AMELIORATION AUX PROCEDES DE MESURES ECHOMETRIQUES SUR UNE LIGNE ET DISPOSITIF DE MISE EN ŒUVRE.
L'invention concerne un procédé amélioré de mesures echometriques sur une ligne téléphonique. Elle concerne également un dispositif de mise en œuvre du procédé.
Lors des actions de maintenance sur les lignes téléphoniques (une ligne étant formée par deux conducteurs), la connaissance exacte de la longueur de la ligne téléphonique est une information essentielle pour connaître l'affaiblissement (ou atténuation) de la ligne ou paire téléphonique pour permettre un déploiement massif des services de type xDSL (digital suscriber une) dans la mesure où le fonctionnement des modems n'est plus assuré au-delà d'une cer- taine portée.
En règle générale, la mesure de la longueur d'une ligne et la mesure d'affaiblissement font appel à des techniques echometriques
La longueur de la ligne est déduite du temps aller- retour sur cette ligne du signal que l'on injecte à l'extrémité locale de la ligne, connaissant la vitesse de propagation théorique de ce signal sur la ligne.
L'affaiblissement ou l'atténuation de la ligne peut être déduit du rapport entre un signal émis et le signal réfléchi à l'extrémité de la ligne. L'affaiblissement calculé correspond à deux fois l'affaiblissement du signal puisque celui-ci parcourt deux fois la longueur de la ligne.
On rappelle à cette fin que l'on procède de la manière suivante, ce principe est illustré par le schéma de la figure 1 :
- Un signal est injecté à l'extrémité locale de la paire téléphonique
- Celui se propage le long de la paire téléphonique, se réfléchit à l'extrémité distante de la ligne et revient à l'extrémité locale de la ligne.
- La dérivée troisième du signal d'échométrie permet de localiser l'écho et la durée aller-retour du signal dans la paire téléphonique
- Connaissant la vitesse V du signal dans la paire téléphonique on en déduit la longueur de la paire téléphonique L = V -T . On pourra trouver une description de techniques de mesures echometriques par exemple dans les documents indiqués ci après :
"Identification of linear Systems; a practical guide- line to accurate modelling" J. SCHOϋKENS and R. PINTELON Pergamon Press 1991.
"On the design of optimal test signais in the case of time limited excitations" Patrick Boets, Luc Peirlincks, Patrick Guillaume and Léo Van Biesen" IEEE instrumentation and measurement technology conférence record IMTC /95 Bos- ton pp.717 722
"Non parametric calibration of a time domain réflec- tomètre" Patrick Boets and Léo Van Biesen IEEE instrumentation and measurement technology conférence record. IMTC /94 Hamamatsu pp.114-117 "Identification of transfer functions ith time delà and its application to cable fault location" R. Pintelon
and Léo Van Biesen pp. 479-484 IEE transactions on instrumentation and measurement IM 39 N°3 1990
"High Accuracy of location of faults on electrical li- nes using digital signal processing" Leao Van Biesen, Jean Renneboog and Alain R.F. Barel IEEE transactions on instrumentation and measurement IM 39 N°l 1991 pp. 175 -179.
Ces techniques de mesures echometriques sont mises en œuvre dans bon nombre de systèmes de mesures actuellement disponibles commercialement. Les réalisations industrielles diffèrent les une des autres par les traitements opérés sur les signaux de test reçus après réflexion en bout de ligne.
Dans la pratique la localisation du défaut est rendue difficile par la présence du bruit sur la ligne et par de nombreux échos parasites.
En outre il est nécessaire par exemple d'opérer un traitement du signal pour la mesure de l'affaiblissement lorsque la fréquence du signal augmente car l'affaiblissement augmente avec la fréquence. En effet pour un signal de fréquence de 300kHz, l'affaiblissement est de l'ordre de 150 dB pour une ligne de 5 km.
Malheureusement, les résultats obtenus sont dans certaines circonstances faussés du fait que ces techniques re- posent sur la prise en compte de certaines valeurs théoriques dans les calculs et non des valeurs réelles.
En effet, le déposant a fait la constatation que bien que la plupart du temps, les valeurs théoriques de certains paramètres suffisent pour arriver à qualifier les lignes téléphoniques, cela n'est pas toujours le cas en particulier dans les applications de transmission à hauts débits
proposées pour les services xDSL. Dans ce cas les taux d' erreurs acceptables pour la détermination de la longueur d'une ligne ou de son affaiblissement sont de l'ordre de quelques pour cent. En outre les imperfections de la paire téléphonique sont telles que des réflexions intermédiaires parasites peuvent se produire.
