Dispositif de mesure
L'invention concerne un dispositif de mesure du type comprenant : un capteur avec au moins un transducteur électromécanique ; au moins un générateur électrique connecté audit transducteur ; et des moyens pour déterminer l'impédance électrique en entrée du transducteur. L'invention concerne également un appareil de mesure équipé d'un tel dispositif.
Un tel appareil de mesure sert, en particulier, à déterminer la masse volumique p d'un produit liquide ou pâteux s'écoulant en continu à l'intérieur d'une conduite et peut trouver des applications dans le domaine de l'agroalimentaire, des cosmétiques, ou de la plasturgie, en permettant une meilleure caractérisation du produit directement au niveau de la ligne de fabrication et donc une meilleure maîtrise de la qualité de ce produit. La demande de brevet français FR 2763687, décrit un appareil de ce type, permettant de déterminer la masse volumique p d'une pâte de poisson, constituée essentiellement d'un mélange d'eau, d'air, de sel et de fibres de poisson, à la sortie d'une extrudeuse. Cet appareil est utilisé au niveau d'une conduite située en aval de l'extrudeuse et à l'intérieur de laquelle circule la pâte de poisson. L'appareil comprend une pastille piézoélectrique faisant office de transducteur électromécanique disposée à l'intérieur de la conduite, dans un plan contenant l'axe de celle-ci.
Or, dans la pratique, l'utilisation de l'appareil de FR 2763687 pose les problèmes suivants : on constate que la pastille piézoélectrique (et sa connectique) perturbe l'écoulement de la pâte de poisson car elle obstrue la conduite et sépare le flux de pâte en deux parties. En outre, cette pastille s'encrasse très vite ce qui entraîne, d'une part, des erreurs d'estimation de la masse volumique p de la pâte et, d'autre part, des problèmes de contamination bactérienne. L'invention vise à remédier à ces problèmes, ou tout au moins à les atténuer.
Pour atteindre ce but, l'invention a pour objet un dispositif de mesure du type précité, caractérisé en ce que ledit capteur est traversé par un espace libre à l'intérieur duquel un produit est susceptible de circuler, et en ce que ledit transducteur est situé à la périphérie dudit
espace libre de manière à être soumis à une charge mécanique caractéristique du produit circulant dans ledit espace, l'impédance électrique mesurée étant fonction de ladite charge.
Grâce à l'invention, ledit transducteur (et donc sa connectique) se situe à la périphérie de l'espace libre dans lequel circule le produit.
L'écoulement du produit est donc moins perturbé que par la pastille piézoélectrique de FR 2763687 et le transducteur est moins sujet à l'encrassement.
De préférence, pour perturber le moins possible l'écoulement du produit, le transducteur ne fait pas, ou peu, saillie à l'intérieur de l'espace libre, il peut même être légèrement en retrait par rapport à cet espace.
Une seule des faces du transducteur est exposée au produit et soumise directement à ladite charge mécanique. Dans la présente demande, cette face exposée est nommée première face du transducteur. Avantageusement, la connectique du transducteur est, de préférence, majoritairement réalisée sur une face non exposée, nommée deuxième face.
On notera que le ou les transducteurs ne sont pas nécessairement disposés tout autour de l'espace libre : ils peuvent être disposés uniquement sur un côté de cet espace. Lorsqu'ils sont répartis tout autour de l'espace libre, les transducteurs peuvent l'être de façon régulière ou non.
Avantageusement, ledit espace libre est de forme générale tubulaire (i.e. il n'est pas coudé) afin de perturber le moins possible l'écoulement du produit qui le traverse.
On notera qu'un espace libre tubulaire n'a pas nécessairement une section circulaire. L'espace libre peut en effet avoir des sections rectangulaire, carrée, polygonale, ellipsoïdale... De même, la longueur axiale de l'espace tubulaire n'est pas nécessairement supérieure à la plus grande dimension de sa section. Avantageusement, l'espace libre est de section sensiblement identique à celle de la conduite sur laquelle le dispositif est branché, afin de perturber le moins possible l'écoulement.
