Carte à microcircuit à fond marqué d'un motif et procédé pour sa réalisation
Domaine de l'invention L'invention concerne la sécurisation d'une carte à microcircuit en vue de lutter notamment contre un type de fraude consistant à arracher le microcircuit de cette carte. Ainsi qu'on le sait, une carte à microcircuit comporte généralement un corps de carte dans lequel est ménagée une cavité débouchante et un module formé d'un film support portant le microcircuit sur une face interne de ce film support ; ce film support est fixé dans le corps de carte d'une manière telle que le microcircuit est situé dans la cavité. Ce microcircuit est en principe destiné à coopérer avec l'extérieur au moyen de contacts externes de préférence portés par la face externe du film support ; mais il peut en outre être muni d'une antenne pour un échange de données sans contact avec l'extérieur. Dans ce cas, compte tenu de ce que le microcircuit peut coopérer avec l'extérieur de deux manières différentes, il est classique d'utiliser la désignation de carte à double interface (Dual Interface en anglais) ou de carte « Combi ». II a déjà été proposé, notamment dans le document WO-03/052822, pour éviter que le module soit démonté de façon intempestive vis-à-vis de la cavité, de traiter la paroi de cette cavité de telle sorte que celle-ci présente, vis- à-vis d'une résine d'enrobage, une adhérence supérieure à celle du film support. Ainsi, lorsque cette résine d'enrobage est disposée dans la cavité en sorte d'enrober le microcircuit en occupant une partie substantielle du volume entre le film support et la paroi de la cavité, cette résine tient mieux à la paroi de la cavité qu'au film support de sorte qu'une tentative d'arracher le microcircuit
au corps de carte par action sur le film support se limite à un arrachement de ce film support. Cette solution implique toutefois de contrôler l'état de surface de la paroi (fond et/ou paroi latérale) de la cavité et celui du film support en fonction de la nature de cette paroi et de ce film support ainsi que de celle d'une résine utilisée ultérieurement pour la fixation du film support à la paroi de la cavité. L'invention a pour objet de permettre une sécurisation de la liaison entre le microcircuit et la paroi de la cavité, sans avoir à se préoccuper des niveaux d'adhérence relatifs du film support et de cette paroi vis-à-vis d'une quelconque résine d'enrobage. Elle propose à cet effet un procédé de fabrication d'une carte à microcircuit selon lequel on réalise un corps de carte dont une partie substantielle de l'épaisseur est réalisée en un matériau opaque, avec une cavité débouchant dans une face supérieure de ce corps de carte, et on relie à la paroi de cette cavité un module, comportant un film support portant sur une face interne un microcircuit, au moyen d'une matière de fixation adhérant à une partie de cette paroi de la cavité et enrobant au moins indirectement ce microcircuit, caractérisé en ce que, avant de relier le module à la paroi de la cavité, on procède à un traitement de marquage dans cette partie en matériau opaque et à proximité immédiate de cette partie de la paroi de la cavité, en sorte d'y former un motif détectable depuis la face inférieure de ce corps de carte, au travers du matériau opaque situé entre ce motif et cette face inférieure. Il est rappelé ici que le corps d'une carte à microcircuit est formé d'un empilement de couches opaques, pris en sandwich entre de fines couches transparentes de couverture. En fait, la notion de marquage au fond d'une cavité d'un corps de carte a déjà été proposée dans le document EP-0 661 173, mais uniquement dans le cas où la cavité atteint une couche transparente, ce qui implique que celle-ci soit plus épaisse que dans les cartes classiques. Le matériau de fixation peut être une résine qui enrobe le microcircuit (on parle alors de résine d'enrobage), mais l'invention couvre également le cas
