Presse de scellage d'un document
La présente invention concerne une presse de scellage d'un document et en particulier une presse portable. Dans le domaine des documents sécurisés par exemple (cartes d'identité, passeport), on doit souvent coller un film plastique qui empêche la falsification du document. Ce film plastique, également appelé laminât, doit être collé de façon uniforme, ce qui est particulièrement difficile pour les documents de type passeport, qui présentent une épaisseur non uniforme. Actuellement, la technique la plus fiable utilise un collage à chaud sous pression, ou thermoscellage. Lorsque le collage est fait à une température appropriée, le retrait du film plastique ne peut se faire sans détérioration du document. Une difficulté consiste à réaliser une pression uniforme sur toute la surface du film. Le brevet français au nom de la déposante FR 2 778 136 décrit une presse permettant de réaliser une telle pression uniforme. Pour cela, elle comprend notamment une semelle inférieure fixe destinée à recevoir le document à sceller, une semelle supérieure, et un mécanisme de descente et de mise en pression de la semelle supérieure contre la semelle inférieure avec notamment un plateau intermédiaire sur lequel s'exerce l'effort de pression et quatre ressorts de tarage entre le plateau intermédiaire et la semelle supérieure. Ce système, qui présente une très grande fiabilité et qui permet notamment le pressage automatique de documents, nécessite un apport d'énergie extérieure pour exercer l'effort de pression, qu'il s'agisse d'un moteur électrique, hydraulique ou pneumatique, ainsi qu'un bâti lourd pour assurer la rigidité de la structure afin d'équilibrer les efforts exercés par les ressorts, et notamment les composantes horizontales de ces efforts. Il ne peut donc pas être adapté à la réalisation d'une presse portable, dont le poids et l'encombrement doivent être réduits. La présente invention propose une presse de scellage pour document avec une architecture originale qui, outre sa fiabilité en terme de sécurité, permet notamment de s'adapter à une presse portable.
Pour cela, l'invention propose une presse de scellage d'un document comprenant une semelle inférieure destinée à recevoir un document à sceller, une semelle supérieure en liaison avec un bâti et des moyens de mise en pression de la semelle supérieure contre la semelle
inférieure pour le scellage du document avec notamment des moyens d'ajustement de la force de pression, caractérisée en ce que les moyens de mise en pression comprennent en outre des moyens de montée de la semelle inférieure vers la semelle supérieure pour assurer la mise en contact lors du scellage et des moyens de transmission de ladite force de pression à la semelle supérieure.
Avantageusement, les moyens d'ajustement de la force de pression comprennent un ressort et les moyens de transmission comprennent un levier articulé autour d'un pivot du bâti et destiné à transmettre la force de réaction dudit ressort à la semelle supérieure.
D'autres avantages et caractéristiques apparaîtront plus clairement à la lecture de la description qui suit, illustrée par les figures annexées qui représentent :
- Les figures 1A, 1 B, 1C, des schémas illustrant selon un exemple de réalisation une presse de scellage selon l'invention dans trois positions de son fonctionnement ;
- La figure 2, une autre vue de la presse de scellage telle qu'illustrée sur la figure 1 A ;
- Les figures 3A et 3B, des schémas illustrant un chariot destiné à recevoir le document à sceller dans une presse selon l'invention;
- La figure 4, un exemple de presse portable selon l'invention. Sur ces figures, les éléments identiques sont indexés par les mêmes repères. Les figures 1A et 2 représentent selon deux vues un exemple de réalisation d'une presse de scellage d'un document selon l'invention en position de scellage. Le document à sceller est par exemple un passeport sur lequel on veut coller un film plastique appelé par la suite laminât. Actuellement, les adhésifs offrant la meilleure barrière de protection contre la falsification sont les adhésifs à chaud, le scellage étant alors effectué avec apport de chaleur et appelé « thermoscellage ». La presse selon l'invention comprend une semelle inférieure 10 destinée à recevoir un document à sceller (non représenté), une semelle supérieure 30 en liaison avec un bâti 2 et des moyens de mise en pression de la semelle supérieure contre la semelle . inférieure pour le scellage du document. Selon l'invention, les
moyens de mise en pression comprennent des moyens de montée 4 (visibles sur la figure 2) de la semelle inférieure 10 vers la semelle supérieure 30 pour assurer la mise en contact lors du scellage, des moyens d'ajustement de la force de pression et des moyens de transmission de la force de pression à la semelle supérieure. La semelle supérieure est par exemple la partie inférieure d'un plateau supérieur 3 comprenant, pour le chauffage lors du thermoscellage, outre ladite semelle supérieure 30, une résistance chauffante 31 , un isolant thermique 32, et une platine supérieure 33 (figure 1A). L'architecture originale de la presse selon l'invention dans laquelle les moyens de montée 4 et les moyens de transmission de la force de pression sont appliqués respectivement aux semelles inférieure et supérieure, et non pas tous deux à la semelle supérieure, permet une beaucoup plus grande souplesse de conception dont nous allons décliner les avantages ci-dessous.