De plus au-delà d'une certaine portée l'écho dû à l'extrémité de la ligne est si faible qu'il n'est plus me- surable.
Tous ces phénomènes réduisent notablement la pertinence et la précision de la mesure de longueur et de l'affaiblissement de la paire téléphonique, réalisées par les techniques connues à ce jour.
La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients .
La présente invention a pour objet un procédé de mesures echometriques pour lignes téléphoniques selon lequel un signal est injecté à l'extrémité locale de la ligne téléphonique, se propage le long de cette ligne, se réfléchit à l'extrémité distante et revient à l'extrémité locale de ladite ligne ; .
- principalement caractérisé en ce qu' il comprend une étape de calcul de la longueur de la ligne à partir d'une localisation de l'écho correspondant à l'extrémité distante, cette localisation comprenant :
- La détermination de deux bornes entre lesquelles se situe la valeur de la longueur de la ligne, - la première borne correspond à la longueur minimale Lmin et est calculée à partir de la mesure de la
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capacité de mode commun C qui est la capacité entre un conducteur de la ligne et l'écran du câble de cette ligne, la deuxième borne correspond à la longueur maximale Lmax de la ligne, et est calculée à partir de la mesure de la capacité effective de la ligne.,
le calcul de la longueur de la ligne comprend l'étape suivante : - estimation de la longueur à partir de la relation suivante :
Le = v T, dans laquelle v est la vitesse apparente de l'écho, cette vitesse étant obtenue expérimentalement et T, la durée aller et retour de l'écho, mesurée,
Rejet des valeurs de longueur obtenues et qui se trouvent en dehors des bornes prédéterminées.
Ce calcul suppose que la vitesse de propagation est constante quel que soit le calibre et la longueur de la paire, ce qui n'est pas toujours le cas.
Pour tenir compte de cette caractéristique la détermination de la longueur de la ligne comprend l'étape suivante : - calcul de la vitesse réelle vréeι de l'écho à partir de la valeur de la longueur estimée Le, tel que : vrέe, = 110.99 + 9.218 φ03 -16.412 φ0'5 +1.6 φ vitesse de l'écho en mètres par microsecondes dans laquelle : φ≈ Le-a2 • KF6 et dans laquelle est l'affaiblissement, mesuré à 300 kHz, .
- calcul de la longueur L de la ligne en fonction de la vitesse réelle calculée, à partir de la relation suivante : L= T . Vréeι .
Dans la plupart des mesures echometriques, on suppose également que l'extrémité de la ligne est soit en court- circuit soit en circuit ouvert et que les coefficients de réflexion du signal à l'extrémité de la ligne sont respec- tivement de -1 et de 1.
Or la présence de terminaux à l'extrémité de la ligne implique une dissipation d'une partie du signal dans la charge et par voie de conséquence un coefficient de réflexion différent de 1 ou -1. Selon l'invention ce phénomène est pris en compte dans le calcul de l'affaiblissement de la ligne.
D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront clairement à la lecture de la description qui est donnée ci-après à titre d'exemple non limitatif et en regard des dessins sur lesquels,
-La figure 1, représente les courbes relatives à une échométrie et la localisation de l'écho à l'aide de la dérivée troisième du signal, -les figures 2A et 2B, ,1e schéma d'une ligne téléphonique illustrant l'impact de la continuité des écrans sur le signal d' échométrie,
- la figure 2C illustre le schéma électrique d'une ligne téléphonique connectée à une charge (charge du . terminal )
la figure 3 illustre les courbes de mesure d'impédance de la ligne,
- la figure 4 illustre les courbes de variation de la vitesse apparente de l'écho en fonction du calibre et de la longueur de la ligne,
- la figure 5. représente le schéma électrique d'une ligne,
- la figure 6 illustre l'impact de l'impédance du terminal de téléphonie sur la mesure de l'affaiblissement par échométrie sur une ligne ayant un affaiblissement de 33,4 dB à 300 kHz,
- la figure 8 illustre l'écho sur une ligne en circuit ouvert et sur une ligne en bout de laquelle est raccordé un terminal ayant une impédance inférieure à l'impédance caractéristique de la ligne;
-.la figure 7, le schéma du dispositif de mise en œuvre du procédé.
