Procédé d'analyse de produits industriels alimentaires, cosmétiques et/ou d'hygiène, interface de mesure pour la mise en œuvre du procédé et système électronique de mise en œuvre de l'interface.
L'invention se rapporte à un procédé d'analyse de produits industriels, à une interface de mesure pour la mise œuvre du procédé et à un système électronique de mise en œuvre de l'interface.
Lors de la fabrication d'un produit alimentaire, cosmétique et/ou d'hygiène, de nombreuses analyses peuvent être régulièrement réalisées pour contrôler la composition du produit et son état sanitaire (contrôles qualité, HACCP, etc). Ces analyses sont généralement réalisées à l'aide de machines automatiques capables de donner quantitativement des résultats très précis sur cette composition ou l'état sanitaire (quantité de bactéries, quantité de chaque élément, etc). Mais il convient aussi de réaliser des analyses organoleptiques lors de la création d'un produit ou lors de sa rénovation, c'est-à-dire lorsque des produits similaires concurrents sont sur le marché et qu'il est nécessaire de proposer un produit ayant un « caractère » propre tout en conservant les qualités originelles du produit de base. Ces analyses sont réalisées par des panels de testeurs formés et sélectionnés pour leur représentativité d'une population, leur aptitude à discriminer le plus objectivement et le plus précisément possible différents descripteurs du produit (c'est-à-dire les différents arômes, les différentes textures, intensités, etc) et à donner des réponses précises et objectives. Généralement, les conditions de réalisation d'analyses organoleptiques sont strictes afin d'obtenir des réponses dépourvues de toute influence extérieure, par exemple :
- il est connu de réaliser des dégustations de vin dans des verres bleus pour que les testeurs ne soient pas influencés par la couleur du vin ; - les salles de dégustation sont de couleur neutre et insonorisées pour que les testeurs ne soient soumis à aucune influence extérieure;
- un éclairage rouge peut être utilisé pour masquer la caractéristique couleur ;
- les postes de dégustation sont séparés les uns des autres pour que les testeurs ne s'influencent pas entre eux par leur comportement ;
- les échantillons de produits sont donnés dans un ordre propre à chaque testeur. Les réponses de ces analyses qualitatives sont ensuite traitées statistiquement selon différentes lois choisies selon le type d'analyse.
L'interprétation et la pertinence de ces résultats dépendent de la qualité des réponses des testeurs.
Généralement, pour faciliter l'analyse statistique, une liste de descripteurs est donnée à chaque testeur qui est obligé de choisir dans cette liste pour décrire ses perceptions et noter leur intensité.
Or, des études menées par la Déposante ont montré que les testeurs, malgré les recommandations, notent généralement les descripteurs, par exemple par leur intensité, dans l'ordre de lecture successive dans la liste qui leur était fournie et non dans l'ordre d'apparition et/ou de pertinence du descripteur lors de la dégustation.
Ce mode opératoire présente des inconvénients majeurs :
- Certains descripteurs sont mal notés ou pas notés du tout. Par exemple, la liste des descripteurs pour un gâteau est : chocolat, sucré, amer, croquant. Le testeur donne ses perceptions par rapport à ces descripteurs dans l'ordre de la liste. Or, s'il a d'abord perçu l'amertume puis le goût chocolat et qu'il note d'abord le descripteur chocolat, parce que en tête de liste, il notera le descripteur amertume avec un retard suffisant pour fausser le résultat par rapport à sa perception réelle. Ce problème est d'autant plus important que la liste de descripteurs proposée aux testeurs est longue. - Lors de l'utilisation de méthodes dynamiques d'étude (méthodes qui consistent à mesurer les sensations perçues au cours du temps lors de la dégustation d'un produit ; le fait de prendre en compte le temps permet de mesurer la dynamique d'un produit et de mettre en évidence l'évolution des sensations perçues tout au long de sa dégustation), les résultats escomptés sont faussés puisque, avec de telles méthodes, les produits ne sont pas uniquement caractérisés par l'intensité des descripteurs mais aussi et surtout par la chronologie d'apparition de ces descripteurs.
