NOUVEAU PROCEDE D'OBTENTION D'α-AMINONITRILES ET LEURS APPLICATIONS EN SYNTHESE ORGANIQUE
La présente invention se rapporte à la synthèse de nitriles porteurs d'une fonction aminé sur le carbone adjacent.
Elle concerne plus particulièrement un procédé de préparation d'α-aminonitriles, qui consiste à transformer un nitrile en son homologue supérieur portant une fonction aminé en α, en une seule opération. La présente invention a donc plus précisément pour objet le procédé d'obtention d'α-aminonitriles de formule générale I:
(I)
dans laquelle: R représente un radical aliphatique, aromatique ou cyclanique; et R' représente un atome d'hydrogène, un radical alcoyle ou alcoyle substitué ou un radical aryle; caractérisé en ce que:
- l'on soumet un nitrile aliphatique, aromatique ou cyclanique de formule générale II:
(II)
dans laquelle R a la définition énoncée ci-dessus, à l'action d'un agent réducteur métallique pour former une imine métallique de formule générale III:
(III) dans laquelle:
R et R' ont les significations précédemment définies; Me est un atome de métal;
Z est un radical alcoyle inférieur ou un atome d'halogène; et n est un nombre entier égal à la valence du métal diminué de un; - et l'on soumet celle-ci à l'action d'un agent de cyanuration. D'une manière préférée, l'agent réducteur métallique est un hydrure métallique comme un aluminohydrure ayant au moins un atome d'hydrogène libre. Il peut être également un agent réducteur alcoylant ou arylant comme un sel organomagnésien de formule:
R'MgX
dans laquelle R' est un radical alcoyle substitué ou non, ou un radical aryle, ou un sel organozincique de formule:
HalZnR'
dans laquelle: Hal représente un halogène autre que le fluor; et R' possède les significations fournies précédemment, un sel organocadmien ou un sel organocuprique. L'agent préféré est l'hydrure de diisobutyl aluminium (DIBAL), l'hydrure de diterbutoxyaluminium ou le di(méthoxyéthoxy)aluminohydrure de sodium.
L'agent de cyanuration est choisi dans le groupe constitué par le cyanure de triméthylsilyle, le cyanure de diêthylaluminium, le cyanure de tributylstannane (Bu)3Sn-CN. Cette liste n'est pas limitative et d'autres réactifs de cyanuration aptes à céder le groupe CN sont également utilisables comme par exemple un cyanoborohydrure de métal alcalin ou alcalino-terreux, un cyanure de métal alcalin en présence d'un éther couronne ("Crown Ether"), ou l'acide de cyanhydrique en solution dans un solvant oxygéné, comme par exemple le THF.
Le tableau suivant fournit une comparaison entre les différents agents réducteurs et les différents agents de cyanuration.
Sans que ceci ne limite l'invention, le procédé selon l'invention peut être illustré par les deux schémas réactionnels suivants: (1) dans le cas d'un aluminohydrure comme agent réducteur métallique
R'
R-C ≡ N C = NA1
X'
réactif de cyanuration
R'
R - C - CN
NH
(R' = hydrogène) (2) dans le cas d'un halogënure organométal ligue comme réducteur alcoylant
R'Me(Z) R'
R - C ≡ N -> R - C N - Me(Z),
réactif de
(Me = métal ) cyanuration (Z = anion)
R'
-R C - CN NH2 (R' = alcoyle ou aryle).
Dans ces deux schémas, R est un radical alcoyle substitué ou non substitué ayant 1 à 30 atomes de carbone; un radical aryle mono- ou
Lorsque le radical alcoyle est substitué, il peut porter un groupement fonctionnel vis-à-vis des organométalliques comme un halogène, un radical aminé comme une chaîne de la forme:
dans laquelle R
1 et R
2 sont de l'hydrogène, un radical alcoyle, un radical aryle ou une chaîne alcoylène et n est un nombre entier variant de 1 à 30. Il peut porter également un substituant hydroxy, alcoxy ou aryloxy pour former une chaîne de la forme:
Rl°-<CH2»n-
dans laquelle R1 est de l'hydrogène, un radical alcoyle ou un radical aryle et n est défini comme ci-dessus. Il peut porter aussi un substituant carbonyle ou alcoxycarbonyle préalablement protégé sous forme de dioxolane ou d'ortho-ester:
dans laquelle n
lest égal à 1 ou 2 et Z est un radical alcoyle, de l'oxygène ou alcoxy inférieur Un radi cal al cényl e inférieur est un radi cal hydrocarboné portant une double liaison, comportant de 2 à 6 atomes de carbone. On pourra citer à titre d'exemple de radicaux alcényles le radical allyle, le radical méthallyle, le radical but-2-ényle, le radical isopropényle ou le radical méthyl-3-butyl-ényle.
