PROCÉDÉ D'ÉTIRAGE SOUFFLAGE D'UN RÉCIPIENT, COMPRENANT UNE MESURE DU DÉPLACEMENT DE LA TIGE D'ÉTIRAGE AU COURS
D'UNE OPÉRATION DE BOXAGE L'invention a trait à la fabrication des récipients par étirage soufflage à partir d'ébauches en matière plastique tel que le polyéthylène téréphtalate (PET).
Qu'il s'agisse d'une préforme ou d'un récipient intermédiaire ayant déjà subi une opération de préformage, une ébauche comprend un corps, généralement cylindrique de révolution, un col, qui constitue le buvant du récipient à former, et un fond qui ferme le corps à l'opposé du col.
La technique classique de fabrication consiste à introduire l'ébauche, préalablement chauffée à une température supérieure à la température de transition vitreuse de la matière (environ 80°C dans le cas du PET), dans un moule muni d'une paroi définissant une cavité à l'empreinte du récipient, et à injecter dans l'ébauche, par le col, un fluide, tel qu'un gaz (généralement de l'air), sous pression pour plaquer la matière contre la paroi du moule.
Sous l'effet de la pression, la matière ramollie par la chauffe forme une bulle qui enfle et se développe à la fois suivant une direction axiale, parallèle à l'axe principal du moule, et suivant une direction radiale, perpendiculaire à l'axe du moule.
Afin d'éviter tout désaxement du récipient et d'assurer une bonne équirépartition de la matière, l'étirage axial de l'ébauche est forcé au moyen d'une tige déplaçable axialement dans le moule, cette tige comprenant une extrémité distale venant repousser le fond de l'ébauche jusqu'à venir le plaquer contre un fond de moule à l'empreinte du fond du récipient.
Certaines applications requièrent l'utilisation de récipients dénommés HR (Heat Résistant), ayant la particularité de pouvoir être remplis à chaud (c'est-à-dire avec un contenu, typiquement un thé ou un jus de fruit pasteurisé, à une température supérieure ou égale à 90°C environ) sans déformation majeure, et en particulier sans ovalisation de la paroi latérale (ou corps) du récipient.
Il est connu de munir le corps du récipient de panneaux déformables destinés à absorber les variations de volume
accompagnant la rétraction du volume interne lors du refroidissement. Cette technique est largement utilisée mais ne va pas sans inconvénient. En effet, la flexibilité du corps est considérée comme un défaut de qualité par certains utilisateurs qui préfèrent que le corps du récipient ne se déforme pas lors de la prise en main.
C'est pourquoi il a été proposé de rigidifier le corps tout en munissant le fond du récipient d'une membrane souple susceptible de se déformer tant lors du remplissage (en raison de la pression hydrostatique et de la température du contenu) que lors du refroidissement du contenu (accompagné d'une rétraction de celui-ci). Une telle technique est illustrée par le brevet européen EP 2 173 637 et son équivalent américain US 2010/219152 (SIDEL).
La rigidité de la paroi latérale (ou corps) du récipient est généralement obtenue par voie thermique, consistant à maintenir le corps en contact avec la paroi du moule chauffée à une température prédéterminée (généralement supérieure à 100°C). Cette opération, dénommée thermofixation, conduit à une augmentation de la cristallinité de la matière, qui induit une augmentation de sa rigidité.
Pour la formation du fond, on a généralement recours à la technique dite du « boxage ». Dans cette technique, on a habituellement recours à une unité de moulage équipée d'un fond de moule mobile initialement escamoté et déployé en cours de formage pour venir repousser la matière au niveau du fond, ce qui assure un surétirage de la matière et autorise ainsi la formation de formes complexes, notamment de voûtes profondes. Pour illustrer cette technique, on pourra se reporter à la demande de brevet européen EP 2 349678 et à son équivalent américain US 2012/0031916 (SIDEL).
