CHASSIS POUR PATIN
L'invention concerne un patin à roulettes, notamment un patin adapté pour réaliser des figures.
Un tel patin est connu pour une pratique dite agressive où le patineur réalise des figures de glisse ou de saut sur des obstacles que met à sa disposition la rue et le mobilier urbain, notamment les bords de trottoir ou de murs en béton, les rampes d'escalier, les bancs.
La demande de brevet EP 891 794 décrit un patin pour une telle pratique.
Il comprend un châssis surmonté d'une coque et d'un chausson pour le pied du patineur.
Le châssis présente deux ailes longilignes et parallèles formant une rainure dans laquelle sont montées quatre roues disposées en ligne. Entre les deux roues du milieu, les ailes du châssis sont évidées pour former une sorte d'arche orientée transversalement par rapport à la direction longitudinale définie par le châssis.
Le patineur utilise cette arche pour glisser par exemple le long d'une bordure de trottoir ou d'une rampe d'escalier avec son patin en travers. L'arche est utilisée comme appui de guidage lors d'une phase de glisse et comme appui d'impulsion lors d'un saut. Deux autres zones d'appui du patin sont également utilisées pour réaliser des figures. Ce sont les deux surfaces en coin délimitées par la semelle de la coque, ou la platine de support de la chaussure, et les ailes du châssis du côté externe et interne. A chaque fois que le patineur ne roule pas, mais glisse avec une des parties du patin, on parle de 'grind'. Lorsque cette glissade s'effectue dans la zone séparant les deux roues centrales, on parle 'royal grind'.
En ce qui concerne l'arche, ses dimensions en longueur et en hauteur sont relativement réduites compte-tenu de son emplacement entre les roues du milieu. De ce fait les possibilités d'évolution du patineur sont relativement limitées et en général le patineur glisse en maintenant son patin transversalement à la bordure ou la rampe.
Un but de l'invention est d'améliorer ces possibilités d'évolution et de donner plus de fluidité dans les figures que réalise le patineur.
Pour cela l'invention propose un patin ayant un châssis avec un longeron inférieur de support de roues s'étendant selon la direction longitudinale définie par le châssis, le longeron ayant un logement à chacune de ses extrémités délimité par deux parois latérales entre lesquelles est assemblée une roue montée sur un axe, et le longeron ayant entre les logements de roues une voûte inférieure délimitée par une surface incurvée en retrait par rapport à une ligne définie par les points de contact des deux roues sur une surface plane, et caractérisé par le fait que la voûte s'étend sur une longueur égale ou supérieure au tiers de la distance entre les deux axes de roues. D'autre part la voûte est caractérisée par sa géométrie qui assure une fonction de déflecteur de telle façon que lorsque le patineur est en position de 'grind' il puisse effectuer une rotation de 180° tout en restant au contact de la rampe et sans que les roues ne touchent celle-ci.
Dans un mode de réalisation préféré de l'invention, la fonction du déflecteur est assurée par la présence d'extensions ménagées à l'extrémité de la voûte et qui recouvrent la partie inférieure des roues situées vers l'intérieur du longeron.
Dans un autre mode de réalisation préféré de l'invention, la géométrie de la voûte est telle que si l'on prolonge fictivement celle-ci en direction de chacune des deux roues, la ligne ainsi produite passe au-dessous des roues. De préférence, la ligne fictive est sensiblement tangente à la périphérie des roues, tout en passant au-dessous.
L'invention sera mieux comprise en se référant à la description ci-dessous et aux dessins en annexe qui lui sont rattachés.
La figure 1 représente en vue de côté un patin selon un premier mode de mise en oeuvre de l'invention.
La figure 2 est une vue de dessous du longeron de support des roues.
La figure 2a est une vue de face du longeron de support des roues.
La figure 3 est une vue en coupe du longeron de la figure 2.
La figure 4 représente en vue de côté un longeron selon un autre mode de mise en oeuvre de l'invention.
La figure 5 est une vue de dessous du longeron de la figure 4.
La figure 6 est une vue en perspective d'un longeron selon un troisième mode de mise en oeuvre de l'invention.
La figure 7 est une vue en perspective du sabot associé au longeron de la figure 6.
La figure 8 est une vue en coupe de l'assemblage du sabot et du longeron des figures 6 et 7.
La patin 1 représenté en figure 1 comprend dans sa partie supérieure une coque 2 prévue pour recevoir une chaussure.
La coque a une platine 3 de support qui est prévue pour recevoir une semelle de chaussure et une tige 4 qui remonte le long de la cheville du patineur.