Une première caractéristique contribuant à renforcer la robustesse des techniques de mesures echometriques pour une ligne téléphonique selon la présente invention consiste à prendre en compte des mesures électriques comme cela va être développé dans la suite.
Il est proposé selon l'invention de prendre en compte les mesures électriques suivantes : a) pour le calcul de la longueur L de la ligne : la capacité de mode commun C c, et la capacité effective Ceff de la ligne, la vitesse apparente v de l'écho.
b) pour le calcul de l'affaiblissement a de la ligne : - l'impédance de charge Zt de la ligne.
Pour la suite on peut se reporter aux schémas des figures 2A et 2B. On rappelle que les câbles du réseau téléphonique comporte un blindage E formant écran, du répartiteur général jusqu'au point de distribution. Cet écran E permet d' augmenter les performances en termes de compatibi- lité électromagnétique.
Malheureusement la continuité des écrans assurée lors de l'installation d'un câble ne l'est plus toujours au bout de quelques années. Le déposant a constaté que cette altération involontaire entraîne des erreurs dans les mesures echometriques qui faussent les calculs.
En effet lors des actions de maintenance il peut y avoir rupture du fil F qui sert à assurer la continuité des écrans le long de la ligne L.
De plus les coups de foudre violents peuvent détruire ce fil de continuité.
La rupture de la continuité des écrans peut générer un saut d'impédance pouvant dans certains cas engendrer un écho parasite. L'écho parasite peut alors être vu comme l'écho correspondant à l'extrémité de l'écran. Ce phénomène risque donc d'introduire une sous-estimation de la valeur réelle de la longueur de la ligne.
La solution proposée pour localiser l'écho correspondant à l'extrémité de la ligne consiste à estimer une longueur minimale et une longueur maximale de la paire télé- phonique à partir des mesures de capacité de mode commun et de la capacité effective de la paire. La capacité de mode
commun donne une borne minimale de la longueur et la capacité effective donne une longueur maximale de la paire téléphonique.
On rappelle que la capacité de mode commun Cmc est la capacité entre un fil de la paire et l'écran du câble. Cette capacité peut être mesurée classiquement par un robot de test.
La capacité linéique de mode commun Cmc/km est un paramètre connu. La mesure de capacité Cmc est suffisamment précise pour repérer l'endroit où a lieu la discontinuité d'écran.
En effet, s'il y a continuité d'écran la capacité totale de mode commun est égale à C'mc= (L1+L2) *Cmc, (L1+L2 étant la longueur totale de la ligne). S'il y a disconti- nuité d'écran à une distance L2 du répartiteur général cette capacité devient C 'mc=Ll*Cmc.
Ceci permet de dire que le premier écho est à une distance Ll et que la longueur de la ligne est supérieure ou égale à Ll . La capacité de mode commun mesurée divisée par la capacité linéique de mode commun que l'on peut rencontrer dans le réseau donne la longueur minimale de la paire Lmin.
Pour être certain de trouver la borne minimale de la longueur de la paire il est nécessaire de prendre pour ca- pacite linéique de mode commun, la valeur maximale que l'on rencontre dans le réseau.
On peut se reporter au schéma de la figure 2C pour la suite.
Les paires téléphoniques ont par construction une ca- pacite effective quel que soit la position de la paire dans
le câble et quel que soit le nombre de paires dans le câble.
Cette capacité effective est fonction du calibre (diamètre) mais peut être utilisée comme estimation de la borne maximale de la longueur de la paire si l'on prend la valeur minimale que l'on peut rencontrer dans le réseau.
Cette capacité effective est égale à
„ .. _ , Cat* Cbt
Ceff = Cab + .
Cat + Cbt Cat et Cbt sont facilement mesurées à l'aide des techniques habituelles. A l'inverse la capacité entre les fils a et b prend également en compte la capacité du terminal téléphonique raccordé à l'extrémité de la ligne. En réalité l'impédance du terminal téléphonique est complexe et n'est pas directement accessible.
La figure 3 illustre un moyen de s'affranchir à cette étape de l'impédance du terminal téléphonique.
Si on mesure l'impédance de la paire téléphonique à partir de l'extrémité locale de la paire téléphonique on obtient la courbe B (trait plein gras) de cette figure.