Cette technique donne satisfaction mais sa mise en œuvre est cependant délicate. En effet, un compromis doit être trouvé entre la volonté d'étirer la matière au-delà de sa forme finale afin d'accroître la prise d'empreinte du fond, et la nécessité d'éviter que la matière ne fige avant d'avoir acquis sa forme finale. De plus, en raison de la mobilité du fond de moule, il arrive que la matière se trouve pincée entre la paroi du moule et le fond de moule, ce qui conduit à la formation de bavures inesthétiques et consommatrices de matière au détriment du fond.
Les performances finales du récipient reposent par conséquent sur les capacités des techniciens à régler finement les paramètres de la machine, s'agissant en particulier du moment auquel doit être conduit le boxage.
Des généralités sont exprimées à ce sujet dans le brevet américain
US 6277321 (SCHMALBACH-LUBECA). Ce document demeure cependant peu disert sur les moyens à mettre en œuvre pour réaliser un boxage correct, alors même que (comme cela est rappelé dans le document EP 2 349678 précité) le soufflage comporte des incertitudes quant à la manière dont se développe la bulle d'air au sein de l'ébauche, ce qui rend d'autant plus difficile la réalisation d'un boxage correct.
Les objectifs suivants ont animé les inventeurs qui ont souhaité proposer des solutions remédiant aux inconvénients précités :
- améliorer la fiabilité du processus de fabrication des récipients à fond boxé (destinés en particulier aux applications HR) ;
améliorer la répétabilité d'un tel processus, c'est-à-dire la faculté de ce processus de produire des récipients de qualité constante ; maintenir ou augmenter les cadences de production ;
- favoriser l'automatisation du processus de fabrication ;
in fine, améliorer la qualité des récipients produits.
A cet effet, il est proposé, en premier lieu, un procédé de fabrication, à partir d'une ébauche en matière plastique, d'un récipient ayant un corps et un fond, dans une unité d'étirage soufflage comprenant :
un moule muni d'une paroi à l'empreinte du corps du récipient, et d'un fond de moule à l'empreinte du fond du récipient, le fond de moule étant déplaçable axialement par rapport à la paroi entre une position basse et une position remontée,
- une tige d'étirage déplaçable axialement par rapport au moule entre une position haute dans laquelle la tige est hors du moule, et une position basse dans laquelle la tige vient plaquer localement l'ébauche contre le fond de moule en position basse de celui-ci ; ce procédé comprenant :
- une phase d'introduction de l'ébauche dans le moule ;
une phase d'étirage soufflage, lors de laquelle un fluide sous pression est injecté dans l'ébauche et la tige d'étirage est déplacée de sa position haute à sa position basse ;
une phase de boxage lors de laquelle le fond de moule, initialement en position basse, est déplacé vers sa position remontée, et lors de laquelle la tige d'étirage, accompagnant le fond de moule, est déplacée depuis sa position basse jusqu'à une position remontée correspondant à la position remontée du fond de moule ;
ce procédé comprenant en outre la détermination du départ du fond de moule de sa position basse par détection du mouvement de la tige à partir de sa position basse, et la détermination de l'arrivée du fond de moule à sa position remontée par détection de l'arrêt de la tige à sa position remontée.
La connaissance du début réel et de la fin réelle de la phase de boxage permet de faciliter le réglage de la machine à l'aide d'informations fiables et objectives.
Effectuer les mesures sur la tige évite de devoir instrumenter le fond de moule, dont l'environnement est peu propice à une telle instrumentation (présence de vibrations, espace compté).
Diverses caractéristiques supplémentaires peuvent être prévues, seules ou en combinaison :
il est prévu la détermination de la position instantanée du fond de moule entre sa position basse et sa position remontée par détection de la position instantanée de la tige entre la position basse et la position remontée de celle-ci ;
il est prévu une opération de calage d'une commande de déplacement du fond de moule, lorsque le départ du fond de moule ne correspond pas à un départ théorique prédéterminé ;
- il est prévu une opération de calage du débit d'une électrovanne reliant un vérin portant le fond de moule à une source de fluide sous pression, lorsque l'arrivée réelle du fond de moule ne correspond pas à une arrivée théorique prédéterminée.