Donc, le testeur perdant du temps à consulter la liste pour y trouver le descripteur qu'il vient de ressentir alors qu'il continue de ressentire d'autres descripteurs, le risque d'inversion de l'ordre d'apparition de ces descripteurs est critique et la notation est alors faussée. La présente invention vise à supprimer ce problème d'influence des testeurs à la fois dans leur perception, mais aussi dans la retranscription de cette perception, pour l'amélioration de mesures physiques d'un produit industriel traduites par des perceptions organoleptiques.
Pour ce faire l'invention propose de fournir une interface de mesure soumettant des descripteurs dans un arrangement relatif tel que les testeurs ne sont pas influencés par l'ordre de leur matérialisation et ce quel que soit le descripteur et quel que soit le domaine du descripteur (descripteur gustatif, textural, olfactif, sensitif, visuel, auditif, tactile, etc).
Plus précisément, l'invention a pour objet un procédé d'analyse de produits industriels alimentaires, cosmétiques et/ou d'hygiènes en vue de leur caractérisation, de leur distinction et/ou de leur modification pour les améliorer, par l'analyse de réponses d'un panel de testeurs, selon certains descripteurs, le dit procédé comprenant les étapes consistant à :
(a) choisir des descripteurs a priori pertinents pour déterminer les caractéristiques organoleptiques des produits ;
(b) choisir un mode de réponse pris dans le groupe constitué par un mode binaire en tout/rien, un mode continu dans une plage de valeurs et un mode discret dans une plage de valeurs.
(c) fournir tous ces descripteurs simultanément au panel de testeurs, en une seule fois, pendant une durée déterminée, dans une interface de mesure présentant un centre et une zone de saisie pour chaque descripteur, les zones de saisie étant réparties de façon homogène, sans indication d'ordre et dans le même sens de lecture selon au moins une section d'au moins une courbe conique autour du centre de l'interface ; (d) collecter des réponses, pour chaque testeur, en fonction du mode de réponse choisi ;
(e) enregistrer les réponses ; et
(f) analyser les réponses selon au moins une méthode statistique. L'invention a également pour objet une interface de mesure pour la mise en œuvre du procédé ci-dessus dans laquelle est comprise une pluralité de zones de saisie en nombre correspondant au nombre de descripteurs choisi à l'étape (a) du procédé, lesdites zones de saisie étant réparties de façon homogène, sans indication d'ordre et dans le même sens de lecture selon au moins une section d'au moins une courbe conique autour du centre de l'interface.
Selon un autre aspect, l'invention se rapporte à un système électronique de mise en œuvre de l'interface ci-dessus, lequel système :
-initie une mémoire lorsque la dégustation commence au temps tO ; -chronomètre la dégustation ;
-enregistre le temps d'occurrence de la réponse de chaque testeur ; -forme une mémoire multidimensionnelle de cases dont une dimension correspond aux descripteurs et une dimension correspond aux testeurs et dont chaque case correspond à la combinaison d'un descripteur et d'un testeur ;
-mémorise dans chaque case au moins un temps d'occurrence du descripteur pour chaque testeur, un temps d'occurrence pouvant être nul si le testeur n'a pas sélectionné le descripteur au cours de la dégustation ; -effectue un traitement statistique sur les cases selon une méthode préalablement choisie par l'opérateur ;
-mémorise les résultats de ce traitement dans une mémoire, et -fourni un enregistrement de ces résultats selon une représentation des caractéristiques organoleptiques des produits en fonction du temps. Des formes de réalisation particulières de l'invention sont définies dans des revendications secondaires. D'autres caractéristiques de l'invention apparaîtront dans la description détaillée ci-après faite en référence aux figures annexées qui représentent respectivement :
• la figure 1, un écran d'une interface de mesure de l'Etat de la Technique dont les zones de saisie des descripteurs sont sous forme de liste ;
• la figure 2, une interface de mesure selon l'invention présentant 16 zones de saisie réparties de façon concentrique ;
• les figures 3 a et 3b, une zone de saisie selon un mode binaire en
• la figure 4, une zone de saisie selon un mode continu dans une plage de valeurs ;
• les figures 5a et 5b, une zone de saisie selon un mode discret dans une plage de valeur ;
• les figures 6 à 10, une interface de mesure selon l'invention présentant 1 à 15 zones de saisie réparties selon une ellipse ;
• les figures 11 à 13, une interface selon l'invention présentant respectivement 5, 7 et 9 zones de saisie selon une demi-ellipse inférieure ;
• la figure 14, une interface selon l'invention présentant 11 zones de saisie réparties selon deux demi-ellipses concentriques ; « la figure 15, un enregistrement graphique illustrant des résultats d'analyse selon le procédé de l'invention ;
• la figure 16, un enregistrement graphique illustrant des résultats d'analyse d'un gâteau centrés par rapport à la moyenne ; et
• la figure 17, un enregistrement graphique illustrant des résultats d'analyse selon un descripteur de plusieurs gâteaux de différentes marques centrés par rapport la moyenne.
