SERINGUE A COMPARTIMENTS MULTIPLES. L'invention concerne une seringue à double compartiment comprenant un corps cylindrique rigide possédant une première extrémité avec un orifice et une deuxième extrémité ouverte, un piston de compression fabriqué dans un matériau élastique, monté dans ledit corps en réalisant un contact d'étanchéité avec l'intérieur dudit corps, ledit piston de compression comprenant une première extrémité orientée vers ledit orifice de sortie et une deuxième extrémité orientée vers ladite deuxième extrémité du corps et reliée à une tige de commande faisant saillie à l'extérieur dudit corps, un piston de séparation fabriqué dans un matériau élastique, et placé dans ledit corps entre ledit piston de compression et ledit orifice de sortie, ledit piston de séparation comprenant une première extrémité orientée vers ledit orifice de sortie, une deuxième extrémité orientée vers ledit piston de compression et des moyens d'étanchéité en contact avec l'intérieur dudit corps, ledit piston de séparation et ledit corps cylindrique formant une première chambre adjacente audit orifice et capable de retenir un liquide, et des moyens de liaison souples disposés entre lesdits pistons de sorte que, dans une première position repliée desdits moyens de liaison, le piston de compression et le piston de séparation se trouvent sensiblement en contact l'un avec l'autre et que, dans une deuxième position déployée desdits moyens de liaison, ledit piston de compression, ledit piston de séparation et ledit corps cylindrique forment une deuxième chambre capable de retenir un liquide. Une telle seringue à double compartiment est destinée, de préférence mais non exclusivement, au prélèvement sanguin ou au prélèvement de tout autre liquide corporel. Ces prélèvements sont notamment nécessaires pour effectuer des analyses portant sur certains ou tous les constituants du sang, par exemple en laboratoire ou dans les hôpitaux.
De façon générale, et tout particulièrement dans le cas où le patient qui va subir le prélèvement sanguin est relié à un dispositif d'injection d'un produit liquide médicamenteux ou d'un produit liquide servant pour la préparation d'un examen médical de radiodiagnostic utilisant un cathéter reliant le patient à ce dispositif d'injection, un premier
échantillon de sang correspondant à un volume de l'ordre de 5 à 10 ml est susceptible de contenir un certain nombre d'impuretés, de sorte qu'il ne peut pas être utilisé pour réaliser une quelconque analyse. C'est un deuxième échantillon de sang, correspondant à un sang pur s'écoulant hors du corps du patient à la suite du premier échantillon, qui est utilisé pour réaliser les analyses ou le traitement prévu, ce deuxième échantillon constituant le prélèvement proprement dit.
Le document US 4 929 230 se rapporte à une seringue dans laquelle des pistons réalisent la séparation étanche entre plusieurs volumes de chambre en vue de l'injection successive du produit liquide contenu dans ces chambres mais la seringue présentée ne permet pas de prélever par aspiration, en les séparant, deux volumes distincts de liquide.
Le document US 5 429 610 propose une seringue à double compartiment permettant de prélever et de séparer un premier volume de liquide non utilisable et un deuxième volume de liquide servant au traitement prévu. Dans ce document, la seringue comporte une chambre avant et une chambre arrière séparées l'une de l'autre par un piston de séparation réalisant un contact étanche avec la paroi interne du corps de la seringue, ce piston de séparation étant relié au piston de compression par un cordon souple. Pour que la première partie du liquide prélevé pénètre dans la chambre arrière, il est prévu un système de déviation du liquide sous la forme d'un canal creusé dans une partie avant de la paroi interne du corps de la seringue, adjacente à l'orifice de cette seringue, de sorte que le premier volume de liquide aspiré contourne le piston de séparation en passant par ce canal et remplisse la chambre arrière. Afin d'éviter que ce premier volume de liquide contenu dans la chambre arrière de la seringue ne puisse sortir ultérieurement par l'orifice de cette seringue, un système de butée constitué par un cran d'arrêt bloque la partie arrière de la tige de commande qui ne peut donc pas être poussée à fond dans la seringue, de sorte que le piston de séparation ne peut pas atteindre le niveau du canal précité, le liquide de la chambre arrière restant alors emprisonné.
