Outil pour l'ouverture des bivalves et procédé pour sa mise en place.
La présente invention se rapporte à un outil pour l'ouverture des bivalves tels que des huîtres.
Elle a également trait à un procédé de mise en place de cet outil dans les bivalves, en vue de leur ouverture ultérieure.
Diverses techniques d'ouverture de bivalves, et particulièrement d'huîtres ont été proposées, en vue de faciliter la tâche de l'opérateur. Ainsi, on décrit dans le document WO-A-96/22694 un procédé et un dispositif pour la préparation à l'ouverture des bivalves. Le procédé consiste à faire s'entrouvrir le bivalve, puis à réaliser un cerclage du muscle adducteur au moyen d'une bague dont une partie, destinée à la préhension, demeure à l'extérieur. Il suffit alors de saisir cette partie externe et d'opérer une traction pour provoquer le serrage de la boucle autour de muscle, ce qui provoque sa rupture par étranglement.
La mise en place de la bague nécessite de devoir mettre en œuvre une étape préalable d'ouverture de l'huître. La technique utilisée consiste à tremper les huîtres dans une saumure contenant du chlorure de magnésium. Or, dans la pratique, on constate qu'environ un quart des bivalves ne s'ouvre pas. De plus, cette technique peut provoquer la déchirure des branchies de l'animal ou diverses blessures qui peuvent être une source de mortalité.
Par ailleurs, la partie externe de la bague porte une pastille de préhension. Celle-ci est sujette à des mouvements lorsque l'huître est replacée en bassin. On comprend que ces mouvements, qui se répercutent également sur le fil qui constitue la bague, altèrent ou déchirent la chair de l'huître. La mise en place de la bague ne peut donc être effectuée que peu de temps avant l'expédition du bivalve, ce qui est de nature à provoquer des difficultés de production, notamment pendant les périodes festives de forte consommation.
De plus, les pastilles sont susceptibles de s'accrocher en elles. Enfin, le matériau qui compose la boucle ne peut pas être en plastique car, trop fin, il se romprait, et trop gros, il nuerait à l'étanchéité du bivalve. Dans tous les cas, la présence d'un fil débouchant entre les deux valves entraîne une perte d'étanchéité et, en particulier, un risque de perte d'eau lors de la mise sur le marché.
La présente invention ajustement pour but d'apporter une solution à ces problèmes en proposant un outil pour l'ouverture des bivalves et un procédé
pour sa mise en place, qui ne nécessitent pas de faire s'ouvrir lesdits bivalves et qui ne sont pas agressifs pour leur chair et leur muscle adducteur.
Cet outil pour l'ouverture de bivalves tels que des huîtres, se caractérise essentiellement par le fait qu'il comprend : - un bouchon qui a une forme de révolution et qui présente, sur toute sa hauteur, un logement généralement axial qui le traverse de part en part et débouche également sur sa périphérie par un canal,
- une tige élastiquement déformable qui s'étend à partir de la base du bouchon et qui porte, sur au moins une partie de sa longueur, une série de dents de coupe, l' extrémité libre de cette tige présentant une région formant protubérance, de section plus importante que la partie immédiatement voisine de celle-ci, de sorte qu'en déformant la dite tige, on constitue une boucle dont une partie peut être ramenée et emprisonnée dans le logement dudit bouchon via ledit canal, les dents étant dirigées à l'intérieur de cette boucle et ladite protubérance étant en appui contre ledit bouchon, cette protubérance constituant une butée qui s'oppose à un éventuel coulissement de la tige qui conduirait à l'ouverture de la boucle.
Par ailleurs, selon d'autres caractéristiques avantageuses mais non limitatives : - la tige s'étend sensiblement perpendiculairement à l'axe longitudinal du bouchon ;
- ledit bouchon est formé d'un corps généralement cylindrique surmonté d'une tête en forme de disque, de plus grand diamètre ;
- la périphérie dudit corps est garnie de nervures anti-retour ; - ladite tige présente, dans sa zone de jonction au bouchon, une section plus importante que dans le reste de sa longueur ;
- ladite extrémité libre de la tige porte un moyen d'accrochage tel qu'un anneau ;
- ledit outil est réalisé en matière plastique. L'invention concerne également un procédé pour la mise en place d'un outil tel que celui décrit ci-dessus dans un bivalve, en vue de son ouverture ultérieure.