Cette impédance est la résultante de l'impédance de la paire téléphonique seule N (en trait fin sur la figure 3) et de l'impédance du terminal téléphonique R (trait pointillé sur la figure 3) . Les grandeurs respectives de ces impédances sont telles que l'impédance mesurée à l'extrémité locale est l'impédance de la paire téléphonique seule dans la mesure où 1 ' impédance du terminal est bien supérieure à l'impédance de la paire téléphonique.
Sur la figure 3 cela est vrai pour des fréquences su- périeures à 2000 Hz.
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Par ailleurs, pour cette fréquence de 2000 Hz on peut raisonnablement considérer que la résistance et la self de la paire téléphonique sont négligeables devant 1 ' impédance correspondant à la capacité entre les fils a et b. Il en résulte que l'impédance- de la paire mesurée entre a et b
1 est égale à : ω , ω étant la pulsation à 2000 Hz
Connaissant Cab, Cat et Cbt on peut calculer Ceff. Sachant que cette capacité effective est supérieure à une valeur donnée que l'on appellera Ceff_min/km le terme
Ceff Lmax =— —— ueττ_min/ κm est une j~>orne supérieure de la longueur de la capacité .
Il suffit alors de rechercher l ' écho entre Lmin et
Lmax .
Une autre caractéristique du procédé consiste à prendre en compte la vitesse apparente de l'écho qui est fonction de la longueur de la paire et du calibre de la paire téléphonique comme on peut le voir sur la figure 4. La vitesse d'une onde est d'autant plus élevée que sa fréquence est élevée.
Pour la mesure de la longueur de la ligne, l' échométrie consiste à injecter un signal carré qui présente de l'énergie sur une large bande de fréquence. Si la paire téléphonique est courte le signal réfléchi contient de l'énergie à peu près dans la même bande de fréquence que le signal injecté et donc en particulier dans la partie haute du spectre. La vitesse apparente de l'écho sera celle des fréquences les plus élevées de l'écho.
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Si la paire téléphonique est longue, celle-ci se comportant comme un filtre passe bas, les fréquences élevées sont très atténuées et l'écho contient de l'énergie essentiellement dans la partie basse du spectre. Les fréquences correspondantes sont nettement réduites par rapport à la- partie haute du spectre et la vitesse apparente de l'écho est celle des basses fréquences et est réduite d'autant.
La vitesse apparente de l'écho diminue donc quand la longueur de la paire augmente. De plus cette réduction de la vitesse est d'autant plus importante que le calibre est plus élevé puisque pour une même longueur l'affaiblissement à une fréquence est d'autant plus élevée que le calibre est petit.
Cette vitesse apparente en fonction du calibre et de la longueur de la paire a été calculée à partir d'une simulation classique en soi de l' échométrie basée sur l'équation des télégraphistes.
Le déposant a constaté comme le montre la figure 4, que cette variation de la vitesse apparente de l'écho est relativement importante .
Cette variation induit une erreur de la longueur écho- métrique puisque celle-ci est égale au produit de la durée échométrique par la vitesse échométrique = vT. Comme on ne connaît pas à priori le calibre et que le câble peut être mixte, on se contente généralement de prendre une valeur moyenne de la vitesse échométrique prenant en compte les calibres les plus utilisés dans la boucle locale. II est donc proposé dans ce qui suit de tenir compte du temps échométrique et de l'affaiblissement du câble pour
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calculer une vitesse échométrique le plus proche possible de la .réalité.
A cette fin on procède de la manière suivante: T en μs est la durée aller-retour mesurée de l'écho. On fait une première estimation de la longueur de la paire sur la base de la vitesse apparente aller-retour de l'écho, maximale à savoir v (en mètres/μs). Cette longueur
Le est : Le =T - v
Soit α l'affaiblissement mesuré à 300 kHz, cet affai- blissement est mesuré par technique échométrique.
A partir d'un paramètre intermédiaire ψ- - 'a χa vitesse réelle de l'écho en mètres/μs est obtenue de la façon suivante
vM ≈ 110.99+ 9.218 φ03 -16.412 φ0'5 +1.6 φ vitesse de l'écho en mètres par microsecondes relation dans laquelle : φ~ Le-câ - ÎO-6 et dans laquelle est l'affaiblissement mesuré à 300 kHz.
On calcule ensuite la longueur L de la ligne en fonction de la vitesse réelle calculée, à partir de la relation suivante :
L≈ T . Vréel ;
L étant comprise entre les bornes Lmin et Lmax.
Dans le cas où on n'a pas accès à l'affaiblissement de la ligne à 300 kHz il est possible de remplacer l'affai- blissement de la ligne par le niveau de l'écho.