Il est proposé, en deuxième lieu, une unité d'étirage soufflage pour la fabrication, à partir d'une ébauche en matière plastique, d'un
récipient ayant un corps et un fond, cette unité d'étirage soufflage comprenant :
un moule muni d'une paroi à l'empreinte du corps du récipient, et d'un fond de moule à l'empreinte du fond du récipient, le fond de moule étant déplaçable axialement par rapport à la paroi entre une position basse et une position remontée ;
une tige d'étirage déplaçable axialement par rapport au moule entre une position haute dans laquelle la tige est hors du moule, et une position basse dans laquelle la tige vient plaquer localement l'ébauche contre le fond de moule en position basse de celui-ci ; des moyens de détection au moins du mouvement de la tige à partir de sa position basse, et de l'arrêt de la tige à une position remontée correspondant à la position remontée du fond de moule, et
- une unité centrale de contrôle agencée pour en déduire le départ du fond de moule de sa position basse, et l'arrivée du fond de moule à sa position remontée.
Diverses caractéristiques supplémentaires peuvent être prévues, seules ou en combinaison :
- les moyens de détection se présentent sous la forme d'un capteur optique, tel qu'un capteur laser ;
l'unité d'étirage soufflage comprenant un bâti, et la tige d'étirage étant montée sur un chariot mobile par rapport au bâti, le capteur est fixé sur le bâti et pointe vers le chariot.
D'autres objets et avantages de l'invention apparaîtront à la lumière de la description faite ci-après en référence aux dessins annexés dans lesquels :
la figure 1 est une vue schématique illustrant une machine de formage de récipients par étirage soufflage, comprenant un carrousel tournant et une série d'unités de formage montées sur le carrousel ;
la figure 2 est une vue de côté montrant une unité de formage, représentée avec la tige d'étirage en position haute et le fond de moule en position basse, après introduction d'une préforme dans le moule ;
la figure 3 est une vue de côté montrant, à échelle agrandie, l'unité de formage de la figure 2, au cours du formage du récipient, en position basse du fond de moule ;
la figure 4 est une vue similaire à la figure 3, où la tige d'étirage et le fond de moule sont tous deux en position remontée ;
la figure 5 est un diagramme sur lequel sont tracés de manière superposée la courbe de pression régnant dans l'ébauche au cours du formage et la position du fond de moule ;
Sur la figure 1 est partiellement représenté une machine 1 de formage de récipients 2 par étirage soufflage à partir d'ébauches 3 en matière plastique (tel que le PET).
Bien qu'une ébauche 3 puisse être un récipient intermédiaire issu d'une première opération de formage, dans ce qui suit on considère que l'ébauche 3 est une préforme brute d'injection.
Le récipient 2 à former comprend une paroi 4 latérale ou corps, un col 5 déjà formé sur la préforme 3, et un fond 6 qui s'étend dans le prolongement du corps 4 à l'opposé du col 5.
La machine 1 est équipée d'au moins une unité 7 d'étirage soufflage (et en l'espèce d'une série d'unités 7 d'étirage soufflage), encore appelée poste de formage. Selon un mode de réalisation, illustré sur la figure 1, la machine 1 comprend une roue 8 (également appelée carrousel) entraînée en rotation autour d'un axe central et sur laquelle sont montés les postes 7 de formage, ainsi qu'un capteur 9 de la position angulaire instantanée de la roue 8, sous forme par exemple d'un codeur (c'est-à-dire, en pratique, un roulement instrumenté).
La machine 1 comprend un système de commande qui pilote de manière automatique son fonctionnement, sous forme d'une unité 10 centrale de contrôle informatisée, et des contrôleurs (par exemple de type API - Automate programmable industriel) équipés d'actionneurs pilotant individuellement chaque poste 7 de formage.