Le pied et la chaussure du patineur sont immobilisés dans la coque par une sangle meta 7, une sangle bas de jambe 8 et une sangle cou-de-pied 9. Les sangles 7, 8 et 9 sont garnies éventuellement de coussins de rembourrage.
La coque est réalisée en tout matériau approprié, et notamment en matière plastique éventuellement chargée de fibres.
La construction qui vient d'être décrite n'est pas limitative, et à la place d'une coque prévue pour recevoir une chaussure, on pourrait avoir un berceau rigide avec un chausson souple dans lequel le patineur met directement le pied. D'autres modes de construction pourraient encore convenir.
En se reportant à la figure 1, sous la coque se trouve un longeron 10 de support des roues.
Le longeron 10 s'étend longitudinalement le long de la coque de façon continue sur sensiblement toute sa longueur. A chacune de ses extrémités, le longeron 10 a un
logement limité par deux parois latérales 11, 12 et 13, 14. Une roue 16, 17 est logée dans chacun des logements, et elle est montée sur un axe 18, 19 porté par les parois latérales du longeron. La roue est de toute nature appropriée. De préférence son diamètre est relativement petit. On a obtenu de bons résultats avec des roues de 54 à 58 millimètres de diamètre, mais ceci n'est pas limitatif. Etant donné qu'il n'y a que deux roues et non plus quatre, la surface disponible pour le 'grind' est plus importante.
Comme cela est visible dans la figure 1, la hauteur du longeron est légèrement inférieure au diamètre de la roue et l'axe de la roue est placé de préférence vers le milieu de la hauteur du longeron au niveau d'une avancée des parois latérales pour que les roues soient dégagées du longeron vers l'avant et l'arrière du patin.
De plus, de façon préférée, le longeron présente des extensions inférieures 20, 21 qui affleurent la surface définie par les lignes de contact entre les roues et le sol. De cette façon le longeron offre une garde au sol réduite vers les deux extrémités du longeron. Plus précisément pour le mode de réalisation illustré, les extensions s'étendent jusqu'aux roues de façon à envelopper la partie inférieure des roues située vers l'intérieur du longeron. Ces extensions sont des déflecteurs qui évitent le contact des roues avec la surface de 'grind', celle ci pouvant être par exemple une rampe. De préférence, les extensions ont sur chaque côté des roues des pans chanfreinés 20a, 20b, 21a, 21b, respectivement pour éviter le contact entre ces extensions et le sol lors de l'inclinaison du patin.
La figure 2a montre une vue de face du longeron 10 laissant voir l'angle d'inclinaison des pans chanfreinés 20a, 20b. Leur inclinaison se rapproche de la tangente 60 définie par le prolongement de la ligne des contacts possibles entre la roue et le sol. Ainsi la transition entre un contact sol / roue et un contact sol / surface de grind est beaucoup plus douce. Dans le cas présent les pans chanfreinés sont sensiblement parallèles à la ligne tangente 60 mais ont une élévation supérieure à celle-ci de façon à ne pas gêner les prises d'angle lors du roulage.
Entre les deux extensions 20 et 21, la face inférieure 24 du longeron décrit une voûte délimitée par une surface incurvée en retrait par rapport à une ligne définie par les points de contact des deux roues sur une surface plane.
Selon le mode de réalisation illustré, la courbure de la voûte 24 n'est pas constante, celle-ci présente une surface incurvée dans sa partie médiane et des surfaces planes, ou sensiblement planes, et inclinées vers chacune de ses extrémités. Toutefois ceci n'est pas limitatif et le rayon de courbure pourrait varier le long de la voûte ou bien être constant tout au long de celle-ci. De même la voûte pourrait être non-symétrique par rapport à sa partie médiane.
Selon le mode de réalisation illustré, la surface incurvée de la partie médiane de la voûte correspond au sommet 24a de la voûte lequel se trouve légèrement sous le niveau des axes 18, 19 des roues. Cette géométrie favorise le positionnement du patineur sur la rampe,
lorsque le patin est exactement perpendiculaire à la rampe, le contact patin / rampe se fait au niveau du sommet 24a de la voûte.
Vu de dessus, le longeron présente de préférence deux surfaces latérales incurvées 26 et 27 qui convergent l'une vers l'autre vers le milieu de la longueur du longeron. Comme pour la surface 24, les surfaces 26 et 27 peuvent être à courbure constante ou non et être symétriques ou non. Ces surfaces latérales forment en quelque sorte des voûtes latérales.