On comprend que la seringue proposée dans le document US 5 429 610 utilise un corps de seringue particulier et non standard et
que la sortie du premier volume de liquide contenu dans la chambre arrière n'est pas empêchée de façon sûre puisque l'emprisonnement de ce premier volume de liquide dans la seringue est conditionné par l'enclenchement préalable du cran d'arrêt. L'invention vise à fournir une seringue à double compartiment permettant de prélever successivement un premier volume de liquide, non utilisé pour un traitement ou une analyse ultérieure du fait qu'il contient un liquide impur pouvant donner de faux résultats, et un deuxième échantillon de liquide correspondant au volume du prélèvement à effectuer, la seringue comprenant un corps de seringue standard, étant de construction simple et évitant de façon sûre que le premier volume de liquide prélevé puisse sortir de la seringue.
Ce but est atteint selon l'invention par une seringue à double compartiment qui se caractérise en ce que ledit piston de séparation est conformé pour permettre, sous l'effet d'une première phase d'une action sur la tige de commande, à partir d'une position de départ dans laquelle le piston de compression et le piston de séparation se trouvent en contact l'un avec l'autre à proximité de la première extrémité du corps cylindrique avec des première et deuxième chambres de volume sensiblement nul, l'aspiration d'un premier volume de produit liquide depuis l'orifice dudit corps vers la deuxième chambre, ledit piston de séparation restant à proximité de la première extrémité du corps cylindrique, le piston de compression se déplaçant en direction de ladite deuxième extrémité du corps et lesdits moyens de liaison passant progressivement de la première position repliée à la deuxième position déployée, puis, sous l'effet d'une deuxième phase de ladite action sur la tige de commande, l'aspiration d'un deuxième volume de produit liquide depuis l'orifice dudit corps vers la première chambre, ledit piston de compression et ledit piston de séparation se déplaçant conjointement en direction de ladite deuxième extrémité du corps et en ce que ledit piston de séparation empêche le passage dudit premier volume de liquide de la deuxième chambre dans ladite première chambre pendant ladite deuxième phase de l'action sur la tige de commande, lorsque ledit piston de compression est au repos, et pendant une troisième phase de ladite action sur la tige de commande permettant
la sortie du deuxième volume de produit liquide de la première chambre par ledit orifice
Par ailleurs, il est avantageusement prévu que ledit piston de séparation présente des moyens de mise en communication unidirectionnelle desdites chambres permettant, sous l'effet de ladite première phase de l'action sur la tige de commande, l'aspiration dudit premier volume de produit liquide depuis l'orifice dudit corps vers la deuxième chambre, ledit premier volume de liquide traversant ledit piston de séparation par lesdits moyens de mise en communication unidirectionnelle, lesdits moyens de mise en communication unidirectionnelle empêchant, sous l'effet desdites deuxième et troisième phases de l'action sur la tige de commande, le passage du premier volume de liquide de la deuxième chambre vers la première chambre.
Selon une autre configuration avantageuse, lesdits moyens de mise en communication unidirectionnelle comprennent un moyen de passage de liquide permettant le passage unidirectionnel du premier volume de liquide de la première chambre de la seringue vers la deuxième chambre lorsque ce liquide exerce une pression sur la première extrémité du piston de séparation supérieure à la pression de liquide exercée sur la deuxième extrémité du piston de séparation.
Afin que la deuxième chambre se remplisse sans que le piston de séparation bouge à l'intérieur du corps de la seringue, on prévoit que les moyens de passage de liquide présentent une pression d'ouverture inférieure à la force de frottement exercée par le piston de séparation sur la paroi interne du corps de la seringue.
Selon une avantageuse disposition, les moyens de passage de liquide comprennent au moins une valve unidirectionnelle.
On comprend que, selon l'invention, la seringue comporte un corps cylindrique classique, un piston de compression relié à une tige de commande et un piston de séparation relié au piston de compression par des moyens de liaison flexibles, ce piston de séparation assurant le passage du liquide entre la première chambre de la seringue et la deuxième chambre contenant un volume de liquide sélectionné. Puisque le premier volume de liquide contenu dans la deuxième chambre ne peut pas sortir, le piston de séparation constitue ainsi des moyens anti-
retour permettant d'acheminer le liquide impur uniquement dans le sens du remplissage de la deuxième chambre. Ainsi, la seringue selon l'invention est une seringue classique comportant en outre un piston de séparation particulier formant une valve anti-retour. L'utilisation d'une seringue selon l'invention est très simple et très sûre puisqu'il suffit de tirer progressivement sur la tige de commande du piston de compression (première et deuxième phases de l'action) pour remplir successivement la deuxième chambre contenant le volume sélectionné puis la première chambre comportant l'échantillon de prélèvement, la sortie de cet échantillon de prélèvement étant effectuée par simple poussée sur la tige de commande du piston de compression (troisième phase de l'action), de sorte que seul le liquide pur est disponible à la sortie de la seringue du fait que le premier volume de liquide reste emprisonné dans la deuxième chambre. D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la lecture de la description suivante.
