DOCUMENT FIDUCIAIRE REVÊTU D'IMPRESSIONS
DE SECURITE
La présente invention se rapporte à un document fiduciaire ou assimilé, du type qui comprend un support sur lequel sont prévues des impressions de sécurité.
Par "document fiduciaire", on entend tous les documents tels que billets de banque, chèques, cartes bancaires, servant à transmettre une somme d'argent. Par "document assimilé", on entend tous les documents émis par une administration de l'Etat pour attester de l'identité d'une personne, de ses droits à conduire un véhicule... A titre non limitatif, on peut citer la carte d'identité, le passeport, le permis de conduire, etc. Par cette expression, on entend également tout document servant à authentifier un objet de valeur. Il peut s'agir par exemple d'une étiquette apposée sur un vêtement de luxe. Tous ces documents ont pour point commun de comporter des équipements de sécurité ou, tout au moins, des impressions de sécurité très difficilement reproductibles et permettant de garantir leur authenticité.
Ainsi, on connaît des détecteurs à rayonnement ultraviolet qui permettent de discerner les vrais des faux billets, notamment par révélation d'impressions d'encres fluorescentes et/ou par absence de réflection du papier support.
Régulièrement, on tente d'améliorer les dispositifs de sécurité, notamment du fait que des faussaires expérimentés, à l'aide de photocopieurs très performants, arrivent à reproduire des documents fiduciaires dans des qualités telles que leur authenticité n'est même pas mise en doute par le commun des mortels. On décrit dans le document US-A-5005873 (WEST) un article pourvu de moyens permettant de donner visuellement une garantie d'authenticité. L'article est un laminé comprenant une couche de base et deux couches superposées fluorescentes. Les matériaux utilisés sont par exemple des plastiques tels que du chlorure de polyvinyle. Des matières fluorescentes sont dispersées dans les matériaux plastiques des deux couches. Il est précisé que les première et seconde matières fluorescentes sont choisies de manière à avoir des spectres d'excitation et d'émission différents, de façon à émettre des couleurs différentes dans les régions visibles et infra-rouge (IR) du spectre.
L'article peut constituer une étiquette adhésive apposée par exemple sur une cassette vidéo. Une telle technique, du domaine des matériaux laminés, est difficile à mettre en oeuvre sur des documents fiduciaires tels que des billets de banque.
Le document GB-A-2 300 596 (PORTALS) se rapporte à un élément de sécurité fluorescent pour chèques et billets de banque, qui est visible à l'oeil nu, mais non reproductible par photocopie ou scanner. Cet élément comporte un substrat transparent ou translucide, formé d'un film plastique ou de papier absorbant partiellement les U. V. Sur ce substrat sont déposés un premier et un second revêtements fluorescents. Ces revêtements sont constitués d'un matériau de remplissage dans lequel est dispersé un pigment ou une teinture fluorescente. Les deux revêtements sont choisis pour émettre en fluorescence à des longueurs d'onde différentes. Par conséquent, en fonction du type de lumière sous laquelle il est vu, l'élément de sécurité adopte la couleur de l'un ou l'autre des deux revêtements.
Enfin, le document EP-A-595 583 (CANON) concerne un moyen non visible à l'oeil nu permettant de vérifier que le document sur lequel il est placé est authentique. L'invention concerne également un procédé pour vérifier que le document est ou non authentique. Il comprend des équipements permettant de lire l'information contenue dans ledit moyen et d'analyser si le document est une copie ou un original.
Le moyen non visible à l'oeil nu est une marque d'identification formé d'une encre comportant une pluralité de matériaux colorants fluorescents, chacun ayant une longueur d'onde de fluorescence proche de l'IR. Par ailleurs, ces matériaux ont un spectre d'absorption avec des longueurs d'onde d'absorption maximales qui ne se chevauchent pas.
Là encore, les deux techniques décrites ci-dessus nécessitent de devoir disposer d'irradations de longueurs d'ondes différentes pour s'assurer de l'authenticité du document.