Le principe général de fonctionnement d'un tel dispositif de mesure est le suivant : la charge mécanique exercée sur le transducteur, par le produit circulant à l'intérieur du tube, empêche ce transducteur de vibrer
librement et modifie ainsi le comportement électrique de ce dernier. Ceci fait alors varier la valeur de l'impédance électrique en entrée de ce transducteur, que l'on mesure. La valeur de cette impédance électrique permet ensuite de déterminer par calcul la masse volumique du produit concerné, à condition de connaître, par ailleurs, la célérité d'un train d'ondes traversant ce produit.
Avantageusement, le capteur comprend une pluralité de transducteurs répartis autour de l'espace tubulaire.
Ces transducteurs peuvent être montés en série ou en parallèle. Dans ces deux cas, ils sont électriquement dépendants et équivalent à un unique transducteur mesurant une charge mécanique moyenne.
Alternativement, les transducteurs peuvent être électriquement indépendants, c'est-à-dire être reliés chacun à leur propre générateur, ou encore être reliés à un générateur commun par l'intermédiaire d'un multiplexeur ou tout autre système permettant d'alimenter successivement chaque transducteur. Dans ce cas lesdits moyens de mesure d'impédance mesurent l'impédance pour chaque circuit indépendant.
Des transducteurs électriquement indépendants permettent de multiplier les points de mesure, et donc de caractériser le produit circulant dans la conduite selon différentes directions radiales. Par direction radiale, on entend désigner dans le présent mémoire une direction perpendiculaire à l'axe principal de l'espace tubulaire. Ainsi, lorsque la conduite est placée à l'horizontal, il devient possible de caractériser séparément la partie de produit circulant dans la partie haute de la conduite, et celle circulant dans la partie basse. Aussi, avantageusement, les transducteurs électromécaniques sont répartis régulièrement, selon différentes directions radiales, à la périphérie de l'espace tubulaire.
Avantageusement encore, le ou les transducteurs comprennent un élément sensible réalisé en matériau piézoélectrique, ci-après dénommé élément piézoélectrique, ce qui permet d'obtenir des capteurs de structure simple et compacte. Dans la description qui suit, on envisage uniquement le cas où les transducteurs sont de ce type. Néanmoins, d'autres types de transducteur électromécanique, c'est-à-dire capable de recevoir de l'énergie d'un système électrique et de fournir de l'énergie à un système mécanique, ou inversement, pourraient être envisagés.
Selon un mode de réalisation de l'invention, la première face du ou des transducteurs définit l'espace tubulaire : c'est une paroi de cet espace. Ainsi, la première face n'est sensiblement ni en retrait ni en saillie par rapport audit espace et les risques d'encrassement sont diminués. Pour diminuer encore les risques d'encrassement et faciliter le nettoyage de cette première face, celle-ci peut être recouverte par un revêtement antiadhésif comme le polytétrafluoroéthylène, ou PTFE (plus connu sous la marque « Téflon »), ou une matière analogue. Le PTFE présente l'avantage, par ailleurs, d'être compatible avec les normes de l'agroalimentaire.
Selon un autre mode de réalisation, la première face du transducteur est recouverte d'une membrane. Dans ce cas, c'est cette membrane qui définit l'espace tubulaire. Elle doit être suffisamment souple pour que le transducteur puisse détecter la charge mécanique exercée par le produit circulant dans ledit espace. Par ailleurs, cette membrane ne doit pas empêcher le transducteur de vibrer.
L'invention a également pour objet un appareil de mesure, comprenant : un dispositif de mesure selon l'une quelconque des revendications précédentes ; des moyens pour mesurer la célérité d'un train d'onde traversant le produit circulant dans ledit espace libre ou dans une portions de conduite située en amont ou en aval de cet espace ; et une unité de calcul permettant de déterminer la masse volumique de ce produit à partir de la célérité et de l'impédance mesurées.
