FR3023468B1 - Agrafe orthopedique d'osteosynthese et instrument de mise en place de cette agrafe - Google Patents

Abstract

L'invention concerne une agrafe orthopédique d'ostéosynthèse (1) comportant un corps (20) à partir duquel s'étendent quatre pattes (10A, 10B). Selon l'invention, les pattes étant réparties par paires adjacentes, les pattes de chaque paire définissant à leur jonction avec le corps deux points (A, B) par lesquels passe un axe de répartition (A1, B1), lesdites pattes sont situées par rapport au corps de telle manière que lesdits deux axes de répartition sont sécants.

Description

Domaine technique auquel se rapporte l'invention

La présente invention concerne de manière générale le domaine de l’ostéosynthèse, c’est-à-dire le traitement chirurgical des fractures ou des problèmes d'ordre mécanique affectant le squelette d’un patient.

Elle concerne plus particulièrement une agrafe orthopédique d’ostéosynthèse comportant un corps à partir duquel s’étendent quatre pattes.

Elle concerne également un instrument pour la mise en place d’une telle agrafe dans au moins un fragment osseux.

Arriere-plan technologique

En chirurgie orthopédique, les agrafes d’ostéosynthèse peuvent être utilisées dans différents cas de figures.

Elles sont généralement utilisées à la suite d’une fracture, pour bloquer deux fragments osseux dans l’axe l’un de l’autre et/ou pour comprimer ces fragments osseux l’un contre l’autre afin d’assurer une bonne résorption de la fracture.

Elles peuvent également être utilisées pour réaliser des montages d’arthrodèses (intervention chirurgicale destinée à bloquer une articulation lésée en vue d’obtenir une fusion osseuse) ou pour réaliser des interventions de type varisation ou valgisation (intervention chirurgicale destinée à redresser les articulations d’un patient).

Les agrafes les plus fréquemment utilisées présentent des formes en U, avec deux pattes parallèles de longueurs différentes. Pour traiter une fracture, les deux pattes de l’agrafe sont respectivement enfoncées dans les deux fragments osseux afin de maintenir ces derniers au contact l’un de l’autre.

On comprend aisément que l’utilisation d’une seule et unique agrafe ne permet pas de bloquer rigidement les deux fragments, ces derniers pouvant en effet encore pivoter l’un par rapport à l’autre. Il est alors connu de compléter ce montage au moyen d’un seconde agrafe décalée par rapport à la première.

Si l’utilisation de deux agrafes ne pose pas de problème particulier sur des fragments osseux de grandes tailles, il n’en va pas de même sur des fragments de petites dimensions. Dans ce cas, il peut en effet se poser un problème d’espace disponible et d’interférence entre les deux agrafes.

On connaît par ailleurs d’autre types d’agrafes, qui ne sont pas davantage adaptés aux fragments osseux de petites dimensions. Ainsi, pour traiter une fracture par compression osseuse, il est connu d’utiliser une agrafe en matériau à mémoire de forme qui, une fois mise en place et chauffée, assurera la compression des fragments osseux l’un contre l’autre. Une telle agrafe présente une embase rectangulaire et quatre pattes parallèles qui s’étendent à partir des quatre coins de l’embase. Une telle agrafe n’est pas utilisable sur des fragments osseux de pettes dimensions, du fait de la répartition des pattes qui sont très écartées les unes des autres et du fait des contraintes de compression mises en jeu. Cette agrafe ne permet en outre pas d’assurer un blocage satisfaisant de la mobilité de rotation des deux fragments osseux l’un par rapport à l’autre.

Quel que soit le type de l’agrafe utilisée, l’implantation de cette agrafe est actuellement réalisée en deux opérations successives, dites de préhension et d’impaction.

Au cours de l’opération de préhension, l’agrafe est présentée sur le site opératoire à l’aide d’un premier instrument de préhension, puis elle est légèrement enfoncée dans les fragments osseux, de manière à assurer son maintien sur les fragments osseux.