où le microcircuit est recouvert d'une couche de protection (appelée glob-top) avant d'être enrobé par le matériau de fixation en vue de sa fixation dans la cavité. Il est clair que ce traitement de marquage peut changer localement, à l'emplacement du motif, l'adhérence de la résine ainsi que cela est enseigné dans le document précité WO-03/052822, mais il importe de noter que ce dernier enseigne un traitement affectant en principe une partie étalée de cette surface, sans qu'il y soit prévu de former ainsi un motif détectable depuis la face inférieure du corps de carte. On appréciera que, lorsqu'il y aura une tentative d'arrachement du module d'une carte à microcircuit selon l'invention, le moindre détachement à la surface de la cavité se traduira par une détérioration significative du motif, ce qui pourra être détecté, même si le fraudeur réussit à implanter un nouveau module dans le corps de carte. Il est rappelé que la résine est en principe choisie pour être suffisamment adhérente sur le microcircuit pour ne pas pouvoir s'en détacher sans détériorer gravement ce dernier. Il en découle qu'un détachement d'un module sans le détruire ne peut se faire que s'il y a lieu au niveau de la paroi (fond ou surface latérale) de la cavité. Inversement, si le fraudeur essaye d'insérer le module arraché dans un autre corps de carte, une partie du motif d'origine serait détectable depuis la face inférieure du nouveau corps de carte ; si ce nouveau corps de carte a été obtenu à partir d'une carte dont on a arraché le module, il apparaîtrait ainsi, depuis cette face inférieure, deux extraits de motifs a priori non compatibles permettant de détecter la fraude. En fait, dans le cas d'une détection visuelle, l'invention tire profit de ce que le matériau opaque (ou les matériaux opaques, s'il y en a plusieurs), qui rend le corps de carte tout à fait opaque en dehors de la cavité, forme entre le marquage et la face inférieure une couche dont l'épaisseur est suffisamment faible pour que cette couche soit légèrement translucide et que ce marquage soit détectable au travers de celle-ci. Selon des caractéristiques préférées de l'invention, éventuellement combinées :
- ce traitement de marquage est réalisé après réalisation de la cavité dans le corps de carte, éventuellement en même temps, s'il y a lieu, qu'un traitement de l'adhérence de cette partie de la paroi de la cavité ; il en découle que ce traitement de marquage s'intègre facilement dans le procédé classique de fabrication de cartes à microcircuit, - l'étape de réalisation du corps de carte comporte une étape d'assemblage d'un empilement de couches (opaques pour la plupart) devant former le corps de carte puis une étape de réalisation de la cavité dans cet assemblage, le traitement de marquage étant réalisé avant l'étape d'assemblage de l'empilement, sur une couche opaque devant être située au fond de la cavité ou sous celle-ci ; cela donne toute souplesse pour le choix de la technologie de marquage à utiliser, - l'étape de réalisation du corps de carte comporte une étape d'assemblage d'un empilement de couches (opaques pour la plupart) devant former le corps de carte puis une étape de réalisation de la cavité dans cet assemblage, l'une de ces couches étant un inlay portant des pistes formant une antenne et comportant des bornes de connexion destinées à être reliées électriquement au microcircuit ; l'invention s'applique ainsi sans difficulté au cas d'une carte du type à double interface, - ce traitement de marquage est tel que le motif apparaît en lumière visible par contraste vis-à-vis du matériau opaque formant le fond de la cavité tel que vu depuis la face inférieure du corps de carte ; cela permet par exemple à un agent de sécurité procédant au contrôle de la carte, s'il s'agit d'une carte d'identité), de vérifier lui-même l'intégrité de la carte et donc de s'assurer de la bonne origine de cette carte, - pour cela, une solution particulièrement simple est que le traitement de marquage est réalisé par formation d'un motif foncé sur un matériau clair opaque ; à cet effet, le corps de carte comporte avantageusement, entre la cavité et la face inférieure, un matériau opaque choisi dans le groupe constitué par le PVC, le polyéthylène téréphtalate, le polybutylène téréphtalate, le polycarbonate, ou l'ABS, - en variante, le motif peut bien sûr comporter des couleurs.
