Implant intraoculaire monobloc souple
La présente invention a pour objet un implant intraoculaire monobloc souple.
On sait que les implants intraoculaires peuvent être rangés dans deux grandes catégories selon la nature du matériau avec lequel ils sont fabriqués. On distingue d'une part les implants intraoculaires rigides qui sont réalisés le plus souvent à l'aide de PMMA ou de produits dérivés et dans lesquels l'élasticité de la partie haptique de l'implant est obtenue en donnant à celle-ci une forme permettant sa déformation élastique. On distingue d'autre part les implants intra- oculaires dits souples qui sont fabriqués avec un matériau qui est le plus souvent un acrylique hydrophile ou un composé à base de silicone.
Comme cela est également bien connu, l'intérêt essentiel des implants intraoculaires souples est que, pour leur introduction dans l'oeil, la partie optique elle-même souple peut être pliée, ce qui permet l'implantation dans l'oeil du système à travers une incision coméenne de dimension réduite. Or, on sait que de nouvelles techniques d'ablation du cristallin existent, notamment la phaco- émulsification, qui ne nécessitent que la réalisation d'une incision coméenne de dimension précisément réduite, de l'ordre de 3,5 mm.
Lors de la mise en place de l'implant dans l'oeil, comme on l'a déjà expliqué, la partie optique est pliée en deux selon un de ses diamètres. Il est souhaitable que, lors de ce pliage, le comportement de la partie haptique soit tel que l'encombrement hors tout de l'implant intraoculaire plié ne soit pas supérieur selon la direction orthogonale au diamètre de pliage à la moitié du diamètre de l'implant. Il est également souhaitable que la forme générale de l'implant plié, y compris sa partie haptique, favorise et facilite la mise en place de l'implant dans l'oeil et plus précisément dans le sac capsulaire.
Or, il est bien connu que les propriétés mécaniques de la partie haptique réalisée en matériau souple sont très sensiblement différentes bien sûr de celles de parties haptiques réalisées en matériau rigide tel que du PMMA. Pour cette raison, le plus souvent les implants intraoculaires en matériau souple présentent une partie haptique relativement massive qui consiste souvent en deux portions symétriques qui assurent par leur périphérie une longueur importante de contact entre les extrémités des parties haptiques et la paroi interne de l'oeil ou du sac capsulaire. Une telle configuration des parties haptiques assure un centrage correct de la partie optique de l'implant dans l'oeil. En revanche, sous l'effet de la compression des parties haptiques lors de la mise en place de l'implant dans l'oeil,
on observe un phénomène général de voûtement des parties haptiques qui entraîne à son tour le plus souvent un déplacement de la partie optique selon la direction de son axe optique. En outre, du fait de leur configuration, lorsque l'on plie en deux autour de son diamètre la partie optique, on obtient également le pliage de la partie haptique selon ce même diamètre. Le pliage correct de la partie haptique n'est pas toujours obtenu de manière souhaitée et, de toute manière, la forme générale résultant du pliage des parties haptiques ne facilite pas l'insertion de l'implant intraoculaire dans l'oeil à travers l'incision de dimension réduite.
Un objet de la présente invention est de fournir un implant intra- oculaire monobloc souple qui, tout en assurant un centrage et un maintien correct de la partie optique à l'intérieur de l'oeil évite le phénomène de voûtement et donc de déplacement axial de la partie optique et qui, par ailleurs, dans un état plié, présente une forme générale qui favorise l'insertion de l'implant plié dans l'oeil.
Pour atteindre ce but, selon l'invention, l'implant intraoculaire monobloc réalisé en un matériau souple comprenant une partie optique sensiblement circulaire et une partie haptique constituée par deux ensembles haptiques disposés symétriquement par rapport à un premier diamètre de la partie optique, se caractérise en ce que chaque ensemble haptique comprend deux organes haptiques symétriques l'un de l'autre par rapport à un deuxième diamètre de la partie optique orthogonal au premier diamètre, chaque organe haptique étant disposé dans le plan de la partie optique et comprenant deux bras, chaque bras présentant une première extrémité raccordée à la périphérie de la partie optique et une deuxième extrémité, et une portion de contact sensiblement rectiligne dont les extrémités sont raccordées aux deuxièmes extrémités desdits bras, les bras des organes haptiques n'étant pas disposés selon des rayons de la partie optique, les quatre portions de contact étant sensiblement tangentes à un même cercle concentrique à la partie optique.