Au cours de l’opération d’impaction, l’agrafe est enfoncée dans les fragments osseux à l’aide d’un second instrument d’impaction spécifiquement prévu à cet effet. L’inconvénient majeur de cette technique réside dans le changement d’instruments entre la présentation de l’agrafe orthopédique sur le champ opératoire et son impaction. Ce changement d’instruments peut en effet induire une chute, un basculement ou un déplacement de l’agrafe orthopédique entre les deux opérations.

Objet de l’invention

Afin de remédier aux inconvénients précités de l’état de la technique, la présente invention propose une nouvelle agrafe répondant au problème majeur de manque d’espace disponible pour la fixation d’implants sur des fragments osseux de petites dimensions.

Plus particulièrement, on propose selon l’invention une agrafe telle que définie dans l’introduction, dans laquelle, les pattes sont réparties par paires adjacentes de telle manière que les pattes de chaque paire définissent à leur jonction avec le corps deux points par lesquels passe un axe de répartition, lesdits deux axes de répartition étant sécants.

Ainsi, grâce à l’invention, une seule et même agrafe permet d’assurer le rôle de deux agrafes, tout en évitant les problèmes d’interférences entre les agrafes. La mise en place d’une seule agrafe s’avère par ailleurs plus rapide à réaliser pour le chirurgien.

Cette mise en place sur des fragments osseux de petites dimensions ne pose en outre pas de problème particulier, grâce à la répartition des quatre pattes les unes par rapport aux autres. Cette répartition permet en effet de conférer une bonne compacité à l’agrafe, et de bons résultats en terme de maintien rigide des fragments osseux l’un contre l’autre. D’autres caractéristiques avantageuses et non limitatives de l’agrafe conforme à l’invention sont les suivantes : - le corps et les pattes sont réalisés dans un matériau qui leur permet de conserver leurs formes quelles que soient les variations de températures, pour autant que ladite température reste inférieure à la température de fusion dudit matériau ; - le corps et les pattes sont réalisés en matière plastique ou en titane, ou en acier inoxydable ou en alliage de chrome et de cobalt ; - les deux axes de répartition sont perpendiculaires ou forment un angle supérieur à 60 degrés ; - lesdites pattes présentent des sections rectangulaires ; - lesdites pattes présentent des extrémités pointues ; - lesdites pattes s’étendent en longueur selon des axes orthogonaux au plan moyen du corps ; et - ledit corps présente une forme de Y et dans lesquels deux premières pattes s’étendent à partir des extrémités des branches du Y, une troisième patte s’étend à partir de l’extrémité du pied du Y, et une quatrième patte s’étend à partir de l’un des bords longitudinaux du pied du Y. L’invention propose également un instrument tel que défini dans l’introduction, dans lequel il est prévu une partie de manœuvre, une partie d’impaction qui s’étend dans le prolongement de la partie de manœuvre et qui porte à son extrémité libre une platine, et une partie de préhension qui porte à son extrémité libre un rebord et qui est articulée par rapport à la partie d’impaction entre une position fermée dans laquelle la platine et le rebord s’étendent en regard l’un de l’autre de manière à délimiter entre eux un espace d’accueil et de blocage de ladite agrafe orthopédique d’ostéosynthèse, et une positon ouverte dans laquelle la platine et le rebord sont décalés latéralement l’un par rapport à l’autre. D’autres caractéristiques avantageuses et non limitatives de l’instrument conforme à l’invention sont les suivantes : - ladite partie d’impaction comporte un arbre qui s’étend en longueur selon un axe principal et ladite platine présente une face d’extrémité qui est tournée à l’opposé dudit arbre et qui s’étend dans un plan moyen orthogonal audit axe principal ; - ladite partie d’impaction comporte un arbre qui s’étend en longueur selon un axe principal et dans lequel ladite platine présente une face d’extrémité qui est tournée à l’opposé dudit arbre et qui s’étend dans un plan moyen incliné à plus de 60 degrés par rapport audit axe ; - les pattes de l’agrafe orthopédique d’ostéosynthèse s’étendant en longueur selon des axes inclinés par rapport au plan moyen du corps selon un angle d’inclinaison compris entre 45 et 90 degrés (bornes comprises), ladite partie d’impaction comporte un arbre qui s’étend en longueur selon un axe principal et ladite platine présente une face d’extrémité qui est tournée à l’opposé dudit arbre et qui s’étend dans un plan moyen incliné par rapport audit axe principal d’un angle égal audit angle d’inclinaison ; - ladite partie d’impaction comportant un arbre qui s’étend en longueur selon un axe principal, ledit rebord présente une forme telle qu’il bloque ladite agrafe orthopédique d’ostéosynthèse au moins en translation suivant ledit axe principal et en rotation autour d’un axe perpendiculaire audit principal ; - ladite platine présente une cavité en creux dans sa face d’extrémité, de forme complémentaire d’une partie au moins du corps de ladite agrafe orthopédique d’ostéosynthèse ; - ledit rebord présente une encoche pour le passage d’un bras de ladite agrafe orthopédique d’ostéosynthèse ; - il est prévu des moyens de verrouillage du pivotement de la partie de préhension par rapport à la partie d’impaction dans l’une au moins des deux positions ouverte et fermée ; et - la partie de manœuvre s’étend en longueur selon un axe principal et présente, à l’opposé de la partie d’impaction, un bord d’extrémité plat qui s’étend dans un plan orthogonal à l’axe principal.