Lorsque R représente un radical aryle substitué, les substituants peuvent être de 1 à 3 atomes d'halogène, un radical trifluorométhyle ou trifluorométhoxy, 1 à 3 radicaux alcoyle inférieure ou alcoxy inférieur. Un radical aralcoyle inférieur est un radical arylmonocyclique porteur d'une chaîne hydrocarbonée ayant de 1 à 6 atomes de carbone en chaîne droite ou ramifiée. Des exemples de tels radicaux sont le radical benzyle, phényl-éthyle, α-méthylphényl-éthyle, 2,6-dichlorobenzyle ou 2,3,5-triméthoxy-benzyle. Un radical (hétéroaryle)alcoyle inférieur est un radical hétérocyclique aromatique porteur d'une chaîne hydrocarbonée ayant de 1 à 6 atomes de carbone. Des exemples de tels radicaux sont par exemple le (pyridyl-2)mêthyle ou le furyl-éthyle, le pyranyl-éthyle ou le (thiényl-2)méthyle, indolylméthyle.
Un radical hétéroaryle désigne une structure cyclique comportant de 4 à 7 chaînons comme l'azétidine, la pyrrolidine, la pipéridine ou l'hexaméthylène-imine. Lorsque cette chaîne est interrompue par un ou deux hétéro-atomes tels que le soufre, l'oxygène et/ou un groupe imino, le cycle qui en résulte est par exemple une tétrahydropyrimidine, une tétrahydro-oxazine, une morpholine, une thiazine, un pyrazolidine ou une pipérazine. Ces cycles peuvent porter des substituants comme par exemple des radicaux alcoyle inférieur, hydroxy-alcoyle inférieure, pyridyle, phényle non substitue ou substitué ou pyrimidyle. L'invention peut encore être définie par les modes d'exécution suivants qui sont actuellement préférés:
1) la réaction d'imination est effectuée dans un solvant inerte comme un carbure aromatique, par exemple le toluène ou le xylène ou un éther linéaire cyclique, par exemple le tëtrahydrofuranne ou le dioxanne;
2) la réaction d'imination est effectuée à basse température, plus particulièrement entre -30° et +10°;
3) la réaction de cyanuration est effectuée dans le même solvant que celui de la réaction d'imination; 4) la réaction de cyanuration est effectuée en l'absence ou en présence d'un acide de Lewis comme par exemple le chlorure d'aluminium, le chlorure de zinc, le chlorure stannique ou le trifluorure de bore;
5) la réaction de cyanuration est effectuée dans le mélange réactionnel sans isolement préalable de l'imine;
6) la réaction de cyanuration est effectuée à une température comprise entre -20°C et +50°C, de préférence au voisinage de 0°.
Ainsi qu'il en ressort, le procédé selon l'invention se caractérise par sa grande simplicité de mise en oeuvre. Dans un premier temps, on fait réagir à basse température et sous atmosphère inerte le nitrile RCN en solution dans un solvant inerte avec l'agent de réduction métallique, puis après un bref contact, on ajoute sous agitation le réactif de cyanuration. Après les purifications usuelles, on obtient l'α-aminonitrile. Le procédé selon l'invention trouve un emploi dans la préparation des matières premières de formule générale IV:
comme décrites dans la demande de brevet européen 85.401360.4 du 4 juillet 1985
De tels amino-acides ou amino-esters sont obtenus au départ des α-cyanoamines de formule générale I, soit par hydrolyse acide dans un acide minéral dilué, soit par hydrolyse enzymatique, soit encore par une réaction de Pinner fournissant d'abord un imidate qui conduit à un α-aminoester:
Il est également possible d'accéder, selon le procédé de l'invention, à des α-cyano-amines α-substituées qui constituent des précurseurs précieux pour la synthèse d'α-aminoacîdes α-substitués comme par exemple l'α-méthyl DOPA ou les α-fluoro-amino-acides dénommés enzymes-suicide.
