PROCEDE POUR LA RETENTION ET LE MAINTIEN DE L'ACTIVITE DE MICRO-ORGANISMES DANS DES STRUCTURES PORTEUSES DE LADITE ACTIVITE, STRUCTURES RESULTANTES ET LEURS APPLICATIONS ANALYTIQUES ET BIOTECHNOLOGIQUES La présente invention porte sur un procédé pour la rétention et le maintien de l'activité de micro-organismes dans des structures porteuses de ladite activité, sur l'application de ce procédé pour effectuer des bioréactions d'intérêt industriel, ainsi qu'à des fins analytiques (électrodes microbiennes). La présente invention porte également sur les structures proprement dites portant l'activité de micro-organismes, ainsi que sur les bioréacteurs et électrodes microbiennes incorporant ces structures porteuses. On entend ici par "micro-organismes", tous les micro-organismes vivants, aussi bien procaryotes qu' eucaryotes, incluant notamment les bactéries. Dans la suite de la présente description, on utilise parfois aussi, dans la même signification, les termes "cellule" ou "cellulaire". Par ailleurs, on désigne par "bioréaction", l'ensemble des processus engendrés par l'activité métabolique des micro-organismes, et, notamment, des synthèses, dégradations, conversions, et autres.
La rétention de l'activité cellulaire à l'intérieur de systèmes facilement manipulables, souhaitable parce qu'en particulier, elle supprime la contamination des produits, pose, en effet, problème dans les bioréacteurs classiques (cellules libres) ou dans les bioréacteurs S cellules immobilisées, pour lesquels l'immobilisation est non immuable lorsque la population cellulaire augmente.
Lorsque les micro-organismes viables sont immobilisés dans un support permettant leur croissance, la population cellulaire interne augmente quand les micro-organismes sont mis en présence d'un substrat. On peut ainsi parvenir à un haut niveau d'activité enzymatique cellulaire ; en outre, il est bien établi que l'immobilisation assure une stabilisation dans le temps de l'activité cellulaire. Tel est le cas, par
exemple, lorsque des micro-orqani smes sont piégés dans le réseau polymérique des polysaccharides d'origine naturelle : ce protocole, très largement pratiqué et exploité, possède le double intérêt de la simplicité et de ne pas entraîner de diminution notable de la viabilité microbienne. Cependant, les gels polysaccharidiques résistent mal à l'expansion interne de la bio-masse qu'ils renferment, lorsque cette dernière est mise en présence d'un substrat. Des traitements chimiques, comme la réticulation de l'agar par un agent pontant (glutaraldéhyde) peuvent améliorer la solidité du réseau polymérique, mais au détriment de l'activité cellulaire.
Dans le cas où les micro-organismes sont piégés dans des polymères gélifiés, habituellement utilisés à ces fins, (polysaccharides, en particulier), la prolifération dans le gel, source de relargage des micro-organismes, doit être prévenue par la rigidification dudit gel, sous l'action d'agents chimiques (exemple : agents pontants, comme le gl utaral déhyde), fortement inhibiteurs de l'activité cellulaire. En effet, cette activité, qui, comme indiqué ci-dessus, est produite par des organismes vivants, est trc-s facilement perturbable, conduisant alors à de mauvais rendements de la bioréaction.
En conclusion, il convient donc de pouvoir retenir les micro-organismes au sein d'une structure porteuse, sans relargage de ceux-ci dans le milieu contenant le substrat devant être métabolisë, et, en même temps, sans diminution ou altération de l'activité cellulaire.