Cet appareil de mesure est destiné à être installé sur une conduite existante, l'espace libre dudit capteur étant placé entre deux portions de cette conduite et raccordant ces deux portions de conduite, amont et aval, via ledit espace tubulaire. Alternativement, l'appareil de mesure peut comprendre une ou deux portion(s) de conduite, collatérale(s) audit capteur et l'ensemble formé par le capteur et les portion(s) de conduite est installé à la place d'un tronçon de la conduite existante.
L'invention et ses avantages seront mieux compris à lecture de la description détaillée qui suit d'exemples de l'invention, donnés à titre non limitatif. Cette description fait référence aux planches de figures annexées sur lesquelles :
- la figure 1 est une vue en perspective d'un premier exemple de capteur pouvant équiper un dispositif de mesure selon l'invention ;
- la figure 2 est une coupe selon le plan IHI du capteur de la figure 1 ; - la figure 3 est une coupe selon le plan III-III du capteur de la figure 1 ;
- la figure 4 est une vue en perspective d'un deuxième exemple de capteur pouvant équiper un dispositif de mesure selon l'invention ;
- la figure 5 est une coupe selon le plan V-V d'une partie du capteur de la figure 4 ;
- la figure 6 est une vue en perspective d'un troisième exemple de capteur pouvant équiper un dispositif de mesure selon l'invention ;
- la figure 7 est une représentation schématique d'un exemple d'appareil de mesure selon l'invention ; - les figure 8a à 8c représentent les schémas électriques équivalents d'un transducteur "à vide" et "en charge" selon l'invention, ainsi que les formules de calcul relatives à l'impédance en entrée de ce transducteur ;
- la figure 9 est une représentation schématique d'un quatrième exemple de capteur selon l'invention ; et - les figures 10 à 12 représentent schématiquement plusieurs exemples de dispositifs comprenant un capteur du type de celui la figure 9.
Les figures 1, 2 et 3 représentent un premier exemple de capteur 1 comprenant une pluralité de transducteurs formés d'éléments piézoélectriques 10 sous forme de plaquettes, comme des céramiques.
Ces transducteurs comprennent également la connectique, non représentée, associée aux éléments 10.
Le type de céramique utilisé pour les éléments piézoélectriques 10 est choisi en fonction de la charge mécanique du produit que ces éléments sont destinés à supporter (cette charge mécanique dépend de la masse volumique p du produit). Pour un produit agroalimentaire comme une pâte de poisson, on peut, par exemple, utiliser une céramique de type « PZ35 » commercialisée par la société « Ferroperm ».
Les éléments 10, au nombre de six dans l'exemple représenté, sont joints bord à bord et définissent entre eux un espace libre tubulaire 12, de
section hexagonale, destiné à être traversé par un produit 14 liquide ou pâteux circulant suivant la flèche F. De manière à garantir l'étanchéité de l'espace 12, des joints d'étanchéité 16 sont disposés entre deux éléments
10 adjacents. Les éléments 10 sont maintenus à l'aide de deux manchons 18 qui entourent les extrémités du capteur 1. Des empreintes 20 peuvent être ménagées dans les manchons 18 pour faciliter le positionnement des éléments 10. Ces éléments 10 doivent dans tous les cas rester libres de vibrer. Aussi, les manchons sont, de préférence, réalisés en élastomère.
Comme représenté figure 2, un joint d'étanchéité 17, par exemple en silicone, peut être disposé autour des éléments 10, entre ces derniers et les manchons 18.
Habituellement, pour se placer dans de bonnes conditions opératoires il est préférable de mettre légèrement en charge les éléments 10. Aussi, on utilise des tiges 22 reliant les manchons 18. Ces tiges sont filetées sur une portion d'extrémité pour permettre de visser/dévisser un écrou 22a afin de rapprocher ou d'écarter les manchons 18 l'un de l'autre, ce qui pince plus ou moins les éléments 10, suivant l'axe principal de l'espace tubulaire. On notera que l'on souhaite principalement obtenir une mise en charge radiale des éléments 10 (c'est-à-dire orientée suivant l'épaisseur de ces éléments). Cette légère mise en charge radiale est obtenue grâce au pincement précité, qui provoque une très légère déformation radiale des éléments. Les tiges 22 ont également un rôle de maintien des manchons autour des éléments 10.