Le schéma de synthèse est le suivant:
Un autre intérêt du procédé selon l'invention réside dans la possibilité d'obtenir une très grande variété d'intermédiaires de synthèse par attaque du groupe nitrile: - hydrolyse en amino-acide,
- aminolyse en amidine,
- hydrazinolyse en amidrazone,
- attaque par l'hydroxylamine en amidoxime de formule:
Tous ces composés sont des intermédiaires précieux pour former après cyclisation des composés hétérocycliques tels qu'oxazolines, imidazolines, oxadiazoles ou triazoles ... Un autre intérêt du procédé selon l'invention réside dans le fait que les α-cyano-amines de formule générale I peuvent être soumises à une hydrolyse enzymatique pour former préférentiellement un amino-acide optiquement actif. On a donc ainsi la possibilité d'accéder avec un bon rendement soit à un amino-acide de configuration antipodale comme par exemple la D-alanine qui trouve de nombreuses utilisations dans la synthèse des Enkephalines de produits antibactériens ou d'inhibiteurs enzymatiques soit à un amino de configuration naturelle.
Il est possible d'accéder par le procédé de l'invention à des amino-acides ou à des aminonitriles aromatiques ou hétérocycliques, substitués ou non substitués, dont l'isolement dans la nature est difficile ou peu rentable. On peut ainsi obtenir au départ de la 2-cyanopyridine le (pyridyl-2)-2-cyano-2-aminométhane que l'on hydrolyse en acide 2(pyridyl-2)-2-amino-acétique.
On peut également obtenir par le procédé selon l'invention la phénylglycine ou la p-hydroxyphénylglycine qui sont des matières premières précieuses pour la fabrication de pénicillines semi-synthétiques. Les exemples suivants décrivent et illustrent l'invention. Ils ne la limitent en aucune façon. EXEMPLE 1:
Préparation de l'amino-2-phénoxy-3-propionitrile A) Première méthode a) 5 millimoles (0,665 g) de phénoxyacétonitrile sont mises en solution dans 8 ml de toluène anhydre à 0°C, sous atmosphère d'argon. 7,5 millimoles d'une solution toluénique 1,5M d'hydrure de diisobutylaluminium (5 ml) sont ajoutées, goutte à goutte, à cette température. L'agitation est maintenue pendant 1 heure à 0°C puis 5,9 ml (1,3 éq.) de cyanure de diéthylaluminium sont ajoutés. Le milieu réactionnel est agité pendant 3 heures à température ambiante puis hydrolyse par 4 ml de méthanol et par du sulfate de sodium en bouillie. Après purification par chromatographie liquide sur silice, on obtient 0,182 g d'amino-2-phénoxy-3-propionitrile, sous forme d'un solide blanc crème; P. F.: 65°C; Rendement: 22%. b) En opérant de la même façon mais en remplaçant le cyanure de diéthylaluminium par le cyanure de triméthylsilyle, on obtient 0,220 g d'amino-2-phénoxy-3-propionitrile; P.F.: 65°C; Rendement: 27%. c) En opérant selon la même méthode, on a également préparé:
- le phényl-4-amino-2-butyronitrile, à partir du phényl-3- propionitrile;
- l'amino-2-capronitrile, à partir du valéronitrile;
- l'amino-2-(cyclohex-l-enyl)-3-propionitrile, à partir du (cyclohex-l-enyl)acétonitrile;
- l'amino-2-(benzofurannyl-3)-3-propionitrile, à partir du (benzofurannyl-3)acétonitrile;
- l'amino-2-(îndolyl-3)-3-propionitrile, à partir de l'(indolyl- 3)acétonitrile. B. Deuxième méthode
10 millimoles (1,33 g) de phénoxyacétonitrile sont mises en solution dans 10 ml de toluène anhydre à 0°C, sous atmosphère d'argon. Une solution de vitride (NaH2Al[OCH2-CH2-OCH3]2) à 70% dans le toluène (1,4 ml soit 0,5 éq.) dans 3 ml de toluène anhydre est ajoutée, goutte à goutte, à cette température. L'agitation est maintenue durant 1 heure à 0°C, puis 2 ml (1,5 éq.) de cyanure de triméthylsilyle sont ajoutés. Le milieu réactionnel est maintenu sous agitation pendant 3 heures à température ambiante, puis hydrolyse de façon classique. Après purification par extraction acide-base, on obtient 0,300 g d'amino-2-phénoxy-3-propionitrile avec un rendement de 20%. EXEMPLE 2
