Description Panneau électroluminescent comprenant une couche d'extraction de lumière incorporant partiellement des particules transparentes.
[001] L'invention concerne un panneau électrolunxinescent comprenant une couche électroluminescente intercalée entre une couche opaque d'électrodes et une couche d'extraction comprenant une matrice transparente incorporant des particules transparentes, comprenant également une couche transparente d'électrodes intercalée entre la couche électroluminescente et la couche d'extraction.
[002] Les particules sont noyées dans un matériau organique transparent, voire coloré, généralement isolant.
[003] Selon l'enseignement de l'art antérieur cité ci-après, les particules sont des microparticules qui sont destinées à améliorer le taux d'extraction de la lumière émise par la couche électroluminescente.
[004] Le document JP2002-071931 décrit un pann-eau de ce type, notamment en référence à la figure 1 reproduite ci-après en figure 1 : substrat 1, couche opaque d'électrodes ici inférieures 2, couche électroluminescente ici minérale 3', formée de plusieurs sous- couches, couche transparente d'électrodes ici supérieure 4 et couche d'extraction 5' comprenant une matrice organique 51' incorporant des particules transparentes 52'. A noter que les particules sont ici totalement enrotoées et incorporées dans la matrice 51'.
[005] Selon ce document, la couche d'extraction eut servir également de couche de filtrage, et, dans ce but, la matrice transparente -51' peut être colorée par des pigments.
[006] Selon ce document, la lumière 30 qui est ém se dans la couche électroluminescente 3' subit, dans la couche d'extraction 5', de multiples réflexions ou réfractions 31 aux interfaces entre les microparticules 52' et la matrice 51', avant d'être extraite du panneau dans l'air (rayons 32) ; ainsi, les particules 52' ont, selon ce document, un effet de dispersion de la lumière ; comme particules transparentes, on peut prendre de la poudre de sulfure de zinc, de granulométrie comprise entre 1 et 10 μm ; selon ce document, pour les particules 52, il convient d'éviter les formes sphériques ou quasi- sphériques (paragraphe 35).
[007] La structure du panneau décrite à la figure 1 est une structure dite à émission vers le haut, où la lumière sort à l'opposé du substrat au travers d'une couche transparente d'électrodes dite supérieure. Selon ce document, il existe également des structures dites à émission vers le bas, où la lumière sort axi travers du substrat et d'une couche transparente d'électrodes dite inférieure, auxquelles on peut appliquer le même type de couche d'extraction.
[008] Le document US2001-0026124 décrit une couche d'extraction comprenant une
matrice colorée incorporant des microparticules transparentes de verre et son utilisation pour améliorer l'extraction de la lumière émise par les panneaux organiques électroluminescents (OLED) ; selon ce document, les microparticules ont une taille inférieure ou égale à 1 μm et servent à disperser la lumière provenant du panneau OLED ; selon ce document, la couche d'extraction est intercalée entre un substrat et le panneau OLED lui-même. D'autres documents décrivent l'utilisation d'une couche chargée en micro-particules diffusantes pour l'extraction de lumière, notamment JP08-083866 (fig-9).
[009] Le document JP2001- 117499 décrit l'utilisation d'un réseau de microlentilles, par exemple sphériques, formant une couche d'extraction pour améliorer l'extraction de lumière d'un panneau organique électroluminescent, la densité de microlentilles étant suffisamment élevée dans cette couche d'extraction pour que chaque pixel soit doté d'une pluralité de microlentilles ; ainsi, la lumière émise par un pixel est réfractée par au moins deux micro-lentilles ; aucun phénomène de réflexion n'est cité ; le paragraphe 37 enseigne, que, quand la distance entre la couche de microlentilles et la couche de pixels est raccourcie, notamment quand la couche de microlentilles est intercalée entre le substrat et la couche de pixels comme illustré à la figure 7 de ce document (par opposition à la figure 1), l'efficacité d'extraction est améliorée. D'autres document décrivent l'utilisation de réseaux de microlentilles pour l'extraction de lumière, notamment JP10-223367, JP2002-216947, JP08-083688 (fig.2). Un inconvénient des réseaux de microlentilles est qu'ils sont onéreux et difficiles à fabriquer, notamment quand le diamètre de chaque micro-lentille est relativement petit, notamment inférieur à 20 μm.
