DISPOSITIF DE CONVERSION D'IMPULSIONS DE COURANT EN IMPULSIONS DE TENSION.
DESCRIPTION DOMAINE TECHNIQUE
L' invention concerne un dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension, utilisable notamment dans un système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants.
ÉTAT DE LA TECHNIQUE ANTÉRIEURE
Un synoptique d' un système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants est représenté en figure 1. Un tel système est généralement constitué d' un détecteur à semi- conducteur 1 qui reçoit des photons incidents ph, d' un préamplificateur de charge 2 mesurant le signal délivré par le détecteur 1, d' une électronique de traitement 3 qui traite le signal délivré par le circuit électronique 2 et d' un circuit de conversion analogique -numérique 4 qui numérise les signaux délivrés par le système électronique 3 afin d'obtenir l'histogramme de ces signaux. Le spectre en énergie des photons ph incidents reçus peut-être obtenu à partir de cet histogramme.
Un système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants doit avoir, d'une part, une haute résolution en énergie et d' autre part une efficacité de détection élevée.
Les détecteurs à semi -conducteur répondent à ces deux critères. Les avantages de l'utilisation de semi-
conducteurs pour la détection de rayonnements électromagnétiques sont décrits dans la demande de brevet FR 2951037, déposée au nom du même demandeur. Les détecteurs à semi-conducteur, lorsqu' ils sont soumis à un rayonnement intense, produisent de très nombreuses impulsions par unité de temps. Ainsi, les systèmes de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants qui utilisent les détecteurs à semi-conducteur doivent être munis d' ne chaîne de spectrométrie rapide à fort taux de comptage.
On considère généralement qu' un taux de comptage est élevé au-delà de quelques 100 000 photons détectés par seconde (ou coups par seconde) .
Les préamplificateurs de charge faible bruit les plus performants sont ceux utilisant un intégrateur de courant. La figure 2 illustre un tel montage associé au détecteur à semi-conducteur 1.
Le détecteur 1 comprend un élément en matériau semi -conducteur M et une résistance R qui relie 1' élément M à une haute tension HT. Le circuit intégrateur de courant comprend une capacité Cl, un amplificateur Al, une capacité Cint et une résistance Rp . La capacité Cl est montée sur l'entrée inverseuse de l' amplificateur Al et la capacité Cint et la résistance Rp sont montées en parallèle entre l' entrée inverseuse et la sortie de l'amplificateur Al.
De manière schématique, lorsqu' un photon pénètre dans l' élément semi -conducteur M avec une énergie suffisante, il peut créer des porteurs dans le matériau. L' élément semi -conducteur M produit alors un courant de détection i(t) pendant le temps de détection
du photon ph. Plus précisément, une impulsion de courant est générée pour chaque photon ph absorbé ayant une énergie suffisante.
Monté en sortie du détecteur 1, le préamplificateur de charge reçoit le courant i (t) et produit en réponse la tension Vout (t) , donnée par :
Vout(t) = -— . f i (t)dt = -Q/Cint
où Q est la quantité de charge produite par le photon ph interagissant avec le matériau semi-conducteur .
En sortie du préamplificateur de charge, la tension Vout(t), sous forme d'impulsions de tension, est fugitive car le préamplificateur se décharge au- travers de la capacité Cint . Cette tension Vout(t) doit donc être rapidement sauvegardée après la disparition du courant de détection i(t) . Parallèlement, la relaxation du préamplificateur de charge permet de faire face à de forts taux de comptage car la tension en sortie de celui-ci s' annule et, sans relaxation, le préamplificateur serait vite saturé.
La tension Vout (t) délivrée par le circuit électronique 2 correspond à la tension d' entrée du circuit électronique de traitement 3.
Pour pouvoir répondre aux forts taux de comptage, la demande de brevet FR2951037 propose un circuit de traitement 3 comprenant une ligne à retard Lr.
Un schéma d' un tel circuit électronique est illustré en figure 3.
La sortie Vout(t) du préamplificateur de charge 2 est directement reliée à un ensemble constitué d' une
ligne à retard Lr, d' un atténuateur Att (gain inférieur à 1), d' un soustracteur D, et d' un amplificateur Ά2. La sortie de l' amplificateur A2 est directement reliée au circuit de conversion analogique -numérique 4. La ligne à retard Lr, montée en série avec l' atténuateur Att, a une première borne reliée à la sortie du préamplificateur de charge et une seconde borne reliée à l' entrée négative du soustracteur D. L' entrée positive du soustracteur D est directement reliée à la sortie du préamplificateur de charge.
