Tirette pour fermeture à glissière
La présente invention concerne une tirette permettant la manoeuvre du curseur d'une fermeture à glissière ainsi que la fermeture à glissière équipée d'une telle tirette, et destinée notamment à la fermeture de chaussures, vêtements, sacs portables etc...
Dans le cadre de la présente invention, la fermeture à glissière et le curseur qui lui est associé peuvent être de tout type usuel. Comme on le voit par exemple sur la figure unique du dessin schématique annexé, ce curseur 2 présente un pontet 3 auquel est assujettie le tirette 1 permettant la manoeuvre du curseur 2 ; la base de ce curseur coopère de façon classique avec les glissières de la fermeture 4.
Les tirettes de fermeture à glissière sont traditionnellement réalisées en un matériau métallique ; du fait des efforts importants souvent exercés par l'utilisateur, elles doivent en effet être très endurantes au choc et à la torsion. Mais ces matériaux métalliques (alliages divers, acier inoxydable...) sont des matériaux rigides donc pratiquement non susceptibles de déformation, torsion ou flexion, tous éléments qui favorisent un arrachement du pontet ou une déformation des parties critiques de la tirette notamment lorsqu'il s'agit de fermetures à glissières disposées dans des endroits peu facilement accessibles à l'utilisateur : chaussures de sport de neige par exemple, où la préhension avec des gants n'est pas aisée.
D'autre part, en cas d'arrachement intempestif des éléments de la fermeture, la présence d'éléments métalliques peut conduire à des blessures de l'usager.
Pour remédier à ces inconvénients, on a pensé à rechercher parmi les matériaux synthétiques existant actuellement sur le marché, ceux susceptibles de remédier aux inconvénients de la technique antérieure quant à la fabrication de tirettes de fermeture à glissière.
La présente invention s'est donnée pour but de déterminer, parmi les polymères synthétiques thermoplastiques, plus faciles à travailler que les thermodurcissables, ceux pouvant convenir à la réalisation de tirettes pour fermetures à glissières.
Les critères de sélection retenus ont été les suivants :
- facilité de fabrication, par injection et/ou moulage.
- facilité de coloration (ce facteur est très important pour l'article en question, qui est destiné à être utilisé sur des chaussures, sur des sacs, ou des vêtements où l'aspect mode est très important).
- aspect brillant (toujours pour des raisons esthétiques).
- le matériau devra en outre présenter des caractéristiques indispensables d'allongement, de souplesse, de ténacité, d'endurance, de résistance au choc et de résistance à la traction et à la torsion.
- ces caractéristiques devront être conservées à basse température, condition indispensable notamment dans le cas des articles destinés à être utilisés dans les conditions de température sévères des sports de neige.
- les matériaux retenus ne devront pas présenter de sensibilité excessive aux radiations ultra-violettes.
Une première analyse a conduit à privilégier, parmi les nombreux polymères thermoplastiques, les élastomères dont on connaît les possibilités de fabrication facile, avec des cadences importantes, qui sont faciles à transformer avec des moyens relativement simples d'injection et qui sont en outre faciles à colorer.
En effet des essais effectués avec certains autres polymères thermoplastiques rigides tels que les polyoxyméthylènes P O M ou polyacétals (du type commercialisé sous la marque DELRIN) n'ont pas donné satisfaction ; ces matériaux, trop rigides, cassaient lors des essais de torsion. Ils sont en outre sensibles à l'action des ultra-violets.
Les élastomères thermoplastiques sont des matériaux répondant à des caractéristiques physiques communes parmi lesquelles on peut citer une faible rigidité, un allongement à la rupture très important et dans la plupart des cas une absence totale de seuil d'élasticité correspondant à un produit extrêmement amorphe.
Leurs performances sont comparables à celles des élastomères traditionnels pour une large gamme de températures et ils peuvent par ailleurs être mis en forme comme des polymères thermoplastiques.
Parmi les produits répondant à cette définition, on peut citer, outre les caoutchoucs synthétiques, les élastomères de silicone et toute la gamme des copolymères thermoplastiques séquences tels que les copolymères blocs polyéther-uréthane, les copolymères blocs polyéther-ester et les copolymères blocs polyétheramides.
Ces copolymères thermoplastiques séquences sont en fait des copolymères composés de deux phases, l'une amorphe, l'autre cristalline, disposées en séquences le long des chaînes moléculaires.
Par le jeu des interactions électromagnétiques, les zones cristallines se regroupent en domaines uniformément répartis dans les zones amorphes.
