Procédé de réception d'un signal mettant en oeuvre un critère de type maximum de vraisemblance, dispositif de réception et radiotéléphone correspondants. 1. Domaine de l'invention Le domaine de l'invention est celui des systèmes utilisant un critère de type maximum de vraisemblance (de l'anglais « Maximum Likelihood » ou ML) appliqué à un modèle de type SIMO (de l'anglais « Single Input Multiple Output » pour « Entrée Unique Sorties Multiples »). Plus précisément, l'invention concerne un procédé de réception d'un signal, mettant en œuvre un tel critère de type maximum de vraisemblance, appliqué au modèle SIMO. L'invention trouve des applications dans le domaine des radiocommunications mobiles, notamment dans les systèmes basés sur la modulation GMSK (de l'anglais « Gaussian Minimum Shift Keying » pour « déplacement minimal à filtre Gaussien ») comme les systèmes GSM (de l'anglais « Global System for Mobile communications » pour « système global de communications mobiles ») ou GPRS/EGPRS (de l'anglais « General Packet Radio Service » pour « système général de radiocommunication par paquets » ou « Enhanced GPRS », pour GPRS amélioré) utilisant les schémas de codage (« MCS 1-4 » de l'anglais « Modulation and Coding Scheme from 1 to 4 »), et particulièrement dans un environnement à haute vitesse. 2. Solutions de l'art antérieur L'estimation et l'égalisation aveugle ou semi-aveugle d'un canal de transmission se font par exemple en mettant en œuvre un critère de maximum de vraisemblance (ML), utilisant des observations statistiques pour estimer les paramètres du canal, généralement à partir d'hypothèses sur l'information a priori connue. Différentes approches de ce critère ML, se distinguant notamment par les hypothèses prises en compte, sont alors étudiées.
Lorsque qu'aucune hypothèse statistique n'est supposée pour la source, le critère mis en œuvre dans le récepteur est un critère de type DML, de l'anglais « Deterministic Maximum Likelihood » pour « critère ML déterministe ». Dans ce cas, les symboles (émis par un émetteur et transmis à au moins un récepteur via un canal de transmission) et le canal de transmission sont considérés comme des variables déterministes non connues par le récepteur, et doivent êtres estimés par ce dernier. Un inconvénient de cette technique DML de l'art antérieur est qu'elle présente de faibles performances à faible rapport signal à bruit, ce qui est fréquemment le cas dans les systèmes de communications mobiles. Une seconde approche a alors été considérée, de sorte à améliorer les performances du critère DML. Il s'agit du critère de type SML, de l'anglais « Statistic Maximum Likelihood » pour « critère ML statistique », qui intègre des hypothèses sur la statistique de la source. Un inconvénient de cette technique SML de l'art antérieur est qu'elle entraîne l'apparition de minima locaux. Les autres approches de type ML envisagées se situent entre le critère de type DML et le critère de type SML. Comme ces nouvelles approches ne tiennent compte que d'une partie de l'information a priori connue, le critère ML mis en œuvre dans le récepteur est de type CML, de l'anglais « Conditional Maximum Likelihood » pour « critère ML conditionnel »,. Un exemple est le critère de type GML (de l'anglais « Gaussian Maximum Likelihood » pour « critère ML Gaussien »), dans lequel les symboles sont considérés comme des variables aléatoires, présentant une densité de probabilité donnée, différente de leur vraie densité de probabilité, mais permettant de refléter une connaissance a priori des symboles. Ce critère est présenté plus en détail par E. de Carvalho et D.T.M. Slock dans "Maximum-likelihood blind FIR multi- channel estimation with Gaussian prior for the symbols" {Aco stics, Speech, and Signal Processing, 1997. ICASSP-97., 1997 IEEE International Conférence on, vol. 5, pp. 3593-3596, April 1997).