Grâce à cet agencement, le signal Vout(t) issu du préamplificateur de charge est retardé d' un retard Δ par la ligne à retard. Le retard Δ est choisi supérieur au temps de montée du signal Vout(t) afin d' avoir en sortie du soustracteur, une impulsion de même amplitude que l' impulsion d' entrée, sans altération de l' information d' énergie.
La figure 4 représente en fonction du temps, la variation de la tension en sortie du préamplificateur de charge vout(t) , de la tension en sortie de la ligne à retard voutlar ( t) et de la tension en sortie de 1' amplificateur A2 , E(t) .
Le soustracteur D soustrait la tension Voutlar (t) retardée à la tension Vout(t) . Le signal vsub ( t ) = voutpa (t ) - voutlar (t) qui résulte de cette soustraction est ensuite amplifié par l' amplificateur A2. Celui-ci délivre alors une impulsion de tension E ( t ) dont la hauteur est proportionnelle à l' impulsion produite aux bornes du détecteur, c'est-à-dire à l' énergie cédée par le photon ph au matériau semi - conducteur .
Cette impulsion de tension E(t) est ensuite numérisée par un convertisseur analogique-numérique 4. Les valeurs numériques ainsi obtenues sont fournies à un calculateur programmé pour identifier les valeurs d' énergie supérieures à un seuil d' énergie prédéterminée. Une fois les valeurs d'énergie identifiées, un algorithme calcule les valeurs correspondantes d'énergie des photons.
On comprend que le dispositif formé par le préamplificateur de charge 2 et le circuit de traitement 3 forme un dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension.
Avec l' utilisation de détecteurs à semiconducteur, les taux de comptage peuvent être supérieurs à 10 millions de photons incidents par seconde ce qui nécessite de construire un dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension adapté.
Or, les lignes à retard Lr, intégrées dans les dispositifs de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension, comme les lignes à retard à transfert de charge, ne sont pas adaptées à de tels taux de comptage .
Elles présentent en effet un faible rapport signal sur bruit ainsi qu' une forte sensibilité aux dispersions technologiques et à l'environnement.
D' autre part, l' implémentation de telles lignes à retard, dans un dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension, nécessite 1' utilisation d' un atténuateur Att comme illustré en figure 3.
L' atténuateur Att a pour fonction de compenser le pôle du préamplificateur de charge.
En effet, lorsque le pôle du préamplificateur de charge 2 n' est pas compensé, l' amplitude du signal vsub(t) présente un offset pour chaque impulsion de courant reçue par le préamplificateur de charge 2.
Ce phénomène est cumulatif lorsque les impulsions sont rapprochées, en particulier pour de forts taux de comptage. L'accumulation des offsets tend à saturer et donc à paralyser le dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension, et donc le système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants.
Le pôle du préamplificateur de charge est compensé quand le gain de l' atténuateur Att vaut G = e—Â/RPCint . Compte tenu du calcul du terme exponentiel, ce gain, généralement compris entre 0,995 et 0,999, est difficile à régler et un tel atténuateur peut difficilement être réalisé en pratique. Les lignes à retard, telles que présentées dans la demande de brevet FR2951037, sont donc inadaptées pour de très forts taux de comptage.
L'objectif de la présente invention est de proposer un dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension qui fonctionne à très haute fréquence.
Un but subsidiaire de la présente invention est de proposer un détecteur de rayonnements électromagnétiques à semi- conducteur présentant un taux de comptage élevé et une grande précision.