Il est entendu que la description et les dessins ne sont donnés qu'à titre indicatif et non limitatif.
Il sera fait référence aux dessins annexés, dans lesquels : - la figure 1 représente une coupe partielle en section longitudinale d'une seringue à double compartiment selon l'invention, dans une position initiale précédant la réalisation de tout prélèvement ;
- la figure 2 représente la seringue de la figure 1 dans une position dans laquelle le premier volume de liquide ou volume sélectionné est aspiré dans la deuxième chambre ;
- la figure 3 représente la seringue de la figure 1 après remplissage complet de la deuxième chambre ;
- la figure 4 représente la seringue de la figure 1 pendant l'aspiration du deuxième volume de liquide correspondant au prélèvement et remplissant la première chambre de la seringue ;
- la figure 5 représente la seringue de la figure 1 à la fin de l'injection du deuxième volume de liquide ou volume de prélèvement dans un tube ou tout autre réceptacle permettant le traitement ultérieur de ce volume de prélèvement ;
- les figures 6A et 6B sont des vues partiellement transparentes, respectivement de face et de côté, d'un premier mode de réalisation du piston de séparation de la seringue selon l'invention ;
- les figures 7A et 7B sont des vues partiellement transparentes, respectivement de face et de côté, d'un deuxième mode de réalisation du piston de séparation de la seringue selon l'invention ;
- les figures 8A à 8C sont des vues partiellement transparentes, respectivement de face, de côté et en section longitudinale d'un troisième mode de réalisation du piston de séparation de la seringue selon l'invention ; et
- les figures 9A et 9B sont des vues partiellement transparentes, respectivement de face et de côté, d'un quatrième mode de réalisation du piston de séparation de la seringue selon l'invention.
On se reportera maintenant plus particulièrement aux figures 1 à 5 représentant une seringue médicale, désignée de façon générale sous la référence 10 et comprenant un corps cylindrique de révolution rigide 12 habituellement en verre ou en plastique. Le corps 12 possède une première extrémité 14 ou extrémité inférieure du corps se terminant par un orifice de sortie 16. La deuxième extrémité 18 ou extrémité supérieure du corps sur les figures 1 à 5 est ouverte et se prolonge par une collerette radiale 20 tournée vers l'extérieur du corps 12. La première extrémité 14 se rétrécit en direction de l'orifice de sortie 16 par un épaulement de paroi 22.
Une aiguille 24 est montée de façon amovible sur l'orifice de sortie 16 du corps 12 de façon à réaliser une liaison étanche. Une tige de commande 26 s'étend, depuis la deuxième extrémité ouverte 18 du corps 12, à l'intérieur de celui-ci et porte, à son extrémité supérieure faisant saillie hors de la deuxième extrémité ouverte 18 du corps 12, une tête 28 qui possède des dimensions radiales supérieures à celles de l'intérieur du corps 12, de sorte que la tête 28 ne peut pas pénétrer dans le corps 12 puisqu'elle vient en butée contre la collerette annulaire 20.
L'extrémité inférieure de la tige de commande 26 est reliée à un piston de compression 30 réalisant un contact d'étanchéité avec l'intérieur du corps 12, ce piston de compression 30 pouvant se déplacer par translation à l'intérieur du corps, du fait que la paroi périphérique du
piston de compression 30 et la paroi interne du coφs 12 sont en engagement serré l'un avec l'autre. La hauteur du piston de compression 30 à l'intérieur du coφs 12 est commandée manuellement, ou mécaniquement, par poussée ou tirage de la tête 28 de la tige de commande 26 par rapport au coφs 12.