Il se caractérise par le fait qu'il comprend les étapes suivantes qui consistent à : a) réaliser une ouverture dans une des valves dudit bivalve, dans une région proche de son muscle adducteur, la forme et la dimension de cette
ouverture étant choisies pour qu'elle puisse être ultérieurement obturée par ledit bouchon ; b) introduire ladite l'extrémité libre dudit outil dans ledit bivalve par ladite ouverture et lui faire contourner le muscle adducteur de façon à former autour de celui-ci une boucle ; c) faire ressortir ladite extrémité de la tige hors du bivalve par ladite ouverture ; d) engager la tige dans le logement dudit bouchon de manière à ce que sa protubérance vienne en butée contre le sommet dudit bouchon ; e) engager le bouchon dans ladite ouverture, de manière à obturer celle-ci.
Selon des formes avantageuses de réalisation de ce procédé :
- l'étape b) est mise en œuvre alors que ladite extrémité libre de la tige est liée à des moyens aptes à contourner le muscle adducteur, préalablement mis en place dans le bivalve ;
- les dits moyens comprennent un cathéter à mémoire de forme, lequel est apte, lorsqu'il est au moins partiellement sorti d'une gaine de contention, à adopter la forme générale d'un « U » ;
- ladite ouverture est dimensionnée de manière à enserrer ledit bouchon lorsqu'il y est engagé et à en assurer l'étanchéité.
D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la lecture de la description détaillée qui va suivre de certains modes de réalisation préférentiels.
Cette description sera faite en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue de dessus de la valve inférieure d'une huître, son muscle adducteur étant sectionné ;
- la figure 2 est une vue de dessus de l'huître de la figure 1, représentée non ouverte, sa valve supérieure étant percée d'une ouverture située à proximité du muscle adducteur ;
- les figures 3 et 4 sont des vues, respectivement de côté et de dessus d'un outil conforme à l'invention, représenté dans une position dite « de repos » ;
- la figure 5 est une vue de dessus dudit outil, représenté dans une position dite « active » ; - les figures 6 à 8 sont des schémas destinés à illustrer des étapes préalables à la mise en place de l'outil dans une huître ;
- les figures 9 à 11 sont des schémas destinés à illustrer les étapes de mise en place de l'outil dans ladite huître.
Bien que la présente description ci-après soit faite exclusivement en référence aux huîtres, la présente invention peut également s'appliquer à d'autres bivalves.
A la figure 1 a été représentée la valve inférieure I d'une huître B. Sa chair a été référencée C et son muscle adducteur M.
La même huître est représentée à la figure 2, à l'état non ouvert, c'est à dire recouverte de sa valve supérieure S. Une ouverture circulaire O y a été pratiquée. Elle s'étend à proximité immédiate du muscle M. Cette ouverture est réalisée à l'aide de tout moyen connu de l'homme du métier, tel qu'une scie à cloche apte à pratiquer une découpe de la valve tout en opérant simultanément une aspiration des fragments de matière découpée. L'outil 1 représenté aux figures 3 à 5 est par exemple réalisé par moulage d'une matière plastique. Celle-ci est de préférence choisie de manière à être parfaitement inerte par rapport au bivalve.
L'outil est formé d'un bouchon 2 et d'une tige 3. Le bouchon a une forme de révolution. Plus précisément, il comporte un corps 20 et une tête 21. Le corps est cylindrique, d'axe longitudinal X-X'. Sa périphérie est garnie d'anneaux parallèles 200 formant nervures anti-retour. La faible épaisseur de ces nervures, comparées aux dimensions du bouchon, autorise leur déformation. Elles ont également pour fonction de parfaire l'étanchéité de l'ouverture O précitée dans laquelle le bouchon est destiné à être engagé. Le corps est surmonté de la tête 21 qui a la forme générale d'un disque et qui présente un diamètre plus grand que celui du corps 20. Ils sont séparés par un épaulement périphérique 210 qui, comme on le verra plus loin, a une fonction de butée pour la tête.
Le bouchon est traversé de part en part, parallèlement à l'axe X-X', par un logement cylindrique 23.
Ce logement débouche également à la périphérie du bouchon par un canal 22 qui s'étend radialement. L'écartement mutuel des faces en regard de ce canal est légèrement inférieur au diamètre du logement 23.