- dans une autre variante, le motif peut être lu par un lecteur magnétique tel que décrit dans la demande de brevet français publiée sous le N°2 838 543. - pour améliorer la visibilité du motif, l'épaisseur du corps de carte 5 entre la cavité et la face inférieure est au plus égale à 300 microns, de préférence au plus égale à 200 microns, - d'autres types de détection sont envisageables ; c'est ainsi qu'en variante, le traitement de marquage est tel que le motif apparaît en lumière infra-rouge ou ultra-violet, par exemple lorsqu'on utilise une encre visible auxO infra-rouge ou au ultra-violet, - dans une version particulièrement simple, ce traitement de marquage est réalisé à la surface du fond de la cavité, par exemple au moyen d'une encre, - toutefois, en variante, ce traitement de marquage atteint un niveau5 intermédiaire entre le fond de la cavité et la face inférieure du corps de carte ; de préférence, ce traitement de marquage est réalisé sur une fraction de l'épaisseur entre le fond de la cavité et la face inférieure du corps de carte ; cela garantit une bonne visibilité et une grande stabilité du motif au cours du temps, - selon une autre variante, ce traitement de marquage est réalisé parO gravage, ce qui a notamment l'avantage de former des reliefs qui augmenteront sensiblement l'adhérence de la résine, ce qui garantira encore mieux que toute tentative d'arrachage du module se traduira par une détérioration de ces reliefs et donc du motif, - à titre d'exemple particulièrement efficace, le traitement de5 marquage est réalisé par brûlage localisé d'un matériau formant le fond de la cavité, - ce traitement de marquage est réalisé par gravure laser, en sorte de former des creux dont les flancs sont brûlés, ce qui combine les avantages d'un gravage, et de la formation de bons contrastes vis-à-vis du matériau0 environnant, - le motif peut être de natures très variées, par exemple un signe alphanumérique (par exemple le nom ou un numéro du porteur), et/ou un code
barre, et/ou une image (par exemple une photo, ou un hologramme, ou un logo, etc .), De manière particulièrement avantageuse, ce procédé comporte en outre une étape au cours de laquelle l'on procède à l'inscription dans une mémoire du microcircuit d'une information identifiant le motif, ce qui permettra un contrôle aisé de ce que la carte dont on dispose ne résulte pas d'une fraude. L'invention propose en outre, adaptée à être obtenue par le procédé précité, une carte à microcircuit comportant un corps de carte dont une partie substantielle de l'épaisseur est réalisée en un matériau opaque, avec une cavité débouchant dans une face supérieure de ce corps de carte et, relié à la paroi de cette cavité, un module comportant un film support portant sur une face interne un microcircuit au moyen d'une matière de fixation adhérant à une partie de cette paroi de la cavité et enrobant au moins indirectement ce microcircuit, caractérisée en ce que, dans cette partie en matériau opaque et à proximité immédiate de cette partie de la paroi de la cavité, est formé un motif détectable depuis la face inférieure de ce corps de carte, au travers du matériau opaque situé entre ce motif et cette face inférieure. Selon des caractéristiques avantageuses de l'invention, éventuellement combinées (analogues à ce qui a été dit ci-dessus à propos du procédé) : - le corps de carte est formé d'un empilement de couches (opaques pour la plupart) dont l'une est un inlay portant des pistes formant une antenne et comportant des bornes de connexion reliées électriquement au microcircuit, - ce motif est détectable en lumière visible par contraste vis-à-vis du matériau opaque formant le fond de la cavité tel que vu depuis la face inférieure du corps de carte, - ce motif est un motif foncé faisant contraste sur un matériau clair opaque, - en variante, le motif peut bien sûr comporter des couleurs. - dans une autre variante, le motif peut être lu par un lecteur magnétique tel que décrit dans la demande de brevet française publiée sous le N°2 838 543,
