PROCEDE DE TRAITEMENT DE FUMEES AVEC DU CARBONATE ET/OU DU BICARBONATE DE SODIUM HUMIDIFIES
La présente invention a pour objet le traitement de fumées comprenant notamment des acides minéraux et/ou des composés du type SOx, avec du carbonate de sodium et/ou du bicarbonate de sodium humidifiés.
Le traitement de fumées comprenant toutes sortes de polluants, comme les acides minéraux, tels que ies acides de formule HX, dans laquelle X représente un halogène, les composés du type des SOx, des NOx, ies dérivés oiganiques, comme les dioxines, les furannes, par exemple, ainsi que des métaux considérés comme toxiques, connaît un essor particulier du fait de la pression croissante de la réglementation pour l'environnement exercée sur les sociétés émettant de tels rejets gazeux. Parmi les procédés générateurs de tels gaz, on peut entre autres citer les incinérateurs d'ordures ménagères, les incinérateurs de déchets hospitaliers et de déchets industriels spéciaux, les centrales thermiques, les fours de type verrier mais aussi certaines productions de l'industrie chimique.
Les installations classiques de traitement des gaz mettent en oeuvre des traitements dits par voie sèche, ou par voie semi-humide. Dans le premier cas, l'agent neutralisant les fumées est introduit sous la forme d'un solide, et dans le second cas, ledit agent est employé sous la forme d'une suspension ou d'une solution aqueuse, dont la quantité d'eau est calculée de telle sorte que le produit issu du traitement est un solide, comme dans le premier cas. L'un des plus anciens procédés de type sec utilise la chaux comme réactif, ce qui impose un rapport stoechiométrique important du fait de la faible réactivité de ia chaux.
Ces procédés présentent en outre l'inconvénient de créer des résidus solides qui sont très difficilement revalorisables et qui doivent être mis en décharge spéciale, du fait de la présence des métaux considérés comme toxiques. Les quantités de solides dans ce cas, sont relativement importantes et occasionnent des surcoûts élevés pour le procédé.
Un procédé plus intéressant consiste à utiliser du bicarbonate de sodium. L'emploi de cet agent neutralisant permet de disposer d'un résidu solide qui est lui, facilement recyclable. Par ailleurs, la quantité molaire de bicarbonate de sodium, par rapport aux composés à neutraliser présents dans les gaz à traiter est beaucoup plus faible que dans le cas de la chaux.
La présente invention a pour objectif de proposer une méthode de traitement de fumées dont l'efficacité est améliorée par rapport au procédé par voie sèche mettant en oeuvre ou le bicarbonate de sodium. En effet, les quantités de carbonate et/ou de bicarbonate de sodium employées dans le procédé selon rinvention sont encore plus réduites que dans les procédés mettant en oeuvre le bicarbonate de sodium.
Ainsi, la présente invention a pour objet le traitement de fumées par voie sèche, consistant à mettre en contact lesdites fumées avec un réactif choisi parmi le carbonate de sodium, le bicarbonate de sodium, ou leurs mélanges, en présence d'eau dans une quantité telle que le réactif conserve son aspect de poudre.
D'autres avantages et caractéristiques de la présente invention apparaîtront mieux à la lecture de la description qui va suivre.
Ainsi, le procédé selon l'invention consiste à traiter des fumées comprenant divers types de polluants.
Selon une première variante de l'invention, ies fumées à traiter comprennent majoritairement des acides de formule HX, dans laquelle X représente un halogène, ainsi que des métaux considérés comme toxiques. Plus particulièrement, X représente le chlore. Lesdites fumées peuvent en outre contenir dans une moindre mesure, des composés du type des SOx.
Par métaux considérés comme toxiques, on désigne plus particulièrement les métaux lourds et/ou polyvalents. A titre d'exemple et sans intention de se limiter, on peut mentionner le mercure, le cadmium, le plomb, l'arsenic, le sélénium, l'argent, l'antimoine, le zinc, l'aluminium, le silicium, le calcium, le titane, le chrome, le manganèse, le fer, le nickel, le cuivre, le molybdène, l'étain, le bismuth, le vanadium, le cobalt.
Les fumées de ce type sont plus particulièrement dues à l'incinération d'ordures ménagères, de déchets hospitaliers ou encore de déchets industriels spéciaux. Selon une seconde variante de la présente invention, les fumées à traiter comprennent majoritairement des composés du type des SOx ainsi que des métaux considérés comme toxiques. Par SOx, on entend notamment les composés du genre S02, S03. Ces fumées peuvent aussi comprendre, dans une proportion moindre, des sulfites ou encore des bisulfites, des acides de formules HX dans laquelle X représente un halogène.