Avantageusement, on réalise les manchons 18 dans une matière isolante élastomère et on choisit cette matière résistante aux températures des produits destinés à circuler dans l'espace 12. Par exemple, on peut utiliser une résine acétale comme le « Delrin » (marque déposée), supportant des températures allant jusqu'à 2000C.
Les premières faces 80 des éléments 10 sont les faces orientées vers l'intérieur de l'espace 12. Ces faces sont soumises à la charge mécanique exercée par le produit 14. Les faces extérieures, ou deuxièmes faces 82, opposées aux premières 80, sont libres mécaniquement. Un fil conducteur (non représenté) est relié à chaque face 80, 82. La connexion de ces fils ne pose pas de problème particulier compte tenu de la nature du matériau céramique retenu pour les éléments 10. Lorsque les éléments 10 sont
électriquement indépendants, les fils conducteurs de chaque élément sont reliés à un générateur propre à l'élément ou à un générateur commun via un multiplexeur ou un système d'interrupteurs actionnés successivement. Lorsqu'ils sont électriquement dépendants, les premières faces 80, de même que les deuxièmes faces 82, sont reliées électriquement entre elles et connectées au générateur.
Les figures 4 et 5 représentent un deuxième exemple de capteur 3, comprenant une pluralité d'éléments piézoélectriques 30 sous forme de bâtonnets, noyés dans une matrice 31. Cette matrice 31 peut être réalisée en résine époxy et moulée autour desdits éléments 30. Les éléments 30 peuvent être totalement noyés dans la matrice 31, comme représenté figure 5, ou l'être seulement partiellement. Le matériau de la matrice 31 est choisi de sorte qu'il soit suffisamment flexible pour permettre aux éléments 30 de vibrer et d'être sensibles à la charge mécanique exercée par le produit 14. Un espace tubulaire 32 traverse le capteur 3. Les parois 32a de cet espace sont formées par la matrice 31.
Les éléments 30 sont répartis régulièrement à la périphérie de cet espace et peuvent être électriquement indépendants ou dépendants, comme expliqué plus haut. Leurs premières faces 80 sont séparées des parois 32a par une partie de la matrice 31 assimilable à une membrane 33 recouvrant les faces 80.
La structure composite (matrice 31/éléments 30) de ce deuxième exemple de capteur permet de fabriquer facilement des transducteurs aux formes variées. Le capteur 3 peut présenter à ses extrémités des manchons 38 qui serviront pour raccorder le capteur 3 à une conduite. Ces manchons 38 peuvent être moulés avec le corps composite du capteur, ou être des pièces rapportées sur ce corps, comme c'est le cas ici. On retrouve des tiges 22 analogues à celles précédemment décrites. La figure 6 représente un troisième exemple de capteur comprenant un unique élément piézoélectrique 50 enroulé sur lui-même, de manière à définir un espace tubulaire 52. L'élément piézoélectrique 50 est par exemple en polyfluorure de vinylidène ou PVDF. Il peut être réalisé sous forme de plaque puis être déformé (courbé), les bords de la plaque étant joints de manière à former un tube cylindrique, comme dans l'exemple (un
joint d'étanchéité peut être disposé entre ces bords). On peut également réaliser un capteur en PVDF directement à la forme désirée. Dans les deux cas, des manchons 58 peuvent être disposés aux extrémités du capteur, soit pour maintenir l'élément 50 dans sa position déformée, soit pour faciliter le raccordement du capteur entre deux conduites. On notera qu'un unique manchon central entourant les éléments 10 pourrait être utilisé à la place des deux manchons d'extrémité 18.
Deux fils conducteurs (non représentés) sont reliés respectivement à la première face 80 (i.e. la face intérieure) de l'élément 50 qui définit l'espace 52 (la face 80 est une paroi de l'espace 52), et à la deuxième face 82 (i.e. la face extérieure) du capteur 5. Ces fils conducteurs sont reliés à un générateur, et à des moyens pour mesurer l'impédance en sortie de ce générateur.