Le piston de compression comporte une première extrémité 32, de préférence sensiblement plane, orientée en direction de l'orifice de sortie 16 de la seringue 10 et une deuxième extrémité 34 reliée à la tige de commande 26. La seringue 10 comporte en outre un piston de séparation 36 qui, comme le piston de compression, est fabriqué dans un matériau élastique et est monté de façon coulissante avec contact d'étanchéité à l'intérieur du corps 12 de la seringue. Le piston de séparation 36 comporte une première extrémité 38 orientée vers l'orifice de sortie 16 du coφs 12, cette première extrémité 38 pouvant venir en butée contre l'épaulement 22 du corps de seringue 12 et présentant une surface non forcément plane mais pouvant comporter un relief composé de protubérances ou de picots de façon à toujours laisser un espace pouvant contenir du liquide entre la première extrémité 38 du piston de séparation 36 et l'épaulement 22, lorsque le piston de séparation 36 vient en butée contre cet épaulement 22. La deuxième extrémité 40 ou extrémité arrière du piston de séparation 36 est, de préférence, composée d'une surface sensiblement plane.
Le piston de séparation 36 est mobile à l'intérieur du coφs 12 de la seringue. Ainsi, lorsque le piston de séparation 36 est éloigné de l'épaulement 22, le piston de séparation 36 définit avec le corps 12 de la seringue une première chambre 42 (voir figure 4) adjacente à l'orifice de sortie 16 de la seringue 10.
Les pistons 30 et 36 peuvent être sensiblement en contact l'un avec l'autre ou être écartés l'un de l'autre de façon à former une deuxième chambre 44 (voir figure 4) délimitée par la paroi interne du corps 12, la première extrémité 32 du piston de compression 30 et la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36.
Des moyens de liaison souples, flexibles ou pliables, tels qu'une corde ou un ruban 46 (voir figures 2 et 3) sont fixés aux pistons 30 et
36. Cette corde 46, placée entre les pistons 30 et 36, relie les pistons 30 et 36 entre eux de façon que le piston de séparation 36 se déplace en même temps et dans le même sens que le piston de compression 30. Par exemple, après une première phase d'une action sur la tige de commande 26, constituée par un mouvement de translation ou de tirage, on fait passer le piston de compression 30 de la position de butée contre la deuxième extrémité du piston de séparation 36 lui-même en butée contre l'épaulement 22 du coφs 12, représentée sur la figure 1, à la position indiquée sur la figure 3 et dans laquelle le piston de compression 30 s'est déplacé dans le corps 12 d'une distance égale à la longueur de la corde 46, une position intermédiaire étant représentée à la figure 2. Sur la figure 1, la corde 46 est dans une première position repliée permettant aux pistons 30 et 36 d'être à proximité l'un de l'autre ou sensiblement en contact l'un avec l'autre, de sorte que la deuxième chambre 44 possède un volume sensiblement nul. Sur la figure 2, la corde 46 est représentée dans une position intermédiaire de déploiement avec un volume de deuxième chambre 44 non nul et, sur la figure 3, la corde 46 est dans une deuxième position déployée ou tendue engendrant un volume de deuxième chambre 44 maximum. De préférence, le piston de compression 30, la corde 46 et le piston de séparation 36 sont réalisés en une seule pièce, par exemple selon une technique de moulage par injection d'une matière plastique élastique telle qu'un élastomère ou un caoutchouc.
Le piston de séparation 36 est muni d'une valve anti-retour sous la forme d'une valve à clapet 48 composée d'un conduit 50 reliant la première extrémité 38 à la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36 et d'un volet mobile 52. Le volet mobile 52 est placé sur la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36, en regard de la sortie du conduit d'écoulement 50, qui débouche sur la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36.
Dans une première position de repos du volet, celui-ci bouche la sortie du conduit d'écoulement 50 et, de préférence, le volet 52 ne fait pas saillie au-delà de la surface plane de la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36, ce volet 52 étant par exemple logé ou encastré dans un creux. Une extrémité 54 du volet 52 est reliée à la deuxième
extrémité 40 du piston de séparation 36, de préférence à proximité du bord de cette deuxième extrémité 40. Le volet 52 possède une extrémité libre 56 pouvant s'écarter de la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36 de façon à mettre la valve à clapet 48 dans une deuxième position ouverte, dans laquelle la sortie du conduit d'écoulement 50 est ouverte. La valve à clapet 48 passe de sa position de repos à sa position ouverte lorsque le liquide exerce une pression sur la première extrémité 38 du piston de séparation 36, sur laquelle débouche l'entrée du conduit d'écoulement 50, cette pression étant supérieure à la pression du liquide exercée sur la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36.