Préparation de l'amino-2-phényl-2-acétonitrile A. Première méthode a) 10 millimoles (1,031 g) de benzonitrile sont mises en solution dans 10 ml de toluène anhydre, à 0°C, sous atmosphère d'argon. 15 millimoles d'une solution toluénique 1,5M d'hydrure de diisobutyl aluminium (10 ml) sont ajoutées, goutte â goutte, à cette température. Après avoir été maintenu à 0°C pendant 1 heure, le mélange réactionnel est additionné de 2 ml (soit 1,5 éq.) de cyanure de triméthylsilyle. L'agitation est maintenue pendant 3 heures à température ambiante; le milieu est alors hydrolysé avec 10 ml de méthanol puis par du sulfate de sodium en bouillie. Après purification de l'α-aminonitrile par extraction acide-base, on obtient 0,820 g d'amino-2-phényl-2-acétonitrile, avec un rendement de 62%. b) En opérant de la même façon, mais en utilisant comme agent réducteur 0,5 équivalent d'une solution toluénique de vitride à 70% (1,4 ml) diluée dans 5 ml de toluène anhydre (en remplacement de la solution toluénique d'hydrure de diisobutylaluminium), on obtient 0,760 g d'amino-2-phënyl-2-acétonitrile; Rendement: 57,5%. B. Deuxième méthode a) 20 millimoles (2,06 g) de benzonitrile sont mises en solution dans 20 ml de toluène anhydre, à 0°C, sous atmosphère d'argon. 30 millimoles d'une solution toluénique 1,5M d'hydrure de diisobutyl
aluminium (20 ml) sont ajoutées, goutte à goutte, à cette température. Après maintien à 0°C pendant 1 heure, le milieu réactionnel est additionné de 50 ml d'une solution normale de cyanure de sodium dans le dimêthylformamide. Le milieu est maintenu sous agitation à température ambiante pendant 3 heures, puis hydrolyse avec 20 ml de méthanol et par une bouillie de sulfate de sodium. Après purification de lα'-aminonitrile ainsi formé par extraction acide-base, on obtient 0,350 g d'amino-2-phényl-2-acétonitrile, avec un rendement de 29%. b) En opérant de la même façon, mais en remplaçant la solution toluénique d'hydrure de diisobutylaluminium par 0,5 équivalent d'une solution toluénique à 70% de vitride (2,8 ml) dans 6 ml de toluène anhydre, on obtient 1 g d'amino-2-phényl-2-acétonitrile. Rendement: 38%. EXEMPLE 3
Préparation de l'amino-2-phényl-3-propionitrile A. Première méthode a) 10 millimoles (1,17 g) de cyanure de benzyle sont mises en solution dans 10 ml de toluène anhydre à 0°C, sous atmosphère d'argon. 15 millimoles d'une solution toluénique 1,5M d'hydrure de diisobutylaluminium (10 ml) sont ajoutées, goutte à goutte, à cette température. Après 1 heure à 0°C, 13,7 ml (soit 1,5 éq.) de cyanure de diéthylaluminium sont ajoutés. Le milieu réactionnel est agité pendant 3 heures avec retour à température ambiante. Il est ensuite hydrolyse par 10 ml de méthanol puis par de la bouillie de sulfate de sodium. Après purification de l'α-aminonitrile obtenu, par chromatographie liquide sur silice, avec élution par acétate d'éthyle/éther de pétrole 1/1, on obtient 0,95 g d'amino2-phényl-3-propionitrile, sous forme d'une huile orangée. Rendement: 65%. b) En opérant de façon identique mais en utilisant comme agent de cyanuration le cyanure de triméthylsilyle en remplacement du cyanure de diéthylaluminium, on obtient, après purification par chromatographie liquide sur silice, avec élution par acétate d'éthyle/éther de pétrole 1/1, 0,80 g d'amino-2-phényl-3-propionitrile, sous forme d'une huile orangée, avec un rendement de 55%. c) En opérant de façon identique mais en utilisant comme agent de cyanuration, le cyanure de tributylstannane (Bu3SnCN), on obtient
0,35 g d'amino-2-phényl-3-propionitrile, sous forme d'une huile orangée, avec un rendement de 24%. B. Deuxième méthode
1 millimole (0,117 g) de cyanure de benzyle est mise en solution dans 1 ml de toluène anhydre, à 0°C, sous atmosphère d'argon.