Un inconvénient de cette technique GML de l'art antérieur est qu'elle tient compte d'une information a priori non cohérente avec la réalité. Une nouvelle approche du critère CML est encore envisagée par F. Alberge, P. Duhamel, et M. Nikolova ("Blind identification/equalization using deterministic maximum likelihood and a partial information on the input", Signal Processing Advances in Wireless Communications, 1999. SPAWC '99. 1999 2nd IEEE Workshop on). Dans cette nouvelle approche, on part d'un critère de type DML auquel on ajoute une certaine information a priori réaliste, de façon à augmenter les performances du dispositif de réception tout en contournant le problème des minima locaux, et en conservant des performances acceptables à vitesse nulle ou faible. Un inconvénient de cette technique de l'art antérieur est qu'elle présente de faibles performances à haute vitesse, et que ses performances à vitesse nulle sont inférieures à celles obtenues en utilisant un algorithme de Viterbi. Un autre inconvénient de cette technique de l'art antérieur est qu'elle présente une complexité importante, notamment dans le cas où le bloc de symboles à traiter est grand. Enfin, dans le domaine GSM, le récepteur le plus fréquemment utilisé met en œuvre un algorithme de type MLSE (de l'anglais « Maximum Likelihood Séquence Estimation » pour « estimateur de séquence ML »), encore appelé algorithme de Viterbi, afin d'estimer les symboles reçus. Cet algorithme présente des performances optimales dans un contexte à vitesse nulle. Cependant, un inconvénient majeur de l'algorithme de Viterbi est que ses performances se dégradent dans des conditions de canaux variants dans le temps, à haute vitesse. Encore un inconvénient de l'algorithme de Viterbi est que sa complexité croit de manière exponentielle avec la mémoire du canal de transmission. 3. Objectifs de l'invention L'invention a notamment pour objectif de pallier ces inconvénients de l'art antérieur.
Plus précisément, un objectif de l'invention est de fournir une technique de réception d'un signal mettant en œuvre un critère ML présentant des performances accrues par rapport aux critères ML de l'art antérieur. Un autre objectif de l'invention est de mettre en œuvre une telle technique qui présente de bonnes performances à une vitesse élevée. L'invention a aussi pour objectif de fournir une telle technique qui tienne compte d'une information a priori cohérente avec la réalité. L'invention a également pour objectif de fournir une telle technique qui soit adaptée aux systèmes de type SIMO. Encore un autre objectif de l'invention est de mettre en œuvre une telle technique qui présente des performances en taux d'erreur binaire brut améliorées par rapport à l'état de l'art, tout en proposant une solution de complexité réduite par rapport aux solutions de l'art antérieur, et notamment par rapport au critère CML envisagé par F. Alberge, P. Duhamel, et M. Nikolova dans l'article mentionné ci-dessus. 4. Caractéristiques essentielles de l'invention Ces objectifs, ainsi que d'autres qui apparaîtront par la suite, sont atteints à l'aide d'un procédé de réception d'un signal mis en œuvre dans un système de type SIMO présentant une entrée et au moins deux sorties. Le procédé met en œuvre un critère de type maximum de vraisemblance permettant de minimiser une expression, dite distance contrainte, tenant compte d'une distance entre un vecteur de symboles reçus du signal et un vecteur obtenu par produit matriciel d'un vecteur de symboles émis correspondant et d'une matrice représentative d'un canal de transmission du système. Selon l'invention, un tel procédé est caractérisé en ce qu'il comprend une étape de partition du vecteur de symboles reçus en au moins deux sous-vecteurs, et en ce que, pour chacun desdits sous-vecteurs, on exprime la distance contrainte en fonction du vecteur de symboles reçus, et on soustrait à la distance au moins une information conditionnelle relative au sous-vecteur.
