DISPOSITIF ET PROCEDE D'ANALYSE OPTIQUE DE DOCUMENTS
DOMAINE TECHNIQUE
La présente invention se rapporte au domaine général des dispositifs et procédés destinés à l'analyse optique de substances, d'objets ou de documents, lesdits procédés et dispositifs permettant de déceler ou de caractériser des substances présentes sur un support quelconque, et plus particulièrement au domaine des procédés d'analyse permettant d'authentifier un document ou de détecter un faux, par exemple dans le cadre d'enquêtes ou de procédures judiciaires.
La présente invention se rapporte en particulier à un procédé d'analyse optique destiné à discriminer une substance présente sur un support tel qu'un objet ou un document, ledit procédé comprenant une étape d'éclairage au cours de laquelle on expose le support à un faisceau lumineux primaire de telle sorte que ledit support émet en réponse un faisceau lumineux secondaire, ainsi qu'une étape de détection au cours de laquelle on recueille et on analyse ledit faisceau secondaire.
La présente invention concerne également un dispositif d'analyse optique destiné à discriminer une substance présente sur un support tel qu'un objet ou un document, ledit dispositif comprenant des moyens d'éclairage aptes à générer un faisceau lumineux primaire pour éclairer le support de telle sorte que ledit support émette en réponse un faisceau secondaire, ainsi que des moyens de détection conçus pour recueillir et analyser ledit faisceau secondaire.
TECHNIQUE ANTERIEURE
11 est connu d'utiliser les propriétés optiques de certaines substances, et en particulier des encres, afin de vérifier l'authenticité de documents tels que papiers d'identité ou valeurs.
En particulier, il est connu à cet effet d'exposer le document au rayonnement d'une lampe à ultraviolets, de sorte à exciter certains pigments qui rayonnent alors, par fluorescence, dans le domaine du spectre visibie.
B10509/PCT
Ainsi, la simple exposition à une iampe UV permet de détecter immédiatement la présence ou l'absence d'une encre spéciale garantissant l'authenticité du document.
Toutefois, de tels dispositifs souffrent de certaines limitations.
En premier lieu, de tels procédés ne sont adaptés qu'à la détection de substances dont la nature chimique leur confère des propriétés fluorescentes sous le rayonnement UV.
En outre, il convient dans certains cas d'observer des précautions afin de ne pas exposer les yeux ou la peau de l'utilisateur de façon excessive audits rayonnements ultraviolets, qui peuvent être relativement agressifs pour certains tissus biologiques.
On connaît par ailleurs des dispositifs d'analyse par infrarouge qui permettent d'explorer certaines propriétés optiques du document au-delà du spectre visible.
S'ils présentent des avantages indéniables, de tels dispositifs souffrent également de certaines limitations.
En premier lieu, à l'instar des dispositifs employant des ultraviolets, les dispositifs à infrarouge ne peuvent analyser que certaines catégories de substances sensibles aux longueurs d'ondes spécifiques qu'ils utilisent.
En second lieu, de tels dispositifs doivent convertir l'image formée dans le spectre infrarouge, invisible à l'œil nu, pour restituer une image perceptible par un utilisateur humain.
Généralement, une telle image est traduite en niveaux de gris, de telle sorte que le pouvoir de discrimination effectif d'un tel dispositif peut être relativement restreint.
En outre, de tels dispositifs à infrarouge, qui mettent parfois en œuvre des moyens de détection et de conversion du signal particulièrement élaborés, peuvent s'avérer particulièrement complexes et coûteux.
EXPOSE DE L'INVENTION
Les objets assignés à la présente invention visent par conséquent à remédier aux inconvénients énumérés précédemment et à proposer un nouveau procédé d'analyse optique, destiné à discriminer une substance présente sur un support tel qu'un objet ou un document, qui présente un pouvoir de discrimination particulièrement élevé.
Un autre objet de l'invention vise à proposer un nouveau procédé d'analyse optique qui soit particulièrement polyvalent
Un autre objet de l'invention vise à proposer un nouveau procédé d'analyse optique qui soit particulièrement simple et intuitif à mettre en œuvre.
Un autre objet de l'invention vise à proposer un nouveau dispositif d'analyse optique possédant un pouvoir de discrimination accru.
Un autre objet de l'invention vise à proposer un nouveau dispositif d'analyse optique possédant une grande polyvalence et une bonne souplesse d'utilisation.
Un autre objet assigné à l'invention vise à proposer un nouveau dispositif d'analyse optique qui soit de structure particulièrement simple, compacte et peu onéreuse.
Un autre objet assigné à la présente invention vise à proposer un nouveau dispositif d'analyse optique présentant une bonne ergonomie et dont l'utilisation est particulièrement intuitive.
Les objets assignés à l'invention sont atteints à l'aide d'un procédé d'analyse optique destiné à discriminer une substance présente sur un support tel qu'un objet ou un document, ledit procédé comprenant une étape d'éclairage au cours de laquelle on expose le support à un faisceau lumineux primaire de telle sorte que ledit support émet en réponse un faisceau lumineux secondaire, ainsi qu'une étape de détection au cours de laquelle on recueille et on analyse ledit faisceau secondaire, ledit procédé étant caractérisé en ce que le faisceau lumineux primaire est choisi pour interagir avec la substance de telle sorte que cette dernière émet au sein du faisceau lumineux
secondaire, dans le domaine du spectre visible, une radiation chromatique caractéristique non directement discernable parmi ledit faisceau lumineux secondaire, et en ce que l'étape de détection comporte une sous-étape de filtrage sélectif au cours de laquelle on filtre !e faisceau lumineux secondaire, à travers une fenêtre spectraie du spectre visible adaptée à ladite radiation chromatique caractéristique, de sorte à extraire dudit faisceau secondaire une image d'un élément de surface du support suffisamment étendu pour contenir au moins une zone contenant la substance et au moins une zone de référence vierge de ladite substance formant l'environnement de ladite substance, ladite image contenant simultanément d'une part un premier signal visible correspondant à la radiation caractéristique de ia substance et d'autre part un second signal visible correspondant à la réponse de l'environnement, lesdits premier et second signaux se distinguant visuellement l'un de l'autre pour permettre à un utilisateur de distinguer la substance de son environnement.
Les objets assignés à l'invention sont également atteints à l'aide d'un procédé d'analyse optique destiné à discriminer une substance présente sur un support tel qu'un objet ou un document, ledit procédé comprenant une étape (a) d'éclairage au cours de laquelle on expose le support à un faisceau lumineux primaire de telle sorte que ledit support émet en réponse un faisceau lumineux secondaire, ainsi qu'une étape
(b) de détection au cours de laquelle on recueille et on analyse ledit faisceau secondaire, ledit procédé étant caractérisé en ce que l'étape (a) d'éclairage comporte une sous-étape (ai) de réglage d'émission au cours de laquelle on détermine, parmi une pluralité de réglages possibles, les caractéristiques spectrales d'émission du faisceau primaire, au moyen d'une source métamérique comportant au moins une première et une seconde source qui présentent des caractéristiques spectrales distinctes et qui sont capables d'émettre simultanément, dans le domaine visible, un premier et un second sous-faisceau, en réglant l'intensité respective desdits premiers et second sous-faisceaux.
Les objets assignés à l'invention sont enfin atteints à l'aide d'un dispositif d'analyse optique permettant de mettre en œuvre l'un et/ou l'autre des procédés d'analyse optique susmentionnés, et plus particulièrement à l'aide d'un dispositif d'analyse optique destiné à discriminer une substance présente sur un support tel qu'un objet ou un document, ledit dispositif comprenant des moyens d'éclairage aptes à générer un
faisceau lumineux primaire pour éciairer ie support de telle sorte que ledit support émette en réponse un faisceau lumineux secondaire, ainsi que des moyens de détection conçus pour recueillir et analyser ledit faisceau secondaire, ledit dispositif étant caractérisé en ce que ies moyens d'éclairage sont conçus pour générer un faisceau lumineux primaire adapté pour interagir avec la substance de telle sorte que cette dernière émette au sein du faisceau lumineux secondaire, dans le domaine du spectre visible, une radiation chromatique caractéristique non directement discernable parmi ledit faisceau lumineux secondaire, et en ce que ies moyens de détection comprennent un organe de filtrage sélectif apte à filtrer le faisceau lumineux secondaire à travers une fenêtre spectrale du spectre visible adaptée à ladite radiation chromatique caractéristique, de sorte à mettre en évidence la distinction entre la substance et son environnement.
DESCRIPTIF SOMMAIRE DES DESSINS
D'autres objets, caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus en détails à la lecture de la description qui suit, ainsi qu'à l'aide des dessins annexés, fournis à titre purement iliustratif et non limitatif, parmi lesquels :
- la figure 1 illustre, selon une vue schématique, un dispositif d'analyse optique conforme à l'invention permettant la mise en œuvre d'un procédé d'analyse optique selon l'invention.
- Les figures 2A, 2B et 2C représentent, selon des vues schématiques, la mise en œuvre d'une variante de procédé d'analyse optique conforme à l'invention.
- Les figures 3A et 3B illustrent, selon des vues schématiques, ia mise en œuvre d'une autre variante de procédé d'analyse optique conforme à l'invention.
- Les figures 4A et 4B fournissent un tableau recensant divers types d'organes de filtrage sélectifs susceptibles d'être mis en œuvre au sein d'un dispositif d'analyse optique conforme à l'invention, en présentant la transmittance desdits filtres en fonction de la longueur d'onde « lambda ». Par commodité de description, les cases
correspondant à une transmittance considérée comme nulle, c'est-à-dire à une absence pratique de bande passante, ont été laissées en blanc.