En effet ce terme est une fonction linéaire de l'affaiblissement de la ligne. Le polynôme ainsi calculé est différent mais traduit les mêmes phénomènes électriques de transmission d'un signal sur une paire téléphonique. Dans une réalisation particulière la vitesse de l'écho est donnée par la relation suivante :
V=219.7879245851-0.9035996068*T+0.0052651484*T2-200/a V est la célérité apparente en m/s, T est le temps échométrique en μs et a est l'affaiblissement large bande en dB qui correspond au rapport (en dB) entre le niveau du signal injecté et le niveau de la bosse de l'écho correspondant à l'extrémité de la ligne.
En outre, avant de valider les mesures il est proposé selon une autre caractéristique du procédé, de prendre en compte du rapport signal à bruit.
En effet, en dessous d'une valeur du rapport signal à bruit, correspondant à un seuil fixé expérimentalement, l'écho est noyé dans le bruit et n'a plus de signification réelle.
On va donc procéder à une mesure du rapport signal à bruit et en fonction du résultat de cette mesure, décréter la mesure non valide si ce rapport est en dessous du seuil fixé. Une étape du procédé consiste donc à mesurer le rapport signal à bruit en dehors de la zone où un écho a été détecté.
La mesure est considérée comme non valide si le rapport signal à bruit est inférieur S0 qui est par exemple et de préférence de l'ordre de 6 dB. En pratique un écho sera donc considéré comme valide si le maximum de l'écho a un
niveau au moins égal à deux fois les échos parasites se trouvant avant ou après l'écho principal.
D'un point de vue opérationnel il est en effet plus important de ne pas donner de résultat si l'on n'est pas certain de la mesure. En particulier si la ligne est trop longue l'écho n'est plus mesurable et la prise en compte du rapport signal à bruit permettra de ne pas donner une mauvaise longueur.
Afin d'augmenter encore la fiabilité des mesures écho- métriques on va tenir compte de l'impédance de charge de la ligne téléphonique dans le calcul de l'affaiblissement.
La figure 5 illustre de façon schématique une ligne téléphonique connectée à une de ses deux extrémités par le générateur d'impulsions et à l'autre à un terminal.
En prenant toujours le cas d'une paire téléphonique de longueur L dont l'impédance du générateur est Zg et l'impédance de la charge (le terminal) est ZT et si la tension du générateur est Eg , alors en tout point de la ligne la ten- siσn est :
VX " 2 <1 '> βXpt W _pt pτ exp[-2γ(l-x)]
P est le coefficient de réflexion côté générateur et
Pτest le coefficient de réflexion à l'extrémité de la li-
1 gne . En développant le terme 1-P P g α PT τ exp[ L-2γ '(l-x)]i sous la forme d ' une série , l ' expression précédente devient :
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/ exp(~ γx)+ pr exp(- /(2/ -x))+ pr g exp(~ γ (21 + xj) N
Vx = ViO + pr 2ps exp(-γ(4l -x)) +
A l ' extrémité locale de la ligne soit pour x=0 si on ne prend en compte que le premier écho on a :
V0 = ViO (l + pτ exp(- γ(2l)) ) = ViO (l + pτ exp(- l[a + j β]l) )
Le premier terme correspond au signal injecté et le second au premier écho.
En s ' intéressant uniquement à l'amplitude du signal reçu (on omet la phase) le rapport exprimé en dB entre le signal injecté et le premier écho est :
Re[20 Log10 (pτ exp(- (2[a + j /?]/)))] = 20Zog10(p7 exp(-(2 /))) = 2[10 Logw (pτ) + 20 Log10 (exp(- ( a /)))]
Si le coefficient de réflexion est 1 (circuit ouvert) ou -1 (court circuit) , le rapport entre le signal injecté et le signal réfléchi correspond à deux fois l'affaiblissement de la ligne.
Si le coefficient de réflexion est différent de 1 ou - 1, une partie du signal n'est pas réfléchie à l'extrémité de la ligne puisqu'une partie de l'énergie est dissipée dans la résistance de charge de la ligne.
<— Le rapport entre le signal injecté et le premier écho correspond à deux fois l'affaiblissement de la ligne augmenté de 2Λ0
(Equation 1) ; L'erreur sur la mesure de l'affaiblissement de la ligne est donc égale à 10Log
10|
Pτ|
L'affaiblissement peut alors être corrigé par cette valeur de correction.
