PROCEDE DE TEST POUR EQUIPEMENT DE LIGNE MUNI D'UN DETECTEUR DE DECROCHAGE ET EQUIPEMENT DE LIGNE POUR MISE EN OEUVRE La présente invention se rapporte à un procédé de test pour les équipements de ligne téléphonique analogiques, plus particulièrement pour ceux qui comportent un détecteur de décrochage utilisant un comparateur de tension ainsi qu'un filtre pour empêcher ce détecteur de fonctionner sur le signal de sonnerie. Elle concerne également un équipement de ligne adapté pour mettre en oeuvre ce procédé. Le document EP 0.808.053 décrit un procédé pour tester, dans un équipement de ligne téléphonique analogique, un circuit de détection de décrochage/raccrochage constitué d'un amplificateur et d'un comparateur. Le comparateur a deux entrées reliées respectivement à la sortie de cet amplificateur et à une tension de référence. Cet amplificateur a deux entrées reliées respectivement à deux accès d'un réseau de résistances hybride, couplé à la ligne téléphonique. Ce circuit de détection délivre un signal logique de décrochage/raccrochage. Le procédé de test de ce circuit consiste d'abord à mettre la sortie de l'amplificateur dans un état à haute impédance pour isoler le comparateur, puis on applique sur l'une des entrées " du comparateur un signal de test permettant d'inverser la polarité entre les deux entrées. Un basculement du signal logique de décrochage/raccrochage, en réponse au signal de test, indique le bon fonctionnement du comparateur de détection de décrochage/raccrochage. Dans certains équipements de ligne téléphonique analogique, un circuit de détection de décrochage/raccrochage comporte un comparateur précédé d'un filtre passe-bas destiné à empêcher un effet du signal de sonnerie sur le comparateur. Il est souhaitable de pouvoir tester ce filtre par des moyens simples. On a représenté sur la figure 1 un équipement de ligne classique destiné à être raccordé, par une ligne téléphonique 101 (ayant deux conducteurs L1/L2) à un poste téléphonique de base, c'est à dire qui fonctionne sur une ligne analogique ordinaire, par opposition aux systèmes
du type RNIS ou ADSL par exemple. Les lignes et les organes destinés à transmettre et à recevoir les signaux vocaux entre cet équipement et l'autocommutateur sont connus et n'ont pas été représentés pour simplifier la figure et parce qu'ils n'interviennent pas dans l'invention. Cet équipement de ligne comporte : - un dispositif de protection contre les surtensions 102, - un relais dit de test de ligne, 103, - un relais dit de test d'équipement, 105, - et un sous-ensemble 115 qui comprend un réseau de résistances hybride 107 et un circuit de détection de décrochage/raccrochage 112. La ligne téléphonique est raccordée au dispositif de protection contre les surtensions 102, de type connu. Ce dispositif 102 est raccordé au relais de test de ligne, 103. Ce relais 103 permet d'isoler l'équipement de ligne de la ligne téléphonique, et de raccorder la ligne à un bus de test de ligne 104, qui fournit des signaux de test de ligne. Il est relié au relais de test d'équipement, 105. Le relais de test d'équipement 105 permet de tester le fonctionnement de l'équipement de ligne. Le relais 105 permet d'isoler l'entrée du réseau de résistances hybride 107 par rapport à la ligne, et de le raccorder à un bus de test d'équipement 106, qui fournit des signaux de test pour tester les composants de l'équipement de ligne . En dehors de ces périodes de test, ce relais 105 relie la ligne 101 à l'entrée du réseau de résistances hybride 107, via le dispositif de protection 102 et le relais 103. Le réseau de résistances hybride 107 est raccordé par l'intermédiaire d'un relais de sonnerie 108 soit à un circuit d'alimentation 109, soit à un circuit de sonnerie 111. Dans cet exemple, ce circuit d'alimentation 109 comporte deux pôles commutés par le relais 108, et ce circuit de sonnerie 111 comporte deux pôles commutés par le relais 108. Les commandes de ces divers relais sont connues et ne sont donc pas représentées sur la figure. Deux accès du réseau de résistances hybride 107 sont reliées respectivement à deux entrées du circuit 112 de détection de décrochage/
raccrochage. Une tension d'alimentation Vcc, appliquée au circuit 112 par une connexion 114, permet de faire fonctionner celui-ci. Lors de la détection du décrochage, le circuit 112 fournit un signal logique sur une connexion de sortie 113. Lors de la détection du raccrochage, il émet un signal logique complémentaire. L'utilisation d'un relais 105 pour tester les composants de l'équipement de ligne entraîne un coût supplémentaire qui est d'autant plus important qu'il y a autant de relais 105 que d'équipements de ligne, et donc que de postes téléphoniques desservis. Il est donc souhaitable de pouvoir tester un équipement de ligne, et notamment de tester les composants d'un circuit de détection de décrochage/raccrochage, sans utiliser un tel relais. L'objet de l'invention est un procédé de test pour équipement de ligne téléphonique analogique comportant un réseau de résistances couplé à une ligne téléphonique d'une part, et relié à un circuit de détection de décrochage/raccrochage d'autre part, ce dernier comportant un filtre passe- bas suivi d'un comparateur fournissant un signal logique de décrochage/raccrochage ; caractérisé en ce qu'il consiste à additionner, à une tension, fournie par le réseau de résistance au filtre, un signal de test qui a une composante alternative dont la fréquence de répétition est inférieure à la fréquence de coupure du filtre, et dont l'amplitude est suffisante pour que la tension résultant de l'addition fasse basculer le comparateur ; suivie ou précédée d'un autre signal de test qui est identique mais dont la fréquence de répétition est supérieure à cette fréquence de coupure ; et à contrôler que dans le premier cas le signal logique de décrochage/raccrochage change d'état au rythme du signal de test, et que dans le deuxième cas il ne change pas d'état. Le procédé ainsi caractérisé permet de tester le filtre, et accessoirement le comparateur, sans utiliser de relais parce qu'au lieu de réaliser une commutation pour appliquer une tension de test, on force la tension appliquée à l'entrée du filtre, au moyen d'un circuit qui additionne une tension alternative à la tension présente au repos.