- Les figures 5, 6, 7, 8, 9 et 10 représentent graphiquement les courbes spectrales, correspondant à la transmittance en fonction de la longueur d'onde « lambda », de certains filtres mentionnés dans le tableau des figures 4A et 4B.
- Les figures 11A, 11B et 11C illustrent ies caractéristiques spectrales d'émission respectives, représentant la transmittance en fonction de la longueur d'onde « lambda », de plusieurs variantes de moyens d'éclairage utilisés au sein d'un dispositif d'analyse optique conforme à i'invention.
- La figure 12 illustre, selon une vue schématique une variante de réalisation ou d'utilisation d'un dispositif d'analyse optique conforme à l'invention permettant la mise en œuvre d'un procédé d'analyse optique selon l'invention.
- La figure 13 illustre la courbe spectrale d'un organe de filtrage sélectif conforme à l'invention, notamment adapté à la détection d'empreintes digitales ou palmaires.
MEILLEURE MANIERE DE REALISER L'INVENTION
La présente invention concerne un dispositif d'analyse optique 1 qui est destiné à discriminer une substance 2 présente sur un support 3.
Au sens de l'invention, le support 3 peut être quelconque, tant dans sa forme, sa taille que sa nature, et la substance 2 peut être présente aussi bien en surface dudit support qu'intégrée à l'intérieur de ce dernier.
En particulier, le support 3 pourra être formé de tout objet quelconque de îa vie quotidienne, susceptible ou non d'être déplacé, et constitué d'un matériau quelconque tel que du papier, un polymère, un textile, un métal, un revêtement minerai ou organique.
Selon une variante particulière de l'invention, le support 3 pourra consister en un substrat de culture cellulaire ou un tissu biologique, humain, animal, ou végétal, le
dispositif 1 permettant alors de détecter ou d'observer certaines substances, notamment des pigments, présents dans les cellules dudit tissu ou cultivées sur le substrat. A titre d'exemple, un tel dispositif pourra servir d'outil d'observation de mélanomes sur la peau.
Toutefois, de façon préférentielle, le dispositif 1 conforme à l'invention sera conçu pour l'analyse de documents, et plus particulièrement pour identifier certaines caractéristiques dudit document, et par exemple vérifier l'authenticité de documents réalisés sur support papier ou détecter des faux en écriture.
Dans ce cas, le support 3 pourra être par exemple un document fiduciaire, un papier d'identité, un acte authentique, un testament, ou encore un document monétaire de type chèque ou billet de banque.
Bien que la substance 2 puisse être un constituant intrinsèque du support 3 et être intégrée à ce dernier par exemple lors de ia fabrication dudit support, eue pourra également être une substance étrangère rapportée sur ou dans ledit support, et notamment déposée en surface ou imprégnée dans ledit support.
Par exemple, ladite substance 2 pourra résulter d'une opération d'écriture manuscrite, d'impression, d'enductïon, d'une projection de type éclaboussure, ou encore d'un transfert par contact ou immersion.
La nature et la composition chimique de la substance 2 pourront être très variées, la substance 2 pouvant par exemple consister en une encre, en un composé pigmentaire d'une encre, en un additif à une encre tel qu'un fixateur ou un siccatif, en un résidu de liquide chimique, en une trace de fluide corporel, tel que salive, sperme ou sueur, ou encore en un composé organique voire un micro-organisme ayant colonisé le support, tel qu'un champignon ou une moisissure.
A ce titre, il est remarquable que, plus globalement, le dispositif 1 et les procédés conformes à l'invention peuvent avantageusement constituer des outils d'investigation permettant notamment de mettre en œuvre un protocole d'exploration visant à découvrir, détecter, identifier, analyser ou caractériser une substance 2, et plus
particulièrement l'aspect, les contours ou l'étendue selon lesquels elle s'étend sur le support, et ce même lorsque la nature voire l'existence de ladite substance sur ledit support 3 ne sont ni connues, ni certaines a priori, et que ia présence de ladite substance peut résulter d'un marquage involontaire, accidentel, non systématique, et non spécifiquement destiné à fournir un moyen d'identification ou d'authentification de l'objet ou du document.
En ceci, !e dispositif et les procédés conformes à l'invention présentent des possibilités et des performances bien supérieures aux outils utilisés communément pour authentifier - par exemple - des billets de banque, et capables de détecter uniquement, par mesure ponctuelle de l'intensité de certains rayonnements particuliers et comparaison des résultats avec des valeurs prédéterminés, la présence ou l'absence d'une substance connue, intégrée intentionnellement en tant que marqueur d'authenticité et possédant des propriétés bien définies, notamment spatiales (position du marquage par rapport à l'objet) et spectrales (comportement prédéterminé de la substance selon des conditions d'éclairage, notamment de longueur d'onde, ou d'observation, notamment d'angle de détection, très spécifiques).
Avantageusement, le dispositif 1 conforme à l'invention sera adapté pour mettre en oeuvre un ou des procédés conformes à l'invention, tels que décrits ci-après. Les éléments de description relatif au dispositif 1 sont donc applicables mutatis mutandis aux procédés, et inversement.
Le dispositif 1 comprend des moyens d'éclairage 4 aptes à générer un faisceau lumineux primaire F1 pour éclairer le support 3, de telle sorte que ledit support 3 émette en réponse un faisceau lumineux secondaire F2, ainsi que des moyens de détection 5 conçus pour recueillir et analyser ledit faisceau secondaire F2.
Bien entendu, le dispositif pourra être adapté à tout type de faisceau secondaire en provenance du support et renvoyé par ce dernier.
De préférence, les moyens de détection 5 sont disposés du même côté que les moyens d'éclairage 4 par rapport au support 3 de sorte à pouvoir capter le faisceau secondaire F2.
En particulier, le dispositif 1 pourra être conçu pour « ausculter » des supports épais ou sensiblement opaques.
Il pourra également permettre, voire autoriser exclusivement, une analyse par réflexion du faisceau réfléchi par le support.
Toutefois, il est également parfaitement envisageable que ledit dispositif 1 soit agencé de manière à ce que les moyens de détection 5 puissent capter le rayonnement transmis et/ou diffusé à travers le support 3, sans sortir du cadre de l'invention.
En tout état de cause, le dispositif 1 conforme à l'invention permet la mise en œuvre d'un procédé d'analyse non destructif, qui ne nécessite pas d'altérer ou de préparer le support 3, notamment par une opération mécanique de prélèvement d'un échantillon ou de réaiisation d'une coupe, ou encore par une opération chimique d'imprégnation, de pulvérisation ou de trempage.
Selon une caractéristique importante de l'invention, les moyens d'éclairage 4 sont conçus pour générer un faisceau lumineux primaire F1 adapté pour interagir avec la substance 2 de telle sorte que cette dernière émette au sein du faisceau lumineux secondaire F2, dans le domaine du spectre visible, une radiation chromatique caractéristique non directement discernable parmi ledit faisceau lumineux secondaire F2.
Bien entendu, la nature de l'interaction entre le faisceau lumineux primaire F1 et la substance 2, qui est à l'origine du faisceau lumineux secondaire F2, n'est nullement limitée, et peut notamment consister en un phénomène d'émission de type luminescence, et notamment de fluorescence, par excitation de la substance au moyen du faisceau lumineux primaire F1 , en un phénomène de réflexion, de transmission, en un phénomène d'absorption ou d'atténuation spectrale du faisceau primaire F1 par la substance 2, ou encore en un phénomène de décomposition et/ou de déphasage dudit faisceau lumineux primaire F1 par ladite substance 2.
De façon préférentielle, le dispositif 1 sera adapté pour détecter le faisceau lumineux secondaire F2 résultant de la réflexion, et notamment de !a réflexion partielle, du
faisceau lumineux primaire F1 , c'est-à-dire produit par réflexion-absorption dudit faisceau lumineux primaire F1 par le support 3 et ia substance 2 et/ou par luminescence de l'un et/ou l'autre de ces éléments.
Par « radiation chromatique caractéristique » on désigne le rayonnement correspondant à la réponse spécifique de la substance 2 lorsque celle-ci est éclairée par le faisceau lumineux primaire F1 , ledit rayonnement contenant une information de nature chromatique susceptible de permettre la caractérisation visuelle de ladite substance et sa distinction par rapport à son environnement.
Par « chromatique », on indique que le spectre de la radiation caractéristique correspond à une couleur, c'est-à-dire que ladite radiation présente au moins une longueur d'onde, et de préférence une gamme spectrale, située dans le spectre de perception de l'œil humain qui lui confère une teinte (ou « tonalité chromatique »).
Bien entendu, ceci n'exclut pas qu'une partie de la réponse de la substance 2 à l'excitation par le faisceau lumineux primaire F1 soit située en dehors du domaine du spectre visible, la radiation chromatique caractéristique correspondant alors à la portion de ladite réponse contenue dans le spectre visible.
Par « spectre visible », on désigne la bande spectrale normalement accessible à l'œil humain, et plus particulièrement la bande spectrale sensiblement comprise entre 380 nm et 780 nm, laquelle contient avantageusement la radiation chromatique caractéristique.
De préférence, la radiation caractéristique sera sensiblement comprise entre 400 nm et 700 nm, et de façon particulièrement préférentielie au moins en partie située dans un domaine du spectre visible inférieur ou égal à 650 nm, voire inférieur ou égal à 530 nm, voire inférieur ou égal à 470 nm.
