Carte biodégradable
La présente invention se rapporte au domaine des cartes, notamment des cartes de crédit, des cartes d'identification, des cartes à puce, des cartes multimédia ou des cartes « sans contact ».
De nos jours, de nombreuses activités humaines se caractérisent par l'utilisation de telles cartes. A titre d'exemple, on peut citer la monnaie plastique dont l'usage est de plus en plus fréquent.
Les cartes de l'état de la technique sont fabriquées à base de matière plastique, par exemple en polychlorure de vinyle (PVC) ou en une résine formée d'un mélange d'un copolymère du styrème et de l'acrylonitriie avec un copolymère du butadiène et de l'acrylonitrile (ABS). Tous ces matériaux présentent cependant l'inconvénient de ne pouvoir se dégrader rapidement. Ce problème est d'autant plus important par le fait qu'une grande partie des cartes n'a qu'une durée de vie relativement limitée, il en résulte une production de déchets considérable qui augmente la pollution de notre planète. Bien qu'il existe des procédés de recyclage pour les cartes de l'état de la technique, ceux-ci sont cependant coûteux et souvent compliqués à mettre en œuvre. Par ailleurs, lorsque l'on effectue un recyclage, il s'agit de prévoir un système de récupération des cartes usagées, ce qui ne se produit pas sans difficultés. Les cartes de l'état de la technique peuvent présenter en outre l'inconvénient de dégager du chlore lors de leur dégradation ou lors de leur recyclage.
La présente invention offre le grand avantage de remédier aux problèmes précités en réalisant une carte en matériau biodégradable.
Selon un mode préférentiel de l'invention, la carte se dégrade par procédé microbiologique, par exemple selon un procédé similaire à celui qui se produit dans un compost.
Un mode de réalisation particulièrement intéressant de l'invention se caractérise par l'utilisation d'un mélange de fibres végétales et de colle.
Outre le fait que la carte ainsi obtenue peut être jetée sans occasionner de déchets inutiles ou aisément recyclée, il est possible de conférer à celle-ci une rigidité
suffisante pour permettre son introduction dans des fentes d'appareils tels que des distributeurs de monnaie ou des dispositifs de contrôle.
La carte est par ailleurs insensible à l'humidité, elle est également imperméable.
Parmi les fibres végétales qui peuvent être utilisées dans la présente invention, on peut citer les fibres de roseau de Chine, ces dernières présentent entre autres l'avantage de pouvoir être cultivées en grandes quantités dans des régions tempérées comme en Europe.
De préférence, on utilise des fibres dont la longueur ne dépasse pas 7 mm, ce qui assure une bonne homogénéité du mélange formant la carte toute en conférant suffisamment de souplesse à cette dernière. L'homogénéité du mélange comprenant les fibres résulte en une durée de vie optimale de la carte.
La carte selon l'invention peut bien entendu être imprimée. Elle peut également comprendre un composant électronique, un code EAN, une numérotation ou même une antenne.
Brièvement résumé, à l'exception de ses propriétés biodégradables, la carte selon l'invention présente un aspect similaire à celles de l'état de la technique.
Autre avantage, la carte peut être réalisée avec des machines déjà existantes.
Les domaines d'application de l'invention sont multiples, la liste ci-après n'est pas exhaustive :
- accès et identification
- santé
- assurances - prestations complémentaires
- télévision à péages
- télécommunications
- téléphonie
- transports publics ou privés
- banques
- commerces
Dans le texte qui suit, on décrira quelques exemples de réalisation d'une carte selon l'invention.
De manière générale, le procédé s'effectue selon les étapes suivantes : Préparation des fibres, production de granules et réalisation de la carte proprement dite.
Préparation des fibres
Cette étape peut se faire à l'aide d'une vis sans fin, selon le système du marteau ou par broyage traditionnel.
La longueur des fibres ne doit pas dépasser 7 mm. De préférence, les fibres subissent un dépoussiérage préalable et un séchage, à air chaud par exemple.
Fabrication du mélange de granules
Une fois préparées, les fibres sont mélangées avec de la colle et un plastifiant.
La colle et le plastifiant sont également biodégradables. A titre d'exemple, la colle peut être à base d'acétate de cellulose non plastifié et le plastifiant à base de triacétine, le pourcentage de mélange entre ces deux composants étant déterminé en fonction de l'utilisation de la carte. Une colle particulièrement adaptée à la présente invention est commercialisée sous le nom de Biocetta™, Biocell™ ou Biocellat™.
Dans le mélange fibres/colle/plastifiant, la proportion des fibres peut varier entre 1 et 50 %. Plus la proportion des fibres est élevée, plus le produit fini présente une meilleure homogénéité et une meilleure rigidité. Inversement, pour une proportion de fibres relativement faible, le produit fini présente une meilleure souplesse.
Des granules de première qualité sont obtenus par l'utilisation d'une presse à cube. A noter que cette méthode est particulièrement adaptée pour une production industrielle relativement élevée.
Réalisation de la carte
En vue d'une réalisation similaire à un plastique ou un cartonnage épais, la méthode de laminage des granules peut être appliquée, la température de 220°C ne devant pas être dépassée, ou éventuellement pendant quelques secondes, ceci afin conserver les qualités du matériau et d'obtenir des plaques de dimensions standards propres à être utilisées sur des machines de type offset, flexographie ou typographie en vue de leur impression. Le format, l'épaisseur et l'aspect lisse obtenus par laminage permettent une impression de première qualité. Ce procédé s'applique particulièrement bien dans le cas d'une production de cartes en grandes quantités.
Un procédé par pression peut également être envisagé. Dans ce cas, la température de 180°C ne doit pas être dépassée au delà de quelques minutes.
Le procédé par injection s'avère être particulièrement recommandé pour la présente invention, et ceci aussi bien pour une production en grandes qu'en faibles quantités. Dans ce cas, une machine injecte à température relativement basse - c'est-à-dire inférieure à 150°C - les granules dans un moule conçu pour produire deux paires de cartes brutes selon des normes et des dimensions définies.
Sur la même chaîne de fabrication, si nécessaire, la machine intègre quasi simultanément par moulage le composant électronique. Des vignettes biodégradables, imprimées selon les normes et dimensions voulues, sont enfin thermocollées sur une ou sur les deux surfaces des cartes.
Les procédés de réalisation des plaques peuvent être très similaires à ceux utilisés dans l'état de la technique, notamment dans l'industrie des arts graphiques. Avec le procédé par injection décrit précédemment, les vignettes sont pré-imprimées soit à partir de machines d'imprimerie traditionnelles, soit à partir de machines à impression digitale. Les vignettes sont ensuite découpées à l'emporte-pièce selon des méthodes couramment utilisées dans l'état de la technique pour être finallement placées dans des chargeurs afin d'être thermocollées sur les plaques de la chaîne
d'injection. A relever qu'à ce stade, les cartes sont déjà découpées selon leurs dimensions définitives, aucune découpe supplémentaire n'est donc nécessaire.
Les procédés de programmation des composants électroniques, de même que leurs procédés d'implantation, sont identiques à ceux de l'état de la technique.
Il va sans dire que l'invention ne se limite pas aux exemples de réalisation de la carte décrits précédemment. Tout procédé permettant d'obtenir une carte biodégradable peut être envisagé.
De même, l'invention ne se limite pas à un choix particulier de matériau biodégradable, tout matériau présentant cette propriété peut être utilisé.
A relever enfin que l'invention peut s'appliquer à des cartes de dimensions quelconques.