EXPOSÉ DE L ' INVENTION
Cet objectif est atteint par la présente invention qui est définie par un dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension comprenant :
un circuit intégrateur comprenant un premier condensateur et une première résistance placés en parallèle entre la sortie et l' entrée inverseuse d' un amplificateur opérationnel, ladite entrée inverseuse dudit l' amplificateur opérationnel recevant lesdites impulsions de courant ;
une ligne de retard recevant ladite sortie dudit circuit intégrateur et générant un retard ;
un circuit soustracteur recevant sur une borne positive ladite sortie du circuit intégrateur et sur une borne négative la sortie de ladite ligne de retard;
caractérisé en ce que ladite ligne de retard comprend au moins une cellule mémoire, ladite cellule mémoire comprenant :
- un premier et un second commutateurs en série entre ladite entrée et ladite sortie de ladite ligne de retard, ledit premier commutateur étant relié à ladite sortie dudit circuit intégrateur et ledit second commutateur étant relié à ladite borne négative dudit circuit soustracteur ;
un second condensateur placé entre le nœud commun des deux commutateurs et un premier potentiel de référence ; et
une seconde résistance placée entre le nœud commun dudit second condensateur (Ce) et dudit second
commutateur, et placée à un second potentiel de référence ; et
le produit entre ladite première résistance et ladite première capacité étant égal au produit entre ladite seconde résistance et ladite seconde capacité.
Ce dispositif comprend en outre, des moyens logiques aptes à envoyer vers chacune des cellules mémoire successivement, un premier signal vers le premier commutateur pour le rendre passant et un second signal vers le second commutateur pour le rendre passant, le second signal étant en décalage temporel du premier signal et le décalage temporel étant défini en fonction du retard choisi.
Avantageusement, le second potentiel de référence est égal au potentiel continu de ladite entrée inverseuse dudit amplificateur opérationnel.
Le retard est choisi supérieur au temps de montée du signal en sortie du circuit intégrateur.
Ce dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension est intégrable dans un circuit intégré spécifique (ASIC) . Avantageusement, le dispositif est réalisé dans une technologie CMOS.
1/ invention concerne en outre un système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants, caractérisé en ce qu' il comporte un détecteur de rayonnements électromagnétiques ionisants adapté à recevoir des photons incidents et à émettre en sortie des impulsions de courant, un dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension selon 1' une quelconque des revendications précédentes relié à la sortie dudit détecteur, et un convertisseur
numérique analogique en sortie dudit dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension .
Le détecteur de rayonnements électromagnétiques ionisants peut-être un détecteur à semi -conducteur.
Enfin, le système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants selon l' invention peut être utilisé pour la détection d' explosifs dans des bagages .
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
D' autres caractéristiques et avantages de 1' invention apparaîtront à la lecture d' un mode de réalisation préférentiel de l' invention fait en référence aux figures jointes parmi lesquelles :
la figure 1 illustre un synoptique d' un système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants commun de l' état de la technique ;
la figure 2 illustre le montage d' un préamplificateur de charge associé à un détecteur de rayonnement dans le système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants de la figure 1 ;
la figure 3 illustre un schéma d' un circuit électronique de traitement dans le système de détection de la figure 1 ;
la figure 4 représente la variation en fonction du temps de la tension en sortie du préamplificateur de charge de la figure 2 et celle en sortie du circuit de traitement de la figure 3 ;
la figure 5A illustre un schéma du dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension selon un premier mode de réalisation de l' invention ;
la figure 5B illustre un schéma du dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension selon un second mode de réalisation de l' invention ;
la figure 6A illustre un synoptique de la ligne à retard analogique à capacités commutées, intégrée dans le dispositif de conversion de la figure 5A ;
la figure 6B illustre un synoptique de la ligne à retard analogique à capacités commutées, intégrée dans le dispositif de conversion de la figure 5B ;
la figure 7 illustre les signaux obtenus en sortie de deux dispositifs de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension selon la figure 5A ;
la figure 8 illustre un chronogramme des signaux de commande du dispositif de conversion d' impulsions selon la figure 5A ;
la figure 9 illustre un synoptique d' un système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants utilisant le dispositif de conversion d' impulsions de la figure 5A.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ DE MODES DE RÉALISATION PARTICULIERS
La figure 5A illustre un schéma du dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de
tension selon un premier mode de réalisation de l'invention. Le dispositif comprend un préamplificateur de charge 2 et une électronique de traitement 3.
Le dispositif de la figure 5A comporte un préamplificateur de charge 2 monté en intégrateur. Le circuit intégrateur de courant comprend une capacité Cl, un amplificateur Al, une capacité Cint et une résistance R . La capacité Cl est montée sur l' entrée inverseuse de l' amplificateur Al et la capacité Cint et la résistance Rp sont montées en parallèle entre l'entrée inverseuse et la sortie de l'amplificateur Al.