La matière du bouchon est telle que par une action de resserrement sur celui-ci dirigée radialement, on peut rapprocher l'une de l'autre les faces en
regard dudit canal 22, jusqu'à l'obturer complètement. Cela a été symbolisé par les flèches h à la figure 5.
Venue de matière avec le bouchon est prévue une tige 3. Comme le montrent les figures annexées, cette tige s'étend à partir de la base du bouchon, c'est à dire dans la région opposée à la tête 21, sensiblement perpendiculairement à son axe longitudinal X-X'. Dans une forme de réalisation non représentée, cette tige s'étend selon une direction différente, par exemple parallèlement audit axe X-X'.
Cette tige est prévue élastiquement déformable, ce qui signifie qu'en l'absence de toute sollicitation, elle occupe une position sensiblement rectiligne et perpendiculaire audit axe, comme représenté à la figure 3. On peut la qualifier de position de "repos".
Toutefois, cette tige peut être déformée pour lui faire occuper des positions différentes, notamment en ramenant son extrémité libre vers le bouchon. On parle alors de position "active". Cependant, en l'absence de sollicitation, la tige a une tendance naturelle à passer de la position active précitée à la position de repos de la figure 3.
La tige 3 est constituée de plusieurs zones ou régions que l'on décrira ci-après, en partant du bouchon 2 en direction de son extrémité libre 37.
La première zone 30 est le zone de rattachement de la tige 3 au bouchon. Elle est, de préférence et comme représentée sur les figures, massive. Elle a une section avantageusement plus importante que le reste de sa longueur. Elle contribue à ramener l'ensemble de la tige dans sa position de repos, en l'absence de sollicitation.
Elle se poursuit par une zone 31 dite « de coupe », de plus faible section, qui est garnie d'une série de dents 32. Cette zone peut être plus ou moins longue.
A la zone de coupe se rattache une troisième zone 33, de section encore plus réduite. Toutefois, dans un mode de réalisation différent, elle pourrait présenter la même section que la zone 31. Cependant, une faible section est l'assurance d'une déformation aisée de la tige.
La zone 33 se raccorde à un manchon 34 de petite longueur et de forme généralement cylindrique. Ses dimensions sont adaptées pour qu'il puisse être inséré dans le logement 23 du bouchon 2, en traversant à force le canal 22.
Le manchon 34 et logement 23 sont dimensionnés de telle manière que le premier peut coulisser dans le second.
A l' extrémité du manchon est prévue une région 35 formant protubérance, de diamètre encore supérieur. Enfin, un anneau 36 est lié à l'extrémité de la protubérance. Dans une forme de réalisation non représentée, l'anneau pourrait être remplacé par un crochet ou tout autre moyen de préhension. Comme le montre la flèche f de la figure 3, en ramenant l'extrémité de la tige 3 sur elle-même, c'est à dire à 180°, il est possible de constituer une boucle L. En engageant le manchon dans le logement 23 par le canal 22, on ferme en quelque sorte cette boucle. Toutefois, la protubérance 35 vient en butée contre la tête du bouchon et s'oppose à un éventuel coulissement de la tige 3 qui conduirait à une ouverture de la boucle L. En d'autres termes, la tige 3 ne peut pas coulisser en direction du corps 2 du bouchon 1. Par contre, elle peut coulisser dans le sens contraire.
Dans un mode de réalisation non représenté, le logement 23 a une forme strictement complémentaire de celles des manchon 34 et protubérance 35, de sorte que ceux-ci s'y logent complètement. Il peut être prévu sur la face supérieure de la tête, des ergots dirigés vers l'entrée du logement 23, destinés à y retenir la protubérance 35.
Le procédé selon l'invention comprend, comme déjà illustré en référence à la figure 2, la réalisation d'une ouverture O dans une des valves de l'huître, de préférence sa valve supérieure S.
Sa forme et sa dimension sont choisies pour qu'elle puisse être ultérieurement obturée par le bouchon 2.
La deuxième étape consiste à introduire l'extrémité libre de l'outil 1 dans l'huître par l'ouverture O et lui faire contourner le muscle adducteur. Cette étape est de préférence mise en œuvre alors que l'extrémité de la tige 3 est liée à des moyens aptes à contourner ledit muscle, précédemment mis en place dans l'huître. C'est ce qui est particulièrement visible aux figures 6 à 8.