Les deuxième et troisième exemples de capteur 3 et 5, ont pour avantage de présenter une cylindricité de révolution parfaite qui permet d'éviter les retenues de produit.
La figure 7 représente schématiquement un exemple d'appareil de mesure 50 selon l'invention, monté à la sortie d'une extrudeuse 62.
L'extrudeuse 62 comporte un corps cylindrique 63 à l'intérieur duquel tourne une vis d'extrusion 64 entraînée par un moteur 65. Les matières premières entrent dans le corps 63 par la trémie d'alimentation 66 et en ressortent sous forme de produit élaboré 14 par la sortie 67. Ce produit 14 peut être une pâte de poisson, ou tout autre mélange liquide ou pâteux, agroalimentaire ou non. L'appareil de mesure 50 comprend un dispositif de mesure selon l'invention équipé d'un capteur 1, 3 ou 5 du type de ceux précédemment décrits, un générateur électrique 54 relié au(x) transducteurs(s) du capteur 1, 3, 5 via deux fils conducteurs 53 et des moyens 55 pour déterminer l'impédance électrique Ze à la sortie du générateur, comme un pont d'impédance ou tout autre système de mesure d'impédance. Pour simplifier on parlera ci-après d'impédancemètre 55.
Par rapport au sens d'écoulement du flux F de produit, le capteur est relié avec des portions de conduite amont 51 et aval 52.
On notera que le générateur 54 est relié directement au(x) transducteur(s) du capteur 1, 3, 5 par les fils conducteurs 53. Sur la figure
7, Ie sens de circulation du courant i est représenté lors de l'alternance positive du signal sinusoïdal émis par le générateur 54, correspondant aux signes + et - représentés sur ce dernier. L'impédancemètre 55, mesure l'impédance en entrée du (des) transducteur(s), qui correspond à l'impédance en sortie du générateur. De manière générale, on notera que quelques soient les composants placés entre la sortie du générateur et l'entrée du (des) transducteur(s), ces impédances sont liées et que la mesure de l'une permet de déterminer l'autre par calcul. En outre, selon un mode de réalisation particulier, un même système 56 inclut le générateur 54 et l'impédancemètre 55, et assure, ainsi, à la fois la fonction d'émission de courant électrique et celle de mesure d'impédance.
La portion amont 51 est reliée à la bouche de sortie 67 de l'extrudeuse 62 et les deux portions de conduite 51 et 52, de préférence de même dimension, sont raccordées par ledit capteur 1, 3 ou 5 via l'espace tubulaire traversant ce dernier 12, 32 ou 52.
Les manchons 18, 38 ou 58 disposés à chacune des extrémités du capteur 1, 3 ou 5 permettent de faciliter le raccordement aux portions de conduite 51 et 52 et avantageusement, la section de l'espace tubulaire 12, 32 et 52 est sensiblement identique à celle des conduites 51 et 52. Le fait de choisir une section sensiblement identique permet de ne pas former un goulot d'étranglement qui perturberait l'écoulement du produit 14 ou un élargissement à l'intérieur duquel ce produit pourrait s'accumuler et stagner. Ceci n'exclut pas la possibilité de choisir la section de l'espace tubulaire légèrement supérieure ou légèrement inférieure à celle des conduites 51 et 52. Une telle situation intervient plus particulièrement lorsque la section de l'espace tubulaire est polygonale alors que celle des conduites est circulaire, comme c'est le cas sur les figures 1 à 3.
Comme expliqué précédemment, aucune partie du capteur 1, 3 ou 5 ne se situe à l'intérieur du flux F de produit 14 qui circule dans les portions de conduite 51 et 52.
Avantageusement, le capteur 1, 3 ou 5 peut être séparé des portions de conduite 51 et 52 pour pouvoir être nettoyé plus facilement. Par exemple, les conduites 51 et 52 sont uniquement emboîtées dans les manchons 18, 38 ou 58.