Dans la description ci-après, les descripteurs sont donnés à titre d'exemple indicatif et non limitatif, l'invention ne portant pas sur la fourniture de descripteurs définis dans un domaine donné, mais sur une interface apte à recevoir des informations sous forme de données, indépendamment de la nature de ces informations, et propre à simplifier la saisie des données et à améliorer leur précision dans le cadre d'un procédé industriel d'analyse et/ou d'amélioration de produits manufacturés.
Le terme « organoleptique » doit être entendu comme caractérisant la propriété d'un corps à stimuler tout type de récepteur sensoriel (gustatif, olfactif, visuel, auditif, tactile).
L'écran de la figure 1 est un exemple d'interface de l'Etat de la Technique utilisée pour des analyses organoleptiques.
Le travail demandé ici à un panel de testeurs vise à faire « noter » des biscuits à base de génoise, de marmelade d'orange et de chocolat. L'interface I propose une liste L de onze descripteurs D au regard de chacun desquels est présent une échelle continue E d'intensité munie d'un curseur C déplaçable par les testeurs.
Ce qui est demandé aux testeurs est de noter l'intensité de descripteurs D pour chaque biscuit en déplaçant le curseur C sur l'échelle E correspondante.
La Déposante s'est aperçue que les testeurs percevaient mal certains descripteurs car ils affectaient une note d'intensité aux descripteurs en suivant l'ordre de lecture à savoir ici le croquant, le chocolat, l'orange et ainsi de suite jusqu'au goût génoise. Une réalisation de l'invention est présentée sur la figure 2 sous la forme d'un écran constituant une interface 100 comprenant une pluralité de zones de saisie 110 en nombre correspondant au nombre de descripteurs choisi pour l'analyse.
Les zones de saisie sont constituées par des boutons comprenant au moins un secteur portant l'intitulé du descripteur. L'interface de la figure 2 comprend seize zones de saisie 110 correspondant à seize descripteurs.
Les zones de saisie sont réparties le long de deux ellipses concentriques, El et E2, autour du centre O de l'écran.
Dans ce mode de réalisation, comme dans les autres modes de réalisation représentés dans les figures 3 à 14, les zones de saisie 110 sont réparties de telle sorte que les testeurs les appréhendent dans leur ensemble sans aucune préférence pour l'une ou pour l'autre. Autrement dit, les zones de saisie 110 sont affichées selon un même sens de lecture afin que la notation par les testeurs soit effectuée lors de la perception des descripteurs et non dans l'ordre de la séquence de lecture des zones de saisie de ces descripteurs. Ainsi, les testeurs n'ont pas besoin d'agir sur l'interface, par exemple en la tournant, pour lire les zones de saisie et noter les descripteurs.
De plus, aucun signe ou aucune inscription ne doit figurer dans les zones de saisie qui pourraient inciter les testeurs à noter les descripteurs dans un ordre précis. Ainsi, aucune indication d'ordre ne doit être inscrite sur l'interface ou sur les zones de saisie. Par exemple, les zones de saisie ne doivent pas être numérotées ou hiérarchisées par des lettres qui se suivent.
La répartition est faite de telle sorte que les zones de saisie 110 entre les deux ellipses sont réparties en quinconce.
Lorsque les boutons ne comprennent qu'une zone de saisie, ils sont simplement activés lorsque les testeurs les sélectionnent, par exemple à l'aide d'un clic de souris. Ce type de boutons est représenté dans les figures 3a et 3b.