Avantageusement, les moyens d'ajustement de la force de pression comprennent un ressort 5 et les moyens de transmission comprennent un levier 6 articulé autour d'un pivot 21 du bâti, et destiné à transmettre la force de réaction du ressort 5 à la semelle supérieure. Une telle structure à un seul ressort supprime la contrainte d'équilibrage qui était nécessaire dans les presses de l'art antérieur et confère de ce fait une très bonne rigidité à la presse avec une masse limitée, ce qui permet la conception d'une presse légère et donc portable. Le ressort 5 est de façon préférentielle un ressort précontraint, le préréglage de l'effort sur le ressort permettant une application de la force voulue sur une course faible. Dans l'exemple représenté sur la figure 1A, le levier 6 comprend un premier bras 61 relié à la semelle supérieure et un second bras 62, lié mécaniquement au premier bras et opposé par rapport au pivot, et relié au bâti par le ressort 5. Un ressort de maintien 63 est également prévu pour maintenir le levier 6 sur le ressort 5.
Dans l'exemple de la figure 1A, la semelle supérieure 30 est avantageusement fixée au bras de levier 61 par une liaison rotule (non visible sur la figure) permettant d'épouser la forme de la semelle inférieure 10 lors du scellage afin d'obtenir une pression uniforme sur toute la surface du document à sceller.
Avantageusement, les moyens de montée 4 de la semelle inférieure 10 comprennent une came et un suiveur de came permettant la
transmission au moyen d'un levier de commande (non représenté) d'un effort selon la seule composante verticale. Dans cet exemple, il s'agit d'un excentrique 41 (voir figure 2) en rotation autour d'un axe horizontal 42 et dont la surface est en contact avec un volet de relevage 43 pivotant par rapport à un pivot 44 du bâti 2 et permettant de transmettre l'effort de l'excentrique à la semelle 10 uniquement verticalement ; autrement dit, aucune composante horizontale, non utile pour la mise en pression, ne vient réduire l'effort de l'excentrique, permettant un très bon rendement de la transmission de l'effort. Un bras de levier suffisant du levier de commande permet alors un actionnement manuel (typiquement quelques dizaines de centimètres pour un débattement de l'excentrique de quelques millimètres). Selon une variante, l'excentrique peut être également actionné par un moteur.
La déposante a montré qu'avec une presse telle qu'elle est décrite ci-dessus, la mise en pression peut se faire par action d'une force relativement réduite d'un utilisateur sur le levier (typiquement moins de 5daN), ce qui rend la presse opérationnelle par un utilisateur assis, ce dernier pouvant actionner le scellage d'une seule main.
Afin de contrôler le temps du scellage lors de l'opération de thermoscellage, la presse selon l'invention comprend avantageusement un mécanisme de blocage 7 de la semelle inférieure en position de scellage et de déblocage automatique au bout d'un temps prédéterminé. Ce mécanisme de blocage/déblocage comprend par exemple un plot 71 destiné à coopérer lors du scellage avec une première encoche 721 d'un disque 72 solidaire de l'excentrique 41. Le plot est par exemple fixé sur une extrémité d'une pièce en L 73 pivotante autour d'un axe 74. Lors de l'actionnement du levier de commande, le plot s'insère dans l'encoche (position représentée sur la figure 1A), puis, au bout du temps de scellage prédéterminé, la pièce 73 est poussée par son autre extrémité par exemple par un électro-aimant 75 de telle sorte à libérer le plot 71 et débloquer l'excentrique entraînant la descente automatique de la semelle inférieure. Avantageusement, un automate programmable permet la gestion électronique du réglage de la température de thermoscellage, du temps de pressage et de la sûreté de fonctionnement.
Selon l'exemple de la figure 1A, le chargement du document à sceller est manuel. Pour ce faire, la presse selon l'invention comprend un
chariot 1 dont la semelle inférieure 10 forme une première partie, et des moyens d'insertion et d'éjection du chariot permettant par exemple au chariot de coulisser sur un rail du bâti (non visible sur la figure 1A). Les figures 1 B et 1C complètent la figure 1A pour montrer au cours de l'opération de scellage d'un document les différentes positions du chariot.