Les fumées de ce type sont plus particulièrement rencontrées avec l'exploitation des centrales thermiques, des fours verriers, par exemple.
Il est par ailleurs à noter que de telles fumées, qu'elles correspondent à la première ou à la seconde variante, peuvent aussi comprendre des poussières et/ou des cendres volantes, ainsi que d'autres polluants comme les composés du type des NOx, ou encore des composés organiques, comme les dioxines ou les furannes.
Ainsi que cela a été mentionné auparavant, les fumées sont traitées par voie sèche, en présence d'un réactif choisi parmi le carbonate de sodium, le bicarbonate de sodium, ou leurs mélanges.
Le réactif mis en oeuvre dans la présente invention se présente donc sous la forme d'une poudre.
Il est en général plus avantageux d'utiliser un produit dont la granulométrie est fine et contrôlée de façon à améliorer la cinétique de la neutralisation.
Ainsi, la granulométrie de la poudre est plus particulièrement inférieure ou égale à 50 μm. De préférence on utilise un réactif dont la granulométrie moyenne est comprise entre 5 et 30 μm.
Si l'on met en oeuvre un réactif de granulométrie supérieure ou de l'ordre de
50 μm, il peut être avantageux d'effectuer préalablement au traitement des fumées, une étape de broyage dudit réactif pour atteindre une granulométrie de l'ordre de 5 à 30 μm. Une telle étape peut être mise en oeuvre par tout moyen classique connu de l'homme du métier.
En ce qui concerne la nature des réactifs, les carbonates et bicarbonates de sodium disponibles dans le commerce donnent de bons résultats.
Dans le cas où le réactif mis en oeuvre est le carbonate de sodium, on préfère utiliser du carbonate de sodium léger.
Le réactif peut se présenter sous une forme anhydre ou comprenant de l'eau de cristallisation. Ainsi, les carbonates de sodium anhydre, monohydraté, heptahydraté ou décahydraté conviennent à la mise en oeuvre de l'invention, ces composés pouvant être employés seuls ou en mélange. II est de même envisageable de mettre en oeuvre le procédé selon l'invention avec un réactif comme le sesquicarbonate de sodium, qui correspond à un mélange équimolaire de bicarbonate et de carbonate de sodium comprenant deux molécules d'eau.
Selon une variante préférée de l'invention, on met en oeuvre un réactif choisi parmi le bicarbonate de sodium, ou un mélange bicarbonate de sodium / carbonate de sodium dans lequel la proportion molaire de bicarbonate est supérieure à celle du carbonate de sodium. A titre indicatif, on effectue le
traitement des fumées avec un réactif comprenant au moins 70 % de bicarbonate de sodium.
Selon une variante particulièrement avantageuse, le traitement des fumées peut être effectué avec un réactif comprenant du bicarbonate de sodium, du carbonate de sodium, et de l'eau. Ledit réactif comprend avantageusement au moins 70 % en poids de bicarbonate de sodium, de préférence d'au moins 80% en poids, et plus particulièrement compris entre 80 et 95 % en poids, avantageusement moins de 30 % en poids de carbonate de sodium, de préférence moins de 20 % en poids, et plus particulièrement compris entre 5 à 15 % en poids, et moins de 10 % en poids d'eau et de préférence entre 1 à 6 % en poids.
Selon cette même variante, le réactif peut comprendre , en outre, de l'ammoniac sous forme de sels d'ammonium tels que bicarbonate, carbonate et/ou carbamate avec une teneur inférieure à 1 % en poids d'ammoniac exprimé en ion ammonium, et de préférence entre 0,2 et 0,7 % en poids. La teneur en carbamate d'ammonium étant de préférence de moins de 0,1 % en poids de carbamate d'ammonium et plus préférentiellement comprise entre 0,01 et 0,06 % en poids.
Selon une autre variante particulièrement avantageuse, on peut mettre en oeuvre le réactif, obtenu par un traitement thermique de bicarbonate ammoniacal, à une température variant entre 20 et 150°C, de préférence entre 20 et 130°C, sous une atmosphère contrôlée comprenant éventuellement du dioxyde de carbone et/ou de l'eau.
