SYSTEME DE PARI SPORTIF BASE SUR LE PRINCIPE DE LA BOURSE
ET UTILISANT UN RÉSEAU DE TÉLÉCOMMUNICATION, ET LOGICIEL
PERMETTANT LA MISE EN OEUVRE DE CE SYSTÈME
La présente invention a pour objet un système de pari sportif basé sur le principe de la bourse et utilisant un réseau de type Internet, ainsi qu'un logiciel permettant la mise en oeuvre de ce système.
Elle s'applique d'une manière générale aux événements sportifs tels que courses de chevaux, courses cyclistes ou compétitions similaires, en particulier aux épreuves sportives organisées en championnats comme les matchs de football ou de rugby et, par extension, à toute proposition liée au monde réel et soumise à incertitude. Le système est en particulier destiné à fonctionner avec un réseau de type Internet, mais peut également être utilisé avec un réseau téléphonique fixe ou mobile, un service de messages courts ("SMS") ou un réseau de télévision interactive.
Le pari est un jeu d'argent dans lequel les gains reviennent aux joueurs qui ont désigné par avance le gagnant ou les concurrents les mieux placés d'une compétition ou d'un événement dont l'issue présente des éléments aléatoires.
Dans les systèmes existants d'offres de paris, que ce soit sous la forme de pari simple ou d'autres structures, l'organisateur s'oppose au joueur en assumant le rôle de contrepartie à son pari. En cas de mutualisation des paris, par exemple le Pari Mutuel Urbain (ou P,M,U.) en France, cette mutualisation des ordres est indexée sur les cotes des paris enregistrés. Ces cotes sont indicatives, c'est à dire que le joueur se voit annoncer une cote au moment de la prise de son pari mais cette cote fluctue en fonction de la répartition des mises sur l'ensemble des événements proposés dans le pari concerné. Le joueur ne connaît la cote finale du pari qu'il a pris qu'une fois le dit pari clôturé.
Dans les paris de type "un-contre-un" ("one-to-one"), la mise en relation est décidée par les joueurs. La société organisatrice prélève une commission sur les gains pour ses services de mise en correspondance de deux parieurs, souvent autour de 5%. Par exemple, un joueur ayant misé 100 à une cote égale à 2 reçoit 200 moins ladite commission.
L'invention, désignée ci-après par le terme "la Bourse des paris", a pour objectif de remédier à cet état de choses. Contrairement à ce qui se passe dans les systèmes existants l'organisateur ne s'oppose pas aux joueurs en assumant le rôle de contrepartie à leur pari, il se contente de mettre en relation leurs ordres. Ce sont donc les joueurs qui jouent les uns contre les autres. Mais contrairement aux systèmes de mutualisation des paris, cette mutualisation des ordres n'est pas indexée sur les cotes des paris enregistrés : les cotes sont garanties, là où le système de mutualisation type P.M.U. donne des cotes indicatives. A l'inverse des sociétés de pari de type "un-contre-un" ("one-to-one"), cette mise en relation n'est pas décidée par le joueur et n'est pas identifiée par lui: le joueur A ne choisit pas de parier contre le joueur B dont il a accepté de constituer la contrepartie. Le joueur A passe un ordre, et c'est "le marché", constitué de l'ensemble des autres ordres, qui absorbe partiellement, totalement ou pas du tout son ordre. De ce fait, la contrepartie d'un pari étant absorbée de manière globale dans "la bourse des paris", les paris ne sont pas forcément binaires (type "vrai" ou "faux") comme ils le sont dans les sociétés de pari de type "un-contre-un". Et le mode de rémunération du système est par conséquent différent. Le système de "la Bourse des paris" ne nécessite pas la prise d'une commission : les ordres étant compensés en globalité et non deux à deux, un critère de marge peut être appliqué sur la globalité des ordres acceptés sans appliquer de commission sur les ordres eux-mêmes. Par exemple, si le pari du joueur ayant misé 100 à une cote de 2 est accepté, cela signifie que la contrepartie à son pari a été assurée par les autres ordres existant, en laissant une marge à la société. En conséquence, si le joueur gagne son pari, il reçoit 200, gagne 100, sur lesquels rien ne lui est prélevé.
Pour le joueur, l'avantage du système de "la Bourse des paris" est double :
1) il peut, dès lors qu'il trouve un acheteur, arrêter son engagement avant son terme (l'issue du pari), avec profits (le joueur souhaite toucher à coup sur une plus-value certaine que peut être une plus value même plus importante) ou perte (le joueur préfère limiter ses pertes que de risquer une perte encore plus importante), ce qui revient à dire qu'il peut spéculer.