Chaque poste 7 de formage est équipé d'un moule 11 à l'empreinte du récipient 2, et d'un dispositif 12 d'étirage.
Le moule 11 est par exemple du type portefeuille et comprend deux demi-moules articulés autour d'une charnière commune et qui s'ouvrent pour permettre, successivement, l'évacuation d'un récipient 2 formé et
l'introduction d'une préforme 3 préalablement chauffée dans une unité de chauffe (non représentée).
Le moule 11 comprend une paroi 13 définissant une cavité à l'empreinte du corps 4 du récipient, s'étendant suivant un axe X principal, et un fond 14 de moule muni d'une surface 15 supérieure à l'empreinte du fond 6 du récipient 2.
Chaque poste 7 de formage est équipé d'une tuyère (non représentée) par laquelle un fluide (notamment un gaz tel que de l'air) est injecté dans le moule 11. Chaque poste 7 de formage est également équipé d'un dispositif d'injection comprenant un bloc d'actionneurs relié à la tuyère pour commander l'injection du fluide.
Plus précisément, le bloc d'actionneurs comprend une ou plusieurs électrovannes agencées pour mettre en communication la tuyère avec, respectivement, une source de fluide à une pression de présoufflage (à une valeur généralement comprise entre 5 et 10 bars), une source de fluide à une pression de soufflage (à une valeur généralement comprise entre 15 et 40 bars), et l'air libre. Ce bloc d'actionneurs est piloté par l'unité 10 centrale de contrôle.
En outre, chaque poste 7 de formage est muni d'un dispositif de mesure de la pression régnant dans le récipient en cours de formage, relié à l'unité 10 centrale de contrôle. Ce dispositif de mesure comprend par exemple un capteur de pression monté au niveau de la tuyère, dans laquelle la pression en cours de formage est identique à la pression régnant dans le récipient 2. L'unité 10 centrale de contrôle peut être programmée pour établir une courbe des variations de la pression (notée P) de fluide régnant dans la préforme 3 au cours du formage, comme illustré sur la figure 5.
La paroi 13 présente, dans une partie inférieure, une ouverture 16 définissant un passage pour le fond 14 de moule, lequel est monté déplaçable axialement par rapport à la paroi 13 entre :
une position basse (figure 2), dans laquelle le fond 14 de moule est écarté de l'ouverture 16, et
une position remontée (figure 4), dans laquelle le fond 14 de moule obture l'ouverture 16, et dans laquelle la surface 15 supérieure complète ainsi l'empreinte du récipient 2.
La mobilité du fond 14 de moule permet de procéder à un surétirage du fond 6 du récipient, au cours d'une opération de boxage
qui sera décrite ci-après. Le déplacement du fond 14 de moule est par exemple assuré par un vérin 17 sur lequel est monté le fond 14 de moule, ce vérin 17 étant relié à une source 18 de fluide (par exemple la source de fluide à la pression de soufflage) par l'intermédiaire d'une électrovanne 19 pilotée par l'unité 10 centrale de contrôle.
Le dispositif 12 d'étirage comprend un bâti 20, fixé sur la roue 8 de la machine 1 et qui s'étend verticalement sensiblement à l'aplomb du moule 11.
Le dispositif 12 d'étirage comprend un équipage mobile incluant un chariot 21 coulissant sur un rail solidaire du bâti 20, ainsi qu'une tige 22 d'étirage fixée sur le chariot 21 par une extrémité supérieure.
Le dispositif d'étirage est par exemple du type magnétique, et comprend à cet effet :
une paire d'électroaimants ou moteurs solidaires du bâti 20 et pilotés par l'unité 10 centrale de contrôle ;
une paire de pistes magnétiques solidaires du chariot 21, et formées chacune d'une série d'aimants permanents à polarité alternée, placées en regard et à faible distance de chacun des moteurs.