Par « non directement discernable » on indique que la distinction entre !a substance et son environnement n'est pas visuellement décelable par une observation directe du faisceau lumineux secondaire F2, c'est-à-dire que ia radiation caractéristique de ladite substance, bien qu'elle appartienne par nature au domaine spectral de perception de
l'œil, ne peut pas être discriminée à l'œil nu dudit faisceau lumineux secondaire « brut » dans laquelle elle est « noyée » lorsque le support est éclairé par les moyens d'éclairage 4.
C'est pourquoi, selon une autre caractéristique importante de l'invention, les moyens de détection 5 comprennent au moins un organe de filtrage sélectif 6 qui est apte à filtrer le faisceau lumineux secondaire F2 à travers une fenêtre spectrale du spectre visible, ladite fenêtre spectrale étant adaptée à ladite radiation chromatique caractéristique, de sorte à mettre en évidence la distinction entre la substance 2 et son environnement.
Par « environnement », on désigne les éléments étrangers à la substance 2 qui se trouvent dans la même région spatiale du support 3 observé que ladite substance 2, et notamment le support 3 lui-même ou encore d'autres substances de nature chimique différente qui se situent sur ou dans ledit support 3 au voisinage de la substance 2, voire mélangées ou superposées à cette dernière.
Avantageusement, le dispositif 1 conforme à l'invention permet d'extraire du faisceau lumineux secondaire F2, à travers une fenêtre d'observation spectrale définie par l'organe de filtrage sélectif 6, une image 10 qui contient simultanément d'une part un premier signal chromatique visible (ou un premier ensemble de signaux chromatiques visibles) qui correspond à tout ou partie de la radiation caractéristique chromatique, c'est-à-dire à ia réponse spécifique de la substance 2 à l'éclairage par le faisceau lumineux primaire F1 , et d'autre part un second signal chromatique visible (ou un second ensemble de signaux chromatiques visibles) qui correspond à une partie
(filtrée) de la réponse globale de l'environnement, et qui se superpose au premier signal chromatique visible sur l'image 10 restituée par les moyens de détection 5, de telle sorte que la distinction chromatique qui existe entre lesdits premier et second signaux chromatiques visibles devient visuellement et immédiatement apparente à l'utilisateur lorsque ce dernier regarde ladite image 10.
En d'autres termes, le dispositif 1 fournit une image 10 d'un phénomène naturel de radiation chromatique, et préférentiellement de luminescence, image au sein de laquelle coexistent au moins un premier signal représentatif de la substance 2 et un autre signal représentatif de l'environnement de ladite substance, et plus
particulièrement représentatif de la ou des zones du support 3 voisines de ladite substance et non marquées par cette dernière, ladite image 10 étant visuellement perceptible et interprétable par l'utilisateur, de telle sorte que ce dernier est alors en mesure de discriminer visuellement la substance 2 de son environnement.
L'inventeur a en effet constaté que de très nombreuses substances produisaient une radiation chromatique caractéristique dans le domaine du visible, notamment lorsque lesdites substances étaient éclairées par une lumière visible, voire par une lumière UV, bien que ce phénomène soit jusqu'à présent passé inaperçu du fait qu'il était « caché » ou « recouvert » par le bruit global du faisceau lumineux secondaire F2.
Or, l'inventeur a également découvert qu'il était possible de recueillir les informations chromatiques discriminantes intrinsèquement présentes dans !a faisceau lumineux secondaire F2 et de les révéler à l'utilisateur en isolant une image 10 dudit faisceau lumineux secondaire F2 au moyen d'un simple filtrage spectral approprié, apte à réduire ou éliminer une partie du bruit causé par le faisceau lumineux secondaire.
Ainsi, le filtrage sélectif peut avantageusement être opéré à l'aide de filtres relativement « simples » définis par la distribution ou ie « dosage » spécifique de leur transmittance en fonction de la longueur d'onde dans la fenêtre spectrale qu'ils déterminent.
Il est en outre remarquable que le dispositif 1 et les moyens de détection 5 pourront présenter des exigences techniques minimalistes, et en particulier fonctionner indépendamment de conditions particulières de collimation, de focalisation, d'orientation spatiale, ou encore de polarisation des faisceaux lumineux F1 , F2, des moyens d'éclairage 4 ou de l'organe de filtrage sélectif.
En particulier, le dispositif et les procédés associés pourront être peu sensibles à l'orientation relative des moyens d'éclairage 4 et des moyens de détection 5.
Le dispositif présente donc une bonne robustesse et une relative souplesse d'utilisation, puisqu'il tolère des conditions d'observation et d'analyse très variées et peu contraignantes.
De telles qualités le rendent notamment adaptable à la recherche de nombreux types de substances, au contraire des appareil connus qui sont généralement de type monotâche et réservés à la détection d'une unique substance dédiée.
De surcroît, ces qualités permettent d'envisager des agencements très variables, et notamment très compacts, des organes du dispositif 1.
Avantageusement, le dispositif 1 est conçu pour faire apparaître simultanément à l'utilisateur, dans le domaine du spectre visible qui lui est directement accessible, la substance 2 et son environnement de telle manière qu'ils se distinguent chromatiquement l'un de l'autre, l'utilisateur étant alors à même d'opérer intuitivement une distinction visuelle immédiate entre les premier et second signaux tels qu'ils apparaissent sur l'image 10.
A cet effet, l'image 10 permettra avantageusement de visionner un élément de surface du support 3 qui soit suffisamment étendu pour contenir au moins une zone contenant la substance 2 et au moins une zone vierge de ladite substance et formant une zone de référence, afin de permettre, par comparaison, le repérage de la substance 2 analysée par rapport au rendu de ia zone de référence formant l'environnement dans iequel s'inscrit ladite substance.
Avantageusement, on pourra ainsi percevoir sur l'image d'une région spatiale relativement vaste du support, ies caractéristiques géométriques ou dimensionnelles de Ia marque formée par la substance 2 dans ou sur le support 3, et en particulier distinguer le tracé des limites de l'étendue couverte par la substance par rapport à son environnement, puis éventuellement relever, mesurer, interpréter ou analyser, manuellement ou automatiquement ces caractéristiques.
Avantageusement, les différences chromatiques entre la substance analysée et son environnement, qui sont observables sur l'image 10 sensiblement telles qu'elles préexistent naturellement, et qui étaient initialement « cachées » dans le faisceau lumineux secondaire F2, ne se limitent pas à de simples écarts d'intensité entre les différentes régions (ou zones) de l'image 10.
En effet, selon l'invention, les premier et second signaux chromatiques visibles peuvent avantageusement faire apparaître entre la substance 2 et son environnement des différences de teintes, c'est-à-dire des différences de longueurs d'onde dominantes apparentes, et/ou des différences de saturation dans la ou les teintes observées, c'est- à-dire des différences de pureté perceptibles pour une même teinte (selon que la couleur paraît plus pâle ou plus soutenue, c'est-à-dire plus ou moins « blanchie »).
En d'autres termes, l'image 10 est avantageusement porteuse d'une information chromatique discriminante perceptible à l'œil, les points lumineux formant ladite image 10 pouvant avantageusement être distingués les uns des autres par des écarts de luminosité, des différences de teintes, c'est-à-dire de tonalité chromatique correspondant à leur longueur d'onde dominante, telle qu'elle est perçue par l'œil humain, mais également par des différences de saturation, c'est-à-dire de pureté des teintes observées.
Ainsi, îe dispositif 1 conforme à l'invention présente un pouvoir de discrimination particulièrement élevé, notamment parce qu'il peut rendre accessible à l'utilisateur, c'est-à-dire à l'œil humain, un phénomène de radiation photochromatique, et notamment de luminescence, naturellement présent. Avantageusement, le dispositif 1 révèle ce phénomène sensiblement sans l'altérer, et par conséquent en conservant, dans l'image 10 qu'il en restitue, une pluralité d'informations originales (différences chromatiques) basées sur les différents paramètres intrinsèques de la couieur, c'est-à- dire de la perception optique par l'œil humain des ondes lumineuses constituant ledit phénomène.
De façon particulièrement avantageuse, le dispositif 1 , et plus particulièrement les moyens de détection 5, sont donc aptes à préserver au moins une, et de préférence une pluralité d'informations chromatiques, et, de façon particulièrement préférentielle, peuvent potentiellement capter et restituer simultanément plusieurs valeurs de chacun des trois paramètres de teinte, luminosité et saturation des signaux observés, dans les différents points lumineux qui constituent l'image 10 dans l'espace.
De préférence, la fenêtre spectrale définie par l'organe de filtrage sélectif 6 couvre au moins une partie du domaine spectral visible située en deçà de 650 nm, de préférence
en deçà de 530 nm, voire en deçà de 470 nm. Ainsi, les moyens de détection 5 permettent de capturer et de restituer sur l'image 10 une teinte, voire une pluraiité de teintes, présentes dans le faisceau lumineux secondaire et visuellement observables par l'utilisateur.
A ce titre, on évite sensiblement la perte d'informations, donc de pouvoir de discrimination, que l'on peut rencontrer par exempie dans les systèmes à détection infrarouge de l'art antérieur lorsque ceux-ci convertissent le rayonnement infrarouge invisible en une image visible et ne donnent ainsi accès qu'à une forme de discrimination basée sur des niveaux de gris qui ne se différencient que par leur luminosité apparente.
