Perfectionnement aux vis chirurgicales implantables
La présente invention a trait à un perfectionnement aux vis chirurgicales implantables, vis destinées à être vissées dans des os ou des fragments osseux dans le cadre de la chirurgie orthopédique.
On connaît déjà de nombreux types de vis implantables destinées à être vissées dans des os ou des parties ou fragments d'os dans le cadre d'interventions chirurgicales diverses, telles que, par exemple, la fixation temporaire ou définitive de prothèses osseuses, de broches ou tiges ou de prothèses articulaires, ou encore simplement pour réunir entre eux des fragments osseux, soit après fracture, soit après ostéotomie, par exemple dans le cas de l'ostéotomie de Scarf.
D'une façon générale, des vis chirurgicales sont décrites, par exemple dans les brevets US 4,175,555, 5,019,079, WO 91/09572, EP 0491 211, WO 93/15682.
Le brevet EP 1 273 273 décrit une vis canulée de petite taille, dite FRS-Screw, destinée à fixer des fragments osseux, notamment après ostéotomie de Scarf et comprenant une partie distale filetée sur pratiquement toute sa longueur, une partie proximale de diamètre supérieur également filetée, les pas du filetage proximal étant inférieurs aux pas du filetage distal, les filetages distal et proximal présentant des entailles d'auto-taraudage, ainsi que des entailles auto-forantes.
Une telle vis peut être soumise à des couples de vissage relativement importants par rapport à l'épaisseur de matière de la vis, notamment au niveau de la canule et de l'empreinte à six pans recevant l'outil de vissage.
Une telle vis canulée, de dimensions particulièrement faible, a également été décrite dans la demande de brevet EP 0 695 537.
Le brevet EP 0 695 537 décrit une vis de petite taille autocompressive, dite vis de Barouk, destinée à fixer des fragments osseux et présentant généralement une canule débouchant dans . une empreinte à six pans
recevant l'outil de vissage. Cette vis se trouve également soumise à des couples importants lors du vissage.
La conception et la réalisation de ces vis chirurgicales sont soumises à des contraintes contradictoires puisqu'elles doivent, notamment, présenter, d'une part, des dimensions aussi faibles que possible afin de réduire leur caractère invasif, et d'autre part, assurer une excellente fixation dans le tissu osseux et, si possible une bonne ostéo intégration, tout en étant particulièrement résistantes ; la défaillance d'une telle vis pendant ou après implantation chirurgicale n'étant guère tolérable. Pour ces raisons, les vis implantables, surtout lorsqu'elles sont de petites dimensions, présentent généralement, au niveau de leur tête, une cavité polygonale, typiquement hexagonale, pour recevoir un outil de vissage tel qu'un tournevis ou clé à six pans.
Cependant, compte tenu de la miniaturisation de ces vis et des efforts de vissage et de taraudage importants auxquels elles sont soumises, la nécessité de prévoir de tels évidements, et singulièrement dans le cas de vis canulées, affaiblit la résistance à la torsion de la tête de vis.
Le problème est encore accru, lorsque l'on utilise à la place des vis de Barouk canulées, qui sont vissées dans un trou de dimension adéquate en partie distale et proximale de la vis, préalablement foré dans l'os, et guidées, des vis qui sont, en plus, auto-forantes comme par exemple les vis décrites dans le brevet EP 1 273273 relatif à la vis dite FRS-Screw. Notamment le couple de torsion auxquels ces vis auto-forantes sont soumises devient plus important surtout lors de la traversée de la partie osseuse corticale par la tête de vis, ce type de vis étant posé sans préparation spécifique de l'emplacement de la tête de vis car elle est auto-foreuse
De plus, il peut être désirable d'avoir, au bloc opératoire, un seul tournevis pour visser les petites vis de diamètres différents, ce qui rend encore plus difficile la recherche d'une dimension optimale de l'évidemment hexagonal de la tête de vis et de la forme mâle hexagonale complémentaire du tournevis.
L'invention se propose donc de remédier à ces inconvénients et de fournir des vis implantables, de préférence, mais non exclusivement, de petites dimensions, susceptibles de supporter un couple de vissage plus important tout en augmentant la sécurité de la coopération entre la vis et l'outil de vissage, et ceci sans affaiblir la vis ainsi que le tournevis.
L'invention a pour objet une vis chirurgicale implantable, destinée notamment à être vissée dans des os ou dans des fragments osseux et possédant, à son extrémité proximale, une empreinte polygonale, de préférence hexagonale, formant un évidement polygonal femelle, caractérisée en ce qu'elle comporte, en outre, au moins une, et de préférence au moins deux rainures radiales s'étendant, depuis l'empreinte hexagonale, vers la périphérie de la partie proximale de la vis, ces rainures radiales étant destinés à coopérer avec un ou des reliefs complémentaires présentés par un tournevis ou outil de vissage possédant une partie polygonale complémentaire de l'empreinte de la vis, à partir de laquelle s'étendent lesdits reliefs complémentaires.
Lesdites rainures sont de préférence au nombre de deux et diamétralement opposées, mais on conçoit qu'on pourrait prévoir un nombre plus important, par exemple trois rainures angulairement équidistantes ou quatre rainures en croisillon.
On préfère que les rainures radiales soient formées d'encoches femelles radiales disposées dans le bord supérieur de l'évidemment.
Dans ce cas, le tournevis présente à son extrémité une partie polygonale mâle, pénétrant dans la partie polygonale de la vis sur toute la profondeur de ladite empreinte, les reliefs complémentaires du tournevis étant formés par deux nervures diamétralement opposées situées par rapport à l'extrémité distale du tournevis, à une distance correspondant sensiblement à la profondeur de l'évidemment polygonal de la vis diminuée de la profondeur axiale des encoches. L'invention a également pour objet des tournevis ou outils de vissage complémentaires des vis définies dans l'invention.