- le corps de carte comporte, entre la cavité et la face inférieure, un matériau opaque choisi dans le groupe constitué par le PVC, le polyéthylène téréphtalate, le polybutylène téréphtalate, le polycarbonate, et l'ABS. - l'épaisseur du corps de carte entre la cavité et la face inférieure est au plus égale à 300 microns, de préférence au plus égale à 200 microns, - en variante, ce motif apparaît en lumière infra-rouge ou ultra-violet, - ce motif est réalisé à la surface du fond de la cavité, par exemple au moyen d'une encre, - selon une autre variante, ce traitement de marquage atteint un niveau intermédiaire entre le fond de la cavité et la face inférieure du corps de carte ; ce motif est par exemple réalisé sur une fraction de l'épaisseur entre le fond de la cavité et la face inférieure du corps de carte, - le motif est réalisé par gravage, - le motif est réalisé par brûlage localisé d'un matériau formant le fond de la cavité, - ce motif est réalisé par gravure laser et est formé de creux dont les flancs sont brûlés, - le motif comporte un signe alphanumérique, et/ou un code barre et/ou une image telle qu'une photo, un hologramme ou un logo, notamment. De manière particulièrement avantageuse, le microcircuit comporte une mémoire contenant une information identifiant le motif. L'invention propose aussi un procédé de contrôle d'une carte du type précité, selon lequel on observe la face inférieure de la carte jusqu'à détecter un motif en regard de l'emplacement du module. Un cas tout particulièrement intéressant concerne le cas où un identifiant a été inscrit dans le microcircuit ; l'invention propose alors un procédé de contrôle d'une telle carte, caractérisé en ce qu'on détecte le motif, on lit l'information identifiant le motif et on vérifie la compatibilité entre ce motif et cette information. II est rappelé que ce motif peut être inscrit par exemple sur le fond de la cavité ou dans un niveau intermédiaire entre le fond de la cavité et la face inférieure du corps de carte.
Description de l'invention Des objets, caractéristiques et avantages de l'invention ressortent de la description qui suit, donnée à titre indicatif non limitatif en regard des dessins annexés sur lesquels : - la figure 1 est une vue en coupe transversale du corps d'une carte selon l'invention, ici du type à double interface, dans une étape d'empilement de couches devant former conjointement ce corps de carte, - la figure 2 est une vue en coupe transversale de ce corps dans une étape ultérieure de fabrication, montrant une cavité, - la figure 3 est une vue schématique en coupe transversale d'une autre carte à microcircuit selon l'invention, ici du type à simple interface, montrant un motif réalisé au fond de la cavité, - la figure 4 est une vue de dessus du corps de carte avant la mise en place du module de la figure 3, - la figure 5 est une vue en coupe transversale selon une variante de réalisation de la carte de la figure 3, - la figure 6 est une vue de dessus d'encore une autre carte, avant mise en place du module, - la figure 7 en est une vue de dessous, après mise en place du module, et - la figure 8 est une vue en coupe transversale d'une autre carte selon encore un autre mode de réalisation de l'invention. Les figures 1 et 2 représentent la préparation d'un corps de carte avec une cavité débouchante dans une face supérieure de ce corps de carte. Ces figures se placent dans le cas d'une carte du type à double interface, c'est-à-dire qu'une antenne est formée dans l'épaisseur de ce corps de carte, en ayant des bornes de connexion reliées électriquement au module. Dans l'exemple représenté, le corps de carte 10 (d'épaisseur par exemple égale à de l'ordre de 800 microns) comporte :
• un inlay 1 , par exemple une couche de PVC de 200 microns d'épaisseur portant l'antenne 2 formée de spires 3, par exemple en cuivre, • deux couches de compensation 11 et 11 ' entourant cet inlay, par exemple en PVC ou équivalent, capables notamment d'absorber les reliefs dus à la présence de l'antenne, d'épaisseurs par exemple égales à 100 microns, • deux couches d'impression 12 et 12' entourant ces couches de compensation, d'épaisseurs par exemple égales à 140 microns et destinées à recevoir des images ou des caractères imprimés, et • deux couches de couverture 13 et 13', généralement transparentes (dont l'épaisseur est typiquement de l'ordre de quelques dizaines de microns). L'inlay et les couches de compensation ou d'impression sont opaques. Ainsi, une partie substantielle de l'épaisseur de ce corps de carte
(plus de 50 %, de préférence au moins 75 %, voire 90 %) est réalisée en un matériau opaque. Après empilement, ces couches sont assemblées par tout moyen connu approprié, qui ne sera pas décrit ici. Les empilements de la figure 1 sont en principe réalisés pour un réseau de cartes, de sorte qu'il y a ensuite, en pratique, découpe de corps de carte individuels. A la figure 2, l'empilement de couches est assemblé, et une cavité 15 y a été ménagée, ici avec un gradin périphérique 16, sur lequel débouchent les bornes de connexion 3 de l'antenne 2, et qui délimite deux zones 15A et 15B de cavité. On observe que la cavité s'étend ici sur plus de la moitié de l'épaisseur du corps de carte, en sorte d'empiéter ici dans la couche de compensation inférieure, en laissant subsister du matériau opaque entre ce fond et la face inférieure.