Par l'intermédiaire du chariot 21, la tige 22 est ainsi montée mobile par rapport au bâti 20, entre :
une position haute (figure 2) dans laquelle la tige 22 est complètement sortie du moule 11, une extrémité inférieure (libre) de la tige 22 se trouvant à une distance du moule 11 suffisante pour permettre l'évacuation d'un récipient 2 formé et l'introduction d'une préforme 3 à former ;
une position basse (figure 3), dans laquelle la tige 22 d'étirage est reçue dans le moule 11 en venant au voisinage immédiat du fond 14 de moule (lequel se trouve dans ce cas en position basse), la matière du récipient 2 en formation étant localement prise en sandwich entre la tige 22 et le fond 14 de moule.
Dans cette position, une carotte d'injection, présente en saillie à une extrémité inférieure de la préforme, vient se loger dans une réserve en creux ménagée à cet effet au centre de la surface 15 supérieure du fond 14 de moule. Le maintien de la carotte dans la réserve garantit une bonne répartition de la matière pendant le déplacement du fond 14
de moule depuis sa position basse jusqu'à sa position remontée. C'est pourquoi la tige 22 et le fond 14 de moule sont maintenus solidaires pendant le déplacement du fond 14 de moule.
Sur la machine, la position basse de la tige 22 d'étirage peut être préréglée de manière qu'un interstice soit ménagé entre l'extrémité libre de la tige 22 en position basse et la surface 15 supérieure du fond 14 de moule en position basse. La valeur de cet interstice, prédéterminée, est inférieure ou égale à l'épaisseur locale de matière au centre du fond 6 du récipient 2. En pratique l'interstice est de préférence compris entre 0,2 et 1 mm (et par exemple de 0,5 mm environ).
La fabrication d'un récipient 2 est réalisée sous le contrôle de l'unité 10 centrale.
Dans l'exemple illustré, où la trajectoire des postes 7 de formage est circulaire et où, en régime stationnaire de la machine 1, la vitesse angulaire de la roue 8 est sensiblement constante, la position angulaire relative de chaque poste 7 de formage (déduite par l'unité 10 centrale de contrôle à partir des données angulaires fournies par le capteur 9 de la roue 8) et le temps relatif (propre à chaque poste 7 de formage) peuvent être considérés équivalents.
On affecte arbitrairement l'origine angulaire (respectivement temporelle) au début du cycle, matérialisé par le point - noté A sur la figure 1 - (respectivement l'instant) où la préforme 3 est introduite dans le moule 11. La fin du cycle est matérialisée par le point - noté H sur la figure 1 - (respectivement l'instant) où le récipient 2 formé est éjecté du moule 11.
L'opération de départ consiste à introduire dans le moule 11 (point A) la préforme 3, préalablement chauffée à une température supérieure à la température de transition vitreuse de la matière de la matière (environ 80°C dans le cas du PET). Une fois la préforme 3 en position et le moule 11 refermé, l'unité 10 centrale de contrôle provoque le déverrouillage puis le déplacement du chariot 21 (et donc de la tige 22 d'étirage) depuis la position haute vers la position base, dans laquelle l'extrémité libre de la tige 22 vient au contact du fond de la préforme 3.
Suit une phase, dite de présoufflage (entre les points B et C sur la figure 1), qui consiste à injecter dans la préforme 3 le fluide à la pression de présoufflage, tout en déplaçant la tige 22 d'étirage depuis
sa position haute vers sa position basse tandis que le fond 14 de moule est maintenu dans sa position basse.
A la fin de cette phase de présoufflage :
le récipient 2 n'est pas complètement formé, plusieurs zones du récipient 2 n'étant toujours pas au contact de la paroi 13 du moule
11 en raison de l'insuffisance de la pression ;
la tige 22 d'étirage, dans sa position basse, vient plaquer localement le fond de la préforme 3 en cours de formage contre la surface 15 supérieure du fond 14 de moule. En d'autres termes, le fond de la préforme 3 est pris en sandwich entre l'extrémité libre de la tige 22 d'étirage et la surface 15 supérieure du fond 14 de moule.