L'invention propose également un équipement de ligne téléphonique analogique pour la mise en oeuvre de ce procédé. D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront clairement dans la description suivante, faite en regard des figures annexées qui représentent : - la figure 1, le schéma simplifié d'un équipement de ligne connu ; - la figure 2, le schéma de la figure 1 , modifié selon l'invention ; et - la figure 3, le schéma des organes de la figure 2 contenus dans le cadre pointillé 115. On a représenté sur la figure 2 un équipement de ligne permettant de mettre en oeuvre le procédé selon invention. On constate que cet équipement de ligne ne diffère de celui représenté en figure 1 , que par la suppression du relais de test de fonctionnement 105, et par l'adjonction dans le cadre pointillé 115 d'un dispositif de test formé de quelques composants. Le schéma plus détaillé des organes contenus dans ce cadre pointillé 115, représenté sur la figure 3, permet d'expliquer le fonctionnement du procédé selon invention pour tester le circuit de détection de décrochage/raccrochage, et en particulier le filtre qu'il comprend. Deux accès du circuit hybride 107 sont reliés respectivement à deux entrées du circuit 112 par deux fils de connexion 201 et 202 portés respectivement aux potentiels VA et VB. Le dispositif de test cité plus haut est, dans cet exemple de réalisation, raccordé sur le fil 202, mais il pourrait être raccordé sur le fil 201 en effectuant les adaptations nécessaires sur les polarités. Ce dispositif est formé d'une résistance 203 raccordée d'un côté au fil 202 et alimentée de l'autre depuis une source de tension Vcc par un transistor 204. Un signal de test est appliqué sur la base de ce transistor par une résistance 205. Ce transistor est dans cet exemple un transistor bipolaire, mais toute autre technologie pourrait convenir. Les valeurs des résistances 203 et 205 sont calculées de manière connue en fonction des valeurs des autres paramètres et du mode de fonctionnement expliqué ci- après.
Le circuit de détection de décrochage/raccrochage 112 comporte essentiellement un comparateur de tension 212 et un filtre passe-bas 312 ayant une fréquence de coupure inférieure à la fréquence du signal de sonnerie. Ce filtre, qui est dans cet exemple de réalisation du type actif, peut être activé ou désactivé par un signal d'activation appliqué par une connexion 313. Il reçoit les signaux provenant du circuit hybride 107 pour éliminer pratiquement les signaux de sonnerie. Grâce au filtre 312, le comparateur 212 ne bascule pas pendant l'envoi des signaux de sonnerie. De manière connue, lorsque le poste téléphonique raccordé à l'équipement de ligne décroche, la tension entre VA et VB s'inverse. Cette inversion est détectée par le comparateur 212 qui émet sur sa sortie un signal logique VS qui indique ce décrochage. Au raccrochage, le fonctionnement est inverse. Ce signal logique, lorsqu'il est établi, est un signal stable sans transition. Le test du fonctionnement du circuit de détection de décrochage/raccrochage 112 consiste à : - déconnecter l'équipement de la ligne en activant le relais 103, - appliquer au réseau de résistances hybride 107 la tension de batterie Vbat en activant le relais 108, - envoyer sur la base du transistor 204 un signal logique de test 206 formé d'une alternance de 0 et de 1 correspondant respectivement à la masse et à la tension Vcc.