Ce même problème se pose pour les électrodes microbiennes, dont on rappellera le principe général :
On immobilise un film bioréactif (micro-organismes) au contact de la surface sensible d'une électrode et on mesure un signal engendré par l'activité métabolique du film au contact d'un substrat ; l'intensité du signal est reliée à la concentration du substrat. Les électrodes microbiennes les mieux connues utilisent l'activité respiratoire des micro-organismes pour déterminer la concentration de divers
substrats spécifiqups au métabolisme de l'espace microbienne employée ; les réponses sont ampérométriqués. D'autres électrodes font appel à une détection potentiomëtrique (mesure de la variation de pH, par exemple). Ainsi, S. Suzuki et I. Karube, dans "Immobilized
Microbial Cells", K. Venkatsubramanian ed., page 221, American Chemical Society, Washington, 1979, décrivent une électrode ampόrométrique pour le glucose, les bactéries étant i mmo b i l i s é e s dans une membrane de collagène. Un exemple d'électrode potentiométrique est donné par
G. A. Rechnitz et al., Science, 199 (1978) 440 : dans cette électrode décrite pour la glutamine, les bactéries sont immobilisées entre une membrane de dialyse et une membrane gaz-perméable. On peut s'interroger sur la stabilité dans le temps de tels biofilms, cette stabilité étant une condition impérative pour réaliser des électrodes 3 réponses étalonnables.
Dans la recherche d'une activité maximale des micro-organismes, en particulier pour obtenir des rendements excellents des bioréactions, deux exigences contradictoires doivent être remplies : il est, en effet, souhaitable de confiner les micro-organismes pour éviter la contamination des substrats et produits, mais ce confinement exerce un effet défavorable sur les vitesses de réaction, qui sont limitées par le transport des substrats et produits â travers la structure assurant le confinement.
La présente invention permet d'atteindre cet objectif et propose, à cet effet, de disposer les micro-organismes dans une phase délimitée par au moins une membrane de nature et de porosité adéquates, pour être perméable à tous substrats et produits, liquides ou gazeux, consommés ou excrétés durant l'activité cellulaire, lesdits micro-organismes étant retenus par ladite (ou lesdites) membrane(s). On réalise ainsi un véritable filtre â micro-organismes sans limiter l'activité de ceux-ci, car les membranes sont perméables aux substrats et aux produits.
Des dispositifs utilisant des membranes semi-perméables, de porisité faible, ne conviendraient pas aux besoins de l'invention, car ces membranes limitent la capacité de passage des substrats. Selon l'invention, dans le cas où les micro-organismes sont immobilisés par piégeage dans un gel, la prolifération cellulaire dans le gel, dont on a indiqué qu'elle était source de relargage des micro-organismes, se heurte à la barrière "mécanique" créée par la membrane, et il n'est nullement besoin de faire appel aux agents chimiques de rigidification du gel.
La présente invention a donc d'abord pour objet un procédé pour la rétention et le maintien de l'activité de micro-organismes dans des structures porteuses de ladite activité, caractérisé par le fait qu'on réalise, de manière en soi connue, une phase contenant les micro-organismes et qu'on délimite ladite phase par au moins une paroi, ou zone de paroi, constituée par une membrane dont la porosité est juste suffisante pour retenir les micro-organismes, mais qui est perméable à tous substrats ou produits consommés ou excrétés durant l'activité desdites micro-organismes, la phase comportant les micro-organismes étant constituée par une suspension de ces derniers dans un milieu liquide ou par un milieu solide ou gélifié dans lequel lesdits micro-organismes sont encapsulés.
La présente invention a également pour objet l'application du procédé qui vient d'être défini, d'une part à la réalisation d'une bioréaction selon laquelle un substrat est métabolisé par une activité de micro-organismes portée par une structure avec laquelle ledit substrat est mis en contact, et d'autre part, à la détermination de la concentration d'un substrat, suivant laquelle on met en présence une structure porteuse de micro-organismes, ledit substrat et une électrode de mesure, et on mesure un signal engendré par l'activité métabolique que ladite structure développe au contact dudit substrat, le signal mesuré étant exploité, pour en déduire, après étalonnage, la concentration dudit substrat. Selon l'invention, dans ces deux applications, on dispose le substrat - qui est soumis à la bioréaction, dans le premier cas (bioréacteurs) ou dont on recherche la concentration, dans le deuxième cas (électrodes microbiennes) - de l'autre
côte d'au moins une paroi, eu zone de paroi, délimitant la phase contenant les micro-orqanis. ps, et constituée par une membrane dont la porosité est juste suffisante pour retenir les micro-organismes, mais qui est perméable à tous substrats ou produits consommés ou excrétés durant l'activité desdits micro-organismes.
