LU88519A1 - Lance et procédé pour l'injection d'un combustible solide pulvérulent dans un creuset de haut fourneau - Google Patents

Description

LANCE ET PROCEDE POUR L'INJECTION D'UN COMBUSTIBLE SOLIDE PULVERULENT DANS ÜN CREUSET DE HAUT FOURNEAU

La présente invention concerne une lance et un procédé pour l'injection combinée d'un combustible solide pulvérulent ou granuleux et d'un comburant gazeux dans un creuset de haut fourneau.

Elle concerne notamment un procédé dans lequel le combustible solide pulvérulent ou granuleux et le comburant gazeux sont injectés dans le vent chaud au niveau de l'embouchure d'une tuyère de vent chaud dans le creuset du haut fourneau*.

Il est bien connu que l'injection combinée de charbon pulvérisé et d'un comburant gazeux dans un creuset de haut fourneau a de multiples avantages. Elle augmente notamment la capacité de production du haut fourneau et permet de remplacer d'importantes quantités de coke par du charbon meilleur marché. Il est aussi connu d'injecter dans le haut fourneau des déchets plastiques réduits à l'état de poudre ou de granules. On élimine ainsi, sans pollution notable, les déchets plastiques qui ne peuvent pas être recyclés et on profite en même temps du pouvoir calorifique très élevé de ces matières plastiques pour remplacer d'importantes quantités de coke. Le comburant gazeux injecté avec le combustible solide pulvérulent ou granuleux est le plus souvent de l'oxygène pur. Le combustible solide pulvérulent ou granuleux est lui-même en suspension dans un gaz de transport, par exemple de l'air ou un gaz inerte.

Pour l'injection d'un combustible solide pulvérulent ou granuleux dans un haut fourneau, il est connu d'utiliser une lance qui est introduite dans une tuyère à vent chaud du haut fourneau, de façon que son embouchure frontale soit située dans le vent chaud, à proximité de l'embouchure de la tuyère dans le creuset du haut fourneau. Dans le corps de cette lance sont agencés des conduits séparés pour le comburant gazeux et le combustible solide pulvérulent ou granuleux.

De façon habituelle, le combustible solide pulvérulent ou granuleux est injecté sous forme d'un jet central plein, alors que le comburant gazeux est injecté sous forme d'un jet à section annulaire entourant le jet central de combustible solide pulvérulent ou granuleux.

Cette pratique a été récemment révolutionnée par les nouvelles lances du titulaire de la présente demande, qui permettent d'injecter le combustible solide pulvérulent ou granuleux sous forme d'un jet creux à section annulaire, et d'introduire "le comburant gazeux à l'intérieur de ce jet creux à section annulaire. Ces lances, qui sont décrites en détail dans la demande de brevet EP-A-0576869, comprennent une embouchure avec une bouche d'injection centrale pour le comburant gazeux et une bouche annulaire, entourant la bouche centrale, pour le combustible solide pulvérulent ou granuleux. Ils permettent d'obtenir de nombreux effets avantageux, par exemple: le jet à section annulaire de combustible solide pulvérulent ou granuleux constitue un jet moins compact et est dès lors plus facilement dissociable qu'un jet compact plein transportant le même débit de combustible solide pulvérulent ou granuleux; la surface extérieure du jet de combustible solide pulvérulent ou granuleux est augmentée, ce qui expose les particules combustibles de façon plus directe au rayonnement; les particules de combustible dans le jet à section annulaire sont prises en sandwich entre le vent chaud à l'extérieur et le combustible gazeux à l'intérieur, ce qui favorise la formation rapide d'un mélange combustible à la sortie de lance.

Dans la demande de brevet EP-A-0576869 susmentionnée, on a aussi proposé d'inclure dans la bouche d'injection centrale un élément hélicoïdal dans le but d'imposer au jet de comburant gazeux un mouvement en vortex à la sortie de cette bouche. Ce mouvement en vortex favoriserait un éclatement plus rapide du jet de comburant à la sortie de la lance.

