FR3024640A1 - Substrat de culture pour plantes - Google Patents

Abstract

La présente invention a pour objet un substrat de culture pour plantes comprenant des copeaux de bois et/ou des copeaux d'écorce et/ou de l'écorce défibrée de Taxodiaceae sous forme de fibres foisonnantes. L'invention a également pour objet un procédé de préparation d'une composition comprenant des copeaux de bois et/ou des copeaux d'écorce et/ou de l'écorce défibrée de Taxodiaceae. L'invention a également pour objet l'utilisation comme substrat de culture pour plantes d'une composition comprenant des copeaux de bois et/ou d'écorce et/ou de l'écorce défibrée de Taxodiaceae.

Description

1 SUBSTRAT DE CULTURE POUR PLANTES La présente invention a pour objet un substrat de cultures pour plantes à base de copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou d'écorce défibrée. Les substrats de culture sont utilisés dans le domaine de l'horticulture, et constituent une base matérielle, ou support, qui permet d'assurer la pérennité et développement de la plante. Ces substrats peuvent être de nature organique, minérale ou synthétique. Ils doivent présenter des caractéristiques de porosité à l'air et à l'eau, permettant à la fois l'ancrage des organes absorbants des plantes, mais aussi leur contact avec les solutions nécessaires à leur croissance. Il doit également permettre un bon drainage. Les substrats organiques sont des éléments, contenant en majorité du carbone et qui se dégradent progressivement. Ces substrats sont en premier lieu les tourbes blondes et brunes. L'argile, le gravier, les scories ou la terre végétale sont d'autres substrats organiques connu par l'homme du métier pour réguler la rétention en eau du milieu de culture. Les écorces, les fibres de bois et les fibres de coco sont utilisées généralement pour le paillage, c'est-à-dire qu'elles sont déposées à la surface de la culture. Le paillage est destiné à éviter l'évaporation et le développement de mauvaises herbes. D'autres substrats organiques sont la terre dite « de bruyère » et le fumier. Les substrats minéraux naturels sont notamment le sable ou le gravier. La composition du substrat doit changer selon l'utilisation désirée, telle que les semis, les rempotages, les plantes vertes ou fleuries en pot, le potager ou la culture des 20 agrumes. L'efficacité d'un substrat se juge d'abord sur le développement racinaire. La structure d'un substrat doit permettre un développement racinaire important, soit la capacité pour le tissu racinaire d'occuper sans effort le milieu et d'absorber l'eau, l'air, et les éléments minéraux présents dans l'eau et le milieu. Des feuilles vertes, turgescentes. en 25 croissance active, sont le signe du bon fonctionnement des racines et donc de l'efficacité du terreau. L'asphyxie racinaire a lieu lorsque le milieu est trop dense pour que l'air ne circule. Le milieu doit en effet présenter des éléments poreux pour faciliter le passage de Fair. La porosité est constituée notamment par la microporosité et la macroporosité. Le milieu doit également offrir une capacité en rétention d'eau suffisant pour limiter 30 l'action d'arrosage, afin notamment d'éviter le phénomène de lessivage. Le pH du substrat doit être compatible avec la croissance des végétaux. La conductivité d'un substrat permet de mesurer la concentration en ions de la phase liquide d'un substrat. c'est une mesure indirecte de la salinité d'un substrat 3024640 2 La richesse en éléments minéraux et oligo-éléments d'un substrat peut quant à elle être facilement corrigée par l'addition ultérieure de solutions nutritives. Enfin, le support ne doit pas présenter de phytotoxicité, et ne pas contenir un seuil d'éléments terpéniques nuisible au développement des plantes.