Description detaillee d’un exemple de réalisation

La description qui va suivre en regard des dessins annexés, donnés à titre d’exemples non limitatifs, fera bien comprendre en quoi consiste l’invention et comment elle peut être réalisée.

Sur les dessins annexés : - les figures 1 et 2 sont des vues schématiques en perspective d’une agrafe conforme à l’invention, représentée sous deux angles différents ; - les figures 3 à 7 sont des vues schématiques en perspective de cinq variantes de réalisation de l’agrafe représentée sur les figures 1 et 2 ; et - les figures 8 à 10 sont des vues schématiques en perspective d’un instrument de mise en place de l’agrafe représentée sur les figures 1 et 2, représenté sous trois angles différents.

En préliminaire, on notera que les éléments identiques ou similaires des différentes variantes de réalisation de l’invention représentées sur les différentes figures seront, dans la mesure du possible, référencés par les mêmes signes de référence et ne seront pas décrits à chaque fois.

Sur les figures 1 et 2, on a représenté une agrafe orthopédique d’ostéosynthèse 1 (ci-après désignée par le terme « agrafe ») permettant notamment de solidariser deux fragments osseux de petites dimensions l’un contre l’autre afin de résorber une fracture.

Cette agrafe 1 comporte un corps 20 et quatre pattes 10A, 10B qui s’élèvent à partir du corps, d’un même côté de celui-ci (appelé « côté avant »).

Les pattes 10A, 10B sont réparties sur le corps 20 par paires adjacentes. L’agrafe 1 comporte ainsi une première paire de pattes 10A qui sont prévues pour être enfoncées dans un premier des deux fragments osseux, et une seconde paire de pattes 10B qui sont prévues pour être enfoncées dans le second fragment osseux.

On peut définir, à la jonction entre le corps 20 et les pattes 10A de la première paire, deux points A par lesquels passe un premier axe de répartition A1. On peut également définir, à la jonction entre le corps 20 et les pattes 10B de la seconde paire, deux points B par lesquels passe un second axe de répartition B1. Les points A et B sont plus exactement définis comme étant situés à la jonction entre l’axe moyen de chaque patte 10A, 10B et le plan moyen P1 du corps 20.

Alors, selon une caractéristique particulièrement avantageuse de l’invention, les pattes 10A, 10B sont situées par rapport au corps 20 de telle manière que les deux axes de répartition A1, B1 sont sécants.

Autrement formulé, les pattes 10A, 10B de chaque paire sont alignées suivant deux axes de répartition A1, B1 qui sont sécants.

Préférentiellement, les deux axes de répartition A1, B1 sont inclinés l’un par rapport à l’autre d’un angle a compris entre 60 degrés et 90 degrés (bornes incluses).

Préférentiellement, le corps 20 de l’agrafe est plat et rigide.

Dans le mode de réalisation de l’agrafe 1 représenté sur les figures 1 et 2, le corps 20 présente une forme de Y.

