situations, le calculateur électronique 30 commande alors l'exécution d'un test d'intégrité du système de régulation de débit d'air, dont les différentes étapes sont illustrées sur la figure 7.
La vérification de l'intégrité du système de régulation de débit d'air est réalisée comme suit.
Tout d'abord, le calculateur électronique 30 commande l'alimentation en énergie du vérin 21 pour déplacer sa tige d'actionnement 20 vers la deuxième position (étape ST1), dans le but souhaité de déplacer indirectement le volet mobile 18 en position d'ouverture. Pour cette étape, l'absence ou la présence de panne sur la chaîne mécanique formée par le câble 22 et le ressort 24 pour déplacer le volet mobile 18 n'est pas encore déterminée. Ainsi, bien que le déplacement vers la deuxième position de la tige 20 soit supposé déplacer le volet mobile 18 en position d'ouverture, cette ouverture peut en pratique, indifféremment pour les étapes du test décrites ci-après, être ou ne pas être effective, cette dernière situation pouvant résulter d'une rupture mécanique du câble 22.
Une fois que la tige d'actionnement 20 a été amenée en la deuxième position, le calculateur électronique 30 coupe l'alimentation en énergie du vérin 21 (étape ST2). A titre d'exemple, si le vérin 21 est un vérin électrique, le calculateur électronique 30 peut commander l'ouverture d'un commutateur électrique connectant le vérin 21 à l'alimentation électrique de l'aéronef. Suite à cette coupure d'alimentation en énergie, la tige d'actionnement 20 du vérin 21 ne peut donc plus transmettre d'effort de déplacement au volet mobile 18.
Le calculateur 30 commande ensuite une mesure de position de la tige 20 depuis au moins un capteur de position (étape ST3). Le calculateur électronique 30 réceptionne la mesure commandée, et la
compare avec la valeur de la deuxième position. De cette manière, le calculateur électronique 30 détermine un déplacement, nul ou effectif, de la tige d'actionnement 20 par rapport à la deuxième position (étape ST4), cette deuxième position étant supposée permettre l'ouverture du volet mobile 18.
Dans un cas nominal, le calculateur électronique 30 détermine un déplacement de la tige 20 par rapport à la deuxième position, traduisant un bon fonctionnement du câble 22 de poussée et traction et du ressort de sécurité 24. En effet, pour une bonne intégrité du câble 22 et du ressort 24, comme exposé plus haut, il résulte de la coupure d'alimentation en énergie du vérin 21, l'absence de transmission d'un effort de de déplacement depuis la tige 20 vers le volet mobile 18. Le ressort 24 exerce alors un effort de rappel sur le volet mobile 18, cet effort de rappel étant ensuite transmis indirectement à la tige d'actionnement 20 par l'intermédiaire du câble de poussée et de traction 22. On observe donc un déplacement de la tige 20.
Ainsi, suite à une détection d'un déplacement de la tige 20, le calculateur électronique 30 déduit un bon fonctionnement du câble 22 de poussée et traction et du ressort de sécurité 24 (étape ST5).
Si au contraire, suite à la coupure de l'alimentation en énergie du vérin 21, le calculateur 30 détermine une absence de déplacement la tige 20 par rapport à la deuxième position, le calculateur déduit une alors une inaptitude (ex : casse) du ressort 24 ou une casse du câble 22 (étape ST6).
Suite à ce dernier diagnostic, le calculateur 30 commande alors l'alimentation en énergie du vérin 21 pour déplacer sa tige 20 vers la première position (étape ST7).
Avantageusement, cette dernière commande de déplacement de la tige 20, permet de s'accommoder à toute situation de panne. En effet, en cas de casse du câble 22, correspondant à la première situation de panne de la figure 5, la deuxième position de la tige 20 ne permet pas d'assurer le contrôle du volet mobile 18, une telle extension n'est donc pas nécessaire. Par ailleurs, le ressort de sécurité 24 assure alors la position de sécurité du volet mobile 18, en déplaçant ce dernier vers sa position de fermeture. En cas de casse du ressort de sécurité 24, correspondant à la deuxième situation de panne de la figure 6, le ressort de sécurité 24 n'est
plus à même d'assurer la position de sécurité du volet mobile 18. En conséquence, le déplacement vers la première position de la tige 20 permet d'assurer la position de sécurité du volet mobile 18, en déplaçant ce denier vers sa position de fermeture via un effort de traction, communiqué au volet mobile 18 par le câble 22 depuis le vérin 21.
Avantageusement, le test d'intégrité du système de régulation d'air décrit ci-dessus peut être exécuté périodiquement, cette périodicité étant choisie en fonction de la dormance acceptable d'une panne, pouvant être déterminée, à titre d'exemple, à partir d'une analyse d'un arbre de pannes.
Un tel test d'intégrité peut, par exemple, être réalisé au sol avant le démarrage du moteur de la turbomachine 1, ou encore après son arrêt. La mise en œuvre de ce test au cours l'une des phases de vie du moteur précitées est particulièrement avantageuse, car il n'existe durant ces phases aucun besoin particulier sur le système de régulation de débit d'air. Il n'y a notamment pas de débit d'air entrant dans l'écope 19, quel que soit la position du volet mobile 18. On peut alors manipuler le volet mobile 18 sans aucune conséquence sur le moteur.
Il est aussi possible de mettre un œuvre ce test à d'autres moments du cycle de vie du moteur, tant que les conséquences sur le fonctionnement du moteur dues aux variations de débits d'air lors la manipulation du volet mobile 18 sont estimées comme acceptables.
Par ailleurs, un mode de réalisation optionnel représenté en pointillé peut être mis en œuvre, suite au diagnostic de bon fonctionnement du câble 22 et du ressort 24 (étape ST5).