En réponse à une impulsion de courant i(t), le préamplificateur de charge 2 produit une impulsion de tension Vout(t) . La sortie du préamplificateur de charge 2 est directement reliée à un ensemble constitué d' une ligne à retard DL, de moyens de soustraction D, et d'un amplificateur A2.
La ligne à retard DL a une première borne reliée à la sortie du préamplificateur de charge 2 et une seconde borne reliée à l' entrée négative des moyens de soustraction D. L'entrée positive des moyens de soustraction D est directement reliée à la sortie du préamplificateur de charge 2. Les moyens de soustraction D peuvent par exemple être réalisés sous la forme d' un amplificateur différentiel, de manière connue en soi .
Le dispositif selon l' invention est remarquable en ce qu' il comporte une ligne à retard à perte contrôlée DL, réalisée au moyen de N capacités commutées, avec N≥ 1, et N éléments résistifs montés en parallèle. Les N capacités, commutées de façon
séquentielle et cyclique, constituent une mémoire de N échantillons successifs du signal.
Comme nous le verrons plus loin, le dispositif est auto-adaptatif au sens où il s' adapte automatiquement au retard de la ligne utilisée grâce à la présence des éléments résistifs.
La Fig. 5B illustre un schéma du dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension selon un second mode de réalisation de l'invention. Les éléments portant les mêmes signes de référence qu' en Fig. 5A sont identiques à ceux dé à décrits précédemment.
Le dispositif de conversion d' impulsions de la Fig. 5B diffère de celui de la Fig. 5A en ce qu' il comprend une ligne à retard DLD intégrant des moyens de soustraction, comme expliqué plus loin en relation avec la Fig. 6B. La sortie S de la ligne à retard DLD est reliée directement à l' entrée de l' amplificateur A2.
De même que dans le premier mode de réalisation, la ligne à retard DLD, est à perte contrôlée et est réalisée au moyen de N capacités commutées, avec N≥ 1, et N éléments résistifs montés en parallèle, les N capacités, commutées de façon séquentielle et cyclique, constituant là encore une mémoire de N échantillons successifs du signal.
La figure 6A donne un synoptique d' un mode de réalisation de la ligne à retard DL utilisée dans la figure 5A. La ligne à retard DL est réalisée par la
mise en parallèle de N étages comprenant chacun une cellule mémoire élémentaire.
La ligne à retard DL reçoit en entrée le signal Vout(t) provenant du préamplificateur de charge 2 et produit un signal retardé Voutlar(t) .
Chaque cellule mémoire élémentaire se compose d'un premier commutateur la,2a,...Na et d'un second commutateur lb,2b,...Nb en série entre l'entrée et la sortie de la ligne de retard, d' un condensateur Ce placé entre le nœud commun des deux commutateurs et un premier potentiel de référence Vrefl. En outre, une résistance Re est placée entre le nœud commun des deux commutateurs et un second potentiel de référence Vref2. On réalise ainsi une Ligne à Retard Analogique à Capacités Commutées (LARACC) .
On comprend que le retard de la ligne est essentiellement donné par la différence entre les instants de commutation des commutateurs la et 1b, 2a et 2b,...,Na et Nb.
On distinguera les commutateurs d' écriture la,2a,...Na reliés à la sortie du circuit intégrateur 2 et les commutateurs de lecture lb, 2b, ...Nb reliés à une première entrée du soustracteur D.
Les cellules mémoire sont identiques. Ainsi, la valeur de la résistance et la valeur de la capacité sont les mêmes pour chacune des cellules mémoire.
Dans chaque cellule mémoire, la résistance Re agit comme un élément de décharge de la capacité Ce. Re est choisie pour que la constante de temps Re.Ce soit la même que Rp.Cint, autrement dit que la vitesse de décharge de la capacité Ce soit la même que la vitesse
de décharge de la capacité Cint . Dès lors, le pôle du préamplificateur de charge 2 est compensé et le dispositif de conversion s' adapte automatiquement au retard quelque soit le retard choisi, tant que celui-ci est supérieur au temps de montée du signal Vout(t) . La présence d' un atténuateur dans la boucle de retard n'est donc plus nécessaire. Dans chaque cellule mémoire, la résistance Re est placée entre le nœud commun à la capacité Ce et au commutateur de lecture. Elle est en outre, reliée à un second potentiel de référence Vref2. La résistance Re est prévue pour compenser, de manière simple et efficace, le pôle du préamplificateur de charge.