De façon préférentielle une zone de chanfrein 28, 29 se trouve à la jonction de la voûte 24 avec les deux surfaces latérales 26 et 27. Au lieu d'un chanfrein on pourrait avoir plusieurs chanfreins successifs avec différentes orientations ou encore une surface arrondie de jonction.
Les voûtes latérales et les zones chanfreinées laissent au niveau de la voûte inférieure 24 une zone de plat qui est de l'ordre de 20 millimètres au sommet 24a. La zone de plat s'étend depuis le sommet 24a jusqu'aux deux extensions 20 et 21.
La voûte 24, les surfaces latérales 26, 27 sont prévues pour servir d'appui de guidage lors du glissement du patin par exemple le long d'une rampe, avec différentes orientations du patin par rapport à la rampe. Du fait de la grande enjambée des voûtes par rapport à la longueur du longeron le patineur a plus de facilité d'évolution lors d'une figure et d'appui lors d'un saut. La différence entre la distance L entre les deux axes 18, 19, et l'extension longitudinale N de la voûte 24, est inférieure au diamètre moyen des roues, D. Ainsi les extensions 20 et 21 recouvrent une partie des roues. La garde au sol réduite au niveau des roues améliore également les possibilités d'évolution en facilitant le passage des roues au-dessus de la rampe. L'amplitude de la voûte augmente considérablement l'angle de glissement possible. Le patineur n'est plus limité au positionnement transversal du patin par rapport à la rampe. Une rotation de 180° du patin par rapport à la rampe est même possible sans que les roues ne touchent le rail. En effet les extensions 20 et 21 assurent le rôle d'un déflecteur lorsque l'orientation du longeron se rapproche de celle de la rampe.
Les extensions 20, 21, recouvrant une partie des roues situées vers l'intérieur du longeron, assurent une fonction de carénage des roues qui a également pour fonction de faciliter la transition entre les phases de roulage, lorsque les roues sont au contact du sol et les phases de "grind", lorsque le longeron est au contact avec le sol ou la surface de "grind"
(rail, rampe, arête, etc ). La ligne 61 de prolongement fictif du contour de la voûte 24 est proche d'être tangente avec la ligne des contacts possibles sol / roue de façon à rendre la transition entre les phases de roulage et de "grind" plus douce. En pratique, pour ne pas gêner les phases de roulage, le contact roue / sol se situe sous la ligne 61 de prolongement de la voûte 24.
Selon le mode de réalisation représenté, les extensions 20, 21 recouvrent la partie inférieure des roues située vers l'intérieur du longeron. Toutefois ceci n'est pas limitatif et les extensions peuvent également être constituées par des prolongements vers le bas des parois latérales 11, 12, 13, 14, assurant comme pour le mode représenté la fonction de déflecteur.
Le longeron est réalisé en tout matériau approprié, et notamment en matière plastique éventuellement chargée de fibres et moulée. Comme l'illustre la figure 3 par exemple, le longeron peut être construit avec une section en "U" qui définit la paroi des différentes voûtes, avec des entretoises de liaison 31, 32 et 33 à proximité des roues et vers le milieu. D'autres modes de construction pourraient aussi convenir.
Le longeron est assemblé à la coque 2 ou le cas échéant à une chaussure par tout moyen approprié. Par exemple comme cela est représenté, le longeron est équipé sur l'avant et l'arrière de deux logements épaulés 36, 37 situés dans les zones d'entretoises 31 et 33 à proximité des roues. Ces logements sont prévus pour des vis d'assemblage de la coque sur la partie supérieure du longeron, en coopération éventuellement avec des formes complémentaires d'emboîtement. Ce mode d'assemblage permet avantageusement d'échanger l'élément du patin qui reçoit le pied ou la chaussure du patineur. Mais il n'est pas limitatif et d'autres modes d'assemblage pourraient aussi convenir, par exemple le longeron et la coque pourraient former un ensemble monobloc.
Les figures 4 et 5 illustrent une variante de construction du châssis selon l'invention.
Comme dans le cas précédent, le châssis présente un longeron 40 équipée d'une roue 41, 42 à chacune de ses extrémités. Le longeron présente une voûte inférieure 45, deux voûtes latérales 46, 47 et deux zones chanfreinées 48, 49 de jonction.