On comprend que, sous l'effet d'une première phase de l'action sur la tige de commande 26, le piston de compression 30 s'éloigne du piston de séparation 36 en créant ainsi une dépression dans la deuxième chambre 44, cette dépression permettant d'aspirer le premier volume de liquide depuis l'orifice de sortie 16 de la seringue, à travers le conduit d'écoulement 50 et de remplir ainsi la deuxième chambre 44 comme illustré sur les figures 2 et 3.
Il est à noter que, pendant la première phase de l'action sur la tige de commande 26 (voir figures 2 et 3), le piston de séparation 36 reste à l'avant de la seringue 10, sensiblement en butée contre l'épaulement 22 du coφs 12.
Lorsque la deuxième chambre 44 est complètement remplie par le premier volume de liquide, si on soumet la tige de commande 26 à une deuxième phase de ladite action, consistant à tirer encore sur la tête 28 de la tige de commande, la deuxième chambre 44 étant pleine, la pression de liquide exercée sur la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36 est alors supérieure à la pression de liquide exercée sur la première extrémité 38 du piston de séparation 36, le volet mobile 52 referme le conduit d'écoulement 50 en se plaçant dans sa première position de repos où le volet est rabattu sur ce conduit 50 (voir figure 4) et le liquide aspiré par l'orifice 16 de la seringue 10 remplit la première chambre 42 pour former le volume de liquide destiné au prélèvement proprement dit.
Pendant cette deuxième phase de l'action sur la tige de commande 26, les deux pistons 30 et 36 se déplacent conjointement dans un
mouvement de translation rectiligne vers la deuxième extrémité ouverte 18 du coφs 12, la première chambre 42 et la deuxième chambre 44 étant séparées de façon étanche, de sorte que le volume de prélèvement remplissant la première chambre 42 ne peut pas se mélanger au volume sélectionné de liquide présent dans la deuxième chambre 44.
Lorsqu'on a prélevé la quantité souhaitée de liquide dans la première chambre 42, la seringue est alors séparée du dispositif permettant de réaliser ce prélèvement, par exemple en libérant l'aiguille 24 du cathéter auquel elle était reliée. Ensuite, pour récupérer le volume de liquide prélevé, il suffit d'introduire l'aiguille 24 dans un dispositif de stockage, un tube d'analyse ou tout autre dispositif servant au traitement ultérieur du liquide prélevé, l'aiguille 24 traversant par exemple une membrane préfendue ou septum. L'évacuation du liquide prélevé dans la première chambre 42 est réalisée (voir figure 5) en soumettant la tige de commande 26 à une troisième phase de ladite action, consistant en une poussée sur la tête 28 de la tige de commande. Durant cette troisième phase de ladite action sur la tige de commande 26, la valve à clapet 48 est fermée, le premier volume de liquide est emprisonné dans la deuxième chambre 44, de sorte que l'effort de compression transmis par la tige de commande 26 sur le piston de compression 30 est ensuite transmis par le premier volume de liquide contenu dans la deuxième chambre 44 sur la deuxième extrémité plane 40 du piston de séparation, les pistons 30 et 36 se déplaçant alors conjointement à distance constante l'un de l'autre en direction de l'orifice de sortie 16 de la seringue 10. L'effort de compression que l'utilisateur réalise sur la tête 28 de la tige de commande 26 se retrouve exercé par la première extrémité 38 du piston de séparation 36 sur le volume de liquide prélevé et contenu dans la chambre 42, ce volume de liquide prélevé étant alors éjecté au travers de l'orifice de sortie 16, puis de l'aiguille creuse 24 en direction du conteneur destiné à recevoir le volume de liquide prélevé.