Il importe de rappeler ici que, lors de l'injection d'un combustible solide pulvérulent ou granuleux dans le haut fourneau, il faut réaliser une combustion aussi complète que possible du combustible solide pulvérulent ou granuleux dans la zone turbulente située à proximité immédiate de l'embouchure de la tuyère dans le creuset. En effet, en aval de cette zone turbulente la combustion du combustible solide pulvérulent ou granuleux ne peut plus être complète. Or, les résidus solides d'une combustion incomplète s'accumulent dans le haut fourneau et dans les filtres de ce dernier; ce qui augmente considérablement la résistance à l'écoulement des gaz chauds et influence défavorablement le fonctionnement du haut fourneau. Plus les débits de combustible solide pulvérulent ou granuleux injectés dans le creuset augmentent, plus il devient difficile d'obtenir une combustion complète dans la zone turbulente du creuset, et plus les quantités de résidus solides de la combustion augmentent.

La difficulté d'obtention d'une combustion complète dans la zone turbulente du creuset résulte, d'une part, de la faible distance disponible pour le déroulement de cette combustion (de l'ordre de 200 mm) et, d'autre part, de la vitesse très élevée du vent chaud dans la tuyère (de l'ordre de 200 m/s). Les mécanismes de la combustion doivent par conséquent se dérouler dans un intervalle de temps extrêmement court. Ces mécanismes peuvent être résumés comme suit: le jet de combustible solide pulvérulent ou granuleux doit être dissocié; les particules isolés de combustible solide pulvérulent ou granuleux doivent être réchauffées jusqu'à provoquer le dégagement de gaz de pyrolyse; les gaz de pyrolyse doivent se mélanger avec le comburant; l'inflammation de ce mélange gazeux doit avoir lieu et les résidus solides de la pyrolyse doivent réagir avec le comburant dans une réaction d'oxydation hétérogène.

Un pas important en ce qui concerne l'augmentation de la cinétique de ces mécanismes de combustion a déjà été réalisé grâce à l'injection annulaire du combustible solide pulvérulent ou granuleux avec les lances décrites dans la demande de brevet EP-A-0576869.

Un premier but de la présente invention est de modifier ces lances pour améliorer encore d'avantage la cinétique de la combustion, surtout lorsqu'on travaille avec des débits importants de combustible solides pulvérulents ou granuleux.

Ce premier objectif est atteint par une lance pour l'injection combinée d'un combustible solide pulvérulent ou granuleux, notamment du charbon pulvérisé, et d'un comburant gazeux dans un creuset de haut fourneau, comprenant un corps de lance muni d'une embouchure frontale, une bouche d'injection centrale pour le comburant gazeux agencée dans ladite embouchure frontale, et une bouche d'injection pour combustible solide pulvérulent ou granuleux, disposée annulairement autour de la bouche d'injection pour le comburant gazeux, qui est caractérisée par un corps de déflexion pour le comburant gazeux agencé en aval des deux bouches d'injection dans un jet de comburant gazeux créé par la bouche d'injection centrale, de façon à faire diverger ce jet de comburant gazeux dans un jet à section annulaire de combustible solide pulvérulent ou granuleux créé par la bouche d'injection annulaire.

Le corps de déflexion selon l'invention fait diverger le comburant gazeux directement à la sortie de la lance dans le jet à section annulaire de combustible solide pulvérulent ou granuleux. Il provoque dès lors un contact direct du jet à section annulaire de combustible solide pulvérulent ou granuleux avec le jet de comburant gazeux à proximité immédiate de l’embouchure de la lance, ce qui garantit une formation plus rapide d'un mélange combustible entre le combustible solide pulvérulent ou granuleux et le comburant gazeux.

Le corps de déflexion selon l'invention est de loin plus efficace que l'élément hélicoïdal, décrit dans la demande de brevet EP-A-0576869, qui était intégré dans une position protégé à l'intérieur de la bouche d'injection centrale du comburant gazeux. Dans ce contexte il importe de noter que - contrairement à ce qu'on attendait - le corps de déflexion selon l'invention a une durée de vie plus que satisfaisante, malgré qu'il se trouve en aval des bouches d'injections dans une position très exposée, aussi bien du point de vue thermique, que du point de vue abrasion par le combustible solide pulvérulent ou granuleux.

Il sera aussi apprécié qu'on propose dans le cadre de la présente invention des exécutions particulièrement avantageuses du corps de déflexion. Ces exécution permettent notamment un remplacement aisé du corps de déflexion.

Un deuxième but de la présente invention est de proposer un procédé modifié pour l'injection combinée d'un combustible solide pulvérulent ou granuleux, notamment du charbon pulvérisé, et d'un comburant gazeux dans un jet de vent chaud injecté à haute vitesse dans le creuset d'un haut fourneau, qui permet d'améliorer encore davantage la cinétique de la combustion, surtout lorsqu'on travaille avec des débits importants de combustible solide pulvérulent ou granuleux.