5 La tourbe est actuellement quasi-exclusivement le seul substrat utilisé par les pépiniéristes, car cette matière, qui s'est formée sur plusieurs milliers d'années, a des propriétés qu'il est difficile de trouver dans d'autres matériaux. Cependant, la tourbe n'est pas un produit renouvelable, son exploitation industrielle conduit donc à sa destruction irrémédiable et tend à l'épuisement des ressources. De plus, les impacts environnementaux 10 du transport de la tourbe à partir des zones géographiques d'extraction, notamment en Europe du nord, vers toutes les zones d'utilisation, sont lourds, et le bilan carbone ainsi créé est non négligeable. Enfin, la tourbe est compactée pour des raisons logistiques. Suivant les taux de compaction et l'empilage excessif des unités emballées, les fibres peuvent être cassées et ainsi altérer la capacité de foisonnement finale et donc la porosité du substrat. De 15 même, si la balle de tourbe n'est pas correctement décompactée, ou trop fortement brossée, alors des éléments fins en excès densifient le substrat. A l'inverse, si la tourbe est trop faiblement brossée pour être décompactée, des éléments restent coagulés et le substrat sera trop dense. est donc souhaitable de développer une solution alternative à l'utilisation de la 20 tourbe, en privilégiant la mise au point de substrats horticoles locaux, permettant de pérenniser la production de plantes, garantissant une attitude plus écologique et limitant le coût de production des fleurs et des plantes en pot et à massif. Il est connu à ce jour plusieurs substrats préparés par la transformation physique et chimique du bois.

25 EP0147349 décrit un milieu de culture pour plantes comprenant des fibres de bois obtenues par un traitement physique et chimique consistant à cuire à la vapeur d'eau des copeaux de bois, à les défibrer en présence de vapeur d'eau sous pression puis à égoutter le mélange eau-fibres ainsi obtenu. EP 0947130 décrit un milieu de culture pour plantes à base de fibres de bois 30 obtenues par défibrage et cuisson à la vapeur, dans lequel les fibres sont, au moins partiellement, enroulées sur elles-mêmes. Le procédé d'obtention de ce milieu comprend une étape de défibrage et de cuisson à la vapeur, suivie d'une étape d'enroulement des fibres. WO 2004/071176 décrit un procédé de fabrication d'un milieu de culture pour 35 plantes, daris lequel un matériau de base est mélangé avec un agent thermoplastique de 3024640 3 liaison, ledit mélange est ensuite chauffé puis refroidi pour permettre à l'agent de liaison de lier le matériau de base. EP0923854 décrit un procédé pour fabriquer un succédané de tourbe comprenant la désagrégation physique et chimique de matériau contenant de la lignocellulose.