Ainsi, l'invention repose sur une approche tout à fait nouvelle et inventive de la réception d'un signal, mettant en œuvre un critère de type maximum de vraisemblance et une étape de partition du vecteur de symboles reçus. Pour ce faire, l'invention propose de partitionner le vecteur de symboles reçus en sous-vecteurs, et, pour chacun de ces sous-vecteurs, de soustraire une information conditionnelle relative à ce sous-vecteur à la distance entre le vecteur de symboles reçus du signal et le vecteur obtenu par produit matriciel de la matrice de canal par le vecteur de symboles émis. Selon l'invention, le critère de type maximum de vraisemblance est donc composé d'un premier terme correspondant à la distance entre le vecteur de symboles reçus du signal et le vecteur obtenu par produit matriciel d'un vecteur de symboles émis correspondant et d'une matrice représentative d'un canal de transmission du système, et d'un second terme correspondant à l'information conditionnelle, introduisant une information a priori sur les symboles émis. L'expression comprenant la soustraction de l'information conditionnelle au premier terme définit la distance contrainte, que le critère de maximum de vraisemblance permet de minimiser. De manière avantageuse, les au moins deux sous-vecteurs comprennent un sous-vecteur de symboles à estimer et au moins un sous-vecteur de symboles supposés connus, et l'information conditionnelle est relative au sous-vecteur de symboles à estimer, à un instant donné. Préférentiel lement, la distance contrainte est exprimée en fonction d'une partition de la matrice de canal en sous-matrices, correspondant à la partition du vecteur de symboles reçus. Cette partition du vecteur de symboles reçus en sous-vecteurs et de la matrice de canal en sous-matrices permet d'améliorer le conditionnement de la matrice contenant le canal équivalent au modèle SIMO, en tenant compte d'une information a priori correspondant au sous-vecteur de symboles à estimer. De manière avantageuse, les sous-vecteurs de symboles supposés connus sont des sous-vecteurs de symboles préalablement estimés, dits symboles passés,
ou de symboles devant être prochainement estimés ou ré-estimés, dits symboles futurs. En effet, les symboles futurs ont déjà pu être estimés au moins une fois pour être supposés connus. Notamment, la distance tient compte d'un premier terme d'interférence généré par les symboles futurs à travers le canal de transmission, appelé interférence future. Préférenetiellement, la distance tient également compte d'un second terme d'interférence généré par les symboles passés à travers le canal de transmission, appelé interférence passée. Avantageusement, le critère de type maximum de vraisemblance s'exprime selon l'équation suivante :
) ~ [
T P(
hSlMO i
Tu(
hSlMO X SIMO - πk
avec : y =
m r
u{h
SIMOf -τ
u{h
smo)^
ou T
p(h
SIM0), T
u(h
SIM0), T h
SIMO) sont des sous-matrices de la matrice de canal représentative du canal de transmission, extraites par partition ; s
u est le sous-vecteur de symboles à estimer ; s
p et s
f sont les sous-vecteurs de symboles supposés connus ; h
sm0 est une réponse impulsionnelle du canal de transmission ; X
SIMO est '
e vecteur de symbole reçu ;
m est la plus petite valeur propre de
- T
u(h
SIM0)} ; " est défini comme le transposé conjugué. Le critère de type maximum de vraisemblance permet alors de minimiser cette expression, encore appelée distance contrainte. En particulier, l 'interférence passée s'exprime sous la forme : I(
s >hsi
Mθ)
= T
p(h
smo)- s
p et l ' interférence future s'exprime sous la
forme : I(s
f ,h
SIM0) = T
f(h
SIM0)- s
f. De façon préférentielle, le procédé de réception comprend une étape de pondération de la distance par une fenêtre d'oubli. Cette pondération des symboles permet de suivre les variations de la réponse impulsionnelle du canal de transmission dans le temps. Notamment, la fenêtre d'oubli est une matrice diagonale construite à partir d'un facteur d'oubli λ, et d'un facteur d'oubli λ
2 permettant de pondérer les symboles, et est de la for :
où λ, est le facteur d'oubli des symboles passés ; Â
2 est le facteur d'oubli des symboles futurs ; Kp est un entier qui dépend du nombre de symboles pris en compte pour l'interférence passée ; A/ est un entier qui dépend du nombre de symboles pris en compte pour l'interférence future. En particulier, la fenêtre d'oubli est symétrique, de façon à pondérer de façon symétrique les interférences future et passée. Cela signifie que le facteur d'oubli des symboles passés λ, et le facteur d'oubli des symboles futurs λj sont identiques (λ λ^λ). Avantageusement, le procédé de réception met en œuvre le critère de maximum de vraisemblance dans un sens temporel direct et dans un sens temporel inverse. Autrement dit, le critère de type maximum de vraisemblance peut s'appliquer, dans le cas du GSM, à un paquet GSM en analysant le paquet du début vers la fin, ou de la fin vers le début.