La figure 3 représente de manière générale une portion d'un corps de carte 30, par exemple formé d'un empilement de couches similaire à celui des figures 1 et 2, mais ne comportant pas d'antenne. Mais il faut bien comprendre que ce qui suit s'applique aussi bien aux cartes à simple interface (avec des contacts externes portés, le plus souvent par le module) qu'aux cartes du type à double interface On voit un module 20 formé d'un film support 21 portant sur sa face inférieure un microcircuit 22. Ce dernier est, de manière connue, connecté électriquement à des contacts externes 23 et est fixé mécaniquement par sa périphérie par une matière de fixation 24. Le module est en outre fixé à une partie de la paroi de la cavité, ici le fond, par une matière de fixation 25 adhérant à cette paroi et au module, de préférence en enrobant au moins indirectement le microcircuit. Dans l'exemple représenté, la matière de fixation 25 est une résine d'enrobage qui enrobe le microcircuit. Mais en variante non représentée, cette matière de fixation enrobe indirectement le microcircuit en ce sens qu'elle adhère à une autre qui, elle, enrobe le microcircuit. Selon l'invention, on procède, avant de relier le module à la paroi de la cavité (on parle d'opération d'encartage), à un traitement de marquage dans la partie du corps de carte qui est en matériau opaque, et à proximité immédiate de cette partie à laquelle adhère la matière de fixation en sorte d'y former un motif 60 détectable depuis la face inférieure de ce corps de carte, au travers du matériau opaque situé entre ce motif ou marquage et cette face inférieure. Dans le cas présent, ce traitement de marquage est réalisé après réalisation de la cavité, avantageusement en même temps qu'un traitement de l'adhérence de cette partie de la paroi de la cavité, comme cela est proposé dans le document WO-03/05052822 précité. De manière préférée, le traitement de marquage est tel que le motif apparaît en lumière visible (donc sous une lumière dont les longueurs d'onde se situent dans le spectre du visible). Il faut toutefois bien noter que, en variante,
ce motif pourrait n'être détectable que sous des conditions particulières, par exemple en cas d'éclairage infra-rouge ou ultra-violet. Ce motif 60 est ici schématisé par des triangles noirs pointant vers le bas. Ces triangles noirs schématisent le fait que, de manière préférée, le traitement de marquage est réalisé par formation d'un motif foncé sur un matériau clair opaque. C'est ainsi que, entre le fond de la cavité et la face inférieure (et entre le marquage et cette face inférieure), il y a avantageusement au moins un matériau choisi dans le groupe constitué par le polyéthylène téréphtalate, le polybutylène téréphtalate ou le polycarbonate, ou le PVC. Pour faciliter la détection visuelle du motif, l'épaisseur du corps de carte entre la cavité et la face intérieure est au plus égale à 300 microns, de préférence pas plus de 200 microns. Il peut être noté que le corps de carte est normalement bien pigmenté, c'est-à-dire que des pigments sont inclus dans la matière constitutive d'au moins certaines des couches formant ce corps de carte, de sorte que, en l'absence de cavité, le corps de carte serait