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La figure 6 illustre l'impact de l'impédance de la charge sur la mesure d'affaiblissement par échométrie.
Cette figure illustre le résultat sur une paire téléphonique de 4/10 mm dont l'affaiblissement est de 34.4 dB à 300 kHz.
L'affaiblissement a été mesuré par échométrie en fonction de l'impédance résistive de la charge. L'affaiblissement mesuré augmente quand l'impédance de la charge se rapproche de l'impédance caractéristique de la ligne. L'augmentation calculée à partir du coefficient de réflexion (équation 1) est bien du même ordre de grandeur.
Ce résultat a été vérifié pour d'autres longueurs de ligne de diamètre 4/10mm comme indiqué dans le tableau ci dessous qui illustre l'impact de la charge sur l'affaiblissement mesuré par échométrie:
L ' écart entre les deux mesures varie entre 2.1 et 3. 9 dB alors que l ' écart théorique correspondant est de
Ainsi en tenant compte de 1 ' impédance de charge de la ligne, il est alors possible de calculer l'affaiblissement réel de cette ligne à partir de l'affaiblissement mesuré par échométrie.
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Selon une caractéristique de l'invention il est donc proposé de calculer l'atténuation de la paire en corrigeant la mesure d'affaiblissement obtenue par échométrie par le terme 10Zog-10|pr| pour s'affranchir de la charge qui se trouve à l'extrémité de la ligne
La difficulté est alors d'estimer l'impédance du terminal (ou poste téléphonique) à l'extrémité de la ligne. Cependant une bonne estimation peut être faite par la mesure de l'impédance de la ligne à très basse fréquence comme cela est illustré par la figure 3 :
Sur une échelle Log-Log l'impédance de la ligne en circuit ouvert est linéaire et est fonction de la capacité de ligne. En effet à très basse fréquence la résistance et la self de la ligne sont négligeables par rapport à l'impé- dance de la capacité.
L'impédance du terminal téléphonique suit un palier à partir d'une vingtaine de Hz jusqu'à quelques centaines de Hz environ.
La résultante de l'impédance de la ligne avec un poste téléphonique raccordé à son extrémité est telle qu'à 20 Hz la mesure correspond à l'impédance du poste téléphonique si celle-ci est inférieure à l'impédance du câble.
Si l'impédance du poste téléphonique est supérieure à l'impédance du câble, on se trouve dans un cas où l'impé- dance du terminal n'a pas d'impact sur la mesure d'affaiblissement de la ligne téléphonique. La forme et la position temporelle de l'écho sont également affectées par l'impédance du terminal en haute fréquence.
Il n'existe pas de corrélation entre l'impédance en basse fréquence et l'impédance dans la bande ADSL. De plus dans cette bande de fréquence il est relativement difficile de mesurer l'impédance du terminal raccordée à l'extrémité de la ligne. Il en résulte qu'il n'est pas possible de calculer l'augmentation virtuelle de la longueur et de l'affaiblissement de la paire en haute fréquence à partir de l'impédance du terminal qui est raccordée à l'extrémité de la ligne. Néanmoins il est possible de détecter les cas flagrants où de toute évidence la mesure d'affaiblissement par échométrie sera atteinte par l'impédance de la ligne. La figure 7 illustre un écho généré par une ligne en circuit ouvert et par une ligne terminée par terminal spécifique (un minitel 10) . Celui-ci a une impédance inférieure à l'impédance caractéristique dans la bande de fréquence ADSL et génère un écho inversé par rapport à un circuit ouvert. Les caractéristiques d'impédance de ce terminal sont telles que l'affaiblissement mesuré à 300 kHz par des techniques echometriques sera augmenté d'environ 3 dB. Cette augmentation virtuelle de l'affaiblissement à 300 kHz est très sensible à la valeur de l'impédance dans la bande ADSL. Il est donc préférable dans ce cas de ne pas donner la valeur de l'affaiblissement quand l'écho est inversé par rapport à un écho correspondant à un circuit ouvert alors que les mesures électriques indiquent qu'il n'y a pas de court circuit à l'extrémité de la ligne.
Cette approche permet de fiabiliser les mesures d'affaiblissement dans la bande ADSL. Ainsi, quelle que soit la technique mise en œuvre pour la mesure d'affaiblissement (signal mono ou multi fréquen-
ces ; signal large bande) on a pu constater expérimentalement que l'impact du terminal est d'autant plus important que la fréquence de mesure est élevée. En effet, l'impédance du terminal décroît avec la fréquence et peut dans certains cas être très proche de l'impédance caractéristique de la ligne en particulier à 300 kHz cette fréquence étant la fréquence de référence pour les normes internationales ADSL.