Le bicarbonate ammoniacal traité thermiquement est le produit intermédiaire obtenu en mettant en oeuvre le procédé de préparation de carbonate de sodium par la technique de la soude à l'ammoniaque, connue aussi sous le nom de "procédé Solvay".
Plus précisément, on appelle bicarbonate ammoniacal aux fins de la présente invention, le produit obtenu après dissolution d'ammoniac gazeux dans une solution aqueuse de chlorure de sodium, de manière à produire une saumure ammoniacale. Celle-ci est ensuite traitée avec un gaz contenant du dioxyde de carbone pour donner des cristaux de bicarbonate ammoniacal.
Le bicarbonate ammoniacal désigne en fait une composition comprenant principalement du bicarbonate de sodium, du carbonate de sodium, et dans un moindre mesure, de l'ammoniac sous forme de sels d'ammonium tels que bicarbonate, carbonate et/ou carbamate, et de l'eau.
A titre indicatif, le bicarbonate ammoniacal comprend : 70 à 90 % en poids de bicarbonate de sodium (NaHC03), 2 à 20 % en poids de carbonate de sodium
(Na2C03), 0,2 à 1 ,0 % en poids d'ammoniac sous forme d'ion ammonium, 0,3 à 2,0 % en poids de carbamate d'ammonium (NH4O2CNH2), et 5 à 20 % en poids d'eau.
Plus particulièrement, le traitement thermique est effectué en présence d'une atmosphère dont la teneur en vapeur d'eau est comprise entre 0 et 10 % molaire.
Par ailleurs, le traitement thermique est effectué en présence d'une atmosphère dont la teneur en dioxyde de carbone comprise entre 0 et 100 % molaire. Le traitement thermique est de préférence mis en oeuvre en présence de vapeur d'eau et de dioxyde de carbone.
Par ailleurs, le traitement thermique selon l'invention est effectué sous une atmosphère pouvant comprendre de l'air, ou tout autre gaz inerte tel que les gaz rares, l'azote. La teneur en ce type de gaz, s'il est utilisé, assure le complément pour atteindre la pression totale souhaitée.
Le traitement selon l'invention est réalisé de préférence sous un flux gazeux et sous agitation.
On a constaté que la température de traitement du bicarbonate ammoniacal pouvait être adaptée en fonction de la quantité de vapeur d'eau et de dioxyde de carbone présents.
Ainsi, dans le cas où l'atmosphère est un mélange azote/oxygène ou de l'air, la gamme de température pour le traitement thermique est de préférence inférieure à 80°C.
Par ailleurs, si le traitement est mis en oeuvre avec un mélange de dioxyde de carbone et vapeur d'eau, éventuellement d'air ou d'un gaz inerte, il est alors envisageable d'effectuer ce dernier à une température proche de 120-130°C, bien que des températures plus faibles restes possibles.
Pour ce qui précède, les valeurs des températures sont exprimées à la pression atmosphérique. L'homme du métier est capable d'adapter les valeurs des températures en fonction de la pression sous laquelle est réalisé le traitement.
En effet, la préparation du bicarbonate selon l'invention peut être effectuée sous toute pression.
Habituellement, la durée de l'opération est d'au plus quelques heures. L'une des caractéristiques essentielles de l'invention réside dans le fait que l'on effectue la réaction de traitement des fumées en présence d'eau dans une quantité telle que le réactif conserve son aspect de poudre.
Dans le cas où le réactif se présente sous une forme comprenant déjà de l'eau sous forme d'eau de cristallisation, on peut effectuer alors le procédé de traitement selon l'invention sans apport d'eau supplémentaire.
Cependant, selon un mode de réalisation préféré de l'invention on apporte l'eau extemporanément, que le réactif comprenne ou non intrinsèquement de l'eau.
Plus particulièrement, on met en contact les fumées avec le réactif précité, en présence de 2 à 15 % en poids d'eau par rapport au poids dudit réactif. De préférence, la teneur en eau est comprise entre 5 et 10 % par rapport au poids du réactif.
On a en effet constaté que la mise en oeuvre du procédé selon l'invention permet d'augmenter l'efficacité de la réaction de neutralisation.
Ainsi, on peut atteindre des efficacités supérieures â 95 % en mettant en oeuvre des quantités de réactif en faible rapport sur-stoechiométrique, par rapport aux composés à neutraliser présents dans les fumées.
Ainsi, le procédé selon l'invention peut être avantageusement mis en oeuvre avec un rapport stoechiométrique entre le réactif et les acides de formule HX compris entre 1 ,05 et 1 ,3 et/ou avec un rapport stoechiométrique entre le réactif et les composés du type des SOx compris entre 1 ,05 et 1 ,3. L'eau peut être apportée dans le procédé de plusieurs manières.