La présente invention a également pour objet une structure porteuse d'une activité de micro-organismes, destinée à être mise en contact avec une phase véhiculant des substrats et produits mis en jeu durant l'activité des micro-organismes, caractérisée par le fait que lesdits micro-organismes sont contenus dans une phase qui est délimitée par au moins une paroi, ou zone de paroi, qui sépare ladite phase de celle véhiculant lesdits substrats des produits, et qui est constituée par une membrane dont la porosité est juste suffisante pour retenir les micro-organismes, mais qui est perméable â tous substrats ou produits consommés ou excrétés durant l'activité desdits micro-organismes. Conformément â la présente invention, la membrane présentera, en règle générale, une porosité comprise entre 0,2 et 1 micromètre, les valeurs les plus fortes étant préférées, ce qui s'explique compte tenu du problème que résout la présente invention et qui a été exposé ci-dessus. Conformément â un premier mode de réalisation de la structure selon l'invention, la membrane est une membrane souple, normalement perméable aux substrats et produits précités et imperméable aux micro-organismes, notamment une membrane du type de celles utilisées pour les filtrations microbiennes.
Conformément à un second mode de réalisation de la structure selon l'invention, la membrane est une membrane rigide, organique ou inorganique, rendue perméable aux substrats et produits précités, la porosité conférée par l'opération de perméabilisation étant trop faible pour permettre le passage des micro-organismes â travers ladite membrane. En particulier, une telle membrane peut être
rendue perméable aux substrats et produits précités par bombardpment d'ions lourds.
On illustrera, dans ce qui suit, l'intérêt que peut présenter l'utilisation, qui doit être considérée comme nouvelle, de membranes rigides, notamment dans les bioréacteurs.
La phase contenant les micro-organismes de la structure selon la présente invention peut être une phase liquide, ou bien ce peut être une phase solide ou gélifiée, les micro-organismes étant immobilisés par piégeage au sein de ladite phase solide ou gélifiée. On rappellera que cette dernière est exempte d'agents chimiques de rigi dification.
Toutes les gëomëtries sont possibles pour les structures porteuses d'activité de micro-organismes selon la présente invention. On en décrira ci-après plusieurs exemples, mais il convient de préciser qu'ils sont donnés à titre purement indicatif.
Par ailleurs, dans le cas où l'activité des micro-organismes nécessite de l'énergie lumineuse, on choisira, comme matériau constituant la (ou les) armature(s) rigide(s) support(s) de membrane(s) et/ou la (ou les) membrane(s), un matériau transparent à la lumière.
La présente invention porte également sur des bioréacteurs et des électrodes microbiennes équipés d'une structure porteuse d'activité de micro-organismes, telle que celle qui vient d'être décrite.
Dans les bioréacteurs, la structure porteuse d'activité de micro-organismes selon la présente invention pourra être constituée par une phase renfermant lesdits micro-organismes, libres ou immobilisés au sein de cette phase, et confinés entre au moins une armature rigide et au moins une membrane souple ou rigide ; ou bien la structure porteuse de l'activité de micro-organismes pourra être constituée par une phase renfermant les micro-organismes, libres ou immobilisés au sein de cette phase, et confinés entre au moins une membrane rigide. Il n'est donc plus besoin dans ce deuxième cas d'armature rigide.
En particulier, dans le cas des bioréacteurs du type tubulaire, la phase renfermant les micro-orαani srnes pourra être confinée entre deux membranes tubulaires coaxiales, ce mode de réalisation étant simple dans le cas où l'on utilise des membranes rigides. En outre, dans le cas de ces bioréacteurs tubulaires, lorsque les armatures et/ou les membranes sont réalisées en un matériau transparent â la lumière (activité de micro-organismes nécessitant de l'énergie lumineuse), on pourra prévoir des fibres optiques traversant l'espace délimité par la membrane interne.