L'appareil de mesure 50 comprend, en outre, des moyens 70 pour mesurer la célérité CL d'un train d'onde traversant le produit 14 circulant dans l'espace libre 12, 32 ou 52 du capteur 1, 3, 5 ou dans l'une des portions de conduite 51, 52, ce train d'onde traversant le produit 14 dans une direction T transversale, perpendiculaire à l'axe principal des portions 51 ou 52 ou dudit espace libre.
Selon un mode de réalisation, ces moyens 70 comprennent un émetteur d'ultrasons 71 et un récepteur d'ultrasons disposé en regard l'un de l'autre, à la périphérie de l'espace libre ou d'une portion de conduite 51, 52 située en amont ou en aval de cet espace. Sur la figure, l'émetteur 71 et le récepteur 72 sont disposés sur la portion amont 51. Les moyens 70 comprennent également une unité de calcul 77 reliée au récepteur 72 et à un émetteur 71 via un organe 79 d'émission et de réception de signal. L'organe 79 émet des ordres d'émission d'une onde sonore à l'émetteur 71 et calcule le temps de retard entre l'émission et la réception de l'onde sonore. Connaissant la distance séparant l'émetteur 71 et le récepteur 72, l'organe 79 peut déterminer la célérité CL de l'onde sonore traversant le produit 14 suivant la direction T. Cette célérité CL est communiquée à l'unité de calcul 77. Selon un autre mode de réalisation qui utilise le premier exemple de capteur 1 précité, les moyens 70 pour déterminer la célérité CL comprennent deux éléments piézoélectriques 10 du capteur 1 situés en regard l'un de l'autre. En référence à la figure 1, il peut s'agir des éléments 10a et 10b. L'un des éléments 10a, dédié à l'émission, est soumis à une tension variable de fréquence élevée, de manière à émettre une onde ultrasonore, et l'autre élément 10b est dédié à la réception de cette onde. Les éléments 10a et 10b, remplissant des fonctions analogues à celles de l'émetteur 71 et du récepteur 72, sont reliés à une unité de calcul et à un organe d'émission et de réception de signal remplissant des fonctions analogues à celles des organes 77 et 79 précédemment décrits.
Comme expliqué dans la demande de brevet français publiée FR 2763687, de la ligne 10 page 5 à la ligne 15 page 6, ainsi que dans la publication scientifique "Y. Mével, M. Mastail, R. Baron. Measurement of acoustic impédance to estimate the fish sol density, SENSORAL 98, Montpellier Narbonne, 23 27 février 98", lorsque le (ou les) transducteur
du dispositif de l'invention est "à vide" (c'est à dire lorsqu'il n'est pas soumis à la charge mécanique caractéristique du produit 14) il est considéré comme équivalent électriquement à un circuit RLC série en parallèle avec un élément capacitif Co tel que représenté sur la figure 8a. L'impédance électrique Ze du transducteur est alors donnée par la formule A de la figure 8c. Une fois "en charge" (c'est à dire lorsqu'il est soumis à la charge mécanique caractéristique du produit 14) le transducteur est considéré comme équivalent au circuit représenté sur la figure 8b et l'impédance électrique Ze du transducteur est donnée par la formule B de la figure 8c. Cette impédance dépend de Z qui caractérise le produit 14. La mesure de l'impédance électrique Ze permet de calculer l'impédance acoustique Za du produit 14 qui recouvre le transducteur. Or, l'impédance Za du produit est telle que Za = p x CL x S, ou S est la surface de la première face 80 du transducteur (c'est-à-dire la surface exposée de l'élément piézoélectrique). La connaissance de Za, CL et S permet donc de connaître la masse volumique p du produit 14.
Dans le cas où l'appareil de mesure 50 est monté en aval d'une extrudeuse 62, durant la fabrication d'un mélange, on peut en fonction de la valeur de la masse volumique p mesurée, immédiatement agir sur la vitesse de rotation de la vis 64, de manière à maintenir constante la masse volumique p du mélange sortant de l'extrudeuse 62. Pour ce faire, l'unité de calcul 77 est relié à un dispositif de commande 66 permettant de régler la vitesse du moteur 65 entraînant la vis 64.