5 L'invention permet de palier aux contraintes décrites ci-dessus afin de produire, de manière simple et économique, un substrat à vocation agricole comprenant des copeaux de bois et/ou des copeaux d'écorce et/ou de l'écorce défibrée, de Taxodiaceae. Ce substrat de culture évite les inconvénients techniques et énergétiques et la mobilisation d'un outil industriel lourd, liés aux processus complexes évoqués ci-dessus, et ne nécessite pas de 10 cuisson à la vapeur ou de processus de pulvérisation. La famille du cyprès chauve, ou Taxodiaceae, est une famille de conifères originaire d'Extrême-Orient. Le Cryptomeria du Japon, Cyprès du Japon ou Cèdre du Japon (Cryptomeria japonica) est l'unique espèce de la famille des Taxodiceae. Cet arbre résineux à croissance rapide est très rustique et croît dans les sols frais et humides à tendance 15 légèrement calcaire. L'espèce est présente notamment au Japon, en Chine, en Corée, ainsi qu'à l'île de la Réunion. Un substrat selon l'invention, réduit ou évite l'usage de la tourbe en horticulture, permet une fabrication selon un processus à la fois simple et souvent local, et présente donc un fort intérêt économique. Par ailleurs, un substrat selon l'invention possède une bonne stabilité biochimique naturelle, qui a pour conséquence une dégradation suffisamment lente du substrat de culture et n'entraîne donc pas de phytotoxicité du milieu. L'utilisation du bois de Taxodiceae permet d'obtenir un substrat de culture sain. La teneur en potasse du bois et de l'écorce est un élément important, et sa concentration peut atteindre 3 mg/L. L'intérêt d'un substrat selon l'invention, comprenant uniquement des copeaux de bois et/ou des copeaux d'écorce et/ou de l'écorce défibrée de Taxodiaceae est donc notamment : - une porosité totale très élevée. Les masses volumiques sont donc basses. - les teneurs en matière organique sont > à 95%, en cohérence avec la nature du matériau. - les pH sont neutres dans l'ensemble, légèrement acide pour l'écorce. - les extraits aqueux sont très peu chargés (conductivités très faibles). De façon étonnante, nous observons que l'utilisation de copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou écorce défibréede Taxodiaceae et notamment de Cryptomeria japonica en substrat de culture comme décrit par la suite, n'entraine pas de phytotoxicité du milieu. Cela est d'autant plus étonnant que selon les bonnes pratiques de l'utilisation de bois en amendement pour le sol on utilise des feuillus, jamais des résineux, sauf à faire des 3024640 4 traitements lourds et couteux. Il est également considéré que les conifères (pins, épicéas, cyprès, thuyas, genévriers, cades...) n'ont pas le même métabolisme que les feuillus et ne conviennent pas pour un bon substrat. La décomposition lente et la nature chimique de la lignine ou de l'écorce, sous la 5 forme produite de copeaux, n'entraine pas de dégénérescence de la plante. Avec le substrat selon l'invention, nous n'observons pas d'impact de composés chimiques classiques du conifère qui freine le développement des végétaux comme l'état de l'art de la culture des plantes pourrait l'envisager. L'invention a donc pour premier objet un substrat de culture pour plantes 10 comprenant au moins 5%, en volume de substrat, de copeaux de bois et/ou de copeaux d'écorce et/ou d'écorce défibrée de Taxodiaceae, lesdits copeaux de bois, copeaux d'écorce et écorce défibrée étant formés de fibres foisonnantes. Selon un premier mode de réalisation, l'invention a pour objet un substrat de culture pour plantes comprenant au moins 5%, en volume de substrat, de copeaux de bois de Taxodiaceae. Selon un autre mode de réalisation, 15 l'invention a pour objet un substrat de culture pour plantes comprenant au moins 5%, en volume de substrat, d'un mélange de copeaux de bois et de copeaux d'écorce de Taxodiaceae. Selon un autre mode de réalisation, l'invention a pour objet un substrat de culture pour plantes comprenant au moins 5%, en volume de substrat, d'écorce défibrée de Taxodiaceae.

20 Lesdits copeaux de bois et copeaux d'écorces ont obtenus par rabotage de bois de Taxodiaceae non traité chimiquement. Le rabotage de grumes non écorcées de Taxodiaceae conduit à l'obtention d'un mélange de copeaux de bois et de copeaux d'écorce. Les copeaux de bois et les copeaux d'écorce, ou « copeaux », sont obtenus par tout procédé connu de l'homme de l'art, et notamment selon un procédé décrit dans le brevet 25 FR2716832. L'action de la transformation physique du bois, par un processus de rabotage, permet d'obtenir des copeaux contenant des fibres longues et fines, selon le réglage des passes du bois à raboter. Les copeaux sont produits en choisissant différents paramètres ; la longueur et l'épaisseur des copeaux afin d'obtenir le coefficient de foisonnement cible et optimiser la plage granulométrique souhaitée.