L'invention a permis de découvrir que la résistance à la torsion de vis chirurgicale selon l'invention peut être augmentée de plus de 60% et même au delà de 90% au niveau de la tête de vis, ce qui est considérable et inattendu. Une amélioration significative de la résistance des tournevis et une diminution importante du risque de ripage du tournevis dans la vis est également obtenue.
Bien que l'invention puisse être utilisable pour des vis chirurgicales de toutes dimensions, les vis préférées selon l'invention ont un diamètre maximal, par exemple de partie proximale ou tête, inférieur ou égal à 4 mm. Les vis selon l'invention sont, de préférence, des vis auto-taraudantes et plus préférentiellement également auto-forantes.
Elles peuvent, de préférence être du type vis de Barouk ou FRS-screw et posséder un filetage distal de plus petit diamètre et un filetage proximal de plus grand diamètre, les pas des deux filetages étant de préférence différents, par exemple plus petit pour le filetage proximal, ce qui permet d'exercer un effort de compression. De façon particulièrement préférée, ces vis auto-taraudantes, et/ou auto-forantes, et qui peuvent être canulées ou non, ont un diamètre proximal maximal inférieur ou égal à 4 mm.
D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à la lecture de la description suivante faite, à titre d'exemple non limitatif et se référant au dessin annexé dans lequel :
La figure 1 représente une vis chirurgicale dite FRS-screw de 2,5 mm de diamètre, selon l'invention.
La figure 2 représente une vue en perspective d'une vis FRS-screw de 3 mm de dimension.
La figure 3 représente l'extrémité d'un tournevis selon l'invention adaptée aux deux vis des figures 1 et 2.
La figure 4 représente une vue en coupe axiale d'une vis selon la figure 1. . .. . . . .
On se réfère tout d'abord à la figure 1.
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On a représenté-sur cette vis, une vis de type FRS-Screw conforme au brevet EP 1 273 273.
Cette vis présente une tête ou partie proximale filetée 1 et une partie distale également filetée 2, les filetages des parties 1 et 2 se terminant, à leurs extrémités distales respectives, par des entailles d'auto-taraudage et auto-forage visibles sur le dessin. La partie filetée 2 est raccordée à la partie filetée 1 par un court tronçon non fileté 3 en raison des contraintes d'usinage.
Comme on le voit la vis est traversée par un canal axial 4, en forme de canule, ayant un diamètre de environ 1 mm. Les pas des filetages des parties 1 et 2 sont différents, le pas de la partie proximale 1 étant inférieur au pas 2 de la partie distale. Les sections des filets peuvent être quelconque. Le diamètre extérieur ou diamètre des crêtes de la partie filetée distale est de 2,5 mm alors que le diamètre des crêtes de la partie proximale 1 est de diamètre légèrement supérieur. La vis représentée présente dans sa partie proximale une empreinte hexagonale 5 centrée axialement sur la canule 4.
L'extrémité proximale de la partie proximale présente encore deux encoches traversantes, diamétralement opposée 6, ayant une dimension radiale d'environ 1 mm et une profondeur axiale d'environ 1mm. La vis de la figure 1 peut posséder, par exemple, une longueur variable selon les besoins.
Sur la figure 2, on a représenté une vis similaire à celle de la figure 1 mais se distinguant par un diamètre des crêtes des filets de la partie distale, qui est de 3 mm et un diamètre des crêtes de filet proximaux qui est légèrement supérieur-?. Par contre l'empreinte hexagonale 5 et les fentes 6 ont des dimensions identiques à celles décrites dans la figure 1 , la dimension radiale des fentes étant un peu plus grande.
En se référant à la figure 3, on voit l'extrémité d'un tournevis destiné à visser indifféremment les vis des figures 1 et 2. Ce tournevis présente une extrémité hexagonale 7 complémentaire de l'évidement hexagonal 5, cette extrémité hexagonale de tournevis, possédant un canal interne 8 de même
diamètre que la canule 4. A une distance de l'extrémité distale du tournevis sensiblement égale à la profondeur de l'empreinte 4 dans le sens axial, diminuée de la profondeur axiale des encoches 6, le tournevis présente deux nervures longitudinales diamétralement opposées 9, dont les largeurs sont complémentaires des largeurs des encoches 6.
Le diamètre total du tournevis rejoignant les deux encoches opposées 8 est, de préférence, prévu pour ne pas dépasser le diamètre des crêtes des filets proximaux de la partie proximale 1 de la vis de la figure 1.
Pour introduire et mettre en place, dans une partie osseuse, la vis, qui vient d'être décrite, le chirurgien, après avoir foré la ou les parties osseuses et ayant introduit dans celles-ci une tige de guidage, glisse sur la tige d'abord la vis puis le tournevis et introduit l'extrémité hexagonale du tournevis dans l'évidemment 5 de façon à ce que les deux nervures 9 pénètrent et s'immobilisent dans les encoches 6. II peut alors procéder au vissage.
On a comparé, dans un test de résistance à la torsion, le couple maximum de résistance des vis selon l'invention à des vis identiques mais dont les empreintes hexagonales sont dépourvues d'encoches.
L'accroissement de résistance peut atteindre des valeurs de l'ordre de 60 à 90 %.
On a donc réduit de façon extrêmement importante le risque de cassure lors du vissage de même que le risque de dérapage du tournevis hexagonal dans son empreinte.