Lorsque le bouton est sélectionné (figure 3b) il apparaît dans un mode grisé par rapport à l'état non sélectionné (figure 3a) où le bouton apparaît selon une couleur franche.
Bien entendu, une alternative est que le bouton change de couleur entre l'état non sélectionné et l'état sélectionné.
Ce mode binaire en tout/rien est utilisé par exemple pour noter la présence ou l'absence d'un descripteur dans un produit (méthode statique de notation), ou pour noter l'instant de son apparition ou non lors de la détermination de la chronologie organoleptique d'un produit par méthode dynamique (voir définition ci- après).
Les boutons peuvent comprendre au moins deux secteurs, l'un portant l'intitulé du descripteur, l'autre ayant un moyen de notation du descripteur. Ce type de bouton est représenté dans les figures 4, 5a et 5b.
Le bouton de la figure 4 présente un deuxième secteur portant sur une plage continu de valeurs matérialisée par un dégradé continu.
Le testeur déplace ainsi le curseur n'importe où dans la plage en fonction de son appréciation.
Une variante est représentée sur les figures 5a et 5b.
Le bouton de la figure 5a comprend un secteur d'intitulé d'un descripteur est un secteur divisé en un nombre discret de valeurs, trois dans l'exemple de réalisation.
Lorsque le testeur sélectionne le descripteur en cliquant sur le bouton, un curseur apparaît et le testeur le place sur la valeur qu'il souhaite attribuer (figure 5b).
Une interface telle que celle précédemment décrite combinée à des boutons tels que ceux représentés dans les figures 3 à 5 est particulièrement avantageuse lors de l'analyses organoleptiques par des méthodes dynamiques.
Une méthode dynamique consiste à mesurer les sensations perçues au cours du temps lors de la dégustation d'un produit. Le fait de pouvoir s'inscrire dans le temps permet de mesurer la dynamique d'un produit et de mettre en évidence l'évolution des sensations perçues tout au long de sa dégustation.
Au cours d'une séance de profil sensoriel classique de type statique, les testeurs doivent donner une note d'intensité à chaque descripteur. Ce procédé de mesure ne prend pas en compte le fait que le niveau d'intensité perçu d'un descripteur puisse évoluer au cours du temps lors de la dégustation d'un produit. Or, un produit peut être caractérisé par une dynamique des sensations perçues au cours du temps : une sensation ou une saveur peut n'apparaître en bouche que très tardivement ou disparaître au contraire très tôt. Ainsi, il apparaît avantageux d'intégrer de nouvelles méthodes d'acquisition de données sensorielles prenant en compte cette dimension temporelle. Deux produits qui présentent les mêmes descripteurs avec la même intensité, mais à des moments d'apparition différents, ne sont pas discriminés par les méthodes statiques mais le sont par les méthodes dynamiques.
Il convient d'utiliser des méthodes dynamiques en particulier :
• lorsque les produits sont perçus différents, notamment par les consommateurs, alors que le profil classique ne permet pas d'identifier cette différence ;
• en complément d'un profil classique ;
• lors de l'évaluation de descripteurs complexes (par exemple des arômes) lorsque le profil classique n'est pas suffisamment pertinent.
L'utilisation d'une interface selon l'invention en combinaison avec des méthodes dynamiques d'analyses organoleptiques est particulièrement avantageuse par rapport aux interfaces de l'Etat de la Technique.
Une interface selon l'invention n'influence pas les testeurs sur l'ordre de notation des descripteurs, d'une part les testeurs sélectionnent les descripteurs dans l'ordre réel dans lequel ils les perçoivent mais ils notent les descripteurs de façon précise puisqu'ils les notent au même moment qu'ils les sélectionnent, c'est-à-dire au même moment où ils les ressentent. On peut ainsi opérer une notation efficace en minimisant le temps ou la durée entre la perception des sensations et leur notation.
Trois méthodes dynamiques sont plus particulièrement considérées :
• Le Temps - Intensité (TI): consiste à mesurer l'évolution d'un seul descripteur au cours du temps.