De manière préférentielle, le procédé de réception comprend au moins une itération d'une minimisation du critère. On minimise ainsi la distance contrainte. De façon avantageuse, le système de type SIMO modélisé un système utilisant une modulation de type GMS . Un système de transmission composé d'un modulateur GMSK, d'un canal de propagation linéaire et d'un démodulateur vectoriel peut être modélisé par un système SIMO. Le critère de type maximum de vraisemblance de l'invention peut donc être appliqué à une telle modulation. L'invention concerne également un dispositif de réception d'un signal mis en œuvre dans un système de type SIMO présentant une entrée et au moins deux sorties. Le dispositif comprend des moyens de mise en œuvre d'un critère de type maximum de vraisemblance permettant de minimiser une expression, dite distance contrainte, tenant compte d'une distance entre un vecteur de symboles reçus du signal et un vecteur obtenu par produit matriciel d'un vecteur de symboles émis correspondant et d'une matrice représentative d'un canal de transmission du système. Selon l'invention, le dispositif comprend des moyens de partition du vecteur de symboles reçus en au moins deux sous-vecteurs, pour chacun desdits sous-vecteurs, il comprend des moyens d'expression de la distance contrainte en fonction du vecteur de symboles reçus, et des moyens de soustraction à la distance d'au moins une information conditionnelle relative au sous-vecteur. L'invention concerne encore un radiotéléphone comprenant un tel dispositif de réception 5. Liste des figures D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description suivante d'un mode de réalisation préférentiel, donné à titre de simple exemple illustratif et non limitatif, et des dessins annexés, parmi lesquels : la figure 1 présente un modèle SIMO d'ordre deux ; - la figure 2 illustre l'application d'un critère CML-P selon l'invention à un
paquet GSM, transmis dans un système SIMO tel que celui présenté en figure 1 ; la figure 3 présente l'influence de termes d'interférence passée et d'interférence future sur l'estimation de symboles inconnus dans un paquet GSM comme celui de la figure 2 ; la figure 4 illustre l'influence d'une fenêtre d'oubli sur l'estimation des symboles inconnus dans un paquet GSM comme celui de la figure 2 ; les figures 5A et 5B décrivent les performances comparées d'un dispositif de réception de l'art antérieur mettant en œuvre un algorithme de Viterbi, et d'un dispositif de réception selon l'invention, pour différentes valeurs d'un facteur d'oubli λ. 6. Description d'un mode de réalisation de l'invention Le principe général de l'invention repose sur la réception d'un signal, dans un système de type SIMO, mettant en œuvre un nouveau critère de type CML. Le procédé proposé comprend une étape de partition d'un vecteur de symboles reçus et d'une matrice représentative d'un canal de transmission du système SIMO en P sous-vecteurs et P sous-matrices (avec P entier supérieur ou égal à 2), de taille minimale M+l où M est l'ordre du canal. On exprime ensuite, en fonction des sous-vecteurs et des sous-matrices déterminés, la distance entre le vecteur de symboles reçus et un vecteur obtenu par produit matriciel du vecteur de symboles émis correspondant et de la matrice de canal, et on soustrait à cette distance une information conditionnelle relative à un sous-vecteur. Par souci de simplification, on se limite ici, et dans toute la suite du document, à décrire le cas particulier d'un système SIMO d'ordre deux, c'est-à- dire avec une seule entrée et deux sorties. L'Homme du Métier étendra sans difficulté cet enseignement à tous types de systèmes SIMO. On présente, en relation avec la figure 1, le schéma d'un modèle SIMO d'ordre deux, de sorte à introduire les notations utilisées dans la suite de ce document.
