Procédé de fabrication d'une pièce mécanique, et pièce mécanique ainsi réalisée.
L'invention concerne le domaine de la sidérurgie, et, plus précisément, celui des pièces mécaniques en acier telles que des pignons.
Les aciers pour pignonnerie doivent avoir une grande résistance à la fatigue de contact. La plupart du temps, ils subissent un traitement de cémentation ou de carbonitruration pour leur procurer une dureté superficielle et une résistance mécanique suffisantes, tout en leur conservant une bonne ténacité à cœur grâce, notamment, à une teneur en carbone de l'ordre de 0,10 à 0,30% seulement. Dans la couche cémentée, cette teneur en carbone peut aller jusqu'à 1 % environ. Le document US-A-5, 518,685 décrit des aciers pour pignonnerie destinés à être cémentés. Ils contiennent principalement, en pourcentages pondéraux, 0,18 à 0,25% de C, 0,45 à 1% de Si, 0,40 à 0,70% de Mn, 0,30 à 0,70% de Ni, 1 ,0 à 1 ,5% de Cr, 0,30 à 0,70% de Mo, jusqu'à 0,50% de Cu, 0,015 à 0,030% d'Aï, 0,03 à 0,30% de V, 0,010 à 0,030% de Nb, jusqu'à 15 ppm d'O, de 100 à 200 ppm de N. Ils subissent après cémentation un traitement de trempe-revenu évitant la formation de ferrite à cœur. Les teneurs en Si et Mn sont ici maintenues dans des limites relativement basses, pour éviter une oxydation intergranulaire lors du traitement de cémentation.
Le document JP-A-4-21757 décrit des aciers pour pignonnerie destinés à être cémentés par plasma ou sous pression réduite, puis grenailles.
Leur composition est, en pourcentages pondéraux, 0,10 à 0,30% de
C, 0,25 à 1 ,50% de Si, 0,2 à 2% de Mn, jusqu'à 0,015% de P, jusqu'à 0,020% de S, jusqu'à 2% de Cr, de 0,2 à 1% de Mo, avec Si + Mo compris entre 0,6 et
2%, 0,010 à 0,060% d'AI, de 50 à 250 ppm de N et jusqu'à 15 ppm d'O. Ces aciers ont une haute résistance à la pression superficielle subie par le pignon, dont la durée de vie est ainsi élevée.
Cependant, les utilisateurs de pignons, par exemple pour des boites de vitesses de véhicules, sont confrontés au problème suivant. On observe à la longue l'apparition de jeux entre les diverses pièces constituant le système mécanique auquel sont intégrés les pignons. Ces jeux dégradent les fonctionnalités des pièces, en augmentant leurs sollicitations cycliques, les vibrations, les nuisances sonores, et endommagent prématurément les pièces.
Ces jeux sont liés aux modifications dimensionnelles des pièces, qui se produisent soit lors de leurs traitements thermiques et/ou thermochimiques, soit lors de leurs utilisations suite à des déformations plastiques en service. Pour éviter ou limiter les déformations plastiques en service, suivant la pièce et les sollicitations, il est parfois suffisant d'agir sur les propriétés de la couche superficielle correspondant à la zone où les contraintes exercées sont au plus haut niveau, en particulier en pignonnerie. Mais les propriétés du substrat (l'acier qui a subi la cémentation) vis à vis des déformations permanentes en cours de cyclage influencent aussi les déformations plastiques en service de la pièce.
Le but de l'invention est de fournir des pièces mécaniques en acier, notamment des pièces pour pignonnerie, présentant une faible déformation en , service, de manière à minimiser l'apparition de jeux, par conservation des cotes et de la géométrie des pièces concernées. A cet effet, l'invention a pour objet un procédé de fabrication d'une pièce mécanique en acier, caractérisé en ce que la composition de l'acier est, en pourcentages pondéraux :
- 0,12 < C < 0,30%
- 0,8 < Si < 1 ,5% - 1 ,0 < Mn < 1 ,6%
- 0,4 < Cr < 1 ,6%
- 0 < Mo < 0,30%
- 0 < Ni < 0,6%
- 0 < Al < 0,06% - 0 ≤ Cu < 0,30%
- 0 < S < 0,10%
- 0 < P < 0,03%
- 0 < Nb < 0,050% le reste étant du fer et des impuretés résultant de l'élaboration, et en ce qu'on fait subir à ladite pièce une cémentation sous basse pression ou une carbonitruration sous basse pression.