Avantageusement, le dispositif conforme à l'invention permet donc à l'aide de moyens simples et peu coûteux de rendre apparent un phénomène qui préexiste intrinsèquement dans un état potentiellement perceptible par l'œil humain, sans que la mesure dudit phénomène ne fasse disparaître les informations de discrimination contenues dans ledit phénomène.
En outre, en permettant à l'observateur d'opérer visuellement la distinction au sein d'une même image 10 entre le premier signal représentatif de la substance 2, et le second signal représentatif de son environnement, de préférence par un contraste de teintes, le dispositif 1 fonctionne selon un mode « relatif» ou « flottant » laissant une part importante à l'appréciation de l'observateur, et ne nécessite pas de référentiel absolu, et en particulier pas de mesure précise d'intensité ou de composition spectrale des signaux observés, ni a fortiori de normalisation de telles mesures ou de comparaison de celles-ci à des valeurs fixes de référence pré-enregistrées.
Ceci permet de simplifier le dispositif 1 , et de rendre son utilisation très intuitive, tout en lui conférant une grande polyvalence qui le rend ouvert et immédiatement adaptable à des applications très variées, et notamment à la recherche de substances 2 dont la nature ou la présence sur le support n'est pas certaine.
Bien entendu, il n'est toutefois pas exclu que le dispositif 1 puisse comprendre d'une unité de traitement capable d'analyser l'image 10, ou de mesurer précisément tout ou
partie des caractéristiques, notamment la composition spectrale ou l'intensité, du faisceau secondaire F2 avant ou après filtrage sélectif.
De préférence, les moyens de détection 5 sont pourvus d'un organe d'acquisition 7 conçu pour capter le faisceau lumineux secondaire filtré F2' issu de l'organe de filtrage sélectif 6 et traiter ledit faisceau filtré pour en restituer l'image 10, par exemple de manière bi- ou tridimensionnelle, sur un organe d'affichage 8 tel qu'un écran d'ordinateur
Bien entendu, l'organe d'acquisition 7 pourra comporter des éléments de zoom permettant d'agrandir et/ou de rétrécir le champ spatial observé, ainsi que des éléments de traitement, tels que des amplificateurs, permettant par exemple d'amplifier ia luminosité du signa! reçu.
Avantageusement, la constitution, l'observation et l'analyse de l'image 10 ne requièrent qu'un seul angle de vue, l'acquisition se faisant sensiblement en temps réel, selon une position fixe et sensiblement invariante pendant la période d'observation, sans qu'il soit notamment nécessaire de procéder à plusieurs mesures en différents points de l'espace ou de procéder à un traitement complexe des données recueillie.
Selon une variante de réalisation préférentielle, qui peut constituer une invention en tant que telle, l'organe d'acquisition 7 est réalisé au moyen d'une caméra vidéo à capteurs CCD grand public, que l'on débride, c'est-à-dire à laquelle on ôte les filtres habituellement utilisés pour empêcher la cellule CCD de ladite caméra d'être aveuglée par des rayonnements UV ou infrarouges. La caméra devient ainsi capable de percevoir un large spectre incluant UV, spectre visible et infrarouge.
Avantageusement, une telle modification est rendue possible et mise en œuvre dans la mesure où l'on peut notamment contrôler le spectre d'émission du faisceau lumineux primaire F1 , de sorte à n'émettre que peu ou pas d'infrarouges, et peu ou pas d'ultraviolets, te! que cela sera décrit plus loin.
Selon une variante de réalisation, le dispositif 1 peut être spécifiquement dédié à la détection d'une substance particulière, ou d'une famille de substances présentant les
propriétés optiques analogues, et disposer à cet effet d'un organe de filtrage sélectif 6 invariant.
Toutefois, de façon particulièrement préférentielle, le dispositif 1 comportera des moyens de configuration (non représentés) permettant de modifier les caractéristiques spectrales de l'organe de filtrage sélectif. En particulier, lesdits moyens de configuration pourront permettre de modifier la position spectrale de l'organe de filtrage 6 et/ou la largeur spectrale de la bande passante dudit organe de filtrage, c'est-à-dire la position de ses bornes correspondant à sa ou à ses longueurs d'onde de coupure, et/ou son niveau de transmittance pour l'une ou l'autre des différentes longueurs d'onde constitutives de ladite bande passante.
Selon une variante de réalisation, l'organe de filtrage sélectif 6 pourra être ainsi formé par un ou plusieurs filtres optiques pouvant être disposés alternativement, ou bien encore superposés, dans le chemin optique du faisceau lumineux secondaire F2 au moyen d'un support de filtre adapté, tel que, par exemple, un barillet comportant sur son pourtour une pluralité de logements destinés à accueillir chacun l'un desdits filtres optiques.
De préférence, le dispositif 1 comportera un support de filtre intégré, éventuellement pourvu de moyens de sélection motorisés du filtre.
Seîon une autre variante de réalisation, l'organe de filtrage sélectif pourra comporter un filtre « accordable » dont les caractéristiques spectrales pourront être intrinsèquement modifiées par une reconfiguration dudit filtre, par exemple en modifiant mécaniquement, électriquement ou chimiquement l'état dudit filtre.
Plus particulièrement, selon une variante de réalisation qui peut constituer une invention à part entière, i'organe de filtrage sélectif pourra comporter un substrat, par exemple un écran, dont la transparence et/ou la couleur pourront être modifiées à volonté par l'utilisateur.
Avantageusement, un te! écran pourra être formé par un écran couleur à cristaux liquides, tels que ceux employés en association avec des rétroprojecteurs. Ainsi,
l'utilisateur pourra choisir en fonction de ses besoins la teinte et l'opacité de l'écran traversé par le faisceau lumineux secondaire F2 et ainsi adapter les conditions de filtrage au cas par cas.
L'organe de filtrage sélectif 6 pourra être formé par un filtre passe-bas, un filtre passe- haut, ou un filtre passe-bande.
La ou les bande(s) passante(s) dudit organe de filtrage sélectif 6, qui définissent la fenêtre spectrale d'observation du faisceau lumineux secondaire F2, couvriront de préférence au moins une partie du domaine spectral visible située en deçà de 650 nm, de préférence en deçà de 530 nm, voire en deçà de 470 nm.
De préférence, l'organe de filtrage sélectif 6 permettra ainsi de capter et de mettre en évidence des radiations chromatiques non limitées au domaine du « rouge », du proche infrarouge et/ou de l'infrarouge, en notamment d'inclure des informations de teintes bleues ou vertes dans ia mesure effectuée, et par conséquent dans l'image 10, laquelle pourra par ailleurs simultanément contenir ou non des radiations chromatiques rouges.
Avantageusement, selon une caractéristique qui peut constituer une invention à part entière, l'utilisation de telle(s) bande(s) passante(s) permet de recueillir, à travers la fenêtre spectrale, des longueur d'ondes - donc des informations chromatiques - situées hors du rouge, et notamment dans le vert et/ou le bleu, en particulier en deçà de 650 nm, de 530 nm, voire de 470 nm, voire au besoin de couper ou d'atténuer !e domaine rouge ou infrarouge situé au-delà de ces limites.
Un tel agencement optimise le pouvoir de discrimination du dispositif en laissant apparaître une image où les diverses nuances chromatiques ne sont pas « grisées » par une saturation de rouge et/ou d'infrarouge, contrairement à ce qui se produit systématiquement au sein des dispositifs à infrarouge ou proche infrarouge connus.
Le dispositif 1 conforme à i'invention présente donc en particulier un pouvoir de discrimination nettement supérieur aux dispositifs monochromes connus.
A titre d'exemple, on pourra utiliser comme organe de filtrage sélectif 6 l'un des filtres IN, XIlI1 XIV ou UV-2 présentés dans le tableau des figures 4A et 4B.
En effet, l'inventeur à constaté, notamment au cours d'essais de discrimination d'encres déposées sur ie support 3 par des stylos ou des feutres, que des filtres présentant au moins une première sous-fenêtre spectrale située dans le bleu ou le vert, c'est-à-dire sensiblement entre 400 nm et 520 nm, procuraient des résultats remarquables.
Avantageusement, cette première sous-fenêtre spectrale peut être associée à une seconde sous-fenêtre spectrale, située dans le rouge, c'est-à-dire entre environ 640 nm et 700 nm, ou à tout le moins tolérer la présence de celle-ci afin de simplifier la fabrication desdits filtres, tel que cela est notamment le cas pour les filtres III, XIIl et XIV.
De surcroît, de tels filtres pourront présenter une plus forte atténuation dans la première sous-fenêtre spectrale (bieu) que dans la seconde (rouge), le rapport de transmittance maximal entre chacune desdites sous-fenêtres spectrales pouvant être de 10, de 100, voire de 1 000. A ce titre, la transmittance dans le rouge sera avantageusement strictement inférieure à 100 %.
Plus globalement, la transmittance maximale de l'organe de filtrage sélectif, dans la fenêtre spectrale, ou dans les sous-fenêtres spectrales considérées, est de préférence inférieure à 100 %, de sorte à provoquer une atténuation de la luminosité du faisceau lumineux secondaire F2.
Plus particulièrement, ladite transmittance maximale, non nulle, pourra être inférieure ou égale à 65 %, inférieure ou égale à 30 %, inférieure ou égale à 10 %, inférieure ou égale à 0,1 %, voire inférieure ou égale à 0,01 %.