A la différence du mode de construction précédent, la voûte s'étend sur une partie seulement de la longueur du longeron. La voûte reste cependant plus étendue que les arches utilisées jusqu'à présent pour des patins de figures et le châssis ne supporte que deux roues. Pour atteindre les résultats escomptés par l'invention, les voûtes doivent s'étendre sur une distance supérieure au tiers de la distance entre les axes des roues et de préférence supérieure à la moitié de cette distance.
Malgré l'absence d'extensions inférieures comme dans le mode de réalisation précédent, la fonction de déflecteur est assurée par la géométrie particulière de la voûte. La voûte a une courbure constante et son prolongement vers les deux extrémités du longeron trace une ligne fictive 43 qui est sensiblement tangente à la périphérie des roues tout en étant plus basse que celle-ci. Il est également possible que la voûte inférieure ait comme dans le mode de réalisation précédent une zone médiane incurvée entourée de deux zones planes, ou sensiblement planes, et inclinées.
Les voûtes latérales 46, 47 s'étendent longitudinalement autant que la voûte inférieure. Ceci n'est toutefois pas limitatif et on peut prévoir que les voûtes latérales s'étendent sur une distance différente de celle de la voûte inférieure.
Les figures 6, 7 et 8 présentent un troisième mode de réalisation de l'invention. Dans ce mode de réalisation, le châssis prévu pour la fixation de deux roues à chacune de ses extrémités comprend deux pièces principales, un longeron 50 et un sabot 51.
La figure 6 présente une perspective du longeron 50. Comme dans les modes de réalisation précédent, il s'étend longitudinalement et présente à chacune de ses extrémités un logement limité par deux parois latérales. Des ouvertures sont ménagées dans ces parois latérales, qui permettent la fixation des roues. Chacune des parois latérales est également équipée d'une mortaise verticale 53 en queue d'aronde. La partie centrale du longeron est constituée par une arche 52. Le longeron est réalisé dans une matière plastique chargée de fibre de verre pour augmenter sa résistance.
La figure 7 présente une vue en perspective du sabot 51. Il comprend deux flancs latéraux 54 et 55 reliés entre eux du côté de leur partie inférieure par une voûte 56. L'extension longitudinale N de la voûte est supérieure au tiers de la distance L séparant les deux axes de roues. De plus la voûte se prolonge à chacune de ses extrémités par des extensions 57 et 58 destinées à recouvrir une partie inférieure des roues. Ces extensions 57 et 58 assurent la fonction de déflecteur et empêchent le contact des roues avec la rampe lors d'une manœuvre effectuée sur celle-ci. Le sabot 51 est réalisé dans un matériau facilitant la glisse comme par exemple du Delrin®. Ceci n'est pas limitatif et on pourra choisir un autre matériau
La figure 8 montre une vue en coupe du châssis assemblé avant que celui-ci ne soit fixé à la chaussure. Les deux roues ont été montées dans les logements du longeron. Puis le sabot est glissé par le dessous sur le longeron. Des tenons 59 faisant saillie sur les faces intérieures des flancs latéraux du sabot coopèrent avec les mortaises 53 ménagées dans le longeron pour positionner et maintenir le sabot sur le longeron. Des cheminées cylindriques 60 sont réalisées dans le sabot qui servent à l'insertion de deux moyens de fixation (non représentés) pour attacher le sabot et le longeron à la chaussure.
Dans ce mode de réalisation de l'invention, toutes les parties du châssis qui viennent en contact avec les surfaces à grinder sont constituées par le sabot, lequel est interchangeable. Le sabot pourra ainsi facilement être remplacé s'il est trop usé ou si on désire modifier les propriétés de glisse du patin. Par exemple un patineur peu expérimenté préférera un sabot dont les capacités de glisse sont limitées. Un autre avantage de ce mode de réalisation réside dans le fait que les axes de roues (non représentés) sont complètement cachés par le sabot. Il n'y a ainsi aucun risque d'endommager les têtes de vis servant à la fixation des roues. De plus, un dévissage intempestif de ces derniers et la perte d'une roue pendant la pratique est exclu. Le profil de la voûte est celui d'un "v", deux surfaces sensiblement planes encadrent une portion médiane incurvée. Un tel profil donne au patineur une position de référence, celle d'une direction de grind perpendiculaire à l'alignement des deux roues et d'un contact entre le châssis et la rampe se faisant au plus profond de la voûte, c'est-à-dire dans sa portion médiane incurvée.
Naturellement la présente description n'est donnée qu'à titre indicatif, et l'on pourrait adopter d'autres modes de mise en oeuvre de l'invention sans pour autant sortir du cadre de celle-ci.