On comprend que, d'une part, compte tenu de la forme des organes haptiques, lors de la compression de ceux-ci au moment de la mise en place de l'implant dans l'oeil, l'ensemble constitué par les quatre organes haptiques reste dans le plant optique de l'implant intraoculaire, ce qui permet d'éviter tout phénomène de voûtement et donc de déplacement de la partie optique. En outre, on comprend que, du fait que dans un même ensemble haptique, les deux organes haptiques soient symétriques par rapport au diamètre YY' de la partie optique qui est le diamètre de pliage de l'implant, ces deux organes haptiques se superposent après pliage facilitant ainsi l'insertion de l'implant dans l'oeil à travers une incision
de dimension réduite. On comprend également que, du fait qu'il n'existe aucune partie de l'ensemble haptique selon le diamètre de pliage, le pliage de l'ensemble de la partie haptique est relativement aisé à obtenir et à maintenir à l'aide de l'instrument chirurgical qui assure le maintien de la partie optique dans un état plié. D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront mieux à la lecture de la description qui suit d'un mode préféré de réalisation de l'invention donné à titre d'exemple non limitatif. La description se réfère aux figures annexées sur lesquelles :
- la figure 1 est une vue de face de l'implant intraoculaire ; - la figure 2 est une vue de côté de l'implant de la figure 1 ; et
- la figure 3 est une vue de face de l'implant plié ;
- la figure 4 est une vue de comparaison de celle de la figure 3 ; et
- la figure 5 est une vue de l'implant intraoculaire mis en place dans le sac capsulaire et qui montre les déformations de la partie haptique. En se référant tout d'abord aux figures 1 et 2, on va décrire un mode préféré de réalisation de l'implant intraoculaire.
L'implant qui est, comme on l'a déjà indiqué, monobloc et entièrement réalisé en un matériau dit souple du type acrylique hydrophile ou composé de silicone et constitué par une partie optique 10 de forme sensiblement circulaire présentant une périphérie 10a et par une partie haptique qui est constituée par deux ensembles haptiques respectivement référencés 12 et 14 et disposés symétriquement par rapport à un premier diamètre XX' de la partie optique. Chaque ensemble haptique 12 et 14 est constitué par deux organes haptiques référencés 16 et 18 pour l'ensemble haptique 12. Les ensembles haptiques 12 et 14 étant identiques, seul l'ensemble haptique 12 sera décrit en détail.
Les organes haptiques 16 et 18 de l'ensemble haptique 12 sont symétriques par rapport au diamètre optique YY', ce diamètre étant orthogonal au premier des diamètres XX' et constituant le diamètre de pliage de l'implant intraoculaire en vue de sa mise en place dans l'oeil. Si l'on considère l'organe haptique 16, on constate que celui-ci est constitué par deux bras 20 et 22 sensiblement rectilignes qui s'étendent d'une première extrémité 20a raccordée à la périphérie 10a de la partie optique 10 à une extrémité terminale 20b. Il en va de même pour le bras 22 qui présente les extrémités 22a et 22b. Il est important d'observer que la ligne moyenne des bras 22 et 20 n'est pas disposée selon un rayon de la partie optique 10. L'organe haptique 16 est complété par une portion de contact 24 dont les extrémités sont raccordées aux extrémités 20b et 22b des bras
20 et 22. On définit ainsi pour chaque organe haptique une structure ayant la forme générale d'un parallélogramme constitué par la périphérie de la partie optique 10, les bras 20 et 22 et la portion de contact 24. Cette forme de parallélogramme entoure bien sûr un évidement 26. Dans un mode préféré de réalisation, dans le plan optique, la portion de contact 24 et les bras 20 et 22 ont une largeur e qui est comprise entre 40 et 50 centièmes de millimètre et de préférence égale à 45 centièmes de millimètre.