bien opaque sur toute sa surface. En pratique, les matériaux classiquement utilisés, tels que ceux mentionnés ci- dessus sont opaques pour des épaisseurs égales à celle du corps de carte, voire égale à sa moitié seulement. En variante non représentée, le traitement de marquage est réalisé avant l'assemblage de l'empilement de couches, par exemple sur la couche 11' de l'empilement des figures 1 et 2 puisque c'est cette couche qui forme le fond, lorsque la cavité est formée. Mais ce traitement de marquage peut aussi être réalisé sur une couche inférieure, c'est-à-dire à proximité immédiate du fond de la cavité comme dans l'exemple de la figure 3, mais sans l'atteindre. Le traitement de marquage peut être entièrement situé à la surface du fond de la cavité, par exemple réalisé au moyen d'une encre, visible à l'œil nu ou visible sous infra-rouge ou ultra-violet. Toutefois, de manière préférée, ce traitement de marquage atteint un niveau intermédiaire entre le fond de la cavité et la face inférieure du corps de carte. Plus précisément, ici, le traitement de marquage est réalisé sur une
fraction de l'épaisseur entre le fond de la cavité et la face inférieure du corps de carte. Un tel traitement de marquage en profondeur pourrait être réalisé, chimiquement, par une encre pénétrant dans le matériau opaque constitutif de ce fond. Toutefois, de manière préférée, ce traitement est réalisé par gravage,
* c'est-à-dire avec formation de reliefs qui renforceront l'adhérence de la matière de fixation 25 sur la partie de paroi comportant ce motif. Ce gravage est de préférence réalisé par brûlage localisé d'un matériau opaque formant le fond de la cavité. C'est ainsi que, de manière préférée, le traitement de marquage est réalisé par gravure laser, en sorte de former des creux dont les flancs sont brûlés, c'est-à-dire qui sont suffisamment foncés pour former un bon contraste vis-à-vis du matériau opaque environnant. Cette gravure laser est par exemple réalisée avec un laser puisé qui ouvre des cônes dans le fond de la carte par sublimation de la matière plastique qui le constitue. Le diamètre de ces cônes est typiquement de l'ordre de 80 microns pour une profondeur de 50 à 200 microns. La matière plastique est brûlée, donc noire, tout autour du cône, sur peut être 10 microns, au fond mais aussi sur les flancs de ces cônes. C'est cette matière plastique brûlée, donc noire, qui forme le dessin beaucoup plus que les trous eux-mêmes. L'épaisseur du corps de carte peut être, dans l'exemple considéré, de l'ordre de 200 microns dans le fond de la cavité. Lorsque le traitement de marquage aboutit à des marques moins visibles, il peut être utile de réduire cette épaisseur en dessous de 300, voire 200, microns ainsi que cela a été exprimé ci-dessus. Il peut être noté que l'étape de marquage peut être réalisée simplement en modifiant la programmation de machines existantes. C'est ainsi qu'on peut utiliser une machine de personnalisation, par exemple celle connue sous la désignation MPR5000 de DATACARD qui est une machine de personnalisation ave un module d'encartage associé. Il suffit de programmer de manière appropriée cette machine pour obtenir une étape de marquage du fond avant l'encartage.