Il présente ainsi un pied 21 et deux branches 22. Ces deux branches 22 s’écartent ici l’une de l’autre avec un angle environ égal à 30 degrés. Pour optimiser leur rigidité, ces deux branches 22 sont reliées l’une à l’autre par une traverse 23 qui s’étend selon un axe orthogonal à l’axe du pied 21.

Le pied 21, les branches 22 et la traverse 23 présentent chacun une section de forme rectangulaire, ici carrée. La largeur de ce carré est comprise entre 0,8 et 1,2 millimètres.

En variante, on pourrait prévoir que ces éléments présentent des sections de formes différentes, par exemple de formes circulaires ou ovoïdes.

Les deux pattes 10A de la première paire s’étendent à partir des extrémités libres des branches 22 du corps 20. Les deux autres pattes 10B s’étendent quant à elles, l’une à partir de l’extrémité libre du pied 21 du corps 20, et l’autre à partir de l’un des bords longitudinaux du pied 21, à proximité de la jonction du pied 21 et des branches 23.

Ici, chaque patte 10A, 10B est rectiligne et s’étend en longueur selon un axe orthogonal au plan moyen R1 du corps 20. En variante, ces pattes pourraient être légèrement courbées. Encore en variante, les pattes pourraient s’étendre selon des axes non parallèles.

Ici, comme le montrent bien les figures 1 et 2, chaque patte 10A, 10B est rigide et présente une section rectangulaire. Les formes et dimensions de cette section sont préférentiellement identiques à celles du pied 21 et des branches 22 du corps 20.

Avantageusement, pour faciliter l’enfoncement des pattes 10A, 10B de l’agrafe 1 dans les fragments osseux, les extrémités libres 11 A, 11B de ces pattes 10A, 10B sont pointues. Elles sont ici biseautées, en forme de pyramides à quatre faces. Elles pourraient également présenter d’autres formes, par exemple pyramidales ou coniques.

On notera que les pattes pourront ou non présenter des longueurs différentes les unes des autres.

Ici, les pattes 10A, 10B se raccordent au corps 20 par des zones de jonction courbées à angle droit, qui résultent du mode de fabrication de l’agrafe 1.

En effet, ici, l’agrafe 1 est ici obtenue par découpe et pliage d’un feuillard métallique plat.

En variante, elle aurait pu être obtenue différemment, par exemple par moulage, forgeage ou adjonction de matière (notamment par sintérisation).

Ici, le matériau métallique utilisé pour fabriquer l’agrafe 1 est le titane. On aurait aussi pu utiliser un acier inoxydable ou un alliage de chrome et de cobalt. On aurait également pu fabriquer cette agrafe en matériau plastique (par exemple en polyéthylène).

Ces matériaux ont en effet pour propriété commune de permettre à l’agrafe 1 de conserver sa forme quelles que soient les variations de température qu’elle subit (pour autant que ladite température reste sensiblement inférieure à la température de fusion du matériau). Il ne s’agit donc pas de matériaux à mémoire de forme. L’utilisation d’un tel matériau dans le domaine considéré serait en effet inefficace voire contreproductive dans la mesure où, l’agrafe 1 étant spécialement prévue pour être implantée sur des fragments d’os de petites dimensions et donc de robustesses réduites, on ne souhaite pas générer de compression sur les fragments osseux.

Sur les figures 3 à 7, on a représenté cinq variantes de l’agrafe 1, dans lesquelles les pattes 10A, 10B présentent des formes identiques à celles des pattes représentées sur les figures 1 et 2, mais dans lesquelles le corps 30, 40, 50, 60, 70 présente une forme à chaque fois différente.

Dans la variante de la figure 3, les pattes 10A, 10B sont réparties les unes par rapport aux autres de la même manière que sur l’agrafe des figures 1 et 2.

Le corps 30 présente en revanche une forme de T, avec un pied 31 et une traverse 32 qui s’étend orthogonalement au pied 31.