Le vecteur 1 1 correspond au vecteur de symboles émis par une antenne d'émission. Dans le cas d'un système SIMO d'ordre 2, le système comprend deux voies d'émission/réception, chacune appelée « sous-canal ». Le bloc h
1 12a 5 représente alors la réponse impulsionnelle du premier sous-canal et le bloc h
2 12b la réponse impulsionnelle du deuxième sous-canal. La réponse impulsionnelle du canal complet, correspondant à la réponse impulsionnelle du canal équivalent au modèle SIMO, est alors définie par h
slMO 12 ( h
SIM0 ≡ [b
1 h
21). On désigne par X, 13a le vecteur de symboles reçus via le sous-canal h
10 12a et par X
2 13b le vecteur de symboles reçus via le sous-canal h
2 12b. Le vecteur de symboles reçus complet, correspondant au vecteur de symboles reçus via le canal équivalent au modèle SIMO (h
SIM0 12 ) est alors défini par le vecteur X
S1M0 13. Ainsi, les notations précédentes h
smo et X
SIM0 pourront être conservées et5 adaptées au cas d'un système SIMO d'ordre supérieur à 2. Avec les notations introduites en présentation de la figure 1, on obtient l'équation de filtrage suivante : X
slMO = T(h
SIMO)- s où T(h
S[MO) est une matrice de Sylvester contenant le canal équivalent au modèle SIMO :
0 Le procédé de réception met en œuvre un critère de type maximum de vraisemblance ML permettant de minimiser la distance entre un vecteur de symboles reçus X
smo et un vecteur obtenu par produit matriciel de la matrice T(h
slMOj) représentative du canal de transmission du système et du vecteur de symboles émis s. Le critère SIMO-ML s'écrit donc sous la forme suivante :
Plus précisément, l'invention se base sur le critère CML envisagé par F. Alberge, P. Duhamel, et M. Nikolova, tenant compte de certaines informations a
priori et cherchant un compromis entre les performances et l'apparition de minima locaux. Il s'agit donc d'un critère ML conditionnel, encore appelé SIMO- CML. Dans ce critère, les symboles sont considérés comme des variables aléatoires, présentant une densité de probabilité permettant de refléter une connaissance a priori des symboles :
•*
~ Y
' ||
5|| avec : j e [-l,+ l] ; -T{h
SIMO)) ; le transposé conjugué ;
λ
min est la plus petite valeur propre de {T(h
SIMO)" -T(h
SIMO)}. Le paramètre γ permet de pondérer la quantité d'information a priori connue. Ce paramètre γ joue donc un rôle important dans les performances et dépend du conditionnement de la matrice de canal. Notamment, les performances sont meilleures lorsque la valeur propre λ
min est grande. Le calcul de la valeur propre λ
mm, non détaillé dans ce document, peut être effectué de façon approximative à partir d'algorithmes simplifiés bien connus de l'Homme du Métier. L'invention propose une nouvelle approche du critère CML, comprenant une partition du vecteur de symboles reçus en sous-vecteurs, qui entraîne une partition de la matrice de canal en sous-matrices. En effet, pour améliorer le conditionnement de la matrice contenant le canal équivalent au modèle SIMO, on peut soit augmenter la diversité du système SIMO, solution relativement complexe, soit modifier la taille et/ou la forme de la matrice. L'invention propose alors une nouvelle forme du critère CML, tenant compte de certaines informations a priori et de la partition du vecteur de symboles reçus, que l'on appelle critère « CML-P ». Cette partition permet notamment d'obtenir une valeur propre λ
min plus grande, puisque si
et Ti sont deux sous-matrices de la matrice T telles que T = [T
x T
2], alors ^
ιn ≤ λ^
m et
»n ≤
Cn augmente donc la valeur du paramètre γ , et on améliore ainsi les performances. Les meilleures performances sont alors obtenues lorsque le vecteur de symboles reçus et la matrice de canal sont partitionnés en un nombre important de sous-vecteurs et de sous-matrices, puisque plus le nombre de partitions est important, plus λ