Lorsque la première chambre 42 est vide et que le piston de séparation 36 se trouve alors en butée contre l'épaulement 22 du coφs 12 de la seringue, tout effort ultérieur de compression exercé sur la tête 28 de la tige de commande 26 n'engendre aucun effet puisque la valve à
clapet 48 reste fermée et le premier volume de liquide reste emprisonné dans la deuxième chambre 44 sans pouvoir être évacué par l'orifice de sortie 16. En effet, pour vider la deuxième chambre 44 de son volume sélectionné de liquide, il faut tirer sur la tête 28 de la tige de commande 26 pour déplacer les deux pistons 30 et 36 vers la deuxième extrémité ouverte 18 de la seringue 10, faire sortir entièrement la tige de commande 26 et le piston de compression 30 du coφs de la seringue, de sorte que le premier volume de liquide contenu dans la deuxième chambre 44 peut s'évacuer par la deuxième extrémité ouverte 18 du coφs 12 de la seringue.
On comprend d'après les explications précédentes que, par des mouvements simples utilisés habituellement pour aspirer puis rejeter un volume de liquide dans une seringue, la seringue selon l'invention permet tout d'abord de prélever un premier volume de liquide sélectionné puis un deuxième volume de liquide, considéré comme étant le volume de prélèvement proprement dit, en séparant de façon étanche ces deux volumes l'un de l'autre au cours d'une action de tirage exercée de façon continue sur la tige de commande 26, puis la seringue permet de propulser le volume de prélèvement hors de la première chambre 42 de la seringue, sans possibilité d'évacuation du volume sélectionné, par une simple action de poussée sur la tige de commande 26.
Ainsi, on comprend que, de préférence, la seringue selon l'invention est destinée à un usage unique, cette seringue 10 étant jetée après la vidange de la première chambre 42.
Il est bien entendu que l'aiguille creuse 24 peut être remplacée par tout autre moyen pouvant être relié au liquide à prélever et on peut également prévoir, après la fin du prélèvement et avant la récupération du volume de prélèvement dans un conteneur, de munir l'aiguille creuse 24 d'un capuchon étanche empêchant la fuite d'une partie du volume de liquide prélevé et contenu dans la première chambre 42.
On se reportera maintenant aux figures 6A à 9B illustrant de façon plus détaillée quatre modes de réalisation préférentiels du piston de séparation 36.
Sur les figures 6A et 6B, on retrouve le piston de séparation 36 tel que monté dans la seringue 10 des figures 1 à 5. Le piston de séparation 36 est relié par la corde 46 au piston de compression 30, le piston de séparation 36 est traversé par le conduit d'écoulement 50 comprenant une entrée 50a débouchant sur la première extrémité 38 du piston de séparation et une sortie 50b débouchant sur la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36. La valve à clapet 48 comprend, outre le conduit d'écoulement 50, le volet mobile 52 qui peut être constitué du même matériau élastique que le piston de séparation 36, de sorte que celui-ci peut être fabriqué en une seule pièce, par exemple par moulage par injection. Le volet mobile 52 peut également être constitué d'une membrane plus rigide reliée par un système à charnière au bord de la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36 de façon que le volet mobile 52 puisse recouvrir la sortie 50b du conduit d'écoulement 50, l'extrémité libre 56 du volet 52 étant naturellement en contact avec la surface de la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36 et pouvant s'écarter de cette deuxième extrémité 40 lorsque le flux de liquide pénétrant à l'intérieur du conduit d'écoulement 50 possède une pression supérieure à la pression exercée sur la deuxième extrémité 40 du piston de séparation, par le liquide contenu dans la deuxième chambre 44.
Une forme de réalisation alternative du piston de séparation 36 est illustrée sur les figures 7A et 7B. Dans ce cas, le conduit d'écoulement 50 est placé le long de la surface périphérique du piston de séparation 36 et constitue une gorge. Le volet mobile 52 a son extrémité libre 54 placée à proximité et dans le prolongement du bord de la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36 alors que l'extrémité 54 du volet mobile est fixée dans une zone centrale de la surface plane de la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36. Le fonctionnement de la valve à clapet illustrée sur les figures 7A et 7B est en tout point identique à celui qui a été exposé précédemment.
Les figures 8A à 8C illustrent un troisième mode de réalisation du piston de séparation 36, qui est d'une configuration différente de celle des autres modes de réalisation qui forment une valve unidirectionnelle
ou valve anti-retour. Sur les figures 8A à 8C, le piston de séparation 36 comprend une valve 58 à paroi rétractable.