Ce deuxième objectif est atteint par un procédé pour l'injection combinée d'un combustible solide pulvérulent ou granuleux, notamment du charbon pulvérisé, et d'un comburant gazeux dans un jet de vent chaud dans une tuyère de haut fourneau, dans lequel on crée un jet creux de combustible solide pulvérulent ou granuleux dans le vent chaud et on injecte le comburant gazeux à l'intérieur de ce jet creux de combustible solide pulvérulent ou granuleux, et qui est caractérisé en ce que l'on crée un jet de comburant gazeux fortement divergeant à l'intérieur du jet creux de combustible solide pulvérulent ou granuleux,et l'on crée un jet à section annulaire de comburant gazeux entre le jet de vent chaud et le jet creux de combustible solide pulvérulent ou granuleux, ce jet à section annulaire de comburant gazeux ayant une vitesse moyenne initiale sensiblement plus faible que la vitesse du jet de vent chaud qui l'entoure.

Ce procède facilite fortement la formation rapide d'un mélange combustible à la sortie de la lance. En effet, le jet de comburant gazeux constitue une couche périphérique "molle" riche en oxygène qui est intercalé entre le jet "dur" de vent chaud et le jet creux de combustible solide pulvérulent ou granuleux. Cette couche "molle" de comburant gazeux facilite un éclatement du jet de charbon pulvérisé par le jet central de comburant gazeux qui lui est fortement divergeant. Dans ce contexte il convient de remarquer que le jet de vent chaud dans une tuyère est en effet un jet de gaz très "dur"; c'est-à-dire difficilement pénétrable par un autre jet de gaz, respectivement par un combustible solide pulvérulent ou granuleux en suspension dans un jet de gaz. Cette dureté élevée du jet d'air chaud est due à sa vitesse élevée (de l'ordre de 200 m/s) et à la viscosité élevée du vent chaud à une température de 1200°C (la viscosité des gaz augmente fortement avec la température). Le jet intercalaire de comburant gazeux est par contre moins "dur", et par conséquent plus facilement pénétrable, puisque sa vitesse est moins élevée (généralement de plus de 50%) et sa température est moins élevée.

Dans la demande de brevet EP-A-0576869 susmentionnée, on avait proposé d'enrichir le vent chaud en oxygène pour favoriser la combustion. Vu la dureté du jet de vent chaud, il n'y a cependant presque pas d'interpénétration du jet de combustible solide pulvérulent ou granuleux et du jet de vent chaud; c'est-à-dire que l'oxygène supplémentaire introduit dans le vent chaud ne contribue probablement pas ou peu à la combustion du combustible solide pulvérulent ou granuleux dans la zone turbulente du creuset. Avec le procédé selon l'invention il y a par contre un mélange quasi instantané entre le combustible solide pulvérulent ou granuleux et le comburant gazeux supplémentaire à la sortie de la lance.

Pour appliquer ce procédé selon l'invention on utilise avantageusemént une lance telle que décrite plus haut qui est équipée d'une deuxième bouche d'injection pour un comburant gazeux disposée annulairement autour de la bouche d'injection annulaire pour le combustible solide pulvérulent ou granuleux.

D'autres avantages et caractéristiques de l'invention ressortiront de la description détaillée d'exécutions préférentielles sur base des dessins annexés, dans lesquels : la Figure 1 représente une coupe à travers l'extrémité avant d'une lance selon l'invention; - la Figure 2 représente une coupe selon le plan de coupe 2-2 repéré sur la Figure 1; la Figure 3 représente une vue d'une unité de déflexion pour la lance selon l'invention; la Figure 4 représente une coupe à travers une variante d'exécution de la lance selon la Figure 1.

Se référant à la Figure 1, la référence 10 repère globalement l'extrémité avant d'une lance pour l'injection combinée d'un combustible solide pulvérulent ou granuleux, notamment du charbon pulvérisé, et d'un comburant gazeux dans un creuset de haut fourneau. Le corps de cette lance comprend, de façon connue en soi, un tube extérieur 12 et un tube intérieur 14. Le tube intérieur 14 est raccordé à un circuit de distribution d'un comburant gazeux. Le tube extérieur 16 délimite autour du tube intérieur 14 un espace annulaire 16. Ce dernier est raccordé à un circuit de distribution de charbon pulvérisé en suspension dans un gaz.