[010] Toujours pour améliorer l'extraction de lumière, le document EP1352751 décrit l'utilisation d'une couche chargée en macro-particules ou billes-lentilles transparentes, chaque pixel ou diode étant doté d'une seule bille-lentille alignée avec ce pixel et présentant une forme adaptée pour focaliser la lumière émise par ce pixel. On aboutit ainsi à un réseau de macro-lentilles, chaque macro-lentille (réf. 93) étant sertie dans une couche d'extraction (réf. 92) qui sert également de couche de barrière de protection des diodes. Comme les dimensions des billes-lentilles sont comparables à celles des pixels, l'épaisseur de la couche d'extraction est très élevée, du même ordre de grandeur que celle du substrat supportant les pixels, ce qui présente des inconvénients. Un autre inconvénient est la nécessité de l'alignement de chaque bille- lentille avec un pixel. Un troisième inconvénient est la nécessité d'utiliser une matrice opaque ou de disposer des masques entre les billes-lentilles, pour éviter des croisements parasites (« cross-talk » en langue anglaise) de lumière entre les pixels.
[011] Les différentes améliorations de l'extraction de lumière présentées dans les
documents précités présentent encore des limitations. Un but de l'invention est d'apporter une solution performante peu onéreuse à mettre en œuvre. Un autre but de l'invention est de s'affranchir de contraintes d'alignement et de risques de croisement de lumière entre les pixels, et de limiter l'épaisseur de la couche d'extraction. [012] A cet effet, l'invention a pour objet un panneau électroluminescent comprenant : - une couche électrolumines-cente intercalée entre une couche opaque d'élec-trodes et une couche d'extraction comprenant une matrice transparente incorporant des particules transparentes qui présentent une taille moyenne inférieure à 20 μm, ladite taille moyenne étant mesurée dans une direction perpendiculaire à la surface dudit panneau, - une couche transparente d'électrodes intercalée entre la couche électro-luminescente et la couche d'extraction, - une surface réfléchissante qui est intercalée entre la couche opaque d'élec-trodes et cette couche électroluminescente, caractérisé en ce que les dites particules sont dispersées dans ladite couche d'extraction de façon à former au moins, un lit dit émergeant de particules qui ne sont que partiellement incorporées à ladite matrice de la couche d'extraction.
[013] Dans certains documents de l'art antérieur précédemment cités, les particules sont totalement incorporées à la matrice transparente de la couche d'extraction ; au contraire, dans l'invention, les particules émergent de la couche d'extraction, ce qui permet d'améliorer très sensiblement le taux d'extraction de lumière.
[014] La surface réfléchissante est adaptée pour réfléchir la lumière émise par la couche électroluminescente au travers de cette couche et de la couche d'extraction ; il n'y a de préférence évidemment aucune couche opaque entre cette surface réfléchissante et la couche électroluminescente.
[015] Les électrodes opaques conduisent généralement à un partitionement du panneau en une pluralité d'émetteurs électroluminescents, chacun desservi par une électrode. Ladite taille moyenne des particules est alors sensiblement inférieure aux dimensions de la surface active unitaire (longueur ou largeur) des émetteurs. On entend par taille moyenne une moyenne arithmétique approximative de la taille des particules mesurée dans une direction approximativement perpendiculaire à la surface générale du panneau.
[016] Grâce à la limitation de la taille des particules à 20 μm, on limite avantageusement l'épaisseur de la couche d'extraction et on s'affranchit de contraintes d'alignement de la position des particules par rapport à celle des émetteurs du panneau.
[017] Grâce à l'émergeance des particules dudit lit émergeant, on obtient un effet approximativement équivalent à celui d'un réseau aléatoire de micro-lentilles, d'une manière
beaucoup plus économique que dans l'art antérieur. [018] L'ensemble de ces couches est évidemment supportées par un substrat ; deux types de structures sont possibles : - une structure dite classique où la couche électroluminescente émet au travers du substrat ; la couche transparente d'électrodes correspond alors à la première couche d'électrodes déposée, appelée couche inférieure ; la couche opaque d'électrodes est alors la couche supérieure ; - une structure dite inversée où la couche électroluminescente émet, non pas au travers du substrat, mais au contraire à travers la couche supérieure d'électrodes, qui est alors transparente ; la couche opaque d'électrodes correspond alors à la couche inférieure.