Couramment, le calculateur électronique 30 comprend dans sa mémoire une loi préenregistrée de contrôle de la tige d'actionnement 20 du vérin 21, cette loi modélisant notamment le déplacement de la tige 20 entre la première position et la deuxième position. Avec le vieillissement des éléments mécaniques du système de régulation de débit d'air, par exemple du câble 22 et du ressort 24, des variations de jeux peuvent apparaître entre les différents éléments, conduisant à un contrôle moins précis du déplacement du volet mobile 18.
Pour parer à cet inconvénient, dans un mode de réalisation, suite au diagnostic de bon fonctionnement du câble 22 et du ressort 24 (étape ST5), le calculateur 30 compare la mesure de position de la tige 20 avec la
valeur de la première position, correspondant à la position d'extension de la tige 20 pour déplacer le volet en position de fermeture. Ainsi, le calculateur électronique 30 détermine un déplacement éventuel de la tige d'actionnement 20 jusqu'à à la première position. Plus précisément le calculateur électronique 30 détermine un éventuel écart entre la position de la tige 20 et la première position (étape ST8). Si cet écart est nul, le test prend fin.
A l'inverse, lorsque la position de la tige d'actionnement 20 diffère de la première position, le calculateur électronique 30 redéfinit alors la première position en attribuant pour première position la position mesurée de la tige d'actionnement (étape ST9).
Enfin, à partir de la redéfinition de la première position, le calculateur électronique 30 reconfigure la loi de contrôle de déplacement de la tige 20 du vérin 21 (étape ST10). Avantageusement, ceci permet d'affiner la précision de contrôle du déplacement du volet mobile 18 par le calculateur 30.
Si les conséquences sur le moteur dues aux variations de débits d'air résultant de la manipulation du volet mobile 18 sont acceptables, et en fonction de la précision de la manipulation requise, ce mode de réalisation peut être mis en œuvre au début de la phase de vol de l'aéronef.
La mise en œuvre de ce test au cours de cette phase de vie est particulièrement avantageuse, car elle permet alors de prendre en compte pour la reconfiguration de la loi de commande de la tige 20 du vérin 21 les effets de déformations thermiques s'exerçant sur la cinématique du système de régulation de débit d'air.
En vue de permettre une reconfiguration précise de la loi de commande durant cette phase de vie du moteur, le vérin 21 peut être réalisé de sorte à filtrer les vibrations liées à la phase de vol et ainsi limiter les déplacements intempestifs de sa tige d'actionnement 20.
Les modes de réalisations décrits ci-dessus ont été décrits pour un exemple particulier de système de refroidissement dans une turbomachine. Cependant, ces modes de réalisations sont applicables à tout système de régulation de débit d'air, ou plus généralement de débit de fluide (gaz ou liquide) dans une turbomachine. Par exemple, pour la régulation d'un débit d'air, on peut envisager l'application à un échangeur
de chaleur air-huile (« ACOC » pour « Air-Cooled Oil Cooler ») alimenté par l'air venant du flux secondaire, au contrôle des jeux existants dans une turbine basse ou haute pression, à une valve d'air de la soufflante (« FAV » pour «Fan Air Valve») pour le pré-refroidisseur, ou encore à une écope de ventilation.
Comme déjà évoqué, la régulation peut concerner un débit de fluide en général. Dans le cas de la régulation d'un débit de liquide, il est envisageable de prévoir l'application du test d'intégrité à un système de régulation qui comprendrait une vanne, dont la rotation d'un obturateur sous la forme d'un volet mobile, par exemple de type papillon, est commandée par un actionneur tel qu'un vérin par l'intermédiaire d'un câble de poussée et de traction interconnectant la tige d'actionnement du vérin à l'axe de rotation de l'obturateur. Le conduit de passage de fluide associé à la vanne peut être par exemple raccordé à un échangeur de chaleur, de telle façon que la régulation du débit de liquide permet de faire varier l'échange thermique réalisé dans l'échangeur entre le liquide et un autre fluide. La vanne peut avoir une position de « failsafe » ouverte ou fermée, assurée par un ressort mécanique de rappel ou encore grâce à un moyen de rappel procuré par un positionnement excentré de l'axe de rotation du volet mobile (papillon) de la vanne.
Le volet mobile (généralement un disque) d'une vanne de type papillon présente classiquement un axe de rotation centré, c'est-à-dire s'étendant sur un diamètre du volet. Il est connu qu'un axe excentré permet de déséquilibrer les efforts de pression du fluide s'exerçant sur le volet de part et d'autre de l'axe, ce qui exerce un couple de rotation sur le volet. Ce couple peut être utilisé pour générer l'effort de rappel apte à ramener le volet mobile de la vanne dans une position de « failsafe » en l'absence d'effort d'actionnement exercé sur le volet, en particulier en cas de rupture du câble de poussée et de traction actionnant la rotation du volet.
Cette disposition permet de se passer d'un ressort de rappel mécanique pour assurer la position de « failsafe ». Le moyen de rappel de sécurité procuré par l'axe excentré du volet reste susceptible d'être rendu inapte même en l'absence de casse mécanique. Par exemple, un grippage de l'axe du volet, dans une position angulaire de l'axe distincte de la position de « failsafe », peut générer un couple résistant suffisamment
important pour empêcher l'effort de rappel susmentionné de ramener le volet dans la position de « failsafe » en l'absence d'effort transmis par le câble au volet.
Par ailleurs, par position de fermeture du volet mobile d'obturation du conduit 15 de passage de fluide, on entend une position dans laquelle le conduit est au moins partiellement fermé par le volet.