mm est grande, et plus la valeur du paramètre y est importante. Avantageusement, la matrice est partitionnée verticalement en deux sous- matrices principales : la première correspond aux symboles estimés, encore appelés symboles supposés connus, et la seconde aux symboles inconnus, encore appelés symboles à estimer. La sous-matrice correspondant aux symboles à estimer est ensuite partitionnée en petites matrices de taille (nombre de colonnes) égale à la longueur de contrainte du canal. Dans un mode de réalisation particulier de l'invention, la matrice de canal est divisée en trois sous-matrices, et le vecteur de symboles reçus en trois sous- vecteurs : une première sous-matrice, notée TJh
slM0), correspond au sous-vecteur de symboles à estimer, notés s
u, une seconde sous-matrice notée T
p(h
slM0) correspond au sous-vecteur de symboles passés supposés connus, notés s
p, et une troisième sous-matrice notée T h
SIM0) correspond au sous-vecteur de symboles futurs supposés connus, notés s
f. Le critère CML-P peut alors s'écrire sous la forme suivante :
Ï
T P(
hS,MO
i
T/(
hS,MO )] - X SIMO - y Pu
=
Sp
~ T /(
hSlMO >
S /f
~ Y
' KÎ =
)- I(s
f ;h
SIM0 ))| - γ
• ||s„||
2 avec γ = \,
m{T
u(h
SIM0 )
H - T
u(h
s/M0)} Il 112 Le terme -y " ,,! permet de construire un critère J
CML P convexe, et donc de réduire les problèmes des minima locaux, en considérant des critères convexes
pour chaque critère partiel ne dépendant que d'un sous-vecteur de symboles à estimer s
u. On remarque que la distance tient compte d'un premier terme d'interférence lié aux symboles futurs supposés connus à travers le canal h
SIM0, appelé interférence future I(s
f;h
slM0) et d'un second terme d'interférence généré par les symboles passés supposés connus, appelé interférence passée I(s
p;h
IM0). Comme T
u(h
smo), T/h
slM0), T
p(h
SIM0) sont des sous-matrices de la matrice T(h
SIM0), on a ?ζ
nm ≤ λ "
ιn. Par conséquent, la matrice est mieux conditionnée (λ
mm est plus grand), le paramètre y augmente et les performances sont améliorées. Finalement, par rapport au critère CML sur lequel se base la technique proposée (envisagé par F. Alberge, P. Duhamel, et M. Nikolova), l'invention permet la partition de la matrice contenant le canal équivalent au modèle SIMO, ce qui permet d'augmenter la quantité d'information a priori introduite dans le critère, la valeur λ
mm étant liée à la quantité d'information a priori. On présente en relation avec la figure 2 l'application du critère CML-P à un paquet GSM. Dans ce mode de réalisation, le dispositif de réception est supposé statique, c'est-à-dire que la vitesse de ce dispositif (par exemple situé sur un mobile), par rapport à l'antenne émettrice (par exemple une station de base) est nulle ou pratiquement nulle. Ceci implique que la réponse impulsionnelle du canal est pratiquement identique pendant toute la transmission d'un paquet GSM. A un instant donné, le paquet GSM comprend un sous-vecteur de symboles à estimer s
a, un sous-vecteur de symboles futurs supposés connus s
{, et un sous-vecteur de symboles passés supposés connus s
p. La matrice contenant le canal équivalent au modèle SIMO est avantageusement partitionnée verticalement en sous-matrices, et la taille de la sous-matrice correspondant aux symboles à estimer est égale à la longueur de contrainte du canal. Dans un mode de réalisation particulier de l'invention, le paquet GSM est divisé en au moins une portion 21 , chaque portion comprenant à un instant donné les sous-vecteurs s
u, s
f, et s
p. Les symboles du paquet GSM qui ne sont pas
compris dans la portion 21 n'appartiennent ni au sous-vecteur s
u, ni au sous- vecteur s
{, ni au sous- vecteur s
p à cet instant donné. Le sous-vecteur des symboles à estimer se déplace à l'arrivée de chaque nouveau symbole, et un index temporel t s'incrémente. Ainsi le paquet GSM est parcouru entièrement, et tous les symboles du paquet GSM appartiennent à un moment donné au sous-vecteur de symboles futurs supposés connus s
{, puis au sous-vecteur de symboles passés supposés connus s
p. A la première itération, on détermine le sous-vecteur de symboles à estimer s