1,5 millimoles d'une solution toluénique 1,5M d'hydrure de diisobutylaluminium (1 ml) sont ajoutées, goutte à goutte, à cette température. Après maintien pendant 1 heure à 0°C, une solution d'acide cyanhydrique (en excès) dans le têtrahydrofuranne est ajoutée au milieu rëactionnel; lequel est alors maintenu à température ambiante pendant 3 heures, puis est hydrolyse par 4 ml de méthanol et du sulfate de sodium en bouillie. Après une extraction acide-base, on obtient 0,107 g d'amino-2-phënyl-3-propionitrile, sous forme d'une huile jaune claire, avec un rendement de 70%. C. Troisième méthode a) 10 millimoles (1,17 g) de cyanure de benzyle sont mises en solution dans 10 ml de toluène anhydre, à 0°C, sous atmosphère d'argon. 15 millimoles d'une solution toluénique 1,5M de diisobutylaluminium (10 ml) sont ajoutées, goutte à goutte, à cette température. Le mélange est ensuite maintenu 1 heure à 0°C, puis additionné de 30 ml d'une solution 0,5M (15 millimoles) de cyanure de lithium dans le diméthylformamide. Après 3 heures d'agitation à température ambiante, le milieu est hydrolyse de façon classique. Après une extraction acide-base, on obtient 0,92 g d'amino-2-phényl-3- propionitrile, avec un rendement de 62%. b) En opérant de façon identique mais en effectuant la cyanuration par addition de 15 ml d'une solution normale de cyanure de sodium dans le diméthylformamide, on obtient 0,871 g d'amino-2-phényl-3- propionitrile, avec un rendement de 60%. EXEMPLE 4
Préparation de l'amino-2-phényl-4 butène-3-nitrile a) 10 millimoles (1,29 g) de cinnamonitrile sont mises en solution dans 150 ml de toluène anhydre, à -70°C, sous atmosphère d'argon. 15 millimoles d'une solution toluénique 1,5M d'hydrure de diisobutylaluminium (10 ml) sont ajoutées, goutte à goutte à -70°C.
L'agitation à cette température est maintenue pendant 30 minutes; puis 2 ml de cyanure de triméthylsilyle sont ajoutés à -40°C. L'agitation est ensuite maintenue à -40°C pendant 2 heures. Le
milieu réactionnel est alors hydrolyse à -20°C par 10 ml de méthanol puis par du sulfate de sodium en bouillie. Le produit obtenu est purifié par chromatographie liquide sur silice, en éluant avec acétate d'éthyle/éther de pétrole 1/1. On obtient alors 0,515 g d'amino-2-phényl-4-butène-3-nitrile purifié. Rendement: 33%. b) En employant le même mode opératoire mais en remplaçant le cyanure de triméthylsilyle par le cyanure de diéthylaluminium, on obtient 0,300 g d'amino-2-phényl-4-butène-3-nitrile purifié, fondant à 79°C. Rendement: 20%. EXEMPLE 5 Préparation de l'amino-2-cyano-4-éthoxy-4-butyronitrile
51,5 millimoles d'éthoxyacrylonitrile sont mises en solution dans 10 ml de toluène anhydre, à -60°C, sous atmosphère d'argon. 77,25 millimoles d'une solution toluénique 1,5M d'hydrure de diisobutylaluminium (51,5 ml) sont ajoutées, goutte à goutte, à -60°C. Après agitation à cette température pendant 45 minutes, 7,7 ml (soit 1,1 éq.) de cyanure de triméthylsilyle sont ajoutés au milieu rëactionnel à -50°C. Ce dernier est ensuite maintenu sous agitation à -50°C pendant 3 heures, puis est hydrolysé par du chlorure d'ammonium puis de l'eau. Après purification de l'aminonitrile obtenu par chromatographie liquide sur silice (élution par acétate d'éthyle/éther de pétrole 1/1), on obtient 1,7 g d'amino2-cyano-4-éthoxy-4-butyronitrile, sous forme d'une huile orangée. EXEMPLE 6
Préparation de l'amino-2-(méthoxy-5-indolyl-3)-3-propionitrile a) 21,5 millimoles (4 g) de (méthoxy-5-indolyl-3)acétonitrile sont mises en solution dans 43 ml de toluène anhydre, à 0°C, sous atmosphère d'argon. 32,25 millimoles d'une solution toluénique 1,5M d'hydrure de diisobutylaluminium (21,5 ml) sont ajoutées, goutte à goutte, à cette température. Le mélange est maintenu sous agitation à 0°C pendant 1 heure, avant d'être additionné de 43 ml (soit 1,5 éq.) de cyanure de triméthylsilyle. L'agitation est ensuite maintenue pendant 3 heures à température ambiante puis le milieu est hydrolyse avec 40 ml de méthanol puis par du sulfate de sodium en bouillie. Après purification par extraction acide-base, on obtient 3,28 g d'amino-2-(méthoxy-5-indolyl-3)-3-propionitrile avec un rendement de 71%.