En d'autres termes, l'organe de filtrage sélectif 6 pourra présenter une densité optique, c'est-à-dire une valeur correspondant au logarithme de son opacité, supérieure ou égale à 0,18, supérieure ou égale à 0,5, supérieure ou égale à 1 , supérieure ou égale à 3, voire supérieure ou égale à 4.
L'inventeur à en effet remarqué qu'une certaine atténuation, voire une forte atténuation, par exemple dans le domaine du rouge, était nécessaire pour mettre en évidence la radiation chromatique caractéristique permettant de repérer la substance 2.
Bien entendu, la fenêtre spectrale conforme à l'invention peut être « monobloc », c'est- à-dire s'étendre sur une portion continue unique du spectre visible, tel que cela est le cas pour le filtre I illustré sur la figure 5 et la figure 4A, ou encore pour le filtre UV-2 illustré sur la figure 10 et la figure 4B, ou bien encore fractionnée en une pluralité de sous-fenêtres spectrales, tel que cela est ie cas pour le filtre XIiI illustré à la figure 8 ou encore pour le filtre Xl illustré à la figure 7.
De préférence, chaque fenêtre spectrale ou sous-fenêtre spectrale présentera un caractère homogène en transmittance, c'est-à-dire que le rapport de la valeur maximale de transmittance dans la fenêtre spectrale considérée par la valeur minimale de transmittance dans ladite fenêtre spectrale sera de préférence inférieur ou égal à 1 000, de façon plus préférentielle inférieur ou égal à 100, et de façon particulièrement préférentielle inférieur ou égal à 10.
En d'autres termes, on considérera de préférence par convention que les limites d'une fenêtre spectrale ou d'une sous-fenêtre spectrale sont définies par ia bande passante à - 3 dB, à - 2 dB, ou à - 1 dB par rapport au pic de transmittance de ladite fenêtre.
Par ailleurs, bien qu'il ne soit pas exclu d'employer une fenêtre spectrale étroite, possédant une bande passante de l'ordre de 5 nm ou 10 nm, la fenêtre spectrale globale, définie par la bande passante ou s'il y a lieu par le cumul des bandes passantes de l'organe de filtrage sélectif 6 dans le domaine du spectre visible, présente de préférence une largeur spectrale Δλ qui est supérieure ou égale à 20 nm, de préférence supérieure ou égale à 30 nm, de façon préférentielle supérieure ou égaie à 50 nm, et de façon particulièrement préférentielle supérieure ou égale à 100 nm.
Avantageusement, une bande passante large peut notamment contribuer à conserver, lors du prélèvement de l'image 10, le caractère « polychrome » de ladite image 10, sur une plage suffisamment étendue pour être compatible avec ia résolution spectrale de l'œil humain.
De préférence, on pourra utiliser une fenêtre (ou une sous-fenêtre) d'observation spectrale « continûment polychrome », c'est-à-dire une bande passante de transmittance non nulle s'étendant sur une gamme spectrale continue formant un sous- intervalle du domaine visible, qui est apte à préserver des informations chromatiques, et notamment une variété de teintes, utiles à la discrimination de la substance par rapport à son environnement.
Ceci peut notamment être le cas avec un organe de filtrage à large bande de type filtre UV-2 représenté sur la figure 10 et au tableau de la figure 4B.
Un tei type de filtre, qui présente une bande passante située exclusivement dans le domaine du visible, coupant les UV et les infrarouges, et plus particulièrement comprise sensiblement entre 420 nm et 680 nm, est à même de recueillir simultanément une pluralité de radiations chromatiques, et notamment, mais pas exclusivement, des radiations correspondant aux trois couleurs primaires.
A titre d'exemple, sa transmittance pourra croître globalement avec la longueur d'onde, entre ses longueurs d'onde de coupure, pour former un profil spectral semblable à celui d'une dent de scie.
Selon une variante de réalisation, les moyens d'éclairage 4 peuvent être invariants, c'est-à-dire formés par une source dont le spectre d'émission est sensiblement constant et non susceptible de réglages autres que celui de son intensité globale.
L'inventeur à en effet pu vérifier que le phénomène de luminescence chromatique d'une même substance 2 était susceptible de se produire pour une grande variété de conditions d'éclairement, et qu'il était par conséquent possible, à conditions d'éclairement constante, c'est-à-dire en employant un même faisceau lumineux primaire F1 , soit de mettre en évidence des substances 2 de natures très variées, soit de détecter une même substance 2 dans différentes régions du spectre visible, simplement en modifiant les propriétés spectrales de l'organe de filtrage sélectif 6.
Par ailleurs, selon une caractéristique préférentielle qui peut constituer une invention en tant que telle, les moyens d'éclairage 4 sont conçus pour générer un faisceau lumineux primaire F1 qui est dépourvu de rayonnement infrarouge.
Plus particulièrement, le spectre d'émission des moyens d'éclairage 4 est de préférence situé en deçà de 780 nm, de façon préférentielle en deçà de 750 nm, de façon particulièrement préférentielle en deçà de 700 nm, et de façon encore plus préférentielle en deçà de 650 nm.
Au besoin, ce spectre d'émission peut même être coupé à des valeurs moindres, encore plus éloignées du domaine rouge du spectre, et notamment inférieures ou égales à 570 nm, voire à 430 nm.
En effet, l'inventeur a constaté que lorsque le support analysé était exposé, en sus d'un rayonnement visible, à un rayonnement infrarouge dont les longueurs d'onde dépassent les valeurs susmentionnées, ce rayonnement infrarouge pouvait perturber significativement le phénomène de radiation chromatique visible, et ce au point de le brouiller, voire de le faire disparaître, sous des conditions d'observation constantes par ailleurs.
Par conséquent, l'élimination à la source des infrarouges, des proches infrarouges, voire de tout ou partie du domaine rouge du spectre visible permet d'accéder à une information chromatique plus nette.
De préférence, les moyens d'éclairage 4 pourront être conçus pour générer exclusivement un faisceau de lumière visible, sensiblement dépourvu d'infrarouges et d'ultraviolets.
En effet, l'inventeur a découvert qu'il était avantageux d'utiliser un faisceau primaire F1 dont le spectre s'étend au moins en partie, de préférence en majorité, et de façon particulièrement préférentielle en totalité dans le domaine visible, dans la mesure où, selon une caractéristique qui peut constituer une invention en tant que telle, il est possible, pour de nombreuses substances 2, de réaliser une excitation au moyen d'une radiation située dans le domaine visible afin d'obtenir une radiation, et notamment un
effet de luminescence, et plus particulièrement de fluorescence, également situé dans le domaine visible, qui permet de différencier ces substances entre elles, et plus globalement de leur environnement.
Avantageusement, ceci permet de s'affranchir de l'utilisation d'une source UV dans de nombreuses applications.
Selon une variante de réalisation, les moyens d'éclairage 4 comprennent une source blanche à large spectre d'émission fournissant artificiellement une lumière de type « lumière du jour » plus ou moins proche du spectre solaire mais limitée à la partie visible dudit spectre, par exemple entre 380 et 780 nm.
On pourra en particulier utiliser une lampe blanche à incandescence, par exemple une lampe halogène, à laquelle on adjoindra un filtre démission 11 passe-bas {« Short Pass Filter »), par exemple dont fa longueur d'onde de coupure sera voisine de 650 nm, voire moins, et par exemple de l'ordre de 570 nm ou 490 nm, tel que cela est illustré sur les figures 11 A, 11 B et 11C.
Selon cette configuration, on prévoira également un filtre anti-calorique 12 destiné à préserver ledit filtre passe-bas de la chaleur dégagée par !a lampe.
Selon une variante de réalisation préférentielle qui peut constituer une invention en tant que telle, les moyens d'éclairage 4 comprendront des moyens de réglage qui permettent de modifier les caractéristiques spectrales d'émission du faisceau lumineux primaire F1 , notamment et préférentiellement dans le domaine visible.
A cet effet, les moyens d'éclairage 4 peuvent comprendre une source invariante à laquelle est associé un filtre d'émission 11 accordable, ou une pluralité de filtres d'émission susceptibles d'être disposés en alternance et/ou en superposition entre ladite source et le support 3, dans le chemin optique du faisceau lumineux primaire Fl
Toutefois, selon une variante de réalisation préférentielle constituant une invention à part entière, indépendamment de l'effet produit par le faisceau primaire sur la substance et de la nature des moyens de détection 5, les moyens d'éclairage 4
comprendront une source lumineuse 20 intrinsèquement accordable, c'est-à-dire ne nécessitant pas de filtre pour modifier son spectre d'émission.
A cet effet, les moyens d'éclairage 4 comporteront de préférence au moins une première source 21 et une seconde source 22 qui présentent des caractéristiques spectrales distinctes, et qui sont capables d'émettre simultanément, dans le domaine du spectre visible, respectivement un premier et un second sous-faisceau P21, P22 superposés, ainsi que des moyens de réglage de l'intensité respective desdits premier et second sous-faisceaux.
Avantageusement, l'utilisateur pourra ainsi modifier le spectre d'émission par synthèse additive, en constituant le faisceau lumineux primaire F1 par superposition dans le domaine du visible d'au moins deux sous-faisceaux P21, P22 de couleurs différentes, présentant de préférence sensiblement la même origine spatiale.
En d'autres termes, les moyens d'éclairage 4 pourront avantageusement comprendre, voire être exclusivement formés, par une source accordable 20 « métamérique ».