Comme indiqué auparavant, celle-ci peut notamment être présente intrinsèquement dans le réactif, comme c'est le cas des carbonates de sodium hydratés ou du sesquicarbonate de sodium.
Cependant, selon un mode de réalisation préféré l'eau est apportée extemporanément. L'apport d'eau peut avoir lieu avant le traitement des fumées, lors du traitement de ces fumées ou bien encore de ces deux façons.
Si l'eau est apportée avant la mise en contact avec les fumées, toutes les méthodes connues conviennent. Ainsi, à titre indicatif, on peut mettre en contact le réactif et l'eau, que l'on introduit sous forme pulvérisée, dans un tambour humidificateur.
Si l'eau est apportée lors de la mise en contact du réactif avec les fumées, on injecte alors celle-ci dans les quantités requises, directement dans la veine gazeuse.
Dans le cas où les fumées à traiter comprennent des polluants organiques, une variante du procédé consiste à injecter dans la veine gazeuse, avec le réactif et éventuellement l'eau, un adsorbant sous forme de poudre.
Il est à noter que ce traitement permet aussi d'adsorber du mercure s'il est présent dans les fumées.
L'adsorbant est en général choisi parmi le charbon actif, le coke de lignite, ou leurs mélanges.
L'adsorbant comprenant les polluants adsorbés sont récupérés avec les solides issus du traitement des fumées. La mise en contact desdites fumées avec le réactif, l'eau, et éventuellement l'adsorbant, est effectuée de manière classique.
Elle peut notamment avoir lieu à co-courant ou à contre-courant. Le traitement peut de même être effectué dans tout type de réacteur favorisant la dispersion du solide dans les fumées, comme les réacteurs comprenant des systèmes de type Venturi, ou les réacteurs à lit fluidisé.
Les solides produits par le procédé sont ensuite séparés en mettant en oeuvre des techniques classiques telles que les électrofiltres, ou les filtres à manche.
Si les fumées comprennent des poussières ou des cendres volantes, celles- ci peuvent être récupérées avec les solides produits lors de la neutralisation, ou bien préalablement au traitement des fumées, par les méthodes précitées.
Selon un mode de réalisation particulier de la présente invention, au moins une partie des solides issus du traitement des fumées (étape de neutralisation) est recyclée vers une nouvelle étape de traitement des fumées. Dans le cas où l'on met l'eau en présence du réactif préalablement au traitement des fumées, les solides issus du procédé peuvent être recyclés dans cette zone de mélange.
Dans le cas où l'eau est injectée dans la zone de neutralisation, les solides sont introduits dans cette zone, séparément ou avec l'introduction de réactif frais. Un tel mode de réalisation est avantageux pour augmenter encore l'efficacité du procédé, notamment en cas de temps de séjour court dans la zone de neutralisation. Ce mode permet de même d'abaisser les seuils de purification des fumées.
Les solides issus du procédé selon l'invention présentent l'avantage d'être valorisâmes.
Ainsi, les solides issus du traitement des fumées sont purifiés en mettant en oeuvre une première étape de dissolution dans l'eau, suivie d'une étape de séparation des métaux considérés comme toxiques.
Dans le cas plus particulier où les fumées comprennent majoritairement des acides de formule HX, et plus particulièrement l'acide chlorhydrique, les solides résultants du procédé selon l'invention sont à base d'halogénures de sodium tel que le chlorure de sodium, outre les métaux précités.
Les solides sont donc mis en contact avec de l'eau, ce qui a pour effet de solubiliser les halogénures de sodium présents ainsi que certains des métaux présents. On procède ensuite à une première étape de séparation des matières restées insolubles, en général par filtration. Les métaux considérés comme toxiques qui ont été solubilisés sont à leur tour séparés de la solution aqueuse de chlorure de sodium à purifier. Plus particulièrement, on met en oeuvre une ou plusieurs étapes de précipitation.