Cette valve 58 comprend une portion de surface périphérique tronconique 60 adjacente au bord de la première extrémité 38 du piston de séparation 36 et une cavité 62, de préférence excentrée, ouverte sur la deuxième extrémité 40 du piston de séparation et s'étendant au moins jusqu'à ladite portion de surface tronconique 60.
En se reportant sur les figures 8A à 8C, on voit que la portion de surface tronconique 60 s'étend depuis la première extrémité 38 du piston de séparation 36 en direction de la surface périphérique et de la deuxième extrémité du piston de séparation 36. La cavité 62, de préférence excentrée du côté de la portion de surface tronconique 60, débouche sur la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36 et s'étend à l'intérieur du piston de séparation 36 sur une profondeur allant en direction de la première extrémité 38 du piston de séparation 36 et arrivant au niveau de la portion de surface tronconique 60 de façon à former une paroi rétractable 64 entre la cavité 62 et la portion de surface périphérique tronconique 60.
Cette paroi rétractable 64 s'étend au moins depuis le fond de la cavité 62 jusqu'à la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36 et elle se rétracte, c'est-à-dire que la paroi rétractable 64 se déforme de façon réversible en s'effondrant partiellement en direction de cette cavité 62 dont le volume diminue alors temporairement, quand la résultante radiale de la pression exercée sur la surface tronconique 60, par le liquide contenu dans la première chambre 42, sur la première extrémité 38 du piston de séparation 36, est supérieure à la somme de la résistance à la compression radiale de la paroi rétractable 64 et de la pression interne de la cavité 62.
La deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36 est conformée pour permettre, dans la position rétractée de la paroi rétractable 64, l'écoulement du liquide depuis l'orifice 16 du corps 12 de la seringue vers la deuxième chambre 44 lorsque l'on exerce la première action sur la tige de commande 26, le piston de séparation 36 restant alors en butée contre l'épaulement 22 du corps 12 de la seringue.
Le quatrième mode de réalisation du piston de séparation 36 illustré sur les figures 9A et 9B est une valve à lèvres 68. Cette valve 68 comporte un conduit d'écoulement 70 reliant la première extrémité 38 à la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36. Le conduit d'écoulement 70 est entouré par au moins deux lèvres 72 dont la première extrémité ou extrémité libre 74 est positionnée à proximité de la première extrémité 38 du piston de séparation 36. Les deux extrémités libres 74 sont sensiblement écartées et convergent en direction de la deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36. La deuxième extrémité 76 de l'une des lèvres 72 est en contact avec la deuxième extrémité 76 de l'autre lèvre 72, de sorte que la valve 68 est fermée dans une première position de repos de cette valve 68. La valve 68 est dans une deuxième position ouverte avec les lèvres 72 écartées, de leur première extrémité 74 à leur deuxième extrémité 76, le long du conduit d'écoulement 70, lorsque le liquide exerce une pression sur la première extrémité 38 du piston de séparation 36 supérieure à la pression de liquide exercée sur la deux deuxième extrémité 40 du piston de séparation 36, de sorte que, dans cette deuxième position ouverte de la valve 68, le liquide peut traverser le piston de séparation 36 depuis la première extrémité 38 à la deuxième extrémité 40 en venant ainsi remplir la deuxième chambre 44 de la seringue.
D'autres modes de réalisation alternatifs du piston de séparation 36 peuvent bien sûr être utilisés pour autant qu'ils constituent une valve anti-retour permettant le passage du liquide depuis l'orifice de sortie 16 jusqu'à la deuxième chambre 44 lorsqu'on tire sur la tige de commande 26 et empêchant la traversée ultérieure du piston de séparation 36 lorsqu'on pousse sur la tête 28 de la tige de commande 26. Ainsi, par exemple, la valve anti-retour montée dans le piston de séparation 36 peut être constituée d'une valve à bille. L'invention n'est pas limitée aux modes de réalisation précédemment décrits mais on peut réaliser, selon l'invention, une seringue à n compartiments comportant, en série, plusieurs pistons de séparation reliés les uns aux autres par des moyens de liaison souples. Ainsi la seringue précédemment décrite comprend, en outre, au moins un piston de séparation supplémentaire relié audit piston de séparation
par des moyens de liaison souples supplémentaires de façon que ladite seringue forme au moins trois compartiments destinés à recevoir chacun un volume séparé de liquide prélevé.