A l'issue de la phase de présoufflage (en pratique dès lors que la tige 22 a atteint sa position basse) est commandée une phase de soufflage du récipient 2, consistant à injecter dans le récipient 2 en formation le fluide à la pression de soufflage. Comme on le voit sur la courbe inférieure de la figure 5, la pression subit une augmentation brusque, depuis la pression de présoufflage, jusqu'à atteindre la pression de soufflage. La phase de soufflage inclut une étape de stabilisation, consistant à maintenir pendant une durée prédéterminée (correspondant en pratique à un angle prédéterminé, en l'espèce entre les points D et F sur la figure 1) la pression de soufflage dans le récipient 2 afin de correctement plaquer la matière contre la paroi 13 du moule 11 (et ainsi favoriser la prise d'empreinte du récipient 2 tout en assurant une thermofixation de la matière).
Pendant la phase de soufflage (et éventuellement à cheval sur la phase de présoufflage) est commandée (par l'unité 10 centrale de contrôle) une opération de boxage du fond 6 du récipient 2 en cours de formation, qui consiste à déplacer le fond 14 de moule de sa position basse jusqu'à sa position remontée en actionnant le vérin 17.
Afin de permettre la remontée du fond 14 de moule, la tige 22 d'étirage est de préférence débrayée dès qu'est commandé le déplacement du fond 14 de moule. La tige 22 accompagne de la sorte le fond 14 de moule pendant la durée du boxage.
Après la phase de soufflage est commandée une phase finale de dégazage (entre les points F et G), consistant à couper l'alimentation en fluide sous pression de soufflage tout en maintenant la mise à l'air
libre. Il en résulte une dépressurisation complète du récipient 2, dont la pression interne diminue jusqu'à la pression atmosphérique.
Le récipient 2 ainsi formé est alors évacué du moule 11 (point H). La qualité du fond 6 du récipient 2 dépend en grande partie du boxage. Un boxage initié (ou finalisé) trop tôt peut s'avérer inutile, la matière étant insuffisamment étirée. Il en résulte alors une mauvaise prise d'empreinte et/ou une rigidité insuffisante. Initié (ou finalisé) trop tard, le boxage peut conduire à un pincement de la matière entre la paroi 13 et le fond 14 de moule, et l'apparition de bourrelets inesthétiques et consommateurs de matière, voire une découpe locale de la matière. On comprend donc qu'il soit nécessaire de correctement caler, par rapport à l'ensemble des autres opérations de formage, au moins le début et la fin du boxage.
Compte tenu des temps de réponse des électrovannes, qui peuvent être estimées grâce aux données constructeurs mais sans que ces données soit garanties, il n'est pas suffisant de se baser sur les instants de commande d'ouverture et de fermeture de l'électrovanne 19 de commande du vérin 17 portant le fond 14 de moule. En outre, la position remontée du fond 14 de moule correspondant à une butée de fin de course, l'instant (ou la position angulaire) auquel le fond 14 de moule parvient en position remontée ne peut être déduit d'aucun paramètre machine.
C'est pourquoi l'on souhaite déterminer au moins le départ réel du fond 14 de moule de sa position basse, et l'arrivée réelle du fond 14 de moule à sa position remontée. En théorie, le boxage est initié en même temps que (ou de préférence de manière légèrement anticipée sur) la phase de soufflage (au point C), et terminé pendant l'étape de stabilisation (entre les points D et F).
Par « déterminer » une occurrence, on entend situer cette occurrence au cours du formage, soit en fonction du temps, soit en fonction de la position du poste 7 de formage sur sa trajectoire.