Il est également important d'observer que les portions de contact 24 des quatre organes haptiques sont sensiblement disposées tangentiellement à un cercle de diamètre Dl concentrique à la partie optique 10. Lorsque l'implant intraoculaire est au repos, c'est-à-dire qu'aucune contrainte n'est appliquée à sa partie haptique, les bords externes 24a des portions de contact 24 sont disposés sensiblement tangentiellement au cercle de diamètre Dl.
Il est également important d'observer sur la figure 1 que, si l'on considère des rayons RI et R2 qui joignent le centre O de la partie optique aux points PI et P2 disposés sensiblement au milieu des portions de contact 24 des organes haptiques 16 et 18, l'angle au centre a correspondant aux rayons RI et R2 est inférieur à 90°. De préférence, il est de l'ordre de 60°. On comprend qu'ainsi les deux organes haptiques d'un même ensemble haptique sont plus proches l'un de l'autre que ne le sont les organes haptiques correspondants appartenant à deux ensembles haptiques différents. On observe également que le bord externe 20c du bras externe 20 d'un organe haptique se raccorde sensiblement tangentiellement à la périphérie 10a de la partie optique et est sensiblement disposé sur le même arc de cercle que le bord externe 20'c du bras 20' de l'organe haptique 16'. On voit également que la portion 10b de la périphérie de la partie optique entre les organes haptiques 16 et 18 d'un même ensemble haptique présente une creusure 32 symétrique par rapport au diamètre YY' de pliage et qui se raccorde de façon continue aux congés 30 des bras 22.
On comprend qu'ainsi, comme le montre la figure 3, lorsque l'implant intraoculaire souple est plié selon le diamètre YY', les organes haptiques 16, 16' se superposent exactement sur les organes haptique 18 et 18'. En outre, dans cette position pliée, on comprend que, compte tenu de l'orientation générale des organes haptiques, la forme globale de l'ensemble de l'implant plié présente une configuration facilitant son insertion dans l'oeil. Grâce à la présence de la creusure 32, symétrique par rapport au diamètre de pliage YY', le contour externe de la partie optique, après pliage, ne
présente pas de point anguleux. En effet, le demi-bord de la creusure 32 constitue une solution de continuité entre le diamètre de pliage YY' et le congé 30 de l'organe haptique. La figure 4 montre que, en l'absence de cette creusure, la partie optique pliée présenterait une "pointe" 34 qui rendrait plus délicate l'introduction de l'implant dans l'oeil.
De préférence, comme le montre mieux la figure 2, les organes haptiques présentent une épaisseur h dans une direction orthogonale au plan optique qui va en augmentant légèrement depuis l'extrémité 20a d'un bras 20 jusqu'à l'extrémité 20b de ce même bras correspondant à la portion de contact. A titre d'exemple, l'épaisseur h à proximité de la périphérie de la partie optique est par exemple de 0,22 mm alors que l'épaisseur h' des portions de contact est égale à 0,30 mm.
Enfin, il faut noter que, dans leur zone proximale 20a, 22b, les bras des organes haptiques présentent une largeur plus importante que la partie courante du bras, cette largeur étant définie par des congés de raccordement 28 et 30. On comprend que, grâce à la présence de ces congés 28 et 30, les portions de longueur limitée des bras correspondant à ces congés définissent une zone d'encastrement lorsque des efforts sont appliqués aux organes haptiques.
La figure 3 montre la déformation de la partie haptique lorsque l'implant est placé dans le sac capsulaire 40. Du fait que le sac capsulaire présente un diamètre D2 inférieur au diamètre Dj de l'implant, les quatre organes haptiques sont soumis à une déformation élastique. Sous l'effet de cette contrainte, les organes haptiques se déforment de telle manière que leurs zones de contact 24 glissent sur la paroi du sac capsulaire selon la direction des flèches F et F en tendant à s'écarter, les organes haptiques se comportant sensiblement comme des parallélogrammes déformables. Il en résulte que les organes haptiques déformés restent dans le plan de la partie optique 10.