I nstrument chirurgical à usage unique
La présente invention est relative à un instrument chirurgical à usage unique.
Le domaine technique de l'invention est celui de la fabrication d'instruments chirurgicaux.
La présente invention est plus particulièrement relative à un instrument chirurgical actionnable manuellement par un praticien pour saisir des tissus corporels, pour immobiliser un organe corporel ou une partie d'un tel organe, ou pour tirer, tenir et/ou bloquer un fil de suture.
L'invention s'applique particulièrement aux pinces et pincettes chirurgicales.
Les instruments chirurgicaux à usage multiple nécessitent d'être stérilisés et/ou décontaminés entre deux utilisations successives ; les techniques permettant d'assurer une décontamination parfaite sont très complexes, tant d'un point de vue technique que logistique et administratif, et sont par conséquent coûteuses ; ces techniques sont par ailleurs inadaptées aux pratiques chirurgicales effectuées à l'extérieur d'une infrastructure importante telle qu'un hôpital ; de ce fait, des instruments chirurgicaux jetables ont été conçus ; cependant, les instruments chirurgicaux à usage unique connus présentent certains inconvénients formant obstacle à une généralisation de leur utilisation.
La présente invention a pour but de proposer un instrument chirurgical à usage unique amélioré.
Un objet de l'invention est de proposer un instrument chirurgical à usage unique qui remédie, en partie au moins, aux inconvénients des instruments chirurgicaux jetables connus.
Selon un premier aspect, l'invention consiste à proposer un instrument chirurgical qui comporte un témoin de la première utilisation de l'instrument ; grâce à la présence d'un tel témoin, il est possible de déterminer si l'instrument auquel est associé ce témoin a été utilisé ou non ; il est en conséquence possible d'éliminer un instrument déjà utilisé
qui est susceptible d'être contaminé, et a contrario il est possible d'être certain de ce qu'un instrument n'a jamais été utilisé et peut donc l'être en toute sécurité.
De préférence, ledit témoin est susceptible de prendre deux formes, états ou caractéristiques qui peuvent être discriminés visuellement pour permettre à un chirurgien, par un simple contrôle visuel du témoin, de déterminer si l'instrument a - ou non - déjà fait l'objet d'une utilisation.
De préférence à cet effet, l'instrument comporte une structure témoin qui est solidarisée à une partie de l'instrument par un premier moyen de liaison mécanique comportant une première zone de moindre résistance mécanique, et ladite structure témoin est adaptée pour limiter ou empêcher l'utilisation de l'instrument, sauf à séparer ladite structure témoin de ladite partie de l'instrument, par rupture - ou déformation irréversible et/ou plastique visuellement constatable - de ladite liaison mécanique, dans ladite zone de moindre résistance : ces moyens permettent de réaliser simplement un instrument chirurgical à témoin d'utilisation visuellement contrôlable.
De préférence, lorsque l'instrument comporte deux parties fonctionnelles deplaçables mutuellement, ladite structure témoin est conçue de façon à limiter, contrarier ou empêcher un déplacement mutuel desdites deux parties fonctionnelles, de façon à limiter ou empêcher l'utilisation de l'instrument sauf à déformer, couper, rompre ou détruire le témoin ; à cet effet, ladite structure témoin est de préférence solidarisée mécaniquement à une première desdites deux parties fonctionnelles par la liaison ruptible, sécable ou déformable décrite ci- avant, et ladite structure témoin est en outre solidarisée mécaniquement à une deuxième desdites deux parties fonctionnelles par un deuxième moyen de liaison mécanique comportant une deuxième zone de moindre résistance ; alternativement ladite structure témoin peut comporter, outre ladite première liaison affaiblie, un organe formant une butée limitant ou empêchant un mouvement relatif complet desdites deux parties fonctionnelles deplaçables de l'instrument.
Lorsque l'instrument est une pince ou pincette comportant deux portions allongées articulées l'une par rapport à l'autre et comportant chacune une dent (ou mors ou mâchoire), ladite structure témoin est de préférence reliée avec (et/ou en butée sur) chacune des deux portions allongées articulées de la pince, de façon à empêcher l'utilisation de la pince tant qu'elle n'en est pas séparée, en partie au moins. «
Selon un autre aspect, l'invention consiste à proposer un instrument chirurgical à usage unique qui comporte une partie fragile et un organe détachable de protection de ladite partie fragile, qui est de préférence intégré à l'instrument par solidarisation au moyen d'une liaison déformable.
Selon un autre aspect, l'invention consiste à proposer un instrument chirurgical à usage unique qui comporte des moyens intégrés formant témoin d'un premier usage ainsi que des moyens intégrés de protection d'une partie fragile de l'instrument.
Dans le cas particulier d'une pince, selon un mode préféré de réalisation de l'invention, la pince comporte une structure en forme d'arceau reliée à au moins un des bras allongés de la pince par une liaison sécable formant témoin d'utilisation, et s'étendant autour et à proximité des dents ou mors de la pince, de sorte que ces parties f ragiles sont protégées par la structure en arceau contre les chocs ou efforts susceptibles de les endommager.
Selon un autre aspect, l'invention consiste en un procédé de fabrication d'un instrument chirurgical - en particulier d'une pince -, dans lequel on réalise simultanément, par moulage sous pression, au moins une partie de l'instrument et ledit témoin de première utilisation qui est solidaire de l'instrument.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaissent dans la description suivante qui se réfère aux dessins annexés, qui illustrent sans aucun caractère limitatif des modes préférentiels de réalisation de l'invention.