Plus précisément, le fonctionnement et le choix de la résistance Re va être décrit avec le fonctionnement d' une seule cellule mémoire selon l'invention. On comprendra que cet exemple est généralisable aux autres cellules mémoire dans le cas où N>1.
Lorsque le commutateur d' écriture de la cellule mémoire est fermé, la cellule mémoire reçoit la tension Vout(t) . La capacité Ce se charge.
A l' ouverture du commutateur d' écriture de la cellule mémoire, c'est-à-dire à l'instant de la prise d' échantillon, la capacité Ce commence à se décharger à travers Re .
Afin de réaliser la compensation du pôle du préamplificateur de charqe 2, il faut qu' au moment de la lecture, la tension mémorisée sur la capacité Ce ait perdu la même quantité que celle aux bornes de la capacité Cint.
Il faut donc que la capacité Ce se soit déchargée avec la même constante de temps x. Cette condition est remplie lorsque Rp. Cint— Re. Ce.
Avantageusement, les composants Rp et Re d' une part et Cint et Ce d' autre part seront appariés afin de s' affranchir des variations technologiques et environnementales .
Dans un mode de réalisation préféré de 1' invention, le potentiel Vref2 est mis au même potentiel continu que l' entrée inverseuse du préamplificateur de charge 2. A cet effet, on pourra relier l' électrode de Re, qui n' est pas reliée au nœud commun à la capacité Ce et au commutateur de lecture, à un amplificateur opérationnel bouclé sur lui-même. Ainsi, on empêche la circulation d' un courant permanent qui vient fausser les charges et les décharges des capacités. L' intérêt de cette caractéristique apparaît à cadence élevée. La Fig. 6B représente un synoptique d' un mode de réalisation de la ligne à retard DLD utilisée dans la figure 5B. La ligne à retard DLD est réalisée par la mise en parallèle de N>1 étages comprenant chacun une cellule mémoire élémentaire.
Plus précisément, chaque cellule mémoire élémentaire comprend une capacité Ce, montée en parallèle avec une résistance Re, entre un premier nœud commun Bl et un second nœud commun B2. Les valeurs de Re et Ce sont choisies de manière à ce que Rp. Cint = Re. Ce.
Chaque cellule mémoire est équipée en outre d' un commutateur d'écriture et un commutateur de lecture. Les commutateurs d' écriture des différentes cellules sont indiqués par le, 2c, ...Ne et les commutateurs de lecture sont indiqués par ld, 2d, Nd .
Pour chaque cellule, le premier nœud commun (Bl) est relié, d' une part, à un commutateur d' écriture (le,..., Ne) et, d'autre part, à un commutateur de lecture (ld,...,Nd) . Le second nœud commun (B2) de la cellule est relié à la sortie du préamplificateur de charge 2. Le commutateur d' écriture connecte, lorsqu' il est passant, le premier nœud commun à la masse. Le commutateur de lecture, quant à lui, connecte, lorsqu'il est passant, le premier nœud commun Bl à la sortie S de la ligne à retard .
On notera que les seconds nœuds communs B2 des différentes cellules élémentaires sont tous reliés directement à la sortie du préamplificateur de charge 2 alors que les premiers nœuds communs des différentes cellules élémentaires sont reliés, à travers leurs commutateurs de lecture respectifs, à la sortie S de la ligne à retard DLD .
Dans une étape d' écriture de la cellule élémentaire, le commutateur d' écriture est rendu passant et le commutateur de lecture est mis dans un état de haute impédance. La capacité Ce se charge alors à une tension Vout(ti) où ti est la fin de l'étape d' écriture .
A l' ouverture du commutateur d' écriture, la cellule mémoire est déconnectée à la fois de la sortie du préamplificateur de charge 2 et la sortie S. La
capacité Ce se décharge alors très lentement à travers la résistance Re avec la même constante τ que celle du préamplificateur de charge. Si l'on note Vc(t) la tension restante entre les bornes de la capacité, la tension sur la seconde borne commune est égale à out(t)- Vc(t), c'est-à-dire à la perte de décharge près, à Vout(t)- Vout(ti), où Vout(t) est la tension instantanée à la sortie du préamplificateur de charge.