2) il peut bénéficier de cotes plus élevées que dans les autres systèmes de pari, et donc gagner plus pour une même mise. En effet, l'organisateur étant certain de toucher sa marge, celle-ci peut être inférieure à la marge pratiquée par les sociétés fonctionnant sous un autre système de paris et les cotes proposées seront donc meilleures. Et il n'a pas à supporter des prélèvements de commission sur ses gains comme dans les systèmes de pari en "un-contre-un".
Pour la société organisatrice, l'avantage du système de la Bourse des paris est également double : 1) financièrement, aucun risque n'est pris puisque ce sont les ordres des joueurs qui sont mutuellement compensés. Aussi, la marge fixée est certaine.
2) commercialement : puisque cette commission est certaine, elle peut être fixée par l'organisateur à un niveau plus bas que la marge pratiquée par les diverses sociétés de pari, cette dernière étant plus élevée car incertaine. En conséquence, le marché administré par l'organisateur peut potentiellement servir des cotes meilleures sur un même événement que les sociétés de pari fonctionnant sous un autre système. D'où un potentiel de prise de part de marché important. Par ailleurs, le système étant interactif et pouvant fonctionner en permanence tant que l'événement sur lequel porte le pari n'est pas achevé, des paris peuvent être pris pendant les événements et non plus seulement avant leur commencement. Les joueurs pourront donc parier pendant les événements sur lesquels reposent les paris ce qui représente un nouveau marché au potentiel extrêmement important pour le système de la Bourse des paris.
Le système consiste à mettre en correspondance des ordres de pari opposés sur un même événement, le pari faisant l'objet d'une «titrisation» assimilable à celle d'une option en Bourse, un logiciel spécifique installé sur un site de réseau télématique de type Internet permettant de saisir et de traiter en temps réel les éléments constitutifs de chaque pari enregistrés via le réseau par les parieurs.
La description détaillée ci-après se rapporte à un exemple non limitatif d'une des formes de réalisation de l'objet de l'invention.
Un pari se compose, sur un événement donné et dans un délai de temps déterminé, d'une cote et d'une mise. Il revêt les mêmes propriétés qu'une option boursière : c'est le droit d'acheter immédiatement à un prix donné un titre dont le prix à la date terminale est fixé à l'avance.
En effet, le prix à un instant donné est la cote du joueur, et le prix terminal est soit nul si le pari s'avère faux, soit égal au produit de la mise par la cote à l'instant considéré si le pari s'avère juste.
De même qu'une option en Bourse, pour un pari titrisé, plus le pari a de chances d'être gagnant, plus sa valeur augmente, moins le pari a de chances d'être gagnant, plus sa valeur diminue. Le joueur, comme le propriétaire de l'option, peut : - soit garder son option (son pari) jusqu'à son terme et ainsi gagner en plus de sa mise : mise * (cote-1) ou perdre sa mise,
- soit revendre son option (son pari) à profit ou à perte, dès lors qu'il dispose d'un acheteur pour lui reprendre au prix qu'il aura fixé.
L'organisateur ("gamemaster") du jeu sélectionne un événement permettant d'effectuer un pari à plusieurs solutions, tel que, par exemple, une course de chevaux ou une série de matchs de football.
Au moyen d'un ordinateur raccordé à un réseau, de préférence le réseau Internet, il saisi sur une interface utilisateur adéquate, les différentes propositions correspondant au pari.
La fonction de l'organisateur est de mettre en correspondance les ordres opposés sur l'événement choisi. Il tient, dans le domaine du pari, le rôle de place de marché que remplit la Bourse avec les titres qui y sont négociés.
Le site est agencé pour permettre aux parieurs reliés au réseau de visualiser en temps réel le pari et les cotes potentielles des propositions et, en fonction de celles-ci, chacun d'eux peut passer un ordre de pari dans lequel il stipule la somme et la cote de son choix.
Après validation, le site lui stipule si son ordre va être servi ou mis en attente suivant les directives internes enregistrées.
S'il est servi, le montant misé est débité du compte ouvert par le joueur auprès du site. S'il est mis en attente, le joueur choisit la durée de cette mise en attente. Pendant cette durée, la somme misée en attente est retirée de son compte mais non débitée. Elle est mise «en attente».
Si à l'issue du délai d'attente choisi, l'ordre n'a pas été servi, la mise en attente retourne dans le compte du joueur. Si l'ordre a été partiellement ou totalement servi, la mise (ou partie de mise) servie est débitée du compte du joueur. L'éventuel reliquat si la mise n'a pu être totalement servie est remise du statut «en attente» au compte du joueur.
A la fin de l'événement constituant du pari, l'organisateur saisit la solution correspondante. Le site crédite les comptes des gagnants de leur revenus à savoir la mise multipliée par la cote de leur(s) ordre(s) accepté(s).