L'extrémité avant 10 de cette lance comprend une embouchure frontale, qui est repérée globalement par la référence. 18. Dans cette embouchure frontale 18 sont agencées, dans un même plan transversal à l'axe de la lance, une bouche d'injection centrale 20 et une bouche d'injection annulaire 22, qui entoure la bouche d'injection centrale 20. Reste à noter que les deux bouches d'injection 20 et 22 peuvent éventuellement comprendre plusieurs ouvertures de sorties isolées les unes des autres. Le tube 14, véhiculant le comburant gazeux, débouche dans la bouche d'injection centrale 20. L'espace annulaire 16, véhiculant le charbon pulvérisé, débouche dans la bouche d'injection annulaire 22. La lance est par conséquent apte à produire un jet central de comburant gazeux, entouré par un jet à section annulaire de charbon pulvérisé.

Un élément caractéristique de la lance selon l'invention est un corps de déflexion 24 pour le jet central de comburant gazeux. Ce corps de déflexion 24 est situé en aval des deux bouches d'injection 20 et 22, axialement dans le jet central de comburant gazeux. Son but est de diriger le comburant gazeux dans le jet à section annulaire de charbon pulvérisé à proximité immédiate de l'embouchure 18 de la lance.

De préférence le corps de déflexion 24 est conçu de façon à faire diverger le jet central de comburant gazeux avec symétrie de révolution par rapport à l'axe central de la bouche 20. Un tel résultat est par exemple atteint lorsque le corps de déflexion 24 présente une surface d'impact 26 pour le jet de comburant gazeux qui engendre un cône de révolution sensiblement coaxial à l'axe central de la bouche 20. L'angle au sommet du cône de déflexion détermine alors l'angle avec lequel le jet du comburant gazeux pénètre dans le jet à section annulaire de charbon pulvérisé. Plus l'angle au sommet du cône est obtus, plus vite le comburant gazeux diverge dans le jet à section annulaire de charbon pulvérisé, et plus la distance nécessaire pour créer un mélange combustible est réduite. D'un autre côté, un angle au sommet du cône de déflexion ne doit pas être trop obtus, afin de ne pas avoir une combustion trop proche de l'embouchure de la lance, ce qui risquerait de détruire cette dernière. De plus, une combustion du jet de charbon pulvérisé à l'intérieur de la tuyère risque d'endommager la paroi interne de celle-ci. L'angle au sommet du cône de déflexion doit par conséquent être optimisé en fonction de différents paramètres qui sont par exemple: le diamètre intérieur de la tuyère, la distance entre l'embouchure de la lance dans la tuyère et l'embouchure de la tuyère dans le creuset, la vitesse du comburant et du combustible à la sortie de la lance, et la vitesse du vent chaud.

Se référant à la Figure 3, on voit que le corps de déflexion 24 proprement dit est supporté, à l'aide d'éléments d'espacement 32, sur une première extrémité d'un manchon de montage 28. L'autre extrémité du manchon de montage est fixée au tube intérieur 14. Ce manchon de montage 28 forme aussi la bouche d'injection centrale 20 et délimite ensemble avec le tube extérieur 12 la bouche annulaire 22.

Le manchon de montage 28 se compose de préférence d'un demi-manchon arrière 36 et d'un demi-manchon avant 38. Le demi-manchon avant 38 forme ensemble avec les éléments d'espacement 32 et le corps de déflexion 24 une seule pièce réalisée en un matériau résistant à des températures élevées (au moins jusqu'à 1300°C). Ce matériau ou métal a nécessairement le désavantage de n'être pas ou seulement difficilement soudable, ce qui cause un problème de fixation du manchon de montage 28 au tube 14. Pour résoudre ce problème de fixation on a prévu le manchon de montage 28 en deux parties. Le demi-manchon arrière 36 est en effet réalisé en un métal qui est moins résistant à des températures élevées et plus facilement soudable. Ce manchon arrière peut dès lors être fixé à l'aide d'une soudure circonférentielle 34 au tube intérieur 14. Le demi-manchon avant 38 et le demi-manchon arrière 36 sont assemblés par emboîtement. Il sera noté que le demi-manchon arrière vient de préférence s'emboîter dans le demi-manchon avant 38, afin d'avoir une meilleure protection de cet assemblage par emboîtement contre les température élevées régnant en aval de l'embouchure 18 de la lance. L'emboîtement’ est bloqué mécaniquement contre un déplacement, par exemple en insérant des éléments de fixation 40 dans des trous de passage 42, qui se recouvrent deux à deux dans la zone d'emboîtement. Il sera noté que ces éléments de fixation 42 sont sollicités exclusivement en cisaillement. Ils suffit dès lors de les bloquer en direction radiale par un point de soudure, soit à l'intérieur, soit à l'extérieur du manchon de montage 28, car ces points de soudure ne doivent reprendre aucun effort substantiel.