La présente invention a pour but d'apporter une sécurité supplémentaire des documents fiduciaires en leur apportant un moyen additionnel pour garantir leur authenticité, sans que cette sécurité ne soit reproductible notamment par photocopie et ceci en utilisant une technique simple, couramment utilisée dans le domaine des documents fiduciaires.
Ainsi, elle propose un document fiduciaire ou assimilé, tel que billet de banque, passeport, carte d'identité, carte bancaire, comprenant un support sur lequel sont prévues des impressions de sécurité.
Ce document se caractérise par le fait que lesdites impressions de sécurité comprennent :
- une première impression réalisée en une encre d'une première couleur invisible à l'oeil nu, mais fluorescente ou phosphorescente ;
- une seconde impression qui recouvre la première et qui est réalisée en une encre d'une seconde couleur visible ou invisible à l'oeil nu, mais fluorescente ou phosphorescente, la seconde impression étant réalisée de manière à former un brouillage visuel de la première impression, de sorte que sous éclairage de lumière neutre ou sous éclairage ultraviolet, seule cette seconde impression est visible, tandis que la première impression est révélée seulement sous éclairage ultraviolet et au-travers d'un filtre de la même couleur que celle de ladite première impression.
Ainsi, s'il s'agit d'un billet de banque avec une seconde impression en encre visible, celle-ci est visible à l'oeil nu. Sous éclairage ultra-violet (UV), seule cette seconde impression demeure visible, tandis que sous éclairage UV et à travers un filtre, on distingue la première impression.
Lorsque la seconde impression est réalisée en encre invisible, celle-ci n'est visible que sous éclairage UV. On a donc une sécurité supplémentaire révélée seulement sous éclairage
UV et à travers un filtre, qui permet de garantir l'authenticité du document.
Par ailleurs, les impressions en encres invisibles fluorescentes ou phosphorescentes ne sont pas reproductibles à l'aide d'un photocopieur, ce qui limite les risques de contrefaçon. L'invention, qui fait usage d'impressions à l 'aide d'encres particulières, ne remet aucunement en cause la technique habituelle de fabrication des documents fiduciaires.
Selon d'autres caractéristiques avantageuses mais non limitatives :
- ladite première impression consiste en un message sous forme de lettres et/ou de chiffres et/ou d'autres signes ;
- ladite seconde impression consiste en un guillochage ;
- lesdites première et seconde impressions sont réalisées à l'aide d'encres de couleurs complémentaires ;
- ladite première impression est réalisée en encre rouge invisible, mais fluorescente ou phosphorescente ;
- ladite seconde impression est réalisée en encre verte visible ou invisible, mais fluorescente ou phosphorescente ;
- la seconde impression occupe une surface supérieure à celle de la première impression.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description détaillée qui va suivre, d'un mode de réalisation préféré. Cette description sera faire en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique et de face d'un document fiduciaire revêtu de deux impressions conformément à l'invention ;
- les figures 2A et 2B sont des schémas destinés à illustrer ce qui est visible pour un observateur lorsque le document de la figure 1 est éclairé au moyen d'un rayonnement UV ;
- les figures 3A et 3B sont des schémas destinés à illustrer ce qui est visible pour un observateur lorsque le document de la figure 1 est éclairé au moyen d'un rayonnement UV, au travers d'un filtre.
Le document 1 représenté schématiquement à la figure 1 est par exemple un billet de banque. Les signes, dessins, valeurs et autres inscriptions habituellement portés par un billet de banque n'ont pas été représentés ici dans un souci de clarté. Conformément à l'invention, ce billet est revêtu d'une première impression
3, en l'occurrence le sigle "ABC", qui est réalisée en une encre Ci invisible à l'oeil nu, mais fluorescente ou phosphorescente. Cette encre est par exemple de couleur rouge.
A l'oeil nu et sous lumière blanche (lumière du jour / lumière artificielle), cette première impression 3 n'est pas détectée. Elle est réalisée soit sous la forme d'une impression uniforme, soit sous la forme d'une multiplicité de traits. C'est ce qui a été représenté sur la figure 1. Cependant, dans une autre forme de réalisation, il peut s'agir de traits entrelacés ou toute autre forme d'écriture.