Il est théoriquement possible d'instrumenter directement le fond 14 de moule pour obtenir les données permettant d'en déduire au moins le départ du fond 14 de moule de sa position basse et l'arrivée du fond 14 de moule à sa position remontée. Cependant, dans de nombreuses configurations machine, l'environnement du fond 14 de moule est peu propice à une telle instrumentation, en raison notamment des vibrations
dont sont affectés le fond 14 de moule et son vérin 17, des conditions thermiques défavorables (température élevée ou fluctuante), et de l'humidité éventuelle résultant de fuites de fluide (même minimes) aux raccords entre le moule 11 et des circuits d'alimentation en fluide caloporteur destiné à chauffer la paroi 13 et/ou le fond 14 de moule.
C'est pourquoi il est prévu, conformément à l'invention, d'instrumenter la tige 22 d'étirage, qui demeure couplée au fond 14 de moule pendant la remontée de celui-ci, et d'obtenir les données précitées concernant le fond 14 de moule par l'intermédiaire de la tige 22 d'étirage.
Ainsi :
le départ du fond 14 de moule de sa position basse est déterminé par détection du mouvement de la tige 22 à partir de sa position basse, qui correspond (à l'épaisseur de matière près) à la position basse du fond 14 de moule ;
l'arrivée du fond 14 de moule à sa position remontée est déterminée par détection de l'arrêt de la tige 22 à une position remontée correspondant (à l'épaisseur de matière près) à la position remontée du fond 14 de moule.
En pratique, dès qu'est détecté le mouvement de la tige 22 à partir de sa position basse, l'unité 10 de contrôle mémorise l'instant, noté t1 sur la figure 5, (ou la position angulaire du poste 7 de formage concerné) auquel est détecté ce mouvement. Sur la figure 5, H représente, en ordonnée de la courbe supérieure, la position du fond 14 de moule.
De même, dès qu'est détecté l'arrêt de la tige 22 à sa position remontée, l'unité 10 de contrôle mémorise l'instant, noté t2 sur la figure 5, (ou la position angulaire du poste 7 de formage concerné) auquel est détecté cet arrêt.
Suivant un mode particulier de réalisation, ces deux instants
(respectivement ces deux positions angulaires) sont considérés suffisants pour permettre, par rétroaction et reprogrammation de l'unité 10 centrale de contrôle, un calage de la commande d'ouverture de l'électrovanne 19 du vérin 17 (dont dépend le départ réel du fond 14 de moule), ou du débit de l'électrovanne 19 (dont dépend la vitesse de déplacement du fond 14 de moule, et donc l'arrivée réelle du fond 14 de moule à sa position remontée).
Un tel calage peut être effectué lorsque le départ réel du fond 14 de moule de sa position basse (respectivement l'arrivée réelle du fond 14 de moule à sa position remontée) ne correspond pas à un départ théorique prédéterminé (respectivement une arrivée théorique prédéterminée), pour lequel il est décrété que le boxage est réalisé de manière satisfaisante.
Il est envisageable de se contenter de ces valeurs (instant ou position angulaire) de début réel et de fin réelle du boxage en négligeant le comportement de la matière pendant le boxage dès lors que son début et sa fin sont décrétés correctement situés pendant le formage.
En variante, il est envisageable de se servir de ces valeurs pour reconstruire une courbe de déplacement du fond 14 de moule, supposé linéaire en fonction du temps. Cette courbe est représentée par la ligne pointillée entre les instants t1 et t2 sur la figure 5.
Suivant un autre mode de réalisation, la position du fond 14 de moule entre sa position basse et sa position haute est déterminée de manière systématique et répétée (de manière instantanée si l'on raisonne sur une base temporelle, et par unité d'angle si l'on raisonne sur une base angulaire). Cette position est déduite d'une mesure systématique et répétée de la position de la tige 22 entre sa position basse et sa position remontée. L'on peut alors en déduire la courbe réelle des déplacements du fond 14 de moule entre le départ de sa position basse (instant t1) et l'arrivée à sa position remontée (instant t2).