On fait usage ici d'un cathéter dit « à mémoire de forme », c'est-à- dire un cathéter apte à prendre une forme particulière déterminée, dès lors qu'il est au moins partiellement extrait d'une gaine de contention. Il s'agit d'un cathéter du type de ceux utilisés en chirurgie, notamment cardiaque.
Ce cathéter 5 est logé dans une gaine 4 et son extrémité libre 50 est conformée en crochet. A l'état rétracté dans la gaine 4, on le fait renter dans l'huître par l'ouverture O (figure 6). Le cathéter est apte, lorsqu'il est partiellement extrait de sa gaine, à se retourner sur environ 180° pour adopter sensiblement la forme
d'un «U ». C'est ce qui est représenté à la figure 7, le déplacement du cathéter autour du muscle M étant symbolisé par la flèche j.
On fait alors ressortir l'extrémité 50 du cathéter hors de l'huître par l'ouverture O, de sorte qu'on peut y accrocher, par exemple à l'aide de pinces 6 et 6', la boucle 36 de l'outil 1.
On pilote alors le cathéter 5 de manière à ce qu'il rentre dans sa gaine 4, ce qui signifie qu'on lui fait faire le chemin inverse de celui décrit plus haut. Du fait que l'outil 1 y est accroché, la tige 3 suit le même chemin et contourne le muscle adducteur M. C'est la situation de la figure 9, dans laquelle la flèche k illustre le mouvement de la tige.
On notera, à propos de cette figure et des deux suivantes, que l'outil 1 selon l'invention y sont représenté de manière purement symbolique, le but étant ici uniquement d'expliquer sa mise en place.
Lorsque l'anneau est ressorti de l'huître, on force le manchon 34 à pénétrer dans le canal 22 jusqu'à ce qu'il se positionne dans le logement 23. Ce faisant, la protubérance 35 vient en appui contre la tête 21 du bouchon, empêchant ainsi que la tige 3 ne coulisse en direction de l'huître et ne provoque l'ouverture de la boucle L.
Il suffit alors d'enfoncer le bouchon 2 dans l'ouverture O. De préférence, cette mise en place se fait avec un certain serrage, de sorte que les faces en regard du canal 22 se resserrent (flèches h, figure 5). On garantit ainsi l'étanchéité du bouchon. C'est la situation de la figure 11.
L'épaulement 210 s'appuie sur la face supérieure de la valve S et limite l'enfoncement du bouchon. Les nervures anti-retour 200 contribuent notamment, quant à elles, à empêcher l'arrachement du bouchon.
La relative épaisseur de la zone 30 de la tige 3 lui donne une certaine rigidité et lui garantit une position relativement sable autour du muscle M, sans que les dents 32 ne l'atteignent. Par ailleurs, la tige se trouve en quelque sorte plaquée contre la valve S de l'huître B. En conséquence, l'huître ainsi équipée peut être remise en place dans l'eau, en vue de son stockage et/ou de son développement, sans que l'outil 1 ne provoque une gêne quelconque.
Par ailleurs, il ne subsiste hors de l'huître aucun élément abrasif, coupant ou autre, capable de porter atteinte à son intégrité. En vue de la consommation future de l'huître, il suffit d'opérer une traction, dans le sens de la flèche 1, sur l'anneau 36. Un organe de préhension, tel
qu'une étiquette informative, peut être rapporté à l'anneau et faciliter cette manœuvre. Ce mouvement de traction a pour effet de faire coulisser la tige 3 vers l'extérieur de l'huître.
Ce faisant, la taille de la boucle L se trouve diminuée, de sorte que les dents 32 se rapprochent du muscle M et viennent progressivement entailler sa chair. Cela provoque alors sa rupture, ce qui permet de désolidariser facilement les deux valves I et S.
Les moyens 5 décrits ci-dessus peuvent être remplacés par tout autre moyen assurant la même fonction de mise en place de l'outil. Ainsi, dans un mode de réalisation non représenté, cet outil peut être associé ou porter une masse ferromagnétique, tandis qu'un dispositif restant à l'extérieur de l'huître, comporte également un dispositif d'aimant(s) mobile(s) qui décrit un mouvement en arc de cercle, et qui est apte à déplacer la masse précitée (et l'outil associé) autour du muscle M.