De préférence, ladite source accordable 20 métamérique comprendra une troisième source 23, capable d'émettre dans le domaine du spectre visible un troisième sous- faisceau P23 de spectre distinct des premier et second sous-faisceaux, superposable à ces derniers, et d'intensité réglable.
De façon particulièrement préférentielle, la première, la seconde et la troisième source 21 , 22, 23 seront sensiblement monochromatiques, et de façon encore pius préférentielle correspondront sensiblement aux couleurs primaires rouge, vert et bleu.
Plus particulièrement, lesdites première seconde et troisième sources 21 , 22, 23 seront de préférence conçues pour émettre aux alentours de 620 nm (rouge), 520 nm (vert) et 460 nm (bleu) respectivement.
Selon une variante de réalisation préférentielle, lesdites première, seconde et troisième sources 21 , 22, 23 sont formées par des LEDs, par exemple d'une puissance électrique faible de l'ordre de 5 W.
Un tel agencement confère de multiples avantages au dispositif 1 conforme à l'invention, dans la mesure où une telle source accordable 20 permet de :
- travailler en exposition directe, sans requérir la présence d'un quelconque filtre d'émission entre la source et le support 3, - de réduire significativement la consommation électrique du dispositif, ce qui permet d'envisager la mise en œuvre de dispositifs portables, alimentés par batteries, qui présentent une bonne autonomie,
- de gagner en compacité,
- de [imiter réchauffement du dispositif par l'emploi d'une source de lumière « froide »,
- d'augmenter la longévité dudit dispositif par rapport aux lampes à incandescence,
- et enfin de conférer au dispositif une grande polyvalence en lui permettant de « traquer» l'apparition d'un phénomène de luminescence chromatique sous de multiples conditions d'éclairement.
Selon une caractéristique qui peut constituer une invention à part entière, applicable à tout type de procédé d'analyse optique, en particulier conforme à l'invention, le faisceau primaire F1 peut être généré par la superposition d'une part d'un faisceau principal visible à large spectre, d'intensité de préférence sensiblement constante, et, d'autre part, de l'un et/ou l'autre des sous-faisceaux P2i, P22, P23 d'intensité variable, dont le spectre visible est plus étroit que celui dudit faisceau principal.
De façon préférentielle, ledit faisceau principal sera généré artificiellement par une source blanche, notamment une source dite « chaude » de type « lumière du jour» telle que décrite plus haut, de préférence dépourvue d'infrarouges et/ou sensiblement voire totalement dépourvue d'UV, dont le spectre sera de préférence sensiblement constant et l'intensité de préférence sensiblement invariante au cours de l'observation, et notamment au cours des modifications de réglage opérées sur le ou les sous- faisceaux P2-I, P22, P23 additionnels.
Bien qu'il soit envisageable que les plages spectrales, ou longueur d'ondes, des sous- faisceaux soient situées en-dehors de la plage spectrale large occupée par le faisceau
principal, le spectre de ce dernier est de préférence au moins en partie chevauchant avec les spectres des sous-faisceaux, et, préférentiellement, est suffisamment étendu pour couvrir et contenir totalement les plages spectrales desdits sous-faisceaux.
De façon particulièrement préférentielle, cette combinaison d'éclairement comprenant un « fond » large et sensiblement invariant auquel s'ajoute un ou plusieurs faisceaux variables étroits, voire sensiblement monochromatiques, est réalisée en associant une source blanche à une source métamérique à LEDs telle que décrites plus haut.
Avantageusement, une telle disposition permet de prospecter le support 3 en modifiant principalement, sinon exclusivement les paramètres des sous-faisceaux, et ainsi de moduler le faisceau primaire tout en bénéficiant d'un éclairage ambiant permanent mais non perturbateur fourni pas le faisceau principal.
Par ailleurs, selon une variante de réalisation, les moyens d'éclairage 4 pourront comprendre, en plus d'une source visible ou en remplacement de celle-ci, une source de rayonnement ultraviolet.
De préférence, le dispositif 1 possédera à la fois une source visible et une source UV, susceptibles d'être employées alternativement.
L'inventeur a en effet constaté que certaines substances 2, considérées jusqu'à présent comme inertes, c'est-à-dire non susceptibles de produire une fluorescence directement visible lorsqu'elles sont exposées à un rayonnement UV, produisaient néanmoins, sous ce même rayonnement UV, un phénomène de luminescence chromatique dans le domaine du spectre visible, lequel pouvait être détecté au moyen du dispositif 1 conforme à l'invention.
En particulier, il a été constaté qu'un tel mode de détection permettait de reiever des empreintes digitales présentes sur un support papier, et ce avantageusement sans avoir à détruire ou altérer le support, contrairement aux procédés connus jusqu'à présent dans lesquels on exposait ledit support 3 à des agents chimiques révélateurs, sous forme liquide, pulvérulente ou gazeuse.
Par ailleurs, le dispositif 1 conforme à l'invention comporte de préférence une enceinte 30 conçue pour l'isoler des perturbations lumineuses extérieures, et notamment pour préserver le support 3 et les moyens de détection 5 des rayonnements infrarouges du spectre solaire.
Bien entendu, l'invention n'est nullement limitée aux quelques exemples d'applications et de réglages fournis. En particulier, l'homme du métier sera à même de déterminer, pour chaque application, les conditions de filtrage sélectif et/ou d'éclairement appropriées à la substance recherchée et au support analysé, notamment à l'aide de campagnes d'essais. Ii pourra à cet effet combiner librement entre eux les différents éléments décrits dans la présente demande.
En outre, il est envisageable de créer des ouvrages de référence ou des abaques permettant de renseigner l'homme du métier, et notamment l'expert en écritures et en faux, sur les réglages à effectuer pour permettre la détection d'une substance particulière dans des conditions spécifiées.
Un procédé d'analyse optique conforme à l'invention va maintenant être décrit en détails.
Par simple commodité de description, on considérera de préférence que ledit procédé est mis en œuvre sur un dispositif 1 tel que précédemment décrit, en référence préférentielle aux exemples fournis dans le tableau 1 ci-dessous.
Selon l'invention, ie procédé d'analyse optique est destiné à discriminer une substance 2 présente sur un support 3 tel qu'un objet ou un document.
A ce titre, ledit procédé peut notamment constituer un procédé de discrimination de deux encres (exemples 1 à 5), un procédé de reconstitution d'un tracé d'écriture falsifié ou effacé, un procédé de détection des constituants non pigmentaires d'une encre, tel que les agents fixateurs ou siccatifs, et notamment un procédé d'observation de la migration desdits constituants non pigmentaires dans le support 3 (exemples 6 et 7), un procédé de relevé non destructif d'empreintes digitales ou palmaires (exemples 8 et 9), notamment sur support papier, un procédé de récupération d'effacements chimiques
(exemple 10), un procédé de mise en évidence de taches de fluides corporels, tel que traces de salive, de sperme, ou de sueur, un procédé de détection de pigments naturels ou artificiels, par exemple présents dans les tissus biologiques humains, animaux ou végétaux, ou encore un procédé de détection de micro-organismes, tel que des champignons ou des moisissures ayant colonisé le support, lesdits procédés pouvant notamment conduire à l'authentification du support, et plus particulièrement du document concerné.
De façon particulièrement préférentielle, le procédé conforme à l'invention pourra être utilisé pour détecter les faux en écriture, et apprécier l'authenticité de documents officiels, de papiers d'identité, de papiers monnaie, de documents fiduciaires, etc.
Le cas échéant, il pourra également être adapté pour identifier des traces ou des taches laissées par des substances chimiques ou organiques, et en particulier par des substances mises en œuvre dans le cadre de travaux ménagers.
Bien entendu, ces exemples ne sont nullement limitatifs, et de nombreuses autres applications sont envisageables, en particulier dans le domaine des investigations judiciaires.
Le procédé conforme à l'invention comprend une étape (a) d'éclairage au cours de laquelle on expose le support 3 à un faisceau lumineux primaire F1 , de telle sorte que ledit support 3 émet en réponse un faisceau lumineux secondaire F2, ainsi qu'une étape (b) de détection, au cours de laquelle on recueille et on analyse ledit faisceau secondaire F2.
Selon une caractéristique importante de l'invention, le faisceau primaire F1 est choisi pour interagir avec la substance 2 de telle sorte que cette dernière émet au sein du faisceau lumineux secondaire F2, dans le domaine du spectre visible, une radiation chromatique caractéristique non directement discernable parmi ledit faisceau secondaire F2, et en ce que l'étape (b) de détection comporte une sous-étape (b1) de filtrage sélectif au cours de laquelle on filtre le faisceau lumineux secondaire F2 à travers une fenêtre spectrale du spectre visible adaptée à ladite radiation chromatique caractéristique, de sorte à distinguer la substance 2 de son environnement.
Ainsi, ie procédé d'analyse optique conforme à l'invention permet avantageusement de dévoiler un phénomène de iuminescence chromatique qui se produit naturellement dans le domaine du spectre visible, mais qui était jusqu'à présent resté caché, car masqué par la superposition à la radiation chromatique caractéristique du bruit de fond correspondant au reste du faisceau lumineux secondaire.
De préférence, selon ledit procédé, on collecte des informations chromatiques également ou exclusivement dans un domaine spectral visible distant du domaine rouge et/ou infrarouge, et notamment en deçà de 650 nm, voire de 570 nm, voire de 430 nm, et on évite l'aveuglement ou la saturation de l'image des signaux rouges trop intenses.