Cette courbe n'est pas nécessairement linéaire, en raison des variations de pression à l'intérieur du récipient 2 en cours de formation. Il en est ainsi notamment lorsque le boxage est initié au début de la phase de soufflage (ou légèrement avant celle-ci). Dans ce cas, l'augmentation brusque de pression dans le récipient 2 induit une résistance croissante à la remontée du fond de 14 moule. En l'absence de modification du débit de l'électrovanne 19 d'alimentation du vérin 17, se produit alors une diminution de la vitesse de déplacement du fond 14 de moule au fur et à mesure de son déplacement (comme illustré par la ligne en trait plein entre les instants t1 et t2 sur la courbe supérieure de la figure 5), et par conséquent un retard de l'arrivée du fond 14 de moule à sa position remontée.
En disposant de données instantanées de position du fond 14 de moule (via la mesure de la position instantanée de la tige 22), il est possible, par rétroaction d'un cycle de formage au cycle suivant, de faire varier le débit de l'électrovanne 19 pour adapter la vitesse de déplacement du fond 14 de moule (par exemple suivant un modèle linéaire) et ainsi de caler l'instant (ou le point) d'arrivée du fond 14 de moule à sa position remontée.
Concrètement, l'instrumentation de la tige 22 peut être du type capacitif, et comprendre par exemple un détecteur de présence en position basse de la tige 22, et un détecteur de présence en position haute de la tige 22.
Toutefois, suivant un mode préféré de réalisation, l'instrumentation de la tige est du type optique.
Dans ce cas, l'instrumentation comprend un capteur 23 optique de mesure de distance, par exemple du type télémètre laser. Ce type de capteur est notamment commercialisé par la société Micro Epsilon sous la dénomination commerciale Opto NCDT. Le capteur 23 est relié à l'unité 10 centrale de contrôle à laquelle il communique ses mesures.
Le capteur 23 est solidaire du bâti 20 et pointe sur une face 24 inférieure du chariot 21 portant la tige 22 d'étirage, de sorte à détecter tout mouvement (ou à mesurer la position) du chariot 21, et donc de la tige 22 d'étirage.
Le capteur 23 détecte au moins le déplacement de la tige 22 de sa position basse, et l'arrêt de celle-ci à sa position haute. Il peut également détecter de manière instantanée (c'est-à-dire en continu) les positions de la tige 22 entre sa position basse et sa position haute.
Des mesures issues du capteur 23, l'unité 10 centrale de contrôle déduit au moins le départ réel du fond 14 de moule de sa position basse, et son arrivée réelle à sa position remontée. En variante, et selon le type de capteur, l'unité 10 centrale de contrôle peut déterminer la position instantanée réelle du fond 14 de moule entre sa position basse et sa position haute, c'est-à-dire pendant toute la durée du boxage.
Sur la base de ces mesures, l'unité 10 centrale de contrôle peut effectuer par rétroaction une modification des paramètres machine (notamment l'instant ou l'angle de commande de l'électrovanne 19, et éventuellement le débit de celle-ci).
Il résulte de l'architecture et du procédé présentés ci-dessus un certain nombre d'avantages.
Premièrement, la détermination du début réel (correspondant au départ réel du fond 14 de moule de sa position basse) et de la fin réelle (correspondant à l'arrivée réelle du fond de moule à sa position remontée) du boxage facilitent l'automatisation de la machine 1 en permettant, par rétroaction, un calage automatique au moins de la commande d'ouverture de l'électrovanne 19.
Deuxièmement, ce calage pouvant être conduit de manière systématique, il en résulte une amélioration de la fiabilité et de la répétabilité du processus de fabrication des récipients à fond boxé.
Troisièmement, en limitant les arrêts machine nécessaires à une reprogrammation manuelle, on augmente les cadences de production.
Quatrièmement, l'optimisation du processus de formage permet d'améliorer la qualité des récipients produits.