[019] De préférence, ladite surface réfléchissante est formée par l'interface de la couche opaque d'électrodes avec la couche électroluminescente ou toute autre couche intercalée entre cette couche opaque et cette couche électroluminescente.
[020] .. De préférence, les électrodes de la couche opaque sont métalliques.
[021] De préférence, la distance qui sépare la couche d'extraction de la couche électroluminescente est inférieure ou égale à 30 μm, de préférence inférieure ou égale à 20 μm. Cette distance correspond à un peu moins de un tiers de la plus petite dimension d'un pixel ; c'est dans ces conditions qu'on peut obtenir les meilleurs taux d'extraction de lumière ; dans le cas de panneaux à émission vers le bas, la couche d'extraction est alors intercalée entre le substrat et la couche électroluminescente.
[022] De préférence, la couche électroluminescente est organique. Le panneau est alors un panneau dit « OLED ». Ce panneau peut servir par exemple à l'éclairage ou à la visualisation d'images. La couche organique électroluminescente se subdivise généralement en plusieurs sous-couches organiques : une sous-couche centrale à proprement parler électroluminescente, intercalée entre une sous-couche de transport d'électrons et une sous-couche de transport de trous, parfois elles-mêmes intercalées entre une sous-couche d'injection d'électrons et une sous-couche d'injection de trous
[023] Les particules peuvent former dans la couche d'extraction plusieurs lits superposés et seul les particules du lit supérieur ou lit émergeant ne seront alors que partiellement incorporées à la matrice, c'est à dire qu'elles émergeront de la matrice de façon à offrir une interface avec généralement de l'air.
[024] De préférence, pour la gamme de longueurs d'onde d'émission du panneau, la différence entre l'indice du matériau transparent des particules et celui de la matrice qui les incorpore est inférieur à 0,15. Grâce à cette faible différence d'indice, la majorité des rayons lumineux qui frappent la surface des particules sont réfractés par cette surface ; l'extraction de lumière a alors lieu essentiellement par réfraction.
[025] De préférence, dans le lit dit émergeant, la portion de surface des particules qui est en contact avec la matrice est compris entre 40% et 60%. Le taux d'émergence des
particules est alors optimum vis à vis du taux d'extraction. [026] De préférence, les particules ont une forme sphérique ou quasi-sphérique. Cette forme est bien adaptée à l'optimisation du taux d'extraction de lumière, à l'opposé de la forme recommandée des particules dans le document JP2002-071931 déjà cité. De préférence, le diamètre des particules vaut approximativement le double de l'épaisseur de la matrice de la couche d'extraction. Ce diamètre vaut alors entre 0,4 et 0,6 fois l'épaisseur de la matrice de la couche d'extraction ; le taux d'émergence des particules est alors optimum vis à vis du taux d'extraction.
[027] De préférence, la taille moyenne des particules est supérieure à 1 μm. Compte tenu de la taille élevée des particules, l'extraction de lumière se fait essentiellement par réfraction et réflexion totale de lumière au niveau de leur surface et non pas par dispersion ou diffusion comme dans l'art antérieur. Ceci permet d'éviter des problèmes de diffraction qui entraînent des problèmes chromatiques.
[028] • L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée à titre d'exemple non limitatif, et en référence aux figures annexées sur lesquelles : - la figure 1, déjà citée, décrit une coupe partielle d'un pixel d'un panneau selon l'art antérieur ; - la figure 2 décrit une coupe partielle d'un pixel d'un panneau selon un mode de réalisation de l'invention, et illustre l'extraction de lumière ; - les figures 3 et 4 illustrent la directivité de l'émission du panneau selon deux modes de réalisation de la figure 2, qui diffèrent par la distance entre le lit de billes et la couche électroluminescente.
[029] Afin de simplifier la description, on utilise des références identiques ou analogues pour les éléments qui assurent les mêmes fonctions.