30 L'écorce défibrée de Taxodiaceae est obtenue par un procédé de défibrage. De façon préférée, cette étape est réalisée par un broyeur de végétaux de type « Chiper ». En effet, l'écorce, et dans une moindre mesure la lignine de la famille des Taxodiaceae est naturellement filandreuse, et permet d'obtenir une matière première de substrat intéressante, notamment par la simple action de coupe par broyage d'un rotor à lames de type « chiper » 3024640 5 et éventuellement sous l'action plus prononcée de défibrage par l'action de broyage d'un rotor équipé de fléaux. La présente invention a donc pour objet un procédé de préparation d'une composition comprenant de l'écorce défibrée de Taxodiaceae, ledit procédé comprenant une 5 étape de broyage de l'écorce sous l'action de couteaux et/ou de fléaux. De préférence, dans un substrat selon l'invention, les copeaux sont caractérisés par un coefficient de foisonnement, c'est-à-dire le rapport entre le volume final des copeaux et le volume initial des matériaux, ce coefficient de foisonnement étant compris entre 1 et 4, de 10 préférence entre 1,5 et 3, et plus préférentiellement égal ou voisin de 2. De préférence, lesdits copeaux sont caractérisés par une épaisseur comprise entre 0,1 et 4 mm et /ou une longueur comprise entre 0,1 et 40 mm. Les copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou écorce défibrée peuvent être mélangés par tout moyen technique connu de l'homme du métier, et notamment en utilisant 15 un mélangeur industriel. L'invention a également pour objet une composition comprenant des copeaux d'écorce de Taxodiaceae, obtenue selon un procédé de broyage, ou un procédé de broyage ou de criblage, tel que décrit ci-dessus. La disparité granulométrique du produit brut issu du processus de transformation du 20 bois et/ou de l'écorce peut être conservée sans calibrage pour une utilisation standard du milieu de culture. Pour des cultures nécessitant une forte aération et une plus faible rétention d'eau, une action de calibrage par criblage pour extraire les particules fines peut être effectuée. Dans le cas inverse, des cultures nécessitant une plus forte rétention en eau et une plus faible aération, une action de calibrage par criblage pour extraire les particules les plus 25 grosses peut être effectuée. Selon le besoin d'une culture sensible afin de jouer sur la microporosité ou macroporosité du substrat ou pour simplement facilitée l'action d'empotage, l'invention a pour objet un substrat de culture comprenant des copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou de l'écorce défibrée, lesdits copeaux ayant été calibrés dans l'une des plages 30 granulométrique suivantes : - calibre supérieur à 2 mm, - calibre inférieur à 30mm, - calibre compris entre 2 et 20mm, - calibre compris entre 2 mm et 10 mm.

3024640 6 De préférence, les copeaux d'écorce, copeaux de bois et/ou écorce défibrée d'un substrat selon l'invention auront une taille homogène. Le calibrage des fibres peut être effectué par criblage des copeaux de bois, des copeaux d'écorce, ou d'un mélange de copeaux et d'écorce, selon une méthode bien connue.

5 En effet, selon l'usage du substrat, notamment pour le semis ou pour le rempotage, et selon le type de culture souhaité, l'horticulteur sélectionnera le substrat dont les copeaux de bois et/ou les copeaux d'écorce et/ou l'écorce défibrée ayant le calibre le plus adapté. Par exemple, pour la culture de bonsaï, un substrat selon l'invention comprenant en majorité ou exclusivement des copeaux de bois et/ou d'écorce présente en grand intérêt.

10 La présente invention a donc également pour objet un procédé de préparation d'une composition comprenant des copeaux d'écorce de Taxodiaceae, ledit procédé comprenant une étape de broyage de l'écorce sous l'action de couteaux et/ou de fléaux suivie d'une étape de criblage des copeaux d'écorce.