En ce qui concerne les électrodes microbiennes, on citera celles dans lesquelles la structure porteuse de l'activité de micro-organismes est constituée par une phase gel renfermant les micro-organismes, avec laquelle l'électrode de mesure est directement en contact, et comporte une seule membrane qui se situe à l'interface de ladite phase gel et de la phase liquide contenant le substrat à analyser, à l'opposé de ladite électrode de mesure. Dans ce cas, la phase gel pourra renfermer en outre un agent indicateur réagissant à l'activité métabolique lors de la mise en contact du substrat avec l'électrode.
On peut également mentionner les électrodes microbiennes dans lesquelles la structure porteuse de l'activité de micro-organismes est constituée par une phase contenant les micro-organismes, confinée entre deux membranes, l'une, située â l'interface de ladite phase contenant les micro-organismes et une phase externe liquide contenant le substrat à analyser, et l'autre, située à l'interface de ladite phase contenant les micro-organismes et une phase interne liquide avec laquelle l'électrode de mesure est en contact et qui renferme un agent indicateur tel que défini ci-dessus.
Pour mieux faire comprendre l'objet de la présente invention, on décrira plus en détail ci-après, â titre indicatif et non limitatif, plusieurs modes de réalisation, en référence au dessin annexé.
Sur ce dessin : les figures 1 à 5 représentent schématiqupment, en coupe verticale pour les figures 1 à 3, et en perspective, pour les figures 4 et 5, cing exemples donnés à titre purement illustratif de structures porteuses d'activité cellulaire selon l'invention, destinées à équiper des bioréacteurs, lesdites structures comportant au moins une membrane souple ; la figure 6 est une vue schématique, en perspective, d'une structure selon l'invention destinée ë équiper un bioréacteur tubulaire et comportant deux membranes rigides ; la figure 7 représente schématiquement un montage expérimental destiné à mesurer l'activité portée par une structure selon l'invention ; les figures 8 et 9 représentent des courbes obtenues avec le montage expérimental de la figure 4 ; et les figures 10 et 11 sont des schémas d'électrodes bactériennes, utilisant une structure porteuse d'activité de micro-organismes conforme à la présente invention.
Sur la figure 1, on a désigné par 1, dans son ensemble une structure porteuse d'activité de micro-organismes, qui comprend une membrane souple 2, et une armature rigide 3 constituée, d'une part, par une paroi de fond 4, disposée sensiblement parallèlement à la membrane 2, et, d'autre part, par deux parois latérales 5, 6, raccordées à la paroi de fond 4 et délimitant une ouverture 7 obturée par ladite membrane 2. La phase 8, renfermant les cellules, libres ou immobilisées, par exemple dans un gel (polysaccharides), est confinée entre l'armature rigide 3 et la membrane 2 .
Sur la figure 2, on a représenté une structure 1 a constituée par la combinaison de deux structures du type de celle de la figure 1, le fond 4^ étant commun. De la sorte, on multiplie par deux les surfaces d'échange. Sur la figure 3, on a représenté une autre réalisation de structure porteuse, celle-ci (1b) comportant une armature rigide 3b constituée par deux parois 5b, 6b,
disposées sensiblement perpendiculairement l'une à l'autre, une membrane souple 2b venant obturer l'ouverture 7b délimitée par la bordure libre de ces parois. Cette structure porteuse convient particulièrement, lorsque le produit formé est gazeux, car on évite l'accumulation de gaz en partie haute (contre les parois 5 et 5a des variantes décrites précédemment).
Sur les figures 4 et 5, on a représente des structures 1c et 1d, respectivement parailélépipédique et cylindrique, la première comportant des membranes souples 2c rigidifiées par une armature dont les éléments sont désignés par 3c, et la seconde comportant une membrane souple 2d rigidifiée par les cales circulaires 3d espacées. La surface d'échange des structures 1c et 1d est excellente.
Les structures ci-dessus sont facilement manipulables; en particulier, les structures 1, 1a, et 1b, forment des barrettes aisément utilisables dans les bioréacteurs plans à circulation. De plus, dans le cas où les micro-organismes mis en oeuvre exercent une activité photosynthëtique, par exemple, photoproduction d'hydrogène et d'ammoniac par des bactéries et micro-algues, la partie rigide de la structure est avantageusement réalisée en un matériau transparent à la lumière, notamment en un matériau du type polyméthacrylate ou polycarbonate.