b) En utilisant le même mode opératoire à partir de 27 millimoles (5 g) de (méthoxy-5-indolyl-3)acétonitrile et en remplaçant le cyanure de triméthylsilyle par un excès d'acide cyanhydrique dans le tétrahydrofuranne, on obtient, après purification par extraction acide-base, 5,7 g d'amino-2-(méthoxy-5-indolyl-3)-3-propionitrile, avec un rendement de 70%. c) En opérant de manière identique, à partir de 5,4 millimoles (1 g) de (méthoxy-5-indolyl-3)acétonitrile et en remplaçant l'agent de cyanuration par 20 ml d'une solution normale de cyanure de sodium dans le diméthylformamide, on obtient, après purification par extraction acide-base, 0,50 g d'amino-2-(méthoxy-5-indolyl-3)-3- propionitrile, avec un rendement de 43%. EXEMPLE 7
Préparation de l'amino-2-benzyl-2-phénoxy-3-propionitrile A. Première méthode a) 20 millimoles (2,66 g) de phénoxyacétonitrile dans 6 ml d'éther anhydre, on ajoute une solution de 30 millimoles (1,5 éq.) de bromure de benzylmagnésium dans 6 ml d'éther anhydre. Le milieu prend en masse et 10 ml de tétrahydrofuranne y sont ajoutés. Après agitation pendant 2 heures, à température ambiante, le mélange réactionnel est refroidi par un bain de glace, puis additionné de 50 ml d'une solution normale de cyanure de sodium dans le diméthylformamide. Après 2 heures d'agitation à température ambiante, le milieu est hydrolysé par 10 ml de méthanol puis par du sulfate de sodium en bouillie. On obtient 3,45 g de produit brut qui, purifiés par chromatographie liquide sur silice, avec élution par acétate d'éthyle/éther de pétrole 1/1, donnent 0,3 g d'amino-2- benzyl-2-phénoxy-3-propionitrile. Rendement: 6,3%. B. Deuxième méthode Dans un ballon à trois tubulures pourvu d'un septum et d'une agitation magnétique, on introduit 0,0069 M de phénoxy-acétonitrile dans 20 ml d'éther anhydre. On refroidit dans un bain de glace puis on ajoute sous argon une solution de bromure de benzylmagnësium dans Têther (0,00759 M soit 1,1 éq.). On laisse revenir à température ambiante le mélange réactionnel puis on maintient sous agitation pendant 1 heure. Le mélange prend une coloration rouge puis se prend en masse. On dilue alors avec 5 ml de tétrahydrofuranne sec.
On refroidit le ballon dans un mélange réfrigérant puis ajoute goutte à goutte 1,2 ml de cyanure de triméthylsilyle (0,009 M soit 1,3 éq.). Le mélange se prend en masse. On ajoute ensuite 10 ml de toluène sec. Le mélange reste hétérogène. On laisse revenir à température ambiante et laisse sous agitation pendant 2 heures.
On ajoute quelques gouttes de méthanol puis détruit l'excès de réactif par une bouillie de sulfate de sodium. On filtre puis concentre le filtrat. Le résidu sec est repris par de Téther isopropylique. On obtient une précipitation d'un produit beige (poids 0,4 g) fondant à 118°.
On purifie par CCM en utilisant un solvant formé d'éther de pétrole-acétate d'ëthylo (70/30), le rendement est de 23%.
Le spectre IR est conforme à la structure. Dosage de la fonction aminé par l'acide perchlorique, T = 97,45%. Dosage des azotes: 101,3%.
RMN du proton dans CDCl3 (référence TMS δ = 0) δ 1,96 - 2H (NH2) 2,99 - dd 2H (CH2) 3,96 - dd 2H (CH2O) 6,85-7,4 10H aromatiques.
Ce produit est nouveau.
Les α-aminopropionitriles ainsi obtenus peuvent être cyclisés en composés hétérocycliques. Ils peuvent également être réduits en β-diamines ou soumis à une nouvelle opération d'amino-cyanuration.