Sur la vue de la figure 1C, le chariot est éjecté en position de chargement ; L'utilisateur peut positionner le document dessus (des moyens de positionnement avantageux seront décrits par la suite). Avantageusement, les moyens d'insertion/éjection du chariot comprennent des moyens de blocage du chariot assurés dans cet exemple par une pièce 8 qui présente une excroissance 81 coopérant avec le plot 71 des moyens de blocage 7 de la semelle 10 pour à la fois bloquer le chariot lorsqu'il est en position de chargement et pousser le plot 71 dans une seconde encoche 722 du disque 72, ce qui permet de bloquer le levier de commande. Lorsqu'il veut procéder au scellage d'un document, l'utilisateur pousse le chariot vers l'intérieur de la presse qui coulisse sur le rail 9 faisant partie du bâti 2 (figure 1 C), fait avancer la pièce de blocage 8, ce qui libère le plot 71. Cette position intermédiaire est représentée sur la figure 1 B. Le levier de commande est alors débloqué et prêt à être actionné comme cela a été décrit précédemment. Lors de la mise en pression, la structure du chariot est soumise à un très léger mouvement de bascule autour de son axe principal (noté 11) lié au bâti de la presse. De ce fait, la trajectoire suivie par la semelle inférieure est un arc de cercle de rayon très grand, et donc assimilable à une droite sur la faible distance de déplacement (quelques millimètres). Lorsque au bout du temps de pressage préprogrammé, le plot 71 est libéré de l'encoche 721 du disque 72 (figure 1C), le chariot est automatiquement éjecté en position ouverte de chargement et la pièce de blocage 8 est entraînée vers l'extérieur permettant le blocage de la mise en pression. L'invention permet ainsi la réalisation d'une presse de scellage complètement manuelle ou à chargement manuel et commande automatique du scellage (dans le cas par exemple où l'actionnement des moyens de montée de la semelle inférieure est commandée par un moteur plutôt que par le levier de commande), qui présente une structure légère et de faible encombrement.
Les figures 3A et 3B illustrent un exemple de chariot d'une presse selon l'invention dans un exemple préféré respectivement en position ouverte pour le chargement et en position fermée pour la mise en pression. Sur ces figures, le chariot est montré à vide, sans document ni laminât en position. Selon cet exemple, le chariot de chargement 1 comprend un volet de réception 11 d'un laminât destiné à être scellé sur un document, et des premiers moyens de positionnement dudit laminât sur le volet, de préférence visuels, formés par exemple d'un ou plusieurs repères destinés à être superposés à des repères correspondant sur le laminât. Il comprend en outre un support de réception du document et des seconds moyens de positionnement du document sur le support. Dans cet exemple particulier de réalisation, le support de réception forme la semelle inférieure 10 de la presse. Avant l'insertion du chariot dans la presse, le volet est destiné à être rabattu sur le support par exemple au moyen d'un pivotement autour d'un axe 12 tel que cela est représenté sur les figures 3A et 3B, de telle sorte à plaquer le laminât sur le support dans une position prédéterminée. Ainsi, le positionnement du laminât sur le document à sceller est fiable ce qui constitue un avantage remarquable par rapport aux presses à chargement manuel de l'art antérieur. Le volet de réception 11 comprend par exemple deux bras 13 destinés à recevoir le laminât sur deux de ses côtés opposés et, selon un exemple, une pince 14 montée sur l'un des bras et destinée à tenir le laminât une fois positionné. De cette manière, le laminât n'est supporté que par ses bords et, une fois le volet 11 rabattu, il est plaqué contre le document à sceller, prêt à être inséré dans la presse de scellage de façon à subir directement la mise en pression. Dans cet exemple, les repères sur le volet 11 sont formés par des trous 15 et 16 de formes distinctes positionnés aux extrémités des bras 13 du volet. L'utilisateur va positionner le laminât sous le volet de réception 11 en faisant correspondre par exemple deux mires dessinées sur les bords opposés du laminât aux trous 15 et 16 puis va bloquer le laminât au moyen de la pince 14.
L'exemple de chariot décrit à partir des figures 3A et 3B est plus particulièrement adapté à un document de type carnet, par exemple des passeports. Pour cela, le support de réception 10 est avantageusement formé de deux volets extérieur 101 et intérieur 102 légèrement inclinés l'un
par rapport à l'autre et destinés à recevoir les deux pans d'un document de type carnet en position ouverte. Dans cet exemple, le volet de réception 11 du laminât est rabattu sur le volet intérieur 102. Ainsi, l'utilisateur place le carnet ouvert sur le support, avec le pan du carnet qui doit recevoir le laminât sur le volet intérieur 102 et l'autre pan sur le volet extérieur 101 , le carnet étant placé avec les pages visibles sur le dessus. Le volet extérieur 101 du support 10 est équipé d'une pince de maintien 103 qui peut s'étendre sensiblement sur toute la longueur du volet extérieur puisque cette partie ne sera pas mise en pression lors du scellage. Dans cet exemple, les seconds moyens de positionnement sont avantageusement formés d'un bord de référence 104 le long d'au moins un des côtés du support 10 et contre lequel un document de type carnet peut être plaqué lors de son positionnement.
Avantageusement, comme cela apparaît sur la figure 3B, le chariot est conçu pour qu'une fois le volet de réception 11 du laminât rabattu autour de l'axe de pivotement 12, il présente à l'utilisateur une prise 17, qui lui permettra de pousser le chariot lors de son insertion dans la presse.
Une presse de scellage portable réalisée selon l'invention et intégrée sous un capot de protection 9 est illustrée sur la figure 4. Un écran 91 d'affichage des opérations est prévu ainsi qu'un témoin 92 de mise en pression de la presse et un témoin 93 de mise sous tension. Le levier de commande tel qu'il a été décrit précédemment afin de commander la montée de la presse inférieure est noté 45 sur la figure 4. La presse est représentée en position de blocage pour pouvoir être portée. Le chariot 1 est en position fermée, rentré à l'intérieur de la presse et bloqué.