L'acier peut également contenir au moins un élément sélectionné parmi jusqu'à 0,02% de Te, jusqu'à 0,04% de Se, jusqu'à 0,07% de Pb, jusqu'à 0,05% de Ca, jusqu'à 0,08% de Bi.
Selon une variante de l'invention, l'acier contient de 0,008 à 0,05 % d'AI, de 0,02 à 0,05 % de Nb et de 0,007 à 0,025 % de N, et la cémentation ou la carbonitruration est pratiquée entre 950 et 1100 °C.
L'invention a également pour objet une pièce mécanique, caractérisée en ce qu'elle est réalisée par le procédé précédent.
Cette pièce mécanique peut être une pièce de pignonnerie. L'invention consiste à ajuster la composition de l'acier, notamment ses teneurs en Si et Mn, pour obtenir une déformation plastique cyclique en service de l'ensemble de la pièce aussi faible que possible, et à coupler cet ajustement de la composition à la réalisation de la cémentation ou de la carbonitruration sous basse pression.
La déformation plastique en service dépend à la fois des efforts exercés sur la pièce et du matériau utilisé. Elle est liée d'une part aux caractéristiques mécaniques intrinsèques du matériau, en particulier à l'évolution de la limite d'élasticité au cours du cyclage, c'est-à-dire la limite d'élasticité dynamique, et d'autre part à la stabilité structurale en service, en particulier à la stabilité thermique ou mécanique de l'austénite résiduelle souvent présente dans les matériaux utilisés. Celle-ci est susceptible de se transformer en martensite lors d'un échauffement de la pièce. Les inventeurs ont déterminé des conditions de composition chimique d'un acier pour pièces cémentées ou carbonitrurées permettant de minimiser la déformation plastique produite à chaque cycle de sollicitation en service. Elles ont été établies en procédant à une première série d'essais de compression et à des mesures de stabilité de l'austénite sur des aciers dont la composition reproduisait celle de la couche superficielle obtenue après une cémentation d'aciers selon l'invention. Ces résultats ont ensuite été complétés par des essais réalisés sur des échantillons en tous points conformes à l'invention, qui ont montré que ces aciers étaient aptes à constituer des pièces cémentées ayant, à cœur, les propriétés mécaniques souhaitées, notamment une faible déformation rémanente lors de sollicitations cycliques.
La cémentation ou carbonitruration sous basse pression (à titre non limitatif de 3 à 20 mbar, soit 300 à 2000 Pa), généralement suivie d'une trempe gaz pouvant également être suivie d'une trempe par un autre fluide (huile, polymère...) est une technique utilisable dans le domaine de la pignonnerie automobile du fait de ses avantages en matière de tenue en service. En effet, cette technique permet d'éviter toute oxydation des pièces jusqu'à l'extrême
surface, ce qui confère à celles-ci une meilleure tenue en fatigue et en service. Lors d'une cémentation ou carbonitruration classique, on observe une oxydation en surface, notamment le long des joints de grains, qui est très préjudiciable à la tenue en service. L'utilisation de l'acier décrit justifie d'autant plus l'emploi d'une cémentation ou carbonitruration sous basse pression qu'il contient des éléments fortement oxydables tels que Mn et Si et que cette technique permet en même temps de limiter les déformations. Avantageusement, cette cémentation ou carbonitruration basse pression est réalisée à haute température, c'est-à-dire entre 950 et 1100 °C, ce qui permet de diviser le temps de traitement par 2 à 3, par rapport à une opération réalisée à 820 - 930 °C comme habituellement. Dans ces conditions, il est préférable d'ajuster la composition de l'acier de manière à éviter une croissance excessive des grains.
La cémentation et la carbonitruration étant deux techniques de traitement de surface ayant des objectifs similaires et étant réalisées dans des conditions semblables mise à part la nature de l'atmosphère de traitement, elles peuvent être indifféremment utilisées dans le cadre du procédé selon l'invention.