Le pied 31 s’évase ici à sa jonction avec la traverse 32, pour assurer une meilleure robustesse à l’agrafe 1. En variante, comme le montre la figure 6, on aurait pu prévoir que le pied 31 se raccorde à la traverse 32 sans s’évaser.

Ici, comme le montre la figure 3, les pattes 10A s’élèvent à partir des deux extrémités libres de la traverse 32. L’une des pattes 10B s’élève à partir de l’extrémité libre du pied 31 et l’autre patte 10B s’élève à partir de l’un des bords longitudinaux du pied 31.

Dans la variante de la figure 4, les pattes 10A, 10B sont réparties les unes par rapport aux autres de telle manière que les axes de répartition A1, B1 sont perpendiculaires.

Le corps 40 présente ici une forme de V, avec deux bras 41 qui se rejoignent.

Les pattes 10A s’élèvent à partir des extrémités libres des bras 41. Les pattes 10B s’élèvent quant à elles de part et d’autre de la jonction entre les deux bras 41, l’une à l’intérieur du V délimité par les bras, l’autre à l’extérieur de celui-ci.

Dans cette variante, l’agrafe 1 présente un plan de symétrique, qui passe entre les deux pattes 10A et au travers des deux pattes 10B.

Dans la variante de la figure 5, les pattes 10A, 10B sont réparties les unes par rapport aux autres de la même manière que dans la variante de la figure 4.

Le corps 50 présente en revanche une forme de Ψ, avec un pied 51, une branche centrale 52 de faible longueur qui s’étend dans le prolongement du pied 51, et deux branches latérales 53 de longueurs plus importantes.

Les pattes 10A s’élèvent à partir des extrémités libres des branches latérales 53. Les pattes 10B s’élèvent quant à elles à partir des extrémités libres du pied 51 et de la branche centrale 52.

Dans cette variante, l’agrafe 1 présente ici encore un plan de symétrie, qui passe entre les deux pattes 10A et au travers des deux pattes 10B.

Dans la variante de la figure 7, les pattes 10A, 10B sont réparties les unes par rapport aux autres de la même manière que dans la variante de la figure 4.

Le corps 70 présente ici une forme de L, avec une tige 71 et, à une première extrémité de la tige 71, un traverse 74 qui s’étend perpendiculairement à la tige 71.

Les pattes 10A s’élèvent à partir des deux extrémités de la traverse 74. Les pattes 10B s’élèvent quant à elles à partir de l’un des bords longitudinaux de la tige 71, l’une au niveau de la seconde extrémité de la tige 71 et l’autre au tiers de cette tige 71, du côté de la seconde extrémité de la tige 71.

Dans cette variante, l’agrafe 1 ne présente pas de plan de symétrie.

Sur les figures 8 à 10, on a représenté un instrument 100 permettant de facilement implanter l’agrafe 1 représentée sur les figures 1 et 2 dans des fragments d’os.

Cet instrument 100 se présente en trois parties, dont une partie de manœuvre 110, une partie d’impaction 130 et une partie de préhension 150.

La partie de manœuvre 110 est prévue pour permettre au chirurgien de facilement manipuler l’instrument 100, alors que les parties d’impaction 130 et de préhension 150 forment ensemble une pince permettant de bloquer l’agrafe 1 sur l’instrument 100 afin de l’enfoncer dans les fragments osseux.

Cette pince est avantageuse dans la mesure où ses mâchoires sont prévues pour se prendre l’agrafe en sandwich, non pas par ses côtés, mais plutôt par ses deux faces avant et arrière. Ainsi, comme cela sera décrit en détail dans la suite de cet exposé, l’une des mâchoires (appelée ci-après « platine 132 ») pourra être utilisée pour impacter l’agrafe 1 dans les fragments osseux.

Comme le montre bien la figure 8, la partie de manœuvre se présente ici sous la forme d’un manche 110 qui s’étend en longueur selon un axe principal Z1 et qui présente une extrémité proximale 111 (tournée vers le chirurgien) et une extrémité distale 112 (tournée vers l’agrafe 1 et vers le patient).