La figure 9 représente un autre exemple de capteur 9 selon l'invention du type comprenant un bâti 93 définissant en son intérieur ledit espace libre 92 et dans lequel est ménagée au moins une ouverture latérale 91 recouverte par une plaque sensible 90 en matériau piézoélectrique.
Plus particulièrement, le capteur 9 comprend un bâti 93 définissant en son intérieur un espace libre 92 à l'intérieur duquel le produit 14 à caractériser est susceptible de circuler. Sur la figure 9, les flèches F représentent le flux de ce produit 14.
Une ouverture latérale 91 est ménagée dans le bâti 93. Dans la présente demande, on désigne par ouverture latérale une ouverture autre que les ouvertures d'entrée 92a et de sortie 92b de l'espace libre 92. Dans
l'exemple représenté, l'espace libre 92 est tubulaire d'axe A. Les ouvertures d'entrée et de sortie 92a, 92b sont alignées par rapport à l'axe A et perpendiculaires à celui-ci. L'ouverture latérale 91 est, quant à elle, parallèle à l'axe A. L'ouverture latérale 91 est recouverte par une structure empilée comportant : une plaque sensible 90 en matériau piézoélectrique ayant une première face 80, tournée vers ledit espace libre 92, et une deuxième face 82, opposée ; une plaque support 94 située du côté de la deuxième face 82 ; et des moyens de fixation 95 pour fixer la plaque support par rapport au bâti 93.
Lorsque la structure empilée est assemblée, la plaque sensible 90 est comprise entre les bords de l'ouverture latérale 91 et la plaque support 94. Les moyens de fixation 95 permettent de maintenir la structure assemblée et de fixer celle-ci sur le bâti 93. Ces moyens de fixation 95 doivent également autoriser la vibration de la plaque sensible 90. Dans l'exemple, ces moyens de fixation sont des vis de serrage 95 disposées à la périphérie de la plaque support 94, qui coopèrent avec des logements filetés formés sur le bâti 93, autour de l'ouverture latérale 91. Ces vis de serrage 95 doivent être suffisamment desserrées pour autoriser la vibration de la plaque 90. Avantageusement, ces vis 95 permettent également de mettre légèrement en charge la plaque sensible 90, cette charge étant radiale, c'est-à-dire orientée suivant l'épaisseur de la plaque 90. Pour contrôler l'intensité de cette mise en charge, qui doit rester faible, on sert plus ou moins les vis de serrage 95 en contrôlant le serrage, par exemple, à l'aide d'une clé dynamométrique.
Avantageusement, la plaque sensible 90 est en polymère piézoélectrique, notamment en polyfluorure de vinylidène, noté PVDF ou PVF2, ou bien en copolymère de polyfluorure de vinylidène et de trifluoroethylène, noté P(VF2-VF3) ou P(VDF-TrFE). La plaque 90 en polymère piézoélectrique forme un transducteur électromécanique apte à générer une différence de potentiel suite à une déformation dans le sens de son épaisseur. Les matériaux polymères piézoélectriques, comme le PVDF et ses copolymères ont des propriétés piézoélectriques moins importantes que les céramiques mais présentent plusieurs avantages : ils peuvent être réalisés en film de grande surface et/ou de faible épaisseur,
ils présentent une certaine souplesse de mise en forme et ils peuvent être moulés ou thermoformés. En outre, ces polymères étant de nature plus robuste que les céramiques, il est possible d'employer sereinement des tensions plus élevées et ainsi, on n'obtient pas uniquement les propriétés représentatives de la couche de produits 14 à proximité du capteur 9, mais une image des propriétés plus en profondeur de la veine du produit.