L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit, donnée en référence aux figures suivantes :
- la figure 1 qui montre le taux de déformation rémanente subie lors d'essais de fatigue-compression par deux échantillons d'aciers simulant les aciers utilisés dans le cadre de l'invention et un acier de référence, en fonction de la teneur en silicium de l'acier et du nombre de cycles de déformation ; - la figure 2 qui montre ce même taux de déformation rémanente après 106 cycles pour différents aciers simulant les aciers utilisés dans le cadre de l'invention et aciers de référence, en fonction de leurs teneurs en silicium et manganèse.
- la figure 3 qui montre le taux de déformation rémanente subie lors d'essais de fatigue-compression par un échantillon d'acier utilisé dans le cadre de l'invention et un échantillon de référence à basse teneur en silicium, en fonction du nombre de cycles de déformation.
Les aciers utilisés dans le cadre de l'invention doivent avoir la composition suivante. Tous les pourcentages sont des pourcentages pondéraux.
Leur teneur en carbone doit être comprise entre 0,12 et 0,3%, ce qui correspond sensiblement aux teneurs habituellement rencontrées sur les aciers
pour pignonnerie. La cémentation ou la carbonitruration doit porter, comme il est classique, cette teneur à plus de 0,5%, généralement entre 0,7 et 1% dans, leur couche superficielle. Le traitement de cémentation ou carbonitruration est effectué par cémentation ou carbonitruration sous basse pression pour les raisons qui ont été indiquées.
On doit avoir une teneur en Mn suffisamment élevée entre 1 et 1 ,6% pour donner à l'acier une trempabilite permettant une moindre déformation aux traitements thermiques et/ou thermochimiques. En l'associant à une teneur en Si comprise entre 0,8 et 1 ,5% on agit, de plus, sur les déformations plastiques pouvant être provoquées par les sollicitations cycliques en service.
Les résultats expérimentaux présentés plus loin permettront de préciser les avantages de cette gamme de teneurs en Si et Mn. On peut déjà dire qu'une teneur en Si trop faible a pour effet une déformation rémanente trop importante lors d'efforts cycliques. Une teneur trop élevée est susceptible d'entraîner dans la couche de cémentation la formation d'îlots de ferrite préjudiciables aux propriétés mécaniques requises. Elle rendrait également plus difficile la mise en forme à chaud ou à froid de la pièce. Une teneur en Mn trop faible est également néfaste à la déformation rémanente lors d'efforts cycliques, car la faible quantité d'austénite résiduelle procure une stabilité structurelle insuffisante lors des déformations. Une teneur en Mn trop forte provoque une teneur en austénite résiduelle trop importante, ayant pour conséquence des caractéristiques mécaniques de ductilité trop faibles et des déformations rémanentes trop élevées.
Le teneur en chrome doit être comprise entre 0,4 et 1 ,6%, de manière à procurer une bonne trempabilite à l'acier et des propriétés mécaniques à coeur suffisantes en termes de dureté et de résistance. Une teneur supérieure à 1 ,6% n'est plus nécessaire de ce point de vue, et rend, de plus, l'élaboration de l'acier plus difficile.
Le molybdène optionnellement présent permet d'ajuster la trempabilite de l'acier. Au-dessus de 0,30%, l'addition devient trop coûteuse et superflue pour obtenir l'ajustement de la trempabilite.
La teneur en nickel doit être comprise entre 0% (ou la teneur résultant naturellement d'une élaboration sans ajout de Ni) et 0,6%. L'ajout de Ni permet d'obtenir une meilleure tenue aux chocs qui peut se révéler importante lors du montage de l'ensemble mécanique auquel la pièce est intégrée. Au-delà de 0,6%, on n'obtient pas d'effet supplémentaire et le coût de l'acier est inutilement accru.
La teneur en aluminium doit être comprise entre des traces résultant de l'élaboration et 0,06%. Cet élément désoxydant n'est pas indispensable, la désoxydation que permettent d'obtenir le silicium et le manganèse étant suffisante. De plus, si l'élaboration et la coulée ne sont pas assez soignées, il y a un risque d'une présence excessive d'inclusions d'alumine constituant des sites d'amorçage pour les fissures de fatigue, lorsque des quantités d'Ai significatives sont ajoutées. Cependant, si les conditions d'élaboration et de coulée sont bien maîtrisées, il peut être intéressant d'ajouter de l'Ai pour éviter une croissance des grains excessive lors de la cémentation ou de la carbonitruration, ce qui est favorable à une moindre propagation des fissures. Si la cémentation ou la carbonitruration est pratiquée à haute température, la teneur en Ai est de 0,008 à 0,05 % de préférence, pour éviter une croissance excessive des grains, en conjonction avec des teneurs préférentielles en Nb et N qui seront citées plus loin. La teneur en cuivre, résultant de l'élaboration de l'acier, ne doit pas dépasser 0,30% pour ne pas dégrader la ductilité et la ténacité du matériau à coeur.