Ce manche 110 présente ici une section circulaire dont le diamètre varie le long de l’axe principal Z1 afin de former des reliefs facilitant la prise de l’instrument 100 par le chirurgien. L’extrémité proximale 111 du manche 110 est ici plane. Elle s’étend dans un plan orthogonal à l’axe principal Z1, ce qui permettra au chirurgien de venir frapper le manche 110 par l’arrière afin de forcer l’agrafe 1 à pénétrer dans les fragments osseux.

La partie d’impaction 130 s’étend dans le prolongement du manche 110.

Elle comporte un arbre 131 qui s’étend en longueur selon l’axe principal Z1 et qui est rigidement fixé, par son extrémité arrière, au manche 110. Cet arbre 131 présente ici une section de forme carrée.

Elle comporte également, à l’extrémité libre avant de l’arbre 131, une platine 132 qui vient de formation avec l’arbre 131.

Comme le montre mieux la figure 9, cette platine 132 présente une forme globalement parallélépipédique, avec deux faces principales avant et arrière. Elle se raccorde par sa face arrière à l’arbre 131 et est prévue pour accueillir l’agrafe 1 au niveau de sa face avant.

Ici, la platine 132 s’étend dans un plan moyen orthogonal à l’axe principal Z1. En variante, on pourrait prévoir qu’elle soit inclinée par rapport à cet axe principal, par exemple d’un angle égal à 26 degrés.

Pour accueillir l’agrafe 1, la platine 132 présente une cavité 133 en creux dans sa face avant, de forme complémentaire d’une partie au moins du corps 20 de l’agrafe 1.

En pratique, comme le montrent les figures 9 et 10, cette cavité 133 s’étend sur la majeure partie de la face avant de la platine 132, et débouche sur trois des côtés de la platine 132. Elle est donc bordée sur un seul de ses côtés, par un rebord 134 dont la forme correspond à celle d’un côté du Y formé par le corps 20 de l’agrafe 1.

La partie de préhension 150 est quant à elle articulée sur la partie d’impaction 130 autour d’un axe transversal A2.

Elle présente à cet effet deux flancs 151 parallèles, situés de part et d’autre de l’arbre 131 de la partie d’impaction 130, dont les faces internes en vis-à-vis présentent des bombements en saillie qui s’engagent dans des cavités prévues en correspondance dans l’arbre 131.

Ces deux flancs 151 sont fixés ensemble au moyen de deux flasques 153 (voir figure 10) qui s’étendent entre les deux flancs 151, chacun le long d’une partie d’extrémité de ces flancs 151.

Les deux flasques 153 sont situés chacun d’un côté opposé des flancs 151, de manière à ne pas bloquer le pivotement de la partie de préhension 150 par rapport à la partie d’impaction 130 dans un sens de rotation.

Lorsqu’ils viennent au contact de la tige 131, ces deux flasques 153 bloquent en revanche ce pivotement dans le sens de rotation opposé, dans une position dite « position fermée » (représentée sur la figure 8). L’extrémité avant du flasque 153 qui située le plus à l’avant de l’instrument 100 fait saillie des deux flancs 151 et est repliée à angle droit pour former un rebord 152 qui est prévu pour retenir l’agrafe 1 dans la cavité 133 ménagée dans la face avant de la platine 132.

Ce rebord 152 présente une forme globalement parallélépipédique, avec deux faces principales avant et arrière. Il s’étend dans un plan orthogonal aux plans des flancs 151.

De cette manière, en position fermée, le rebord 152 se place en regard de la platine 132, de manière qu’ils délimitent ensemble un espace ajusté à la dimension de l’agrafe 1.

La face arrière du rebord 152 est à cet effet située à une distance de l’axe transversal A2 qui est égale, au jeu de fonctionnement près, à la distance séparant cet axe transversal A2 de la face avant de la platine 132.

Comme le montre la figure 10, pour permettre, en position fermée, au rebord 152 de venir en regard de la platine 132, cette dernière présente une encoche 135 de passage de l’extrémité avant du flasque 153.

Comme le montre la figure 9, pour permettre au rebord 152 de se placer devant l’agrafe 1, ce rebord 152 présente une encoche 155 lui permettant d’enfourcher l’une des pattes 10B de l’agrafe 1.