Dans la pratique des mesures proches de 150 kHz ou in- férieures permettent de s'affranchir de l'impédance du terminal raccordé à l'extrémité de la ligne.
A titre d'exemple l'extrapolation de la mesure à 150 kHz vers la valeur de l'affaiblissement à 300 kHz peut se faire à l'aide d'un polynôme suivant : Affaiblissement à 300kHz ≈ -0.03129*a3+0.66291*a2- 3.07027*a+9.70255 ;
Dans lequel, a est l'affaiblissement mesuré à 150 kHz Si la mesure est effectuée à une fréquence différente de 150 kHz les coefficients du polynôme devront être adap- tés.
Ainsi Les techniques echometriques sont largement utilisées pour mesurer la longueur d'une paire téléphonique en mesurant la durée aller-retour d'une impulsion injectée à une extrémité de la ligne. Comme on vient de le voir ces techniques echometriques peuvent également être utilisées pour mesurer l'af aiblissement de la ligne en calculant le rapport entre la tension injectée à une fréquence donnée et le signal réfléchie à l'extrémité de la ligne. Cet affai- blissement ainsi calculé correspond alors à deux fois l'affaiblissement de la paire téléphonique.
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Le procédé qui vient d'être décrit permet d'améliorer la robustesse et la précision des mesures en :
- Mesurant le rapport signal à bruit et en déterminant une limite au-delà de laquelle un écho n'a plus de signifi- cation réelle ;
- En calculant une borne minimale et une borne maximale de la longueur de la paire à partir des capacités de mode commun et des capacités de mode différentielle ; .
- En calculant la vitesse apparente de l'écho à partir de la durée échométrique et de l'affaiblissement de la ligne à une fréquence donnée ou bien du niveau de l'écho si on n'a pas accès à l'affaiblissement de la ligne ;.
- En ne faisant pas de mesure d'affaiblissement si l'écho reçu indique que l'impédance de la ligne est infé- rieure à l'impédance caractéristique de la ligne dans la bande HF.
La figure 8 illustre un dispositif de mise en ouvre du procédé. Ce dispositif est intégré dans le robot de test connecté à la ligne que l'on désire tester. Le dispositif comprend au moins
- des moyens de calcul réalisés par exemple par un processeur spécialisé (DSP : Digital signal processor) 100 ;
- des moyens de mémorisation des valeurs des courbes présentées sur les figures 3 et 4 nécessaires aux différents calculs, une branche comportant des moyens de génération d'impulsions 102 suivie d' un amplificateur 103 ; un aiguilleur 105 par exemple un duplexeur;
une branche comportant un amplificateur 203 suivi de moyens de filtrage 202 , suivis d'un convertisseur analogique numérique 201; un aiguilleur. Les signaux utilisés pour tester la ligne sont générés par le générateur 102 sous la commande du processeur 100 et amplifiés par l'amplificateur 103. .
L'aiguilleur permet d'injecter ses signaux sur la ligne à tester LT. Le signal réfléchi à l'extrémité distante de la ligne est reçu par l'aiguilleur 105 et appliqué à l'entrée de l'amplificateur 203. Ce signal est filtré afin d'augmenter le rapport signal à bruit puis converti en signal numérique par le processeur. Le processeur 100 peut d'ailleurs être prévu pour réaliser un filtrage numérique sur le signal pour corriger les effets de distorsion engendré par les ligne téléphoniques et augmenter encore le rapport signal à bruit.
L'amplificateur 203 sera de préférence un amplifica- teur à gain programmable de manière à appliquer le gain optimal qui aura été prédéterminé lors d'une étape de quali- bration afin de ne pas saturer le convertisseur 201.
Le processeur est apte à mettre en œuvre les différents calculs intervenant dans la détermination de la lon- gueur de la ligne et de l'affaiblissement tel que cela vient d'être décrit.
Les moyens de mémorisation sont constitués par exemple par une ou plusieurs mémoires de données parmi lesquelles au moins une mémoire non volatile (EEPROM) contenant les paramètres préétablis nécessaires aux différents calculs et
les programmes de pilotage du processeur permettant pratiquer les mesures echometriques désirée.