• Le Super Temps - Intensité (STI): consiste à mesurer l'évolution de plusieurs descripteurs au cours du temps.
• La Dominance Temporelle des Sensations (DTS): consiste à mesurer à chaque instant le descripteur le plus important pour décrire le produit.
Ces méthodes s'appliquent sur des produits pour lesquels une dynamique d'évolution des perceptions dans le temps est ressentie. Par exemple, certains biscuits sont des produits intéressants à évaluer en fonction du temps de part leur texture et leurs arômes qui évoluent au cours du temps.
Le procédé d'analyse, selon l'invention, est illustré ci-après par les figures 6 à 10 qui montrent une interface pour la mise en œuvre du procédé dans lequel un responsable d'analyse a choisi respectivement deux, trois, sept et quinze descripteurs pour déterminer les caractéristiques organoleptiques d'un biscuit X.
Il a choisi un mode de réponse dans une plage de valeurs tel que celui représenté dans la figure 4.
Puis il fournit tous ces descripteurs simultanément au panel de testeurs, en une seule fois, pendant une durée déterminée, dans une interface de mesure présentant pour chaque descripteur une zone de saisie, les zones de saisie étant réparties de façon homogène selon une ellipse E3 autour du centre O de l'interface ;
Puis le responsable collecte des réponses, pour chaque testeur, en fonction du mode de réponse choisi, enregistre les réponses puis les analyse selon une méthode statistique
Les descripteurs sont représentés sur des zones de saisie 110 réparties de façon homogène selon une ellipse E3 autour du centre O. Les interfaces représentées sont des écrans d'ordinateur. Le centre O de l'interface autour duquel sont réparties les zones de saisie 110 peut être vide, présenter des informations ou encore, et c'est ici le cas, présenter un bouton 120 « Départ » activable.
Le bouton 120 démarre un chronomètre dès son activation par un testeur qui marque ainsi le début de la dégustation.
Un tel bouton est dédié plus particulièrement à l'utilisation de méthodes dynamiques. Dans ce cas, l'étape de collecte consiste à collecter des réponses pour chaque testeur en fonction du temps.
Les zones de saisies sont réparties de façon homogène autour d'un centre O de telle sorte que le testeur n'ait a priori aucune préférence inconsciente pour tel ou tel descripteur en fonction de sa position.
Ainsi, lorsqu'un testeur sélectionne un descripteur, cette sélection n'est motivée que par la perception du descripteur sans qu'intervienne la disposition du descripteur dans un ordre particulier. Selon une autre réalisation de l'invention, les zones de saisie sont réparties de façon homogène selon une demi-ellipse. De façon préférentielle, représentée dans les figures 11 à 14, les zones de saisies réparties en demi-ellipse, E4 et E5, sont situées, en position d'utilisation, en dessous des foyers de la demi-ellipse.
Lorsque la répartition se fait selon une courbe conique complète (ellipse, cercle) le nombre de descripteurs proposés est compris avantageusement entre deux et seize, de préférence 10, pour une bonne lisibilité et pour que les testeurs n'aient pas de difficultés à trouver les descripteurs.
Si le produit peut être caractérisé a priori par plus de 16 descripteurs, le responsable réalise des regroupements de descripteurs proches dans une même catégorie (par exemple le "fromage sec" et "soufré fromage" peuvent dans certains cas être regroupés sous le descripteur "fromage").
Lors de l'utilisation de la méthode DTS, si un descripteur est cité pour tous les produits au même moment, il est préférable de ne pas le garder. Par contre, il est important de conserver un descripteur cité pour deux produits seulement car il est alors permis de les discriminer. Un descripteur cité pour tous les produits mais à des instants différents est aussi à conserver dans la liste de descripteurs.
Lorsque la répartition se fait selon une section de courbe conique (demi cercle, demi-ellipse, partie d'une hyperbole, partie d'une parabole) le nombre de descripteurs proposés est avantageusement compris entre deux et onze, de préférence entre cinq et neuf. La figure 14 montre une répartition de onze descripteurs selon deux arcs d'ellipse.
Un exemple de résultat d'analyse statistique d'une expérimentation conduite sur un panel de testeur pour un gâteau X est illustré dans la figure 15.