u à partir du sous-vecteur de symboles passés supposés connus s
p. Aux itérations suivantes, on détermine donc le sous-vecteur de symboles à estimer s
a à partir du sous-vecteur de symboles futurs supposés connus s
t (estimés lors des itérations précédentes) et du sous-vecteur de symboles passés supposés connus s
p. Les symboles à estimer s
u, supposés par conséquent inconnus, sont considérés comme les variables du critère CML-P. Les autres symboles s
f et s
p sont considérés comme correctement estimés et donc connus du critère CML-P, l'estimation ayant été réalisée à une itération antérieure. Comme illustré en figure 3, le critère CML-P utilise ces symboles correctement estimés par l'intermédiaire des termes d'interférence passée I(s
p;h
SIM0 ) et future I(s
f;h
slM0), où : '
Sp
•'"SIMO ) ~ ' p\
nSIMO )
' Sp
nSIMO )
' Sf Ainsi, à l'arrivée d'un nouveau symbole, une nouvelle estimation {h
SIMO ;s^ a lieu, tenant compte de toute l'interférence (passée et future). Les interférences retranchées passée I(s
p;h
SIM0) et future I(s
f;h
slM0) permettent donc un meilleur usage des symboles déjà estimés. Selon une variante de réalisation de l'invention, on considère que le dispositif de réception n'est plus statique, c'est-à-dire qu'il existe une certaine vitesse entre ce dispositif (par exemple situé sur un mobile) et l'antenne émettrice (par exemple une station de base). Dans ce cas, la réponse impulsionnelle du canal
varie dans le temps, notamment pendant la transmission d'un paquet GSM. Pour prendre en compte ce nouveau paramètre, un facteur d'oubli λ est introduit dans le critère CML-P. Ce facteur d'oubli λ sert à pondérer les symboles, pour pouvoir suivre les variations de la réponse impulsionnelle du canal dans le temps. Il peut être différent pour les symboles passés et les symboles futurs. Il est par exemple calculé en fonction de la vitesse de déplacement, et est égal à 1 lorsque cette vitesse est nulle ou quasi-nulle. Le facteur d'oubli λ s'exprime sous la forme d'une matrice diagonale, appelée « fenêtre d'oubli ». Dans le cas où la pondération des symboles passés est différente de la pondération des symboles futurs, la fenêtre d'oubli s'exprime sous la forme suivante :
où Kp et Kf sont des entiers et dépendent de la taille du sous-vecteur de symboles à estimer et du nombre de symboles respectivement pris en compte pour l'interférence passée et pour l'interférence future ; et où λ, est le facteur d'oubli des symboles passés et λ^ le facteur d'oubli des symboles futurs. Par souci de simplification, on se limite ici, et dans toute la suite du document, à décrire le cas particulier où le facteur d'oubli λ, des symboles passés est identique au facteur d'oubli λj des symboles futurs (λ, = = λ). L'Homme du Métier étendra sans difficulté cet enseignement et ces équations au cas où les facteurs d'oubli λ, et ^ ne sont pas identiques. En tenant compte du facteur d'oubli λ, le critère CML-P s'écrit sous la forme :
"" CML -P "SIMO
Su > ) [A
D]
l 2{T(h
SIMO)- s- X
SIMO} - y
u
J CML-PK"SIMO '
Su >' ) ~ [ J
Si la vitesse est nulle, ou quasi-nulle, le facteur d'oubli λ est égal à 1 et on retrouve le critère CML-P présenté précédemment. Comme présenté en figure 4, la fenêtre d'oubli A
D tient compte à la fois des symboles passés et des symboles futurs, en appliquant le facteur d'oubli λ
t pour l'interférence passée et le facteur d'oubli λ^ l'interférence future. Le fait de prendre le même facteur λ des deux côtés permet de pondérer de façon symétrique les deux interférences, et donc de considérer le même critère dans les deux sens temporels, à savoir le sens direct et le sens inverse, c'est-à-dire en partant de la fin d'un paquet GSM pour aller vers le début. En effet, si on considère N le nombre de symboles reçus, M l'ordre du canal (donc M+l la longueur de contrainte) et L le nombre d'observations par symbole en réception (L=2), on a, pour n entier relatif représentant un index temporel : le vecteur de symboles émis :