Avantageusement, ce procédé révèle ledit phénomène chromatique en évitant d'en exclure les informations discriminantes, c'est à dire les propriétés optiques, notamment de saturation et de teinte, qui permettent de faire ressortir visuellement, après filtrage sélectif, la substance 2 de son environnement.
De préférence, l'étape (a) d'éclairage comporte une sous-étape (ai) de réglage d'émission au cours de laquelle on détermine, parmi une pluralité de réglages possibles, les caractéristiques spectrales d'émission du faisceau lumineux primaire F1.
De préférence, le faisceau lumineux primaire F1 est généré par une source métamérique 20 capable d'émettre simultanément plusieurs sous-faisceaux P2i, P22 et P23 correspondant chacun à l'une des trois couleurs primaires, savoir rouge, vert et bleu, de telle sorte que, au cours de la sous-étape de réglage d'émission (ai), on règle séparément l'intensité d'émission de chacun desdits sous-faisceaux.
Ainsi, on peut obtenir, par synthèse additive, c'est à dire par superposition desdits faisceaux, une quasi-infinité de teintes différentes, selon le réglage indépendant de l'intensité de chacune des couleurs primaires émises.
De façon particulièrement préférentielle, on met à cette occasion en œuvre une source lumineuse froide, de type LED.
De surcroît, le faisceau lumineux primaire émis est de préférence dépourvu de rayonnement infrarouge.
C'est en particulier le cas dans l'exemple 4 du Tableau 1 où chaque couleur primaire rayonne au maximum de sorte à reconstituer, visuellement, un faisceau lumineux primaire blanc, qui est très avantageusement dépourvu de toute radiation infrarouge.
Par ailleurs, la sous-étape (b1) de filtrage sélectif comporte de préférence une phase d'atténuation au cours de laquelle on réduit l'intensité du faisceau lumineux secondaire F2, dans la fenêtre spectrale, au moyen d'un filtre qui présente une transmittance maximale non nulle et inférieure ou égale à 65 %, inférieure ou égale à 30 %, inférieure ou égale à 10 %, inférieure ou égaie à 0,1 %, ou encore inférieure ou égale à 0,01 %.
En outre, le procédé comporte de préférence une étape <c) de configuration, qui peut avantageusement précéder l'étape (b) de détection, au cours de laquelle on configure la fenêtre spectrale en ajustant les caractéristiques spectrales de l'organe de filtrage sélectif 4.
A ce titre, on pourra notamment disposer d'un jeu de plusieurs filtres que l'on pourra interchanger, alterner ou combiner les uns aux autres par superposition, afin optimiser l'observation du phénomène de luminescence chromatique selon la substance et/ou les conditions d'éclairage.
De préférence, l'étape (b) de détection comporte une sous-étape (b2) d'acquisition au cours de laquelle on capte et on amplifie l'image du faisceau lumineux secondaire obtenue lors de la sous-étape (b1) de filtrage, de préférence au moyen d'une caméra vidéo à large spectre, puis une sous-étape (b3) de restitution au cours de laquelle on affiche ladite image en couleurs réelles.
Ainsi, on réalise avantageusement un simple captage suivi d'une amplification, sans retraitement ni transposition chromatique de la radiation chromatique caractéristique de la substance, ce qui permet avantageusement de conserver sensiblement le caractère chromatique original de l'image 10, et d'opérer une discrimination de la substance en fonction de sa teinte et/ou de sa saturation.
Le tableau 1 ci-dessous fournit quelques exemples non exhaustifs de paramétrages du dispositif 1 permettant la mise en œuvre de différentes appiications pratiques du procédé décrit ci-dessus.
Selon une première variante d'application , correspondant aux exemples 1 à 5 dudit tableau 1 , il est ainsi possible de discriminer deux encres 2, 2\ qui présentent sensiblement la même couleur, ici noire, et le même rendu visuel à la lumière du jour, mais dont les constituants chimiques, et notamment les constituants pigmentaires, réagissent différemment à un même faisceau lumineux primaire F1.
Ainsi, tei que cela est illustré sur les figures 2A, 2B et 2C, on peut révéler un tracé original 2 « Luc », par une véritable mise en transparence du tracé falsifié 2' « Claire » qui le recouvrait, et avantageusement reconstituer ledit tracé de sorte à le rendre parfaitement lisible.
Cette révélation peut intervenir par éclaircissement, par mise en surbrillance et/ou par modification de la teinte apparente de l'une des encres par rapport à l'autre. Selon les filtres utilisés, l'effacement du tracé falsifié ou l'assombrissement du tracé original peuvent, tout en restant perceptibles, se révéler dans des teintes diverses (rouge, bleu, noir...) et être plus ou moins prononcés.
A ce titre, il est remarquable que l'image 10 obtenue est avantageusement polychrome, les caractéristiques chromatiques apparentes de la substance 2, et notamment sa teinte, pouvant se différencier radicalement de la teinte ou des teintes de l'environnement, au contraire de ce qui serait observé si on utilisait, par exemple, un simple filtre monochromatique.
En particulier, tel que cela est indiqué dans l'exemple 5, un éclairage vert peut conduire à l'observation simultanée, sur fond vert clair, d'un tracé falsifié rosé pâle et d'un tracé original bleu-noir !
Selon une autre variante d'application correspondant aux exemples 6 et 7 du tableau 1 , et qui peut constituer une invention à part entière, il est possible d'utiliser le procédé pour mettre en évidence une substance 2 ou un mélange de substances correspondant
à un ou plusieurs constituants non pigmentaires d'une encre, tels que les fixateurs ou siccatifs qui, bien que déposés sur le support en même temps que les pigments, demeurent totalement invisibles à l'œil nu.
Selon une première possibilité, cette application peut être utilisée pour détecter l'ordre de superposition de plusieurs tracés qui se croisent, afin de déterminer si le tracé réputé le plus ancien (par exemple, la signature d'un passeport) est bien recouvert par le tracé réputé le plus récent (par exemple, un tampon de passeport), et non l'inverse.
Selon une seconde possibilité, cette application est utilisée pour reconstituer une écriture effacée par érosion mécanique ou chimique.
Selon une troisième possibilité, cette application est utilisée pour détecter et/ou mesurer le halo 41 qui trahit la migration des constituants non pigmentaires d'une encre ancienne autour du trait original 40 pigmenté et visible, tel que cela est illustré sur les figures 3A et 3B ou dans les exemples 6 et 7, et ainsi notamment procéder à la datation d'une écriture ou à la datation relative de deux écritures superposées.
L'inventeur a en effet constaté que certains constituants chimiques de l'encre, tels que ies fixateurs et siccatifs utilisés dans les stylos à bille, bien qu'invisibles à l'œil nu, imprégnaient le papier formant le support en formant une tache invisible qui s'étend progressivement autour du tracé original en s'étalant de plus en plus loin de ce dernier avec le temps, et qu'il était possible de révéler cette migration par le procédé conforme à l'invention, sans recourir à une analyse physico-chimique complexe de type chromatographie.
Ainsi, selon que le haio 41 (ou « aura ») existe (figure 3B) ou pas (figure 3A) d'une part, et selon qu'il est, le cas échéant, plus ou moins étendu d'autre part, on pourrait évaluer l'ancienneté de l'écriture, et par conséquent la comparer à la date prétendue de réalisation du document.
On pourrait ainsi par exemple détecter un abus de blanc-seing à l'origine de la falsification d'un testament.
Cette technique est également applicable à une étude de croisement de traits, par exemple pour détecter une signature effectuée sur un passeport pré-tamponné (laquelle se trahit par un croisement inversé des traits, la signature et son halo étant situés par-dessus le tampon et débordant sur ce dernier).
De façon particulièrement avantageuse et qui peut constituer une invention en tant que teile, l'inventeur a également découvert que le procédé conforme à l'invention était applicable à la détection d'empreintes digitales (exemple 8), notamment sur support papier, en utilisant conjointement une source UV et un organe de filtrage dont la bande passante est située dans le domaine visible, et plus particulièrement un filtre UV-2 tel que décrit plus haut et illustré sur la figure 10.
Selon un concept inventif original, l'inventeur a donc isolé une substance 2 en associant à une source UV exclusive un organe de filtrage définissant une fenêtre spectrale d'observation située exclusivement dans le domaine du spectre visible, et avantageusement polychromatique.
A ce titre il est remarquable que le procédé conforme à l'invention permet au besoin, par une sélection appropriée de l'organe de filtrage sélectif 6, de recueillir des longueurs d'ondes présentes dans le faisceau lumineux secondaire mais absentes du faisceau lumineux primaire.
En d'autres termes, le dispositif 1 permet, sous certaines conditions, de faire produire par la substance 2 une radiation chromatique caractéristique dont le spectre est différent et/ou décalé par rapport au spectre du faisceau primaire incident, et de capter au moins une partie de la portion visible de ce spectre décalé.
A titre d'exemple, en utilisant une source UV émettant vers 365 nm, l'organe de filtrage sélectif, par exemple un filtre du type UV-2, pourra être configuré pour acquérir un signal utile correspondant à la radiation chromatique d'une empreinte digitale dans la plage basse du spectre visible, vers 380 nm ou 390 nm.
Selon une variante de réalisation préférentielle, il est également possible de révéler des empreintes digitales à l'aide d'un faisceau primaire situé exclusivement dans le
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domaine visible, et notamment au moyen d'une source métamérique telle que décrite plus haut (exemple 9).