[030] Le panneau selon l'invention comprend classiquement un réseau bidimensionnel de cellules électroluminescentes réparties sur un substrat, chaque cellule étant associée à un pixel ou un sous-pixel (cas des panneaux polychrome) des images à visualiser ; la figure 2 représente, en coupe, une portion d'un pixel ou sous-pixel de ce panneau : sur un substrat 1, on a déposé une couche inférieure opaque d'électrodes 2, une couche organique électroluminescente 3, une couche supérieure d'électrodes transparentes 4 et une couche d'extraction 5 ; selon l'invention, la couche d'extraction 5 comprend une matrice 51 en matériau transparent qui incorpore seulement partiellement des particules tranparentes 52 de forme sphérique ou quasi-sphérique, qui sont régulièrement espacées en une seule couche ou « lit ».
[031] Dans le cas de structures dites classiques, les électrodes de la couche inférieure sont des anodes et celles de la couche supérieure sont des cathodes ; selon une autre variante de structure dite inversée, les électrodes de la couche supérieure sont des anodes et celles de la couche inférieure sont des cathodes.
[032] Le matériau du substrat peut être en verre minéral ou en polymère dans le cas de panneau souples.
[033] Selon une variante préférentielle, le substrat forme une matrice active, comprenant, derrière chaque pixel ou diode électroluminescente du panneau, un circuit de pixel comprenant généralement un modulateur de courant en série avec la diode électroluminescente et une mémoire de la donnée vidéo adressée au pixel, le plus souvent un condensateur de stockage, qui pilote ledit modulateur ; ce circuit de pixel est généralement réalisé et intégré dans une couche de silicium déposée sur le substrat ; la couche inférieure d'électrodes présente alors généralement plusieurs réseaux différents qui sont également intégrés à cette couche de silicium.
[034] La matériau conducteur de la couche inférieure d'électrodes 2 peut être par exemple en aluminium (cas de cathodes) ou en or (cas d'anodes) de manière à présenter, à l'interface avec la couche organique électroluminescente 3, une surface réfléchissante ; selon l'invention, entre cette couche inférieure d'électrodes 2 et la couche électroluminescente 3, il n'y a donc pas de couche absorbante comme décrit par exemple dans le document WO03/094255 (couche absorbante référencée 36 dans ce document).
[035] La couche organique électroluminescente 3 se subdivise généralement en plusieurs sous-couches organiques : une sous-couche centrale à proprement parler électroluminescente, intercalée entre une sous-couche de transport d'électrons et une sous- couche de transport de trous, elles-mêmes intercalées entre une sous-couche d'injection d'électrons et une sous-couche d'injection de trous ; on trouve parfois également, notamment dans le cas de matrices actives, une sous-couche organique d' aplanissement.
[036] Le matériau conducteur de la couche supérieure est transparent ou semi- transparent ; dans le cas d'anodes, on peut prendre de l'ITO (Indium Tin Oxide en langue anglaise) ; dans le cas de cathodes, on peut prendre un semi-conducteur organique fortement dopé de type n, ou un mélange métal-isolant comme décrit par exemple dans le document US6525466, ou une cathode composite telle que décrite dans le document US6639357 ou WO99/20081.
[037] La matrice transparente 51 de la couche d'extraction est en matériau organique ; parmi les matériaux organiques, on peut utiliser par exemple des polyacrylates, des polymères fluorés, des parylènes ou des cyclotènes.
[038] Pour limiter avantageusement les phénomènes de diffusion ou de diffraction par ces particules, les particules de la couche d'extraction présentent une taille supérieure ou égale à 1 μm ; leur diamètre est également supérieur à l'épaisseur formée par la matrice, de manière à n'y être que partiellement incorporées ; de préférence, le diamètre des particules vaut environ le double de l'épaisseur de l'épaisseur de la matrice de la couche d'extraction, comme illustré à la figure 2 ; ces particules
émergent de la matrice transparente dans un milieu d'indice inférieur, très différent, qui est généralement l'air.
[039] Les particules sont réparties uniformément dans la couche d'extraction en une seule couche ou « lit » ; sans se départir de l'invention, on peut utiliser des couches d'extraction dotées de plusieurs lits de particules superposés ; seul le lit supérieur émerge alors de la matrice transparente de la couche d'extraction ; ce lit supérieur émerge dans un milieu d'indice très différent qui est généralement l'air.
[04O] Ces particules peuvent être en silice ou tout autre matériau ayant un indice suffisamment proche de celui de la matrice organique ; de préférence, la différence d'indice est inférieure à 0,15.