S M+N ≡ [ ) ι = - ...0...N - l]
τ ; le modèle SIMO équivalent de la réponse impulsionnelle du canal : ^ - [[^]
r-[^r]
7 ; le modèle SIMO équivalent du vecteur de symboles reçus :
alors le critère CML-P peut s'écrire sous la forme :
Si on parcourt le critère dans le sens temporel inverse, on peut écrire : s
M R +N ≡ [s
R(n),n = 0...N - I...N + M - if
*- -MT
d'où s
R(n) ≡ s{ N - 1 - n), et le critère CML-P peut s'écrire sous la forme
On obtient donc le même critère, que ce soit dans le sens temporel direct ou inverse, grâce à l'utilisation d'une fenêtre d'oubli Λ
D avec pondération symétrique. Le même critère CML-P utilisé dans les deux sens engendre une convergence plus rapide, la minimisation pouvant être itérée : chaque nouvelle itération conduit bien à une diminution du critère. On présente désormais, en relation avec les figures 5A et 5B, les performances comparées d'un dispositif de réception de l'art antérieur mettant en œuvre un algorithme de Viterbi, et d'un dispositif de réception selon l'invention, pour différentes valeurs du facteur d'oubli λ. Plus précisément, on présente en figure 5 A les performances obtenues lorsque la réponse impulsionnelle du canal varie peu dans le temps, par exemple lorsque la vitesse du dispositif de réception (par exemple situé sur un mobile), par rapport à l'antenne émettrice (par exemple une station de base) est nulle ou pratiquement nulle. On peut remarquer que les performances obtenues avec le dispositif de réception de l'invention basée sur le critère CML-P sont équivalentes aux performances obtenues en utilisant un algorithme de Viterbi, dans un contexte statique. On n'observe pas de dégradation des performances selon le choix du facteur d'oubli (λ=l ou λ=0,99). Il est bien entendu que différentes valeurs du paramètre λ peuvent être envisagées, le facteur d'oubli dépendant de la vitesse du dispositif de réception (terminal mobile par exemple). L'algorithme de Viterbi, bien connu de l'Homme du Métier pour ses performances en canal statique, est utilisé dans la majorité des récepteurs GSM.
Néanmoins, ses performances se dégradent dans des conditions de canaux variants dans le temps, à haute vitesse particulièrement. On présente ainsi en figure 5B les performances obtenues lorsque la réponse impulsionnelle du canal varie dans le temps, par exemple lorsqu'il existe une certaine vitesse entre le dispositif de réception (par exemple situé sur un mobile) et l'antenne émettrice (par exemple une station de base). Dans le cas présenté, le système SIMO se situe dans un environnement à haute vitesse (vitesse v=300km/h et fréquence porteuse f
c= 1800MHz). On observe alors des performances obtenues avec le dispositif de réception de l'invention nettement supérieures à celles obtenues en utilisant un algorithme de Viterbi. En effet, dans cet exemple où le facteur d'oubli est choisi égal à 0,99, on observe un gain d'environ 5dB entre la courbe de référence, qui correspond au récepteur utilisant un algorithme de Viterbi, et la courbe présentant un facteur d'oubli λ de 0,99, correspondant au récepteur selon l'invention, lorsque le taux d'erreur binaire brut RBER (de l'anglais « Raw Bit Error Rate ») cible est de 7,5.10
2. L'invention améliore donc les performances à vitesse élevée, tout en conservant de bonnes performances à vitesse nulle ou quasi-nulle. L'invention présente également des performances accrues dans un mode de mise en œuvre particulier du système SIMO, dans lequel le signal émis est suréchantillonné, de sorte à augmenter la diversité temporelle. L'invention peut également s'appliquer dans les cas où l'utilisation d'un algorithme de Viterbi est trop complexe, notamment lorsque la longueur du canal estimé augmente. Par ailleurs, l'utilisation d'un tel critère CML-P se révèle particulièrement avantageuse dans tout système basé sur la modulation GMSK, comme les systèmes GSM ou GPRS/EGPRS utilisant les schémas de codage de 1 à 4, grâce à ces bonnes performances en environnement à haute vitesse.