Dans une étape de lecture, le commutateur de lecture est rendu passant alors que le commutateur d'écriture reste en haute impédance. La tension sur la sortie S est alors égale à Vout(t2)- Vout(ti) où t2 est l'instant de lecture.
Le montage particulier de la cellule mémoire permet d' obtenir ici directement la différence de tension Vout(t2)- Vout(ti) à l'étape de lecture, le passage du commutateur d' écriture en haute impédance assurant la soustraction de la tension mémorisée out(ti) à la tension d'entrée Vout(t).
La figure 7 illustre les signaux obtenus en sortie de deux dispositifs de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension selon la figure 5A.
En réponse à une impulsion i(t) , le premier dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension produit un signal vsubl(t) et le second dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions produit un signal vsub2 (t) .
Ces signaux, vsubl(t) et vsub2 (t) , mesurés par un oscilloscope, ne présentent pas d' offsets après chaque impulsion, même lorsque les impulsions sont
rapprochées. La saturation du dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension est ainsi évitée et la mesure de l' énergie des photons ph reçus par le détecteur 1 est donc extrêmement précise.
Un autre avantage de la conception de la ligne à retard DL, telle qu' illustrée en figure 5A, est d' éviter une dégradation du signal puisqu' il n' y a pas de transfert de charge entre les cellules mémoire, contrairement au principe de fonctionnement des technologies utilisées dans l' art antérieur, telles que les lignes à retard BBD (Acronyme de bucket-brigade device) .
La ligne à retard DL selon l' invention est donc une ligne à retard à perte contrôlée adaptable dans un dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension dans lequel la fréquence d'apparition des impulsions de courant est très élevée.
Le fonctionnement de la ligne à retard DL va maintenant être décrit en relation avec la figure 5A et la figure 6. L'homme du métier comprendra que le fonctionnement de la ligne à retard DLD est identique et une description séparée n' en sera donc pas faite ici . La ligne à retard DL peut être réalisée avec une seule cellule mémoire élémentaire, c'est-à-dire avec N=l .
Cependant, de manière privilégiée, le signal sera sur-échantillonné afin d' augmenter le rapport signal sur bruit.
Le principe à la base du fonctionnement de la ligne à retard DL est que l' échantillonnage du signal retardé est obtenu par la lecture du signal en retard de l' écriture .
L' écriture est faite sur la capacité Ce de la première cellule mémoire pendant une période Θ1 durant laquelle le commutateur d' écriture la est passant et les autres commutateurs d'écriture ouverts, sur la capacité Ce de la deuxième cellule mémoire pendant une période 92 durant laquelle le commutateur d' écriture 2a est passant et les autres commutateurs d' écriture ouverts et ainsi de suite jusqu'à la Nième capacité. Le cycle est alors complet et recommence avec la capacité 1.
Chaque période Θ1,Θ2,...,ΘΝ est non recouvrante avec les périodes antérieures et postérieures afin d' éviter tout conflit entre les cellules mémoire.
La lecture suit exactement le même processus que l'écriture. Ainsi, la lecture est faite avec la décharge de la capacité Ce de la première cellule mémoire pendant une période 61' durant laquelle le commutateur de lecture lb est passant et les autres commutateurs d' écriture ouverts, avec la décharge de la capacité Ce de la deuxième cellule mémoire pendant une période Θ2' durant laquelle le commutateur de lecture 2b est passant et les autres commutateurs de lecture ouverts et ainsi de suite jusqu'à la Nième capacité. Le cycle est alors complet et recommence avec la capacité 1.
Chaque période ΘΙ' , Θ2' , ... ΘΝ', est non recouvrante avec les périodes antérieures et postérieures afin d'éviter tout conflit entre les cellules mémoire.
Pour une même cellule élémentaire, la période durant laquelle le commutateur de lecture est passant est décalée temporairement, d' un décalage temporel noté x, de la période durant laquelle le commutateur d'écriture est passant. Les commutateurs de lecture sont donc commutés séquentiellement après les commutateurs d'écriture.
La commande des périodes est effectuée de la façon suivante :
Un séquenceur génère 2" phases non-recouvrantes de durée Tek. Chaque phase de contrôle est retardée de la précédente d'un retard égal à Tek. Le retard Tek provient d' une horloge de fréquence fck, comme par exemple une horloge à quartz.