Les perdants ont déjà été débités de leur(s) mise(s) sur leur compte lors de l'acceptation de leur ordre.
Un pari est défini comme suit :
- Un numéro d'ordre
- Un libellé explicite
- Une date/heure d'ouverture
- Une date/heure de fermeture - Un état (en cours, annulé, en ligne, terminé, etc.)
- Une série de propositions correspondant à l'univers des événements possibles de réalisation du pari.
Les propositions des paris sont caractérisées par : - Un numéro d'ordre
- Un libellé explicite
Pour chaque pari, une et une seule proposition sera considérée comme la solution du pari.
Les cotes successives calculées découlant des transactions devront être conservées à des fins de statistiques et de graphiques comparatifs. La dernière cote acceptée étant considérée comme la cote de marché.
Les définitions des entités ci-dessus ne représentent nullement les listes exhaustives des champs des tables correspondantes. Le modèle conceptuel de données général du site déterminera les besoins exacts de ces tables.
Les ordres passés par les parieurs sur les propositions déterminées par l'organisateur sont définis comme suit :
- Un numéro d'ordre,
- Une cote,
- Une mise,
- Une temporalité.
Chaque ordre émane d'un seul parieur.
Un pari se décompose virtuellement en une série de tableaux de propositions dans lesquels viennent se ranger les ordres émis par les internautes, ces tableaux étant gérés selon le principe de traitement des bases de données informatiques.
Un ordre possède un état qui découle de différents tests ou de la temporalité. Il peut être "déposé", "en attente", "en traitement", "servi", "en vente", "terminé", "réglé", "annulé" ou "dépassé". Ces états découleront des traitements effectués par le moteur de calculs du logiciel de traitement.
Lorsqu'arrive un ordre émis par un internaute, il est soumis à une série de calculs et de tests pour déterminer comment il va être traité. Il est à ce moment considéré en état "déposé" :
Il est dans un premier temps comparé aux autres ordres de cette proposition et classé dans le tableau correspondant suivant un tri qui s'appuie sur les critères ci-dessous :
- Tri principal : Ordre croissant des cotes
- Tri secondaire: Ordre croissant des montants Son état devient "En attente". De ce tri, découle un positionnement de l'ordre dans le tableau et l'on distinguera deux cas de figure :
- Position numéro un : alors on peut effectuer les différents traitements et son état deviendra "en traitement".
- Autre position : le ou les ordres précédents étant en attente, il sera forcement lui-même en attente et gardera son état "en attente".
Les traitements suivants détermineront ensuite si l'ordre peut ou non être servi. Ces traitements dépendront en parallèle d'une temporalité découlant du choix de l'internaute déposant son ordre. A tout moment, tant que l'ordre est "en attente", il peut atteindre la durée maximum de dépôt et il sera automatiquement sorti des tableaux et son état passera à "dépassé". Cette durée maximum de dépôt est par défaut la date limite d'acceptation des ordres sur le pari, fixée par l'organisateur, ou la durée fixée par le joueur s'il y en a une.
La notion d'ordre "servi" ou non dépend d'une série de calculs consécutifs dont les résultantes doivent correspondre à des critères paramétrables définissant les politiques d'espérance de chiffre d'affaire et de bénéfice de l'organisateur.
Les paramètres ayant une incidence sur les critères décisionnels sont de trois types, paramétrables par défaut ou spécifiquement :
- Marge définie (Taux de marge) : TM,
- Marge définie cumulée (Taux de marge cumulée) : TMC, - Coefficient de compensation : μ.
L'organisateur choisit quel(s) paramètre(s) il souhaite intégrer dans les tests d'acceptation du système. Si le critère choisi est rempli, alors et seulement alors l'ordre est considéré comme "servi".
Si un ordre passe numéro un des ordres dans le tableau où il positionné, commence alors, sur cet ordre, les différents tests et calculs permettant de déterminer si on pourra ou non le servir.
Le taux de marge est calculé en déterminant tout d'abord un risque de référence : risqueref. Le risque est le résultat de la multiplication de la mise par la cote et le risque de référence est obtenu en calculant pour l'ordre n° 1 le risque de chaque proposition et en conservant en mémoire le plus petit.
On détermine ensuite les mises ajustées de l'ordre n° 1 grâce à la formule : Mise ajustéen = Risqueref / Coten
On réévalue alors la mise de chaque proposition sauf celle qui aura servi à déterminer le risque minimum. Du coup, quel que soit le résultat du pari, le décaissement pour l'organisateur est connu, et certain.