Les flancs 151 portent par ailleurs chacun, du côté de leurs extrémités arrière, une anse 156 en arc de cercle autour de l’axe transversal A2.

Comme le montre la figure 9, les extrémités de ces deux anses 156 se rejoignent pour former une butée 157 qui permet de bloquer la rotation de la partie de préhension 150 dans une position écartée de la position fermée, appelée « position ouverte ».

Les anses 156 permettent au chirurgien de facilement ouvrir ou fermer la partie de préhension 150. En position ouverte, le rebord 152 se place alors à distance de la platine 132, ce qui permet de charger ou décharger l’agrafe 1 sur l’instrument 100.

Préférentiellement, il est par ailleurs prévu des moyens de verrouillage du pivotement de la partie de préhension 150 par rapport à la partie d’impaction 130 dans l’une au moins des deux positions ouverte et fermée.

Ici, chaque anse 156 comporte sur sa face interne deux ergots bombés (non visibles) adaptés à venir se loger dans un creux prévu dans l’arbre 131, de manière à pouvoir bloquer la partie de préhension 150 par rapport à la partie d’impaction 130 dans l’une et l’autre des positions ouverte et fermée.

Ces ergots présentent ici des tailles permettant de bloquer en position la partie de préhension 150 par rapport à la partie d’impaction 130, sans toutefois interdire au chirurgien de pouvoir déverrouiller la mobilité de pivotement de la partie de préhension 150 par rapport à la partie d’impaction 130. L’implantation de l’agrafe 1 dans les fragments osseux peut alors être entièrement réalisée en deux opérations successives, dites de préhension et d’impaction, au moyen de ce seul instrument 100.

Pour cela, au cours de l’opération de préhension, la partie de préhension 150 de l’instrument 100 est positionnée en position ouverte, l’agrafe 1 est mise en place dans la cavité 133 de la platine 132, puis la partie de préhension 150 de l’instrument 100 est refermée de manière que son rebord 152 vienne bloquer l’agrafe 1 dans la cavité 133. L’agrafe 1 est ensuite présentée sur le site opératoire en manœuvrant le manche 110, puis elle est légèrement enfoncée dans les fragments osseux, de manière à assurer son maintien sur ces fragments osseux.

Au cours de l’opération d’impaction, le chirurgien fait pivoter la partie de préhension 150 jusqu’à sa position ouverte, de telle sorte que les moyens de verrouillage la retiennent dans cette position. Le chirurgien maintient en revanche la platine 132 contre l’agrafe 1. L’agrafe 1 est alors enfoncée dans les fragments osseux par le chirurgien qui vient frapper à l’aide d’un petit marteau contre l’extrémité proximale 111 du manche 110.

La cavité 133 prévue en creux dans la face avant de la platine 132 permet de retenir l’agrafe 1 en position pendant cette opération d’impaction, de manière qu’elle ne se déplace pas ou ne bascule pas, ce qui assure un bon montage de l’agrafe 1 sur les fragments osseux.

La présente invention n’est nullement limitée aux variantes de réalisation décrites et représentées, mais l’homme du métier saura y apporter toute autre variante conforme à l’invention.

On aurait ainsi pu prévoir que l’agrafe comporte un plus grand nombre de pattes. Elle pourrait ainsi comporter, entre chaque paire de pattes, une autre patte de plus petite longueur.

Claims (4)