Le compteur est par exemple un compteur binaire de n bits auquel est associé un décodeur n vers 2n .
Avantageusement, on choisira n de sorte que
2n = N afin de mettre en œuvre une logique binaire simple. Cette égalité sera utilisée dans la suite de la description. On comprendra alors que le décalage temporel x peut être compris entre 1 et N périodes .
Le compteur est avantageusement synchrone puisque le système selon l' invention est destiné à un fonctionnement à fréquence élevée.
Le séquenceur se compose d' un compteur relié à une base de temps, d'un décodeur en sortie du compteur et de bascules RS en sortie du décodeur.
Les bascules RS assurent le non-recouvrement des 2n phases .
La chronologie des périodes de contrôle va maintenant être décrite en relation avec la figure 9, qui illustre une ligne à retard DL selon la figure 6 dans laquelle N=4.
Cette ligne comporte 4 commutateurs d' écriture la, 2a, 3a, 4a et 4 commutateurs de lecture lb, 2b, 3b, 4b. Les chronogrammes représentés en figure 8 représentent l' évolution des commutateurs de lecture et d' écriture en fonction d'un cycle de conversion.
Pour la première cellule élémentaire, la période Θ1 durant laquelle le commutateur d' écriture la est passant est égale à Tek. Le début de la période Θ1 correspond au front montant de la première phase d' horloge φΐ et la fin de la période Θ1 correspond au front descendant de la première phase d' horloge 1 . Ce principe est valable pour les 3 autres cellules élémentaires .
Pour la première cellule élémentaire, la période 91' durant laquelle le commutateur de lecture lb est passant est égale à Tek et le début de la période ΘΙ' correspond au front montant de la première phase d'horloge φΐ décalée de 3 périodes dans cet exemple. La fin de la période ΘΙ' correspond au front descendant de la première phase d' horloge φΐ décalée de 3 périodes. Ce principe est valable pour les 3 autres cellules élémentaires.
Dans le dispositif de conversion selon 1' invention, la valeur du décalage temporel x peut être obtenue par un aiguillage des phases d' horloge en
retard sur les commutateurs de lecture. La valeur de x est donc dépendante de la fréquence fck de l' horloge ainsi que de l'aiguillage choisi. L'aiguillage des phases d' horloge est réalisé au moyen d' un circuit d' aiguillage .
Avantageusement, ce circuit d' aiguillage est contrôlable afin de faire varier la valeur du décalage x .
Le séquenceur, l' horloge et le circuit d' aiguillage constituent les moyens logiques de commande du dispositif de conversion selon l' invention.
Le retard Δ généré par la ligne à retard DL correspond à l' addition d' un temps de propagation fixe d' environ 5ns +/- 1ns et du décalage temporel x entre l'écriture et la lecture de la ligne à retard DL .
Le retard est donc défini par la formule suivante :
A = tpd + x
avec tpd le temps de propagation égal à 5 ns +-lns, et x le décalage temporel.
De cette manière, le retard peut être réglé en changeant la fréquence d' horloge fck et/ou le contrôle du circuit d'aiguillage.
Le retard Δ est nécessairement supérieur au temps de montée du signal Vout(t) afin d'avoir en sortie du soustracteur, une impulsion de même amplitude que 1' impulsion d' entrée, sans altération de l' information d' énergie .
Le dispositif de conversion tel qu' illustré en figure 5A (ou figure 5B) peut être réalisé en électronique discrète avec des composants du commerce.
Avantageusement, un filtre à temps continu peut être disposé en sortie de la ligne à retard DL (ou DLD) . Ce filtre à temps continu, par exemple du type Butterworth ou Chebychev, permet de diminuer davantage le bruit de commutation.
De manière préférentielle, le dispositif selon V invention est intégrable en micro-électronique et le dispositif est adapté à l' intégration microélectronique dans une technologie CMOS qui présente 1' avantage d' être peu coûteuse et permet d' obtenir des dispositifs avec des performances remarquables, notamment en terme de consommation électrique.
Les commutateurs sont de préférence des transistors MOSFET et dans ce cas, l'augmentation de la valeur de capacité Ce permet de diminuer le bruit en kT/C.