15 Selon d'autres modes de réalisation particuliers, un substrat selon l'invention comprend des copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou de l'écorce défibrée de Taxodiaceae mélangés à un ou plusieurs autres composés, sélectionné par l'homme du métier afin d'obtenir un substrat de culture stable pour une culture donnée. Les copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou écorce défibrée peuvent être 20 mélangés à d'autres composés par tout moyen technique connu de l'homme du métier, et notamment en utilisant un mélangeur industriel. L'invention a donc également pour objet un substrat de culture pour plantes comprenant des copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou écorce défibrée de Taxodiaceae, et une base stable. Par « base stable » on entend une composition permettant 25 d'assurer l'équilibre des éléments minéraux dans le temps, et notamment l'équilibre en azote, phosphore et potasse (« trio NPK »). L'homme du métier, spécialiste de l'horticulture, sélectionne la base stable adaptée au type de culture envisagée. Selon un mode de réalisation particulier, la base stable est choisie parmi : un engrais, un substrat de culture à base de tourbe, de déchets verts, de terre dite « de bruyère » 30 et/ou de fibre de coco, un terreau de feuilles ou un terreau de couche. En effet, une condition importante pour obtenir un bon résultat est notamment le contrôle du rapport carbone sur azote, l'objectif étant qu'il n'y ait pas de compétition entre l'absorption par les plantes et la réorganisation de la matière organique par les microorganismes du sol, afin d'éviter le phénomène de "faim d'azote". Pour ce faire l'utilisateur d'un substrat selon 3024640 7 l'invention peut notamment choisir de mélanger le dit substrat à un substrat de culture stable à base de tourbe ou en amendant le milieu de culture en engrais riche en azote. Selon un mode de réalisation particulier, un substrat selon l'invention comprend des copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou écorce défibrée de Taxodiaceae mélangés à au 5 moins un autre élément choisi parmi les substrats minéraux connus, tels que du sable, du gravier, des argiles dures, de la pouzzolane, des argiles expansées, de la perlite, de la vermiculite, des laines minérales, et/ou parmi les substrats synthétiques tels que le polystyrène expansé et la mousse de polyuréthane Selon un mode de réalisation particulier, un substrat selon l'invention comprend des 10 copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou écorce défibrée mélangés notamment à de la tourbe, dans des proportions choisies selon l'usage souhaité. Ladite tourbe peut être choisie parmi les tourbes brunes et les tourbes blondes, les tourbes standard et/ou les tourbes grossières, ou un mélange de différentes tourbes bien connues de l'homme du métier spécialisé dans le domaine de la culture des plantes et choisies pour une stabilité du substrat 15 dans le temps. Le mélange des copeaux de bois, et/ou des copeaux d'écorce et/ou d'écorce défibrée avec de la tourbe permet d'optimiser la porosité du milieu de culture, afin d'optimiser l'oxygénation des racines tout en conservant un pouvoir de rétention d'eau suffisant pour limiter l'arrosage et l'apport en éléments nutritifs. L'un des avantages procurés par ce mélange consiste en ce que l'apport en engrais est diminué dès lors que le 20 lessivage du substrat est diminué, en maîtrisant l'arrosage. Selon un autre mode de réalisation particulier, un substrat selon l'invention comprend des copeaux de bois mélangés notamment à un substrat minéral, tel que du gravier. Selon un mode de réalisation particulier de l'invention, un substrat de culture pour 25 plantes selon l'invention comprend un mélange de copeaux et bois et de copeaux d'écorce de Taxodiaceae. Selon ce mode de réalisation, il n'est pas nécessaire d'écorcer la grume avant de préparer les copeaux, ceci présente un intérêt majeur pour la diminution du coût de l'installation et pour le bilan carbone de l'opération. Le bois préféré sur lequel les travaux ont été faits est le Cryptomeria japonica, une 30 espèce notamment présente sur l'île de la Réunion, et permet donc la production locale, pouvant être éloignée des lieux de production de tourbe, et économique pour un substrat horticole. L'invention a donc également pour objet un substrat de culture comprenant des copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou écorce défibrée de Taxodiaceae dans lequel le Taxodiaceae est le Cryptomeria japonica.

3024640 8 Plus particulièrement, l'invention a pour objet un substrat pour plantes comprenant des copeaux de bois et/ou des copeaux d'écorce et/ou d'écorce défibrée de Taxodiaceae, lesdits copeaux et écorce défibrée étant formés de fibres foisonnantes, la proportion desdits copeaux de bois et/ou des copeaux d'écorce et/ou d'écorce défibrée, en volume dudit 5 substrat, étant d'au moins 5%, d'au moins 10%, d'au moins 20%, d'au moins 30%, d'au moins 40%, d'au moins 50%, d'au moins 60%, d'au moins 70%, d'au moins 80%, d'au moins 90%, ou de 100%. Selon un mode de réalisation particulier, un substrat de culture pour plantes selon l'invention comprend un mélange de copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou écorce 10 défibrée de Taxodiaceae et d'au moins un autre composé choisi parmi les bases stables et les substrats minérauux ou synthétiques. Selon un mode de réalisation particulier, l'invention a donc pour objet un substrat de culture pour plantes comprenant au moins 5%, en volume de substrat, de copeaux de bois de Taxodiaceae_ sous forme de fibres foisonnantes_ et au moins 5%, en volume de substrat, de copeaux d'écorce de Taxodiaceae.