[041] La couche d'extraction 5 sert généralement de couche d'encapsulation ; dans le cas contraire, une couche d'encapsulation est généralement insérée entre la couche supérieure d'électrodes et la couche d'extraction ; on peut utiliser une couche d'encapsulation elle-même de type multicouche comme décrit par exemple dans le document WO03/061028 ; pour pouvoir aboutir à de bons rendements d'extraction de lumière, il est préférable que la distance qui sépare la couche électroluminescente de la couche d'extraction ne dépasse pas 30 μm, ce qui limite l'épaisseur de la couche d'encapsulation intermédiaire.
[042] En dehors de la réalisation de la couche d'extraction, la fabrication du panneau utilise des procédés connus en eux-mêmes qui ne seront pas décrits ici en détail.
[043] On va maintenant décrire un procédé possible de réalisation de la couche d'extraction.
[044] Après le dépôt de la couche opaque inférieure d'électrodes réfléchissantes sur le substrat, celui de la couche électroluminescente, et celui de la couche transparente supérieure d'électrodes, on applique une couche de colle de façon à former un film d'épaisseur homogène sur l'ensemble du panneau ; la colle est destinée à former la matrice transparente de la couche d'extraction ; on choisit une colle présentant un indice de réfraction aussi proche que possible de celui des matériaux organiques de la couche électroluminescente.
[045] On pulvérise ensuite des micro-billes de silice sur la couche de colle encore à l'état liquide ; en oscillant le substrat ou en utilisant une racle, on redistribue les billes sur la couche de colle de manière à obtenir une monocouche compacte de billes.
[046] On applique ensuite sur le lit de billes obtenu une pression adaptée pour immerger partiellement seulement les billes dans la couche de colle toujours à l'état liquide ou de faible viscosité. La quantité de colle appliquée et la pression exercée pour l'immersion des billes sont adaptées d'une manière connue en elle-même pour que, en moyenne, les billes soient à moitié immergées, c'est à dire enfoncées dans la couche de colle sur la moitié de leur diamètre. On fait ensuite durcir la colle. On obtient un panneau éle ctro-
luminescent doté d'une couche d'extraction selon l'invention. [047] On va maintenant décrire un autre procédé possible de réalisation de la couche d'extraction, dotée cette fois de deux lits de billes, qui est plus simple à mettre en oeuvre que le précédent.
[048] On procède comme précédemment pour un premier lit de billes, à la différence près qu'on exerce une pression d'immersion plus forte de manière à ce que les billes soient au contact de la couche supérieure d'électrodes ; on applique ensuite un fin film de colle sur les billes du premier lit, et on pulvérise un deuxième lit de billes ; on fait ensuite durcir la colle ; on obtient une couche d'extraction à deux lits superposés, où le deuxième lit émerge de la matrice constituée par la colle.
[049] On va maintenant décrire un troisième procédé possible de réalisation de la couche d'extraction qui est également simple à mettre en œuvre.
[050] Sur un plaque dite de transfert, en un matériau adapté pour que la colle ne puisse pas y adhérer, on réalise une couche d'extraction comme dans le premier mode de réalisation à un seul lit exposé ci-dessus.
[051] Pendant ce temps, on applique une couche de colle de façon à former un film d'épaisseur homogène sur l'ensemble du panneau. On renverse la plaque de transfert sur le panneau, de manière à y transférer la couche d'extraction. On fait ensuite durcir la colle. On obtient également un panneau électroluminescent doté d'une couche d'extraction selon l'invention.
[052] Quel que soit le procédé utilisé, il est à noter que des défauts de compacité dans le lit de billes ainsi obtenu, par exemple une bille manquante à quelques endroits du lit, n'est pas préjudiciable au taux d'extraction de lumière, car la lumière est recyclée dans la couche d'extraction vers d'autres billes du lit. Il s'agit là d'un avantage des couches d'extraction selon l'invention.
[053] On va maintenant décrire le fonctionnement de la couche d'extraction de lumière selon l'invention, dans le cas de couche, à un seul lit de billes.