La teneur en soufre peut être comprise entre de simples traces et 0,10%. Cet élément peut être rajouté si on désire améliorer l'usinabilité de l'acier.
La teneur en phosphore ne doit pas dépasser 0,03%, afin de ne pas causer de ségrégation excessive aux joints de grains lors du revenu, ce qui fragiliserait l'acier.
La teneur en niobium peut être comprise entre de simples traces résultant de l'élaboration et 0,050%. Un ajout de niobium permet d'obtenir une taille de grains plus homogène qui favorise l'homogénéité de la déformation plastique en service et minimise encore cette déformation. Au delà de 0,050%, l'effet du niobium n'augmente plus, et une addition à des teneurs plus élevées augmenterait inutilement le coût de l'acier. Dans le cas d'une cémentation ou carbonitruration à haute température, la teneur en Nb doit de préférence être comprise entre 0,02 et 0,05 %.
Par ailleurs, il est envisageable d'ajouter à l'acier un ou plusieurs éléments permettant d'améliorer son usinabilité, à savoir du tellure (jusqu'à 0,02%), du sélénium (jusqu'à 0,04%), du plomb (jusqu'à 0,07%), du calcium 'usqu'à 0,05%), ou du bismuth (jusqu'à 0,08%)
Des essais ont été réalisés sur des échantillons d'acier massifs dont les compositions sont reportées dans le tableau 1.
Les échantillons 11 à 16 sont une première série d'échantillons d'acier qui ne sont pas utilisables dans le cadre de l'invention, en ce qu'ils ont une teneur en carbone supérieure à la limite exigée. Mais, comme on l'a dit, leur composition simule celle de la couche cémentée d'aciers qui seraient, à cœur, conformes à la composition requise dans le cadre de l'invention. Ils permettent d'évaluer aisément si cette composition serait adaptée à la résolution du problème posé, ce que des expériences similaires réalisées sur des échantillons d'acier utilisables dans le cadre de l'invention cémentés ou carbonitrurés ne permettraient pas de réaliser avec la même évidence. Le tableau 1 donne également la composition de divers échantillons de référence, non utilisables dans le cadre de l'invention et ne simulant pas de tels aciers, mais permettant d'apprécier l'aptitude aux déformations plastiques en service (déstabilisation de l'austénite résiduelle sous sollicitations cycliques) en fonction des éléments Mn et Si, pour des couches cémentées d'analyses proches de celles obtenues sur les aciers utilisables dans le cadre de l'invention. Pour tous les échantillons du tableau 1, la teneur en Ni était inférieure à 0,25%, la teneur en Al inférieure à 0,050%, la teneur en Cu inférieure à 0,2% et la teneur en N inférieure à 150 ppm, sachant que cette teneur en azote n'a rien d'impératif et pourrait être nettement supérieure sans sortir de l'esprit de l'invention. En effet une teneur en azote élevée n'est pas rédhibitoire pour les types d'acier en cause. Une teneur relativement élevée, de 70 à 250 ppm, est même conseillée dans le cas où la cémentation ou carbonitruration a lieu à haute température.
Tableau 1 : Compositions des échantillons de la première série d'essais (en % pondéraux)
Une première expérience a consisté à évaluer, pour ces divers échantillons, la stabilité de l'austénite résiduelle. D'une part, on a mesuré la température à laquelle 50% du volume d'austénite résiduelle a été déstabilisée en martensite. D'autre part, on a mesuré le pourcentage d'austénite résiduelle déstabilisée à 350°C, qui est une température de toute façon supérieure à celle qu'atteignent les pièces de l'invention dans leurs utilisations privilégiées envisagées.