A cet effet, on pourra notamment employer une source métamérique rouge réglée comme suit : R = 100 %, G = 0 %, B = O %, et associée à un organe de filtrage sélectif XV, pour faire apparaître en rosé fluorescent sur fond bordeaux une empreinte initialement invisible sur papier blanc ; ce faisant, on remarque également qu'une écriture réalisée au stylo à biile bleu sur îe même papier apparaît alors dans une teinte fluorescente presque blanche, légèrement rosée.
De façon particulièrement avantageuse, le procédé optique conforme à l'invention permet donc d'opérer une révélation non destructive d'empreintes digitales.
Enfin, l'inventeur a également découvert des application possibles de son procédé pour la récupération de tracés effacés par lavage chimique, par exemple afin de détecter des chèques falsifiés par effacement puis ré-écriture du montant ou du destinataire (exemple 10).
Selon un concept inventif original, grâce au procédé conforme à l'invention, il peut être fait utilisation pour cette application d'un moyen d'éclairage 4 autre qu'une source UV, et notamment constitué d'une source blanche simplement filtrée pour en atténuer ou éliminer le rayonnement rouge et infrarouge, tel que décrite plus haut
Cette détection d'effacements chimiques sous lumière visible, et notamment sous lumière blanche, est avantageusement rendue possible par le choix d'un organe de filtrage sélectif approprié dont la bande passante est comprise dans le domaine du spectre visible.
Par exemple, on pourra utiliser à cet effet un filtre présentant une première sous- fenêtre étroite dans le violet, et une seconde sous-fenêtre étroite dans le rouge, tel que cela est le cas du filtre UV-ABS illustré sur la figure 9.
Tableau 1 : exemples d'applications
![Figure imgf000037_0001](https://patentimages.storage.googleapis.com/5a/b0/cc/edccfa7b28b258/imgf000037_0001.png)
Par ailleurs, l'invention peut concerner en tant que tel un procédé d'analyse optique destiné à discriminer une substance 2 présente sur un support 3 tel qu'un objet ou un document, ledit procédé comprenant une étape (a) d'éclairage au cours de laquelle on expose le support à un faisceau lumineux primaire F1 de telle sorte que ledit support émet en réponse un faisceau lumineux secondaire F2, ainsi qu'une étape (b) de détection au cours de laquelle on recueille et on analyse ledit faisceau secondaire, l'étape (a) d'éclairage comporte une sous-étape (ai) de réglage d'émission au cours de laquelle on détermine, parmi une pluralité de réglages possibles, les caractéristiques spectrales d'émission du faisceau primaire F1 , au moyen d'une source métamérique comportant au moins une première et une seconde source 21 , 22 qui présentent des caractéristiques spectrales distinctes et qui sont capables d'émettre simultanément, dans le domaine visible, un premier et un second sous-faisceau P21, P22, en réglant l'intensité respective desdits premiers et second sous-faisceaux.
Ainsi, de préférence, la source métamérique comprendra une troisième source 23 capable d'émettre un troisième sous-faisceau P23 superposable aux premier et second faisceaux et d'intensité réglable, Ses première, seconde et troisième sources étant sensiblement monochromatiques et correspondent sensiblement aux couleurs primaires.
Par ailleurs, quel que soit le procédé mis en œuvre, celui-ci comporte de préférence une étape de prospection au cours de laquelle on modifie les caractéristiques spectrales du faisceau primaire pour traquer l'apparition d'un phénomène de luminescence chromatique de la substance 2.
En effet, l'utilisation d'une source accordabie, en particulier métamérique, permet de modifier les conditions d'éclairage de la substance par le faisceau primaire F1 , et notamment le dosage spectral des constituants de ce dernier, de telle sorte que l'utilisateur peut, tout en continuant à visualiser le faisceau secondaire F2, et plus particulièrement l'image 10, à faire varier les paramètres d'éclairage jusqu'à obtenir une réponse par luminescence de la substance 2, notamment par fluorescence, qu'il juge satisfaisante.
Avantageusement, l'étape de prospection peut se poursuivre par itération selon un protocole d'exploration libre ou prédéterminé, en faisant varier l'un après l'autre selon diverses combinaison les niveaux d'intensité de chacune des trois sources générant les sous-faisceaux, jusqu'à ce que la combinaison obtenue fasse apparaître la substance 2, c'est-à-dire génère une radiation caractéristique perceptible dans son environnement.
En outre, le faisceau primaire F1 est de préférence dépourvu d'ultraviolets, et de préférence également d'infrarouges, et provoque une luminescence de la substance 2 dans le domaine du visible, laquelle peut avoir une teinte très distincte de la teinte apparente résultant de la synthèse additive des sources composant le faisceau primaire.
Bien que le procédé ci-dessus puisse être mis en œuvre dans les applications susmentionnées pour obtenir une radiation caractéristique chromatique « cachée », non directement discernable, qui nécessite un organe de filtrage sélectif 6 tel que décrit plus haut pour être perçue par l'observateur, ledit procédé peut également être employé, au moins dans le cas de certaines substances et selon une caractéristique qui constitue une invention à part entière, pour produire une radiation chromatique « apparente », le réglage du faisceau primaire permettant à ce dernier de provoquer une luminescence de la substance 2 qui est directement discernable à l'œil nu dans le faisceau secondaire, sans nécessiter un quelconque organe de filtrage sélectif 6, tel que cela est illustré sur Ia figure 12.
Avantageusement, l'image 10 peut alors résulter soit de la capture directe du faisceau secondaire « brut » par l'organe d'acquisition 7 et de ia retranscription sensiblement à l'identique des informations contenues dans ce faisceau sur l'organe d'affichage 8, soit de la visualisation à l'œil nu dudit faisceau secondaire « brut », l'image 10 coïncidant alors avec le rendu de la zone matérielle du support 3 observé contenant la substance 2, telle qu'il apparaît directement à l'observateur sous l'éciairage du faisceau primaire.
L'inventeur a en effet découvert qu'il était possible d'exciter certaines substances, et notamment des encres, simplement à l'aide d'un faisceau primaire visible et avantageusement dépourvu d'UV, dont les composantes rouges, vertes et bleues
étaient convenablement paramétrées, au point non seulement d'obtenir une luminescence de ces substances, mais surtout de renforcer ladite luminescence en lui conférant une intensité telle qu'il devenait possible de distinguer à l'œil nu, par une observation directe du support 3 ainsi éclairé, la radiation caractéristique de la substance, et ainsi de visualiser directement, notamment par un contraste de teinte, d'intensité ou de saturation, la substance 2 du reste du support.
A titre d'exemple, un réglage d'intensité R = 0 %, G = 100 %, B = 100 % a ainsi permis de faire ressortir directement trois échantiilons d'encres rosés de diverses nuances déposés sur du papier blanc par des feutres de marque Reynolds-094®, respectivement en vert foncé, rosé pâle et bleu sombre sur fond bleu clair pâle.
Avantageusement, le dispositif 1 pourra être adapté à la mise en œuvre de l'ensemble des variantes de procédés susmentionnées, et comporter notamment un organe de filtrage sélectif 6 amovible ou escamotable, pouvant être alternativement inséré dans le faisceau secondaire, entre le support et l'observateur ou l'organe d'acquisition 7, ou au contraire retiré de ce dernier. A cet effet, ledit dispositif 1 pourra notamment comporter un support mobile, tel qu'un barillet comportant plusieurs logements dont l'un restera vide, ou occupé par un élément optiquement neutre, de sorte à permettre une perception directe dudit faisceau secondaire, tel que renvoyé par la zone observée du support, par l'œil ou par l'organe d'acquisition 7, tandis que les autres logements seront occupés par plusieurs organes de filtrage sélectif 6.
Bien entendu, l'homme du métier pourra adapter librement les procédés et dispositifs décrits ci-dessus, notamment en extrayant ou en combinant leurs caractéristiques propres, selon les substances et les applications considérées.
Ainsi, le dispositif 1 et les procédés conformes à l'invention sont particulièrement simples et polyvalents, tant par la diversité de la nature des substances qu'ils permettent d'analyser que par la variété des domaines d'applications possibles qu'ils ouvrent, notamment dans le cadre d'enquêtes judiciaires.
En outre, les procédés et le dispositif conformes à l'invention présentent avantageusement un pouvoir de discrimination particulièrement élevé, dans la mesure
où ils conservent des informations de nature chromatique permettant une distinction fine de la substance par rapport à son environnement.
De surcroît, cette distinction peut avantageusement être opérée à la simple visualisation de l'image 10 soit immédiatement obtenue par ie filtrage sélectif, soit, dans certains cas, par observation directe à l'œil nu, ce qui garantit le caractère intuitif et ergonomique de la mise en œuvre desdits procédés.
Par ailleurs, l'invention permet de réaliser une détection performante au moyen de sources lumineuses de faible puissance et de composants relativement bon marché.
Enfin, de façon particulièrement avantageuse, ce procédé préserve non seulement la peau et les yeux de l'utilisateur, mais également l'intégrité de l'échantillon, et en particulier n'altère pas la structure du support ou de la substance examinée. En matière judiciaire, on dispose donc d'un procédé d'examen qui présente l'avantage très significatif de ne pas détruire ni endommager la preuve.
POSSIBILITE D'APPLICATION INDUSTRIELLE
L'invention trouve son application industrielle dans l'analyse optique de substances, notamment de pigments ou de colorants, et en particulier dans l'expertise d'objets ou de documents, notamment à des fins d'enquête judiciaire, ainsi que pour la conception et Ea fabrication de dispositif d'analyse optique correspondants.