15 Selon un autre aspect, l'invention a également pour objet l'utilisation comme substrat de cultures pour plantes d'une composition comprenant des copeaux de bois et/ou des copeaux d'écorce de Taxodiceae, lesdits copeaux étant formés de fibres foisonnantes. Plus particulièrement, l'invention a pour objet l'utilisation comme substrat de cultures pour plantes d'une composition comprenant des copeaux de bois et/ou des copeaux 20 d'écorce de Cryptomeria japonica, lesdits copeaux étant formés de fibres foisonnantes. L'invention a également pour objet un procédé de production d'une composition comprenant des copeaux d'écorce de Cryptomeria japonica, lesdits copeaux étant formés de fibres foisonnantes.

25 D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaissent dans les exemples et figures suivants. Légendes des figures : Figures lA et 1B : Développement racinaire après dépotage, après culture sur un substrat 30 100% tourbe (Figure 1A) ou après culture sur un substrat comprenant un mélange de copeaux de bois et de copeaux d'écorce de Cryptoméria (Figure 1B). Figure 2 : Copeaux de bois et d'écorce de cryptomeria obtenus selon le procédé de rabotage. Figure 3 : (de gauche à droite) copeaux d'écorce de cryptomeria après broyage à couteaux de type « chiper », copeaux d'écorce défibrés de cryptomeria après broyage à couteaux de 35 type « chiper » couplé à des marteaux fléaux, mélange de tourbe du commerce.

3024640 9 EXEMPLES Exemple 1 : Production de copeaux de bois, de copeaux d'écorce et d'écorce défibrée 5 de Cryptoméria japonica. Les copeaux de bois sont obtenus par rabotage d'une pièce de bois écorcée de Cryptoméria japonica. La variation de la hauteur de passe permet de réguler l'épaisseur des copeaux. La variation de la vitesse de rotation du porte outil couplée à la vitesse d'entraînement de la matière permet la régulation de la longueur des copeaux. Les variables 10 « matière » sont ajustées suivant l'humidité et le type de la matière traitée. Les copeaux d'écorce sont obtenus par rabotage d'une pièce de bois non écorcée de Cryptoméria japonica. Les copeaux d'écorce ainsi obtenus sont donc mélangés à des copeaux de bois. L'écorce défibrée est obtenue par broyage d'écorce de Cryptoméria japonica dans un 15 broyeur de végétaux de type « chipper » couplé à des couteaux et à des fléaux en position fixe ou libre. La variation de la vitesse d'entraînement de la matière couplée à la vitesse de rotation permet la régulation de la longueur des copeaux. L'action des fléaux permet un défibrage fort destiné à optimiser la microporosité. Les variables « matière » sont ajustées suivant l'humidité et le type de la matière traitée.

20 Les copeaux et l'écorce défibrée ainsi préparés permettent pour une application standard d'atteindre un coefficient de foisonnement (volume final par rapport au volume initial de matière) égal à 2. Les copeaux de bois et les copeaux d'écorces mélangés sont ensuite calibrés par criblage, le choix de la granulométrie des copeaux permet de moduler les caractéristiques du substrat de 25 culture et s'adapter aux limites physiques déterminées par un contenant de substrat donné. L'écorce défibrée peut également être calibrée par criblage. Pour les copeaux de bois et d'écorce et l'écorce défibrée destinés à la préparation de substrat de culture pour les semis, le criblage est destiné à éliminer les copeaux de calibre supérieur à 10 mm 30 Pour les copeaux de bois et d'écorce et l'écorce défibrée destinés à la préparation de substrat de culture pour le rempotage, le criblage est destiné à éliminer les copeaux de calibre inférieur à 2 mm. Un substrat standard peut également être préparé en éliminant les copeaux de calibre inférieur à 2 mm et les copeaux de calibre supérieur à 10 mm ou de calibre supérieur à 20 35 mm.

3024640 10 Les copeaux de bois et/ou les copeaux d'écorce et/ou l'écorce défibrée peuvent ensuite être mélangés à un engrais riche en azote, ou à de la tourbe. Du gravier peut également être ajouté au mélange.