Elle représente les courbes de citation de tous les descripteurs pour un seul produit en fonction du temps. La plage du descripteur dominant en fonction du temps est successivement référencée 1 à 5. Cette représentation permet de visualiser rapidement la séquence moyenne des descripteurs.
La lecture du graphique de la figure 15 enseigne que le gâteau X est perçu successivement "dominant chocolat" en attaque (zone 1), puis "dominant orange" (zone 2), puis "dominant acide" (zone 3) puis "dominant orange" (zone 4) et de nouveau "dominant chocolat" (zone 5) en fin de bouche.
Lorsque l'interface selon l'invention est un écran d'ordinateur, un système informatique électronique est utilisé pour collecter, analyser, mémoriser et représenter les résultats de façon automatisée. Le chronométrage est alors très précis. Ainsi, un exemple de système électronique pour la mise en œuvre d'une interface de mesure comprend un écran d'ordinateur et une unité centrale munie de moyens numériques et électroniques connus de l'Homme du Métier permettant d'engager les actions suivantes :
- initier une mémoire lorsque la dégustation commence au temps tO ; - chronométrer la dégustation pendant soixante secondes ;
- enregistrer le temps d'occurrence de la réponse de chaque testeur ;
- former une mémoire multidimensionnelle de cases dont une dimension correspond aux descripteurs et une dimension correspond aux testeurs et dont chaque case correspond à la combinaison d'un descripteur et d'un testeur ;
- mémoriser dans chaque case un ou plusieurs temps d'occurrence du descripteur pour chaque testeur (la figure 15, montre que le descripteur chocolat a été perçu de manière caractéristique par les testeurs aux temps 3 à 10 secondes, aux temps 21 à 26 secondes, puis aux temps 29 à 43 secondes), un temps d'occurrence pouvant être nul si le testeur n'a pas sélectionné le descripteur au cours de la dégustation ;
- effectuer un traitement statistique sur les cases selon la méthode DTS choisie par l'opérateur ;
- mémoriser les résultats de ce traitement dans une mémoire ; et
- fournir un enregistrement de ces résultats selon une représentation des caractéristiques organoleptiques « acide », « fondant », « piquant-irritant », « amer », « gras », « sucre », « chocolat », « orange », « collant-confiture » et « pâteux » du gâteau X en fonction du temps.
Le système mémorise en outre dans chaque case une intensité du descripteur pour chaque testeur, une intensité de descripteur étant une valeur continue d'un intervalle de valeurs.
Un tel système est avantageux lorsque l'expérimentation consiste à ne tester qu'un produit à la fois.
Une amélioration peut être apportée à cette première représentation. Elle consiste à représenter ces courbes en les centrant par la moyenne des autres produits.
Ainsi, sur les courbes par produit, pour les descripteurs k à un instant t est tracé : f(k) -f. où f(k) est la fréquence du descripteur k et f. est la fréquence moyenne du descripteur k sur tous les produits à l'instant t.
Cette représentation graphique présente l'avantage de faciliter la comparaison de plusieurs produits. En effet, lorsque l'expérience est conduite pour un seul produit, l'enregistrement, illustré figure 16, représente les courbes de citation de
tous les descripteurs pour un seul produit en fonction du temps. La plage du descripteur dominant en fonction du temps est successivement référencée 6 à 10.
Cette représentation permet de visualiser rapidement la séquence moyenne des descripteurs caractérisant le produit de façon significative par rapport aux autres produits.
Cette représentation donne le « spectre organoleptique » d'un produit et permet une comparaison efficace avec d'autres produits en comparant des enregistrements du même type réalisés pour les autre produits.
La lecture du graphique de la figure 16 enseigne que le gâteau X est perçu chocolat 6 en attaque, puis peu acide 7, puis chocolat 8 puis orange 9 et très chocolat 10 en fin de bouche par rapport aux autres produits.
La figure 17 représente les courbes de citation d'un seul descripteur pour tous les produits en fonction du temps. La plage de valeur dominante en fonction du temps est référencée 11 à 14. Cette représentation permet de différencier les produits par le séquençage perçu du descripteur considéré.