Les éléments d'écartement 32 sont de préférence agencés obliquement par rapport au génératrices du manchon de montage 28; ceci dans le but de moins perturber la symétrie de révolution du jet de gaz dévié latéralement par le cône déflecteur 26. La hauteur des éléments d'espacement est de préférence choisie de façon à définir des ouvertures latérales pour le gaz comburant, entre la section frontale 44 du manchon de montage cylindrique 28 et le bord extérieur de la surface d'impact 26, dont la longueur axiale est approximativement égale au diamètre de la bouche d'injection centrale.

L'ensemble représenté sur la Figure 3 forme une unité de déflexion préassemblée qui, en cas d'usure du corps de déflexion 24 est remplacée en bloc. A cette fin le tube extérieur 12 du corps de lance est enlevé, et le tube intérieur 14 est tronçonné au niveau de la soudure 34. Une nouvelle unité de déflexion préassemblée, telle que représentée sur la Figure 3, est ensuite soudée au tube intérieur 14, et le tube extérieur 12 est remis en place.

Il sera apprécié que le corps de déflexion est, contrairement à ce que l'homme de l'art attendait a priori, relativement peu soumis à des phénomènes d'usure dus, d'un côté au caractère abrasif du charbon pulvérisé, et de l'autre côté aux températures élevées régnant près de l'embouchure de la lance. A posteriori on explique ce phénomène surprenant par le fait que le jet de comburant gazeux heurtant de plein fouet le corps de déflexion 24 constitue un écran efficace contre les particules de charbon pulvérisé et assure un refroidissement efficace du corps de déflexion 24.

La Figure 4 représente une variante d'exécution d'une lance selon l'invention. Cette exécution diffère de celle de la Figure 1 par le fait qu'un troisième tube 50 entoure le tube 12 et délimite autour de ce dernier un espace annulaire 52. Ce dernier est raccordé à un circuit de distribution d'un comburant gazeux et définit une bouche d'injection annulaire 54 pour ce gaz, qui entoure la bouche d'injection annulaire 22 pour le combustible solide pulvérulent ou granuleux. Le corps de déflexion 24 fait diverger le jet central de comburant gazeux, créé par la bouche d'injection centrale 20, dans le jet de combustible solide pulvérulent ou granuleux creux, créé par la bouche d'injection annulaire 22. Ce jet de combustible solide pulvérulent ou granuleux creux éclate pour ce mélanger avec le comburant gazeux du jet créé par la deuxième bouche d'injection annulaire 54.

A titre d'exemple on notera les vitesses moyennes suivantes pour les différents fluides dans la section d'embouchure de la lance: -vent chaud de l'ordre de 200 m/s; -comburant gazeux dans la bouche d'injection 54, de l'ordre de 100 m/s; -charbon pulvérisé dans la bouche d'injection 22, de l'ordre de 10 à 20 m/s; -comburant gazeux dans la bouche d'injection 20, de l'ordre de 120 à 140 m/s.

Il sera aussi noté que les sections de passage importantes de l'espace annulaire 52 et de la bouche d'injection annulaire 54 permettent d'avoir des débits de comburant beaucoup plus importants dans le jet à section annulaire créé par la bouche d'injection 54, que dans le jet central créé par la bouche d'injection centrale 20.

Le comburant injecté est de préférence de l'oxygène.