Tableau 2 : Mesures de stabilité de l'austénite résiduelle
On notera que d'une manière générale, les échantillons présentant la meilleure stabilité de l'austénite résiduelle sont ceux qui contiennent le plus de Si, la teneur en Mn exerçant également une influence en second rang. Les échantillons de référence 6, 8 et 9, qui ont au moins une des teneurs en Mn et Si au dessus de ce qu'exige l'invention, présentent de très bonnes caractéristiques de stabilité structurelle, mais avec les inconvénients que l'on a signalés plus haut. Les échantillons 12, 13 et 14 simulant les aciers utilisables dans l'invention ont une stabilité de l'austénite résiduelle très bonne. Celles des échantillons 11 et 16 sont moins bonnes. Mais l'échantillon 11 , du fait de sa relativement faible teneur en silicium par rapport aux précédents, a une quantité d'austénite résiduelle faible au départ. Ce relatif manque de stabilité structurelle ne compromet donc pas l'obtention des propriétés recherchées pour les pièces de l'invention. Concernant l'échantillon 16, c'est principalement sa teneur relativement élevée en chrome qui fait que sa quantité initiale d'austénite
résiduelle est faible, et qu'on peut formuler à son propos les mêmes commentaires que pour l'échantillon 11.
Sur la figure 1 , on a représenté la déformation rémanente subie lors d'un essai de fatigue-compression par un échantillon d'acier mis sous forme d'un plot cylindrique de diamètre 7mm et de hauteur 12mm en fonction du nombre de cycles, pour une contrainte de 2000 MPa, à température ambiante, et pour différentes teneurs en Si. Cet essai a concerné les échantillons 10, 11 et 12 du tableau 1 , pour lesquels la teneur en Mn était de 1 ,25% environ, et la teneur en Si respectivement de 0,25%, 0,85% et 1 ,45%. On voit que pour l'échantillon de référence 10 à 0,25% de Si, la déformation rémanente va de 0,42% après 5000 cycles à 0,75% après 106 cycles. En revanche, cette déformation rémanente est nettement pius faible pour les aciers simulant les aciers utilisables dans le cadre de l'invention. Pour l'échantillon 11 à 0,85% de Si, la déformation rémanente va de 0,21 % après 5000 cycles à 0,32% après 106 cycles. Pour l'échantillon 12 à 1 ,45% de Si, la déformation rémanente va de 0,18% après 5000 cycles à 0,24% après 106 cycles.
La figure 2 illustre la déformation rémanente subie par divers échantillons, mis sous la forme précédemment citée, après 106 cycles, en fonction du couple (Si%, Mn%). On a reporté sur la figure les numéros des échantillons concernés, qui peuvent se répartir sur trois courbes, correspondant à des teneurs en Mn de l'ordre de 0,3%, 1% et 2%. Les meilleurs résultats sont obtenus avec les échantillons de référence, 2, 3, 5, 6 et avec les échantillons 13, 14, 15 et 16 simulant les aciers utilisables dans le cadre de l'invention, à savoir des déformations rémanentes inférieures à 0,8%. Cependant, on a vu que les échantillons 2, 3 et 5 avaient par ailleurs une stabilité de l'austénite résiduelle insuffisante, alors que l'échantillon 6 a une teneur en Si excessive, risquant d'aboutir à la formation d'îlots de ferrite et rendant la mise en forme de la pièce difficile. Les échantillons 13, 14, 15, 16 à 1% de Mn et 1% de Si environ donnent de bons résultats à tous points de vue.
La figure 3 illustre la déformation rémanente subie par deux échantillons d'une deuxième série d'essais, mis sous la forme précédemment citée, pour une contrainte de 1000 MPa, à température ambiante. Ces échantillons avaient les compositions reportées dans le tableau 3.
Tableau 3 : Compositions des échantillons de la deuxième série d'essais (en % pondéraux)
L'échantillon à 0,95% de silicium était donc en tous points conforme aux aciers utilisables dans l'invention. L'échantillon de référence n'en différait que par sa plus faible teneur en silicium. On voit sur la figure 3 que i'éiévation de la teneur en silicium jusqu'à une valeur conforme à celles exigées par l'invention procure la déformation rémanente faible souhaitée pour le cœur des pièces cémentées de l'invention.
Ces essais montrent que le meilleur compromis entre les différentes propriétés exigées, pour les pièces mécaniques cémentées devant être résistantes à la fatigue de contact et ne se déformer que très peu durant les traitements thermochimiques et durant leur utilisation, est obtenu pour les aciers simulant la couche cémentée des aciers utilisés dans le procédé selon l'invention. Cela justifie la gamme de compositions imposée à ces aciers.