Une structure le est également représentée, en position de travail, sur la figure 7, où elle équipe une cellule de mesure 9 utilisée pour des tests d'activité respiratoire. Cette cellule 9 comporte une enceinte thermostatée 10, dans la paroi supérieure de laquelle est disposée une électrode â pO2 11, et qui renferme un milieu de culture 12, saturé initialement en O2 dissous. Ce milieu 12 est susceptible d'être agité en 13.
La structure 1e est rapportée sur la paroi latérale de ladite enceinte 10, laquelle comporte une ouverture 7e obturée par la membrane 2e. La paroi latérale 5e consiste
en une cale cylindrique délimitant la phase 8e, avec la paroi de fond 4e.
La structure 1e est maintenue contre l'enceinte 10, à l'aide de vis de serrage 14, traversant la paroi 4e et la cale 5e . L'étanchéité entre la paroi 4e et la cale 5e est assurée par le joint torique 15, et l'étanchéité entre la cale 5e et l'enceinte 10 est assurée par le joint torique 16.
Dans ce cas, les micro-organismes sont des bactéries
( Escherichia coli) qui sont immobilisées par piégeage dans un gel d'agar, coulé sous la forme d'une phase plene épaisse, cette phase étant constituée d'environ 4cm3 d'une solution de 0,21 g d'agar + 0,5 cm3 de milieu de culture +
0,7 cm3 de suspension bactérienne (9 x 109 bactéries), sa surface étant d environ 3 cm2.
Dans ce montage, la membrane souple 2e est une membrane de 0,22 micromètre en esters mixtes de cellulose.
On mesure l'activité respiratoire de cette structure à l'aide de l'électrode à oxygène 11. L'index d'activité respiratoire mesuré est le temps de consommation de l'oxygène dissous dans le milieu de culture, c'est-à-dire, le temps nécessaire à la disparition de cet oxygène dissous (figure 8). Après chaque mesure, la structure est. mise au contact du milieu de culture sans glucose, pendant environ 12 heures. La figure 9 représente les variations de l'index d'activité respiratoire en fonction de l'âge de la structure : on s'apercoit que l'activité augmente jusqu'à une valeur maximale, puis diminue pour se stabiliser à un niveau satisfaisant. Les présents inventeurs ont vérifié que cette activité stabilisée se maintient chez une structure âgée de 800 heures (correspondant à environ 400 heures de fonctionnement).
La phase initiale d'augmentation de l'activité métabolique correspond à la multiplication des micro-organismes dans la structure lorsque cette dernière est au contact de glucose. Lorsque la concentration bactérienne dans le gel devient élevée, la vitesse de
diffusion du substrat diminue, la diffusion du glucose limite alors l'activité de la structure, qui diminue. Le point essentiel de cette expérimentation est la mise en évidence d'une activité rémanente correspondant à un état d'équilibre entre phénomènes contradictoires diffusion/croissance.
A la fin de chaque essai respiratoire, on a mesuré la densité optique du milieu de culture, afin de révéler la présence éventuelle de micro-organismes qui se seraient échappés de la structure : dans tous les cas, la densité optique était la même qu'initialement, alors que des essais effectués sur une membrane d'agar, non limitée par une membrane souple du type de la membrane 2e, ont témoigné d'un relargage important de cellules dans le milieu. Sur la figure 6, est représentée une structure 1f constituée par deux membranes 2f, 2'f, cylindriques et coaxiales. On constitue ainsi un piège tubulaire pour une phase 8f renfermant des micro-organismes. L'originalité de cette structure 1f est que les membranes 2f, 2'f sont des membranes rigides que l'on a perméabilisées aux substrats et produits, en leur conférant toutefois une porosité trop faible pour permettre le passage des cellules. Une telle perméabilisation peut être réalisée par tous moyens. De façon générale, pour augmenter la surface d'échange, la perméabilisation peut être effectuée sur l'ensemble de la structure. Celle-ci est particulièrement bien adaptée pour être utilisée dans un biorëacteur tubulaire. Sur cette figure 6, on a noté par les flèches respectivement F et F', les sens de circulation possibles respectivement externe et interne du substrat.