La figure 1 illustre en perspective un mode préféré de réalisation d'une pince selon l'invention incorporant un arceau de protection des
dents de la pince, qui est relié aux deux bras de la pince par deux liaisons affaiblies identiques.
Les figures 2 et 3 sont des vues de côté de la pince de la figure 1 , illustrant celle-ci avant sa première utilisation (figure 2) - et avant séparation de l'arceau protecteur et témoin -, et après séparation du témoin d'usage (figure 3).
La figure 4 est une vue en coupe selon IV-IV de la figure 2 illustrant un détail d'une liaison affaiblie entre un bras de la pince et l'arceau témoin et de protection. Par référence à la figure 3 en particulier, la pince 1 comporte, de façon commune et connue, deux bras 2 et 3 de forme allongée ; chaque bras comporte une extrémité distale respective 4, 5 et une extrémité proximale respective 6, 7 ; la pince comporte une portion d'extrémité 8 s'étendant selon un axe 9 formant un axe de symétrie générale de la pince ; les bras 2, 3 sont solidaires de la portion 8 comportant généralement un moyen d'articulation des bras selon un axe 1 0, permettant un déplacement relatif 1 1 , 1 2 respectif des extrémités 4 et 5, afin de permettre un pincement d'un fil, tissu ou organe entre ces deux extrémités distales ; notamment dans le cas où la pince est obtenue par 'moulage sous pression d'une matière thermoplastique, et où les bras et la portion 8 forment une seule pièce monobloc, ce déplacement 1 1 , 12 est obtenu par une pression du praticien exercée sur les bras et provoquant leur articulation par leur déformation élastique ; tel est également le cas lorsque les bras 2, 3 réalisés dans un matériau plastique ou métallique sont solidaires le long du plan repéré par la ligne discontinue 1 3 figure 3, par soudure ou collage de leurs extrémités proximales 6, 7.
Deux dents ou mors 14, 1 5 sont respectivement prévues, en saillie sur la face interne 1 6, 17 de l'extrémité distale 4, 5 de chacun des bras ; par leur petite taille et leur forme complémentaire permettant leur imbrication mutuelle, ces dents permettent une préhension d'un tissu vivant sans traumatisme, saignement ou déchirure ; une telle pince peut notamment être utilisée en chirurgie ophtalmique, pour assurer une
bonne préhension du tissu conjonctif ou de la cornée ; à proximité des dents sont prévus deux faces planes 1 8, 19 en regard l'une de l'autre, sensiblement parallèles à l'axe 9 et/ou au plan de symétrie contenant cet axe, qui s'étendent sur la face interne de chaque extrémité distale et permettent, par rapprochement de ces extrémités, de tenir un fil de suture par pincement du fil entre ces deux faces»; on comprend que ces portions d'extrémité 4 et 5 sont fragiles.
Comme illustré figures 1 , 2 et 4, la pince selon l'invention est associée à un arceau rigide 20 entourant les extrémités 4 et 5 pour les protéger ; cet arceau peut également servir à manipuler la pince lors de sa fabrication et/ou de son conditionnement.
Avant l'utilisation de la pince, l'arceau est respectivement relié à chacun des bras 2 et 3 par une liaison comportant une zone 21 , 22 de moindre résistance respectivement prévue à chacune des deux extrémités 23, 24 de l'arceau.
Les portions 25, 26 des bras 2, 3 auxquelles sont respectivement reliées les extrémités 23, 24 de l'arceau, ont une épaisseur 27 supérieure à l'épaisseur 28 moyenne du bras ; cette surépaisseur correspond à la présence d'une saillie 29, 30 prévue sur la face externe 31 , 32 des portions 25, 26 de liaison ' avec l'arceau, qui font respectivement partie de chacun des bras.
Les portions épaisses 25, 26 des bras 2, 3 facilitent la rupture de la liaison avec l'arceau dans les zones 21 et 22 de moindre épaisseur et/ou de moindre section. De préférence, la pince 1 , l'arceau 20 et les liaisons 21 , 22 forment une seule pièce obtenue par injection de matière plastique ; les pinces peuvent être moulées en grappes dans un moule comportant plusieurs empreintes identiques, et l'arceau peut être utilisé pour l'alimentation en matière plastique de I 'empreinte de la pince associée à l'arceau. La rigidité, la position et l'encombrement de l'arceau 20 empêchent l'utilisation de la pince tant que l'arceau n'est pas complètement séparé de la pince.
Après rupture ou coupure des deux liaisons dans lesdits zones 21 et 22, la pince se présente comme illustré figure 3 ; après utilisation, elle doit être jetée ; comme il apparaît sur cette figure, les portions épaisses 25, 26 et les reliquats 33, 34 ou traces des portions affaiblies de liaison (21 , 22 figures 1 et 2), qui peuvent subsister en faisant saillie par rapport aux portions 25, 26, et qui sont facilement observables, témoignent d'une précédente rupture des liaisons (21 , 22) et par conséquent d'une première utilisation.
Comme illustré sur les figures 1 et 2 notamment, les portions 25, 26 des bras 2, 3 auxquelles est relié l'arceau témoin 20 par les liaisons affaiblies 21 , 22, sont situées à proximité des extrémités distales 4, 5 des bras.