A la température d'utilisation, inférieure à la température de transition vitreuse Tv de la phase thermoplastique, les zones thermoplastiques constituent des noeuds de réticulation physique réversibles qui confèrent à ces matériaux un comportement analogue à celui des élastomères classiques après vulcanisation.
US-C-4 949 434 a proposé de réaliser des tirettes permettant la manoeuvre du curseur d'une fermeture à glissière en un matériau synthétique présentant des
propriétés d'élasticité, tel qu'un élastomère synthétique et notamment un élastomère de polyester.
La phase amorphe de ces copolymères est du type ester ou éther tandis que la phase rigide est du type polybutylène téréphtalate.
Ce choix présente pourtant des inconvénients ; les élastomères de polyester ou polyéther-bloc-esters sont extrêmement sensibles au rayonnement ultra-violet : bien que leur jaunissement soit limité, leurs caractéristiques mécaniques baissent fortement lors d'une exposition prolongée ; ils imposent donc une protection anti- U V à l'aide d'additifs appropriés.
D'autre part, ils présentent souvent des difficultés de coloration et leur résistance à l'usure au frottement n'est pas toujours satisfaisante.
On a également pensé à utiliser des copolymères polyéther blocs uréthane. Dans ces copolymères, la séquence amorphe est constituée par le produit de réaction d'un polyol à longue chaîne avec un isocyanate, tandis que la séquence rigide résulte de l'action d'un isocyanate avec un glycol à chaîne très courte. Ce type de copolymère doit son caractère renforçant aux liaisons hydrogènes situées entre les chaînes du polymère.
Ces copolymères présentent une excellente résistance à la traction ainsi qu'à l'usure par abrasion mais on constate un jaunissement très important sous l'action des ultra-violets ainsi qu'une rigidification prononcée à basse température pour un grand nombre de types de ces polymères.
Une nouvelle sélection effectuée parmi d'autres copolymères blocs a révélé tout l'intérêt, pour l'application selon l'invention, des copolymères polyéther blocs amides spécialement quant à leur facilité de coloration et à leurs propriétés améliorées de résistance à l'usure par frottement.
Dans ces copolymères polyéther blocs amide, la séquence amorphe est constituée d'une phase éther très amorphe qui amène les propriétés de souplesse.
La séquence rigide est réalisée à partir de tronçons de chaînes de type Polyamide 6 ou Polyamide 12.
La tirette permettant la manoeuvre du curseur d'une fermeture à glissière selon l'invention, du type constitué par un élastomère synthétique, est donc caractérisée en ce que cet élastomère est choisi parmi les copolymères polyéther blocs amide.
Il est important de souligner les propriétés originales de ces copolymères qui se sont révélés particulièrement intéressantes dans le domaine de l'invention.
Ils présentent d'excellentes qualités de souplesse, ténacité et endurance. Leur dureté va de 80 Sh A à 70 Sh D ; leur résistance au choc à basse température est très bonne.
D'autre part, leur très bonne élasticité en traction et en flexion, dans une gamme de températures allant de - 40°C à + 80°C, permet leur utilisation dans des conditions difficiles chaque fois qu'il est nécessaire de garantir des déformations importantes, ce qui est le cas pour les tirettes appelées à de nombreuses manipulations dans des conditions météorologiques difficiles.
Enfin ces copolymères sont spécialement faciles à colorer ce qui permet la réalisation de tirettes dans tous les coloris mode et leur aspect de surface brillant est très flatteur.
La tirette réalisée en copolymères blocs amide selon l'invention est spécialement adaptée aux types de tirettes décrits dans Fr-A-89 17550 déposée le 29.12.89 par la demanderesse. Cette tirette peut, quelle que soit la position du curseur le long de la glissière, être immobilisée par rapport au curseur proprement dit dans au moins une position stable notamment d'effacement, par placage sur la glissière.
Grâce au matériau utilisé dans la présente invention, on peut jouer sur l'élasticité dudit matériau pour réduire à un degré quasiment négligeable la transmission du couple de torsion et des efforts de flexion sur le pontet, et simultanément, donner à la tirette une section plus grande et plus généralement des dimensions plus grandes, notamment en longueur en en augmentant tant la durée de vie que les facilités de préhension, même avec une main gantée.
La présente invention ne saurait bien entendu se limiter à ce seul type de tirettes pour fermeture à glissière et peut trouver des applications dans les différents modèles existant.