On utilise, tout d'abord, un premier signal de test 206 ayant une fréquence de répétition très inférieure à la fréquence de coupure du filtre 212. Ce signal 206 est obtenu par simple programmation du calculateur de commande de l'autocommutateur auquel est relié l'équipement de ligne. Si le filtre 212 fonctionne parfaitement, le premier signal de test 206 est transmis sans atténuation, parce que c'est un filtre passe-bas. Lorsque le transistor 204 est bloqué par le signal de test 206, la tension VB n'est pas modifiée par le circuit de test et la différence de tension VA - VB est positive, puisque la ligne n'est pas raccordée à l'équipement, ce
qui correspond à l'état raccroché. Le signal logique VS en sortie du comparateur 212 indique donc au calculateur cet état raccroché. Lorsque le transistor 204 se débloque au changement d'état du signal de test, il se sature ; et la résistance 203 relie le fil 202 à la tension Vcc. Le réseau 107 et la résistance 203 forment un additionneur pour additionner un signal de test, à la tension la VB fournie par le réseau de résistances 107. La tension VB résultante est fonction de la tension Vbat, des valeurs des résistances du réseau 107, de la valeur de la résistance 203, et de la tension Vcc. Ces valeurs sont choisies de façon que la tension VB résultante devient supérieure à la tension VA. La tension VA - VB devient négative. Les valeurs de Vcc et de la résistance 203 sont calculées, de manière connue, pour obtenir cette inversion du signe de la tension VA - VB. Ce forçage de la tension VA - VB a une valeur négative simule un état décroché. Le signal logique VS bascule donc pour indiquer au calculateur cet état décroché. Si ce signal VS ne bascule pas au changement d'état du signal de test, cela signifie que le système de détection de décrochage/raccrochage 112 est défectueux. Le défaut concerne le plus souvent le comparateur 212, mais il peut aussi concerner le circuit hybride 107 ou le filtre 312. II suffirait en fait d'un seul changement d'état sur le signal de test pour tester te fonctionnement du filtre 312 aux fréquences inférieures à la fréquence de coupure, mais on utilisera de manière préférentielle un changement d'état répétitif à un rythme lent, nettement inférieur à la fréquence de coupure du filtre 312. Le calculateur de commande de l'autocommutateur auquel est relié l'équipement de ligne peut donc déterminer très facilement, en détectant cette absence de réponse du signal de sortie VS au signal de test, que le filtre 312 ou le circuit de détection décrochage/raccrochage 112 de cet équipement de ligne est défectueux. Cette détection s'effectuera là aussi par simple programmation de ce calculateur.
Par contre, un résultat positif de ce premier test ne suffit pas pour conclure que le filtre 312 fonctionne parfaitement, puisqu'il n'a été testé que pour une fréquence très inférieure à la fréquence de coupure. On utilise donc ensuite un second signal de test 206 ayant une fréquence de répétition très supérieure à la fréquence de coupure du filtre. On utilise, par exemple, un signal de test 206 dont la fréquence de répétition est 10 fois la fréquence de coupure du filtre. Ce second signal de test 206 est obtenu par simple programmation du calculateur de commande de l'autocommutateur auquel est relié l'équipement de ligne. La différence de tension VA - VB a un signe qui change à cette fréquence de répétition. Si le filtre 212 fonctionne parfaitement, il atténue la composante alternative de la tension VA - VB avec une atténuation bien définie. La sortie du filtre 312 donne un signal ayant une composante continue et une très faible composante alternative à la fréquence de répétition. Ce résidu du signal de test ne permet pas de faire basculer le comparateur 212 et le signal VS en sortie reste constant. Le calculateur de commande détecte cette absence de réponse et l'interprète, en relation avec la fréquence de répétition qu'il a lui-même imposée, comme un bon fonctionnement du filtre. Par contre un basculement du signal VS de sortie au rythme du signal de test indiquerait un mauvais fonctionnement de ce filtre. Là aussi cette détection s'effectuera par simple programmation du calculateur. Pour pouvoir contrôler le fonctionnement du filtre 312, pour les fréquences inférieures à la fréquence de coupure et pour les fréquences supérieures à la fréquence de coupure, il suffit donc de procéder en deux étapes successives en envoyant d'abord un signal logique 206 à faible fréquence de répétition puis un signal logique 206 à grande fréquence de répétition, ou vice versa. Ce procédé ne nécessite pas de relais spécifique pour injecter un signal de test. L'invention permet donc pour chaque équipement de ligne de supprimer le relais de test 105 ainsi que le bus et son électronique associée, au prix de quelques composants de faible coût ajoutés à chaque
équipement, et de quelques lignes de programmation ajoutées dans le programme du calculateur de l'autocommutateur auquel sont reliés tous les équipements de ligne. L'invention s'applique aussi aux équipements de ligne dans lesquels les relais, notamment le relais 108, sont remplacés par des composants à semi-conducteurs.