1. REVENDICATIONS

   1. Agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1) comportant un corps (20, 30, 40, 50, 60, 70) à partir duquel s’étendent quatre pattes (10A, 10B), caractérisée en ce que les pattes (10A, 10B) sont réparties par paires adjacentes de telle manière que les pattes (10A, 10B) de chaque paire définissent à leur jonction avec le corps (20, 30, 40, 50, 60, 70) deux points (A, B) par lesquels passe un axe de répartition (A1, B1), lesdits deux axes de répartition (A1, B1) étant sécants.
2. 2. Agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1) selon la revendication précédente, dans laquelle ledit corps (20) présente une forme de Y et dans lesquels deux premières pattes (11 A) s’étendent à partir des extrémités des branches du Y, une troisième patte (11B) s’étend à partir de l’extrémité du pied du Y, et une quatrième patte (11 B) s’étend à partir de l’un des bords longitudinaux du pied du Y. 3. Agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1) selon l’une des revendications précédentes, dans laquelle le corps (20, 30, 40, 50, 60, 70) et les pattes (10A, 10B) sont réalisés dans un matériau qui leur permet de conserver leurs formes quelles que soient les variations de température, pour autant que ladite température reste inférieure à la température de fusion dudit matériau. 4. Agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1) selon la revendication précédente, dans laquelle le corps (20, 30, 40, 50, 60, 70) et les pattes (10A, 10B) sont réalisés en matière plastique ou en titane, ou en acier inoxydable ou en alliage de chrome et de cobalt. 5. Agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1) selon l’une des revendications précédentes, dans laquelle lesdites pattes (10A, 10B) présentent des sections rectangulaires. 6. Agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1) selon l’une des revendications précédentes, dans laquelle lesdites pattes (10A, 10B) présentent des extrémités (11 A, 11 B) pointues. 7. Agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1) selon l’une des revendications précédentes, dans laquelle lesdites pattes (10A, 10B) s’étendent en longueur selon des axes orthogonaux au plan moyen (P1) du corps (20, 30, 40, 50, 60, 70). 8. Instrument (100) pour la mise en place d’une agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1) selon l’une des revendications précédentes dans au moins un fragment osseux, comportant : - une partie de manoeuvre (110) qui s’étend en longueur selon un axe principal (Z1) et qui présente un bord d’extrémité (111) plat s’étendant dans un plan orthogonal à l’axe principal (Z1), - une partie d’impaction (130) qui s’étend dans le prolongement de la partie de manoeuvre (110), à l’opposé dudit bord d’extrémité (111), et qui porte à son extrémité libre une platine (132), et - une partie de préhension (150) qui porte à son extrémité libre un rebord (152) et qui est articulée par rapport à la partie d’impaction (130) entre une position fermée dans laquelle la platine (132) et le rebord (152) s’étendent en regard l’une de l’autre de manière à délimiter entre eux un espace d’accueil et de blocage de ladite agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1), et une positon ouverte dans laquelle la platine (132) et le rebord (152) sont décalés latéralement l’un par rapport à l’autre.
3. 9. Instrument (100) selon la revendication 8, dans lequel ladite partie d’impaction (130) comporte un arbre (131) et dans lequel ladite platine (132) présente une face d'extrémité (132A) qui est tournée à l’opposé dudit arbre (131) et qui présente une cavité (133) en creux, de forme complémentaire à une partie au moins du corps (20, 30, 40, 50, 60, 70) de ladite agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1). 10. Instrument (100) selon l’une des revendications 8 et 9, dans lequel, les pattes (10A, 10B) de l’agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1) s’étendant en longueur selon des axes inclinés par rapport au plan moyen (P1) du corps (20, 30, 40, 50, 60, 70) selon un angle d’inclinaison compris entre 45 et 90 degrés, ladite partie d’impaction (130) comporte un arbre (131) qui s’étend en longueur selon un axe principal (Z1) et ladite platine (132) présente une face d’extrémité (132A) qui est tournée à l’opposé dudit arbre (131) et qui s’étend dans un plan moyen incliné par rapport audit axe principal (Z1) d’un angle égal audit angle d’inclinaison. 11. Instrument (100) selon l’une des revendications 8 à 10, dans lequel, ladite partie d’impaction (130) comportant un arbre (131) qui s’étend en longueur selon un axe principal (Z1), ledit rebord (152) présente une forme telle qu’il bloque ladite agrafe orthopédique d’ostéosynthèse (1) au moins en translation suivant ledit axe principal (Z1) et en rotation autour d’un axe perpendiculaire audit principal (Z1).
4. 12. Instrument (100) selon l’une des revendications 8 à 11, dans lequel il est prévu des moyens de verrouillage du pivotement de la partie de préhension (150) par rapport à la partie d’impaction (130) dans l’une au moins des deux positions ouverte et fermée.