Le contrôle de la valeur du pH est effectué en ajoutant soit un acide, soit une base. Pour des raisons évidentes visant à ne pas polluer le mélange, l'acide et la base sont choisis en fonction des ions qu'ils apportent. C'est pourquoi, on préfère utiliser de l'acide chlorhydrique comme acide, et de l'hydroxyde de sodium, du carbonate ou du bicarbonate de sodium en tant que bases. Les précipités de ces métaux considérés comme toxiques sont ensuite éliminés par filtration notamment. Selon une variante particulière et dans le cas où la solution comprend des sulfates obtenus par la neutralisation des SOx lors du traitement des fumées, ainsi, éventuellement, que du fluorure de sodium, on peut ajouter un agent de précipitation de ces composés, tels que le chlorure de calcium. Ensuite on sépare le gypse et le fluorure de calcium qui ont précipité. Cette étape de séparation peut avoir lieu en même temps que celle du précipité contenant les métaux considérés comme toxiques.
Dans le cas où un degré de pureté de la solution aqueuse de chlorure de sodium est souhaité, on peut procéder à une ou plusieurs étapes de purification supplémentaires. Une première variante consiste à mettre en contact ladite solution aqueuse avec une ou plusieurs résines échangeuses d'ions. Les résines peuvent être sous forme hydrogène ou sodium, avec toutefois une préférence pour le second type de résines qui permet une extraction optimale des ions des métaux considérés comme toxiques présents dans la solution. Une autre variante possible a trait à l'emploi d'agents tels que les sulfures minéraux ou les composés soufrés organiques.
Parmi les sulfures minéraux, on peut citer les sulfures de sodium, de fer ou encore de baryum.
A titre d'exemple de composés soufrés organiques, on peut citer plus particulièrement le sel trisodique de la trimercapto-S-triazine, en solution à 15 % dans l'eau (TMT 15®).
Une troisième variante consisterait en la combinaison de ces possibilités.
Les solutions aqueuses de chlorure de sodium, dont les degrés de pureté peuvent être adaptés, sont valorisâmes dans divers procédés industriels. Ainsi, ces solutions peuvent par exemple entrer dans la synthèse de carbonate ou de bicarbonate de sodium (procédé Solvay), ou encore dans la préparation de solutions d'hydroxyde de sodium par électrolyse.
Dans le cas où les fumées sont plutôt à base de composés du type des SOx, les résidus obtenus, à base de sulfate de sodium principalement et comprenant de même des métaux considérés comme toxiques, peuvent aussi être, de façon avantageuse, valorisés après purification. Une première étape consiste là encore à mettre en contact les résidus solides avec de l'eau, ou une solution aqueuse recyclée comprenant du sulfate de sodium.
Le but de cette seconde étape est d'une part de dissoudre de manière sélective les sulfates, le cas échéant les sels halogènes, qui sont le plus souvent des chlorures. D'autre part, l'objectif de cette étape est de laisser en suspension la majeure partie des métaux considérés comme toxiques.
Cette opération de dissolution sélective est effectuée en contrôlant le pH du milieu pour se trouver dans une gamme de solubilité minimale des métaux, qui sont notamment sous forme d'hydroxyde et/ou de carbonates. II est clair que la gamme dépend de la nature des métaux présents et un compromis entre chacun d'eux peut être nécessaire.
En règle générale, la dissolution est effectuée dans une gamme de pH comprise entre 3 et 10, ces deux bornes étant comprises.
Selon une première variante, et si l'aluminium n'est pas présent en quantité élevée par rapport aux autres métaux, une gamme de pH se situant entre 7 et 10, les deux bornes étant comprises, représente un bon compromis. Plus particulièrement on peut effectuer la dissolution dans une gamme de pH comprise entre 7 et 9, ces deux bornes étant comprises.
Selon une deuxième variante et dans le cas où la quantité d'aluminium est élevée, il peut être souhaitable d'opérer la dissolution à un pH compris entre 3 et 7, ces deux bornes étant comprises.
On ne sortirait pas du cadre de la présente invention en mettant en oeuvre ces deux variantes successivement. Ainsi, l'étape de dissolution sélective correspond à au moins deux étapes successives avec une étape de séparation intermédiaire, l'une effectuée à un pH compris entre 7 et 9, l'autre à un pH compris entre 3 et 7, l'ordre de ces étapes dépendant de la valeur du pH de la solution initiale.
Le contrôle de la valeur du pH est effectué en ajoutant soit un acide, soit une base ne pas polluant pas le mélange. Aussi préfère-t-on utiliser de l'acide sulfurique comme acide et du carbonate et/ou du bicarbonate de sodium en tant que bases. L'étape de dissolution sélective des sulfates est effectuée, selon un mode de réalisation particulier de l'invention, à une température comprise entre 15 et 80°C, plus particulièrement entre 20 et 60°C. Un mode de réalisation avantageux consiste à réaliser cette dissolution à une température voisine de 30-40°C.