Afin de polariser la plaque sensible 90, ses premières et deuxièmes faces 80 et 82 sont recouvertes d'un revêtement de surface conducteur. Elles sont par exemple métallisées avec un métal comme le cuivre, le nickel, l'argent, l'or ou un alliage nickel-aluminium. Un tel revêtement peut, par exemple, être obtenu par métallisation sous vide. En fonction de la qualité de la métallisation, on obtient une polarisation plus ou moins bonne. Un revêtement en argent permet d'obtenir, généralement, une bonne polarisation. La structure empilée comprend, en outre, des premier et deuxième moyens de connexion électrique pour relier (directement ou indirectement) lesdites première et deuxième faces, 80 et 82, de la plaque sensible 90 au générateur électrique 54. Avantageusement, les premiers moyens de connexion comprennent une plaque conductrice 96 couvrant la deuxième face 82 de la plaque 90. Cette plaque 96 peut, par exemple, être réalisée en cuivre et, avantageusement, couvrir entièrement la deuxième face 82. La plaque conductrice 96 permet de favoriser l'homogénéité et la qualité des mesures d'impédance effectuées en s'affranchissant des variations locales de résistance sur la deuxième face 82. la plaque 96 est reliée électriquement à une borne du générateur 54. La première face 80 est, quant à elle, mise en contact électrique avec le bâti 93 à l'aide de bandes conductrices 97, par exemple en cuivre, placée entre le bâti 93 et la plaque 90 au niveau des bords de l'ouverture 91. Le bâti 93, la plaque 90, la plaque support 94 et les vis de serrage 95 sont en contact électrique et tous reliés à l'autre borne du générateur 54.
Avantageusement encore, ladite structure empilée comprend au moins une plaque de PTFE 98 couvrant la première face 80 de la plaque sensible 90 et faisant office de revêtement antiadhésif, afin de limiter l'encrassement de cette face 80.
Une plaque isolante 99 est disposée entre la plaque support et la plaque conductrice 96 afin d'isoler la plaque support 94 de la plaque conductrice 96. Cette plaque isolante 99 peut, par exemple, être en PTFE.
La structure du capteur de la figure 9 est, dans son ensemble, assez simple et permet d'effectuer des mesures fiables.
En pratique, on installe le bâti 93 entre deux portions de conduite amont 51 et aval 52, le produit à caractériser circulant à l'intérieur de l'espace libre 92 définit par l'intérieur du bâti.
Bien entendu, il est préférable de perturber le moins possible l'écoulement du produit 14 et d'éviter de créer des espaces où ce produit pourrait s'agglomérer, notamment par soucis d'hygiène. Les figures 10 à 12 représentent plusieurs exemples de dispositifs tenant compte de ces considérations.
L'exemple de la figure 10 comprend un bâti 93 ayant la forme générale d'un cylindre creux de section circulaire. Les différentes plaques 90, 94 du capteur 9 sont incurvées de manière à venir épouser la courbure extérieure du bâti 93 lorsqu'elle recouvre l'ouverture latérale 91 ménagée dans celui-ci. On notera qu'il est facile de donner une forme incurvée à la plaque sensible 90 du capteur lorsque celle-ci est réalisée en matériau polymère.
Dans l'exemple de la figure 11, on a conservé une forme générale plane pour les différentes plaques 90, 94 du capteur. Le bâti 93 a la forme générale d'un cylindre, de section circulaire, et présente sur sa paroi un méplat 100. La jonction entre les bords amont et aval de ce méplat et la paroi du bâti 93 est réalisée par des chanfreins 102. L'ouverture latérale 91 du bâti 93 est pratiquée dans le méplat 100 et les plaques 90, 94 du capteur sont empilées sur ce méplat 100.
Enfin, dans l'exemple de la figure 12, le bâti 93 est formé par la réunion de deux cylindres creux 93a et 93b, de section circulaire, le premier cylindre 93a est traversé suivant son axe X par le produit 14 et le second cylindre 93b coupe le premier cylindre 93a, l'axe Y du second cylindre 106 étant perpendiculaire à l'axe X du premier. Certaines plaques du capteur, dont la plaque sensible 90, sont logées à l'intérieur du second cylindre 93b. La plaque support 94 peut être logée dans le cylindre 93b ou couvrir l'ouverture extérieure de celui-ci, comme représenté.
On notera que dans tous les exemples de dispositifs des figures 10 à 12, le transducteur du capteur 9 (c'est-à-dire la plaque sensible 90) se situe à la périphérie de l'espace libre 92 traversant le capteur 9, conformément à l'invention.