[054] A partir de centres d'émission E, E' situés dans la couche électiOluminescente 3 comme illustré à la figure 1, un rayon lumineux peut, par exemple : - dans le cas du centre E, frapper la surface de l'une des billes 52, être réfracté par l'interface de cette bille avec l'air, vers l'extérieur du panneau ; - dans le cas du centre E', frapper la surface de l'une des billes 52 sous un angle d'incidence supérieur à l'angle hmite de réfaction, être réfléchi vers l'intérieur du panneau par l'interface de cette bille avec l'air, être à nouveau réfléchi vers une autre bille par la surface réfléchissante de la couche inférieure d'électrodes, puis réfracté par l'interface de cette autre bille avec l'air, vers l'extérieur du panneau.
[055] D'autres chemins lumineux peuvent évidemment intervenir pour l'extraction.
[056] Un tel système d'extraction mixte procédant par réflexion et par réfraction permet
d'obtenir des taux d'extraction beaucoup plus élevés que dans l'art antérieur, ce qui améliore sensiblement le rendement lumineux des panneaux électroluminescents. [057] D'autres avantages de la couche d'extraction selon l'invention vont maintenant être décrits. [058] Non seulement la couche d'extraction selon l'invention offre une grande ouverture numérique par rapport aux systèmes d'extraction basés sur des réseaux de microlentilles, mais, comme le lit de billes est très proche de la couche électroluminescente, de préférence à une distance de 30 μm au plus, la lumière qui revient par réflexion totale interne ou par réflexion de Fresnel vers l'intérieur du panneau est recyclée en grande partie par réflexion sur la surface des électrodes de la couche inférieure ; la forme incurvée des particules de la couche d'extraction, ici des billes de verre, change l'angle de réflexion totale des rayons dans la cavité optique formée par les couches transparentes du panneau, de sorte que ces rayons finissent toujours par sortir du panneau d'une manière ou d'une autre.
[059] Grâce au mode mixte d'extraction de lumière de la couche d'extraction selon l'invention, il n'est pas nécessaire de doter le panneau d'une couche anti-reflet pour augmenter le contraste en lumière ambiante. Le panneau tel que précédemment décrit peut nécessiter seulement une plaque de couverture et d'encapsulation en verre pour sceller les pixels et les protéger de la vapeur d'eau et de l'oxygène. Cette plaque de couverture peut être dotée d'un polariseur circulaire qui permet d'augmenter le contraste en lumière ambiante sans couche anti-reflet spécifique.
[060] Les figures 3 et 4 représentent la variation de l'intensité d'émission I (unités arbitraires) en fonction de l'angle d'émission i (degrés) par rapport à la direction normale au panneau ; elles illustrent la directivité de l'émission du panneau selon deux modes de réalisation qui diffèrent par la distance entre le lit de billes et la couche électroluminescente : - figure 3 : le diamètre des billes est de l'ordre de 5 μm et les billes sont au contact de la couche inférieure d'électrodes : le taux d'extraction de lumière est de 31% ; avec des billes de diamètre 1 μm, on obtient un taux d'extraction de 38% ; la cause de la baisse d'intensité aux angles d'incidence proches de la normale vient du fait que la couche d'extraction est positionnée à une distance de la couche émissive électroluminescente qui est inférieure à sa longueur focale ; - figure 4 : le lit de billes de diamètre 5 μm a été ici éloigné de la couche émissive électroluminescente, de sorte que la distance qui les sépare est égale à la longueur focale de la couche d'extraction : on constate la quasi-disparition du « creux » d'intensité pour les incidences proches de la normale.
[061] L'invention vient d'être décrite dans le cadre d'un panneau à émission dite vers le
haut, où c'est la couche supérieure d'électrodes qui est transparente ; l'invention s'applique également aux panneaux à émission dite vers la bas, où c'est la couche inférieure d'électrodes qui est transparente, où la lumière émise par la couche électroluminescente doit traverser le substrat pour quitte le panneau ; néanmoins, cette configuration présente l'inconvénient par rapport à la précédente d'augmenter les interférences d'émission (« cross-talk » en langue anglaise) entre les cellules voisines du panneau, à cause de l'épaisseur du substrat. L'invention s'applique à tout type de panneaux électroluminescents, qu'ils soient rigides ou flexibles, qu'ils soient destinés à la visuahsation d'images ou à l'éclairage.