Lorsque l'expérimentation vise à analyser plusieurs produits en vue de les comparer, une variante du système électronique précédemment décrit consiste à initialiser la mémoire, mémoriser le nombre et l'identification des produits à tester, et, au cours de l'étape de formation de la mémoire multidimensionnelle, former une mémoire multidimensionnelle de cases dont une dimension correspond aux descripteurs, une dimension correspond aux testeurs, et une dimension correspond aux produits testés, chaque case correspondant à la combinaison d'un descripteur, d'un testeur et d'un produit. Le système mémorise en outre dans chaque case au moins une intensité du descripteur pour chaque testeur, une intensité de descripteur étant une valeur continue d'un intervalle de valeurs.
Afin d'améliorer la pertinence des résultats, les tests pour un ou plusieurs produits peuvent êtres répétés plusieurs fois pour un même testeur et les mêmes descripteurs. Chaque test est alors appelé « répétition ». Ainsi, une variante des systèmes électroniques précédemment décrits consiste à initialiser la mémoire, mémoriser le nombre et l'identification des répétitions et, au cours de l'étape de
formation de la mémoire multidimensionnelle, former une mémoire multidimensionnelle de cases dont une dimension supplémentaire correspond à la répétition.
Par exemple, lorsque des tests sont conduits sur plusieurs produits, et avec plusieurs répétitions, chaque case correspondant à la combinaison d'un descripteur, d'un testeur, d'une répétition et d'un produit.
La lecture du graphique de la figure 17 enseigne que le produit W est perçu le plus pâteux 11 en attaque, puis c'est le V 12, le Z 13, et le W 14 est de nouveau perçu très pâteux par rapport aux autres en persistance. Afin d'améliorer la pertinence des résultats, il peut être réalisé, lors de la mise en œuvre du procédé, à l'étape d'analyse des réponses : un filtrage des données non représentatives détectées lors de l'analyse des réponses ; un traitement des données selon la méthode statistique destiné à caractériser les produits.
Pour cela, le système électronique détermine et initie, préalablement à l'étape du traitement statistique, les cases comprenant un résultat non représentatif par rapport à l'ensemble des cases selon les descripteurs choisis par un opérateur.
Ce type de filtrage est connu de l'Homme du Métier. . De telles représentations constituent le résultat d'analyses de produits industriels alimentaires, cosmétiques et/ou d'hygiènes.
Elles permettent à l'Homme de Métier, après interprétation, de connaître la perception du produit manufacturé par l'utilisateur final. Il peut ainsi modifier la composition et/ou modifier les dosages pour améliorer le produit d'un point de vue organoleptiques.
La pertinence et la précision des analyses organoleptiques sont donc primordiales pour la fabrication et la commercialisation de tels produits, une interface permettant, de part sa structure même, d'améliorer ces analyses et par conséquent d'améliorer les produits. Grâce au procédé, à l'interface et au système électronique selon l'invention, de nombreux produits peuvent être analysés : produits cosmétiques ou
d'hygiène (analyse de leur touché gras ou non, de leur capacité à être absorbé par la peau, de leur fragrance, de leur texture, etc ...).
La présente invention n'est pas limitée aux exemples de réalisations décrits ou représentés. Selon d'autres réalisations de l'invention :
- l'interface est un écran d'ordinateur tactile. Le testeur n'utilise plus de souris mais tape directement sur son écran.
- l'interface est une feuille de papier sur laquelle les zones de saisie sont imprimées et réparties de façon homogène selon au moins une section d'au moins une courbe conique autour d'un centre de l'interface. Chaque zone de saisie comprend un secteur d'intitulé d'un descripteur, un secteur de notation (par exemple l'intensité) et de façon facultative en cas d'utilisation de méthode dynamique, au moins un secteur où les testeurs notent un identifiant d'ordre de survenue du descripteur (temps chronométré ou numéro d'ordre). En cas d'utilisation de numéro d'ordre, ce sera la séquence qui sera analysée. Un même descripteur peut bien évidemment apparaître plusieurs fois, par exemple en deuxième et en sixième position. Auquel cas le testeur remplira le secteur avec les numéros 2 et 6.