Claims (10)

1. Lance pour l'injection combinée d'un combustible solide pulvérulent ou granuleux, notamment du charbon pulvérisé, et d'un comburant gazeux dans un creuset de haut fourneau, comprenant un corps de lance (10) muni d'une embouchure frontale (18), une bouche d'injection centrale (20) pour le comburant gazeux dans ladite embouchure frontale (18), et une bouche d'injection (22)pour le combustible solide pulvérulent ou granuleux, disposée dans ladite embouchure frontale (18) annulairement autour de la bouche d'injection (20) pour le comburant gazeux caractérisé par un corps de déflexion (24) pour le comburant gazeux agencé en aval des deux bouches d'injection (20, 22) dans un jet de comburant gazeux créé par la bouche d'injection centrale (20), de façon à faire diverger ce jet de comburant gazeux dans un jet à section annulaire de combustible solide pulvérulent ou granuleux créé par la bouche d'injection annulaire (22).

2. Lance selon la revendication 1, caractérisée en ce que ledit corps de déflexion (24) présente une surface d'impact conique (26) agencée sensiblement dans l'axe du jet de comburant gazeux devant ladite bouche d'injection centrale (20).

3. Lance selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que la bouche d'injection centrale (20) pour le comburant est formé par un premier tube cylindrique (14), en ce qu'un deuxième tube cylindrique (12), coaxial audit premier tube cylindrique (14), entoure ce dernier de façon à former la bouche d'injection annulaire (22) pour le combustible solide pulvérulent ou granuleux, en ce que le corps de déflexion (24) a un diamètre sensiblement égal au diamètre extérieur dudit premier tube cylindrique (14), et en ce que le corps de déflexion (24) est supportée par des éléments d'espacement (32) sur l'extrémité avant dudit premier tube cylindrique (14).

4. Lance selon la revendication 3, caractérisée en ce que les éléments d'espacement (32) sont conçus de façon à définir des ouvertures latérales pour le gaz comburant entre la surface frontale (44) de ladite extrémité avant dudit premier tube cylindrique (14) et ledit corps de déflexion (24) dont la dimension axiale est sensiblement égale au diamètre intérieur de ladite extrémité avant dudit premier tube cylindrique (14).

5. Lance selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que ledit corps déflecteur (24) est solidaire d'un manchon de montage (28), en ce que ce manchon de montage (28) comprend un demi-manchon avant (38) et un demi-manchon arrière (36) aptes à être assemblés mécaniquement, en ce que ledit corps de déflexion (24), les éléments d'espacement (32), ainsi que ledit demi-manchon avant (38) sont réalisés en une seule pièce en un métal résistant à des températures élevées, et en ce que ledit demi-manchon arrière (36) est réalisé en un métal apte à être fixé par soudage audit premier tube cylindrique (14) de la lance.

6. Lance selon la revendication 5, caractérisée en ce que ledit demi-manchon avant (38) est apte à s'emboîter sur ledit demi-manchon arrière (36), en ce que ledit demi-manchon avant (38) et ledit demi-manchon arrière (36) sont munis chacun d'au moins un trou de passage radial (42) qui se recouvrent deux à deux en position emboîtée des deux demi-manchons,et en ce que des moyens de blocage (40) agencés dans les trous de passage (42) bloquent axialement les demi-manchons (36, 38) .

7. Lance selon l'une quelconque des revendications 3 à 6, caractérisé en ce que les éléments d'espacement (32) sont des barrettes inclinées par rapport aux génératrices dudit premier tube cylindrique 14.

8. Lance selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé par une deuxième bouche d'injection (54) pour un comburant gazeux disposée dans ladite embouchure frontale (18) annulairement autour de la bouche d'injection annulaire (22) pour le combustible solide pulvérulent ou granuleux.

9. Procédé pour l'injection combinée d'un combustible solide pulvérulent ou granuleux, notamment du charbon pulvérisé, et d'un comburant gazeux dans un jet de vent chaud dans une tuyère de haut fourneau, dans lequel on crée un jet creux de combustible solide pulvérulent ou granuleux dans le vent chaud et on injecte le comburant gazeux à l'intérieur de ce jet creux de combustible solide pulvérulent ou granuleux, caractérisé en ce que l'on crée un jet de comburant gazeux fortement divergeant à l'intérieur du jet creux de combustible solide pulvérulent ou granuleux,et l'on crée un jet à section annulaire de comburant gazeux entre le jet de vent chaud et le jet creux de combustible solide pulvérulent ou granuleux, ce jet à section annulaire de comburant gazeux ayant une vitesse moyenne initiale sensiblement plus faible que la vitesse du jet de vent chaud qui l'entoure.

10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que la vitesse initiale du jet à section annulaire de comburant gazeux représente moins de 60% de la vitesse du vent chaud.