Après la dissolution et dans le cas ou les fumées traitées contiennent des sulfites ou des bisulfites, on peut effectuer une oxydation de ces espèces en sulfates. Cette opération est en général réalisée en ajoutant au moins un composé oxydant dans le mélange, éventuellement en combinaison avec un chauffage de ce dernier. A titre d'exemple de composés oxydants, on peut citer l'air, le peroxyde d'hydrogène, les persulfates ou encore le sel de l'acide de Caro. Une fois le sulfate de sodium dissous, on sépare la solution des solides qu'elle contient, par filtration, ou tout autre méthode classique.
Les résidus solides peuvent alors être mis en décharge. On constate qu'à ce stade, la quantité de résidus à écarter a considérablement diminué par rapport aux procédés classiques de neutralisation à la chaux, et ce, en mettant en oeuvre un procédé simple.
Le filtrat, correspondant à une solution aqueuse de sulfate de sodium purifiée, est par la suite traité de façon à cristalliser ledit sulfate.
Cette opération peut être mise en oeuvre par tout moyen connu de l'homme du métier. Selon une première variante, on refroidit le filtrat jusqu'à obtenir une différence de température de 15 à 20°C entre les températures de dissolution et de cristallisation.
Dans ce cas, les cristaux obtenus sont sous forme décahydratée.
Selon une seconde variante, on cristallise le sulfate de sodium par evaporation d'au moins une partie de l'eau de la solution.
Les cristaux résultants se trouvent sous forme anhydre.
Le liquide obtenu après la cristallisation peut être avantageusement recyclé à l'étape de dissolution des solides issus de l'étape de traitement des fumées.
Avant le recyclage, il peut être intéressant de prélever une partie de ce liquide afin d'éviter l'enrichissement en métaux considérés comme toxiques, ou éventuellement de traiter ce liquide.
Bien qu'une telle étape ne soit qu'optionnelle, on peut procéder là encore, avant la cristallisation du sulfate de sodium, à une purification supplémentaire de
la solution, de manière à éliminer les métaux considérés comme toxiques restant éventuellement en solution.
Une première méthode consiste à ajouter à la solution au moins un agent précipitant adéquat, choisi notamment parmi les hydroxydes de métaux alcalins, le bicarbonate de sodium, le carbonate de sodium, ou encore les silicates, ces agents précipitants pouvant être utilisés seuls ou en mélange.
A titre d'agents de ce type, on peut aussi mentionner les produits commercialisés sous la dénomination Profix®, Max Flow®, Low Ash®.
Une seconde méthode, consiste à mettre en contact la solution avec au moins un sulfure minéral, au moins un composé soufré organique, ou leur mélange.
Parmi les sulfures minéraux, on peut mentionner les sulfures d'hydrogène, de sodium, de fer ou encore de baryum.
A titre d'exemple de produits soufrés organiques, on peut citer particulièrement le sel trisodique de la trimercapto-S-triazine, en solution à 15 %
Une troisième méthode convenable consiste à mettre en contact la solution avec une résine échangeuse d'ions. Selon cette variante, on met plus particulièrement en oeuvre les résines sous forme hydrogène ou sodium. On préfère pour le second type de résines qui permet une extraction optimale des ions des métaux considérés comme toxiques présents dans la solution.
La pureté de ces cristaux est telle qu'ils peuvent être valorisâmes directement ou après séchage ou granulation.
Le sulfate de sodium peut notamment être revalorisé dans les fours verriers par exemple.
On donne ci-après des exemples de réalisation de l'invention. Ces exemples sont donnés à titre illustratif et sans caractère limitatif.
Exemples
On expose ci-après le protocole opératoire.
L'efficacité d'un réactif poudre est évalué en phase gaz dans un réacteur continu, en verre ou en acier, 5 à 50 cm3 à lit fixe ou fluidisé. La quantité de réactif est comprise entre 5 et 15 g. Le flux gazeux examiné comprend (% mol) :
SO2/CO2O2N2 = 0,08 (820 vpm)/8,2/17,8/73,9. L'étude est réalisée à pression atmosphérique et à une température de 240°C. Le temps de contact (conditions
normales de température et de pression) entre le flux gazeux et la poudre est compris entre 0,1 et 5 sec.
Les résultats obtenus avec des réactifs contenant des teneurs variables en eau sont résumés dans le tableau suivant :