Puis on calcule le chiffre d'affaire CA ainsi que la marge sur la série des ordres en traitement :
CA = somme des mises ajustées Marge = CA - risqueref On établit enfin le taux de marge tm : tm = marge / CA. Si l'organisateur a choisi ce paramètre, le test d'acceptation consiste à vérifier que tm >= TM
Le taux de marge cumulée tmc est obtenu en ajoutant à la marge déterminée sur les propositions de l'ordre n° 1 les marges déterminée sur les ordres déjà acceptés pour former la marge cumulée sur le pari.
De même, le CA déterminé sur les propositions de l'ordre n° 1 s'ajoute au CA déterminé sur les ordres déjà acceptés pour former le CA cumulé sur le pari.
Si l'organisateur a choisi ce paramètre, le test d'acceptation consiste à vérifier que tmc >= TMC
Si l'issue du (ou des) critère(s) décisionnel(s) est positive, l'ordre est donc valide. Il en résulte certaines modifications au niveau des hiérarchies dans les tableaux des ordres. En effet, exception faite de l'ordre servant comme risque de référence qui lui sera servi complètement, les ordres sont donc servis en partie et il en résulte un reliquat : reliquat, = misen - misen ajustée
Les reliquats deviennent des ordres à part entière et sont donc soumis aux mêmes règles.
Leur état reste à "en attente".
L'ordre dont le risque a été utilisé comme risque de référence est éliminé des tableaux d'attente, son état passe à "servi" et l'ordre suivant de la liste passe prioritaire.
Un nouveau cycle de tests identique au précédent est alors enclenché. Et ainsi de suite jusqu'à ce que le(s) test(s) d'acceptation ne soit pas positif(s) ou jusqu'à ce que tous les ordres placés soient servis.
La situation restera à ce moment en attente jusqu'au prochain ordre d'un internaute.
Le concept de la vente d'un ordre sur un pari permet à un parieur donné de minimiser les risques pris en revendant son pari au dessus ou en dessous de ce que lui aurait rapporté celui-ci si l'événement sur lequel il porte venait à se réaliser. Ceci lui permet de toucher une somme moindre mais certaine.
Le traitement des ordres en vente ressemble beaucoup au traitement déjà étudié mais d'une façon plus simple puisque la corrélation ne se fait plus sur un ensemble d' ordres mais sur deux ordres seulement.
On retrouvera donc sur un ordre donné qui a été servi et que l'internaute voudra vendre les mêmes principes.
Dans ce cas, le test d'acceptation est basé sur un taux de marge de vente défini par la relation : tmv >= μTM
Le paramètre μ a été introduit pour tenir compte du manque à gagner en terme de CA généré par l'acceptation de la revente d'un pari. En effet, si μ a été rentré par l'organisateur à une valeur supérieure à 1 , le test devient plus "difficile" pour l'acceptation de l'ordre de revente. Ceci pour compenser le fait que la revente d'un ordre est accepté par le marché en "absorbant" des ordres complémentaires qui auraient pu servir à absorber un ordre portant sur le même événement que celui sur lequel porte la revente. En d'autres termes, la revente d'un ordre passé peut être réalisée au détriment d'un ordre en attente sur le même événement. Elle crée donc un manque à gagner en terme de CA puisque l'ordre en attente ne sera peut être pas accepté de fait que la revente d'un ordre précédent l'est. Par conséquent, ce manque à gagner doit être compensé par un taux de marge généré plus fort. Si on valide la vente, le principe de repositionnement des ordres dans les tableaux reste le même que précédemment avec un ordre servi en totalité et un ordre duquel découlera un reliquat.
Si un événement sur lequel porte un pari venait à être annulé, il est prévu d'intégrer les fonctions permettant de :
- Annuler les ordres "en attente"
- Re-créditer les ordres "servis"
- Passer l'état de tous les ordres déposés à "annulé".
En variante, le concept peut être adapté pour servir de "Couverture
Bookmaker", de façon à permettre d'entrer des cotes correspondant aux meilleures cotes proposées sur le marché sur chaque événement pour un pari donné.
En option, l'organisateur pourra intégrer un test effectué sur les ordres en comparant la cote demandée à celle rentrée comme "meilleure cote
trouvée sur le marché". Dans le cas où l'option est activée par l'organisateur, les calculs décrits auparavant ne sont plus à effectuer car dès lors que la cote du bookmaker est supérieure à la cote de l'ordre de l'internaute, l'ordre doit être accepté puisqu'une stratégie de couverture est possible. Ces ordres à couvrir seront positionnés à part pour une gestion parallèle des couvertures.
Le positionnement des divers éléments constitutifs donne à l'objet de l'invention un maximum d'effets utiles qui n'avaient pas été, à ce jour, obtenus par des systèmes similaires.