5 Exemple 2 : Comparaison de différents substrats de culture pour plantes en pots L'objectif est d'étudier le comportement des plantes en pots et de pépinière cultivées dans plusieurs substrats à composition alternative, en comparaison avec un substrat standard. Les substrats testés ont des constituants substitutifs à la tourbe dans un objectif d'économie, de valorisation de la production locale et de respect de l'environnement. 10 1. Préparation des substrats Différents mélanges de copeaux de bois et/ou de copeaux d'écorce et/ou d'écorce défibrée de Cryptoméria et de tourbe sont réalisés, en cherchant à respecter les proportions de substrats grossiers et fins réalisés chez les pépiniéristes. Le témoin de référence comprend 50 % de tourbe grossière fibreuse et 50 % de tourbe standard.

15 Dans cet exemple, le mélange « Copeaux de bois et d'écorce Cryptoméria » a été préparé selon le procédé décrit dans l'exemple 1 et comprend 50 % de copeaux de bois de Cryptoméria et 50 % de copeaux d'écorce de Cryptoméria. Le premier substrat testé (substrat N°1) comprend 10 % du mélange « Copeaux de bois et d'écorce de Cryptoméria », 40% de tourbe grossière et 50% de tourbe standard.

20 Le substrat N°2 comprend 20 % du mélange « Copeaux de bois et d'écorce de Cryptoméria », 30% de tourbe grossière et 50% de tourbe standard. Le substrat N°3 comprend 25 % du mélange « Copeaux de bois et d'écorce de Cryptoméria », 25% de tourbe grossière, 25% de compost de déchets verts et 25% de tourbe standard.

25 D'autres substrats testés comprennent respectivement 40% du mélange « Copeaux de bois et d'écorce de Cryptoméria » et 60% de tourbe standard. 30% d'écorce défibrée de Cryptoméria, 20% de copeaux de bois de Cryptoméria, et 50% de tourbe standard. 30 30% d'écorce défibrée de Cryptoméria, 20% du mélange « Copeaux de bois et d'écorce de Cryptoméria », et 50% de tourbe standard. 10% d'écorce défibrée de Cryptoméria, 40% de copeaux de bois de Cryptoméria, et 50% de tourbe standard. 3024640 11 2. Protocole expérimental et résultats Les substrats ainsi préparés sont testés avec le Chrysanthème Suzanna. On peut éventuellement ajouter de la terre ou de l'engrais au substrat au moment du rempotage.

5 La conductivité des substrats est comparée. L'analyse des plantes porte sur la mesure de leur croissance, l'examen de la floraison, l'aspect des plantes et leur sensibilité aux maladies. Les plantes sont également comparées de façon qualitative (aspect des feuilles, aspect des plantes, caractérisation de la floraison, mortalité, qualité de l'enracinement notamment).

10 Les résultats obtenus en comparant les différents critères indiquent que les différents substrats évoluent de manière homogène. Un substrat selon l'invention, comprenant un mélange de copeaux de bois et/ou copeaux d'écorce et/ou écorce défibrée et/ou de la tourbe permet un développement des plantes comparable au développement obtenu en présence du témoin, dans lequel le substrat est constitué uniquement de tourbe. De plus, un substrat 15 selon l'invention peut être additionné, si nécessaire, de terre ou d'engrais, dans des limites maitrisée par l'homme du métier pour ne pas générer une asphyxie des racines ou un surdosage en engrais, et permettre la croissance des plantes à un niveau équivalent à celui obtenu avec le substrat témoin constitué de tourbe.

20 Exemple 3 : Comparaison du développement racinaire Comme indiqué dans les figures lA et 1B, nous observons après dépotage à gauche (Figure 1A) le substrat 100% tourbe, c'est-à-dire le témoin, et à droite (Figure 1B) un substrat selon l'invention comprenant 50% de tourbe et 50% de d'un mélange « Copeaux de 25 bois et d'écorce Cryptoméria » comprenant 50 % de copeaux de bois de Cryptoméria et 50 % de copeaux d'écorce de Cryptoméria. Nous observons un développement racinaire plus important dans le substrat selon l'invention par rapport au substrat témoin.