La figure 4 représente en vue de dessus la cavité 26 de la figure 3 avant la mise en place du module (encartage). On note que le motif 60 est ici un signe alphanumérique, formé de l'indication de « lot » et de son numéro : cela permet de vérifier que cette carte porte un numéro de lot compatible avec l'origine de la carte en cause. Dans ce cas, le motif est commun à toutes les cartes du lot considéré
En variante, ce motif est un code barre ou une image, telle qu'une photo, une empreinte digitale, un hologramme ou un logo, notamment. Dans ce cas, le motif peut être tout à fait spécifique de son porteur, surtout s'il s'agit d'une carte d'identité, ou de son émetteur (par exemple l'entreprise qui les a fait réaliser). La figure 5 représente un corps de carte 50 similaire à celui de la figure 3, à ceci près que les creux associés au traitement de marquage s'étendent sur toute l'épaisseur du corps de carte entre le fond de la cavité et la face inférieure de ce corps de carte. Il est clair que le motif 70 ainsi obtenu est aisément détectable puisque le contraste s'étend jusqu'à la surface de la face par laquelle on observe le corps de carte. Cette configuration se prête particulièrement bien au cas où le motif est un code barre (même si tous les types de motifs sont susceptibles de s'étendre jusqu'à la face inférieure du corps de carte, puisque cela dépend de la technologie choisie pour réaliser le marquage. La figure 6 représente un motif en code barre formé au fond de la cavité du corps de carte 50. Ce même motif apparaît, à l'envers, sur la face arrière ou inférieure, représentée à la figure 7. Il est aisé, si le motif le justifie pour être détecté, de prévoir de marquer le motif à l'envers pour qu'il apparaisse à l'endroit vu depuis la face inférieure du corps de carte. Les signes ressemblant à des 8 sur la figure 6 sont des trous qui ne sont pas détectables à la figure 7 s'ils ne débouchent pas sur la face inférieure du corps de carte, ou si la matière de fixation les remplit correctement. Cela est schématisé à la figure 8, où des saillies blanches sont représentées à l'intérieur des triangles foncés du corps de carte 50: ces saillies blanches représentent de la matière de fixation ayant pénétré avant durcissage
dans les creux découlant du marquage, par exemple par gravure laser. Il en résulte un effet d'ancrage de cette matière de fixation qui renforce la liaison entre cette matière et le fond de la cavité et augmente la probabilité de ce qu'une tentative d'arrachage du module se traduira par une dégradation significative du motif tel qu'il peut être vu depuis la face inférieure. De manière particulièrement avantageuse, on procède à l'inscription dans le microcircuit, plus précisément dans une mémoire de celui-ci référencée 100, d'une information identifiant le motif. Ainsi, pour vérifier l'intégrité d'une carte selon l'invention, on peut non seulement vérifier qu'apparaît un motif plausible, d'apparence non dégradée, par la face inférieure, mais qu'en plus, lorsqu'on a détecté ce motif, celui-ci est bien compatible avec l'information servant d'identifiant. Cet identifiant est par exemple le signe alphanumérique faisant partie du motif ou un mot évoquant l'image, etc .. Dans ce qui précède, il a été proposé qu'un matériau formant le corps de carte entre le fond de la cavité et la face inférieure était opaque. Bien entendu, l'invention s'applique aussi à des cas de carte à corps de carte au moins en partie transparents, notamment dans leur partie inférieure. De même, il a été supposé que le motif était formé sur le fond (ou sous ce fond) de la cavité. Mais l'invention se généralise au cas où le motif est formé sur une paroi latérale de la cavité (il suffit de prévoir un contraste suffisant compte tenu de l'épaisseur de matière entre la zone de matière où est formé le motif et la face inférieure du corps de carte. Même si le motif est visible à l'œil nu, il peut être prévu un lecteur pour le reconnaître (notamment dans le cas d'un code barre). On appréciera que l'invention contribue à personnaliser graphiquement une carte par de nouveaux moyens de marquage. Ce système de personnalisation sécuritaire peut être employé dans toutes les applications liées aux cartes à microcircuit, à savoir cartes de transport, cartes bancaires, cartes GSM, cartes pour la télévision payante, etc .. mais aussi dans le domaine de l'identité (passeport, carte d'identité, permis de conduire, etc .).
Il mérite d'être souligné que le gravage laser permet la formation de motifs bien plus fins que les motifs classiquement obtenus par la technique bien connue de l'embossage, avec notamment la formation de gros caractères dans l'épaisseur de la carte. En faisant varier la finesse et l'intensité du rayon laser on peut obtenir une grande variété d'effets permettant une personnalisation poussée de la carte, notamment grâce à la possibilité de mettre beaucoup de signes individuels dans le motif servant de marquage. Bien entendu, ce marquage par motif détectable depuis la face inférieure du corps de carte se combine sans grande difficulté aux techniques connues de sécurisation matérielle des cartes à microcircuit. Il peut être noté que l'invention n'implique pas de modification dans la structure du corps de carte dans lequel est réalisée la cavité, par rapport aux dimensions et natures habituelles des matériaux. Les couches transparentes de couverture peuvent même être supprimées.