On pourrait, de la même façon, créer toute autre configuration, par exemple parailélépipédique, en appliquant le même principe.
Par ailleurs, également d'une manière générale, dans la cas où l'activité des micro-organismes nécessite de l'énergie lumineuse (métabolisme photosynthétique), les matériaux utilisés pour les armatures et/ou les membranes,
seront transparents â la lumière. Dans le cas d'un réacteur tubulaire, le rendement maximum sera obtenu en éclairant simultanément l'extérieur et l'intérieur (axe central) de ce réacteur. Dans le cas du mode de réalisation de la figure 6, un procédé particulièrement élégant d'éclairage de la structure lf consistera à introduire dans l'espace cylindrique délimité par la membrane intérieure 2f, des fibres optiques, de façon à restituer la lumière sur toute la longueur de la structure, la source lumineuse pouvant alors être naturelle (cas pratique des biophotorëacteurs). Sur la figure 10, on a représenté une électrode bactérienne ou bio-capteur, de forme compacte utilisant une structure 1g selon l'invention porteuse de micro-organismes. Dans cet exemple, la phase 8g est un gel contenant des bactéries et de l'acide lipoïque (agent indicateur). La membrane microporeuse 2g se situe à l'interface du gel et de la phase liquide contenant un substrat du métabolisme bactérien. Lorsque l'électrode bactérienne est mise en contact avec un substrat, les micro-organismes immobilisés réduisent l'acide lipoïque, dont la forme réduite est détectée par l'électrode d'or 17 qui voit son potentiel, par rapport à une référence, baisser sensiblement. Ce signal potentiomëtrique est exploitable (temps nécessaire à l'apparition d'un signal donné ou intensité du signal) pour déterminer, après étalonnage, la concentration du substrat de l'échantillon liquide.
Avec cette structure, la réponse est plus fiable et plus rapide que si l'acide lipoïque était en milieu liquide. On peut particulièrement concevoir tout autre type d'électrode microbienne exploitant, les structures porteuses de micro-organismes, comme, par exemple, des électrodes basées sur des mesures de consommation d'oxygène par les micro-organismes immobilisés. La phase située entre l'électrode et la membrane micro-poreuse peut être liquide, ou bien solide (selon l'exemple qui vient d'être décrit). Dans le cas où cette phase interne est liquide, la structure porteuse doit cependant comporter deux membranes
séparant la phase solide (active) des phases liquides interne (vers l'électrode) et externe (assurant l'interface avec l'échantillon liquide contenant le substrat).
On a représenté, sur la figure 11, une structure d'électrode microbienne comportant ainsi, corrme structure porteuse 1h, une phase active 8h renfermant les bactéries, confinée entre deux membranes 2h (électrode: 17; phase interne: 18; phase externe: 19).
On peut aussi utiliser une telle structure dans une électrode potentiométrique mesurant la réduction de l'acide lipo'ique par la structure 1h, lorsque cette dernière est mise en présence d'un substrat. Le principe de fonctionnement est le même que lorsque la phase active gélifiée est en contact direct avec l'électrode (figure 10). On peut également utiliser ces structures 2g ou 2h par exemple dans des électrodes ampérométriques basées sur la consommation d'oxygène.
On notera que la présente invention apporte une solution concrète au problème du maintien de l'activité de micro-organismes, par qxemple dans des bioréacteurs, lesdits micro-organismes étant retenus par la (ou les) membrane(s), en réalisant ainsi un véritable filtre à micro-organismes sans limiter l'activité de ceux-ci. Le problème résolu par l'invention n'est pas la séparation de produits à travers une membrane, mais la rétention des micro-organismes dans des structures compactes comprenant une membrane, lesdites structures étant constituées une fois pour toutes pour porter les micro-organismes. Egalement, l'invention procure des électrodes comprenant l'association, à une membrane retenant les micro-organismes, de la phase contenant ceux-ci, libres ou immobilisés dans un gel.