De manière préférentielle, on choisira une implantation en technologie courante CMOS 0,35μπι. Réalisé dans une telle technologie, le dispositif est alors intégrable dans un circuit spécifique ou ASIC (acronyme de l' anglais : « Application Spécifie Integrated Circuit ») .
Le dispositif peut alors répondre aux contraintes suivantes :
• encombrement cohérent avec l' intégration micro-électronique, c'est-à-dire inférieur à 1 mm2 ;
• faible sensibilité aux variations technologiques afin de limiter les dispersions d' un circuit à l' autre ;
• faible sensibilité aux variations environnementales (température, tension d' alimentation, etc . ) ;
• bruit faible, de l' ordre de ΙΟΟμν max ;
• dynamique élevée, de l' ordre de IV ;
• faible consommation, de l' ordre de 20 mW maximum.
De préférence, les moyens logiques qui permettent de contrôler la commutation des commutateurs sont imolémentés dans l'ASIC. L' horloae est externe au circuit ASIC sur lequel est implanté le dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension .
Un exemple de réalisation du dispositif selon la figure 5A va maintenant être décrit. Dans cet exemple, la ligne à retard DL est composée de 16 capacités et d' un compteur synchrone 4 bits piloté par une horloge de période T.
Les valeurs caractéristiques choisies sont :
Tek =l/fck = 5ns ou 10 ns Cint = 50fF ; Rp = lOMOhm d' où τ =500ns
avec Ce = lpF, il vient Re = 500kOhm.
Le choix de la valeur Ce = lpF permet d' obtenir un bruit en kT/C égal à 130e-, négligeable dans la somme quadratique vis-à-vis de la charge équivalente de
bruit du préamplificateur de charge, comprise entre 350e- et 650e- et la consommation mesurée pour une fréquence d' horloge f=200MHz est inférieure à 20mW.
La configuration du circuit d' aiguillage permet, avec les valeurs choisies d' obtenir des retards allant de 25ns à 50 ns avec une période d' horloge de 5 ns. En augmentant la période d' horloge à 10 ns, le dispositif de conversion ainsi réalisé permet d' obtenir des retards allant de 45 ns à 95 ns . Il est possible de produire des retards beaucoup plus longs en augmentant la période d' horloge et/ou en modifiant la configuration du dispositif d'aiguillage.
Dans cet exemple, le dispositif est adapté à 1' intégration micro-électronique où son encombrement 400x600/m2 dans une technologie courante CMOS 0 , 35μιτι est cohérent avec celui d'autres fonctions.
Dans un mode de réalisation, le dispositif de conversion décrit ci-avant est intégré dans système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants .
Plus précisément, la figure 9 illustre un synoptique du système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants selon un mode de réalisation de l'invention.
Selon l' invention, le système comporte un détecteur à semi- conducteur 910. Le détecteur 910 comprend un élément en matériau semi -conducteur M, comme, par exemple, un détecteur à CdZnTe, ou CdTe :C1, ou encore CdTe :In, et une résistance R qui relie 1' élément M à une haute tension HT. La sortie du détecteur à semi -conducteur 910 est reliée à un dispositif de conversion d' impulsions de courant en
impulsions de tension 900 tel que décrit en relation avec la figure 5A.
Un convertisseur analogique-numérique 940 est connecté à la sortie du dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsions de tension 900 et reçoit les impulsions de tension E(t) .
De manière préférentielle, le convertisseur analogique-numérique 940 et le compteur du dispositif de conversion 900 sont synchronisés par la même horloge. L'échantillonnage des signaux au niveau du convertisseur analogique -numérique 940 est par conséquent facilité.
1/ homme du métier comprendra qu' un système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants peut être réalisé de la même façon à partir du dispositif de conversion d' impulsions de courant en impulsion de tension illustré en Fig. 5B.
Le système de détection de rayonnements électromagnétiques ionisants trouvera application notamment à la mesure par spectrométrie de tout rayonnement ionisant, et tout particulièrement, le rayonnement X ou le rayon gamma, notamment dans les cas où ledit rayonnement est intense.
Il peut ainsi être utilisé pour la détection d'explosifs dans des bagages. Outre le contrôle de bagage, ce dispositif pourra trouver application dans le domaine nucléaire, comme par exemple la mesure de l'activité de déchets ou de combustible.