Cette première impression peut prendre la forme, comme représenté sur la figure 1, d'un message formé de lettres. Cependant, un tel message peut également comprendre des chiffres et/ou d'autres signes. Il peut avoir un caractère totalement arbitraire ou, au contraire, avoir une signification pour le lecteur.
Une seconde impression 4 est portée par le document 1, qui recouvre la première impression. De manière particulièrement avantageuse, cette impression occupe une surface supérieure à celle de la première impression.
L'impression 4 est réalisée avec une encre visible ou invisible à l'oeil nu. En tout état de cause, il s'agit d'une encre de couleur C2 différente de Ci . De préférence, on utilise une couleur C3 complémentaire de Ci , afin d'obtenir un bon contraste. Dans le cas présent, C2 est la couleur verte.
Conformément à l'invention, la seconde impression est réalisée de manière à former un brouillage visuel de la première impression, de sorte que sous éclairage de lumière neutre lorsque l'encre C2 est une encre visible, ou sous éclairage UV lorsque l'encre C2 est une encre invisible à l'oeil nu, seule la seconde impression 4 est visible. C'est ce qui a été représenté sur les figures 2A et 2B, où la référence O désigne l'oeil d'un observateur, tandis que la flèche oblique représente un rayonnement UV.
De manière particulièrement préférée, la seconde impression est réalisée sous la forme d'un guillochage, c'est-à-dire un agencement de traits entrelacés dirigés dans des directions quelconques, de sorte que la disposition de ces traits et leur densité par unité de surface sont telles qu'ils masquent la vision de la première impression.
Cette seconde impression constitue un premier niveau de sécurité pour le document.
Il est bien évident que lorsque C2 est une encre visible à l'oeil nu, la seconde impression est visible directement sur le document. Par contre, lorsque C2 est une encre invisible fluorescente ou phosphorescente, il est nécessaire de disposer d'une source de rayonnement UV, de type bien connu, pour révéler cette seconde impression.
De préférence, le support 2 du document, constitué de papier lorsqu'il s'agit d'un billet de banque, sera de préférence dépourvu d'azurant optique de façon à ce que, sous rayonnement UV, aucune lumière ne soit réfléchie par celui-ci. Sinon, cette lumière réfléchie additionnelle viendrait rendre plus difficile la consultation de la seconde impression (absence de contraste).
Il est inutile de rappeler qu'on met en oeuvre ici ce qui est appelé la synthèse additive, ce qui signifie que c'est l'émission des couleurs des pigments fluorescents excités par les UV qui est perçue par l'oeil.
Aux figures 3A et 3B est représentée la situation dans laquelle, en plus du rayonnement UV, l'observateur consulte le document 1 au-travers d'un filtre, par exemple en matière plastique, dont la couleur est similaire à celle de la première impression 3. S 'agissant encore ici de synthèse additive, le peu de lumière éventuellement réfléchie par le support 2 est filtrée par le filtre 5 et ce support est vu noir par l'observateur.
Il en est de même pour la lumière réfléchie par la seconde impression 4 de couleur C2, qui ne filtre pas au-travers du filtre de couleur Ci .
Par contre, la première impression 3 est discernée au-travers du filtre 5 qui laisse passer le rayonnement correspondant. Le sigle "ABC" est alors révélé.
La lecture du sigle sera encore facilitée (fort contraste) si les couleurs Ci et C2 sont complémentaires. On a donc affaire à un second niveau de sécurité révélable par des moyens simples et connus en soi, puisqu'il s'agit d'une lampe à rayonnement UV et d'un filtre.
Ci est de préférence la couleur rouge, tandis que C2 est de préférence la couleur verte. Toutefois, tout autre couple de couleurs, de préférence complémentaires, peut être utilisé. Bien entendu, dès lors qu'au moins Ci est une encre invisible à l'oeil nu, les impressions de sécurité conformément à l'invention ne peuvent pas être reproduites à l'aide d'un photocopieur.